Je dois dire que je n'ai jamais lu Moby Dick, monument de la littérature mondiale. Je ne connaissais pas Philippe Ramos, n'ayant jamais vu aucun de ses réalisations précédentes. Capitaine Achab est divisé en 5 chapitres comme dans un livre : Le père, Rose, Mulligan, Anne, Starbuck. Dès la première scène, j'ai été frappée par la beauté de l'image. Telle une nature morte, une femme, entièrement nue, est filmée en plan rappproché juste avant sa mise en bière. C'est la maman d'Achab (prononcer Akab) qui est morte en mettant au monde son fils. Les deux premiers tiers du film sont consacrés à l'enfance d'Achab. Le père confie tout de suite le nouveau-né à sa soeur, Rose, puis le récupère assez vite. Lorsque son père est poignardé par un rival, Achab est confié à nouveau à sa tante Rose qui se marie sur le tard. Achab s'enfuit et croise le chemin d'un pasteur, Mulligan (Carlo Brandt), qui essaiera de lui donner une éducation religieuse mais sans succès. Dans les deux dernières parties, Achab (Denis Lavant), adulte, est maintenant capitaine de bateau. En voix "off", on apprend qu'il est devenu un grand capitaine mais plutôt cruel. Dans le 4ème chapitre, Achab qui a perdu sa jambe à cause de Moby Dick, la baleine blanche, est soigné avec dévouement par Anne (Dominique Blanc), amoureuse de lui. Dans la cinquième et dernière partie, Starbuck, le capitaine en second du bateau est le narrateur. Achab entraîne ses hommes à la poursuite de cette baleine mythique. Il en mourra noyé. J'espère que cette très libre adaptation (que j'ai énormément aimée) de Moby Dick donnera envie de lire le roman d'Herman Melville. C'est un film sobre et pas prétentieux qui va à l'essentiel. Les acteurs qui interprètent les personnages principaux viennent presque tous du théâtre et renforcent la qualité de l'ensemble.
Commentaires sur Capitaine Achab - Philippe Ramos
- Habiter perdu dans la province n'est pas de tout repos, même à proximité d'une ville assez importante. Ce film m'était intriguant et avait l'air d'être une belle réussite esthétique et pourtant, il ne resta qu'une semaine à l'affiche ! Voilà un exemple typique de l'injustice de l'industrie cinématographique française.
En parlant de "petits films", il faut absolument aller voir Le cahier, film afghan très simple mais très fort, très intelligent et alarmant, signé d'Hana Makhmalbaf - Je suis d'accord avec toi, la photo est bele et Dominique Blanc est exceptionnelle. J'ai trouvé la première partie remarquable mais j'ai été très déçu par la seconde qui ne tient pas toutes les promesses : elle m'a paru vouloir reprendre les faits marquants du mythe créé par Melville sans saisir leur puissance... Et du coup l'ensemble fait "exercie de style" un peu convenu... Mais je n'ai pas dit que c'était un film nul ! Ce n'est qu'en comparaison de la première partie que la seconde m'a déçu !
- Ce film est tellement atypique et fragile qu'il faut effectivement le mettre en avant. Quelques défauts (le fléchissement sur les deux derniers chapitres) n'empèchent pas de savourer des instants magiques comme la dérive en barque. Il faut effectivement saluer aussi l'ensemble des comédiens.
Edisdead ou EdSissi ou Ed tout court.
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De plus, je trouve que ce film se bonifie dans l'esprit lorsqu'on y repense quelques semaines après l'avoir vu...