J'avais lu le roman de Marc Dugain il y a plus de 3 ans (voir mon billet du 08/02/07). Il vient de passer à la réalisation en adaptant une seule partie de son roman: celle qui se passe en 1952, en Russie où Staline vit ses derniers mois d'existence. Anna est urologue et magnétiseuse. Elle aime son mari Vassili qui ne vit que pour elle. Ils désespèrent d'avoir un enfant. Dans le dispensaire où elle exerce, elle est en butte à la concupiscence d'un supérieur hiérarchique. Elle devient la magnétiseuse de Staline sous la contrainte et ne doit en parler à personne, même pas à son mari. Elle le quitte. A la place, elle se retrouve à écouter Staline qui lui parle un peu pendant qu'Anne arrive à le soulager de ses douleurs. Dans son discours, il énonce une phrase terrible parmi d'autres: "Crois-tu que j'ai instauré la terreur de gaité de coeur? Les hommes doivent accepter qu'à tout moment, sans raison précise, on puisse les ramener à cette forme absolue de modestie qu'est la mort". Je trouve que pour un premier film, Marc Dugain ne s'en sort pas si mal. On sent bien la menace, l'oppression, la peur. Les décors sont lugubres. Les acteurs jouent tous très bien. Edouard Baer en mari désespéré est touchant, Marina Hands, très bien comme d'habitude, et André Dussolier dans le rôle de Staline est plus vrai que nature. Cela m'a même donné envie de relire en partie le roman.