Décidément, après Phantom Thread qui se passe à Londres dans les années 50, je constate que les années 50 et le début des années 60 ont les faveurs des réalisateurs. Dans La forme de l'eau de Guillermo del Toro, nous voilà aux Etats-Unis sur la côte Est à la fin des années 50, en pleine Guerre froide. Elisa, une jeune femme célibataire, muette (mais pas sourde), vit dans un appartement au-dessus d'un grand cinéma en activité mais peu fréquenté. Tous les jours, elle prend un bain, s'y masturbe avec vigueur, puis, avant de partir travailler, se prépare des oeufs durs qu'elle mange comme repas à midi. Giles, son voisin de palier entouré de chats, s'entend bien avec elle. C'est un homosexuel pas très chanceux, ni en amour, ni dans le domaine professionnel. Bon dessinateur, il n'arrive pas à vendre ses dessins à une agence publicitaire. Elisa, elle, travaille comme agent d'entretien dans un genre de base secrète qui accueille un jour un homme amphibien. Il arrive dans une grande cuve remplie d'eau. Elisa tombe immédiatement sous le charme de cet homme poisson avec qui elle communique en langue des signes. Lui-même ne reste pas insensible. Elle va tout faire pour le sauver de son triste destin en étant aidée par Zelda, sa meilleure collègue, ainsi que par Giles. Car, face à eux, il y a Strickland, un être raciste, méchant, bête qui fait pipi avec les deux mains sur les hanches (!), qui se lave les mains avant mais jamais après. Ce homme veut autopsier "the asset", cette chose, l'homme amphibien. On a l'impression que je raconte tout le film mais pas du tout. Il se passe plein de chose pendant les deux heures du film. Je vous laisse découvir la séquence "comédie musicale" filmée dans un noir et blanc éclatant; la fin tragique d'un des chats de Giles, etc. Il y a du suspense (les espions russes ne sont pas loin) et j'ai aimé la fin de ce conte. L'univers visuel ainsi que les couleurs du film lorgnent beaucoup vers ceux des films de Jean-Pierre Jeunet. Cette belle histoire d'amour est assez invraisemblable, on adhère ou pas. J'ai adhéré mais sans plus. Je n'ai pas éprouvé beaucoup d'émotion. En revanche, dans la salle où j'étais, des spectateurs ont applaudi à la fin.
Commentaires sur La Forme de l'eau - Guillermo del Toro
- Tu en dis quand même beaucoup, Dasola !
Je suis visiblement mieux "entré" dans le film que toi, mais je comprends les nuances apportées à ton enthousiasme. J'ai tendance à dire que, malgré tout, c'est bien de voir des films spectaculaires comme celui-là, au milieu de toutes les suites et "histoires vraies" dont le cinéma américain nous abreuve. - J'ai vu ce film (La forme de l'eau) comme un conte, au croisement entre Harry Potter (pour l'être de l'eau, et la grosse baguette du méchant...) et le film sur les "Sept soeurs" sorti récemment. Se passant entre 1957 et 1961 (Khrouchtchev, préparatifs pour un homme dans l'espace...?), il caricature quelques stéréotypes stéroïdés de Nord-Américains, sûrs d'eux et dominateurs, hétérosexuels et blancs, et n'appréciant guère ceux qui sont différents... Les soviétiques ne sont guère meilleurs, mais il y a des exceptions partout!
- J’ai récemment rencontré un homme charmant sur cette application gratuite : https://itunes.apple.com/fr/app/swipi-app-de-rencontres/id1270208574?mt=8 . Lors de nos échanges par SMS, j’ai appris que tout comme moi, il adore ce genre d’intrigue. C’est tout naturellement qu’on a décidé de voir ce film lors de notre premier rendez-vous. J’ai hâte d’y être (rire) !
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La critique est bonne, je ne l'ai pas encore regardé, il m'attend pour une prochaine soirée.