Heat 2 - Michael Mann (et Meg Gardiner)
Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) rédige aujourd'hui ma deuxième participation aux challenges estivaux sur de "gros bouquins", tant celui, "Les épais de l'été" que j'organise chez dasola, que son parallèle, "Les pavés de l'été", organisé par Sibylline sur son blog La petite liste. En effet, contrairement à ce que pourraient penser au premier abord certains internautes inattentifs, le présent billet ne porte pas sur le film-culte Heat (1995), mais bien sur le "prolongement" que lui a donné le cinéaste sous forme romanesque (un « roman cinématographique »).
Michael Mann et Meg Gardiner, Heat 2, Harper Collins (France) Noir, 2022, 704 pages
Le déroulé du livre "encadre", et éclaire, les événements qui, dans le film, se situaient "dans le présent" (1995, à Los Angeles). S'il ne contient pas de table des matières, il est divisé en parties qui nous donnent l'année où les chapitres se déroulent (1995, 1988, 2000...). Les six parties contiennent entre deux et 31 chapitres (97 au total), dont le plus court comporte une seule page. La première partie reprend les événements juste après la fin du film et suit la cavale du seul survivant de la bande (Chris) jusqu'à la frontière des Etats-Unis (60 pages). La deuxième partie, située en 1988, nous dévoile le passé de la bande avec les personnages du film et la biographie de leur adversaire, mais aussi voire surtout un nouvel antagoniste, qui ne figurait pas dans le film (jusqu'au chapitre 34 et à la page 245 inclus). Puis la troisième partie (100 pages en 12 chapitres) revient sur Chris, qui a "fait son trou" au Paraguay. En quatrième partie, retour à 1988 pour 120 pages en 16 pages, où le "premier amour "de Neil recontre son destin lors d'un coup fumant de la bande. La cinquième partie est la plus courte: deux chapitres et 16 pages, pour Chris au Paraguay, qui pense toujours à la femme qui lui avait fait signe de partir dans le film. La partie finale rassemble à Los Angeles, en 2000, les protagonistes survivants. Chris devient définitivement un "caïd" à Singapour. Mais la fin reste ouverte, avec un Hanna toujours sur sa trace...
Le roman illustre bien combien la connaissance de l'information (concurrence, partenaires, organisations, dispositifs...) est indispensable, quelles que soient l'action ou l'activité envisagées. J'avoue que je me suis un moment demandé si l'utilisation d'internet pour trouver des informations, vers le milieu des années 1990, n'était pas anachronique. Vérification faite, le web a été mis en place pour le public à partir de 1993... Je sais que je n'ai commencé à vraiment l'utiliser, personnellement, que quelque temps plus tard. Je pense que ceux qui sont "digital natives" n'imaginent pas qu'il a fallu "apprivoiser" et s'approprier progressivement ces nouvelles pratiques et les possibilités qu'elles offraient à nos vies d'adultes...
Dans une petite page d'avant-propos, Michael Mann donne quelques éléments d'interprétation de ce que représente ce livre: les "biographies" des protagonistes, qu'il avait créées afin, au moment du tournage du film, de les communiquer aux acteurs pour qu'ils donnent de l'épaisseur à leurs interprétations. Je le cite concernant Vincent Hanna et Neil McCauley: "Heat était une tranche de ces deux vies. Pour moi, Heat 2 est une opportunité fascinante de faire revivre leur passé et de se projeter intensément dans leur avenir". Dans les cinq pages de "remerciements" en fin d'ouvrage, Michael Mann dit en quelques lignes que "Meg Gardiner a été une collaboratrice extraordinaire", cependant que celle-ci le remercie de [l']avoir "invitée à se joindre à lui pour développer l'univers emblématique de Heat".
Il me semble que j'avais découvert ce livre grâce à un billet de la blogosphère cinéma, je ne sais plus où pour le moment... Voir en tout cas le blog Les pipelettes en parlent. Je rajouterai plus tard d'autres liens antérieurs à mon billet si j'en trouve.
PS du 27/08/2023 pour essayer de répondre à Pascale (merci pour m'avoir incité à la réflexion!): j'ai apprécié de savoir ce qui s'était passé après le film pour les survivants de la confrontation qu'il racontait. Mais en suivant Chris, on rentre bien dans quelque chose qui n'a plus rien à voir avec un braquage de banque. J'ai été intéressé par tout ce qui est dit sur le passé des protagonistes du film et qui ne rentre pas en contradiction avec celui-ci. Mais j'ai été un peu ... (étonné? Perturbé? Dérangé?) de voir apparaitre un nouvel antagoniste (et quelques personnages et péripéties gravitant autour) auquel absolument rien dans le film ne faisait allusion (même s'il n'y a aucune contradiction pour autant). Enfin, j'aurais vraiment aimé en apprendre davantage (dans une loooongue introduction, par exemple) sur l'apport de la "co-autrice": a-t-elle juste fait de la "mise en forme romanesque" sur l'histoire de Michael Mann? A-t-elle pris part à une "co-construction" en apportant des personnages et des péripéties? Ce qui est sûr, c'est qu'elle était "au service" de Michael Mann. Donc, un peu de frustration à ce niveau-là. Á mon avis, il faudrait presque, maintenant, "rédiger" la novelisation de Heat en y intégrant (davantage que le film ne pouvait bien entendu le faire... en 1995!) les nouveaux éléments amenés par Heat 2.