Harry Potter et l'ordre du phénix - J. K. Rowling (livre) / David Yates (film)
Bon, c'est de justesse que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) réussis à finaliser un troisième billet dans la dernière ligne droite (troisième mois) pour les challenges estivaux (l'automne sera bientôt là): "Les épais de l'été" que j'organise chez dasola, et "Les pavés de l'été", organisé de son côté par Sibylline sur son blog. Je continue dans la saga de J. K. Rowling en traitant cette fois-ci son cinquième volet, après mon billet précédent sur Harry Potter et La Coupe de feu.
J. K. Rowling, Harry Potter et l'Ordre du Phénix, Folio junior N°1364, 2003, 1032 pages.
David Yates, Harry Potter et l'Ordre du Phénix, 2007, 138 minutes.
Cette fois-ci, je vais commencer mon billet par le film (sorti en 2007 - et chroniqué par dasola à l'époque). Lors d'une belle journée estivale, Harry qui se trouve dans un square se fait embêter par son cousin Dudley et ses acolytes, lorsqu'éclate un orage soudain. Puis tout va très vite: en même pas 10 minutes (correspondant à peu près à 75 pages du livre), nous voici arrivés au repaire du fameux "Ordre du Phénix". À la suite de cela, Harry découvre les plaisirs du Ministère de la magie avant la rentrée à Poudlard (29 minutes / 240 pages). Vous dirai-je que la préfecture ne revient pas à qui l'attendait? Encore une fois, la personne qui doit enseigner la "défense contre les forces du mal" ne se révèle guère sympathique, que ce soit en terme d'encre ou de postulats en cours (et nous voilà à la 40e minute et vers la p.320). À l'initiative du Ministère, l'Inquisition débarque à Poudlard, cependant que tel ou tel de nos héros réagit en protestant. Mais Dumbledore fuit Harry, et son parrain lui donne le meilleur des conseils: "vous devez vous débrouiller seuls!" (50e minute - et différence avec le livre). Bisous à la 103e minute (p.544). Les leçons d'occlumancie comme l'attaque du serpent sont expédiés en quelques courtes séquences. Evasion collective d'Azkaban à la 76e minute (p.647), et évaporation de Dumbledore à la 82e (p.741). Mais la révolte contre la nouvelle direction de l'école éclate en feu d'artifice à la 92e minute: un grand moment à l'écran! La bande d'Harry investit le ministère après la 100e minute (p.912). Et ça cavale, et ça cavale.
Au final, dans ce cinquième volet de la saga, il se passe et se dit plein de choses à l'écran. Avec une phrase pour 10 minutes de film, je ne vous ai presque rien dévoilé, hein! Moins qu'une bande-annonce en tout cas. Je rajouterai juste que la tête de Sirius dans le feu est traitée différemment que dans le 4ème film (qui n'était pas de Yates). Le concierge Rusard tient une place non négligeable dans ce film, avec quelques gags récurrents et muets. Pas de Quidditch dans cet opus cinématographique par contre. Les géants n'apparaissent pas non plus à l'écran (ou guère). Et, anecdotiquement, j'ai eu l'impression qu'Hermione confondait quotient intellectuel et sensibilité dans la scène montée?
À chaque fois que je relis la phrase "Ce n'est pas parce que tu as la capacité émotionnelle d'une cuillère à café qu'il en va de même pour tout le monde" (p.547), je rigole. Mon édition du livre, achetée d'occasion en 2007 et relue plusieurs fois depuis, a... vécu (pages et couverture cornées...). Ce long livre (1032 pages, le plus long des cinq alors parus) retrace comme les autres une année de Poudlard, mais une année plus difficile que jamais encore pour Harry. Il devra y subir la mort d'un proche (ce n'est pas la première fois bien sûr), mais il sera aussi en butte à une forme de persécution institutionnelle, alors que sa "célébrité" passée (l'enfant qui a permis naguère la disparition de Qui-vous-savez) se retourne contre lui (l'adolescent perturbé qui veut se rendre intéressant en faisant croire que Qui-vous-savez est de retour).
Et leurs hormones travaillent nos adolescents, même si Hermione-la-surdouée garde ici la tête la plus froide. Quand certains piliers de l'équipe de quidditch de Gryfondor se font interdire de jeu par mesure disciplinaire, Hermione se mêle du choix de leurs suppléants. C'est elle encore qui a l'idée d'organiser la résistance des élèves à la tyrannie, alors que l'Ordre du Phénix s'apparente davantage à un mouvement d'anciens combattants. À un moment, entre renvoi d'un enseignant, départ à l'hôpital d'un autre, et profil bas de la plupart, Harry se retrouve en manque de soutien adulte à Poudlard. Les séances d'examen des BUSE (brevet universel de sorcellerie élémentaire) sont longuement développées dans le livre: cette cinquième année est bien une année-charnière.
Il y a bien évidemment dans le livre des séquences, des explications, des scènes entières, qui sont dans le film traitées très elliptiquement voire pas du tout, comme la grande explication finale entre Harry et Dumbledore, dans le bureau de ce dernier, où Harry pique une véritable crise de nerf. On recroise le personnage de l'elfe Dobby, ainsi que le centaure Firenze jadis rencontré dans la Forêt interdite, alors qu'ils ne figurent pas dans le film. Le concierge Rusard se fend de discours venimeux. Harry a l'occasion de se demander s'il n'a pas quelque peu idéalisé son père. À la fin du livre, Harry doit une fois de plus retourner chez sa tante, son oncle et son cousin, mais ces derniers récoltent une mise en garde mémorable.
Et voilà... Je pense qu'il va s'agit de ma dernière participation pour 2023 aux challenges sur de gros livres. Au moins, j'aurai réussi à en publier une par mois.
Dans le cadre des challenges "Pavé de l'été" de Brize (organisés entre 2012 et 2022), Tiphanie l'avait lu en VO dans le texte en 2013.
Edit du 21/09/2023: Bon sang mais c'est bien sûr, Harry Potter peut aussi participer au 11e Challenge de l'imaginaire!