Les nuits de la peur bleue - Eric Fouassier / Le loup des ardents - Noémie Adenis
Voici deux romans "historiques" qui se lisent agréablement et très vite.
Je commence par le troisième tome de la série Le bureau des affaires occultes sous-titré "Les nuits de la peur bleue" d'Eric Fouassier (Edition Albin Michel, 373 pages), dans lequel on retrouve l'inspecteur Valentin Verne et la femme dont il est épris, Aglaé Marceau, une ancienne actrice qui est devenue policière auprès de Valentin. Ils forment désormais une équipe avec un dénommé L'entourloupe, escroc repenti, et Tafik, ancien mamelouk des armées napoléoniennes, au sein du bureau des affaires occultes. Ils sont sous les ordres de Vidocq, le nouveau chef de la brigade de sûreté. L'histoire se passe en 1832. Louis Philippe, premier roi des Français est au pouvoir et le choléra (la mort bleue) commence à faire des ravages à Paris. C'est dans ce contexte que des hommes sont retrouvés morts du choléra mais surtout mutilés d'un organe: foie, poumon, rein. D'autres hommes, des scientifiques, vont être enlevés puis retrouvés morts, victimes du choléra et de la peste pulmonaire. Valentin suit des pistes qui ne sont pas les bonnes. Le mobile du ou des meurtriers ne nous sera révélé qu'à la toute fin. L'histoire est très bien menée. Un bon moment de lecture...
... Tout comme Le loup des ardents de Noémie Adenis (coll. La bête noire, Robert Laffont, 293 pages) qui nous ramène plus loin dans le temps, en 1561 (sous Charles IX) en Sologne à Ardeloup (village qui existait encore au XVIIème siècle mais qui est aujourd'hui disparu). On fait la connaissance de quelques-uns des 45 habitants du village solognot dont Guy le laboureur, sa femme Antoinette, leurs trois enfants, et Loïse, une petite fille de 10 ans que la famille a recueillie mais qui n'est pas aimée. Telle Cosette, elle est la laissée-pour-compte de la famille (on apprendra pourquoi par la suite). Il y a aussi Jehan, le couvreur et trésorier de la paroisse, Silvain le charretier, Gaston le boulanger, Léon le pêcheur et Eudes le potier. Peu de temps après l'arrivée d'un médecin, Aymar de Noilat, dans le village, un mal étrange se met à frapper les habitants, d'abord Sylvain et puis d'autres. Soit ils se mettent à avoir des hallucinations, soit ils se plaignent d'avoir les jambes qui brûlent alors que leurs membres sont glacés. Il fait très froid, il neige, il y a de la brume. Les habitants, sans être dans la misère, se restreignent pour la nourriture. Les terres ne sont pas bonnes pour les récoltes. Au fil des pages, on nous décrit l'évolution de la maladie, en particulier l'apparition de la gangrène aux membres inférieurs. ll s'agit du mal des ardents ou ergotisme. Je vous laisse chercher dans Wi**pe**a. A l'époque, on ne savait pas ce que c'était et on accusait (à tort) des sorcières de cette maladie et de tant d'autres choses. Il n'y a pas vraiment d'enquête mais un récit à propos d'une vengeance qui a attendu sept ans avant de se réaliser.