Nous avons fait une escapade culturelle en Bourgogne le week-end dernier. La visite nous a permis de constater que la construction du château prenait vraiment tournure. Avec mon ami Ta d loi du cine, nous étions allés sur le chantier de Guédelon dans l'Yonne (environ 180 km de Paris) en 2008. Quatorze ans plus tard, le château semble presque terminé même si la grosse tour maîtresse n'a pas encore atteint la taille prévue et n'a pas encore de toit, pas plus que la tour des essarteurs ou la tour de la carrière. A la différence de 2008, il n'y a plus de visite guidée et le prix d'entrée est de 14 euros au lieu de 9 euros. Le chantier devait se terminer entre 2022 et 2025, je pense que cela sera plutôt en 2025 au mieux.
Ce qui nous a paru la vraie nouveauté par rapport à notre visite de 2008, ce sont les ateliers animés avec les artisans en train de travailler: forgeron, carrier, tailleurs de pierre, tuilier, vannière, boulanger (accompagné de sa femme qui l'aide à ramasser des glands chaque année!), charpentiers (qui vous manipulent des grumes de chêne avec de simples câbles avant de les transformer en poutres), cordière, potière, gâcheurs (les "morteliers" qui préparent le mortier, la colle qui va permettre de sceller les pierres entre elles), sans oublier le moulin hydraulique qui est situé à quelques centaines de mètres du reste de l'ensemble.
On a vu le moulin fonctionner. Il fournit la farine pour le château... quand l'eau daigne faire tourner la roue.
C'est aussi à côté du moulin qu'opère le tourneur sur bois, pas très bavard (d'origine anglaise?), mais fabuleusement habile, et capable de faire sous nos yeux, d'une simple buche de bois vert qu'il commence par dégrossir à la hache, avant de s'aider d'un tour qu'il actionne lui-même au pied, un vrai bol en bois tourné (en vente pour 45 à 55 euros à la boutique).
Par-ci-par-là, il y avait quelques animaux comme des ânes, des brebis, des oies et deux coqs (ils n'arrêtaient pas de chanter), ainsi que des chevaux de trait.
On est resté plus de six heures sur le chantier, on y a passé une très belle journée.
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A six kilomètres de Guédelon, nous avons été le lendemain visiter la maison où l'écrivain Colette est née, à Saint-Sauveur en Puysaye, en janvier 1873. Les visites sont guidées, à 11 euros l'entrée. La maison est gérée par une association depuis 2016. C'est assez émouvant de voir l'endroit où Colette est née et a vécu pendant les dix-huit premières années de son existence entre son père, sa mère Sido, sa demi-soeur et ses deux frères (sauf erreur de ma part). A l'intérieur, parmi les meubles et objets, certains viennent réellement de la famille de Colette, d'autres sont contemporains de ceux que la famille possédait (vendus aux enchères quand elle a été ruinée). C'est une très belle maison bourgeoise entourée d'un splendide jardin dont s'occupait Sido, la mère de Colette. La visite commence aussi par le "Jardin d'en-face", de l'autre côté de la rue (un petit terrain dont la possession permettait d'éviter la construction d'une maison en vis-à-vis).
Pas très loin de la maison, on peut aussi aller visiter le musée Colette qui rasssemble beaucoup de photos (entrée à tarif réduit par accord entre les deux structures). Il y a la reconstitution de l'appartement de Colette au Palais-Royal à Paris et on peut voir un documentaire de 45 minutes (Ecrivains de notre temps) qui narre la vie de Colette de sa naissance à sa mort en 1954. C'est une suite de témoignages où on l'entend elle-même avec sa voix à l'accent bourguignon, mais où s'expriment aussi son troisième mari, Maurice Goudeket, et Joseph Kessel. Avec mon ami, on a noté que ces personnes savaient manier à l'oral avec brio l'imparfait du subjonctif sans que cela soit ridicule.
Un plat donné par la fille de Colette.
Le piano sur lequel Colette et les autres enfants ont étudié
La salle à manger qui fut d'abord l'ancien bureau du père de Colette lorsqu'il était percepteur des impôts
Ce devait être la troisième Maison d'écrivains que nous visitons ensemble (après Alexandre Dumas et Maurice Leblanc).