Ceux qui restent de Anne Le Ny est le premier long métrage de cette réalisatrice qui est aussi actrice. Dans le film, elle joue le rôle de la soeur de Vincent Lindon. Ceux qui restent ce sont Bertrand Lievain (V. Lindon) qui rencontre Lorraine Gregeois (Emmanuelle Devos) dans un hôpital. Leurs conjoints respectifs sont hospitalisés en cancérologie. On ne verra jamais les deux personnes malades. Toute l'attention de la cinéaste se porte sur Bertrand et Lorraine. Lui, professeur d'allemand, vient à l'hôpital tous les jours en transport en commun. Elle, graphiste, vient en voiture. Ils se disent des banalités autour d'un café ou en achetant des magazines au kiosque à journaux de l'hôpital. Lorraine n'est pas à l'aise de venir, elle se déteste d'être comme cela. Elle ne supporte ni la maladie, ni l'hôpital. Bertrand a des problèmes relationnels avec sa belle-fille de 16 ans. Cette dernière n'accepte pas la maladie de sa mère. Bertrand et Lorraine se rapprochent. C'est surtout elle qui est le moteur de leur relation. A un moment donné, elle lui dit que si elle continue ses visites à l'hôpital, c'est pour avoir l'occasion de le rencontrer, lui. La réalisatrice dans un entretien publié dans le dossier de presse (acheté à la librairie Ciné Reflet, cf. mon billet du 20/05/07) dit "qu'elle aime beaucoup le film de David Lean, Brève rencontre. Elle s'est demandée: qu'est-ce qui ferait qu'aujourd'hui, vue l'évolution des moeurs, une histoire d'amour comme celle-là serait toujours impossible ?". Elle a choisi des personnes ordinaires; la passion va leur tomber dessus. Leur vie sera chamboulée. Mais il n'y a pas d'issue. Le film est pudique, pas larmoyant. C'est une réussite.
Commentaires sur Ceux qui restent - Anne Le Ny
- franchement amoral ce film non? on vient tranquillement voir son conjoint atteint d'un cancer et on finit par tomber amoureux(se) du premier inconnu(e) qui passe parce qu'il(qu'elle) partage la même triste expérience! Décidément, on vit une époque formidable...
Quant à cette phrase "qu'est-ce qui ferait qu'aujourd'hui, vue l'évolution des moeurs, une histoire d'amour comme celle-là serait toujours impossible ?" j'avoue ne pas très bien la comprendre, les Lorraine et les Bertrand courant nos rues.
Désolé, dasola, pour le ton de ce commentaire... - Réponse à KaramzinKaramzin, je ne me formalise absolument pas pour le ton de votre commentaire. Quant à la phrase que vous ne comprenez pas, je sais que des Bertrand et Lorraine courent nos rues (j'en connais) et il y en a même qui abandonnent leur conjoint malade (ou au chômage d'ailleurs) sans beaucoup d'état d'âme. Mais, dans le film Bertrand culpabilise beaucoup, Lorraine un petit peu moins peut-être. Mais à la fin de l'histoire, ils ne se retrouvent pas, ils ne se marient pas et ils n'ont pas beaucoup d'enfants. Bertrand se retrouve seul puisqu'il est veuf.
- Si le but premier de la réalisatrice était d'imaginer ce qui pouvait rendre une histoire d'amour impossible aujourd'hui, il a été pour moi dépassé par comment est-ce qu'on s'arrange avec la souffrance, la maladie,la mort lorsqu'elles paraissent inacceptables.Chacun réagit de façon différente qu'il ne nous appartient pas de juger.J'ai beaucoup aimé ce film bouleversant, pudique, juste, qui ne peut laisser indifférent.
- Ce film est profond et vraisemblablement inspiré de faits vécus, ce n'est pas seulement la réaction face à la maladie qui est mise en avant, mais le mal de vivre latent que l'on constate tout autour de nous. Ca pourrait être pénible, mais c'est tellement bien écrit et joué qu'en fait c'est tout le contraire.
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