J'ai un problème avec Girl, le premier film du Belge Lukas Dhont (27 ans) dont beaucoup de critiques chantent les louanges. Le film a reçu la caméra d'or au dernier festival de Cannes, et le jeune acteur Victor Polster, qui interprète Lara, a été aussi récompensé. Le thème du film est très lourd: un garçon de 15 ou 16 ans qui se sent fille entame un traitement hormonal qui devrait commencer à le transformer, en attendant qu'un jour on l'opère. Il s'agit d'un processus long mais Lara n'est pas patiente. Par ailleurs, elle vient d'être acceptée dans une école de danse pour devenir ballerine. L'entraînement est dur, en particulier elle commence à travailler ses pointes, exercice qu'elle aurait dû faire depuis l'âge de 12 ans. Lara est bien entourée entre son père aimant qui la soutient et son petit frère Milo, 6 ans. On ne sait pas ce qu'il en est de la mère. Alors qu'elle est encore en pleine croissance, Lara mange peu, maigrit beaucoup, a des malaises. Elle n'est pas bien dans sa tête. Le film alterne les scènes de cours de danse, où l'on voit Lara souffrir avec ses pieds en sang et les scènes où Lara est chez elle. On comprend comment elle dissumule ses attributs masculins avec du sparadrap qui lui provoque une infection. C'est une jeune fille qui souffre physiquement et moralement. Je ne vous raconterai pas ce qui se passe à la fin. Vous le devinerez peut-être comme mon ami. J'avoue que je vais souvent au cinéma pour me détendre et me changer les idées. Ce ne fut pas le cas avec ce film au propos assez violent. Voir Lara se martyriser ainsi est assez insoutenable au bout d'un moment. J'ai une collègue qui est sortie de la salle au bord du malaise à la fin de la projection. Par ailleurs, on dit beaucoup de bien de Victor Polster. Personnellement, je ne l'ai pas trouvé exceptionnel. Je l'ai trouvé "éteint", il parle avec une voix monocarde ni masculine, ni féminine. C'est tout à fait le genre de film que j'ai vu une fois et que je ne reverrai pas. Lire les billets de ffred, d'Aurore (qui s'est quand même un peu ennuyée) et de Pierre Darracq qui ont nettement préféré le film que moi.
Commentaires sur Girl - Lukas Dhont
- Vu le réalisateur et l'acteur (et la BA) à la télé. Tu a ressenti du malaise, alors.
- Curieusement il est passé ici avant de sortir dans les salles françaises.
J'ai trouvé que ce sujet difficile était traité avec une grande délicatesse et justesse, que le film montre très bien toutes les souffrances physiques et psychologiques que suppose cette terrible dualité chez un(e) adolescent. Certains moments sont crus, c'est vrai, mais c'est un film qui restera gravé dans ma mémoire, qui m'aidera sûrement à mieux cerner la difficulté de vivre cela. - Un avis intéressant sur un film qui m'intéresse, surtout par le fait qu'il soit soudain très médiatisé. Ce n'est évidemment pas un film divertissant et il peut déranger. Je choisirai mon moment, il y a des jours où on a envie de rigoler, d'autres où ion est disponible pour ce genre plus sérieux. J'attendrai sans doute qu'il passe en télé.
- Je n'ai pas vu ce film et je ne le verrai pas. Alors que j'adore la danse (une de mes amies est professeur de danse), j'avais déjà détesté Black Swan pour son côté glauque et morbide. En ce qui concerne la danse, je vous conseillerais plutôt de voir "Les rêves dansants", sur le travail de Pina Bausch qui m'avait enthousiasmé https://cinerock07.blogspot.com/2015/01/les-reves-dansants-dans-les-pas-de-pina.html et sur la transsexualité "Transamérica" qui est un film peu connu mais vraiment magnifique : https://cinerock07.blogspot.com/2018/03/transamerica-film-de-duncan-tucker-usa.html
- Je l'ai trouvé interminable et pourtant j'aime les films qui durent longtemps. j('étais très mal à l'aise, pas avec le thème transgenre qui ne me dérange pas mais avec la souffrance de la danseuse qui semble tout le temps proche de l'évanouissement. Je n’avais pas supporté black Swann non plus; j'ai un problème avec le masochisme des pointes. J'avais deviné la fin, je l'attendais. Expérience cruelle pour l'héroïne comme pour els spectateurs
- Même si tu n'es pas entrée dans des détails trop explicites, je crois avoir lu entre les lignes la teneur de la scène qui a provoqué un si violent dégoût chez ton amie.
J'ai bien peur que, dans la vie comme à l'écran, ces scènes soient presque constitutionnelles dans un sujet comme la danse classique. Ça me frappe.
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