Devant les dithyrambes lus et entendus, je suis allée voir Douleur et Gloire (un titre peu pompeux), le nouveau film de (Pedro) Almodovar. J'y allais sans a priori, je n'avais rien lu de l'histoire. Pour résumer, je dirais que le film est bien mais pas plus. Il ne m'a pas bouleversée, émue ou quoi que ce soit. Almodovar évoque plus ou moins sa vie dans cette autofiction dans laquelle beaucoup de faits sont inventés ou non. La vie personnelle d'Almodovar m'importe peu. Je l'apprécie comme réalisateur pour certains de ses films (pas tous). Dans Douleur et Gloire, Antonio Banderas qui s'est fait la tête du réalisateur incarne Salvador Mallo, un cinéaste et metteur en scène qui n'a pas travaillé depuis longtemps. C'est un homme qui a plein de problèmes physiques: il souffre de mal de dos, de maux de tête, d'acouphène, etc. Il prend plein de médicaments mais refuse de voir un docteur. Retiré des feux des projecteurs, il en est à répondre à des spectateurs par téléphone interposé lors d'un débat sur un de ses films. Un jour, il renoue tout de même avec un de ses acteurs fétiches, Alberto, venu frapper à sa porte et avec qui il s'était brouillé presque 30 ans auparavant. Pour le soulager de ses douleurs, Alberto lui fait fumer de l'héroïne. Puis le réalisateur nous fait remonter dans le temps quand Salvador vivait avec sa maman dans une maison aux murs blanchis à la chaux. Devant l'intelligence de son fils, la mère aurait rêvé qu'il devienne prêtre. A la place, il aura son premier émoi amoureux pour un ouvrier en bâtiment doué pour le dessin. Enfin, Salvador croisera brièvement un ancien amant, Rodrigo, venu d'Argentine. Même si Penelope Cruz est lumineuse, on la voit trop peu. Vers la fin, on voit la mère âgée (c'est une autre actrice qui joue le rôle) et puis il y a Cécilia Roth qui interprète une amie de Salvador. Pour un film d'Almodovar, je trouve que c'est un film qui manque de femmes alors qu'il a fait tellement de films avec des rôles féminins magnifiques. Mais Antonio Banderas est vraiment très bien en double du cinéaste. Petite remarque pour terminer, cela fait plusieurs fois que je vois un film du réalisateur où il est crédité au générique avec son nom de famille "Almodovar", sans le prénom. Si j'osais, je dirais que c'est un peu prétentieux. A part ça, j'ai préféré Julieta, Parle avec elle, Tout sur ma mère ou La mauvaise éducation.
Les lire les billets de Pascale, Ffred, Matchingpoint, (très élogieux tous les trois), Mymp un peu déçu, Strum un peu déçu lui aussi, Chris (très élogieux) et Anne (qui a trouvé le scénario brillant).