Comme Pascale, j'ai été enthousiasmée par ce long-métrage très maîtrisé du réalisateur (il n'avait réalisé précédemment que quatre court-métrages et un documentaire). Ce film a été réalisé avant la guerre en Ukraine de 2022. Leonid surnommé Pamfir (Pierre), un Ukrainien qui vit dans une région à la frontière avec la Roumanie, revient auprès de sa femme Olena et de son fils Nazar après plusieurs mois d'absence. Il a travaillé en Pologne. Quand il revient, le carnaval de Malanka se prépare. C'est une fête païenne ukrainienne (mais aussi russe et biélorusse) où les hommes se déguisent en boucs, ours, loups. Nazar est un post adolescent perturbé du fait de la longue absence de son père. Il ne sait pas obéir. Après un office religieux, Nasar met le feu à l'église du village. Malgré ce que son fils a fait, Pamfir ne lui en veut pas et il promet au prêtre orthodoxe de rembourser les dégâts. La somme à rembourser est énorme et il n'a pas assez d'argent. C'est pourquoi il décide de renouer avec son ancien "métier" de contrebandier. Il y a une belle séquence où l'on voit quatre hommes dont Pamfir courir à travers une forêt hivernale dans les tons gris tout comme le ciel bas. Les routes sont gadouilleuses. Il y a un très beau travail sur l'image. Pamfir, lui, va tomber dans les griffes du mafieux du coin, un certain Oreste qui contrôle tout ce qui concerne la contrebande. Le sacrifice du père pour sauver son fils est magnifique. On ne peut pas oublier le dernier plan du film. Il faut noter l'interprétation remarquable de l'acteur principal Oleksandr Yatsentyuk. Un film hautement recommandable.