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Le blog de Dasola
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15 mai 2023

Le coeur de l'hiver - Craig Johnson

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Cela faisait un moment que je n'avais pas lu de roman de Craig Johnson. Après une visite dans une des nombreuses bibliothèques parisiennes que je fréquente, j'ai emprunté Le coeur de l'hiver (Edition Gallmeister, 377 pages), le plus récent roman de Craig Johnson paru en français. Dans ce roman, on retrouve le shérif Walt Longmire loin de ses terres du Wyoming. Il est au Mexique afin de délivrer sa fille Cady des griffes d'un dangereux narcotraficant, Tomas Bidarte. Pour information, Le coeur de l'hiver est la suite de The Western Star que je n'ai pas lu. Dans Le coeur de l'hiver, Walt Longmire pour sauver sa fille doit surmonter quelques obstacles administratifs car tant le FBI que les autorités mexicaines voient la venue de notre shérif sur le territoire mexicain d'un très mauvais oeil. Heureusement, il trouve de l'aide grâce à différents personnages: un homme nommé Voyant qui est aveugle, son neveu Alonzo ; Adan, un médecin, et sa soeur Bianca, ainsi qu'un jeune Apache qui a eu la langue coupée par un homme du Cartel mais qui est un tireur hors-pair. Le rythme du récit est trépidant, les cadavres nombreux. Je ne vous dirais rien de la fin que vous pouvez deviner. Un roman qui se laisse lire.

13 mai 2023

A nous la terre ! - Collectif

Un billet express pour un petit recueil de nouvelles que j'ai (ta d loi du cine, "squatter "chez dasola) lu très rapidement!

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A nous la terre, 9 auteurs, 2021, Folio n°7003, 136 pages, 5 euros 

J'ai trouvé cet opuscule dans un bac de bouquinerie pour 20 centimes d'euros. le sous-titre "Les écrivains s'engagent pour demain", et certains des noms sur la couverture, m'ont fait m'en saisir. Je ne le regrette pas, même si (c'est le jeu de la diversité!) certaines nouvelles m'ont davantage "parlé", intéressé ou plu, que d'autres.

* Le côté gauche de la plage - Catherine Cusset (10 pages): souvenirs de baignade - nue, de l'enfance à l'âge mûr. Cela ne m'a pas trop parlé.

* J'ai été nature - Eric De Luca: deux pages, quasi-mystiques. Bof.

* Des coeurs battants - Jean-Baptiste Del Amo (10 pages). Je n'avais jamais entendu parler de l'auteur. j'ai bien apprécié cette nouvelle, qui retrace les évolutions écologiques sur quelques décennies.

*  Instinct - Sonja Delzongle (10 pages). Souvenirs éthologiques (fiction ou réalité?), qui ont fait joliment écho, pour moi, au livre de Jane Goodall chroniqué il y a quelques semaines. Bien.

* L'ordre des pierres - Luc Lang (14 pages): dans les Pyrénées, une randonneurs solitaire, en autonomie sac au dos, savoure sa balade. 

* Le sansonnet - Carole Martinez: 11 pages trop "poétiques" pour moi, où, entre les lignes, on sent l'emprise toxique et la déchéance d'un couple et de ses composantes... 

* Kephart - Ron Rash (17 pages - la nouvelle la plus longue): j'ignorais tout d'Horace Kephart, vu que la page wikipedia en anglais qui le concerne reste à traduire en français (consultée le 5 mai 2023)... Ron Rash tire de la vie de ce "naturaliste" américain une nouvelle intéressante. Un paragraphe m'a fait songer à Serena.

* Mont-Blanc, la mort lente - Jean-Christophe Ruffin (8 pages): j'y ai appris que des voies d'escalades ouvertes au XXe siècle dans les Massif des Drus, dans les Alpes, n'existent plus aujourd'hui, suite à des milliers de mètres cubes d'éboulements au XXIe, sans doute en lien avec l'accélération du réchauffement climatique d'origine humaine... On ne peut donc plus que rêver sur Premier de cordée (Roger Frison-Roche), qui nous parle d'un temps et d'escalades révolus.

* La pieuvre - Monica Sabolo (11 pages): de jolis souvenirs d'enfance, une initiation au "monde du silence" pour une fillette... 

Le livre est bien en vente sur le site de Folio (mise en avant des versions ".pdf" et ebook), mais l'opération ne semble pas avoir été renouvelée en 2022 ni 2023. Une recherche sur le site de Folio avec "WWF" ne ramène rien. Plus largement, via [moteur de recherche], une recherche sur les mots-clés "Partenariat Foliio et WWF" ramène surtout une foule d'entreprises dont on peine spontanément à imaginer le caractère "écologique", qui se seront offert ("à bon compte"?) un certificat de "greenwashing" grâce au WWF...

Les moteurs de recherche m'ont seulement ramené un billet sur le blog Au fil des pages

20 mars 2023

Deux livres sur des canidés

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente deux vénérables livres au format poche chinés pour quelques dizaines de centimes d'euros (30 centimes pour l'un d'une part, 20 centimes pour l'autre mais cinquante centimes si on en achète trois - et j'en avais pris 9 pour ce lot-ci, d'autre part). J'ai décidé d'en faire un billet commun à cause du thème mis en titre: tous deux mettent en scène des canidés.

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Tueurs innocents, H. et J. van Lawick-Goodall, J'ai Lu documents N° D 19**, 1973, 308 p.
Dix chiens pour un rêve, François Varigas, Le livre de poche N°6051***, 1985, 254 p.

P1150751Le premier titre, Tueurs innocents, est un livre documentaire d'éthologie (observation des animaux). Jane Goodhall, alors mariée avec le photographe et cinéaste documentariste Hugo van Lawik, reste aujourd'hui beaucoup plus connue pour ses travaux sur les chimpanzés, à Gombe. Le présent livre a été publié en anglais en 1970, et traduit en français en 1971.

Son mari ayant été nommé photographe des parcs nationaux de Tanzanie, Jane l'accompagne dans ses missions d'études, avec leur enfant en jeune âge, Hugo junior, plus connu sous le nom de Grublin (p.36). Tous deux partagent équitablement couches et rédaction du livre. Les observations se déroulent dans le Parc du Serengeti et dans le cratère du Ngorongoro qui en est mitoyen. Les habitués des documentaires animaliers reconnaîtront toute la faune du Serengeti. Le livre s'intéresse en premier lieu aux carnivores, et par conséquence à leurs proies (herbivores). Proies parfois dévorées vivantes (en commençant par les entrailles), mais qui, nous dit-on, meurent plus rapidement que les herbivores étranglées durant 10 minutes par les lions... (et peut-être "anesthésiées" par le choc, comme un humain peut "réagir" en cas de blessure grave...). Il est aussi question des oiseaux (j'ai appris que les "vautours égyptiens" savent utiliser un outil: ils jettent une pierre contre les oeufs d'autruche pour en briser la coquille, trop dure pour leurs becs). Trois races d'animaux sont abordées (ont été étudiées, par le couple et ses assistants) successivement: les chiens sauvages (lycaons), chacals dorés (et argentés?), hyènes tachetées. A chaque fois, les chapitres, rédigées dans un style vivant (qui n'exclut nullement la précision scientifique) nous présentent plusieurs "clans" ou meutes". Sont décrits l'élevage des jeunes, la hiérarchie interne à chaque groupe, le mode de chasse, les relations avec les proies, les autres carnivores, ou les congénères. Le livre est entrecoupé d'anecdotes d'observations en véhicule ou de vie au bivouac avec leur jeune fils. Seuls quelques indices permettent alors de savoir qui est le "je" qui rédige. Les auteurs ont pu bénéficier d'un programme d'études pluriannuel, et de la bienveillance de leur éditeur (puisque la rédaction du livre a connu plus de six mois de retard par rapport à ce qui avait été convenu). Toutes ces observations vécues, racontées de manière très vivantes, aboutissent à un récit qui se lit comme un polar. Une belle lecture, à mettre en perspective, je le répète, avec les documentaires animaliers qui repassent inlassablement sur Arte.

En cherchant des informations complémentaires, j'ai appris que, contrairement à ce que je pensais au départ, les hyènes, selon les arbres phylogénétiques récents, ressortiraient plutôt de la même famille que les félins (comme les mangoustes par exemple) et non de celle qui contient les canidés (sous-ordre des féliformes plutôt que des caniformes, donc). Je pense que le second livre annoncé, Tueurs tranquilles, qui devait porter sur les félins du parc (lions, guépards et léopards) n'a jamais dû être écrit, car Jane et Hugo ont divorcé en 1974 (ils étaient mariés depuis 1964).

De Jane Goodall, donc, j'avais lu il y a quelques années Nous sommes ce que nous mangeons. Il faudrait que je le relise et que je le mette à disposition dans le système de prêt de livres de l'AMAP dont je fais partie

Eventuellement, je pourrais aussi y proposer le second livre que je vais vous présenter. 

P1150753Je ne comprends pas trop le titre Dix chiens pour un rêve: choisi par l'éditeur ou par l'auteur? Ce chiffre dix (vendeur, symbolique?) paraît être la moyenne entre les 11 chiens du départ et les neuf à l'arrivée... A l'arrivée d'un pari fou: traverser la Terre de Baffin en traîneau à chiens, puis poursuivre à travers le Canada jusqu'à la cité de Dawson. L'auteur, François Varigas, semble avoir bénéficié pour la rédaction de "l'aide" d'un journaliste ("propos recueillis par Jean-François Chaigneau"). Un Français a donc réussi à aller jusqu'au bout de ses rêves, en y gagnant le respect des hommes rudes qui vivent dans le "grand Nord": personnels de la ligne DEW, d'entretien des routes, Inuits, Amérindiens... Mais revenons à nos chiens. Ils sont évoqués, chacun avec leur caractère, tout au long de l'ouvrage. L'auteur les a parfois eu chiots et dressés comme chiens de traîneau, traîneau qu'il a lui-même construit pour son "raid". Il doit porter le matériel de bivouac dans la neige et la nourriture pour le conducteur comme pour les bêtes, pour des étapes en autonomie qui peuvent durer jusqu'à deux semaines sans voir quiconque. Nous avons droit à la présentation des deux types d'attelage: l'inuit (en arc de cercle) ou "indien" (en ligne), celui qui est le plus connu (je songe au livre Le grand silence blanc par exemple). Tout au long du périple, l'interaction avec les chiens est permanente. Nous les voyons se "mutiner" le deuxième jour: habitués à de courtes randonnées, ils veulent faire demi-tour pour le retour classique à la maison (p.30), ne pouvant anticiper la longueur de la randonnée. Au fil du voyage, nous assisterons à des rencontres avec un couple de loups, un ou deux ours, un renard des neiges... p.51-52, notre voyageur regrette sa solitude et surtout l'absence de spectateurs pour admirer la "belle ouvrage" que font les chiens (parfois en compétition pour être ou demeurer "chien de tête). Plus loin (p.75), tous les menbres de l'attelage nous sont présentés, à un moment où il envisage de devoir sacrifier un chien pour nourrir les autres (comme les explorateurs polaires de jadis). Conclusion p.82 de ce passage: "Je secouai la tête: mais quelle stupidité m'avait abruti à ce point? Je n'étais pas encore dans le réel besoin de nourriture et j'avais choisi comme inéluctable la solution la plus imbécile. J'avais planifié, comme un énarque, sans attendre la réalité. J'avais trop raisonné sur l'avenir". Les chiens, semble-t-il, lui sauvent quelquefois la mise sinon la vie: quand le mauvais temps l'amène à faire demi-tour au lieu d'aller au bout de l'étape prévue, à plusieurs reprises, ce sont les chiens (instinct? flair? intelligence?) qui savent le ramener à bon port.

Les étapes dans des lieux habités sont l'occasion de rencontres avec des "peuples premiers" sédentarisés et dont les jeunes gens, utilisateurs de skidoos, ne savent plus forcément utiliser un "simple" attelage de chiens. L'administration peut être plus ou moins compréhensive (un caribou tué parce que c'était ça ou mourir de faim, et l'amende menace...). La rencontre avec une famille de trappeurs m'a fait songer à la vie décrite dans La rivière des castors d'Eric Collier. François Varigas est en tout cas bien mis en scène dans son rôle d'explorateur et surtout de réalisateur d'exploit.

Au final, un livre dont j'ai lu les péripéties du quotidien d'un tel voyage avec intérêt et facilité. Je ne sais pas trop ce qu'a pu devenir son auteur au XXIe siècle. Je n'ai pas lu son autre livre, Une vie pour un rêve, mais je tacherai de me le procurer. 

Vérification faite, on peut facilement trouver sur internet les deux livres que ce billet vous a présenté. Même si chacun est ancien de plusieurs décennies, ils sont malgré tout trop récents pour pouvoir compter comme "classiques" dans un challenge... 

PS: de Jane Goodall, il faudra aussi que je lise (lorsque je l'aurai déniché d'occasion) Les chimpanzés et moi.

19 mars 2023

Le soleil rouge de l'Assam - Abir Mukherjee

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J'ai eu grand plaisir à lire le quatrième roman d'Abir Mukherjee qui vient de paraître. Après L'attaque du Calcutta-Darjeeling, Les Princes de Sambalpur et Avec la permission de Gandhi, j'ai retrouvé dans Le soleil rouge de l'Assam (Edition Liana Levi, 411 pages) le capitaine Wyndham en février 1922, résolu à se désintoxiquer de son addiction à l'opium. Pour cela, il part dans un ashram dans la province de l'Assam, à trois jours de train de Calcutta. Son fidèle sergent bengali Satyendra Banerjee est parti voir sa famille à Dacca. Dès que Wyndham arrive, il voit quelqu'un qui lui rappelle un passé londonien douloureux. A partir de là, le récit alterne deux périodes et deux intrigues qui vont se rejoindre. La première intrigue se passe en 1905 dans un quartier de l'East End de Londres. Wyndham est un tout jeune inspecteur. Une femme, Bessie, est retrouvée morte chez elle. Son voisin du dessus, Israel Vogel, va être accusé du meurtre, parce qu'il est juif, et on retrouve l'arme du crime chez lui. Bessie travaillait chez un certain Jeremiah Caine, un homme d'affaires quelque peu véreux dont la femme venait de décéder. Dix-sept ans plus tard, à Assam, la cure de désintoxication est dure à supporter. Wyndham est nourri de riz, de lentilles et de breuvages qui le font vomir. Il tient néanmoins le coup et quand il quitte l'ashram, il fréquente d'autres Britanniques dont Emily Carter, l'épouse de Ronald Carter, un homme d'affaires prospère de la région. Emily a la passion de la mécanique et elle aime réparer les moteurs d'automobiles. Il se trouve que Ronald Carter meurt une nuit dans sa chambre fermée à clé de l'intérieur (et il était seul). D'étranges marques sont apparues sur sa poitrine. Wyndham ne croit pas à un accident et demande qu'une enquête soit faite. C'est le sergent Banerjee, revenu de vacances, qui va en être chargé. J'ai trouvé une fois de plus que l'écrivain avait réussi à captiver le lecteur même pour une histoire plus classique. Je vous recommande chaudement ce 4ème tome, qui peut se lire sans avoir lu les trois premiers.

13 mars 2023

Le meurtrier - Patricia Highsmith

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J'ai écouté tout récemment, grâce à You Tube, plusieurs épisodes de l'émission "Les maîtres du mystères", une émission radiophonique diffusée sur France Inter dans les années 1950 et 60. A la fin de certains épisodes, les producteurs de l'émission, Pierre Billard (1921-2012) et Germaine Beaumont (1890-1983), faisaient une intervention pour parler d'un roman policier. Et j'ai retenu que Germaine Beaumont avait appprécié Le meurtrier de Patricia Highsmith (Livre de poche, 281 pages), dont je n'avais jamais entendu parler. C'est un roman qui a été écrit en 1954 mais est paru en français en 1960 et que je me suis procuré. En préambule, je dirais que j'ai apprécié les romans de Patricia Highsmith que j'ai lus, dont ceux avec Ripley. Je conseille aussi La rançon du chien ou Eaux profondes. Les romans de Patricia Highsmith (1921-1995) sont tous de qualité. Les histoires qu'elle raconte se finissent mal en général. Sous couvert d'histoires policières, ce sont surtout des romans sur la psychologie criminelle. L'histoire du Meurtrier se passe dans la région de New-York. Dès les premières pages, Melchior Kimmel, un libraire d'une quarantaine d'années, assassine sa femme Helen. Cette dernière prend un bus et au premier arrêt, son mari qui la suivit en voiture la tue derrière un fourré. Après quelques semaines, la police n'a toujours pas trouvé l'assassin. En revanche, Walter Stackhouse, un jeune avocat, devine qui a assassiné Helen Kimmel. Il aime lire  les comptes-rendus de faits divers dans les journaux. Walter a lui-même une vie de couple compliquée avec Clara, une jeune épouse tyrannique qui lui fait du chantage affectif. Sur un coup de tête, Walter rend visite à Kimmel pour lui commander un livre mais surtout pour savoir qui est Kimmel. Quelques semaines plus tard, Clara doit se rendre au chevet de sa mère mourante qu'elle n'aime pas. Elle prend le car pour se rendre à destination, mais, comme Helen Kimmel, elle est retrouvée morte lors d'un arrêt. Elle est tombée dans le vide et son mari Walter devient le seul suspect aux yeux de Corby, un policier tenace. Celui-ci commence à faire le rapprochement entre les deux décès et pourtant Walter n'est pas coupable de la mort de sa femme. Le meurtrier est un roman passionnant de bout en bout. 

3 janvier 2023

Le royaume désuni - Jonathan Coe

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J'ai terminé mon année de lecture 2022 avec le nouveau roman de Jonathan Coe, Le royaume désuni (Edition Gallimard, 484 pages). Je pense qu'il est assez autobiographique par certains aspects, même si, dans la postface, notre auteur dit bien que seule Mary Lamb, le personnage de la mère, s'inspire de la propre mère de Jonathan Coe et que les autres personnages sont de la pure fiction. Soit. En tout cas, l'histoire se passe à Birmingham (ville natale de l'écrivain) et dans sa région. Il s'agit d'une fresque familiale qui se déroule sur 75 an,s entre le 8 mai 1945 et mai 2020. Mary Lamb, qui a 10 ans en 1945, mourra 75 ans plus tard, toute seule et sans les soins auxquels elle aurait pu avoir droit s'il n'y avait pas eu le Covid 19. Le roman est découpé en sept grandes parties: 8 mai 45, le couronnement de la reine Elisabeth en 1953, la finale de coupe du monde de football en 1966 où l'Angleterre a gagné contre l'Allemagne de l'Ouest, l'investiture de Charles comme prince de Galles en 1969, le mariage de Charles et Diana en 1981, les funérailles de la princesse Diana en 1997 et enfin les 75 ans du Jour de la victoire, le 8 mai 2020. Pendant ces 75 ans, la famille Lamb aura vécu les aléas de la politique anglaise jusqu'au Brexit. Mary aura trois fils, dont Martin qui travaillera dans l'usine des chocolats Cadbury (fondé en 1826). Il est en effet pas mal question de chocolat dans le roman. Le chocolat anglais qui contient plus de graisse que de cacao aura beaucoup de mal à s'imposer dans l'Union européenne. Le troisième fils de Mary est un musicien doué passionné de la musique de Messiaen. Le premier fils, Jack, s'est spécialisé dans la vente de voitures de luxe. Jonathan Coe s'est surtout focalisé sur Mary Lamb, une femme qui aimait la vitesse et qui s'est beaucoup occupée de ses trois fils pendant que son mari Geoffrey est devenu directeur de banque. Lors du couronnement de la reine Elisabeth, la télévision est entrée dans les foyers. C'était une révolution. Selon les événements, les membres de la famille Lamb se disputent, car chaque événément ne passionne pas tout le monde, par exemple le football. En revanche, la mort de la "princesse du peuple" a beaucoup ému. La sortie des films de James Bond permet une sortie familiale. Jonathan Coe n'a évidemment pas évoqué le décès la reine Elizabeth. Il a écrit son roman avant. Cela aurait permis une vraie fin à ce roman qui se lit très agréablement. 

PS: en lisant les commentaires des blogueuses, je vois que je n'ai pas dû montrer assez mon enthousiame sur ce roman. Je l'écris haut et fort, c'est un très bon roman que je conseille. Jonathan Coe est un formidable narrateur qui met en lumière plein de personnages attachants. 

5 décembre 2022

Nos vies en flammes - David Joy

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Ayant beaucoup entendu parler de ce roman en bien, je me le suis procuré. Nos vies en flammes (Edition Sonatine, 324 pages poignantes) est un roman assez noir qui se passe de nos jours dans les Appalaches où vit une importante communauté amérindienne. Malgré que l'on soit à la fin de l'automne, des incendies ravagent le paysage. Ray Mathis qui travaillait au département des forêts est désormais retraité. Il est veuf, il a une chienne et un fils, Ricky, un jeune drogué qui ne fait rien pour s'en sortir. Un jour, Ricky appelle son père à l'aide car il doit 10 000 dollars à un homme dont on ne connaît pas tout de suite le nom. Ricky est salement amoché quand Ray le récupère après avoir donné ses dernières économies pour éponger la dette. Mais peu de temps après, Ricky meurt d'une overdose provoquée par un opioïde de synthèse. Et Ray Mathis va partir en croisade contre Walter Freeman, le dealer responsable de la mort de Ricky au yeux de Ray. Il va être plus ou moins aidé dans son entreprise par un certain Denny qui a assisté à la mort de Ricky. Vous me direz que tout cela n'est pas bien gai. Et bien non. Et je ne vois pas beaucoup d'espoir quand le roman se termine. Mais cela n'empèche pas que j'ai aimé ce roman qui se lit bien. Le personnage de Ray Mathis y est pour beaucoup. David Joy, avant d'écrire Nos vies en flammes, a fait publier un article en 2020 dans la revue trimestrielle America. L'article est repris en postface du roman. Il dénonce les milliers de morts à cause des opioïdes de synthèse, comme l'OxyContin fabriqué par le laboratoire Purdue Pharma, qui inondent les Etats-Unis. La diffusion de ces médicaments est nettement plus encadrée en France. 

Lire les billets de Yan, Ceciloule Pamolico, Clete, Richard, Jean-Marc Laherrère, Shangols.

26 novembre 2022

La longue marche des dindes - Léonie Bischoff et Kathleen Karr

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Avant d'être une bande dessinée, La longue marche des dindes est un roman écrit par Kathleen Karr qui a été publié aux Editions L'école des loisirs.

Dans ce billet, je ne vais parler que de la bande dessinée dessinée par Léonie Bischoff (Edition Rue de Sèvres) qui a aussi adapté le texte. Cet album de 144 pages me semble un cadeau de Noël idéal. Il peut être lu et apprécié par les petits et les grands. La grande marche des dindes débute dans l'Etat esclavagiste du Missouri en 1860. La guerre de Sécession n'a pas encore commencé. Simon Green, un jeune garçon de 12 ans orphelin de mère, vit chez un oncle et une tante qui ne l'apprécient guère. Grâce à son institutrice Miss Rogers, Simon va s'émanciper de sa famille et se lancer dans une drôle d'aventure: emmener 1000 dindes bronzées (race de dinde d'Amérique) jusqu'à Denver au Kansas et parcourir plus de 1000 km. Simon qui est un garçon dégourdi se lance dans l'aventure avec un chariot, quelques mules et un muletier. Pendant son voyage, il va rencontrer deux filles qui vont devenir des compagnes de voyage, Jo, une petite filles noire qui s'est évadée d'une plantation après la mort de sa mère, et Lizzie, une jeune fille de 14 ans, seule survivante d'une famille victime de la sécheresse. Simon va aussi croiser quelques Indiens à qui il cédera quelques dindes pour l'élevage, et retrouver son père qui s'avère être un fieffé filou. On apprend que les dindes, quand c'est nécessaire, peuvent voler. L'album se lit vite. J'ai aimé les dessins. Je conseille.

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27 octobre 2022

Lettres de la Terre - Mark Twain

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Je (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui un livre découvert via le système de prêt de livres au sein de l'AMAP dont je fais partie: les Lettres de la terre de Mark Twain (éd. L'oeil d'or, 2005, 87 p.). Je l'inscris au challenge 2022 en classiques co-organisé par Nathalie et Blandine

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Le petit livre ci-contre est un bijou. Je le considère comme se situant au croisement de Candide ou de Zadig de Voltaire, des Histoires comme ça de Kipling, ou des Lettres persanes de Montesquieu. L'édition que j'ai entre les mains, datée de 2005, est celle de la première traduction en français (par Freddy Michalski). 

Mark Twain est mort en avril 1910 (crise cardiaque, apparemment). Sa fille Clara, la seule qui lui a survécu, avait interdit en 1939 la publication de cette oeuvre restée inédite (sa rédaction datant de 1909). Elle ne l'a autorisée que peu avant sa propre mort (à 88 ans - elle était née en 1874). Du coup, Letters from the Earth a été édité aux Etats-Unis seulement en 1962 (année du début du concile Vatican 2 - il n'y a sans doute aucun  rapport?).  

La couverture du livre prend bien en compte la mouche obsédante qui est mentionnée à maintes reprises sous la plume de Mark Twain. Mais commençons par le commencement, le prétexte. C'est Dieu, il donne un cours à ses trois élèves (la Genèse). "A la fin de l'heure, la séance du Grand Conseil fut levée" (fin du 1er chapitre - une page [p.11]). Dans le deuxième chapitre (dialogue entre les trois acolytes - Gabriel, Michel... et Satan), l'un des trois semble manifester diverses réserves à l'encontre de l'oeuvre du Maître. Notamment à propos de la création d'animaux sur un petit globe [qu'Il a] fait il y a de cela quelque temps (trois siècles divins équivalents à 100 millions d'années terrestres?). Ayant eu la langue trop longue, Satan est banni dès le chapitre 3 (une page [p.16]). Et c'est de la Terre qu'il enverra ses épitres clandestines à ses deux camarades (la suite du texte, p.17 à 87). L'archange en visite sur cette planète est loin du Petit Prince de Saint-Exupery. Certaines de ces lettres sont numérotées voire divisées en parties, d'autres non. On peut supposer que le texte était loin d'être définitif et achevé. "Satan" (prétexte?) n'y apparait plus guère, une révision globale aurait peut-être pu amener davantage de "liant". 

Mes lecteurs auront sans doute commencé à le comprendre, lire ce livre est surtout agréable si on le comprend bien en tant que pamphlet subversif, sacrilège, riche en paradoxes, ironie ou satire mordante ... Bref, une bonne publication susceptible de réjouir les mécréants comme moi, mais dont la lecture hérissera certainement les intégristes de tous poils. 

Au fil des lettres sont égrenés quelques morceaux de bravoure. Les analyses concernant l'Arche de Noë (coût de revient, considérations logistiques, contraintes matérielles, etc.) constituent un monument d'ironie (le sujet amène encore Mark Twain à prendre la mouche pratiquement à témoin...). L'auteur s'attarde sur une critique brillante du "paradis terrestre" tel que littéralement présenté (les hommes qui passent leur temps, tout leur temps, à chanter et jouer de la harpe, but ultime d'une vie éternelle...? Ça doit être abominable, sous-entend l'épistolier). Une oeuvre jubilatoire pour moi, certainement blasphématoire pour tous les fondamentalistes prenant leurs "textes sacrés" (??) au pied de la lettre, incapables qu'ils sont d'en faire une lecture critique en les remettant dans le contexte historique et sociologique de l'époque de leurs rédactions. On peut comprendre pourquoi elle a dû attendre un demi-siècle pour être éditée, si en 1910 les Etats-Unis n'avaient toujours pas fait leur aggiornamento sur la bigoterie (l'ont-ils fait en 2022?). Allons, j'admets que Twain est quelque peu de mauvaise foi en mêlant le Dieu de l'Ancien Testament avec celui du Nouveau. Mais c'est encore là un ressort satirique et attirant. La sexualité est aussi bien montée en épingle. Considérée comme une joie mise à disposition par le Créateur, d'où vient donc qu'elle soit simultanément frappée de tabous interdisant de l'utiliser, de la pratiquer, d'en faire étalage (et autant pour les bigots, toujours)?

P1150539Les illustrations réalisées pour cette édition agrémentent (occupent?) 11 pages. Je vais m'abstenir de vous exposer certaines des gravures de Sarah d'Haeyer qui égaient l'ouvrage: quelques-unes ne sont certes pas à mettre entre toutes les mains. La seule que je cite (ci-contre), destinée à illustrer la construction de l'Arche de Noé, me rappelle pour ma part l'adage célèbre "si votre seul outil est un marteau, tous les problèmes auront tendance à vous apparaître sous forme de clous" (je ne prétends pas que c'est ce que l'artiste a voulu exprimer, hein...).

Entre autres excellents préceptes pour ceux ayant engendré un enfant, MT recommande de ne pas lever la main sur lui, sauf par gentillesse ou pour son propre bien (p.34): cela suffirait aujourd'hui, je suppose, à le faire tomber sous le coup de la loi française, qui ne prévoit même pas de telles exceptions, sauf erreur de ma part... 

Pour finir, je regrette un peu l'absence d'une introduction présentant les circonstances de l'écriture. Mais peut-être le "biographe officiel" de Twain (Albert Bigelow Paine), adoubé par sa fille Clara, n'a-t-il pas donné suffisamment d'informations sur Letters from the Earth (oeuvre interdite à la publication)?

En cherchant sur internet si des blogs avaient parlé de ce livre, j'ai seulement déniché un billet amusant sur l'Alamblog, dans lequel Le Préfet maritime allume Actes sud, coupable à ses yeux d'ignorer superbement l'édition que je vous ai présentée. 

Bon, maintenant, il est temps que je m'offre Le droit d'emmerder Dieu, de Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo, pour un prochain billet... [chroniqué le 07/02/2023]

3 octobre 2022

La Coupe d'Or - John Steinbeck

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Belette m'a signalé que les participations au "Mois américain en solitaire 2022" pouvaient être enregistrées au moins jusqu'au 3 octobre (le "bilan" devant être publié mardi 4). Du coup, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vais me fendre d'un court billet sur un (autre) livre de Steinbeck, La Coupe d'Or, que je n'avais jamais lu jusqu'au mois dernier, alors que j'en connaissais l'existence depuis les années 1980. Pour rappel, Belette et PatiVore ont perpétué ce "Mois américain" que sa fondatrice, Titine, n'organisait pas en 2022. J'inscris aussi ce livre pour le challenge 2022 en classiques co-organisé par Nathalie et Blandine

P1150499Je me suis offert le bouquin (d'occasion) le 15 septembre 2022. La Coupe d'Or est le premier livre qu'a publié en 1929 (sans succès à l'époque) John Steinbeck, alors âgé de 27 ans. L'oeuvre est difficilement classable. On peut croire qu'il s'agit d'une biographie du pirate Henry Morgan (personnage historique). Mais c'est beaucoup moins simple que cela. On hésite entre roman initiatique sur le sens de la vie, aventures picaresques, démonstration de l'inanité des choses, tentative de prouver que les pirates qui ont fait rêver tant de gamins (de lecteurs) n'étaient que de pauvres types pas très malins... Ainsi, dans ce roman, nous suivons toute la vie d'un ado attardé du XVIIe siècle qui, élevé au sein d'une famille aisée mais dominée par sa mère, n'a guère qu'une idée ou deux dans le crâne. Notamment, l'idée fixe d'aller courir l'aventure aux Antilles pour y trouver gloire et fortune avant de revenir cueillir l'amour au pays. Mais notre "embarqué volontaire" se heurte évidemment au principe de réalité, une fois arrivé aux Antilles: si la traversée se passe bien, il est vendu comme serviteur pour 5 ans par le capitaine avant même d'avoir quitté le navire. Avant ce terme, il aura trouvé à s'embarquer, cette fois comme boucanier, pour apprendre à mener navire et hommes. Et les années passent, à la poursuite de ses chimères. Il vieillit sans guère mûrir, tout en devenant craint, respecté, aimé? Le roman est rythmé par la manière dont il raconte les aventures que nous lui avons vu vivre, embellies par les ans à chaque récit (que ses interlocuteurs le croient ou non). Après avoir rencontré le Roi (Charles II, roi d'Angleterre) et été anobli, il mourra dans son lit, riche et tout autant insatisfait qu'au premier jour, si j'ai bien compris. Quand on parcourt cette oeuvre, on n'y retrouve guère le Steinbeck écrivain "réaliste" que l'on connaît. Et je ne vous ai même pas dit ce qu'est la "coupe d'or". Ces 303 pages se lisent vite, à vous de vous faire votre propre opinion! 

30 septembre 2022

Tortilla Flat / Rue de la Sardine / Tendre jeudi - John Steinbeck

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Je (ta d loi du cine, "sqatter" chez dasola) remercie PatiVore et Belette de m'avoir suggéré l'idée de participer à leur Mois Américain 2022 en solitaire, qui perpétue l'initiative lancée à l'origine par Titine. Il semble que je sois le seul blogueur mâle à avoir participé à leur challenge? Cela m'a donné l'occasion de relire trois romans de Steinbeck, qui m'avaient été offerts pour Noël en 1980, 1981 et 1982. A l'époque, chaque membre de ma famille susceptible d'offir un cadeau pour Noël au grand garçon que j'étais se voyait affligé / infliger (?) par mes soins (d') une liste de l'oeuvre complète d'un de mes auteurs favoris (en général prolixe - et décédé), à utiliser jusqu'à extinction pour Noël et mon anniversaire (seules "fêtes à cadeaux" chez moi). Ces trois romans peuvent aussi participer au challenge 2022 en classiques co-organisé par Nathalie et Blandine

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Je m'y prends pratiquement à la dernière minute pour publier mon billet. Un mois, ça doit être un délai trop court pour moi, le temps d'avoir l'idée, de lire et surtout de chroniquer. Et je voulais faire un seul billet pour les trois livres de la photo ci-dessus (les illustrations des Folio sont de Jean-Paul Théodule, j'ignore l'auteur de celle du Livre de Poche).

P1150491Dans Tortilla Flat (écrit en 1935), John Steinbeck, avec beaucoup de tendresse, peint des personnages haut en couleur, des "paisanos" de Monterey, sur les hauteurs de la ville. Ce sont des "déclassés" sans domicile fixe, dormant dans les bois lorsqu'ils ne sont pas retenus en prison ou chez une belle... Mais quand l'un d'eux se suicide, c'est sans le faire exprès. Le principal héros, Danny, hérite de deux maisons. Il commence par occuper l'une et louer l'autre à l'un de ses copains - qui ne lui paiera jamais de loyer, bien entendu. Ce dernier en invite un autre... avant d'incendier la maison, et nos deux paisanos échaudés rejoignent donc Danny dans la sienne. Puis un autre copain arrive, et encore, et encore... Au final, la Maison de Danny peut faire songer à celle du film Affreux, sales et méchants. Mais les rencontres avec leurs amours de passage se déroulent toujours hors de cette maison-là, le plus souvent chez les femmes, mariées ou non. 

Le gallon de vin que se procurent régulièrement nos compères leur est vendu un dollar (un gallon représente approximativement quatre litres). Ils consomment aussi du brandy, du whisky... mais c'est plus cher! On est vraisemblablement en pleine période de prohibition, ce qui n'a pas l'air de les empêcher outre mesure de se saoûler au whisky de... 4 mois d'âge! En désespoir de cause, s'ils n'ont vraiment aucune autre solution, nos paisanos sont prêts à tout pour se procurer leur boisson, et acceptent même de travailler pour deux dollars par jour. Ce sont de vrais copains, mais qui peut résister à l'attrait d'un verre supplémentaire? Cependant, celui qui vole un membre de la troupe peut en être cruellement puni. 

La bande de Danny, qui s'étoffe au fil du roman, termine à sept personnages : Pilou, Pablo, Jesus-Maria, le Pirate, Big Joe Portugee, Johnny Pom Pom et Tito Ralf. Mais nos paisanos sont parfois sujets à la mélancolie sinon à la dépression, jusqu'à ce qu'une fête leur remonte le moral et cimente leur communauté. Je retiens la citation finale, après la destruction de leur havre de paix."Les amis de Danny gardaient toujours les yeux fixés sur les ruines fumantes. Puis ils s'observèrent l'un l'autre avec des regards étranges et reportèrent une fois encore leurs yeux sur la maison brûlée. Un peu plus tard, ils se retournèrent et s'en allèrent d'un pas tranquille. Il n'y en avait pas deux qui marchassent ensemble". [on notera l'imparfait du subjonctif].

J'ai trouvé quelques autres billets sur cet ouvrage: Joëlle de la Bibliothèque du dolmen, Leiloona, Nad du blog L'amarrée des motsSandra du blog Lettres et caractères

P1150493Rue de la Sardine (paru en 1945) est un peu de la même veine. Nous sommes toujours à Monterey, mais cette fois dans la partie basse de la ville, du côté des conserveries. Dans les 30 premières pages du roman, Steinbeck nous conte deux suicides différents (pour différentes raisons). Et pourtant le roman fait aussi dans le genre comique. Il est composé de chapitres dont les liens sont ténus, on peut plutôt les considérer comme des "tranches de vie" sans vraiment de début ni de fin... Il nous narre la vie des habitants du quartier. Les 32 chapitres n'ont même pas de titres. Ce coup-ci, l'équipe de loosers sympathiques est menée par Mack. La bande se compose de Gay, d'Eddy, d'Hazel. Il y a aussi le propriétaire de leur "palais [des coups]" (Lee Chong, le marchand chinois d'en face), la Maison de Dora (Le drapeau de l'Ours) et ses filles, Henry le peintre qui vit dans un bateau éternellement en construction... Entre autres personnages, on y croise aussi la ford T. Je ne résiste pas au plaisir d'une citation: "quelqu'un devrait se décider à écrire un essai sur les effets moraux, physiques et esthétiques du modèle T sur la nation américaine. Deux générations d'Américains en savent davantage sur les engrenages du modèle T, que sur le clitoris, sur le système planétaire de son changement de vitesse que sur le système solaire des étoiles. Chez nous, le modèle T a modifié pour une grande part la notion de la propriété. Les clefs anglaises ont cessé d'être un objet personnel, et une pompe pour gonfler les pneus appartient désormais à celui qui l'a ramassée le dernier." A part cela, comme figure notable, le roman comporte aussi, voire surtout, Doc (personnage inspiré d'un ami de Steinbeck), qui tente péniblement de vivre de son activité de biologiste dans le laboratoire dont il est propriétaire. Doc, c'est la providence du quartier, celui qui vous dépanne de quelque sous contre des animaux dont il n'a pas forcément besoin, celui qui, tout en s'en défendant, peut soigner les bobos: tout tourne un peu autour de lui... Et quand, pour le remercier de ses services, les habitants du quartier décident de lui offrir une fête, c'est souvent lui qui en fait les frais!

Concernant Rue de la Sardine, j'ai seulement déniché un vieux billet (commentaires fermés...) sur le blog Le bouquineur

P1150492Tendre jeudi (publié en 1954) enfin, c'est une extraordinaire histoire d'amour, l'envers lumineux du si sombre A l'Est d'Eden. Il s'agit de la suite de Rue de la Sardine. Suzy n'est pas un homme (comme celui que chante Joe Dassin), certes non. Cette fois-ci, il y a une histoire avec un début, un milieu et une fin, et 40 chapitres avec des titres variés et signifiants (certains ne font que 2 pages). Le premier chapitre dépeint ce qui s'est passé "rue de la Sardine": notamment, la seconde guerre mondiale... Doc a été appelé sous les drapeaux, et, de retour dans ses foyers, doit relancer son laboratoire... (il a l'idée d'un article scientifique qu'il ne lui reste plus qu'à rédiger). Le nouvel épicier est mexicain. On peut relever que, à cette époque-là, le gallon de vin vaut 62 cents [0,62 dollar] (p.172). Mack et sa bande constatent que Doc a le blues. Au 5ème chapitre, Suzy entre en scène. Doc et elle vont se tourner autour, s'attirer et se repousser... avec leurs caractères respectifs bien trempés. Il faudra que toute la bande du quartier s'en mêle, spécialement Hazel, esprit simple, qui, à défaut de devenir Président des Etats-Unis, s'avèrera très efficace dans le rôle de Deux ex machina. Et l'on verra à la fin (le chapitre 40 est magnifique!) Doc et Suzy partir en expédition de recherche scientifique vers le bord de la mer... 

Je n'ai pas pour le moment de billets ayant chroniqué Tendre jeudi à indiquer. 

Je noterai que mes éditions de ces trois oeuvres ont chacune été traduites par une personne différente (je suis bien incapable de lire de la littérature étrangère en VO). C'est peut-être ce qui explique quelques menues différences (par exemple L'ours au lieu du Drapeau de l'ours, le Palais au lieu du Palais des coups...).

Je prends en tout cas conscience que, à l'époque où j'ai lu pour la première fois ces trois romans, internet n'existait pas: chercher les oeuvres disponibles (ou même existantes) pour un auteur donné était nettement moins simple qu'aujourd'hui... Je peux signaler que j'ai découvert en septembre 2022 l'existence de nouvelles oeuvres de Steinbeck publiés en français dans l'une ou l'autre collection format poche, en plus de celles dont je connaissais les titres parce qu'ils figuraient comme "autres titres" dans mes bouquins des années 1980 (Folio et/ou Poche), voire dans les catalogues de ces collections, que distribuaient les libraires lorsqu'on les leur demandait: Voyage avec Charley, Dépêches du Vietnam, Lune noire, Dans la mer de Cortès, Une saison amère, ... sont donc des livres que j'ignorais. Leur découverte pourrait être à mon programme pour un prochain "Mois américain"!

13 septembre 2022

Rattrape-le ! - Jake Hinkson

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Après L'Enfer de Church Street qui m'avait beaucoup plu, je viens de lire en deux jours Rattrape-le! de Jake Hinkson (Edition Gallmeister, 378 pages). L'écrivain a une fois de plus situé son histoire en Arkansas, près de Little Rock, où sévissent différentes églises évangélistes comme les Baptistes et les Pentecôtistes. Lily Stevens, âgée de dix-huit ans, est enceinte de cinq mois. Cette fille d'un pasteur pentecôtiste doit se marier avec Peter, le père de l'enfant. Malheureusement pour elle, Peter disparait la veille du mariage sans rien dire. Lily ne veut pas croire que Peter l'ait abandonnée. Elle est sûre qu'il lui est arrivé quelque chose. Si Peter ne reparaît pas, elle va se retrouver mère célibataire et cette situation est très mal vue dans l'église pentecôtiste à laquelle elle appartient. Son père doit démissionner de son poste de pasteur. Lily est une fille obstinée et après qu'elle soit allée porter plainte en vain à la police, elle décide de mener son enquête par elle-même. Elle entraîne avec elle un collègue de Peter, Allan Woodson, qui se trouve être le demi-frère de Peggy Stevens, la mère de Lily. Ce colosse de quarante-deux ans est chauve et homosexuel. Il s'occupe depuis des années de son vieux père. Je vous laisse découvrir ce qui est arrivé à Peter à la toute fin du roman. L'intrigue est assez noire et se passe dans cette Amérique profonde que j'ai du mal à comprendre, où la religion guide les actions et le comportement de beaucoup de gens à quelques exceptions près. Un très bon roman haletant que je conseille.

Lire les billets de Pierre Faverolle et Baz'art

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J'inscris ce billet pour Le mois américain 2022 en solitaire perpétué par Pativore et Belette2991 (créatrice des logos).

8 septembre 2022

Là où chantent les écrevisses - Delia Owens

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Après l'adaptation cinématographique, voici un billet sur le roman Là où chantent les écrevisses de Delia Owens (Editions du Seuil, 475 pages). Je trouve que le film est très fidèle au roman ou inversement. Le roman est plus délayé que le film mais il ne se passe pas beaucoup plus de choses. Entre le film et le roman, j'ai retrouvé tous les personnages, même le chat. Le film qui commence en 1969, avec le procès de Kya, est composé de flash back pour remonter dans le temps. On retrouve pratiquement le même procédé dans le roman. Les péripéties entre le roman est le film sont les mêmes, tout comme la conclusion qui est identique. Si vous voulez connaître l'histoire, lisez le billet sur le film (que j'ai trouvé peut-être supérieur grâce aux séquences de nature tournées en Louisiane avec des plans splendides). Je n'ai pas trouvé que le roman avait des longueurs et il se lit agréablement avec des chapitres relativement courts. Ce n'est pas de la grande littérature, mais je ne regrette pas ma lecture. J'ai autant aimé le film que le roman. Et donc, si vous avez aimé le roman, je vous conseille d'aller voir le film.

Aifelle a été déçue. Krol n'a pas trop été convaincue non plus. En revanche, Philisine Cave a beaucoup aimé. Tout comme Eva, Manou, Keisha, Ritournelle, Hélène et Alex-mot-à-mots.

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PS du 09/09/2022 de ta d loi du cine ("squatter" chez dasola): dasola vient de m'autoriser à faire participer ses deux billets (livre et film) au "Mois américain 2022". Il s'agit de la 11e édition d'un "rendez-vous" bloguesque que s'efforcent aujourd'hui de perpétuer Pativore et Belette2991 (créatrice des logos) sous le titre "Le mois américain 2022 en solitaire". En effet, la blogueuse qui avait initié ce rendez-vous annuel, Titine75, avait renoncé à l'organiser de nouveau après la 9e édition de 2020

8 août 2022

La gifle - Christos Tsiolkas

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Ca y est je suis arrivée au bout de mon pavé de l'été. Cette année, j'ai choisi La gifle (Editions 10/18, 593 pages) de l'écrivain australien d'origine grecque Christos Tsiolkas. Le roman a été publié il y a une dizaine d'années et l'histoire est contemporaine à la publication. Le roman se découpe en huit parties. Chaque titre de partie est le prénom d'un des personnages de l'histoire. La gifle est celle que donne Harry à un petit garçon nommé Hugo, âgé de trois ans, lors d'un barbecue entre amis. Cette gifle va avoir des conséquences sur les relations entre certains personnages qui réagissent de manière différentes selon leur sensibilité. L'histoire se passe à Melbourne dans un milieu "upper middle class" où se mélangent des personnes de la communauté grecque et des Australiens de souche. Ce que je retiens de ce roman, ce sont les personnages que j'ai trouvé tous assez antipathiques. Les rapports entre eux ne sont pas dans l'apaisement puisque les parents d'Hugo, Rosie et Gary (un buveur invétéré) vont porter plainte auprès d'un tribunal contre celui qui a giflé leur fils. On y parle de sexe, de drogue et d'alcool. Dans chaque chapitre, le lecteur apprend à connaitre certains personnages et leur caractère, comme Hector et Aisha (une vétérinaire d'origine indienne), les organisateurs du barbecue ; le cousin d'Hector, Harry, l'auteur de la gifle et qui a fait fortune en étant propriétaire de garages ; Rosie qui allaite encore son fils ; Anouk, une quadragénaire scénariste et romancière qui refuse d'être mère ; le père d'Hector, Manolis, un vieil immigré grec qui constate que les gens vieillissent et meurent autour de lui ; Connie et Richie, deux adolescents qui, occasionnellement, sont les baby-sitters d'Hugo. Malgré sa longueur, le roman se lit bien. Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce roman mais je suis contente de l'avoir lu. Il a été adapté deux fois en mini-série pour la télévision en 2011 et 2015. Lire les billets d'Yv, Sylvie et Nelfe.

Merci de nouveau à Brize pour l'organisation de ce challenge.

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28 juillet 2022

Les premiers hommes dans la lune - H. G. Wells

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Et voilà que nous arrivons au bout des six titres d'H. G. Wells (en cinq volumes) que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) possédais déjà dans ma bibliothèque depuis les années 1980, et que j'ai scrupuleusement relus à l'occasion de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Les premiers hommes dans la lune, publié en 1901 en anglais et traduit en français la même année, constitue probablement l'un des premiers "planete opera", ce qui rend le livre éligible au 13e Summer Star Wars proposé par le RSF Blog et aussi, bien sûr, au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque), tout autant qu'au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine).  

P1150424Les premiers hommes dans la lune, Le Livre de Poche N°1430, 254 p. (DL 1965 pour mon édition - avant Apollo 11!). 

Qui sont donc ces "premiers hommes"? Le narrateur, Bedford, avoue être un affairiste, mais ne peut qu'attirer notre sympathie, puisque le plus sûr moyen de gagner de l'argent qu'il imagine d'abord consiste à ... rédiger une pièce de théâtre. Dès le premier jour de rédaction, sa concentration est perturbée par un promeneur trop bruyant. Le quatorzième jour, il n'y tient plus et l'interpelle... Et voici notre binôme de choc (savant + homme pratique) constitué. Le promeneur distrait cherche à mettre au point une substance révolutionnaire, qui serait "opaque à la gravitation". Il n'a jamais vraiment réfléchi à en tirer un éventuel profit. C'est ce qui attire par contre notre compère. Je vous passe les travaux pratiques nécessaires: p.60, après une traversée de l'espace de quelques jours dans une sphère revêtue de "cavorite", ils assistent à un lever de soleil sur la lune. Il faut laisser prise au merveilleux pour savourer ce livre. Un peu comme quand on admet, chez Jules Verne, que les "colons" de l'Ile mystérieuse arrivent à disposer, dans leur île volcanique, de quantité de ressources naturelles (minerais, flore, faune) répondant à leurs besoins et qu'il n'y a plus qu'à transformer "artisanalement". Ici sur la lune, donc, la planète se réveille, l'atmosphère se dégèle, la végétation pousse à toute allure...  Après des jours et des jours d'enfermement, nos premiers hommes à fouler le sol lunaire sautent gaiement, le souffle un peu court... Malheureusement, leurs gambades (sous 1/6 de la gravité terrestre) leur font perdre de vue leur sphère: ils se sont écartés... et ils découvrent qu'il n'y a pas que de la flore. Affamés, ils ont le tort de goûter des champignons inconnus... et se réveillent prisonniers dans les entrailles de cette lune creuse. Alors qu'ils ont réussi à regagner la surface, ils se séparent pour retrouver leur chaloupe de sauvetage terrestre. Au lieu de rendez-vous prévu, Bedford ne trouve qu'un message de Cavor laissant deviner qu'il a été capturé de nouveau (ou pire), et se résoud à sauver sa propre existence en quittant notre satellite avant que toute vie l'abandonne à cause de la nuit lunaire. Il ramène tout de même de leur expédition un bon poids d'or à son retour sur terre. A peine a-t-il eu le temps de le débarquer que la sphère disparaît à jamais (avec un garnement touche-à-tout à son bord...). Après cela, notre Bedford n'a plus guère comme ressource que de publier le récit de son aventure, sous le nom, tiens, d'H. G. Wells. Et fin de l'histoire... ah non, puisque du coup un "radioamateur" avant la lettre l'informe avoir reçu des messages en provenance de la lune: Cavor y est toujours vivant.
Mais je m'arrêterai là.  

J'ai trouvé plusieurs blogs qui ont écrit sur ce livre: Oncle Paul (dernier billet en avril 2021), un vieux billet de Lina Carment. L'article d'Erwelyn évoque aussi le film qui a été tiré du livre en 1919 (Wells ayant été sollicité pour participer au scénario). Du coup, je peux aussi citer pour ce qui concerne le film Bob Morane (blog Glandeur nature) ou encore le blog de Kalev (dernier billet en janvier 2021). 

Enfin, je signalerai que la cavorite a été par la suite réutilisée par au moins un "continuateur" de Wells: Laurent Genefort a écrit Les temps ultramodernes, et un court texte de lui intitulé Abrégé de cavorologie a paru en même temps, à titre promotionnel. Je ne les ai pas lus... encore.

25 juillet 2022

Le pays des aveugles - H. G. Wells

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Notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline) touche à sa fin, et il me reste pour ma part trois livres à chroniquer. Dépêchons! Ce livre Le pays des aveugles (Folio N°1561, 182 pages), je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) me le suis procuré il y a déjà un mois (le 25 juin 2022), mais je l'ai ouvert et lu le week-end dernier. C'est alors seulement que j'ai constaté de visu qu'il s'agissait, en fait, non pas d'un roman, mais bien d'un recueil de nouvelles, dont celle qui lui donne son nom compte moins d'une quarantaine de pages. Il a en tout cas sa place dans le Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine), et sans doute dans le "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque): les nouvelles que contient ce recueil sont suffisamment variées pour que l'une ou l'autre se rattache à ce thème, même si on est aussi dans le registre du conte, du merveilleux, de l'humour ou du fantastique.

P1150423Je vais donc lister ces nouvelles pour parler de chacune.

* Le pays des aveugles (pp.7-45). La nouvelle (publiée en 1904) se déroule dans les Andes, et le héros en est un guide montagnard (éduqué: il sait lire). Au cours d'une expédition où il accompagnait des Anglais venus faire de l'alpinisme, il tombe dans une vallée légendaire et coupée du monde extérieur depuis des siècles (quinze générations). Atteinte de cécité, la population locale s'est organisée au point de se croire seule au monde et d'imaginer une culture où ne pas "bénéficier" de la vue constitue la norme. Notre guide, Nunez, se raccroche d'abord à l'adage "au pays des aveugles les borgnes sont rois". Cependant, le coup d'Etat auquel il rêve s'avère plus difficile que prévu! Il envisage malgré tout de faire souche dans la vallée, séduit par une jeune fille avenante (aux orbites moins creuses que les autres), mais le sacrifice demandé excède ses forces... La fin du conte est ouverte.

Il semble exister une adaptation théâtrale de cette nouvelle?

Cette description d'une communauté vivant en autarcie et dont, en principe, on ne peut s'échapper m'a fait penser à deux oeuvres de Kipling: L'homme qui voulut être roi [du Kafiristan], bien sûr; mais aussi une autre nouvelle du même recueil, L'étrange chevauchée de Morrowbie Jukes. J'évoquerais également la communauté des Mormons dans l'Utah dans la seconde moitié du XIXe siècle telle que décrite par Conan Doyle dans Une étude en rouge (pure littérature, bien sûr). Enfin, le roman Inoa de Joseph Peyré décrit une cité perdue dans les Andes, protégée par les tribus indiennes locales...

* La porte dans le mur (pp.46-70), et
* Un rêve d'Armaggedon (pp.71-109): 65 pages "stérilisées" (scrogneugneux!), car j'ai déjà commenté les deux nouvelles concernées ("Folio à 2 euros"...) le 26 juin 2022...

* La vérité concernant Peycraft (pp.110-126, nouvelle datant de 1903): ici, le narrateur se revendique d'une arrière-grand-mère hindoue, qui lui a légué diverses recettes et formules. Suite à l'insistance d'un gros raseur, il lui communique un moyen de "perdre du poids". Mais le résultat obtenu n'st pas celui imaginé. Cette nouvelle-là donne davantage dans l'humour et le "merveilleux" que dans la science-fiction (les ingrédients de la recette évoquent furieusement un "brouet de sorcière").

Si je raisonne encore en terme de "littérature comparée", ce conte m'a fait penser au recueil titré Azazel d'Isaac Asimov, où toutes les nouvelles tournent autour de formulations de voeux exaucés trop "au pied de la lettre"... J'avais lu ce recueil il y a quelques mois, histoire de bien vérifier que strictement rien ne concernait la planète Mars dedans.

* L'oeuf de cristal (pp.127-152): une sorte d'antiquaire fait tout ce qu'il peut, en résistant aux pressions de sa famille, pour ne pas vendre un "oeuf de cristal" dans lequel il distingue des images (avec bien plus de facilités que d'autres personnes). Cet oeuf semble être mystérieusement "connecté" à la planète Mars. Erwelyn et Sibylline avaient déjà attisé ma curiosité à propos de cette nouvelle rédigée en 1897, dont je ne vous révèlerai pas la fin.

Cet oeuf peut faire songer aux "palantiri" de J.R.R. Tolkien dans Le seigneur des anneaux. Par ailleurs, dans Les trois yeux, Maurice Leblanc imagine qu'un savant a découvert une substance permettant aux Vénusiens d'envoyer aux Terriens des projections cinématographiques sur un écran ad hoc.

* L'étoile (pp.153-169, nouvelle de 1897). Il se passe des choses du côté de Neptune, selon les astronomes. Dans le ciel apparaît un nouvel astre. Il grandit à une telle allure qu'il devient évident qu'il va impacter notre planète. Wells fait état des cataclysmes (éruptions volcaniques, raz-de-marée, fonte des glaciers...) qui frappent notre malheureuse planète ici ou là avec beaucoup de détachement et sans du tout insister. J'ai bien apprécié le "clin d'oeil" final aux astronomes qui, dans leurs lunettes, n'ont pu en percevoir qu'une infime partie. Sibylline en a parlé, Erwelyn aussi (plus anciennement), ainsi que Bidib.

On songe, bien entend, à l'album L'étoile mystérieuse des aventures de Tintin par Hergé.

* La pomme (pp.170-182): encore un conte, publié en 1896. Au départ plutôt dramatique (massacres de populations en Turquie...), la nouvelle devient assez sarcastique sur la fin. Cette pomme serait celle de la connaissance, en provenance indirecte du jardin d'Eden. Mais aucun de ses propriétaires successifs n'ose y mordre... Et le jeune enseignant à qui elle est échue craint tellement le ridicule qu'il finit par la jeter! Je n'ai pas trouvé de blog qui l'ait commentée.

21 juillet 2022

La machine à explorer l'espace - Christopher Priest / L'amour et M. Lewisham - H. G. Wells

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Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui, pour l'un de mes deux ou trois derniers billets dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline), deux livres parlant de deux jeunes couples anglais. Mais les deux oeuvres sont assez différentes! 

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Folio SF N°69, 443 pages / Folio N°1050, 347 pages

Le second livre de ce billet, L'amour et M. Lewisham, a bien été rédigé par H. G. Wells. Le premier, lui, reconstitue un "chaînon manquant" entre deux des ouvrages d'H. G. Wells. La machine à explorer l'espace a été rédigé en 1976 par Christopher Priest. Seul ce livre-là peut s'inscrire dans le cadre du 13e Summer Star Wars proposé par le RSF Blog et au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque). Les deux livres pourront par contre participer au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine)

P1150420La machine à explorer l'espace de Christopher Priest, auteur de SF, publié et traduit en français en 1976, reconstitue ce qu'on pourrait nommer un "chaînon manquant" entre La machine à explorer le temps et La guerre des mondes. L'auteur s'est efforcé de restituer l'ambiance et les mentalités du tout début du XXème siècle, époque où sont censées se dérouler les aventures de ses héros. Comment dire? On sent que, si l'auteur a une connaissance théorique des convenances et des conventions de l'époque (interdisant par exemple à un jeune homme de se trouver dans la chambre d'une jeune fille seul avec elle), il ne les "respecte" pas et même s'en moque gentiment. Jamais Maupassant n'aurait écrit ainsi. Bref. Le jeune Edward, voyageur de commerce, imagine (à tort) que le "contact" de celle qu'il prend pour une collègue pourra avancer ses affaires, et ce quiproquo l'amène à... passer la nuit dans la chambre de celle-ci (en tout bien tout honneur!). Leur hôtesse le fiche à la porte dès le lendemain. Par chance, il avait dû avoir le temps de donner son adresse personnelle, à laquelle la demoiselle lui envoie une invitation fort professionnelle. Elle travaille chez un inventeur... et bénéficie de toute sa confiance. Les véhicules à moteur que le savant a inventés ne l'intéressent déjà plus, il est passé à un autre projet. Et que pensez-vous qu'il va arriver? La demoiselle ne peut s'empêcher de "frimer"... (c'est mon interprétation masculine, en tout cas!). Et au lieu de ramener son invité à la gare dans le "véhicule à tout faire", les voici partis... à travers non seulement le temps, mais aussi l'espace: sur Mars. Ils vont y séjourner quelques temps, le temps de découvrir que les humanoïdes locaux travaillent, pour la plupart, comme des esclaves, si ce n'est pire, et d'être pris dans les remous de ce qui semble être une guerre entre cités martiennes (c'est un peu plus compliqué que cela). Toujours est-il qu'ils sont séparés. Quand Edward rejoint enfin Amelia (avais-je dit qu'elle se prénommait Amelia?), celle-ci est devenue l'égérie d'un mouvement visant à la libération des esclaves. Et c'est sous l'amicale pression des esclaves que la messie révolutionnaire et son nain osent enfin "passer à l'acte". Mais attention! L'invasion de la terre par des Martiens vampires se prépare: il est temps pour nos héros de regagner leurs pénates. Les révolutionnaires ayant infiltré la flotte d'invasion, les voici passagers clandestins, puis de retour sur terre, où la guerre va faire rage. Par chance, ils rencontrent un certain M. Wells, qui connaît très bien l'employeur (l'inventeur) d'Amelia. Il suffit donc de réunir leurs talents à tous trois pour contribuer à gagner la guerre (il est vrai aussi que boire le sang anglais ne réussit pas aux Martiens...).

Pour savoir "ce qui s'est passé ensuite", je suppose qu'il faudrait que je lise encore d'autres "continuations"... Je crains de ne pas avoir le temps de le faire avant la fin du "Mois Wells", mais je le ferai peut-être en 2023, dans le cadre d'un nouveau "Challenge de la planète Mars".

En lisant ce livre, je me suis dit qu'il faudrait vraiment que je reprenne l'écriture de nouvelles: après tout, en matière de "pastiches", j'arriverais peut-être à en rédiger, aussi, de pas trop mal?

En tout cas, j''ai identifié plusieurs blogs qui avaient déjà chroniqué ce livre. Liste non exhaustive: Le chien critique. Mr K, du blog Cafards at home. Spooky, du blog Ansible. Jean-Yves, du blog Mondes de poche. Enfin, AcrO, de Livrement, n'a pas aimé ce Priest-là (qu'il a dû lire en diagonale?). 

Passons maintenant à L'amour et M. Lewisham rédigé par H. G. Wells.

P1150421Ce livre a été publié en anglais en 1900 et traduit en français dès 1903. Wells, né en 1866, avait donc la trentaine bien avancée lorsqu'il a rédigé cette fiction sur les débuts dans la vie d'un jeune couple dont les deux protagonistes sont à peine âgés d'une vingtaine d'années. La première page pose que la situation présentée remonte à "il y a dix ans". Mr (Mister, en VO) Lewisham était alors âgé de 18 ans, et déjà jeune étudiant prometteur et qui s'était fixé tout un plan d'étude devant le mener à une carrière dans les sciences, grâce à un travail acharné (il est en même temps employé dans un établissement secondaire). Par malheur surgit une donzelle... mais il ne se passe rien. Deux ans plus tard, l'étudiant (devenu boursier) continue à étudier, croise le chemin du socialisme, mais n'en devient pas moins prétentieux pour autant (il s'imagine déjà leader éclairant la classe ouvrière sur le chemin de la lutte...). Mais quand il recroise par hasard la jeune fille qui lui avait tapé dans l'oeil, ça ne traîne pas: on séduit, on enlève, on épouse! Par contre, la réalité de l'époque est impitoyable: les dépenses d'un ménage de deux personnes excèdent celles qu'une bourse prévue pour soutenir les dépenses d'une personne suffit à peine à couvrir, c'est mathématique. Le jeune héros ne manque pas d'illusions sur sa propre valeur (intellectuelle, mais aussi "sur le marché"). Lorsqu'il cherche à augmenter ses revenus, il prend conscience bien tardivement du fait que son cas (jeune étudiant qui pense que grâce à ses diplômes et certificats les établissements d'enseignement, supérieur ou même secondaire, en pleine année scolaire, n'attendent que lui...) est extrèmement commun... et qu'il n'est pas "seul sur le marché". Ces soucis budgétaires ne sont pas sans répercussion sur la paix du ménage, d'autant plus que M. Lewisham doit aussi compter avec sa belle-famille. Et il lui manque sans doute un peu de dialectique et de cynisme pour répondre autre chose que "c'est pas bien!" à l'escroc jovial (beau-papa...) qui lui expose sa conception de la vie. Illusions perdues... J'ose espérer que, en bon écrivain, Wells n'a pas repris trop de faits autobiographiques, mais a su transposer et transmuter ce que lui-même, étudiant pauvre, avait pu vivre.

Ce récit m'ayant quelque peu fait penser au Petit Chose (d'Alphonse Daudet), lu naguère, j'y ai, du coup, jeté de nouveau un oeil. Le parallèle est moins pertinent que je ne croyais. "Le petit chose" se prend pour un poète, et fait par faiblesse de caractère le malheur de sa famille et de ceux qui l'entourent. Tandis que M. Lewisham se confronte, simplement, à la réalité sociale de son époque. Alors certes, il aurait pu laisser l'amour de côté tant que sa position n'était pas assurée. mais dans ce cas, il n'y aurait pas eu de livre!

Je n'ai pas réussi à trouver de blogs ayant parlé de L'amour et M. Lewisham. Mais j'ai en tout cas trouvé ce livre très "vrai", et bien plus facile à lire que Au temps de la comète que je n'ai pas encore terminé (peut-être parce que les caractères en sont plus petits?). 

1 juillet 2022

L'homme invisible (bande dessinée) - Pontarolo (d'après l'oeuvre de H. G. Wells) / (quelques) mots vides - N°27

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Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui, dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline), une adaptation en bande dessinée (en deux volumes) de l'un des romans d'H. G. Wells, L'homme invisible. Ce billet devrait pouvoir également participer au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine) et au "10e challenge de l'Imaginaire". Pour en revenir à notre Mois Wells, je rappelle que Sibylline s'occupe de répertorier les contributions concernant tout ce qui est "livres", cependant que ma partie concerne les billets sur les bandes dessinées, les films, etc.

P1150334Il n'est pas nécessaire d'avoir lu l'oeuvre de Wells pour apprécier la bande dessinée de Frédéric Pontarolo (deux volumes aux éditions du Long Bec, 74 pages chacun, parus en 2018 et 2019). Cette version de L'homme invisible en bande dessinée est bien ce qu'on appelle une "adaptation": une oeuvre dérivée d'une autre oeuvre, mais une création "à part entière" (et Frédéric Pontarolo ne s'en cache pas, sur son blog). Les trente premières pages (des planches somptueuses, mais aux couleurs ternes, tristes, volontairement) nous exposent les débuts dans la vie d'un enfant puis d'un jeune homme que sa différence (il est albinos!) fait rejeter par les autres, et en premier lieu par son père. 

P1150336 p.12 Images funêbres... deuil de l'amour paternel (ils viennent d'enterrer leur mère et épouse).

Je trouve que le dessinateur-scénariste, qui signe seulement "Pontarolo", a énormément développé les explications de la misanthropie de notre héros, Mr Griffin. C'est une déception sentimentale qui plonge celui-ci dans ses recherches après l'obtention d'une médaille en Chimie. La mise en place du vagabondage dramatique est expédié en quelques planches superbes. 

P1150337 p.22 du T.1

L'arrivée dans le village d'Iping (Sussex) intervient seulement p.32 (du 1er tome, toujours). La vie du village est fortement perturbée par cet "intrus", regardé avec suspicion par tous, y compris par sa logeuse, Mme Hall. Dessins et textes s'enchevêtrent pour expliquer (je n'ose dire de manière limpide et transparente) qui est cet homme mystérieux et ce que lui préparent les villageois (pas besoin d'être un Jérémie... comme chantait Brassens).

P1150338 p.45, réminiscence de son enfance...

Il est même soupçonné d'être... Jack l'éventreur!  Et - mobilisation générale - le voici chassé de l'asile où il avait cru trouver refuge. Fin du tome 1. 

Dans le t.2, nous voyons notre homme (toujours invisible) essayer de se trouver un assistant, quelque peu malgré les réticences de celui-ci. Mauvais choix. Il va passer les pages suivantes à se débattre contre la fatalité. Le hasard le conduit, blessé, chez son ancien condisciple aperçu dans le T.1, le docteur Kemp. Le récit qu'il lui fait de ses mésaventures occupe seulement quelques pages. Au départ, Griffin n'est pas le plus méchant de la bande. Mais la trahison le fait basculer dans la folie vengeresse. Finalement, poursuivi et pourchassé par son ancien collègue et ami, le docteur Kemp l'attire dans un nouveau guet-apens, qui sera la perte de l'homme invisible, seul contre tous et au désespoir: il se fait massacrer. Ces dernières pages sont poignantes.

P1150335 t.2, p.68-69. A quoi ces images peuvent-elles faire songer? Pour moi, à la fois à un écorché, à un gisant... et à une "descente de croix". 

Ah, il est sûr que cette version de l'invisibilité est bien différente de celles des "Comics" de mon enfance (Les Quatre Fantastiques de Stan Lee et Jack Kirby, avec Jane, la femme invisible... à la silhouette matérialisée par des pointillés - je n'ai pas souvenir que cette super-héroïne se dévêtait avant de passer en mode "invisible").

Précisons enfin que la page Wikipedia sur L'homme invisible, consultée le 1er juillet 2022, ne contient pas, à ce jour, mention de cette adaptation en bande dessinée-là (que l'on trouve, bien entendu, dans la page consacrée à Frédéric Pontarolo - dont l'adaptation de 1984 de George Orwell est citée dans la page concernant cette dernière oeuvre...).

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En parallèle, j'ai relu (une fois de plus!) mon vieux livre de poche (offert par une de mes grand-mères il y a plus de 40 ans!).

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Je cite les premières phrases du livre L'homme invisible (The invisible man, publié en 1997, traduction Achille Laurent en 1901): "L'étranger arriva en février, par une matinée brumeuse, dans un tourbillon de vent et de neige. Il venait pédestrement, par la dune, de la station de Bramblehurst, portant de sa main couverte d'un gant épais, une petite valise noire. Il était bien enveloppé des pieds à la tête, et le bord d'un chapeau de feutre mou ne laissait apercevoir de la figure que le bout luisant de son nez."

Parmi les hypothèses chuchotées par les villageois sur l'hôte mystérieux de Mme Hall est mentionnée au détour d'une page celle qu'il s'agit d'un criminel en fuite (p.34). Finalement, l'étranger se démasque (p.56)... et disparaît de l'auberge (p.65). C'est seulement à partir de la page 118 que L'homme invisible, Griffin, ancien étudiant de l'University College, va raconter son histoire à l'ancien condisciple chez qui il s'est réfugié par hasard, le docteur Kemp. Ce n'est qu'après un premier récit que celui-ci lit dans un journal la relation des mésaventures nées des précédentes rencontres de son hôte. Lors du récit, on comprend que Griffin était déjà quelque peu paranoïaque à l'idée que d'autres (son maître de thèse - ou l'équivalent anglais?) lui volent ses découvertes. Et l'on a droit à un tout autre aspect des relations père-fils que dans la bande dessinée ci-dessus. La description de l'expérience sur le premier être vivant devenu invisible (le chat) prend quatre pages (à partir de la page 150). On comprend dans quel état de folie l'inventeur a pu décider de s'appliquer son traitement à lui-même (drogue...). Devenu invisible, Griffin ne songe qu'à tirer tous les avantages possibles de cette situation ("ma tête fourmillait déjà de projets insensés et merveilleux que je pouvais dès lors mettre à exécution impunément", p.162). On ne saurait songer à tout! Or, il avait "brulé ses vaisseaux" avant d'avoir pris conscience des handicaps causés par la nudité, l'hiver... Il ne doit pas rester à Londres (trop salissant!). Son récit à Kemp, qui s'étend jusqu'à la p. 200, témoigne d'un certain manque d'empathie pour autrui (ce qui ôte tout remord... à Kemp). "Cet homme s'est mis hors de l'humanité (...) Il s'est retranché lui-même du genre humain: que son sang retombe sur sa tête!". N'oublions pas qu'un animal traqué peut mordre... Mais enfin, seul contre une contrée entière (forces "de l'ordre" comprises), fût-on invisible, c'est bientôt l'hallali.

Mon exemplaire contient aussi une "notice" biographique sur Wells signée Arlette Rosenblum (avec la liste des oeuvres de Wells, une dizaine de pages - sur 250).

L'homme invisible a déjà été chroniqué par trois des billets répertoriés chez Sibylline dans le cadre du Mois Wells. Géraldine en avait parlé il y a plus longtemps [attention, son blog fait "sonner" des antivirus?]. Voir aussi Le chien critique

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Enfin comme nous sommes le 1er du mois, je vais rajouter "quelques mots" (collectés dans la presse depuis mon billet précédent du 1er juin 2022) pour un 27e billet d'humour / humeur à propos de notre covid-19 national... dont on recommence vaguement à revoir trace dans les média, une fois les élections passées (après une phase de quasi-invisibilité...)?

Dès début juin, ça y est, c'est (re)parti en Allemagne (comme en 14?), ça nous pend au nez en France!  Peut-être que nous aussi, on se contentera d'exhorter les personnes âgées ou malades à demander un énième rappel...

Les députés et sénateurs membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) ont adopté un rapport d’étape et y regrettent une communication trop discrète sur les effets indésirables des vaccins contre le covid. 

Le covid serait bien capable de toucher le cerveau? C'est grave docteur? Comment se protéger? Le vaccin, vous êtes sûr?

Septième vague? J'ai dû en louper une... Toujours pareil, les premières victimes sont les personnes âgées, "trop peu nombreuses à ne pas avoir eu leur deuxième rappel" (oui, celui qui précède le troisième rappel, quelques mois plus tard, une fois que le deuxième ne servira décidément plus du tout à rien...). Mais bon, je crois qu'on va quand même un peu arrêter de nous emmerder, là...

La barre des deux millions de tests en une semaine de nouveau franchie (alors que cela avait baissé à un million)? Ben oui, avant de confier les enfants aux grands-parents pour les vacances... on vérifie qu'ils ne leur flanqueront pas la vérole (pardon, pas la variole du singe mais pas le covid-19 non plus, surtout!).

Bah oui, pour les personnes à risques (15 à 20 millions), ce sera une à deux piqûres par an. Pour les plus fragiles (les plus âgés ou immunodéprimés), ce devrait même être plus fréquent.

Le nouveau vaccin Moderna est cinq dois plus puissant que le précédent, paraît-il. Je suppose aussi qu'il est cinq fois moins puissant que celui qui sortira dans six mois!

Une étude estime que les vaccins contre le covid-19 auraient sauvé près de 20 millions de vies dans le monde. C'est bien!

Un vaccin allemand en spray nasal avec des résultats prometteurs, ... en Allemagne? 

Pour revenir en France, on commence quand même à nous recommander, avec le plus grand sérieux, des mesures de simple bon sens: porter le masque dans les transports en commun, et dans les espaces clos. Mais rien d'obligatoire (juste un appel aux personnes les plus à risque ou aux non-vaccinés). On nous fait donc confiance. Ça me va!

Maintenant, la maladie à la mode, ça va être la viariole du singe. Variole du singe par-ci (10/06/2022), variole du singe par-là...  Ca commence tout doucement, et un peu comme le SIDA dans ses débuts... On en reparle dans 10 ans (si on est encore là)? 

26 juin 2022

Un rêve d'Armageddon / La porte dans le mur - H. G. Wells

wells_NOIR   2022-en-classiques-Logo1   10e_ChallengedeLImaginaire  Le-Mois-anglais-2022

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) présente aujourd'hui le dernier des quatre volumes que j'avais achetés au mois de mai, spécifiquement pour le "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Il peut également participer au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine) et au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque). Il s'agit d'un petit "Folio" à deux euros (N°4048, premier DL dans la collection en 2004), de 109 pages, qui regroupe deux nouvelles, Un rêve d'Armageddon, précédé de La porte dans le mur.

P1150327La porte dans le mur, la nouvelle qui ouvre le livre, compte 38 pages et date de 1906 (trad. française en 1914). Le narrateur retranscrit le récit que lui fit, quelque trois mois auparavant, son ami Lionel Wallace. C'est un peu comme dans Le grand Meaulne: toute sa vie, Lionel a regretté un séjour que, enfant, il aurait fait dans un jardin enchanteur, en franchssant une "porte dans un mur". Mais cette porte-là ne se laisse pas retrouver facilement... Et de recherches vaines en occasions ratées, Wallace a réussi sa vie professionnelle tout en nourrissant un regret au fond du coeur pour ce qui aurait pu se passer si... 

La chute est inattendue et sujette à diverses interprétations. 

La seconde nouvelle, Un rêve d'Armageddon (qui donne son titre au volume), est plus longue (57 pages). Ici aussi, il est question d'un décalage entre vie vécue et vie rêvée. L'Armageddon dont il est question (la fin du monde, l'écroulement d'une civilisation) se déroule dans un univers alternatif, que le personnage principal (qui raconte son histoire au narrateur-témoin) rejoint lorsqu'il n'est plus en état de veille. Il s'avère que, homme d'Etat à fort potentiel, il a fait le choix de cultiver son petit jardin de l'amour, en abandonnant les hautes fonctions auxquelles il était destinées en tant que leader charismatique. Et, quand les tempêtes politiques se lèvent, il refuse de reprendre la barre. Le génie de Wells est ici, à mon avis, de nous faire toucher du doigt le point de basculement entre un moment où une situation pourrait être rattrapée par la bonne personne agissant au bon endroit et au bon instant, et les temps suivants, où personne ne peut plus arrêter une marche inéluctable des événements lorsque le chaos est en marche. Wells lui-même a connu deux guerres mondiales, rappelons-le. Cependant, je dois préciser que, contrairement à ce que j'ai pensé à première lecture, cette nouvelle est bien antérieure à la première ou à un rôle de "guide intellectuel" dont Wells a pu rêver un temps: en effet, elle date de 1901 (et a été traduite en français dès 1906). 
La fin de cette aventure est d'un cruel réalisme. Univers "rêvé" pour univers "rêvé", celle-ci m'a davantage "parlé" que la précédente. 

J'ai trouvé en cherchant sur internet plusieurs billets de blogs présentant ce petit livre, mais la plupart ont plus d'une douzaine d'années et les blogs sont rarement encore actifs. Certains en disent davantage que moi (en voici quelques-uns, à vous de voir!): Decifer (2008), Illman (2010), Pikachu (2010). On peut lire une bonne présentation d'Un rêve d'Armageddon dans La bibliothèque de Gloubik (qui n'est pas exactement un blog!), il en propose même le téléchargement en .pdf!

PS: hier, je me suis offert encore deux livres d'H. G. Wells que je n'avais encore jamais lus (ci-dessous). Je pense qu'ils fourniront matière à deux des six ou sept billets que j'espère avoir le temps de rédiger d'ici la fin de notre Mois Wells au 31 juillet 2022 (mois qui porte sur ses livres, ses biographies, les adaptations d'oeuvres au cinéma, en bande dessinée, les "continuateurs" et "suites" de ses oeuvres, ...).

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Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

21 juin 2022

Les vaisseaux du temps - Stephen Baxter / La machine à explorer le temps - H. G. Wells

wells_NOIR   10e_ChallengedeLImaginaire  logo-SSW-Obi-Wan-Kenobi   2022-en-classiques-Logo2  Le-Mois-anglais-2022

J'ai (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) demandé aux deux blogueuses avec qui je me suis engagé en LC à pouvoir publier le présent billet ce 21 juin (et non le 20), afin que je sois en mesure de l'inscrire au 13e Challenge Summer Star Wars - Obi-Wan Kenobi proposé par le RSF Blog du 21/06 au 23/09/2022. Bien entendu, mon présent billet participe aussi à notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline) ainsi qu'au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Blandine et Nathalie) et au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque). 

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Les vaisseaux du temps - Stephen Baxter / La machine à explorer le temps - H. G. Wells

Qu'est-ce donc que la LC dont je parlais plus haut? Dans le langage des blogs, une LC (pour "lecture commune") a pour objectif la rédaction de billets sur une même oeuvre dans la même "fenêtre de tir". Mais comme je voulais attendre le début officiel du Summer Challenge Star Wars cité ci-dessus, j'avais demandé à Keisha [Edit: billet publié le 23 juin] et A_girl_from_Earth [Edit: billet publié le 28 juin], lorsqu'il s'est avéré que nous pouvions prévoir une LC concernant Les Vaisseaux du Temps de Stephen Baxter, si je pouvais publier mon billet seulement aujourd'hui. 

Les vaisseaux du temps a été rédigé comme une suite de La machine à explorer le temps d'H. G. Wells, suite imaginée par Stephen Baxter et publiée en 1995 (trad. française 1998). Ce roman rentre, à mon avis, dans le cadre du "planet opera" puisqu'il montre des "tranches de vies" sur notre planète terre en différents temps et lieux (et même davantage). Même si le présent billet porte principalement sur le livre de Mr Baxter que je n'avais encore jamais lu, je dirai quelques mots en fin de billet sur l'oeuvre d'origine, que j'ai relue en vitesse pour me remémorer les péripéties auxquelles le héros fait allusion. Après ces loooongs préliminaires, passons aux oeuvres elles-mêmes.Viasseaux_du_temps

A peine de retour dans son siècle d'origine, le "voyageur du temps" (non nommé dans l'oeuvre d'H. G. Wells) prend juste le temps d'une courte "remise en condition" avant de se dépêcher de repartir vers l'avenir qu'il croit avoir déjà connu, afin d'y modifier l'issue de ses malheureuses aventures. Bien entendu, en 634 pages (édition Le Livre de poche), rien ne se passera comme prévu.

Les "êtres du futur" qu'il rencontre ne sont pas ceux qu'il a connus lors de son tout premier voyage. C'est accompagné de l'un d'eux qu'il entamera une longue errance à travers les paradoxes temporels jusqu'à leur résolution (non sans être quelque peu aidé pour cela).

Son contact avec un "érudit" de cette civilisation-là n'est pas sans rappeler le "reportage" du professeur Cavor sur les Sélénites (dans Les premiers hommes sur la lune d'H. G. Wells). Il m'a également évoqué tel ou tel des Voyages de Gulliver. Par ruse, notre "voyageur" arrive à sauter sur sa machine pour repartir... non sans embarquer, à l'insu de son plein gré, le malheureux Nebogipfel! Mais l'intelligence de celui-ci lui permet de comprendre que le simple fait de "voyager" dans le présent ou le futur a modifié ceux-ci (comme disait déjà le philosophe grec, "on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau"). Tout le roman est donc axé sur différences étapes uchroniques en lien, en cherchant à résoudre ce paradoxe temporel initial. Parti de 1891 (paraît-il), le héros est retourné vers l'an 1873, afin de se rencontrer lui-même, jeune et avant d'avoir construit sa machine. Celui-ci lui raconte (ce qu'ignore le lecteur) comment il a réussi à faire fonctionner celle-ci, grâce à une substance mystérieuse (qui n'est pas sans rappeler la "cavorite" du professeur Cavor dont j'ai parlé ci-dessus).

Peu après, une "autre" machine temporelle vient les capturer (l'explorateur N°1, son lui-même jeune, l'érudit des siècles futurs...), pour les emmener en... 1938 (troisième étape!), dans un univers en pleine guerre, alors que l'ennemi, pense-t-on, va lui-même acquérir la maîtrise du voyage dans le temps et tout détruire... Ennemi qui fait la preuve de sa puissance, et les contraint à chercher refuge, avec quelques soldats de 1938 (mais sans son malheureux jeune double), aux temps préhistoriques, dans le Paléocène. Heureusement, cette armée est mixte. Car, durant plus d'une centaine de pages, nos "robinsons du temps" vont s'évertuer à "reconstruire l'humanité", à partir de leur groupe de quelques dizaines d'hommes et femmes... (une robinsonnade qui se lit agréablement en elle-même). Notre explorateur, nouvel Enée, s'en arrache pourtant - car tel est son destin! - pour un nouveau retour vers le futur. Là, il va croiser des êtres "parfaits" (à peu près comme les robots d'Asimov). Avec leur soutien, notre explorateur va pouvoir "boucler la boucle" pour remettre son monde dans le bon ordre, et - il est obstiné, le bougre! - mener à bien la mission qu'il s'était donnée à la fin du roman d'H. G. Wells. 

J'ai relevé quelques "références" que Mr Baxter s'est manifestement amusé à glisser dans son livre. On entendu d'ailleurs parler d'un certain Orwell au détour d'une page, et tel ou tel univers n'est pas sans évoquer 1984. Plus subtilement, il est aussi question de "La guerre dans les airs", qui se serait déclenchée plus tard (en... 1914), et aurait tournée différemment en 1918. Notre explorateur du temps croise lors de son séjour en 1938 un ingénieur nommé Wallis (oui, celui qui a inventé les Tallboys et autres bombes classiques géantes "dans la vraie vie"), qui, ici, est très intéressé à découvrir, au profit de l'Angleterre impériale, le secret de la machine à voyager dans le temps, qui pourrait bouleverser le cours de cette guerre éternelle. Mais à quelles fins? Il ne semble pas afficher des idéaux très démocratiques (p.275). A se demander si Mr Baxter veut faire passer un message... 

Pour finir, voici quelques liens vers des blogs qui avaient parlé des Vaisseaux du Temps bien avant que germe l'idée de notre Mois Wells

AsmoderolleBardalyves (dernier billet en 2020), Bibiotrope (qui note assez sévèrement le livre), le blog Le chien critiqueFaenor, Rachel17.

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Maintenant, je voudrais aussi dire quelques mots de l'oeuvre "originelle". Encore une occasion de re-parcourir le vieux "Poche" qui figure à "W" dans ma pochothèque depuis 1982.

P1150314J'avais déjà montré la couverture de ma vieille édition de La machine à explorer le temps dans un billet précédent. Notre roman du jour y couvre les pages 7 à 191 (sur 437). Dans ce court roman publié en volume en juin 1895 en Angleterre (après avoir été publiée en feuilleton de janvier à mai 1895) Wells se donnait sans doute le personnage de l'Ecrivain. Il semble que la première idée sue ce thème lui était venue en 1888, mais Wells a racheté pour les détruire tous les exemplaires disponibles de sa première version. Le livre est traduit en français dès 1895 pour Le Mercure de France, et devient un classique de la littérature d'anticipation, pessimiste comme presque toujours chez Wells. 

Un hôte, après avoir régalé ses habituels convives, leur présente sa théorie sur ce qu'il nomme la quatrième dimension: le Temps. Puis, après les avoir "épatés", il les convie à un prochain rendez-vous chez lui, à Richmond. ils s'y retrouvent à 4 ou 5 le jeudi suivant (8 jours plus tard), mais doivent dîner sans leur hôte. Celui-ci ouvre soudain la porte... dans un état qui les étonne. Il leur promet de tout leur raconter une fois qu'il se sera changé et restauré. Le récit commence p.38.

Grâce à la machine qu'il a inventée, il a... exploré le temps. En fait, il a atterri en l'an huit cent deux mille sept cent un, dans le futur (il avait muni sa machine de cadrans susceptibles de lui fournir cette information). Et, "en ce temps-là", il a fait la connaissance des frêles et gentils Elois vivant à la surface de la terre, et des Morlocks, vivant sous terre, qui élèvent les précédents comme nous élevons du bétail... Après de tristes aventures, il a encore poursuivi sans véritable but son voyage vers le futur, avant de revenir vers "son" présent, à temps pour croiser ses convives. Mais... il repart (et le roman de Wells finit par un épilogue "philosophique" de deux pages, cependant que le chapitre qui le précède se finit comme suit: "L'explorateur du temps disparut il y a trois ans, et, comme tout le monde le sait maintenant, il n'est jamais reparu". 

Je crois qu'on a dû déjà proposer une grille de lecture assimilant les gentils Eloïs à la bourgeoisie intellectuelle "parasite" et futile, et les Morlocks, tapis dans l'ombre, au prolétariat qui fait "fonctionner le système"...

Voici quelques blogs qui ont évoqué, plus ou moins récemment, ce roman d'H. G. Wells (liste non exhaustive, classement par ordre alphabétique): 

A girl from Earth, Le blog l'Antre de la curiositéDona SwannFaenor (encore), KeishaLorkhan, Marc, auteur des Chroniques du chroniqueurNoctenbulleOcéanePeluche0706 du blog Le temps de la lecture, Steven sur Maven Litterae, les Blablas de Tachan.   

Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

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