Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Dasola
Le blog de Dasola
Archives
Derniers commentaires
Challenges terminés

Pour les challenges de l'année en cours, 
voir colonne de droite

litterature anglophone
18 février 2013

Les Chutes - Joyce Carol Oates

P1030393

Les Chutes est le troisième roman de Joyce Carol Oates que je lis. J'en ai profité pour tester le format (12 x 8,25 cm, avec du papier "Bible") lancé par les éditions du Point.2 du Seuil (le concept a été inventé par un éditeur hollandais qui a déposé le brevet). J'ai mis un peu de temps à m'habituer à lire ce format qui ressemble à une "liseuse en papier" car les pages sont très fines. Mais j'ai apprécié la police de caractères et la largeur des interlignes qui rendent la lecture aisée. Quant au roman proprement dit, qui a reçu le prix Femina étranger en 2005, il m'a beaucoup plu, même si Ariah Littrell, le personnage central de l'histoire, m'a pas mal crispée: je l'ai carrément trouvé insupportable. Les "Chutes" sont celles du Niagara. L'histoire se passe dans la région de Niagara Falls sur une période de presque 30 ans, entre 1950 et 1978. En juin 1950, Ariah Littrell, fille d'un révérend méthodiste dans l'état de New-York, devient veuve le lendemain de ses noces. Son mari, Gilbert Erskine, qui était lui aussi un révérend, s'est suicidé en se jetant dans les Chutes. Ce mariage arrangé (les deux conjoints ne s'aimaient pas) se termine avant d'avoir commencé. En revanche, c'est à partir de là que la romancière nous raconte l'histoire d'Ariah, qui se remarie très rapidement avec Dirk Burnaby, un avocat de valeur (qui aura un destin tragique). Professeur de piano, Ariah possède une personnalité complexe et anxieuse, marquée par son éducation à Troy (Etat de New-York), et certainement éprouvée par le drame de son premier mariage. Cela se sent bien dans l'éducation qu'elle donnera à ses trois enfants, deux garçons et une fille. Le roman permet par ailleurs à Joyce Carol Oates d'évoquer les problèmes de pollution et d'insalubrité qui sont survenus à cause des usines chimiques implantées dans la région. Une fois de plus, j'ai admiré le style narratif de l'écrivain. C'est un roman qui se lit vraiment très bien et d'une traite. Lire les billets de Mango, Manu et Claudialucia.

29 décembre 2012

Certaines n'avaient jamais vu la mer - Julie Otsuka

 P1030316

Je ne peux pas dire que ce roman ait été le coup de coeur attendu bien que ce fut le cas pour beaucoup d'autres blogueuses(eurs). Ma déception fut à la hauteur de mon attente. Et pourtant Julia Otsuka nous conte une tragédie qui ne peut qu'émouvoir. C'est l'emploi du "nous" collectif qui m'a gênée. Ce choeur de femmes japonaises m'a très peu touchée. Pendant 140 pages, on nous raconte le destin de plusieurs centaines de Japonaises. Après la première guerre mondiale, au début des années 20, des jeunes Japonaises âgées de 13 ans (!) à 30 ans quittent le Japon pour l'Amérique par bateau. Elles vont se marier en arrivant (elles ont été "vendues" par leur famille) à des Japonais qu'elles n'ont jamais vus auparavant. En peu de phrases, Julia Otsuka décrit les étapes de la vie de ces femmes déracinées et soumises, parfois violées (le soir des noces), pas très bien traitées en général, qui savent à peine parler anglais au bout de toute ces années. Après Pearl Harbour, le 6 décembre 1941, leur vie bascule dans une sorte de "Nuit et Brouillard": emmenées dans des sortes de camps d'internement, on perd leur trace.
Sur ce segment d'histoire, les Japonais aux Etats-Unis dans les années 40, je vous conseille un très bon film avec Dennis Quaid de 1990: Bienvenue au Paradis (Come See the Paradise) d'Alan Parker. C'est l'histoire d'un Américain, marié à une Japonaise, qui va tout faire pour la retrouver quand elle sera emmenée dans un camp dans les années 40.

Lire les billets enthousiastes de Dominique, Kathel, Yv et Philisine Cave, ainsi que ceux plus mitigés de Theoma et Une comète.

23 décembre 2012

Un pied au paradis - Ron Rash / Nous avons toujours vécu au château - Shirley Jackson

 Voici deux romans policiers très différents qui méritent toute votre attention.

P1030318

Après Serena, Un pied au paradis est le deuxième roman de Ron Rash que je lis (Livre de poche, 300 pages). Ce roman à plusieurs voix est vraiment bien construit: cinq personnes plus ou moins impliquées dans un meurtre s'expriment l'une après l'autre. Au début des années 50, dans un comté rural des Appalaches du sud, sur une ancienne terre Cherokee, Holland Winchester est mort (sa mère en est sûre). Et, en effet, le shérif Will Alexander, le couple Holcombe, Amy puis son mari Billy, et Isaac leur fils (quelques années plus tard), et enfin l'adjoint du shérif font le récit de ce tragique événément avant, pendant et après (Holland a été tué d'une balle dans la poitrine). En arrière-plan, se greffe le fait que les fermes et les champs alentour où se déroule l'histoire (qui s'étire sur 18 ans) vont être recouverts par une immense retenue d'eau. Tout doit et va disparaître. Plus qu'un roman policier, c'est un beau drame psychologique très humain que je vous conseille. Je ne vais pas tarder à lire le 3ème roman de Ron Rash paru en français, Le monde à l'endroit. Lire les billets d'Aifelle, de Dominique, de Kathel, de Ys, de liliba, de Claude le Nocher.

 

P1030317

Nous avons toujours vécu au château de Shirley Jackson (Editions Rivages/Noir, 235 pages) pourrait aussi s'intituler "L'Antre de la folie". Quelque part aux Etats-Unis, deux soeurs, Constance (Connie) Blackwood, 28 ans, et Mary Catherine (Merricat) Blackwood, 18 ans, vivent dans une vieille et grande demeure au milieu d'un parc avec un oncle impotent appelé Julian. Tous les autres membres de la famille sont morts empoisonnés à l'arsenic il y a déjà quelque temps. Toute l'histoire est narrée à la première personne par Merricat qui a une façon bien à elle de dire et décrire des choses que l'on devine assez horribles. Et pourtant, elle emploie un ton très neutre. Le roman se termine en point d'interrogation dans un décor dévasté par un incendie. C'est plus un conte fantatisque qu'un vrai roman policier. J'ai appris que Shirley Jackson (1916-1965) était l'auteur du roman "La maison hantée" que Robert Wise a porté à l'écran en 1963 sous le titre La maison du diable, (The Haunting en VO): film qui existe en DVD et que je vous conseille absolument. Pour vous donner une idée du style de récit, voici les premières lignes de ce roman: "Je m'appelle Mary Katherine Blackwood. J'ai dix-huit ans et je vis avec ma soeur Constance. J'ai souvent pensé qu'avec un peu de chance, j'aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, mon index est aussi long que le majeur, mais j'ai dû me contenter de ce que j'avais. Je n'aime pas me laver, je n'aime pas les chiens, et je n'aime pas le bruit. Mais j'aime bien ma soeur Constance, et Richard Plantagenêt, et l'amanite phalloïde, le champignon que l'on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont décédés." Roman très particulier (un peu daté) que j'ai apprécié.

23 novembre 2012

Une place à prendre - J. K. Rowling

P1030305

Et bien oui, je me suis laissée prendre dans les mailles du filet "Rowling". N'ayant lu aucun Harry Potter, je n'avais pas une envie particulière de me plonger dans ce gros "pavé". Mais c''est parce que j'ai acheté ce roman, Une Place à Prendre (Editions Grasset), pour la bibliothèque "loisirs" dont je m'occupe (il y avait des demandes), que je l'ai feuilleté puis commencé et que je suis arrivée au bout des 680 pages comme un rien, au bout d'une semaine à peine. Car il faut reconnaitre que Mme Rowling sait captiver ses lecteurs et raconter une histoire avec de nombreux personnages, peu sympathiques à une ou deux exceptions près. J. K. Rowling semble avoir une vision noire et pessimiste de l'humanité (réaliste?). Il faut noter que certains des personnages les plus vulnérables ont une fin tragique.

De nos jours, à Pagford, petite ville du sud-ouest de l'Angleterre, Barry Fairbrother, un jeune notable, meurt d'un anévrisme. Il était né dans la cité ouvrière "Les Champs" (où les logements sociaux sont nombreux), aux abords de Yarvil, ville voisine et rivale de Pagford. Barry (1), qui se battait pour améliorer de la vie des gens en difficulté comme la jeune Krystal Weedon, était un des 16 membres du conseil paroissial de Pagford (très conservatrice). Une bataille électorale s'engage pour le remplacer. Parmi les habitants de Pagford impliqués dans la vie de la commune et les élections prochaines se trouvent Howard Mollison et sa femme Shirley, Miles, leur fils, et sa femme Samantha, Gavin Hugues et sa petite amie, assistante sociale, Kay Bawden (qui a une fille, Gaia), Ruth et Simon Price (ainsi que leurs deux fils), Parminder et Vikram Jawanda et leur trois filles, et enfin Tessa et Colin Wall ainsi que leur fils. Tout ce petit monde s'estime plus ou moins. Des jalousies et des rancoeurs font surface. Les enfants ne valent guère mieux que leurs parents. En revanche, ils sont presque tous d'accord pour estimer que la cité des Champs ne doit être plus dans leur juridiction et que la clinique Bellflower, qui traite les toxicomanes, doit fermer. Je le répète, Mme Rowling écrit un roman noir. On se sent un peu prisonnier dans Pagford (petite ville étriquée où tout se sait). J'ai vraiment apprécié ce roman que je comparerais, excusez du peu, aux romans victoriens comme ceux de Trollope avec tous ces personnages qui évoluent dans une unité de lieu et d'action. A part ça, je trouve que la couverture rouge et jaune n'est pas terrible.

Lire aussi les billets de Noukette, Catherine, Stephie, Manu, Yuko, Lystig, Le papou, Isa, Joelle, Mango, Brize et Sybille.

(1) Le prénom du décédé est bien Barry et non Brian comme je l'avais écrit par erreur (merci à Keisha qui me l'a signalé ci-dessous).

2 novembre 2012

Pourquoi être heureux quand on peut être normal? - Jeanette Winterson

P1030281

Après avoir lu un billet élogieux chez Aifelle, je me suis décidée à lire Pourquoi être heureux quand on peut être normal? de Jeanette Winterson (Editions de l'Olivier, 267 pages). Ceci n'est pas un roman mais le récit par l'écrivain de sa vie d'enfant adoptée au berceau (le mauvais berceau comme dit sa mère adoptive, Mrs Winterson, si peu charitable). Dans le nord de l'Angleterre, Jeanette va grandir entre cette femme (que Jeanette n'appelle jamais maman ou ma mère mais toujours "Mrs Winterson"), lectrice de la Bible et obsédée par l'Apocalypse, qui ne s'aime pas et n'aime pas non plus les autres, et son mari, Mr Winterson, personnage falot sans volonté propre. C'est l'histoire d'une petite fille qui s'épanouit grâce à la littérature: elle adore lire et écrire depuis toute petite. Elle se rend compte aussi qu'elle préfère les filles aux garçons, au grand désarroi de Mrs Winterson. C'est cette dernière qui prononce la phrase interrogative qui forme le titre de l'ouvrage. Jeanette Winterson ne se laisse jamais abattre. Ce n'est pas une histoire triste. Elle mène un combat qui va la faire devenir ce qu'elle est. Elle va faire des recherches pour retrouver sa vraie mère. Je vous laisse découvrir ce qu'il en est. Sauf erreur typographique, le point final est manquant à la fin du livre. Peut-être un peu moins enthousiaste qu'Aifelle (je n'ai pas été passionnée tout du long), je vous le conseille néanmoins, et ne manquerai pas de lire Les oranges ne sont pas les seuls fruits que l'auteur mentionne souvent.

27 octobre 2012

Nemesis - Philip Roth / Les Bidochon sauvent la planète - Binet

P1030282

Nemesis n'est pas forcément le roman le plus marquant de Philip Roth (Editions Gallimard, 250 pages). Mais j'ai été intéressée par l'histoire de Bucky Cantor, jeune homme de 23 ans, athlétique, bon nageur mais souffrant d'une mauvaise vue. Responsable d'un terrain de jeux en plein air dans le quartier juif de Newark, dans la banlieue de New-York, pendant l'été chaud de 1944, Bucky enrage d'avoir été réformé alors que deux de ses copains sont partis combattre en Europe. Cependant, sur place, il va devoir faire face à un ennemi aussi retors. En effet, la polyomiélite se met à frapper les jeunes dont il s'occupe (j'ai appris par ce roman et en faisant des recherches que la polio est contagieuse et que seuls les humains l'attrapent) et apparaît plus tard quand il se retrouve dans un camp de vacances des Poconos en Pennsylvanie. Bucky se demande s'il n'est pas l'agent vecteur de la maladie. En 1944, on ne connaissait pas le virus de la maladie ni son mode de transmission, et bien sûr il n'existait aucun vaccin. Une fois encore, Philip Roth décrit très bien les conséquences de cette calamité sur la population. Entre désarroi et colère, la vie de Bucky sera changée à jamais, je ne vous dirai pas comment, ni pourquoi. L'écrivain nous trace un portrait plein de compassion de cette communauté juive frappée par la maladie. Un beau roman.

*
*        *

P1030285

Je voulais terminer avec une note plus gaie en évoquant brièvement le dernier album des Bidochon de Binet, le 21ème, Les Bidochon sauvent la planète (Fluide Glacial) [J'espère que vous connaissez tous Raymonde et Robert Bidochon]. C'est grâce au billet de Canel, que je remercie, que j'ai passé un quart d'heure de lecture très distrayante. Je recommande tout particulièrement la séquence "tri sélectif" où Robert et Raymonde se débattent à 3H du matin pour savoir dans quelle poubelle (ils en ont de quatre couleurs différentes) se jette tel ou tel déchet. (Note: à Paris, on n'a pas de poubelle marron pour les "déchets purs", sauf erreur de ma part). Une autre séquence est assez savoureuse: les ampoules basse consommation. Je peux vous dire qu'avec mon ami, on a beaucoup ri.

21 octobre 2012

Et Nietzsche a pleuré - Irvin Yalom

P1030275

Ayant lu pas mal de critiques positives sur Et Nietzsche a pleuré (Livre de poche, 500 pages), je l'ai lu et me joins aux louanges. Une fois de plus, Irvin Yalom nous éblouit avec cette histoire qui se passe d'octobre à décembre 1882 à Vienne, en Autriche. On assiste à une confrontation (romancée) entre Friedrich Nietzsche et Joseph Brauer. Ce dernier est considéré comme l'un des fondateurs de la psychanalyse (Freud fut son disciple). Il vient de traiter un cas d'hystérie resté célèbre, celui d'Anna O., évoqué dans le roman. Nietzsche est sur le point de terminer sa liaison orageuse mais très chaste avec la très belle Lou Andréas Salomé (21 ans à l'époque) qui se partage entre lui et Paul Rée. De son côté, Joseph Brauer, très pris par son métier de praticien, s'interroge sur sa vie amoureuse avec sa femme Mathilde. Suite à une lettre puis à une rencontre avec Lou Salomé, Brauer accepte de rencontrer Nietzsche qui souffre d'horribles maux de tête et qui n'a pas encore écrit Ainsi parlait Zarathoustra. Une grande partie du roman relate les séances de thérapie entre Nietzsche et Brauer où le psychanalysé n'est pas celui qu'on croit. C'est intelligent et très accessible. Un excellent moment de lecture. Lire les billets d'eeguab et de Luocine.

6 octobre 2012

Lectures de vacances (septembre 2012)

Concernant les lectures que j'avais prévues pendant mes vacances, j'ai presque rempli mon contrat si ce n'est que je n'ai pas encore lu L'embellie de d'Audur Ava Olafsdottir [chroniqué le 02/12/2012]. En revanche, j'en lu un assez savoureux:

P1030268

Les vacances d'un serial killer (Pocket, 250 pages) de Nadine Monfils (une Belge qui vit à Montmartre) se passe au soleil (!) de la mer du Nord. Alfonse (surnommé Fonske) et Josette Destrooper s'embarquent avec leurs deux ados glandeurs et la grand-mère complétement azimutée. L'histoire loufoque n'a que peu d'importance mais Nadine Monfils a un style bien à elle. C'est parfois très cru et souvent drôle. A découvrir.

 

P1030267

Ouatann d'Azza Filali (elizad, 390 pages) est un roman qui se lit agréablement, mais j'avoue n'avoir pas compris le destin tragique d'un des personnages à la fin du roman. L'histoire se passe Tunisie en 2008. Ce pays en crise se trouve en proie aux magouilles en tout genre (collusion entre politique et pègre). L'écrivain nous fait rencontrer quelques personnages désenchantés dont Michkat, l'avocate à la recherche d'un nouveau travail (elle vient de démissionner du précédent); Rached, fonctionnaire sans idéal qui vit loin volontairement de sa femme et de ses jumelles; Naceur, ingénieur en bâtiment en partance pour un ailleurs hypothétique (il a un lourd passé). Sans oublier Mansour que je vous laisse découvrir. C'est aussi l'histoire de la maison d'un Français située au bord de la mer près de Bizerte. Cette maison recèle quelques pièces secrètes. Ce roman m'a fait découvrir un éditeur tunisien, elizad, et une femme écrivain, Azza Filali, qui est romancière et médecin.

 

P1030265

Au bon roman de Laurence Cossé (Folio, 450 pages) m'a été prêté par une de mes connaissances. Je la remercie. Au bon roman, c'est (mise en abyme) l'enseigne d'une librairie située à Paris dans le 6ème arrondissement. Les fondateurs de cette librairie, Ivan et Francesca, se sont donné comme credo de ne proposer à la vente que de bons romans et rien d'autre. Pour ce faire, je vous laisse découvrir comment la sélection est faite. Je ne vous parle pas de toutes les embûches dont ils sont victimes, eux et d'autres qui font partie du comité de sélection. Voilà un roman qui se lit comme un polar. Je vous le recommande rien que pour l'écriture. Mme Cossé a du talent (c'est le premier roman que je lisais d'elle).

 

P1030264

Je termine par Motel Blues, "mon" troisième Bill Bryson (Petite bibliothèque Payot, 390 pages), où notre chroniqueur voyageur nous décrit son périple aux Etats-Unis. Il a parcouru 22364 kilomètres en traversant tous les Etats continentaux sauf 10 (ce qui fait à peu près 30 états) en deux voyages. Son point de départ était bien entendu Des Moines (Iowa) où Bill Bryson est né. Je vous laisse découvrir les endroits découverts et les autochtones qu'il a croisés. Il est encore assez critique sur certains travers de son pays (en particulier le racisme entre blancs et noirs). Il n'aime pas par exemple le style de William Faulkner. Il s'est aussi arrêté dans la ville natale de John Wayne. Il apprécie enfin peu New-York (bouh). Mais je l'aime quand même (sacré Bill!).

2 septembre 2012

Nos voisins du dessous - Bill Bryson / Silex and the City (3. Le néolithique, c'est pas automatique) - Jul

P1030175

Je viens de terminer "mon" deuxième Bill Bryson, Nos voisins du dessous (Chroniques australiennes), un régal de lecture (Petite bibliothèque Payot, 445 pages, 1ère éd. 2000). Merci Mr Bryson de nous donner envie de faire 35 heures d'avion pour aller visiter ce pays qui est d'abord un continent méconnu dont les premiers habitants blancs furent des marins hollandais, ainsi que des forçats et autres prisonniers de droit commun relégués là par l'Angleterre. Cette terre aride à plus de 80% abrite le plus grand nombre d'espèces animales connues du monde, des végétaux rares, des paysages saisissants et la grande barrière de corail. Pour donner une idée de l'étendue de l'Australie qui fut d'abord peuplée d'aborigènes depuis plus de 50000 ans, Bill Bryson ne cesse de nous communiquer les distances phénoménales en milliers de kilomètres qui séparent les grandes villes comme Melbourne, Sidney, Cairns, Canberra, Darwin, Adélaïde, etc., où vit la majorité de la population (sur ce continent, il y avait à l'époque environ 20 milllons d'Australiens). Au détour des pages, il narre des anecdotes sur l'histoire de ce pays, sur ce dont il a été témoin, j'ai éclaté de rire de nombreuses fois. Une fois le livre terminé, je me suis dit qu'il faudrait que j'aille visiter l'Australie.

***********************************************************************************

P1030174

Si vous avez aimé Silex and the City I et II (voir le billet de ta d loi du cine), je vous conseille ce troisième tome (sous-titré "Le paléolitique, c'est pas automatique") où l'on retrouve la famille Dotcom avec Blog, Spam, Web et Url qui font la découverte en 40 000 avant J.C. de "flèche book", de l'éruption d'une centrale nucléaire - pardon d'un volcan EDF, de l'évolution légale et non de l'évolution clandestine, etc. C'est très drôle, bourré de références à l'actualité contemporaine. Un bon cru.

27 août 2012

Home - Toni Morrison

P1030166

Hier, dimanche 26 août, j'ai lu dans la matinée Home de Toni Morrison (Editions Christian Bourgois). En un mot, ce roman est une merveille de concision, d'écriture et de traduction. C'est le premier roman que je lisais de cet écrivain. Parmi les plus de 600 romans de la rentrée littéraire, je vous conseille absolument celui-ci. Home nous raconte pendant 150 pages les destins d'une fratrie afro-américaine, Franck Money et sa petite soeur Ycidra (dite Cee). Dans les années 50, à Lotus, en Georgie où se déroule l'essentiel de l'histoire, règnent la discrimination, la pauvreté, mais aussi surtout l'entraide. Toni Morrison a une grande maîtrise de la narration. J'ai été éblouie par la façon dont elle passe d'un personnage à l'autre, d'une situation à l'autre, avec quelques flash-back. Le roman se termine comme il commence, par un enterrement (le deuxième réparant l'indignité du premier). Entre les deux, nous suivons Franck, arrêté pour vagabondage (il n'a qu'une médaille de fantassin sur lui pour toute fortune) après être revenu meurtri de la guerre de Corée. Il va aller porter secours à sa soeur, Cee, qui est en danger de mort. Cette belle histoire entre un frère et une soeur ne tombe jamais dans le larmoyant. Je ne vous dévoilerai rien de plus.

21 août 2012

Karoo - Steve Tesich

 

P1030142

Karoo de Steve Tesich (1942-1996), publié aux Editions Monsieur Toussaint Louverture, est un roman étrange d'un écrivain américain d'origine serbe (il fut aussi scénariste) qui le termina peu avant son décès. Les 600 pages se lisent d'une traite. L'histoire se passe entre 1990 et 1991 aux Etats-Unis. Saul Karoo, la cinquantaine bedonnante, alcoolique, fumeur et asocial, ne sait pas aimer les gens autour de lui. Doté d'une mémoire auditive exceptionnelle (élément important pour l'histoire) mais écrivain médiocre (il le sait et l'assume), Karoo réécrit pour Hollywood les scénarios écrits par d'autres ou fait remonter des films déjà terminés (il mutile parfois des chefs-d'oeuvre). Séparé mais non divorcé de sa femme Dianah et père d'un fils adoptif (Billy), "Doc" Karoo devient attachant au long de cette histoire tragique qui se passe entre New-York, Los Angeles et Pittsburgh. On va découvrir Karoo, qui ne semblait pas éprouver de sentiment, rongé par le remords moral et la déliquescence physique dans les 100 dernières pages de ce roman narré à la première personne. Pendant cette histoire, on va faire aussi la connaissance du rire de Leila Millar (serveuse devenue actrice le temps d'un film) et de Jay Cromwell, producteur de films et homme mauvais assimilé au Néant (dixit Karoo). Ce roman, dense avec pas mal de rebondissements et que j'ai beaucoup aimé (même si j'ai un peu calé sur la toute fin), est aussi conseillé par Incoldblog.

*****************

Ceci étant écrit, j'ai appris une nouvelle passionnante (?!) le 20 août 2012 en écoutant la radio: cela fait 20 ans qu'Amélie Nothomb nous gratifie d'un roman par an. Personnellement, je n'ai lu aucun de ses romans. J'en eu l'occasion mais pas le désir. Et vous?

15 août 2012

American Rigolos - Bill Bryson

P1030105

Ca y est, je viens de terminer mon premier "Bill Bryson" et j'en redemande. American rigolos (titre français crétin), qui a pour sous-titre Chroniques d'un grand pays (Petite bibliothèque Payot, 371 pages), rassemble 75 chroniques écrites entre 1996 et 1997 pour un supplément d'un hebdomadaire britannique. Bill Bryson, né à Des Moines dans l'Iowa aux Etas-Unis, revient dans son pays après 20 ans d'absence pour s'installer à Hanover, petite ville du New Hampshire avec femme (anglaise) et enfants (4). Ces chroniques, caustiques en général, sont hilarantes. Bill Bryson décrit avec délectation les travers des Etats-Unis et de ses habitants: ceux qui prennent leur voiture pour faire 10 mètres; le grand nombre de ceux d'entre eux qui ne connaissent rien de ce qui se passe dans le monde ou presque; certaines aberrations administratives, téléphoniques voire informatique; sans parler du fait que tout le monde surveille tout le monde, que les avocats gagnent des fortunes en procès divers et variés. Les travers décrits sont universels et restent encore très actuels, plus de 15 ans après. Il transparaît néanmoins une certaine tendresse, car les Américains sont décontractés et savent s'entraider. Chaque chronique qui fait environ 3 ou 4 pages se lit indépendamment. Un régal.

9 août 2012

Storyteller - James Siegel

C'est en lisant pas mal de billets sur ce roman que je me suis décidée à m'y intéresser. Lire les billets de Claude Le Nocher, Clara, Keisha et Ys,

P1030073

Storyteller de James Siegel (Editions du Cherche Midi, 460 pages) constitue une lecture idéale pour l'été. Quand on le commence, on le lit d'une traite car on ne peut plus le lâcher. Le narrateur Tom Valle, journaliste déchu après avoir écrit des des dizaines d'articles inventés de toutes pièces pour un grand quotidien new-yorkais, se retrouve à traiter les "chiens écrasés" dans un petit journal californien. Dans sa chute, il a provoqué des dégâts collatéraux. Lhistoire démarre vraiment quand Tom se rend sur les lieux d'un accident d'automobile mortel dans lequel le mort n'est pas celui que l'on croit ni celui qui est responsable de l'accident non plus. Tom se met à mener sa propre enquête. Le problème est que personne ne le juge crédible puisque tout le monde juge que c'est un menteur. Surtout alors qu'il met au jour une histoire abracadabrante de radioactivité, d'essais sur les bombes nucléaires dans les années 50 aux Etats-Unis, d'expériences épouvantables. James Siegel, comme son Tom Valle, est un conteur qui sait nous mener par le bout du nez. En revanche, je me pose la question de savoir s'il s'est inspiré de faits réels ou non? Vérité ou mensonge? Délire paranoïaque ou pas? Je conseille cette lecture en tout cas.

31 juillet 2012

Mensonges sur le divan - Irvin Yalom / Enigma - Antoni Casas Ros

Voici deux livres qui n'ont aucun rapport l'un avec l'autre.

P1030070

Mensonges sur le divan d'Irvin Yalom (Point Seuil, 560 pages) est le deuxième roman que je lis de cet écrivain après Le Problème Spinoza qui m'avait enthousiasmée. Je n'en dirais peut-être pas autant de celui-ci où j'ai trouvé des passages un peu longs par moment. Je résumerais l'histoire en disant qu'Irvin Yalom qui est psychiatre égratigne pas mal ceux qui exercent ce métier. Après un prologue éblouissant de plus de 50 pages, l'histoire traîne un peu pendant les 500 pages suivantes avec quelque baisse de rythme. Peut-être est-ce que je ne connais pas grand-chose à la pyschanalyse et que le fait de payer (cher) pour raconter sa vie à un parfait inconnu me trouble beaucoup (même si c'est partie intégrante de la thérapie). Nos deux héros psychiatres, Ernest Lash et Marshal Streider, dont on découvre la naïveté (le second étant le superviseur du premier), vont être victimes de deux tours pendables commis par des patients qui leur ont menti alors qu'ils sont censés dire la vérité. J'ai surtout retenu le coup du double harpon: une escroquerie de haute volée. Je vous recommande ce roman rien que pour le prologue. Après, c'est à vous de juger.

*************

  P1030072

Maintenant, je passe à Enigma (Folio, 261 pages) d'Antoni Casas Ros, écrivain catalan d'expression française. C'est une jeune femme qui m'a prêté ce roman et je la remercie pour cette découverte. Le roman paru en 2010 est aussi étrange que la page de couverture. Deux hommes, Joaquim (professeur de lettres universitaire et écrivain raté) et Ricardo (poète et tueur à gages) et deux femmes Naoki (Japonaise, musicienne sans profession fixe qui "moissonne du silence") et Zoë, étudiante et serveuse dans un bar à ses heures, sont à tour de rôle les narrateurs de cette histoire pas banale. A Barcelone, peut-être de nos jours, Enigma nous conte le destin de Joachim, un écrivain médiocre qui  dissèque les oeuvres d'autres auteurs en leur reprochant la plupart du temps les fins, qu'il se met à réécrire lui-même. Il va former un "ménage à 4" avec Ricardo, Naoki et Zoë. Enigma est un roman sensuel et sexuel empreint de cruauté où les ombres de Sade et de quelques autres sont très présentes. Sans dévoiler la fin, je dirai que trois des personnages sur quatre connaîtront la même fin que des personnages de romans évoqués. C'est un roman qui m'a donné envie de découvrir l'oeuvre de Bolaño et La fille aux yeux d'or de Balzac. C'est le premier roman que je lis de cet écrivain. Il faudrait que je découvre un des ses précédents: Le théorème d'Almodovar.

13 juillet 2012

L'Invisible - Robert Pobi / Mma Ramotswe, détective - Alexandre McCall Smith

Les deux polars ci-dessous n'ont aucun point commun entre eux.

P1030044

Je commencerai avec L'invisible (425 pages), le polar de l'été, selon les éditions Sonatine qui l'édite. Il s'agit du premier roman de Robert Pobi, écrivain canadien britannique. L'histoire se déroule sur 4 jours, avec, comme arrière-plan, Dylan, un ouragan électrique  monstrueux qui dévastera tout sur son passage. Jake Cole, agent spécial du FBI (il travaille en indépendant), revient à Montauk, en Nouvelle-Angleterre, plus de 25 ans après avoir quitté la région. Il vient rendre visiteà l'hôpital à son père, peintre célèbre à l'égal de Jackson Pollock. Gravement brûlé et souffrant de la maladie d'Alzheimer, Jacob Coleridge n'a pas arrêté pendant toute sa vie de peindre, entre autre la silhouette d'un homme sans visage: l'homme de sang. Son fils, Jake (qui a pris le dimunutif de Cole), est une sorte d'artiste lui-même, puisqu'il est capable de s'isoler psychologiquement pour se mettre dans la tête de psychopathes dangereux. Deux corps écorchés vifs, une mère (surnommée Mme X) et son fils, sont retrouvés dans une maison pas loin de celle du père de Jake. On confie l'enquête à ce dernier. D'autres meurtres suivront avec le même modus operandi qui rappelle quelque chose à Jake de sa vie passée. Je ne vous en dirai pas plus, si ce n'est que j'ai lu le roman avec plaisir mais sans passion. J'ai été surtout frustrée du fait que l'écrivain (quand on connait le ou la coupable) donne peu d'indications et d'explications sur les mobiles de cette personnalité torturée. En revanche, sans me vanter, il y a un fait au milieu du roman qui m'a mis la puce à l'oreille sur le nom du coupable. Pour résumer, je trouve que l'intrigue est "tirée par les cheveux". A vous de voir. Valérie ne semble pas non plus avoir été totalement convaincue.

 

P1030043

Préférez plutôt Mma Ramotswe, détective, le premier tome d'une série écrite par Alexander McCall Smith. Les 250 pages se lisent d'une traite. Mma Ramotswe est une femme noire d'une trentaine d'années, bien en chair, qui, grâce à l'héritage que lui a laissé son papa, a ouvert une agence de dames détectives à Gaborone, capitale du Bostwana. Alexander McCall Smith a le don de raconter des histoires où se rencontrent plusieurs personnages. Il nous fait même un bref résumé de la vie de Mma (Precious) Ramotswe, avant qu'elle devienne détective. Mariée puis divorcée d'un trompettiste, elle semble guérie de l'amour pour toujours, et pourtant un voisin garagiste a des vues sur elle. Il l'aide dans ses enquêtes. Mma Ramotswe est une personne perspicace qui a beaucoup de bon sens et sait démasquer les escrocs, les maris volages. Elle sait donner de bons conseils car il n'y a pas une seule intrigue mais plusieurs. Un excellent moment de lecture en sirotant une tasse de thé rouge, la boisson favorite de Mma Ramotswe. Je ne manquerai pas de lire les 8 ou 9 tomes suivants.

10 juin 2012

L'oeil du léopard - Henning Mankell / Le royaume des voleurs - William Ryan

Voici deux romans, lus depuis un petit moment, que je voulais chroniquer.

P1020991

D'abord L'oeil du léopard d'Henning Mankell (Editions du Seuil, 343 pages) qui a été écrit en 1990 mais qui vient seulement d'être publié en français cette année (2012).

Hans Olofson est un jeune Suédois, fils d'Erik Olofsson, un marin devenu bûcheron et alcoolique, et de Mary, disparue un matin sans laisser de traces quand Hans était tout petit. Après une enfance un peu chaotique, avec des rencontres surprenantes comme une jeune femme sans nez, Hans part en Zambie en 1969 à l'âge de 25 ans pour quelques jours sur les traces d'un missionnaire. Il y demeurera 18 ans. Devenu responsable d'un domaine de production d'oeufs, il va vite se rendre compte de la barrière invisible mais réelle qui sépare les blancs et les noirs. Il y un monde entre eux. Le récit alterne le passé et le présent qui se confondent dans l'esprit de Hans, qui souffre de paludisme. En effet, le roman commence avec Hans délirant de fièvre. Pendant 18 ans, Hans n'aura de cesse de se faire accepter par les noirs qui l'entourent. Il va s'accomoder des compromissions, des "pot-de-vins" à verser pour éviter les problèmes, etc. Il va connaître la violence inouÏe à l'encontre des blancs, la sorcellerie, les superstitions et même peut-être croiser l'oeil d'un léopard (animal insaisissable) dans la nuit africaine. Beau roman à découvrir.

 

P1020995

Voici maintenant Le royaume des voleurs (Editions 10/18), un roman policier écrit par un Irlandais, William Ryan, dont l'histoire se passe à Moscou en 1936, en pleine période stalinienne, où la faim et la terreur règnent. Plusieurs corps affreusement mutilés sont retrouvés. Un inspecteur de la Milice, Alexeï Dmetrievitch Korolev enquête. Le suspense n'est pas aussi glaçant qu'annoncé sur la 4ème de couv', mais c'est un roman bien fait quoique un peu long (on sent que l'écrivain a voulu recréer au mieux Moscou à cette époque). L'intrigue, assez embrouillée selon moi, se passe au royaume des voleurs, "la haute pègre moscovite", où les trafics, les meurtres sont nombreux. Mais ils ne sont pas les seuls impliqués, car le NKVD, la police secrète de Staline n'est pas en reste. Sans dévoiler beaucoup de l'histoire, les motifs des meurtres ont des liens avec un vol d'icône de grande valeur. Je dirais que ce roman n'est pas mal mais sans plus. Je ne me précipiterai pas sur le volume suivant des enquêtes de Korolev qui s'intitule Film noir à Odessa. Voir aussi le billet d'Yv.

4 juin 2012

Le problème Spinoza - Irvin Yalom

P1020994

Tout d'abord, je voudrais adresser un immense merci à Dominique, toujours de bon conseil, qui nous a vanté les qualités du roman Le problème Spinoza d'Irvin Yalom (Galaade Editions, 640 pages). J'ai été assez enthousiasmée par cette lecture. Ce roman est publié chez un éditeur que je ne connaissais pas et je n'avais encore rien lu de cet écrivain. C'est le genre de roman grâce auquel on a l'impression d'être un peu plus cultivé et intelligent après l'avoir terminé. Je ne suis pas très portée sur la philosophie, ce que je regrette. Tout le monde connaît le nom de Spinoza, je ne suis pas sûre que beaucoup l'ait lu. Irvin Yalom, sous couvert de cette histoire, rédige quasiment un ouvrage de vulgarisation sur la pensée de ce philosophe qui a écrit tous ses ouvrages en latin. Né au 17ème siècle, dans une famille juive portugaise sépharade, Baruch (Bento [en portugais] ou Benedictus, "Béni") Spinoza, fut excommunié à 23 ans, en 1656, par la communauté juive d'Amsterdam (où il vivait), car il remettait en cause, par exemple, que "Dieu [soit] un être vivant et pensant, qui pense comme nous et qui pense à nous", et beaucoup d'autres questions de cet ordre. Il fut considéré comme athée. Spinoza a eu de nombreux admirateurs comme Goethe, Einstein, et Alfred Rosenberg, ce dernier resté tristement célèbre pour avoir été l'un des théoriciens du nazisme en prônant l'éradication des Juifs d'Europe.

D'ailleurs, Rosenberg est le deuxième personnage central de ce roman qui alterne deux récits. D'une part, Spinoza en 1656 au moment de son excommunication et ce qui s'ensuivit. D"autre part, Alfred Rosenberg, Allemand vivant en Estonie, découvre à l'âge de 16 ans en 1910, alors qu'il était déjà devenu un antisémite pur et dur, le juif Spinoza (et son ouvrage le plus célèbre, L'éthique) par l'intermédiaire de deux professeurs qui espèrent ainsi (en vain) le faire changer d'opinions. En 1940, Rosenberg devenu Reichsleiter confisquera la centaine d'ouvrages qui composaient la bibliothèque de Spinoza à Rijnsburg près d'Amsterdam dans le petit musée qui lui est consacré. A la fin de la guerre, la presque totalité de ces ouvrages ont été retrouvés et ont été remis leur place.

J'ai lu ce très bon roman en une petite semaine. Je le conseille vraiment. Je pense que je lirai Et Nietzche a pleuré du même écrivain qui est aussi psychothérapeuthe. [chroniqué le 21/10/2012]

PS: je note tout de même que Spinoza n'était pas progressiste au sujet de la condition de la Femme.

8 mai 2012

Livres lus et non commentés depuis le 04/01/12

Voici trois romans que j'ai lu récemment et que je n'avais pas encore eu le temps de chroniquer. Je vous les conseille vivement.

 

P1020974

J'ai trouvé ce court roman, Les liaisons culinaires (145 pages, Editions Babel), très plaisant, même si je soupçonne l'écrivain grec, dramaturge et traducteur de Molière, Marivaux Laclos et Labiche, d'être quelque peu misogyne. Nana est une femme qui mène les hommes par le bout du nez (pour ne pas dire autre chose). Dimitris et Damoclès sont deux représentants de la gente masculine assez nigauds. Où il est démontré que  les relations entre homme et femme ne sont pas simples! Dans les Liaisons culinaires, en 17 chapitres, on suit la liaison torride qu'entretient Nana  avec deux hommes en même temps, Dimitris et Damoclès qui sont tous les deux fins cuisiniers et amants très corrects. Chaque fin de chapitre nous propose des recettes de plats grecs assez appétissantes dont il est question dans le récit. La fin m'a laissé un peu sur ma faim mais conclut le roman de manière logique. Lire aussi le billet de A_girl_from_eart.

 

P1020975

Dans Code 1879 (Editions Babel noir, 360 pages), l'écrivain Dan Waddel nous fait partager sa passion pour la généalogie (qu'il a étudiée à titre personnel). De nos jours, des cadavres horriblement mutilés sont retrouvés dans le quartier de Notting Hill à Londres, un inspecteur de police, Grant Foster, mène l'enquête grâce à l'aide d'un généalogiste (qui ne laisse pas indifférent Heather, une charmante inspectrice de police). Ces crimes nous permettent de remonter le temps et nous font nous retrouver dans les bas-fonds de l'ère victorienne où les conditions de vie étaient dures pour beaucoup et où des innocents étaient condamnés à mort à la place des vrais coupables. Ce roman haletant se lit d'une traite et l'on apprend pas mal de choses sur la recherche généalogique grâce aux recensements et divers autres documents de ce genre (actes de décès, naissance, mariage). Un deuxième tome des enquêtes du généalogiste vient de paraître aux Editions du Rouergue avec les mêmes protagonistes principaux. Je ne manquerai pas de le lire.

 

P1020977

Voici enfin un roman étonnant, Le retour d'Elsa Champion de Joe Keenan, paru il y a 20 ans et qui a été réédité en collection 10/18 (380 pages). J'ai été attirée par la couverture. Je qualifierai cette histoire de vaudeville à l'américaine. Dans les années 80, à Manhattan, on assiste à une rivalité entre deux colosses de la société new-yorkaise. Le premier, Peter Champion, a fait fortune dans l'immobilier (mais il est aussi patron de presse). Le second, Boyd Larkin, s'occupe essentiellement de son groupe de presse. Il se trouve qu'Elsa Champion, l'épouse de Peter, veut remonter sur scène après quelques années d'absence, et elle engage un parolier, Philip Cavanaugh (qui est le narrateur du récit), et une pianiste, Claire. Vous aurez deviné qu'Elsa n'a pas une voix exceptionnelle. L'histoire pleine de rebondissements est souvent très drôle. Je ne me suis pas ennuyée en compagnie de ces personnages hauts en couleur qui arrivent à se sortir des situations les plus invraisemblables. La mécanique est très bien huilée. Je vous le conseille.

2 avril 2012

Le diable dans la ville blanche - Erik Larson

P1020811

Après avoir lu plusieurs billets plutôt flatteurs (Keisha par exemple, Clara, Ys ou Neph) sur cet ouvrage, je me suis procuré d'occasion très récemment Le diable dans la ville blanche d'Erik Larson (Edtion Le Cherche Midi). Pendant le temps d'un un week-end, je me suis transportée pendant plus de 600 pages en 1892-1893 à Chicago, à l'occasion de l'Exposition universelle de Chicago, ville qui est devenue pendant 6 mois la capitale du monde. A la même époque, dans cette ville et plus tard dans d'autres endroits des Etats-Unis, a sévi Herman Webster Mudgett, qui s'est fait connaître sous le nom de H. H. Holmes, un des plus grands tueurs en série de l'histoire: il aurait 29 victimes à son actif. Après l'exposition universelle de 1889 à Paris qui est restée dans les mémoires (la Tour Eiffel), Chicago sur le lac Michigan, qui avait presque été entièrement détruite en 1871 par un incendie, voulait rivaliser avec les villes de l'est (New-York, Washington). C'est grâce à Danie Burnham, très grand architecte, que le pari a été gagné. Chicago, une ville à l'apparence noire et crasseuse, peu sûre, qui vivait beaucoup des abattoirs, est devenue une ville resplendissante (les bâtiments de l'expo contruits pour l'occasion ont été peints en blanc). Eric Larson, qui est journaliste, a fait un travail impressionnant de recherche pour nous évoquer cette période. J'ai été autant passionnée par la partie "création de l'exposition", avec tous les aléas plus ou moins graves qui sont apparus, que par les actes barbares commis par H. H. Holmes, homme séduisant au regard magnétique qui fut autant un escroc qu'un assassin. Un livre que je vous recommande.

15 mars 2012

L'ivresse du kangourou - Kenneth Cook / De bons voisins - Ryan David Jahn / Requins d'eau douce - Heinrich Steinfest

P1020804

Après Le koala tueur et La vengance du wombat, voici L'ivresse du kangourou de Kenneth Cook (Editions Autrement), troisième recueil (et vraisemblablement le dernier) de nouvelles savoureuses dans lesquelles on trouve un kangourou alcoolique à la bière, un papa autruche qui cherche à protéger un oeuf prêt à éclore, un "truc bizarre" capable de tuer un chat et un chien énormes, sans parler de taupes, de rats et de lézards. Mais plus que les animaux réels ou imaginaires, Kenneth Cook nous fait surtout découvrir des humains plus excentriques les uns que les autres, des universitaires, des bénévoles, un champion de rodéo, un grand prêtre de tribu indigène, sans parler d'un champion de bras fer perdant tous ses moyens quand on le fait rire. Le recueil se compose de 14 nouvelles qui se lisent d'une traite. Un grand moment de lecture hautement réjouissante. Voir les billets de Keisha, Cathulu, Le Merydien et Cathe.

P1020805

De bons voisins de Ryan David Jahn (Actes Noirs, Actes Sud) se passe pendant une nuit, le 13 mars 1964, à New-York dans le Queens. Une jeune femme, Katrina Marino, qui rentre de son travail de barmaid à 4 heures du matin, se fait agresser dans la cour de son immeuble. Les voisins ne pensent pas à appeler la police (ils croient que quelqu'un l'a déjà fait) ou à porter secours à la victime. Parmi eux, il y a un jeune homme angoissé qui doit partir pour le Vietnam, deux couples échangistes, une femme qui pense avoir tué un bébé dans son berceau, un homme qui fait son "coming out", une femme qui se rend compte que son couple part à la dérive. D'autres personnages vont jouer un rôle dans cette tragédie, un flic véreux et un ambulancier. Le roman se compose de courts chapitres où s'entrecroisent les récits dans lequels témoins, victime et bourreau nous sont présentés tour à tour. L'histoire est tirée d'un fait divers réel qui s'est passé dans les années 60. Etrangement, ce récit me fait penser au film 38 témoins de Lucas Belvaux (vu hier soir [chroniqué ici]), mais avec une approche totalement différente. Le roman se lit bien mais sans plus.

P1020803

Requins d'eau douce de Heinrich Steinfest (Folio policier) est un roman policier autrichien très original où l'arme du crime est un ou plusieurs requins. L'histoire se passe à Vienne, capitale de l'Autriche. La police trouve un cadavre avec une jambe et une main en moins dans une piscine. L'indice qui mènera l'inspecteur Lukastik à la résolution de l'énigme est une prothèse auditive. L'histoire elle-même est tirée par les cheveux mais j'ai apprécié le style de l'auteur et j'ai appris des choses sur le philosophe Wittgenstein dont Lukastic est un fervent admirateur. Un roman que je conseille.

<< < 10 11 12 13 14 15 > >>
Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (215 commentaires, du 17/01/07 au 14/04/24)].
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
83 abonnés
Liens (en cours de mise à jour)

** INDEX AUTEURS (LITTÉRATURE), FILMS & REALISATEURS (CINÉMA) **

*** CHALLENGES DE L'ANNEE EN COURS ***


** LE SITE DU STATISTICIEN **


*** LIENS ***
(BLOGUEURS COMMENTANT SOUVENT LE MIEN)

  • = Dix blogueuses et blogueurs ayant fait au moins 500 commentaires chez dasola se présentent =
  • On crée un lien lorsqu'un blogueur a commenté au moins cinq billets en venant à (au moins) deux dates différentes sur ce blog. 
  • Une adresse de mail (xxx@yyy.fr ou com...) [non publiée!] est exigée par Canalblog pour enregistrer votre commentaire. 
  • Vous ne voyez pas tout de suite apparaître votre commentaire, car je dois d'abord le valider (cela peut prendre quelques heures)
CINÉMA (22 blogs en activité)

DIVERS - CULTURE (57 blogs en activité)

LIVRES (69 blogs en activité)

QUELQUE TRISTESSE

QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2707 billets (au 28/04/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 176 commentaires (au 27/04/24 [+ 6 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1276 personnes, dont 106 (re)venues en 2024
  • 407 blogueurs [dont 156 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1211 (au 28/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
Pages