Hiver arctique - Arnaldur Indridason
Je viens de lire le cinquième roman d'Arnaldur Indridason, Hiver arctique (Editions Metailié Noir) dans lequel le commissaire Erlendur ainsi que les inspecteurs Elinborg (c'est une femme pour ceux qui ne le savent pas) et Sigurdur Oli enquêtent sur le meurtre d'un petit garçon de 10 ans, Elias, d'origine thaïlandaise par sa maman. Il a été poignardé et son corps repose sur la neige islandaise dans un quartier de Reykjavik. C'est l'occasion pour Indridason d'évoquer le problème du racisme lié à l'immigration d'Asiatiques en Islande. Un grand nombre de Philippins, Thaïlandais et Vietnamiens se sont installés en Islande. Dans le cas précis de l'histoire, un Islandais était parti se trouver une épouse (Sunee) en Thaïlande et l'a ramenée (il n'en n'est pas à sa première épouse immigrée). Depuis, le couple a divorcé. Sunee, la mère d'Elias, parle mal l'Islandais, son frère Virote et son fils aîné Niran (né d'un premier lit) également. D'ailleurs, pendant l'enquête qui se passe sur une courte période, une interprète est présente. Niran se sent déraciné. Il supporte mal cette situation. Concernant le meurtre d'Elias, tout porte à croire qu'il s'agit d'un crime raciste ou pédophile. Indridason donne, cette fois-ci, moins d'importance aux relations houleuses entre Erlendur et ses enfants, Sindri et Eva Lind, que dans l'Homme du lac ou la Voix (mon billet du 15/04/2008). L'intrigue est resserrée sur différents suspects dont on fait la connaissance tour à tour. Parmi ceux-ci, des enseignants de l'école où allait Elias, un voisin de palier et même Niran. Si, comme mon ami, vous aimez savoir comment cela se termine, vous pouvez lire les 25 dernières pages... mais vous ne serez pas beaucoup avancé en connaissant le nom du ou des meurtrier(s), puisqu'il(s) n'apparait(ssent) qu'au tout dernier moment, presque par hasard. En effet, Arnaldur Indridason a l'art de distiller au compte-goutte les informations. Je pense que l'auteur se sert une fois de plus d'une intrigue policière (bien menée) pour décrire une certaine réalité de la société islandaise. Je conseille cet Hiver arctique.