Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Dasola
Le blog de Dasola
Archives
Derniers commentaires
Challenges terminés

Pour les challenges de l'année en cours, 
voir colonne de droite

cinema francais
9 novembre 2017

Carbone - Olivier Marchal / Logan Lucky - Steven Soderbergh / Hommage

Avant de m'envoler aujourd'hui pour le Chili pendant une dizaine de jours, je voulais chroniquer deux films. 

Je commence par Carbone d'Oliver Marchal, que je résumerai par "bof". Je n'ai rien compris à la fraude à la taxe carbone qui a fait perdre à la France plus d'un milliard d'euros en 2008-2009. En revanche, le film permet à Dani de trouver un rôle intéressant. Laura Smet dit à peine trois mots et joue les utilités en étant très maltraitée. Depardieu, en patriarche juif qui veut avoir la garde de son petit-fils, est égal à lui-même. Quant à Benoît Magimel, dont on connait le destin dès l'ouverture du film, on a l'impression qu'il souffre beaucoup. C'est un film violent qui n'apporte pas grand-chose. Lire le billet de Pascale plus enthousiaste que moi.

J'ai nettement préféré Logan Lucky de Steven Soderbergh, dans lequel Daniel Craig (James Bond) joue le rôle d'un taulard que deux frères font évader afin qu'il les aide à faire un casse: siphonner les recettes d'une course automobile sur un circuit fréquentés par des milliers de gens. Les deux frères Logan, l'un manchot, l'autre boiteux, avaient connu jusqu'au casse de méchants coups du sort. Les choses vont peut-être enfin s'arranger. Ce film sympathique a un rythme lent au début, puis tout s'accélère dans la dernière demi-heure. Il n'y a ni violence ni armes, mais les compiices, volontaires ou non, sont nombreux. Le casse est bien organisé. Les coupables seront-ils punis? Je vous laisse le découvrir.

Et enfin, je voulais rendre un petit hommage à un blogueur disparu cet été (je l'ai appris par l'intermédiaire de chez Sentinelle). Depuis le 17 août 2017, il n'écrivait plus de billet. Il est décédé le 22 août. Pour ma part, j'avais échangé avec lui quelques mois auparavant. Il m'avait envoyé le manuscrit d'un roman policier qu'il avait écrit en demandant mon avis. Il s'agit d'Alex-6, son blog "Y a quoi à chercher" est encore ouvert. Une nouvelle qui m'a rendue très triste.

Sur ce, je vous dis à bientôt avec plein de photos.

4 novembre 2017

Au revoir là-haut - Albert Dupontel

Je dis tout de suite que je n'ai toujours pas lu le roman de Pierre Lemaître, Au revoir là-haut (prix Goncourt 2013), mais j'avais lu la BD parue en 2015 (non chroniquée). C'est Pierre Lemaître qui a réalisé l'adaptation, et Christian de Metter a fait les dessins.

Pour en revenir au film d'Albert Dupontel qui interprète l'un des deux rôles principaux, les premières scènes dans les tranchées, la couleur et l'image m'ont fait penser A un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet (2004). Le 9 novembre 1918, les soldats français, dont Albert Maillard et Edouard Pericourt, attendent l'armistice avec impatience. Malheureusement, le lieutenant d'Aulnay-Pradelle qui commande ces soldats ordonne à deux d'entre eux d'aller vers la tranchée adverse. Ils sont abattus d'une balle dans le dos. Et les canons allemands se mettent à envoyer un déluge d'obus. Albert est enseveli avec un cheval mort, et Edouard est défiguré. Il devient une "gueule cassée". Désormais, revenu à la vie civile, il porte différents masques pour dissimuler son visage. Par ailleurs, grâce à Albert qui s'en est sorti, il prend l'identité d'un soldat mort, ne pouvant se résoudre à retourner dans sa famille avec son visage abîmé. Edouard, très doué en dessin, est le fils d'un riche banquier. Albert fait tout pour l'aider du mieux qu'il peut. Tous les deux, en compagnie d'une jeune orpheline, ils mettent au point une escroquerie aux monuments aux morts. Pendant ce temps là, d'Aulnay-Pradelle se fait de l'argent sur le dos des morts au combat. Il dirige un genre d'entreprise de pompes funèbres qui déterre les corps des soldats enterrés dans des tombes de fortune sur les champs de bataille et les inhument à nouveau dans des cimetières militaires. Parfois les corps étaient intervertis. Par ailleurs, d'Aulnay-Pradelle, qui est un ignoble personnage, s'est marié avec la soeur d'Edouard. Je m'arrête là pour l'histoire. C'est un film très bien joué jusqu'aux petits rôles. Arestrup en père d'Edouard est bouleversant. Mention spéciale au jeune Nahuel Pérez Biscayart qui, derrière ses masques en plumes ou en carton, a un regard qui vous chavire. La réalisation est virevoltante. Je ne m'attendais pas à une telle maîtrise de la part d'Albert Dupontel dont je n'ai pas aimé certains films. Le sujet l'a vraiment inspiré. Un film à voir. Lire les billets de Pascale et de ffred.

23 octobre 2017

Numéro Une - Tonie Marshall / Taxi Sofia - Stephan Komandarev

Numéro Une de Tonie Marshall est un film réussi, même si je l'ai trouvé un peu sage. Il est classique et sobre. Il donne la part belle aux acteurs et permet de revoir avec plaisir Francine Bergé et Sami Frey peu présents sur les grands écrans depuis un moment. Numéro Une raconte comment Emmanuelle Blachey (Emmanuelle Devos) va parvenir à la tête d'une entreprise du CAC 40. L'histoire est librement inspirée de celle d'Anne Lauvergeon et d'Areva. Emmanuelle Blachey est une brillante ingénieure à qui on propose cette opportunité grâce à un réseau de femmes influentes bien organisées qui se battent avec les mêmes armes que les hommes: le sexe, le pouvoir et l'argent. Tous les coups sont permis dans ce milieu misogyne. La pression est énorme. Emmanuelle a un peu mal à concilier vie personnelle et vie professionnelle. Son père (Sami Frey), ancien professeur d'université, est à l'hôpital. Gary, le mari d'Emmanuelle, est obligé de démissionner de son emploi. Même si on sait comment le film se termine, on suit avec intérêt les différentes péripéties qui permettent à Emmanuelle de parvenir à la présidence d'Anthéa (nom fictif). En sortant de la salle, on se dit que, malheureusement, ce n'est que de la fiction. Suzanne Clément, Benjamin Biolay, Bernard Verley et Richard Berry (en méchant) complètent une distribution homogène. J'aurais aimé un peu plus d'audace. Lire les billets de Pascale, ffred et Colette.

Je passe à Taxi Sofia de Stephan Komandarev que je n'ai pas encore vu beaucoup chroniqué sur les blogs (je trouvais cela dommage - mon ami m'a déniché Aurore). L'histoire se passe à Sofia, capitale de la Bulgarie. Pendant vingt-quatre heures, plusieurs taxis vont se croiser dans la ville au bord de la crise de nerf. On sent que la ville et ses habitants vont mal. En tout cas, ceux qui restent et qui prennent un taxi. « La Bulgarie est le pays des optimistes : tous les dépressifs et les pessimistes sont partis depuis longtemps. » « c'est un pays "que Dieu a depuis longtemps quitté avec un tiers de la population" ». Micho, un chauffeur de taxi (un petit entrepreneur), après avoir déposé sa fille de 12 ans au collège et s'être fait insulté par une fille de 16 déguisée en "call-girl", part à un rendez-vous avec son banquier qui pour lui débloquer un prêt multiplie par deux le pot-de vin demandé. Micho abat le banquier et se tire une balle dans la tête. Plus tard, on voit un vieux chauffeur malmené par un couple adultère. Il vient de perdre son fils de maladie et on le retrouvera plus tard sur le bord d'une route en train de raconter la mort de son fils à un chien amateur de pizza. Un troisième chauffeur de taxi plutôt dragueur sauve un suicidaire qui voulait se jeter d'un pont. C'est le cinquième de l'année qu'il sauve! Puis il y aussi une femme, chauffeur de taxi, qui prend en charge des jeunes ivres, puis plus tard, un homme qu'elle a jadis connu (je vous laisse découvrir ce qui arrive). Il ne faut pas oublier le chauffeur pope qui a des doutes sur l'existence de Dieu et enfin un chauffeur qui voulant escroquer un client connait une fin tragique. J'ai apprécié l'humour noir de film dont le rythme est rapide et intense. Il s'agit du premier film du réalisateur (un ancien pédo-psychiatre) qui est distribué en France. Peut-être parce qu'il a été sélectionné dans la section "Un certain Regard" au Festival de Cannes de cette année 2017.

14 octobre 2017

Le jeune Karl Marx - Raoul Peck / Confident royal - Stephen Frears

Le jeune Karl Marx du réalisateur haïtien Raoul Peck m'a beaucoup plu. C'est après avoir lu le billet de Pascale que j'ai eu envie de le voir. J'ai surtout apprécié d'entendre les deux acteurs, trilingues, qui donnent une certaine authenticité à l'ensemble. Le réalisateur a choisi de retracer la vie et l'oeuvre de Marx entre 1844 et 1848, années pendant lesquelles Marx va de Paris à Bruxelles et puis Londres. En septembre 1844, à Paris, Karl Marx (August Diehl, très bien), gagne chichement sa vie en écrivant des articles. Il est marié à Jenny Von Westphalen depuis un an. C'est à Paris qu'il rencontre Engels, fils d'un riche industriel allemand vivant et possédant une usine en Angleterre. Entre Marx et Engels, c'est le début d'une profonde amitié qui durera jusqu'à la mort de Karl Marx. Ensemble, ils se mettent à écrire des livres en commun. Ils rencontrent Proudhon (célèbre pour la phrase "La propriété, c'est le vol"). Etant en désaccord avec la pensée de Proudhon, ils continuent d'écrire. A cause de leurs écrits, ils sont chassés de France, puis de Belgique et ils s'installent en Angleterre. C'est là qu'ils écriront Le manifeste du Parti communiste publié en février 1848. J'ai trouvé le film intéressant car il n'est pas didactique. Les acteurs sont tous bien dans leur rôle. Et je pense avoir appris des choses. S'il passe par chez vous, vous pouvez aller le voir. 

Je vous conseille aussi d'aller voir Confident Royal de Stephen Frears, rien que pour Judi Dench en reine Victoria. Elle est impériale en reine d'Angleterre et impératrice des Indes. Le réalisateur, qui n'est pas tendre avec les us et coutumes de la royauté anglaise, nous raconte une histoire vraie pour l'essentiel. En 1887 pour le jubilé célébrant les 50 ans de la Reine Victoria, une médaille (mohar) est offerte à Victoria par deux Indiens qu'on a fait venir spécialement du "sous continent" britannique. En effet, l'Inde est sous domination britannique depuis 29 ans. Malgré les instructions très strictes faites à Abdul Karim, l'un des deux Indiens, sur le fait de ne pas croiser le regard de la Reine, il ne peut s'empêcher de le faire et Victoria, âgée de presque 70 ans, à l'époque trouve cet homme très beau. De là, commence une amitié entre la reine et l'Indien qui ne plaît pas du tout à l'entourage royal. Je n'en dirai pas plus, sauf pour saluer encore le talent de Mme Dench. J'ai retenu son monologue percutant où elle parle de ses divers problèmes de santé, concluant qu'elle n'est certainement pas folle. 

2 octobre 2017

Une famille syrienne - Philippe Van Leeuw / Le Redoutable - Michel Hazanavicius

Une famille syrienne, le deuxième long-métrage de Philippe Van Leeuw (il en a aussi écrit le scénario) est un huis-clos prenant qui se passe sur une journée avec une séquence très forte. Dans un immeuble, plusieurs membres d'une même famille et un jeune couple de voisins avec un bébé, Samir et Halima, vivent calfeutrés dans un appartement. Ils sont seuls dans tout l'immeuble vidé de ses habitants. Par les fenêtres, ce n'est que désolation, bâtiments éventrés et gravats, sans parler des bombardements. Un matin, nous voyons Samir quitter l'immeuble et être abattu par un sniper. Nous sommes dans les 5 premières minutes du film qui dure 1H20. A partir de là, on voit Oum Yazan, la mère de famille (Hiam Abbass) qui fait l'impossible pour protéger sa famille du dehors. La porte d'entrée est barricadée. Tout le monde se tient loin des fenêtres. Le père est absent et le seul homme dans l'appartement est le grand-père. Halima va montrer qu'elle a du cran quand deux hommes arrivent à s'introduire dans l'appartement. La caméra étant très près des acteurs, cela renforce l'impression que les personnages sont enfermés et on se demande comment ils pourront s'en sortir. Un film qui m'a beaucoup plu. Lire les billets de Baz'art et de Chris.

Je passe au Redoutable de Michel Hazanavicius, d'après le livre autobiographique d'Anne Wiazemsky, Un an après, à propos de sa vie avec Jean-Luc Godard entre 1967 et 1968. Ils se sont séparés en 1970. Le ton du film est amusant, les dialogues savoureux et Louis Garrel dans la peau de JLG s'en sort bien. C'est pour lui qu'il faut aller voir le film. Jean-Luc Godard est un homme pas sympathique Il ne devait pas être facile à vivre, entre sa mauvaise foi et sa prétention. Il est odieux avec tout le monde. Par ailleurs, il renie trois de ses films, qui resteront pourtant dans les mémoires. La jeune Anne, 17 ans, étudie la philosophie à la Sorbonne. Elle admire Jean-Luc Godard. Elle est heureuse de vivre avec l'homme qu'elle aime. Il lui fera tourner La Chinoise. Le film m'a donné envie de lire le livre d'Anne Wiazemski. Le film se laisse voir. Lire le billet de Pascale.

17 septembre 2017

Otez-moi d'un doute - Carine Tardieu / Les grands esprits - Olivier Ayache-Vidal

Voici deux films français très réussis chacun dans leur genre et que je conseille chaleureusement.

Otez-moi d'un doute raconte l'histoire de Erwan Gourmelon (François Damiens), démineur de bombes, qui, après une analyse génétique, apprend que Bastien Gourmelon (Guy Marchand), l'homme qui l'a élevé, n'est pas son père biologique. Après avoir fait faire une recherche, il apprend que Joseph Levkine (André Wilms) est son vrai père et que celui-ci a une fille, Anna (Cécile de France), sa demi-soeur, médecin généraliste dont il était tombé amoureux avant de même de connaître son lien de parenté avec elle (vous me suivez?). Par ailleurs, Erwan est le père d'une jeune femme enceinte des oeuvres d'un inconnu costumé en Zorro. On apprend assez vite qui est ce "Zorro". Le film qui traite de filiation et de paternité pas toujours facile à assumer est assez subtil. C'est souvent très drôle. Certains personnages sont irrésistibles. Un film qui fait du bien. Lire les billets de Pascale, Armelle et Chris.

Dans Les grands esprits, un professeur agrégé de lettres à Henri IV se "frotte" à des collégiens d'un collège de banlieue. De nos jours, François Foucault (comme Jean-Pierre) est professeur agrégé de lettres classiques au lycée Henri IV, lycée prestigieux s'il en est. Quand on est professeur dans ce lycée, c'est l'aboutissement d'une carrière. Ses élèves appliqués ne font pas de vagues. Lors d'une soirée où il rencontre une inspectrice de l'éducation nationale, François Foucault émet l'idée qu'un professeur aguerri devrait enseigner dans un établissement "difficile". Il est pris au mot et il se retrouve professeur de français et professeur principal d'une 4ème dans un collège de banlieue du 93. Sa tâche se révèle tout de suite pas simple. Déjà, il a du mal à retenir et prononcer les noms des élèves. Mais petit à petit, il arrive s'en faire accepter grâce aux Misérables de Victor Hugo. Bien entendu, un récalcitrant appelé Seydou, un garçon plein de ressources, va provoquer des perturbations au sein de la classe, ainsi qu'au Château de Versailles, lors d'une sortie mémorable. Denys Podalydès dont je ne suis pas une grande fan est excellent dans le rôle du professeur, et le jeune Abdoulaye Diallo qui joue Seydou est très attachant. Lire les billets de Stephie et Pascale.

8 septembre 2017

Petit paysan - Hubert Charuel

Comme annoncé dans mon précédent billet, je vous conseille d'aller voir Petit paysan, le premier long-métrage d'Hubert Charuel qui est aussi le co-scénariste. Pierre Chavanges est propriétaire d'une trentaine de vaches laitières dans la Charente. Pierre ne vit que pour ses vaches, il les appelle par leur prénom, il les aide à vêler. Un jour, par internet, il apprend qu'une fièvre hémorragique décime les troupeaux du nord de la France. Pierre, très inquiet, a un pressentiment. Une première puis une deuxième de ses vaches vont mourir de la fièvre. Lui-même a des symptômes qui le font se gratter jusqu'au sang. Il ne dit rien à personne, sauf à sa soeur, Pascale (Sara Giraudeau), l'une des vétérinaires de la région. On suit le calvaire de Jean qui est pris dans un engrenage infernal. Avec ce film, on apprend que toutes les vaches sont "tracées": aucune ne peut "disparaître" impunément. Les contrôles sanitaires sont fréquents. Pierre Chavanges (Swann Arlaud, très bien), avec ses cernes et son air buté, a toute notre sympathie, surtout quand il essaie de préserver un petit veau qu'il recueille sur son canapé. On se dit qu'être éleveur de bovins n'est pas un métier simple. C'est fatigant, peu gratifiant et parfois déprimant. Un film à voir. Lire le billet de Pascale.

5 septembre 2017

7 jours pas plus - Héctor Cabello Reyes / Bonne pomme - Florence Quentin

Voici deux long-métrages sortis le 30 août 2017.

Je commence par le "remake" du film argentin El Chino qui m'avait plu. 7 jours pas plus m'a autant divertie que le film original. Je l'ai trouvé drôle et émouvant. La transposition en Belgique est réussie et Benoît Poolvoerde s'en sort bien. Pierre, un vieux garçon qui s'endort tous les soirs à 23h00 pile et se réveille à 6h00 du matin, est le propriétaire d'une quincaillerie en ville. Il n'arrête pas de récriminer contre un fournisseur de vis. Dans les boîtes qui lui sont livrées, le compte n'y est pas. Le soir, il découpe dans le journal des articles de faits divers qui sortent de l'ordinaire. Il n'a aucune vie sentimentale même si une jeune femme de sa connaissance vient le voir souvent. C'est un homme rustre qui n'a pas beaucoup de savoir-vivre. Jusqu'au jour où il va croiser le chemin d'Ajit, un Bengali qui, ne parlant pas un mot de français, est éjecté d'un taxi juste devant lui. Sept jours, c'est le temps que Pierre accepte de loger Ajit afin que ce dernier retrouve son oncle. Je ne vous en dis pas plus. Pour ceux qui ont vu El Chino, c'est la même histoire et la même fin. Allez voir 7 jours pas plus, qui semble être projeté dans peu de salles - et c'est dommage.

Je suis allée voir Bonne pomme parce que la BA m'avait amusée, et puis Depardieu et Deneuve dans le même film, c'est souvent un plaisir. Le scénario est plutôt confus au début. Gérard qui ressemble à un ogre s'occupe d'un garage à Dreux. C'est le "brave couillon" qui se fait avoir par son ex-femme, comptable dudit garage, et par toute sa belle-famille. Il part sur un coup de tête pour acheter un garage à lui tout seul dans un petit village de Seine-et-Marne. Face à ce garage, il y a un hôtel-restaurant tenu par Barbara (Catherine Deneuve). Barbara est fantasque, n'a pas un sou, arrive à soutirer des arrhes importantes à Gérard. Elle laisse en plan ses clients au moment du dîner. De très mauvaise foi, elle se sort de toutes sortes de situations avec beaucoup d'aplomb en prenant souvent la fuite. Heureusement qu'avec Gérard qui ne boit que du jus d'abricot (!!!), elle va trouver une "bonne pomme". J'avoue que je suis très très indulgente envers ce film au scénario très ténu, car Deneuve et Depardieu sont attendrissants, mais vous pouvez attendre de le voir à la télé.

Je chroniquerai ultérieurement Petit paysan sorti la même semaine et que je vous conseille.

27 août 2017

Une femme douce - Sergueï Loznitsa

Il faut tout de suite prévenir qu'Une femme douce du réalisateur ukrainien Sergueï Loznitsa, sorti mercredi 16 août 2017, n'est pas un film facile. Il dure 2H23 et l'on sort de la projection assez secoué (en ce qui me concerne). Quand le film commence, une femme trouve un avis de la poste dans sa boîte aux lettres. Le colis qu'elle avait envoyé à son mari en prison vient de lui être retourné sans explications. C'est au bureau de poste que l'on découvre l'univers kafkaïen dans lequel vivent les gens en Russie de nos jours. La préposée n'est pas aimable quand elle redonne le colis à la femme qui décide d'aller le porter elle-même. A partir de là, comme la prison est très très loin dans une campagne reculée, on part avec cette femme digne et belle qui a mis une jolie robe, qui ne sourit pas et prononce peu de mots. L'actrice Vasilina Makovtseva est extraordinaire. Elle prend un train, puis un autre dans lequel les gens chantent en buvant de la vodka. A chaque étape, la femme subit des humliations et des rebuffades sans qu'elle réagisse vraiment. Arrivée dans la ville où se trouve la prison, un taxi la conduit pas très loin du bâtiment sinistre bâti au milieu d'un paysage désolé. On sent sourdre une violence latente. Dans la prison et aux alentours, ce n'est que refus, bêtise, incompréhension, menaces à peine voilées, fausse gentillesse. La violence, la femme l'évitera longtemps jusqu'à la scène finale que j'ai trouvé insoutenable. Le film est baigné par une belle lumière. Les plans sont travaillés et j'ai trouvé certaines séquences marquantes comme le moment surréaliste qui réunit plein de personnages vus auparavant dans l'histoire. Ce n'est pas un film grand public. Il peut plaire ou rebuter mais il ne peut pas laisser indifférent. Il faut noter que ce film est une production franco-germano-lituanienne. Le réalisateur vit en Allemagne et le film a été tourné en Lituanie. Lire le billet de ffred.

13 août 2017

Crash test Aglaé - Eric Gravel / Les filles d'Avril - Michel Franco

Si vous voulez voir un film rafraîchissant, allez voir Crash test Aglaé, le premier long-métrage d'Eric Gravel. Vous aurez l'occasion de cotoyer Aglaé Lanctot pendant son périple, qui l'emmenera de la Lorraine vers la Suisse puis l'Allemagne, pour se terminer en Inde, en passant par le Kazakhstan. Aglaé, qui n'a pas eu beaucoup de chance dans la vie, s'est découvert une passion pour travailler dans une usine qui fait du "crash-test" sur les voitures. Quand le film commence, Aglaé apprend par ses deux meilleures collègues, Liette (Julie Depardieu) et Marcelle (Yolande Moreau, hilarante), que l'usine va être délocalisée en Inde. A la surprise de la direction qui est convaincue que tous les ouvriers vont acccepter leurs indemnités de licenciement, Aglaé, elle, accepte de partir en Inde pour retravailler avec un salaire bien moindre. Ses deux collègues décident de l'accompagner. Ce voyage effectué en voiture (un peu déglinguée), en caravane, en vélo et à pied nous fait passer un bon moment. Liette et Marcelle vont abandonner assez vite (pour différentes raisons), mais Aglaé ira jusqu'à bout sans se poser de question. Je vous laisse découvrir ce qui l'attend au bout du chemin. Un film d'été d'1H25 qui fait du bien, même s'il y a beaucoup d'invraisemblances. Lire les billets de Pascale et Alex.

Je n'en dirais pas autant du film Les filles d'Avril du Mexicain Michel Franco qui m'a un peu perturbée. Quand la séance s'est terminée, certains spectateurs semblaient aussi abasourdis que moi. Quelle histoire! Valeria, 17 ans, est enceinte et fait l'amour avec son petit copain. Elle vit dans une maison en bord de mer avec Clara, sa demi-soeur plus âgée qu'elle. Clara parle peu et a des problèmes de poids. Abril, la mère, la cinquantaine épanouie, arrive soudainement. Longtemps absente, elle n'avait pas vu que sa fille attendait un enfant. Dès la naissance, Abril s'occupe du bébé, une petite fille, considérant que Valeria n'est pas capable de s'en occuper. Pour ce faire, elle subtilise le bébé en disant à sa fille que Karen (le bébé) a été adoptée. Et on n'est qu'au début de l'histoire, qui m'a mise mal à l'aise tout du long avec ce personnage d'Abril que j'ai trouvé monstrueux. Le réalisateur, qui est aussi le scénariste, doit avoir peut-être des problèmes avec les femmes, car je trouve le personnage d'Abril indéfendable. Ce n'est pas un film que je conseillerais à tout le monde malgré des bonnes critiques. Lire le billet de ffred.

2 juillet 2017

Visages, villages - Agnès Varda et JR

Courez voir Visages, villages d'Agnès Varda (89 ans cette année) et JR (34 ans). Sorti cette semaine, ce film se place entre la fiction et le documentaire. La cinéaste et le plasticien, réalisateurs et acteurs du film sont partis sur quelques routes de France du nord au sud en passant par la Normandie. Ils ont décidé d'aller à la rencontre des gens, comme des anciens mineurs, des dockers et leurs épouses, des éleveurs de chèvres, des ouvriers d'une usine chimique, ainsi qu'un cultivateur ou tout un village. A partir de la rue Daguerre dans le XIVème où vivent Agnès Varda et son chat, JR et Agnès roulent en "camion photo". En effet, ce camion fait du tirage de photos très très grand format que JR colle sur des murs de maisons, de grange, d'usine, sur des entrepôts, des conteneurs, ou même des wagons de marchandises. Les photos représentent les gens qu'ils croisent et à qui ils parlent. C'est le sujet principal du film, et ces rencontres sont magnifiques et touchantes. Pendant leur périple, Agnès et JR n'arrêtent pas de se taquiner sur la finalité de leur projet. Agnès a des problèmes de vue, elle voit flou. Mais elle prend des photos avec son petit appareil numérique. Elle demande souvent à JR d'enlever les lunettes noires qu'il porte en permanence. J'ai du mal à parler de ce film qui m'a tellement plu et m'a tant émue. Quand JR tient la main tremblante de sa grand-mère centenaire, j'ai eu la larme à l'oeil. Autant qu'à la fin du film, quand Agnès Varda et JR prennent le train pour aller en Suisse afin de rencontrer Jean-Luc Godard. Agnès Varda est fébrile. Elle n'a pas vu Godard depuis 5 ans. Ils resteront devant une porte close et un message sybillin sur une vitre de la maison fait fondre en larmes Agnès Varda. M. (Mathieu Chedid) a composé une très belle musique. Ce film est un pur bonheur à ne pas rater. Les spectateurs dans la salle (plutôt plus jeunes que moi) avaient l'air de cet avis.

26 juin 2017

Grand Froid - Gérard Pautonnier / Edmond Ganglion & Fils - Joël Egloff

P1050413

Le mercredi 28 juin prochain sort le premier long-métrage de Gérard Pautonnier (qui est aussi le co-scénariste du film avec Joël Egloff), Grand Froid, avec Jean-Pierre Bacri (épatant), Olivier Gourmet et Arthur Dupont. J'ai trouvé ce film très amusant et distrayant avec un côté absurde. Une entreprise de pompes funèbres située dans une petite ville neigeuse peine à trouver de la clientèle. L'entreprise Zwek est au bord de la faillite. Zwek (Olivier Gourmet) ne pourra pas payer les salaires du mois en cours à ses deux employés, Georges Bron (Jean-Pierre Bacri), à quelques mois de sa retraite, et Eddy (Arthur Dupont), un jeune homme plein de bonne volonté. De temps en temps, Georges va chez le docteur de la ville. Il s'installe dans la salle d'attente pour constater que les futurs clients ne sont pas pour tout de suite. Car comme il le dit à Mme Cisca qui n'arrête pas de demander conseil sur ses malaises et vertiges, "la mort, ce n'est pas contagieux, c'est héréditaire". Enfin un jour, l'espoir renaît pour Zwek, un couple passe la porte de la boutique. Une femme et son beau-frère veulent que l'entreprise Zwek organise les obsèques du mari de la première et frère du second. Le décédé doit être inhumé dans un cimetière loin de tout. Georges et Eddy mènent le corbillard. Derrière eux dans une deuxième voiture, sont entassés  la veuve, le beau-frère, le curé et deux enfants de choeur. Après quelques kilomètres, tout va de travers et je vous laisse découvir les divers incidents qui aboutit à un coup de théâtre inattendu. Le film que j'ai vu en avant-première dure 1h26. Un film sympa et bien interprété. Allez le voir quand il sortira.

J'en ai profité pour lire le roman Edmond Ganglion & Fils de Joël Egloff paru en 1999 et qui vient d'être réédité (Collection Folio/Gallimard, 162 pages). Il a servi de base au film. Les scénaristes ont gardé la trame narrative. En revanche, je n'ai pas ri car j'ai trouvé l'histoire plus tragique. Il manque la manière de dire le texte (comme le fait Bacri par exemple, il est irrésistible).

17 juin 2017

Marie-Francine - Valérie Lemercier / The Jane Doe Identity - André Øvredal

La bande-annonce de Marie-Francine m'a donné envie de voir le nouveau film de Valérie Lemercier qui est aussi la co-scénariste avec Sabine Haudepin et l'actrice principale. Elle joue même un double rôle car Marie-Francine a une soeur jumelle Marie-Noëlle. Quand l'histoire commence, Marie-Francine, 50 ans, apprend que son mari la quitte pour une plus jeune qu'elle. En même temps, elle est licenciée économique du laboratoire de recherche où elle travaille. Marie-Francine repart vivre chez ses parents. C'est eux qui ont l'idée de lui donner la gestion d'une petite boutique de cigarettes électroniques dans un quartier huppé de Paris où se trouve l'appartement familial. Il faut dire que les parents sont bourgeois catholiques et golfeurs. Philippe Laudenbach et Hélène Vincent sont assez irrésistibles dans les rôles des parents de Marie-Francine, tout comme Danièle Lebrun, Patrick Préjean et Pierre Vernier qui font une courte apparition. Merci à Valérie Lermercier d'avoir pensé à eux. Sans oublier Patrick Timsit dans le rôle d'un cuisinier portugais qui tombe amoureux de Marie-Francine. Lui, c'est sa femme qui l'a quitté pour une autre femme! C'est un film sympa même si je n'ai pas eu le coup de foudre (quelques passages scatologiques pas nécessaires à mon goût) qui permet d'entendre de la musique de Moustaki et "Quand on s'aime" par Michel Legrand et Nana Mouskouri ainsi que "L'amour, c'est comme une cigarette" de Sylvie Vartan et même du Fado par Amalia Rodriguez. Lire les billets de ffred, géraldine, tinalakiller.

Je passe maintenant à un "petit" film de série B, The Jane Doe Identity d'André Øvredal, un réalisateur norvégien dont c'est le premier film américain. Ce film d'horreur se passe dans un petit institut médico-légal quelque part aux Etats-Unis, où exercent Tommy, un médecin légiste, et Austin, son fils qui lui sert d'apprenti. C'est d'ailleurs là qu'ils vivent. On leur apporte le corps d'une jeune femme trouvé à demi-enterré dans une maison où plusieurs crimes sanglants viennent d'être commis. "Jane Doe", nom que l'on donne lorsque l'on ne connait pas le nom de la personne, semble n'avoir aucune blessure apparente, ses yeux sont moins vitreux qu'ils devraient être, le corps n'est pas rigide. Au fur et à mesure que les deux hommes avancent dans l'autopsie, des phénomènes étranges inquiétants surviennent autour d'eux. Je m'arrête là. Moi qui ne vais jamais voir ce genre de film, j'y suis allée car ffred en a dit du bien. Et puis Brian Cox et Emile Hirsch (Into the Wild) jouent les deux rôles principaux. Ce huis-clos horrifique à la réalisation très serrée et sans effet grandiloquent est très réussi. J'ai en particulier aimé la fin.

8 juin 2017

Le vénérable W. - Barbet Schroeder

L'initiale W du titre correspond à Ashin Wirathu, un moine bouddhiste briman qui prône la haine envers les Musulmans, lesquels représentent 4% de la population en Birmanie. Le vénérable W. de Barbet Schroeder, a été projeté en séance spéciale lors du dernier festival de Cannes en mai dernier. Ce documentaire est remarquable à plus d'un titre. D'abord, il apprend quelque chose aux spectateurs français que nous sommes. J'avoue que j'ignorais l'existence de ce Wirathu, une sorte d'Hitler birman qui ne suit pas précisément les préceptes bouddhistes de s'aimer et d'être tolérant envers les autres. Wirathu dans sa tenue de bonze paraît banal, sauf quand il ouvre la bouche pour énoncer des phrases terribles contre la communauté musulmane en général et la minorité Rohingyas en particulier. Schroeder mêle les documents d'actualités avec d'autres images où l'on voit et entend Wirathu devant la caméra du cinéaste ainsi que des témoignages ou avis de deux journalistes et de moines bouddhiques réfractaires aux idées de W. Dans les documents d'actualités qui alternent avec des films d'amateurs, on découvre avec horreur ce que les Birmans sont capables de faire suite aux messages haineux sur internet et aux discours de W devant un public nombreux: de nombreuses villes sont brûlées et une frange de la population musulmane massacrée, la haine attire la haine. Des lois récentes sur la race et la nationalité ont été votées en Birmanie. Même la Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, ne réussit pas à contrer cet apôtre de la haine raciale. Les militaires qui sont toujours présents restent atones. Quand le film se termine, on n'en sait pas plus sur le sentiment de haine de W envers les Musulmans. Il ne donne aucune vraie justification devant la caméra. Après ses deux remarquables documentaires sur Idi Amin Dada et Jacques Vergès, Barbet Schroeder clôt, avec Le vénérable W, une trilogie sur le mal. Si ce film passe par chez vous, allez le voir.

2 juin 2017

L'amant double - François Ozon / Conspiracy - Michael Apted

Pendant cette quinzaine du Festival de Cannes, je n'ai pa eu grand-chose à me mettre sous les yeux.

Et on ne peut pas dire que les sorties depuis la semaine dernière soient exaltantes. Preuve en est avec L'amant double, le nouveau film de François Ozon  (que Pascale a moyennement aimé). Un film étrange et où il ne se passe pas grand-chose. C'est beau à regarder même si les décors sont froids. Il y un côté très clinique comme le speculum de la gynéco (la première scène du film est très marquante). Les scènes érotiques n'ont rien de notables. En revanche, j'ai trouvé les deux chats magnifiques. Le scénario écrit par François Ozon est adapté d'un roman de Joyce Carol Oates qui, sous le pseudonyme de Rosemond Smith, a écrit des romans policiers. Certaines séquences m'ont paru éprouvantes et j'ai trouvé l'ensemble répétitif. De nos jours à Paris, Chloé, jeune femme perturbée et qui a des maux de ventre, va consulter Paul Meyer, un psychiatre qui tombe amoureux d'elle. Ils décident de vivre ensemble. Plus tard, par hasard, Chloé voit dans la rue un homme qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Paul. Elle apprendra vite qu'il s'agit de Louis Delord, le frère jumeau de Paul. L'un est attentionné, l'autre plus brutal. Elle entame une liaison avec Louis sans laisser tomber Paul. Je ne vous dirai rien de plus si ce n'est que la fin m'a paru tomber comme un cheveu sur la soupe et n'a pas grand-chose à voir avec ce qui a précédé pendant presque 2H (le film est long par rapport à ce que l'on nous raconte). Lire aussi le billet de ffred. A vous de voir.

Maintenant, je veux vous éviter d'aller Conspiracy de Michael Apted, sorti cette semaine. Je l'ai vu en avant-première et j'ai trouvé le scénario sans queue ni tête. C'est nullissime. Il est rare que j'emploie ce qualificatif. Je me réjouissais de voir Noomi Rapace, Orlando Bloom, John Malkovich, Michael Douglas et Toni Collette réunis dans un bon thriller (comparé à Jason Bourne sur l'affiche!!!!). Ne me demandez pas de raconter l'histoire, je n'ai rien compris. Le pauvre Michael Douglas meurt et ressuscite (si, si!). Orlando Bloom, un gentil méchant ou un méchant gentil, va terminer sa vie entre les crocs d'un Rotweiler. Toni Colette n'est pas crédible en "flingueuse": la scène est ridicule. Cela se passe à Londres ou à New-York, je ne sais pas. La CIA et le MI6 se marchent sur les pieds, ils se font la guerre. Et la pauvre Noomi Rapace fait ce qu'elle peut. A fuir de toute urgence.

22 mai 2017

La colère d'un homme patient - Raúl Arévalo / Tunnel - Seong-hun Kim / I am Not Your Negro - Raoul Peck

Voici trois films sortis à une semaine d'intervalle entre le 26 avril et le 10 mai 2017. Je me rends compte que j'ai vu pas mal de films intéressants après une période de disette cinématographique.

La colère d'un homme patient de l'Espagnol Raúl Arévalo (sorti le 26 avril) raconte d'une vengeance. José, un homme plutôt banal, va attendre huit ans pour se venger de quelques hommes responsables de la mort de sa fiancée lors d'une attaque de bijouterie. Pourquoi huit ans? Il aura attendu patiemment qu'un homme sorte de prison. C'est le seul des voleurs dont il connait l'identité. Le film n'a rien de spectaculaire sauf la scène d'ouverture. Le film n'est pas mal fait, car on met un moment avant de comprendre le but de José. En revanche, j'ai des réserves sur le fait de se venger en commettant des meurtres gratuits. Certes, José ne s'est pas remis du meurtre de sa petite amie, mais de là à se comporter comme il le fait... Il ne fait pas confiance à la justice des hommes en se faisant justice lui-même. C'est dommage. Pascale a mieux aimé que moi.

Je passe à Tunnel du Coréen Seong-hun Kim (sorti le 3 mai). Le film est un peu long mais cela ne m'a pas gênée. Moi qui suis claustrophobe, j'ai compati au sort de Jung-soo qui a eu le malheur d'emprunter un tunnel long de 1,9 km percé à flanc de montagne. Ce tunnel s'écroule sous nos yeux et Jung-Soo se trouve prisonnier dans sa voiture, pas totalement réduite à l'état de crêpe. Comme boisson et nourriture, Jung-Soo n'a qu'un litre d'eau et le gâteau d'anniversaire qu'il devait donner à sa fille. Il a aussi un portable chargé à plus de 85% qui lui permet d'appeler les secours. De nombreuses péripéties émaillent le récit mais on peut noter que la vie d'un homme vaut moins que la construction d'un autre tunnel. Mais Jung-soo a la chance d'être soutenu et aidé par un sauveteur obstiné, Dae-kyoung. Un film qui vaut la peine d'être vu. J'ai aimé le chien qui tient compagnie à Jung-soo. Lire les billets de Pascale, Alex-6 et Princécranoir.

Je termine par I am Not Your Negro du cinéaste haïtien Raoul Peck (sorti le 10 mai). Raoul Peck a plus ou moins mis en image le dernier manuscrit inachevé de James Baldwin (1924-1987), qui voulait rendre compte de la vie de trois personnalités marquantes des années 60 en interviewant Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King. Malheureusement, il n'a pas pu le faire car ces trois hommes ont été assassinés. Ces voix noires dérangeaient. Ils luttaient contre la ségrégation très présente dans beaucoup d'états des Etats-Unis. Depuis 40 ans, rien n'a vraiment changé. Dans certains états, il vaut toujours mieux être blanc que noir. En plus de la voix du narrateur (Samuel L Jackson en VO), j'ai été sensible à la voix de James Baldwin. Son visage expressif et ses yeux sont inoubliables. Le film alterne documents d'époque et texte. L'ensemble est parfois brouillon mais je vous le conseille. Tout comme Pascale et Yuko.

19 mai 2017

A mon âge, je me cache encore pour fumer - Rayhana

Avant qu'il ne soit trop tard, je veux vous conseiller de voir A mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana. A l'origine, il s'agit d'une pièce de théâtre écrite par la réalisatrice (dont c'est le premier film) qui a été jouée en France (lire le billet d'Hélène). A part l'introduction et la conclusion qui se passent en extérieur, l'action se déroule dans un hammam d'Alger en 1995, au moment où les attentats du GIA font rage. Au générique de fin, on apprend que les séquences en intérieur ont été tournées dans un hamman de Thessalonique construit en 1444 (lire https://fr.wikipedia.org/wiki/Bey_Hamam). Fatima (Hiam Abbass) est responsable d'un hammam avec Samia, sa jeune collègue dévouée qui, à 29 ans, n'est toujours pas mariée. Ce hamman est fréquenté par différentes femmes de tous âges et de toutes conditions. On s'attache rapidement à plusieurs d'entre elles, dont une vieille femme qui explique comment elle a été mariée dès l'âge de 11 à un de ses oncles. Une femme qui vient de divorcer est contente de l'avoir fait, même si elle été physiquement blessée. Une jeune veuve est regardée avec suspicion car son mari faisait partie du GIA. Ce hamman sert aussi de refuge à Miriem, enceinte sans être mariée, qui est menacée de mort par son frère qui la poursuit. Le lieu est sombre, les coupures d'électricité fréquentes, mais on sent une énergie  dégagée par toutes ces femmes très solidaires entre elles. J'ai beaucoup aimé ce film. Les actrices y sont pour beaucoup.

30 avril 2017

Cessez-le-feu - Emmanuel Courcol / Glory - Kristina Grozeva et Petar Valchanov

Cessez-le-feu, le premier long-métrage d'Emmanuel Courcol, commence par une plongée de la caméra partie de très haut qui atterrit dans une tranchée au plus près du fracas des obus et des hommes qui n'en peuvent plus dans les tranchées. Nous sommes en 1916 en Argonne. On voit quelques "Poilus" qui essayent de survivre. Parmi eux, il y a les frères Laffont, Georges, Marcel et Jean. Sept ans plus tard, en 1923, Georges s'est exilé en Haute-Volta (aujourd'hui Burkina-Faso). Marcel, devenu muet, vit avec sa mère Louise. Quant à Jean, il a été porté disparu. En Afrique, Georges est accompagné d'un Noir, Diofo, qui a aussi combattu dans les tranchées. De village en village, Diofo raconte les quelques événements plus ou moins tragiques qu'il a vécus et dans lesquels Georges est décrit comme un héros. Après avoir retrouvé Diofo blessé à mort dans l'obscurité de la brousse africaine, Georges repart en France. Là, il retrouve sa mère Louise et son frère Marcel, et surtout il croise Hélène, qui enseigne à Marcel la langue des sourds. En 1923, la guerre est déjà presque un souvenir, mais pas très loin de là où vit la famille Laffont, un hôpital s'occupe de soldats traumatisés. Pendant ce temps là en ville, la jeune génération tourne la page et se moque des combattants. Madeleine, une jeune veuve de guerre qui a à peine connu son mari, s'attache à Marcel. Elle pourrait peut-être l'épouser. Georges tombe amoureux de Madeleine. Le réalisateur a porté un grand soin à l'image, aux décors: les paysages africains sont beaux. L'histoire, surtout la fin, m'a fait penser au chef d'oeuvre de Roger Martin du Gard, Les Thibault, en plus lumineux et optimiste. Celine Sallette (Hélène) et Romain Duris (Georges) forment un bien joli couple. Grégory Gadebois qui incarne Marcel n'a pas un rôle facile, je l'ai préféré dans d'autres films. Maryvonne Schiltz (Louise) et Julie-Marie Parmentier (Madeleine) sont convaincantes. Le film est dédié au grand-père du réalisateur.
Lire les billets enthousiastes de ffred, Pascale, larroseurarrosé et princecranoir.

Maintenant je voudrais évoquer le premier film bulgare que je vois de ma vie: Glory. Il est programmé dans 4 ou 5 salles à Paris. Il s'agit d'une farce cruelle qui m'a fait réagir de manière épidermique. J'ai souvent poussé des soupirs, j'aurais voulu rentrer dans l'écran. Par principe, je n'aime pas que l'on se moque des gens qui ne peuvent pas se défendre. La bêtise ou la méchanceté me "hérissent le poil". Même si c'est du cinéma, cela me touche. Tzanko Petro, âgé d'entre 40 et 50 ans, est un cheminot qui fait correctement son boulot en marchant sur les voies, à desserrer ou resserrer les gros boulons des rails de chemin de fer. Il ne fait jamais d'erreur car il sait quand passent les trains en consultant sa montre (qui lui a été offerte par son père) et qui donne l'heure exacte. Quand Tzanko trouve une énorme somme d'argent sur une des voies, il est d'abord éberlué puis prévient les autorités. Que n'a-t-il pas fait? Tzanko souffre d'un gros problème d'élocution qui l'empêche d'avoir une conversation normale. C'est à mon avis une des causes de tous les ennuis qui vont s'accumuler sur lui. Pour le récompenser de son honnêteté, il reçoit une montre (qui avance) lors d'une cérémonie officielle au ministère des transports retransmise à la télévision. La montre de son père lui a été retirée temporairement par Julia Staykova, la responsable des relations publiques. J'aimerais évoquer ce personnage de Julia Staykova, la quarantaine, qui tente d'avoir un bébé par "FIV" et qui représente tout ce que je déteste chez un être humain: capable de tout pour arriver à ses fins, impolie, sans éducation, sans pitié et sans aucune considération pour les autres. Je n'en dirai pas plus. La fin semble logique. Tout se passe hors champ. J'ai aimé le film de Kristina Grozeva et Petar Valchanov, mais en grinçant des dents.

25 avril 2017

The Young Lady - William Oldroy / Sous le même toit - Dominique Ferrugia

The Young Lady de William Oldroy est une adaptation d'un roman russe de 1865 écrit par Nicolaï Leskov, Lady Macbeth du district de Mtsensk, que je n'ai pas lu. Le musicien Dimitri Chostakovitch s'est servi de ce roman pour écrire un opéra en 1930-32. Comme le roman russe, the Young Lady se passe en 1865. L'action se situe en Angleterre dans un paysage austère. Katherine, à peine 20 ans, vient d'être mariée à un homme de deux fois son âge. Ce mariage arrangé ne s'annonce pas bien: Alexander, le mari, semble impuissant. La grande demeure où ils vivent avec Boris, le beau-père odieux de Katherine, et quelques domestiques, est sinistre. Katherine se distrait en allant se promener dans la lande alentour. Pendant que les deux hommes partent pour affaires durant quelques semaines. Katherine tombe dans les bras de Sebastian, un des palefreniers du domaine. C'est un amour fou et exclusif qui va mal se terminer. On découvre en Katherine un être glaçant et dangereux. Elle est prête à toutes les extrémités. Comme l'a écrit Matchingpoints, certaines scènes sont dures. La mise en scène est très travaillée avec les scènes les plus violentes filmées de loin ou hors champ. Un film prenant mais un peu perturbant car c'est dur voire impossible de s'attacher au personnage de Katherine. La jeune Florence Pugh est une révélation, avec son air presque impassible. Lire aussi les billets de Ffred et Pascale.

Je serai très brève concernant le film français Sous le même toit: pas terrible du tout. Si vous avez vu la bande-annonce, c'est amplement suffisant. Delphine, infirmière dans un hôpital, et Yvan, agent d'un footballeur (enfin il essaie), viennent de divorcer, mais Yvan, qui n'a presque pas un sou, habite néanmoins sous le même toit que sa femme et ses deux enfants. Il possède 20% de la maison et donc 20% du frigo, et peut utiliser quelquefois la salle de bain ou le salon. Louise Bourgoin a beau être charmante et Gilles Lellouche faire ce qu'il peut, la comédie est poussive et rarement drôle. On peut passer. Lire le billet de Ffred.

10 avril 2017

Corporate - Nicolas Silhol

C'est la première fois que cela m'arrive: je ne suis pas allée au cinéma pendant une quinzaine de jours, faute d'envie de voir les films qui sortaient. Jusqu'à ce que je sois attirée par Corporate, premier long-métrage de Nicolas Silhol, et ceci grâce aux affiches sur les colonnes Morris à Paris. En préambule, nous sommes prévenus, les personnages sont fictifs mais pas les méthodes de management décrites dans le film. Emilie Tesson-Hansen (Celine Sallette) est une "killeuse", elle a été recrutée 100 000 euros par an pour s'occuper d'un service de 73 personnes en tant que DRH dans une multinationale. Elle est chargée de "dégraisser" les effectifs selon un plan appelé "Ambition 2016". Les conséquences de ce plan ne tardent pas à provoquer une tragédie lorsqu'un cadre se jette par une fenêtre et s'écrase dans la cour du bâtiment de l'entreprise. L'inspectrice du travail se met tout à suite à enquêter, et bien entendu Emilie se retrouve dans le colimateur. Tout le monde se détourne d'elle, même la direction. Le scénario comporte quelques retournements de situations pas forcément crédibles, mais Celine Sallette vaut à elle seule la peine de voir ce film. Lire les billets d'Alex-6 et Pascale.

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>
Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (215 commentaires, du 17/01/07 au 14/04/24)].
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
83 abonnés
Liens (en cours de mise à jour)

** INDEX AUTEURS (LITTÉRATURE), FILMS & REALISATEURS (CINÉMA) **

*** CHALLENGES DE L'ANNEE EN COURS ***


** LE SITE DU STATISTICIEN **


*** LIENS ***
(BLOGUEURS COMMENTANT SOUVENT LE MIEN)

  • = Dix blogueuses et blogueurs ayant fait au moins 500 commentaires chez dasola se présentent =
  • On crée un lien lorsqu'un blogueur a commenté au moins cinq billets en venant à (au moins) deux dates différentes sur ce blog. 
  • Une adresse de mail (xxx@yyy.fr ou com...) [non publiée!] est exigée par Canalblog pour enregistrer votre commentaire. 
  • Vous ne voyez pas tout de suite apparaître votre commentaire, car je dois d'abord le valider (cela peut prendre quelques heures)
CINÉMA (22 blogs en activité)

DIVERS - CULTURE (57 blogs en activité)

LIVRES (69 blogs en activité)

QUELQUE TRISTESSE

QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2707 billets (au 28/04/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 176 commentaires (au 27/04/24 [+ 6 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1276 personnes, dont 106 (re)venues en 2024
  • 407 blogueurs [dont 156 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1210 (au 22/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
Pages