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Le blog de Dasola
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30 tags dans l'ordre de leur création, et non par ordre alphabétique... OUPS!
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cinema francais
19 avril 2016

Rosalie Blum - Julien Rappeneau

Rosalie Blum de Julien Rappeneau est un film charmant que je vous recommande avant qu'il ne soit trop tard. L'histoire est adaptée d'une BD en plusieurs tomes écrite et dessinée par Camille Jourdy. Nous découvrons la même histoire selon trois points de vue. Dans une ville de province, Vincent Machot, la trentaine, célibataire (il vit avec son chat) et coiffeur de son état, loge dans le même immeuble que sa maman, Simone (Anémone, géniale en mère possessive et abusive). La vie routinière de Vincent (il a abandonné l'espoir de vivre un jour avec sa petite amie qui lui a posé un énième "lapin) va être chamboulée quand un jour il entre dans une "supérette" tenue par Rosalie. Il commence à la suivre pour mieux la connaître (?). A partir de là intervient Aude, la nièce de Rosalie. Aude vient d'abandonner ses études et elle est engagée par Rosalie pour suivre Vincent, car Rosalie a remarqué le manège de Vincent et elle se demande ce qu'il lui veut. La dernière partie du récit se focalise sur Rosalie dont on apprend qu'elle a un passé qu'elle voudrait oublier. Le film de Julien Rappeneau (c'est son premier) est une vraie réussite. Tous les acteurs y contribuent beaucoup.

11 avril 2016

L'avenir - Mia Hansen-Løve

L'avenir de Mia Hansen-Løve sorti le 6 avril 2016 vaut la peine d'être vu, pour l'histoire et pour l'interprétation impeccable d'Isabelle Huppert qui joue le rôle d'un professeur de philosophie (et j'y ai cru). De nos jours, à Paris, Heinz (André Marcon) et Nathalie, professeurs de philo tous les deux, mènent une vie tranquille avec leur deux enfants adultes qui ne vivent plus avec eux. Le couple vit parmi les livres. Nathalie croit en son métier. Grâce à la philosophie, elle souhaite que ses élèves pensent par eux-mêmes. Nathalie s'occupe beaucoup de sa mère Yvette (Edith Scob), qui n'arrête pas de l'appeler pour un oui ou pour un non. Un jour, Heinz annonce à Nathalie qu'il la quitte pour une autre femme. Nathalie ne lui fait pas de scène. Tout se passe à l'amiable entre gens intelligents, même si Nathalie, quand elle est seule, se met à pleurer. Davantage que le fait que son mari soit parti, Nathalie est surtout peinée qu'Heinz ait emporté énormément d'ouvrages, ce qui a vidé les bibliothèques. D'autres événements vont arriver dans la vie de Nathalie, qui change de manière de vivre. Elle part rejoindre dans la région de Valence un groupe de gens plus jeunes qui discutent de philosophie. Parmi eux se trouve Fabien, un de ses anciens élèves. J'ai trouvé ce film agréable à voir, je ne me suis pas ennuyée. Il a reçu l'Ours d'argent de la mise en scène au dernier festival de Berlin, début 2016.

9 mars 2016

Merci patron ! - François Ruffin

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Le 24 février 2016 est sorti un documentaire satirique, tonique et réjouissant (on rit beaucoup) que je vous recommande. Son titre? "Merci patron!", d'après la chanson des Charlots. Le patron en question est Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, dont le revenu annuel en 2015 (2ème fortune de France et 10ème fortune mondiale) équivaut à 463 000 années de salaire, cotisation comprise, d'une ouvrière de ECCE (l'entreprise qui fabriquait des costumes Kenzo à Poix-du-Nord). Le réalisateur François Ruffin, journaliste fondateur et rédacteur en chef du trimestriel Fakir (dont le siège social est situé à Amiens) est un fan de Bernard Arnault (il faut bien entendu comprendre le contraire). Il veut partager son enthousiasme avec quelques personnes du nord de la France qui se sont retrouvées au chômage à la suite du démantelèment de leur usine qui fabriquait les costumes Kenzo vendus chacun environ 1000 euros. L'usine a été délocalisée en Pologne avant de partir certainement plus loin... Les Chtis sont hostiles à Bernard depuis qu'il a racheté le groupe Boussac Frères en 1984 pour s'en débarrasser peu après en gardant la marque Christian Dior (c'est ce qui l'intéressait). Ruffin s'est mis en tête de rétablir le dialogue entre d'anciens ouvriers d'usine textile et son idole Bernard (lui qui voulait devenir citoyen belge pour échapper au fisc français). En l'occurence, grâce à Marie-Thérèse, une ancienne déléguée CGT d'Ecce, très remontée contre Bernard Arnault, Ruffin rencontre devant nous la famille Krul. Ce couple avec un grand fils est dans une situation dramatique: licenciés tous les deux de l'usine, ils sont menacés d'expulsion de leur maison. Ils n'ont que 400 euros par mois pour manger et ils n'ont pas de chauffage. Je vous laisse découvrir comment, grâce à une caméra cachée et à pas mal de culot, les Krul vont sortir de leur situation précaire (grâce à Bernard). C'est un film qui montre que même sans grand rassemblement, ni syndicat, on peut lutter avec des idées et de l'enthousiasme. Le film a été financé grâce à du financement participatif. Il semble rencontrer du succès dans la trentaine de salles (dont 7 à Paris) où il est projeté. Toujours est-il que nous l'avons vu, mon ami et moi, dans une salle comble un mardi soir à Paris (au Louxor). A la sortie du cinéma, nous avons acheté le nouveau numéro de Fakir vendu par des bénévoles du journal.

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 Et je ne résiste pas à vous mettre le lien sur la chanson des Charlots.

6 mars 2016

Ave Cesar - Ethan et Joel Coen / Hector - Jake Gavin / Saint-Amour - Benoît Delépine et Gustave Kervern

Voici trois films que j'ai vus depuis une semaine.

De mon point de vue, Ave Cesar d'Ethan et Joel Coen n'est pas leur meilleur film, mais c'est un film distrayant et une évocation du Hollywood des années 50 qui a souffert du McCarthysme et de la "chasse aux sorcières". Le film est est une suite de saynètes dans lesquelles on passe de la comédie musicale aux films aquatiques et aux péplums. Le fil rouge de l'hstoire est Eddie Mannix (Josh Brolin), un "Hollywood fixer" (celui qui est tenu à ce que tout marche pour le mieux dans le studio). On le suit durant une journée pendant qu'il est confronté au kidnapping de Baird Whitlock (George Clooney), une des stars du studio. Il passe d'un plateau à l'autre entre le tournage d'un film aquatique, celui d'une comédie musicale, d'un western, d'un mélodrame et même d'un peplum dans lequel Baird tourne le rôle principal et affronte deux journalistes, Thora et Thessaly Thacker, soeurs jumelles qui déversent des potins croustillants et des propos fielleux dans les colonnes de leurs journaux respectifs. Je qualifierais ce film de comédie déjantée avec quelques rebondissements inattendus. Pas désagréable. Lire les billets de Tinalakiller (pas convaincue du tout) et Ffred qui a été séduit.

 Je passe à Hector de Jake Gavin, un "petit" film anglo/écossais qui est sorti le 30/12/15 dans un nombre restreint de salle. Hector (Peter Mullan) est un SDF qui va d'une station-services à l'autre sur la route qui va de Glasgow à Londres. Il en profite pour s'y abriter et dormir, se restaurer, laver ses chaussettes. Hector ne se plaint pas. On apprend pourquoi il est SDF. C'est pratiquement un choix de sa part. On apprend aussi qu'il a un frère et une soeur qui le croient mort. Malgré le sujet et l'acteur principal, j'avoue que je m'attendais à autre chose: une histoire plus émouvante. Il ne se passe pas grand-chose sauf toute la séquence dans un refuge à Londres au moment de Noël où Hector se rend tous les ans. Pour l'anecdote, j'ai vu ce film à Limoges où je passe régulièrement des week-end et j'étais toute seule dans la salle à la séance de 22H15. Dommage. Lire le billet de Miriam.

Je termine avec Saint-Amour de Benoît Delépine et Gustave Kervern. Le film m'a globalement déçue. J'attendais certainement trop de la confrontation entre Benoît Poelvoorde et Gérard Depardieu qui jouent un fils et son père. Moi qui apprécie bien Poelvoorde en général, je l'ai trouvé pathétique dans son rôle d'homme qui boit et parle beaucoup. Le film début au Salon de l'Agriculture (décidément, c'est l'époque), Bruno (Benoît Poelvoorde) fait la tournée de la "route des vins" en allant d'un stand à l'autre. Il est accompagné par un ami. Il "descend" un verre après l'autre. Pendant ce temps, son père Jean (Gérard Depardieu), un agriculteur venu avec ses vaches et un taureau de concours appelé Nabuchodonosor, voudrait que son fils prenne la relève. Pour le convaincre, il décide de partir avec lui sur la "vraie" route des vins en prenant un taxi conduit par Mike (Vincent Lacoste). J'ai trouvé que le film n'était pas très drôle sauf la séquence hilarante avec Michel Houellebecq que je vous laisse découvrir. Il y a de jolies séquences avec Andréa Ferréol, Chiara Mastroianni, Izia Higelin et Céline Sallette. Celle-ci, en mal d'enfant avant qu'il ne soit trop tard, est en quête de géniteurs.

26 février 2016

La vache - Mohamed Hamidi / Nahid - Ida Panahandeh

J'ai attendu la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture à Paris pour chroniquer le film La vache de Mohamed Hamidi sorti le 17 février 2016. En quelques mots: c'est un road-movie sympathique, avec de bons sentiments. Fatah, paysan d'un bled en Algérie, rêve d'emmener sa vache Jacqueline (une Tarentaise) au Salon de l'Agriculture à Paris. A un moment donné dans le film, il y a une référence au film La vache et le prisonnier (1959) d'Henri Verneuil avec Fernandel, prisonnier de guerre qui traversait l'Allemagne à pied en 1942 en compagnie de la vache Marguerite. Dans le film d'Hamadi, Fatah après plusieurs tentatives infructueuses, est enfin accepté pour venir "exposer" au Salon. Comme le voyage n'est pas pris en charge, tout le village se cotise, et Fatah et Jacqueline débarquent à Marseille et commencent un long périple à pied jusqu'à Paris. Ils feront des rencontres, se lieront d'amitié. Je ne veux pas tout raconter. On sourit souvent et on retient la réplique qui deviendra peut-être culte: "C'est la poire". Il faut passer sur pas mal d'invraisemblances. J'ai trouvé que ce film était plus une suite de saynètes qu'autre chose, mais bon, je vais être indulgente. A l'issue de la projection (j'ai vu le film en avant-première), il y avait une séance de questions-réponses avec le réalisateur et l'acteur principal, Fatsah Bouyamed, que je ne connaissais pas. Il a beaucoup travaillé avec Jamel Debbouze (coproducteur du film et qui joue un petit rôle). De la conversation qui a duré une demi-heure, j'ai surtout retenu qu'il y a eu trois "Jacqueline" pendant le tournage: une pour la partie qui s'est tournée au Maroc (et non en Algérie), une "doublure" au cas où, et une troisième qui a tourné les trois-quart du film qui se déroule en France. A vous de juger.

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Ceci n'ayant rien à voir avec cela, je voulais évoquer Nahid, un film réalisé par une Iranienne, Ida Panahandeh, et qui est sorti le 24 février 2016. Je pense que la sortie du film est liée au fait qu'il a reçu un prix dans une section parallèle au Festival international du film de Cannes en 2015. Globalement, le film m'a déçue pour une raison: le personnage principal de Nahid m'a profondément crispée et je l'ai trouvée assez antipathique. Je ne suis pas arrivée à éprouver de l'empathie pour elle et ses nombreux problèmes. De nos jours, en Iran, Nahid, divorcée depuis 2 ans, a pu obtenir la garde d'Amir, son fils adolescent, parce qu'elle a renoncé à une pension alimentaire et qu'elle a interdiction de se remarier. Néanmoins, quand le film commence, on comprend qu'elle aime un autre homme qui fait tout pour l'aider. On voit Nahid harcelée par son ex-mari qui l'aime encore, par son ex-belle famille, par sa propre famille, par son fils qui vit mal la situation, etc. A force, j'en ai eu un peu assez de ces situations cahotiques que Nahid n'arrive pas à gérer. Je ne parle même pas de la météo: pendant le film, il pleut beaucoup, le ciel est gris et la mer Caspienne bien agitée. Film pas indispensable selon moi, à vous de voir.

17 février 2016

Les innocentes - Anne Fontaine

Les innocentes du film d'Anne Fontaine (tiré d'une histoire vraie) sont des religieuses d'un couvent perdu dans une forêt en Pologne en 1945. Quand le film débute, nous faisons la connaissance de Mathilde Beaulieu qui officie au sein de la Croix Rouge quelque part en Pologne. Elle assiste Samuel, un médecin français d'origine juive qui a perdu sa famille pendant la guerre. Mathilde se rend dans un couvent voisin suite à un appel à l'aide d'une des religieuses. Elle découvre médusée que plusieurs d'entre elles sont enceintes à un stade avancé. Quelques mois auparavant, le couvent a été visité trois fois par des "troufions soviétiques" comme les appelle Samuel. Et ils ont violé ces religieuses qui sont restées désemparées. Certaines semblent avoir perdu une partie de leur foi. Elles veulent surtout que rien ne soit révélé car le couvent serait fermé et que deviendraient-elles? Toute l'image du film tire vers le noir et blanc comme la tenue des religieuses. L'histoire se passe l'hiver avec un paysage enneigé. J'ai aimé ce film où la violence et la douceur se côtoient. Les actrices polonaises sont formidables. Un film à voir. Lire les billets d'Alain, Colette et ffred.

13 février 2016

Chocolat - Roschdy Zem

Je vous conseille Chocolat, vu hier soir, le 12 février 2016. Roland du blog Cinerock07 en dit beaucoup de bien et il a raison. L'acteur-réalisateur Roschdy Zem a choisi de raconter la vie de Raphaël Padilla (surnommé Chocolat) qui a formé un duo de clowns avec George Footit à l'orée du XXème siècle. Pour incarner Chocolat, le choix d'Omar Sy se révèle judicieux. Si vous aviez un doute sur son talent d'acteur, allez le voir dans ce film où il est très convaincant en clown auguste noir souffre-douleur recevant des baffes de Footit, le clown blanc interprété par James Thierrée (excellent). Le film dure deux heures et se suit agréablement. On voit les débuts du couple de clowns qui se rencontrent dans un cirque de province assez miteux. George Footit voit le potentiel de s'associer à Chocolat qui était un bon acrobate. Remarqués par un directeur de cirque de Paris, Footit et Chocolat arrivent dans la capitale et triomphent à chaque représentation. L'expression "être chocolat" signifiant "être berné", a été popularisée par les dialogues de leur numéro. En plus de leurs cachets, ils gagnent pas mal d'argent en posant pour des publicités de l'époque. Malheureusement, Chocolat perd de grosses sommes au jeu et il se met à prendre du laudanum. Le film s'attache à montrer que la France de cette époque traitait mal les gens de couleur. Un long-métrage bien fait et soigné. Il faut noter le soin certain dans la reconstitution d'époque. Ayant terminé sa vie dans la misère, Chocolat est mort de tuberculose en 1917. Il fut enterré dans le carré des indigents dans un cimetière de Bordeaux.

23 janvier 2016

Mon maître d'école - Emilie Thérond

Ce documentaire sorti le 13 janvier 2016 qui a reçu "le label des spectateurs UGC" permet à la réalisatrice Emilie Thérond de filmer son ancien maître d'école, Jean-Michel Burel (né au début des années 50) lors de sa dernière année d'enseignement dans le petit village du Gard, Saint-Just-et-Vacquières. Après quarante ans de bons et loyaux services, l'heure de la retraite a sonné. J.-M. Burel a commencé sa carrière en 1972 dans ce village et il n'en a jamais bougé. Il est aussi le maire de la commune. Pour cette dernière année, il enseigne dans la même classe à des élèves de CE2, CM1 et CM2 soit environ une vingtaine d'élèves. L'école se trouve dans le même bâtiment que la mairie. Mon maître d'école se divise en quatre parties selon les quatre saisons: automne, hiver, printemps et été. Cet instituteur, au-delà de l'algèbre, de l'histoire et des dictées, a enseigné la vie, la tolérance, l'attention aux autres. On le voit interfèrer dans les conflits entre élèves. On sent qu'il aime ses élèves tout en sachant garder la juste distance entre lui et eux. La cinéaste filme principalement dans la classe pendant les cours, ou alors quand l'instituteur emmène ses élèves en promenade, et même lors du voyage découverte à Paris. Il faut noter la présence dans la classe d'un jeune homme de 26 ans atteint d'un handicap mental que l'instituteur connait depuis longtemps et qu'il a mis un point d'honneur à le laisser assister aux cours. Quand l'année scolaire se termine, on voit que J.-M. Burel a la gorge serrée, il en a les larmes aux yeux. Une page se tourne. Une jeune femme prendra sa place à la prochaine rentrée. Un film que je conseille pour le sujet malgré les maladresses dans la réalisation (les plans où l'instituteur fixe la caméra quand il parle).

14 janvier 2016

Arrête ton cinéma! - Diane Kurys

Parmi les sorties de cette 2ème semaine de l'année 2016, je vous recommande Arrête ton cinéma! le nouveau film de Diane Kurys, une adaptation du livre de Sylvie Testud paru en 2014, C'est le métier qui rentre, qui nous a été offert avant la projection. En effet, j'ai vu le film en avant-première et la séance était suivie par une rencontre conviviale avec l'actrice principale et et la réalisatrice. Arrête ton cinéma! est un film vif et enlevé et surtout très amusant. Le duo des soeurs productrices de films improbables formé par Zabou Breitman et Josiane Balasko est inénarrable. Sybille (Sylvie Testud), une actrice talentueuse, est en train d'écrire un scénario qui lui tient à coeur (une histoire sur sa famille) entre deux tournages. Elle souhaite d'ailleurs réaliser le film. Les soeurs Ceauscescou (tout un programme), Ingrid (Zabou Breitman) et Brigitte (Josiane Balasko), ont vent de ce projet, et elles décident de produire le film. Les deux productrices complètement "azimutées" se mêlent de tout et font réécrire sans arrêt le scénario. Je vous laisse découvrir comment la pauvre Sybille obéit au doigt et à l'oeil aux productrices qui se mêlent de tout et ont des avis contraires sur le scénario qui ne ressemble plus à grand-chose à la fin. J'ai apprécié le ton léger et déjanté de l'ensemble. Mention spéciale au pauvre Alphonse, le factotum et le souffre-douleur des deux productrices. On se demande comment il fait pour rester à leur service. A l'issue de la projection, les questions et réponses sont restées d'ordre général. Sylvie Testud a bien dit que cette histoire était autobiographique. Sinon, j'ai commencé son livre. Je ne manquerai pas d'en faire un billet plus tard. J'ai passé une excellente soirée. Lire le billet d'Alex-6.

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31 décembre 2015

Le grand jeu - Nicolas Pariser / Le grand partage - Alexandra Leclère

Mes lecteurs m'excuseront j'espère, mais durant les deux dernières semaines de cette année, je n'aurai pratiquement pas été au cinéma. D'ici ma reprise de travail le 7 janvier prochain, je compte aller voir Au delà les montagnes de Jia Zhan-Ke (un chef d'oeuvre pour ffred et Chris) et The big short (le Casse du siècle) pour le sujet.

Pour ce dernier billet de l'année, j'en viens maintenant à deux films vus le jour de leur sortie, respectivement le 16 décembre pour Le grand jeu et le 23 décembre 2015 pour Le grand partage.

Je suis allée voir Le grand jeu, le premier vrai long-métrage de Nicolas Pariser, car je suis assez fan d'André Dussollier. Le début m'a plu. Pierre Blum (Melvil Poupaud) est un écrivain raté qui croise la route d'un certain Joseph Paskin (André Dussolier) lors d'une soirée. Joseph Paskin se révèle être un manipulateur et un homme de l'ombre au plus près des cercles du pouvoir. En lui promettant une somme confortable, Peskin demande à Pierre, sympathisant de gauche, d'écrire un appel à l'insurrection pour mettre à mal le pouvoir en place et accuser justement des groupuscules d'extrême-gauche. Il faut entendre André Dussollier dire son texte. On dirait un félin face à une proie. C'est délectable. En revanche, par la suite, j'ai regretté que Dussollier ne soit pas plus présent à l'écran, car je me suis passablement ennuyée. J'ai même piqué du nez quelques minutes lors des échanges entre Pierre Blum et Laura Haydon (Clémence Poésy). Je n'ai pas bien compris le rôle que cette dernière jouait. Toujours est-il qu'il s'agt d'un film prometteur, mais le réalisateur peut mieux faire.

Je passe maintenant au Grand partage d'Alexandra Leclère: pas un chef d'oeuvre, mais ça part d'une idée sympathique. Pendant un hiver de grand froid à Paris (époque révolue ou pure science-fiction?), un décret gouvernemental passe, ordonnant à la population bien logée avec de grands appartements d'accueillir des mal logés. Branle-bas de combat dans un immeuble cossu d'un beau quartier. Les habitants qui rassemblent toutes les opinions politiques dévoilent leur nature pas toujours généreuse. Le film permet à des acteurs comme Karine Viard, Valérie Bonneton, Josiane Balasko (la gardienne de l'immeuble) ou Didier Bourdon de déployer leur talent comique. Ca ne casse pas trois pattes à un canard mais c'est sympa.

 J'en profite pour vous souhaiter un très bon réveillon de fin d'année.

14 décembre 2015

C'est quoi ce travail? - Luc Joulé et Sébastien Jousse

[Ceci n'est pas un billet de dasola, mais de ta d loi du cine, "squatter" sur son blog]

Un vacarme de machine, et ces machines en action en gros plan. Où sommes-nous, que se passe-t-il? Et puis la caméra élargit le champ, nous voyons un micro au bout d'une perche, et Nicolas Frize les écouteurs aux oreilles. Ce film, C'est quoi ce travail?, est l'aboutissement d'une "performance" artistique, la captation des "bruits" (les sons, mais aussi les mots) d'une usine automobile (l'usine PSA Peugeot Citroën à Saint-Ouen [93]), où le compositeur s'est immergé de 2012 à 2014 pour en tirer une oeuvre musicale. Le film montre donc son travail créatif. Mais pas seulement. Le reportage sur l'artiste créant son oeuvre "en résidence" ouvre aussi la parole des ouvriers (et ouvrières) à leur poste de travail, au "contremaître", au mécanicien des robots ("outilleur")... Chacun a son histoire (plus ou moins d'années en poste), et sa dignité concernant son travail (même s'il est alimentaire - il faut bien gagner de quoi faire manger les enfants!). On voit que, dans cet univers mécanique, il y a la place accrue du robot, mais toujours le facteur humain (vérifier que le robot ne "déraille" pas, avoir des réparateurs qui "tournent" et vérifient en permanence...). Certains sont fiers d'apporter leur touche personnelle (rangement minutieux des pièces usinées en sortie de chaîne, pour l'un; choix des modalités d'exécution et de l'ordre des opérations pour le tourneur-fraiseur qui doit réaliser une pièce n'existant encore que sur le papier; ou même l'apport de plantes en pot qui font apparaître un peu de verdure dans cet univers métallique...). Ils sont interviewés et se livrent avec pudeur; mais ils deviennent aussi témoins et "exécutants" de la musique de leur usine (habituellement, leurs oreilles sont protégées - d'où un peu d'émerveillement quand Nicolas Frize leur fait "entendre", avec son matériel, ce que chante leur poste). J'ai notamment relevé parmi les dizaines d'interviews le "rôle" du contremaître exprimant à peu près quelque chose comme: "je vais pas dire que je les aime. Mais je veille à eux, c'est mon équipe et c'est mon boulot. Je dois leur faire passer les messages de la direction même si je ne suis pas d'accord. En contrepartie, je fais remonter leurs remarques: ce sont eux qui sont "sur le terrain" et qui peuvent savoir". Ce que c'est que ce travail? On comprend qu'il ait fallu des mois pour mettre en harmonie la cacophonie, on voit le compositeur accorder des chutes de métal brut pour en faire une sorte de xylophone. Les scènes de répétition (mise en place du rythme de la récitation poétique) pour la représentation finale m'ont rappelé Léonard Bernstein* que j'avais vu à la télé dirigeant une répétition de West Side Story en studio. Comme des silences dans la musique, interviennent vers la fin les temps de pause, avant une sorte de marée humaine, d'invasion (appropriation?) des lieux par les familles endimanchées, pour la représentation finale, suivie (symboliquement) de la sortie de l'usine.

Ca ne peut guère se raconter, il faut le voir et l'entendre. Sorti le 14 octobre à Paris, C'est quoi ce travail? passe encore cette semaine, dans une unique salle à Paris, à une seule séance hebdomadaire, ce lundi 14/12/2015 après-midi. J'espère que ce beau film ne tardera pas à connaître d'autres modes de diffusion.

C'EST QUOI CE TRAVAIL ? - Bande annonce from Shellac Sud on Vimeo.

* Oups, j'avais écorché son nom... Merci Miriam!

25 novembre 2015

Nous trois ou rien - Kheiron

Nous trois ou rien est un film qui donne la pêche et met de bonne humeur, même s'il y a des passages assez durs. Quand Kheiron parle de la torture dans les prisons du Shah (d'Iran), il le fait avec un certain humour et ne s'appesantit pas. Je ne connaissais pas du tout Kheiron qui est un humoriste. Et je déclare, comme d'autres avant moi, que son premier film est une réussite. Il y parle de sa famille, surtout de ses parents, qui s'enfuirent d'Iran après l'arrivée de Khomeiny en 1979. Sous le règne du Shah d'Iran, Hibat, le père de Kheiron (interprété par Kheiron lui-même), eut une enfance heureuse entouré de ses parents et de ses 11 frères et soeurs. Elève assez brilllant, il a réussi à devenir avocat. Malheureusement, il ne put jamais exercer son métier, car il fut arrêté avec d'autres de ses camarades après avoir participé à des manifestations contre la dictature de Reza Pahlavi. Il fut emprisonné pendant sept ans, subissant le cachot, les privations et les coups. Pendant son incarcération, son acte de résistance fut de refuser de manger un gâteau apporté par le Shah pour une fête. Beaucoup de journaux en ont parlé. A sa sortie de prison, il a le coup de foudre pour Fereshteh, une jeune femme déterminée au caractère bien trempé. Un petit garçon nait de cette union. Peu de temps après que l'Ayatollah Khomeini ait pris le pouvoir, tous les trois quittent l'Iran à pied, en passant par les montagnes, pour arriver en Turquie avant de rejoindre la France. Là, Hibat et Feresteh s'installent dans le "93" à Pierrefitte, où ils vont oeuvrer dans la vie associative et faire que les gens de la commune dialoguent entre eux. Dans cette période troublée, cette comédie fait du bien.

Lire le billet de ffred qui est enthousiaste. Eva a aussi beaucoup aimé (même si elle n'a pas écrit de billet à ce sujet).

19 novembre 2015

Avril et le monde truqué - Christian Desmares, Franck Ekinci / L'hermine - Christian Vincent

Si vous appréciez l'univers visuel de Jacques Tardi, allez voir Avril et le monde truqué, dans la lignée d'Adèle Blanc-Sec. L'histoire se passe en France en 1941 sous Napoléon V. Des savants disparaissent depuis un certains temps. Parmi eux, il y les parents d'Avril, qui les croit morts. Les "méchants" de 'l'histoire sont de gros lézards, des varans. J'ai aimé ce film à l'animation réussie, où l'on voit Paris avec deux tours Eiffels. Il y a des dirigeables, des sous-marins et des fusées. Paris baigne dans la grisaille et la fumée. Il y a plein de rebondissements. C'est un film idéal et réussi pour petits et grands avec une vraie histoire pas niaise du tout.

Je suis aussi allée voir L'Hermine de Christian Vincent en avant-première, dimanche 15 novembre 2015: la salle était pleine. Pour son interprétation dans ce film, Fabrice Luchini a reçu le prix d'interprétation masculine à la dernière Mostra de Venise en septembre. Il faut dire qu'il fait merveille en président de tribunal d'assises à Saint-Omer, une ville du nord de la France. La vie personnelle de ce magistrat, Michel Racine, est pour le moment chamboulée: il vit à l'hôtel après avoir été chassé du domicile conjugal. On ne nous en dira pas plus. Michel Racine est surnommé le "Président à deux chiffres": les condamnés en prennent pour 10 ans minimum. La plus grande partie du film se passe dans une salle d'audience du tribunal. Michel Racine, très grippé, préside un procès en infanticide. Au moment du tirage au sort des jurés, il tire le nom d'une femme dont il était tombé amoureux quelques années auparavant. On peut le comprendre car l'actrice qui joue le personnage de cette jurée, Ditte Lorensen Coteret, est Sidse Babett Knudsen, connue en France pour son rôle de Premier ministre dans Borgen. Le film alterne les scènes du procès, assez réalistes semble-t-il, avec celles des considérations des jurés issus de milieux sociaux différents, et avec les tête-à-tête hors audience de Michel Racine et Diete. Le film se laisse voir agréablement et Luchini, tout en retenue comme dans ses derniers films (il n'écrase pas ses partenaires), est très bien.

10 novembre 2015

Films vus et non commentés en septembre et octobre 2015

Notre petite soeur de Hirokazu Kore-Eda se concentre sur quelques semaines de la vie de trois soeurs âgée de 19 à 29 ans. Elles habitent ensemble dans une grande maison au Japon. Cela fait longtemps que leur mère, qui vit à Sapporo (une petite ville au bord de la mer), les a laissées se débrouiller seules. Comme elles travaillent toutes les trois, elles sont financièrement autonomes. Quand le film commence, les trois soeurs assistent aux funérailles de leur père, qui avait quitté sa femme et ses filles quinze ans auparavant et ne les avait plus jamais revues depuis. C'est lors de cette cérémonie que les trois soeurs font la connaissance de leur jeune demi-soeur de 15 ans, Suzu. Elles l'invitent à vivre désormais avec elles. J'avoue m'être un peu ennuyée pendant la projection de ce film qui dure 2H06. Il ne se passe pas grand-chose même s'il n'est pas contemplatif. Il n'y a pas de fulgurance, sauf à un moment où les quatre soeurs poussent un cri à l'unisson. L'histoire se déroule calmement, même quand la maman des trois soeurs fait une apparition. Peut-être ai-je été aussi perturbée par ma voisine de siège qui s'est endormie au bout de dix minutes de projection... Je m'attendais à autre chose du réalisateur de Nobody knows. Lire le billet de Yuko et celui très complet d'Alain.

Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore raconte une histoire surprenante, à la limite du fantastique. De nos jours, en Afghanistan, dans un poste de contrôle, un chien, puis trois soldats français disparaissent. Ils se sont comme évaporés. Le reste du groupe a des réactions de peur ou d'interrogation sur ce qu'ils sont devenus. Du côté des Afghans, certains d'entre eux, habitant le village voisin, ont aussi disparu sans laisser de trace. Une sorte d'union se fait entre les deux camps pour savoir ce qu'il s'est passé. J'avoue que mon esprit cartésien a été frustré par la fin. Je n'ai pas entièrement adhéré à cette histoire. Lire le billet très enthousiaste de Chris.

Régression d'Alejandro Amenabar se passe dans le Minnesota aux Etats-Unis en 1990. L'histoire est basée sur des faits réels. Une vague de satanisme sévit dans la région. Angela Gray (Emma Watson) accuse son père, John, d'avoir abusé d'elle lors de messes noires. John, alcoolique, avoue les faits mais ne se souvient de rien. L'inspecteur Bruce Kenner (Ethan Hawke), aidé d'un psychologue, mène une enquête difficile, qui lui donne des hallucinations au sens propre du terme. Si vous avez aimé Les autres du même réalisateur, n'allez pas voir ce film, qui manque souvent de subtilité dans les effets spéciaux et dont l'intrigue est emberlificotée. On se dit à la fin "tout ça pour ça", c'est-à-dire pas grand-chose. Lire le billet de Tinakiller.

Le labyrinthe: la terre brûlée de Wes Ball est la suite du Labyrinthe que j'avais aimé. Dans Le Labyrinthe: La Terre brûlée, Thomas et quelques autres s'échappent d'un lieu sinistre où sont menées des expériences médicales. Ce lieu appartient à la puissante organisation appelé Wicked. Wicked est dirigée par une scientifique Ava Paige, une femme froide, pas sympathique, qui n'a aucun état d'âme. Thomas et les autres se retrouvent dans un paysage désolé, desséché par le soleil. Ils vont devoir faire face à des êtres humains qui ont muté à cause d'un virus très contagieux. Des hommes de main de Wicked poursuivent les jeunes fugitifs. Le film n'est qu'une longue course poursuite assez haletante mais un peu monotone à la fin. J'attends néanmoins la suite (Le remède mortel dont la sortie est prévue en 2017). En effet, ce second volet se termine sur un suspense insoutenable, si je puis dire. Lire le billet de Rock07 (Roland).

Prémonitions d'Alfonson Poyart est un film produit et interprété par Anthony Hopkins. Son rôle y est celui d'un médium qui est engagé par le FBI pour trouver un "serial killer". Sans dévoiler le noeud de l'intrigue, je dirai que le point commun des victimes du tueur était qu'elles étaient tous des morts en sursis. Je suis allée voir ce film car j'avais vu que Colin Farrell (un acteur que j'apprécie) était au générique. J'ai été déçue de constater qu'il apparaît tard et très peu à l'écran. Un film regardable mais pas indispensable. Lire le billet de 100drine.

29 octobre 2015

Belles familles - Jean-Paul Rappeneau / Un héros ordinaire "Elser" - Olivier Hirschbiegel

Belles familles de Jean Paul Rappeneau m'a plu pour son rythme trépidant (qui m'a fait penser au film Le Sauvage de 1975 du même réalisateur). On n'a pas le temps de réfléchir sur le scénario qui comporte des invraisemblances (mais ce n'est pas grave). La mécanique est bien huilée. Jérôme Varenne (Mathieu Amalric) est de passage en France avec sa fiancée chinoise car il vit à Shanghaï. Il apprend que le beau manoir de sa famille est presque vendu et cherche à en savoir davantage. Pour ce faire, il renoue avec son frère Jean-Michel et sa mère Florence (Nicole Garcia). Il va aussi faire la connaissance de Florence (Karine Viard) et de la fille de cette dernière, Louise (Marine Vacth), qui ont représenté la deuxième famille (la vie cachée) de son père décédé avec qui il ne s'entendait pas. La vente de la maison est au coeur d'une opération immobilière pas très nette qui se déroule dans une petite ville de province dont le maire est secrètement amoureux de Florence. André Dussolier, dans le genre obséquieux, est parfait dans son rôle. Je n'ai pas boudé mon plaisir.

Elser d'Oliver Hirschbiegel raconte avec de nombreux flash-back ce qui a amené Georg Elser, un Allemand souabe jurassien, à attenter à la vie de Hitler en fabriquant et armant tout seul une bombe artisanale. Cette bombe a explosé treize minutes trop tard un soir de novembre 1939 dans un grand lieu de réunion à Munich. Quand eut lieu l'explosion (qui provoqua la mort de huit personnes), Hitler venait de quitter la salle après un discours. Georg Esler, ébéniste de métier, était un homme banal proche du parti communiste. Il ne supportait pas les exactions contre la population allemande perpétrées par les nazis depuis qu'ils étaient arrivés au pouvoir. On assiste à quelques scènes de tortures un peu pénibles, qui alternent avec des souvenirs du passé quand Georg rencontre Elsa à un bal en 1934 et le début de leur histoire d'amour alors qu'Elsa est déjà mariée. Georg Elser ne fut pas exécuté tout de suite car les nazis voulaient pouvoir l'interroger encore et encore, car ils ne voulaient pas croire qu'il avait agit seul. Jusqu'en 1945, il fut détenu à Dachau avant de mourir d'une balle dans la nuque tirée le 9 avril 1945, un mois avant la capitulation de l'Allemagne. Le film est un peu didactique, mais il a le mérite de faire connaître un homme qui est resté longtemps méconnu. Ce n'est que dans les années 1990 que l'on l'a reconnu comme résistant contre le nazisme.

12 octobre 2015

Fatima - Philippe Faucon

Fatima de Philippe Faucon m'a intéressée et touchée, et je vous le conseille rien que pour Soria Zeroual, une actrice non professionnelle très convaincante. Son personnage, Fatima, 44 ans, est une femme courageuse qui, à Lyon, ne vit que pour ses deux filles, Souad, 15 ans et Nesrine, 18 ans. Fatima ne parle pas bien le français. Elle ne le lit pas non plus malgré ses nombreuses années passées en France. Pour subvenir à ses besoins et à celles de ses filles, elle fait des heures de ménage parfois non déclarés. Souad, la plus jeune, en révolte, méprise sa mère de n'être qu'une femme de ménage. Nesrine, qui prépare des études de médecine, est plus charitable envers sa mère. Fatima tombe un jour dans l'escalier. Elle profite de son arrêt maladie pour écrire en arabe des choses qu'elle ne peut exprimer en français. J'ai aimé ce film de 1H20 car il n'y a rien de misérabiliste dans le propos. Il n'est fait allusion à aucune religion, quelle qu'elle soit. Fatima ne se plaint pas même si elle voudrait être plus proche de ses filles en apprenant le français. C'est un lourd handicap pour elle que de le méconnaître. Elle sent qu'elle ne vit pas dans le même monde que ses filles. J'ai beaucoup aimé la dernière séquence où Fatima revient au centre d'examen et arrive à déchiffrer le nom de sa fille qui a été reçue à l'examen. 

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2 octobre 2015

Boomerang - François Favrat / Maryland - Alice Winocour

Boomerang, du réalisateur Michel Favrat, est l'adaptation d'un roman homonyme (que je n'ai pas lu) de Tatiana de Rosnay, paru en 2009. Antoine Rey, 40 ans, père divorcé et chef de chantier, emmène sa soeur Agathe sur l'île de Noirmoutier où ils ont passé une partie de leur jeunesse. C'est sur cette île que leur mère est morte noyée trente ans auparavant. Au cours d'une conversation avec l'ancienne domestique de la famille, Antoine apprend que le corps de leur maman a été retrouvé à un endroit différent de ce qui avait été dit. Antoine, menant son enquête personnelle, découvre les secrets enfouis de sa famille. Son père et sa grand-mère (Bulle Ogier) ont essayé de gommer ce passé douloureux. Le spectateur apprend en même temps qu'Antoine la tragique vérité. Laurent Lafitte ainsi que tous les autres acteurs sont très bien dans leur rôle. Film à voir, qui est aussi conseillé par Alain.

Je passe à Maryland d'Alice Winocour. Ce long-métrage avait été sélectionné dans la section "Un certain Regard" au dernier festival de Cannes en 2015. C'est un film étrange où le scénario a peu d'importance. En revanche, une grande partie du film se concentre sur les sons (alarme de maison, sonnerie de téléphone, etc.), les bruits (de la pluie qui tombe, de pas, etc.), la musique (pas très mélodieuse). Et puis il y a Matthias Schoenaerts, dont le corps est magnifié par la caméra. C'est un film physique avec des moments de grande violence. Vincent (M. Schoenaerts) vient de revenir d'Afghanistan après avoir subi un stress post-traumatique. Il a des acouphènes qui le perturbent beaucoup. Il a du mal à rester dans un endroit clos, il a besoin d'air. Il accepte néanmoins un emploi de garde du corps dans une belle demeure (Maryland) où résident Jessie, l'épouse d'un homme d'affaires libanais (intermédiaire dans la vente d'armes) et Ali, son petit garçon. Vincent observe Jessie. Il semble fasciné par elle. En même temps, il perçoit assez vite qu'une menace pèse sur elle et son enfant. Le film peut rebuter à cause de certaines scènes sanglantes, mais, je le répète, il y a Matthias Schoenarts qui est vraiment bien. A vous de voir.

23 septembre 2015

Marguerite - Xavier Giannoli

Voici une histoire pas banale. Le réalisateur qui est aussi scénariste s'est inspiré de faits réels. En septembre 1920, un concert privé est organisé dans une belle demeure bourgeoise de la grande banlieue parisienne. Marguerite Dumont, maîtresse des lieux, se prépare à chanter. Elle est la vedette de la soirée.  C'est une femme riche qui dit de façon très naturelle quelque chose comme "L'argent n'a pas d'importance mais l'important c'est d'en avoir". Elle est mariée à Georges Dumont qui a un titre nobiliaire. Georges est attendu avec impatience pour le concert, alors que lui retarde ce moment le plus possible. On peut le comprendre, car dès que Marguerite commence à chanter, le public du concert et par la même occasion les spectateurs dans la salle de cinéma sont épouvantés par ce qu'ils entendent. Marguerite chante plus faux qu'une casserole. C'est épouvantable. Je vous laisse découvrir comment elle massacre l'air de la Reine de la nuit de La Flûte enchantée de Mozart. On a du mal à s'en remettre. A la fin de cette épreuve, Marguerite est néanmoins applaudie car personne n'a le courage de lui dire la vérité: Marguerite ne s'entend pas chanter. Beaucoup de gens plus ou moins bien intentionnés gravitent autour d'elle et profitent de ses largesses. Georges en fait partie même s'il éprouve des remords. Je ne vous en dis pas plus sur cette histoire tragi-comique. Le personnage de Marguerite n'est pas ridicule, on éprouve de la compassion. Catherine Frot est très convaincante dans son rôle. Les personnages secondaires ne sont pas uniquement des faire-valoir, en particulier Madelbos, le majordorme, homme à tout faire, photographe et premier admirateur de Marguerite. Un film que j'ai aimé et que je conseille.

31 août 2015

Dheepan - Jacques Audiard

Etant une grande admiratrice du cinéma de Jacques Audiard depuis son premier film Regarde les hommes tomber, je me suis réjouie de la Palme d'or reçue par le réalisateur pour son dernier film, Dheepan. Sorti le 26 août 2015, Dheepan est sous-titré en français à 95% puisque les personnages principaux dialoguent en langue tamoule. Le film m'a plu même si les vingt dernières minutes assez violentes peuvent provoquer une polémique. L'hstoire débute au Sri Lanka où Dheepan, Yalini (26 ans) et la jeune Illayaal (9 ans) se font passer pour une famille et prennent l'avion à destination de la France. Ils quittent leur pays. Dheepan est un Tigre tamoul qui fuit après la défaite de l'organisation séparatiste face au gouvernement du Sri-Lanka.

Cette fausse "famille", après avoir été hébergée dans divers foyers, accepte de devenir les gardiens d'une barre d'habitations dans la banlieue parisienne. On voit tout de suite que des gangs se servent des halls des bâtiments pour se réunir et se livrer à divers trafics. Dheepan et Yalini, en attendant leurs papiers en règle, font tout pour s'acclimater à leur nouvelle vie, malgré tout ce qui se passe autour d'eux. Illayaal intègre une école pour apprendre le français. Audiard filme toujours très bien en restant au plus près des personnages. La violence est là, mais dans la fusillade finale, beaucoup de morts sont hors-champ. C'est un film prenant sauf l'épilogue idyllique en Angleterre qui gâche un peu l'ensemble.

Lire le billet d'Alain.

28 août 2015

La belle saison - Catherine Corsini

Je dirais que La belle saison, c'est La vie d'Adèle en plus tonique et plus joyeux. Pour tout dire, j'ai nettement préféré ce fllm, La belle saison, peut-être parce qu'il est réalisé par une femme. Catherine Corsini filme avec plus de naturel les scènes de s***e qui ne durent jamais très longtemps. Cela ne tombe pas dans le voyeurisme. L'histoire se passe en 1971, au temps du MLF et de la pilule qui se démocratise. Delphine, une jeune agricultrice du Limousin (elle vit dans une ferme avec ses parents), se sent plus à l'aise avec les filles qu'avec les garçons. Et pourtant, ses parents voudraient bien la marier. Elle "monte" à Paris pour travailler temporairement chez Felix Potin (et oui, cette enseigne existait encore). Un jour, vers le Luxembourg, elle croise la route de Carole qui partage la vie de Manuel. Carole est professeur d'espagnol et militante pour la cause des femmes. Entre les deux jeunes femmes, c'est le coup de foudre réciproque. Elles vont vivre une belle histoire d'amour semée d'embûches. En particulier, la mère de Delphine considère cette liaison comme inacceptable. Je ne vous dévoilerai pas la fin qui m'a plu car elle laisse des ouvertures. Il faut saluer les interprétations dignes d'éloges de Cécile de France (qui joue Carole) mais surtout celle d'Izïa Higelin que je ne connaissais pas et qui a beaucoup de talent comme actrice. Un film que je vous conseille. Lire le billet d'Alain.

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