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Le blog de Dasola
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cinema francais
21 avril 2010

White material - Claire Denis

White material de Claire Denis se passe dans un pays d'Afrique indéfini où une guerre civile dont on ne sait rien a débuté (des gens sont massacrés). Marie Vial (Isabelle Huppert) y dirige une plantation de café familiale depuis quelques années. Cette activité fait vivre les habitants des environs. Le fils de Marie, Manuel (Nicolas Duvauchelle), âgé d'une vingtaine d'années, n'apparaît que tardivement dans l'histoire. Dès le début des troubles, l'ex-mari de Marie, Christophe Lambert (convaincant) veut qu'elle quitte cette plantation (au moment ou le café est prêt d'être récolté). Il a comme allié pour l'en persuader Henri Vial (Michel Subor), père de Marie et propriétaire de la plantation. Entretemps, Manuel, que l'on découvre enfin, devient "fou" suite à un traumatisme. J'ai vu ce film car j'apprécie l'oeuvre de Claire Denis (Beau travail, Trouble Every Day et dernièrement 35 Rhums). White material n'est pas un film facile d'accès. On est déstabilisé du fait que l'on ne comprend pas qui est qui et quelles sont les motivations des personnages, surtout celui du boxeur (officier rebelle et boxeur blessé à mort - on ne sait pas ce qui lui est arrivé -, joué par Isaac de Bankolé). Aucune clé ne nous est donnée. Je ne me suis pas ennuyée mais je n'ai pas été passionnée non plus, sauf par la dernière séquence qui est d'une violence inouïe: là, je me suis réveillée de ma torpeur. Rien que pour cette fin, White material est un film à voir. Claire Denis est co-scénariste du film avec Marie N'Daye. Isabelle Huppert joue (toujours très bien) une femme déterminée par un unique but: récolter son café coûte que coûte. C'est la seule qui veut rester. Elle ne comprend pas ce qui se passe (pas plus que les spectateurs, dirais-je). La musique est des Tindersticks, et une fois n'est pas coutume, ce n'est pas Agathe Godard qui est la chef opérateur comme pour les autres films de Claire Denis mais Yves Cape. 

17 avril 2010

Quelques films français vus depuis peu (1ère partie)

Voici un billet sur trois films français dont un m'a vraiment plu. Les trois histoires sont des scénarios directement écrits pour le cinéma par chacun des réalisateurs. Je ne connaissais aucun des trois (dont deux au moins viennent de la télé).

Je commence par Sans laisser de trace de Grégoire Vigneron, avec Benoît Magimel et François-Xavier Demaison. Que dire de ce film à part que l'idée de scénario n'est pas mal trouvée? Un homme, Etienne Chambon (Benoît Magimel), qui est en passe d'avoir une grosse promotion dans une entreprise, a un remord de conscience: 15 ans auparavant, il a volé une formule chimique miracle à un homme qui, depuis, vit dans le dénuement et l'aigreur. Il se rend chez cet homme, François Michelet (André Wilms), en compagnie d'un ami (Patrick Chambon) qui a repris récemment contact avec lui.
Le cauchemar commence pour Etienne quand Michelet meurt "accidentellement". Chambon, qui est responsable de l'acte fatal, fait du chantage à Etienne qui devient paranoïaque. Etienne, marié et gendre du directeur de l'entreprise où il travaille, avait tout pour être heureux. La fin en happy-end est assez invraisemblable. Ne connaissant pas le réalisateur, j'y suis allée pour Benoît Magimel qui l'on voit moins souvent sur nos écrans. Julie Gayet joue sa femme. Ils sont tous les deux très bien dans leur rôle. Malheureusement, comme son titre l'indique, le film ne laisse pas de traces.

Blanc comme neige de Christian Blanc, avec François Cluzet, Olivier Gourmet et Jonathan Zaccaï, m'a assez déplu pour diverses raisons. J'ai trouvé le scénario tiré par les cheveux; François Cluzet pas convaincant et très crispant; les "méchants" finlandais un peu monolithiques, et enfin la fin du film très ratée avec un tour de "passe-passe" assez improbable. Sur la Côte d'Azur, Maxime (François Cluzet), concessionnaire de voitures de luxe a un associé, Simon (Bouli Lanners) impliqué dans un trafic de voitures avec des Finlandais. Ces voitures ont des vices de forme qui rendent les Finlandais vindicatifs. Voulant récupérer leur argent, ils tuent Simon, et voici Maxime menacé. Ce dernier, aidé par ses deux frères, Grégoire (Olivier Gourmet) et Abel (Jonathan Zaccaï), essaie de s'en sortir sans l'aide de la police. Louise Bourgoin qui joue la femme de Cluzet n'a pas un rôle très intéressant. Les péripéties se succèdent et à la fin, il y a un faux dénouement en Finlande dans un beau paysage enneigé mais l'ensemble n'est vraiment pas convaincant et inutilement violent.

Je garde le meilleur pour la fin, car voici une comédie qui m'a bien distraite, L'arnacoeur de Pascal Chaumeil (et pourtant la BA ne m'avait pas "accrochée"). Le récit et les péripéties sont complétement invraisemblables et loufoques, mais voir Romain Duris et Vanessa Paradis danser sur une musique du film "Dirty Dancing" vaut le détour. Certaines situations se répètent mais ce n'est pas bien grave. Alex (Roman Duris) est un briseur de couples professionnel. Il considère qu'il existe trois catégories de femmes: celles qui sont heureuses; celles qui sont malheureuses mais qui l'assument; et celles enfin qui sont malheureuses mais qui ne s'en rendent pas compte. Heureusement que, dans ce dernier cas, des membres de leur famille veillent, car ce sont eux qui engagent Alex pour ouvrir les yeux de ces femmes. Alex est aidé dans cette tâche par sa soeur (Julie Ferrier) et son beau-frère "très beauf" (François Damiens), tous les deux bien sympathiques. Ils déploient des trésors d'imagination pour arriver à leurs fins mais en s'endettant beaucoup. C'est pourquoi, pour se renflouer, ils ne peuvent refuser l'offre d'un père qui, pour une raison obscure (tout au moins au début), ne veut pas que sa fille Juliette (Vanessa Paradis), oenologue, amoureuse et heureuse, se marie très prochainement. Ce film est un joli conte de fées. Il rencontre d'ailleurs de très bons échos sur les blogs et un très bon succès public. C'est mérité.

Un autre billet sur quatre autres films français suivra très prochainement.

29 mars 2010

Films vus et non commentés depuis le 27/01/10 (suite 2ème partie)

Comme je l'avais annoncé précédemment, voici un billet sur 4 films d'un coup. Il fut un temps où j'aurais publié un billet pour chacun, mais mon retard de rédaction s'accumule par rapport à mon rythme de vision (44 films depuis le 1er janvier!)...

Le film Lovely bones de Peter Jackson aurait pu être bien s'il n'y avait pas eu les séquences de l'entre-deux mondes, dont un endroit semblant être le purgatoire tendance "new age", qui frôlent le ridicule et alourdissent l'ensemble. En revanche, les séquences où le "serial killer" apparaît à l'écran (on devine assez vite que le voisin avec ses lunettes et ses moustaches est un être peu recommandable) font froid dans le dos. Je sais gré au réalisateur de nous avoir épargné la scène du meurtre proprement dit de Susie Salmon très bien jouée par une jeune actrice plein de fraîcheur. C'est elle, la narratrice du film, jusque par-delà la mort. Dès le début de l'histoire, Susie annonce de but en blanc qu'elle a été assassinée à l'âge de 13 ans. Son corps reste introuvable (il faut attendre la fin pour savoir où il est et pour que l'âme de Susie soit en paix). Après cela, que dire du film si ce n'est qu'il faut peut-être lire le roman (que j'espère meilleur)?

I love you Phillip Morris de Glenn Ficarra et John Requa est inspirée d'une histoire vraie. Le film vaut surtout pour la prestation de Jim Carrey qui porte l'histoire. Il joue le rôle d'un agent de police Steven Russell, marié et père de famille au Texas, qui se découvre homosexuel. Enfant abandonné à la naissance, il arrive à retrouver sa mère biologique qui le renie. Amoureux d'un autre homme, il laisse tomber sa famille et mène grande vie avec son amant. Ses extravagances financières l'amènent en prison où il tombe amoureux d'un certain Phillip Morris (Ewan McGregor un peu fade), et ce n'est que le premier tiers de ce film au scénario bien construit et sans temps mort. A la longue, c'est un peu fatiguant. Jim Carrey est présent de la première à la dernière image. Il est tellement bien qu'il en devient effrayant. Film iconoclaste: on sent que ce ne sont pas les Américains qui l'ont produit (le producteur exécutif est Luc Besson). C'est trop politiquement incorrect. A vous de voir.

La régate de Bernard Bellefroid (c'est son premier film de fiction) raconte l'histoire d'une relation violente d'amour-haine entre un père et son fils. Thierry (Thierry Hancisse), le père, aime son fils Alexandre mais cela ne l'empêche pas de le battre et même de le blesser gravement d'un coup de couteau à la cuisse. Il se venge de sa vie ratée. Les scènes de disputes sont à la limite de l'insoutenable. Bon rameur [pagayeur], Alexandre arrive malgré tout à s'entraîner pour participer à une régate de kayak. Son entraîneur (Sergi Lopez, très bien) ainsi que tous les camarades d'Alexandre ne comprennent pas les absences et l'attitude d'Alexandre qui fait comme si de rien n'était. Il ne dénonce pas son père car il l'aime. C'est un film dur mais prenant qui vaut pour l'interprétation des acteurs dont le jeune Joffrey Verbruggen.

Je termine par L'arbre et la forêt d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau, avec un Guy Marchand (Frédérick) émouvant et magnifique entouré de Françoise Fabian qui joue le rôle de sa femme (Marianne). Je n'avais pas revu François Negret sur grand écran depuis De bruit et de fureur de Jean-Claude Brisseau (1988). Il interprète un des deux fils de Frédérick et Marianne. Le film est bercé de nombreux extraits de la tétralogie de Richard Wagner. Le jour des obsèques de son fils ainé, Charles, Fréderick brille par son absence. Plus tard, au cours d'un dîner de famille, il explique assez vite pourquoi il a agit ainsi. La révélation sème la confusion parmi les présents dont le fils cadet, Guillaume. La réalisation prend son temps: la musique wagnérienne résonne dans cette belle demeure entourée d'arbres et de bois. Il ne se passe grand-chose. L'histoire est ténue mais on a une impression de repos et de sérénité. Le couple Frédérick/Marianne est uni par une immense tendresse qui touche et le film permet de rappeler une fois de plus un passé douloureux qu'il ne faut pas oublier. Catherine Mouchet dans le rôle de l'ex-belle-fille de Frédérick et Marianne est (toujours) impeccable.

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21 mars 2010

Films vus et non commentés depuis le 27/01/10 (suite 1ère partie)

J'ai donc repris ma rédaction de billets après quelques jours qui ont passé trop vite à mon goût. Pendant cette période "sans blog", je n'ai malgré tout pas eu le temps de faire tout ce que je voulais, mais je ne pouvais pas laisser tomber mes lecteurs trop longtemps.

Je poursuis mes billets avec plusieurs films chroniqués car j'ai beaucoup de retard. D'autres suivront.

Sherlock Holmes de Guy Ritchie est un film distrayant où le méchant n'est pas Moriarty (quoique) mais un certain Lord  Blackwell, qui se sert de stratagèmes, de poisons et de tours de passe-passe pour essayer de s'emparer du pouvoir en Angleterre et instaurer une dictature. Heureusement que Sherlock Holmes et son fidèle Watson veillent, jeunes et fringants. Holmes (Robert Downey Jr) n'est pas encore trop "acccro" aux drogues, en revanche, il sait bien se battre à mains nues (il gagne des paris de cette façon). Watson, lui, est médecin-expert auprès des tribunaux. Parmi les méchants, il faut noter un géant parlant un français improbable et avec une force colossale. J'ai trouvé les effets spéciaux réussis et, pour une fois, j'ai tout compris. Mais il est vrai qu'on on nous explique plusieurs fois ce qu'il faut comprendre. Film distrayant.

Le père de mes enfants de Mia Hansen-Løve. J'ai enfin pu voir (avant qu'il ne soit trop tard) ce film dont j'avais entendu et lu du bien. La réalisatrice s'est inspirée de la vie du producteur Humbert Balsan, lequel s'est suicidé en 2005. Il y a deux grandes parties dans le film: avant et après la mort de Grégoire Canvel (Louis-Do de Lencquesaing, remarquable), producteur indépendant de films un peu d'avant-garde et beaucoup "Art et essai". Mais sa société de production "Moon Films" rencontre de grosses difficultés financières. Malgré une vie de famille équilibrée entre sa femme et ses trois filles, Grégoire se suicide sans que l'on nous donne une raison précise. Sa femme (Chiara Caselli) reprend le flambeau, et Clémence, sa fille ainée, va essayer de comprendre le pourquoi cette disparition. Ce film est une sorte d'hommage à ces personnages passionnés de cinéma qui y vouent leur vie et plus encore. C''est un film sur le milieu du cinéma avec ses doutes et ses problèmes. Le métier de producteur est dur et sans pitié. Mais ce n'est pas un film triste car, à la fin, Clémence s'émancipe en se tournant vers le cinéma. Film intéressant d'une jeune réalisatrice à suivre.

Je m'attendais à autre chose du film An education de la réalisatrice danoise Lone Scherfig, surtout en sachant que le scénario est de Nick Hornby. C'est un film sage dans lequel Carey Mulligan qui joue Jenny est une jolie révélation avec ses airs d'ingénue. Le titre pourrait se traduire en français par "Une éducation sentimentale". Tout est un peu languissant à mon goût, on est à la limite de l'ennui. Ce n'est pas très drôle. Il manque l'humour britannique. Pour résumer, Jenny, élève modèle en dernière année de lycée avant de tenter d'entrer à Oxford, tombe amoureuse d'un homme un peu escroc qui lui fait miroiter une vie romantique. C'est un vrai gentleman plein d'attentions pour elle. Ce faisant, il lui fait découvrir un début de vie aisée et insouciante. Bien entendu, il n'est pas ce qu'il dit être. Cela se termine dans le conformisme sans éclat: Jenny reprend ses études et puis voilà. De Lone Scherfig, je vous conseille plutôt Italian for Beginners: un film vraiment sympa tourné dans la lignée du "Dogme".

Soul Kitchen de Fatih Akin, troisième film que je vois de ce réalisateur germano-turc, est a priori une comédie. Je l'ai vu en avant-première en présence du réalisateur et des distributeurs français, qui nous ont surtout dit que le film avait fait 1 million d'entrées en Allemagne. Je pense ne pas avoir le même goût que les Allemands.... Fatih Akin s'essaye donc à faire sourire: il a encore des progrès à faire. C'est surtout le scénario que j'ai trouvé faiblard. Les acteurs s'amusent plus que nous, certains ne font que des apparitions comme Birol Unel (Head on). Cela se passe à Hambourg de nos jours. Zinos, un Allemand d'origine grecque, est le propriétaire d'une sorte de grand hangar qui fait restaurant. Les clients sont rares et la nourriture peu variée, mais des habitués se plaisent en ce lieu. Zinos est amoureux d'une jeune femme qui part en Chine. Il engage un nouveau chef de cuisine caractériel qui fait fuir les clients et Zinos se retrouve avec des problèmes de dos. Quel est le rapport, me direz-vous? Et bien pas beaucoup. On trouve quelques bonnes idées dont celle de l'Allemand blond, le "méchant" qui fait tout pour récupérer le hangar: c'est le terrain qui l'intéresse à des fins de spéculations immobilières. Selon le dossier de presse, l'histoire est inspirée de la vie de l'acteur principal Adam Dousdoukos qui a participé au scénario. Toujours est-il que je trouve Fatih Akin plus inspiré dans des films graves comme Head-on (cf. mon billet du 15/01/07).

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11 mars 2010

Films vus et non commentés depuis le 27/01/10

Avant de prendre quelques jours de pause pour cause de "coup de mou" et de beaucoup de boulot, voici un billet avec une partie des films vus que je n'avais pas encore eu l'occasion d'évoquer. Un ou plusieurs billets sur les autres films suivront à partir de mon retour, vendredi 19 mars 2010. Je tiens à remercier tous les blogueurs pour leur fidélité et leur gentillesse à mon égard. 

A Serious Man des frères Ethan et Joel Coen ne laisse personne indifférent sur les blogs. Personnellement, je me suis interrogée devant cette évocation des années 60 (assez autobiographique semble-t-il) par les deux frères. Il y a d'abord un prologue (la séquence la plus réussie du film), qui se passe au 19ème siècle et semble déconnecté du reste de l'histoire: un dibbouk (un mort) vient rendre visite aux vivants. Puis, sans transition, on se retrouve dans une petite ville de l'Etat du Minnesota aux Etat-Unis, avec un prof stagiaire, Larry Gopnik, marié et père de famille, qui attend sa titularisation dans l'université où il enseigne la physique. Sa femme (au "look" vestimentaire et à la coiffure un peu ridicules voire vulgaires) lui annonce qu'elle veut divorcer pour aller vivre avec un autre, tout en respectant la pure tradition juive. Les enfants ne sont pas en reste: le fils préfère écouter de la musique en classe plutôt que d'apprendre l'hébreu; quant à la fille, elle veut se refaire le nez. N'oublions pas le rôle des rabbins (il y en a trois dans le film), qui font office de confesseur et de psy pour Larry, mis à la porte de sa maison, devant aider son frère au chômage, pas insensible au charme d'une voisine et en butte aux menaces d'un élève voulant le soudoyer pour que Larry lui donne une meilleure note (ouf!). Le film n'est pas vraiment une comédie mais plutôt une étude de moeurs qui finit avec la célébration de la bar mitzvah du fils. Pour ceux qui ne connaissent pas l'oeuvre des frères Coen, je ne leur conseille pas forcément de commencer par celui-ci; pour les autres, ce film leur montrera une autre facette du talent des deux frères, même si je n'ai pas été complètement enthousiasmée.

L'autre Dumas de Safy Nebbou commence à être bien dans le dernier quart d'heure. En un mot, j'ai été déçue par ce film, après m'être attendue à une histoire sur l'écriture à deux mains, les romans, la création littéraire. En effet, les deux protagonistes principaux du film sont Alexandre Dumas et Auguste Maquet. Ce dernier, dont de nos jours on a oublié l'existence ou presque, a été (paraît-il) l'inspirateur des Trois mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo. L'histoire se passe en 1848 à la veille de la prise du pouvoir par Napoléon III. A Trouville, où Dumas et Maquet passent quelque jours, une jeune fille se méprend en prenant Maquet pour Dumas. Je ne raconterai pas la suite, qui est pleine de rebondissements mais qui traine en longueur. Benoît Poelvoorde est vraiment bien, ainsi que Catherine Mouchet qui joue sa femme et Dominique Blanc en compagne de Dumas. Depardieu fait du "Depardieu", et je ne dirai pas grand-chose d'autre, à part que, à mon avis, c'est du niveau d'un honnête téléfilm mais sans plus.

Liberté de Tony Gatlif constitue un film à voir pour l'histoire, pour la musique, la modestie dans le traitement du sujet, pour la musique, pour James Thierrée, pour Marie-José Croze et Marc Lavoine: que de bonnes raisons en somme. C'est un très beau film sur un sujet connu mais qui n'avait pas encore été traité au cinéma (me semble-t-il). L'histoire est inspirée de faits réels. En 1943, en France, les gens du voyage sont pourchassés par le régime de Vichy. Une famille de 15 personnes, qui vivent dans des roulottes et parcourent la France, va bénéficier d'un répit grâce à l'aide du maire d'un village (Marc Lavoine) et d'une institutrice (Marie-José Croze). Parmi les gens du voyage, il y a Taloche (James Thierrée) qui donne un peu de folie au film. En revanche, une fois de plus, Carlo Brandt dans le rôle de M. Pentecôte joue encore le salaud de service. Son personnage est vraiment abject. La musique tzigane que l'on entend est bien agréable mais il y en a trop peu.

Crazy Heart de Scott Cooper est un premier film réussi et il a permis à Jeff Bridges d'être justement récompensé de l'Oscar du meilleur acteur dimanche 7 mars 2010. C'est une histoire simple et belle d'un chanteur de country au bout du rouleau, alcoolique et se produisant dans des arrière-salles minables. Mais sa rencontre avec une jeune journaliste débutante, mère célibataire qui pourrait être sa fille, va le transformer. L'histoire est un peu convenue mais il se dégage une vraie chaleur humaine. Robert Duvall qui est aussi producteur exécutif du film joue un petit rôle de tenancier de bar. Maggie Gyllenhaal en jeune mère méfiante envers les hommes irradie avec ses beaux yeux bleus. Il faut noter l'apparition et la prestation tout à fait honorable de Colin Farrell, en chanteur country. Mais revenons à l'essentiel: Jeff Bridges, qui est magnifique et joue avec beaucoup de sobriété. Il joue de la guitare et chante très bien. Un grand rôle pour un grand acteur. En revanche, on a un petit coup de "blues" (nostalgie...) quand on sort de la salle.

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5 mars 2010

The Ghost Writer - Roman Polanski

Brillantissime! C'est le terme qui me vient immédiatement à l'esprit après avoir vu The Ghost Writer, mercredi 3 mars 2010, le jour de sa sortie. Quelle maestria dans la mise en scène, qui se caractérise par sa fluidité, ai-je trouvé. Pour moi, Roman Polanski a amplement mérité sa récompense au dernier festival de Berlin. Quant aux acteurs, je commencerai d'abord par Ewan Mc Gregor qui a trouvé son meilleur rôle à ce jour. Olivia Williams avec ses airs de femme sage joue l'ambiguïté juste comme il faut. Pierce Brosnan interprète un ex-premier ministre très crédible. Tom Wilkinson est impeccable comme souvent. Même Eli Wallach, dans une scène, fait une prestation qui se remarque. Avec The Ghost Writer (adapté d'un roman de Robert Harris), Roman Polanski montre qu'il fait encore partie des très grands du métier. C'est le premier film que j'aime autant de ce réalisateur depuis... Chinatown (en 1974). Un "ghost writer" (un écrivain fantôme) est l'équivalent anglais de "nègre littéraire" en français. Celui qui est le héros de l'histoire (Ewan Mc Gregor) est chargé par un éditeur londonien de corriger ou de réécrire certains passages des mémoires d'un ex-Premier ministre anglais démissionnaire, Adam Lang, retiré aux Etats-Unis sur une île battue par les vents, au large de la Nouvelle-Angleterre. Le cadavre du "nègre" précédent, tombé d'un ferry, a été retrouvé sur le rivage près de la demeure d'Adam Lang. Pour 250000 dollars, le "nouveau nègre" emménage chez Adam Lang, qui est entouré de sa femme, Ruth, et de sa "garde rapprochée". A partir de ce moment-là, parce qu'il est un homme curieux, Le Nègre se retrouve en peu de temps amené à enquêter sur la mort de son prédécesseur, sur les débuts de Lang dans la politique, etc. L'atmosphère se fait de plus en pesante voire menaçante. Le Nègre est seul face aux autres, et doit affronter des situations qui mettent sa vie en danger. Il rencontre des gens et pose des questions. La dernière séquence, fulgurante, où tout se passe "hors champ", est inoubliable.

Si donc vous voulez voir ce qu'est un film bien réalisé (même si je n'y connais rien en cette matière), courez voir The Ghost Writer. Vous passerez un moment de bonheur intense comme le public qui était dans la salle avec moi. Certains spectateurs ont applaudi à la fin. Je n'ai pas vu passer les 2H08 (pour la première fois depuis longtemps). C'est un film prenant, jubilatoire, ambigu, intriguant, ironique, passionnant, virevoltant, angoissant, "hitchcockien" dans le bon sens du terme (et j'en oublie). La musique d'Alexandre Desplat s'harmonise bien à l'ensemble. The Ghost Writer fait d'ores et déjà partie de mes films de l'année. Voir les excellentes critiques de Céline et Pascale.

23 février 2010

Complices - Frédéric Mermoud

J'annonce tout de suite que j'ai trouvé Complices très réussi. C'est le premier film du réalisateur Frédéric Mermoud (auteur aussi du scénario) qui a construit une histoire avec habileté. Le corps d'un jeune homme Vincent (Cyril Descours) est retrouvé dans le Rhône. Les inspecteurs Hervé Cagan (Gilbert Melki) et Karine Mangin (Emmanuelle Devos) sont chargés de l'enquête. Les séquences alternent: d'une part, celles en flash-back qui nous présentent Vincent (jeune prostitué mâle) et sa rencontre avec une jeune lycéenne en année du bac, Rebecca (Nina Meurisse), et tout ce qui s'ensuit jusqu'à la tragédie finale. Ils vont s'aimer passionnément et elle accepte même d'être sa partenaire sexuelle chez des clients. Certaines scènes sont crues mais c'est tellement bien filmé que cela ne choque pas. Et d'autre part, les scènes de l'enquête menée par le couple formé par Gilbert Melki et Emmanuelle Devos. La relation entre eux est touchante et pleine de non-dits. On veut croire qu'ils vont tomber dans les bras l'un de l'autre, mais non, et c'est dommage. Plutôt que passer par meetic (avec des rencontres peu concluantes), Karine aurait le partenaire tout trouvé en face d'elle. Et lui, grand timide, ne dit rien. C'est un film noir qui se termine avec une note d'espoir. Plus qu'une simple histoire criminelle, cette oeuvre dépeint la difficulté de dire ses sentiments. Un réalisateur prometteur.

19 février 2010

Une exécution ordinaire (le film) - Marc Dugain

J'avais lu le roman de Marc Dugain il y a plus de 3 ans (voir mon billet du 08/02/07). Il vient de passer à la réalisation en adaptant une seule partie de son roman: celle qui se passe en 1952, en Russie où Staline vit ses derniers mois d'existence. Anna est urologue et magnétiseuse. Elle aime son mari Vassili qui ne vit que pour elle. Ils désespèrent d'avoir un enfant. Dans le dispensaire où elle exerce, elle est en butte à la concupiscence d'un supérieur hiérarchique. Elle devient la magnétiseuse de Staline sous la contrainte et ne doit en parler à personne, même pas à son mari. Elle le quitte. A la place, elle se retrouve à écouter Staline qui lui parle un peu pendant qu'Anne arrive à le soulager de ses douleurs. Dans son discours, il énonce une phrase terrible parmi d'autres: "Crois-tu que j'ai instauré la terreur de gaité de coeur? Les hommes doivent accepter qu'à tout moment, sans raison précise, on puisse les ramener à cette forme absolue de modestie qu'est la mort". Je trouve que pour un premier film, Marc Dugain ne s'en sort pas si mal. On sent bien la menace, l'oppression, la peur. Les décors sont lugubres. Les acteurs jouent tous très bien. Edouard Baer en mari désespéré est touchant, Marina Hands, très bien comme d'habitude, et André Dussolier dans le rôle de Staline est plus vrai que nature. Cela m'a même donné envie de relire en partie le roman.

9 février 2010

Le refuge - François Ozon

Entre la descente en flammes de Dr Orlof et la critique élogieuse de Céline, je me situe au milieu avec une opinion plutôt positive.
L'argument (l'histoire): Louis et Mousse se droguent. Le dernier "shoot" est fatal à Louis mais Mousse s'en sort et en plus elle apprend qu'elle est enceinte depuis 8 semaines. Voici maintenant les miens (d'arguments).
Les points plutôt négatifs du Refuge de François Ozon sont à mon avis:
- les séquences du début où l'on voit le couple en train de se droguer en se faisant des piqûres en gros plan. Il y a un côté complaisant assez insupportable et qui n'apporte rien;
- le fait que cela se passe dans un milieu bourgeois très riche (du côté de Louis). Le même couple (Louis et Mousse interprété par Melvil Poupaud et Isabelle Carré) squatte en plein Paris un appartement de plus de 200 m2 et donne 400 euros pour 6 grammes d'héroïne frelatée. Je trouve cela un peu cliché;
- le fait qu'on ne sait pas de quoi vit Mousse, il n'y a aucune information sur qui elle est, d'où elle vient ni de quoi elle vit;
- le fait que la mère de Louis, très grande bourgeoise, semble un monstre insensible et qui demande à Mousse de se faire avorter: son fils Louis ne peut pas avoir de descendance. Elle est un peu caricaturale (L'actrice Claire Vernet, très bien, n'est pas en cause).

Le point ni négatif, ni positif, mais qui peut provoquer un débat: la question de l'homoparentalité.

Les points positifs qui me font adhérer au film sont:
- L'actrice qui était vraiment enceinte pendant le tournage. Elle irradie. On sent la plénitude. Ozon filme avec une grande délicatesse les formes arrondies d'Isabelle Carré (Mousse).
- Le pays Basque (la région de Guétary) où Mousse s'est retirée en attendant d'accoucher. Elle vit dans une jolie maison avec vue sur mer au loin. Superbe. Cela donne envie de partir. Les trois-quarts du film se passent dans cet endroit paradisiaque.
- Le frère homosexuel de Louis, Paul, très protecteur envers Mousse. Il la rejoint quelque temps avant de partir pour l'Espagne.
- Pour ce contraste brutal entre le début de l'histoire violente et mortifère et tout le reste du film où c'est l'attente d'une naissance dans une atmosphère apaisée.

31 janvier 2010

La terre de la folie - Luc Moullet

La terre de la folie est un documentaire qui, malgré son sujet grave, est assez réjouissant (et bourré d'humour). On y voit et entend des personnes pas banales qui ont "un grain" (comme on dit) pour certains. Luc Moullet a pris le parti de nous raconter que dans le département des Alpes de Haute-Provence dont le chef-lieu est la ville de Digne-les-Bains, il y a un pourcentage de gens "fous" plus élevés que la moyenne nationale. C'est d'ailleurs une région où il y a beaucoup d'asiles psychiatriques. Je ne sais s'il faut prendre l'info au sérieux, mais au cours des conversations, on apprend que le nuage de Tchernobyl, qui est passé au dessus de cette région, ne serait pas étranger aux cas de folies récentes, sans parler du mistral qui souffle et excite les gens fragiles psychologiquement. Ce film donne l'occasion d'admirer des paysages magnifiques assez arides et déserts. Luc Moullet prend des exemples des faits divers qui ont défrayé la chronique, dont le plus célèbre est l'affaire Dominici dans les années 50, mais d'autres drames plus récents ont endeuillé une partie de la région où se trouve Manosque et Folcalquier (chère à Pierre Magnan). Si vous voyez le film (ce que je souhaite), vous verrez une séquence savoureuse où, sur une carte géographique, des épingles et un élastique qui les relie montrent que la région incriminée forme un pentagone. Comme dans d'autres endroits enclavés en France, les mariages consanguins étaient courants jusqu'au début du 20ème siècle: les accès de folie viennent peut-être de cette hérédité. Le seul reproche que je ferais au film, c'est que c'est trop court. Luc Moullet était bien parti pour faire un documentaire plus long. Certaines personnes interrogées valent à elles seules de voir le film. J'espère qu'il passe ou qu'il passera par chez vous. Sorti dans deux salles à Paris le 13 janvier 2010, il ne se donne déjà plus que dans une salle.

27 janvier 2010

Deux films vus et non commentés pendant la 1ère quinzaine de janvier 2010

Voici deux films que je considère comme ne méritant pas un billet individualisé (toujours dans la logique de ma série).

D'abord, Une petite zone de turbulence d'Alfred Lot. Ce film, vu en avant-première en présence des acteurs principaux, fut une déception. Et pourtant, comme l'a expliqué Michel Blanc, l'histoire est adaptée d'un roman anglais de Mark Haddon, "A spot of bother", qui a été traduit chez nous sous le titre "Une situation légèrement délicate". C'est Michel Blanc lui-même qui a écrit l'adaptation (on sent qu'il s'est fait plaisir), mais il n'a pas jugé bon de réaliser ce film qui s'étire en longueur. Je ne l'ai pas trouvé très drôle, même si je reconnais que certaines répliques font sourire. Michel Blanc joue le rôle de Jean-Paul, un retraité hypocondriaque (il se croit atteint d'un cancer de la peau), que sa femme, Anne (Miou-Miou), trompe avec un ancien collègue. Miou-Miou, excellente comme d'habitude, fait ce qu'elle peut, et j'ai eu l'impression qu'elle se demandait ce qu'elle faisait là. Gilles Lellouche joue le rôle d'un "con", son personnage (Philippe Faure) doit épouser la fille de Jean-Paul et Anne, Cathy (Mélanie Doutey), crispante dans son rôle de "chieuse", qui en est à son deuxième mariage tout en hésitant jusqu'au bout. Le fils, Mathieu, joué par Cyril Descours (plutôt beau gosse), est homosexuel. Michel Blanc nous a dit qu'il s'agissait d'une famille ordinaire. Vous pouvez vous contenter de la bande-annonce, qui nous donne à entendre et à voir les répliques qui font mouche.

Ensuite, Just another love story d'Ole Bornedal (Rob en a dit du bien). Personnellement, j'ai eu du mal à entrer dans ce film qui est une sorte d'histoire d'amour réalisée en numérique avec une caméra qui s'agite beaucoup et une image saturée. Dès le début, on assiste à une suite de scènes sans lien apparent. C'est à la toute fin qu'on finit par les comprendre. Entretemps, on a suivi l'histoire d'un homme, Jonas (photographe de personnes décédées dans une morgue), marié et père de famille, qui est responsable d'un accident de voiture (très spectaculaire) dans lequel une jeune femme gravement blessée devient amnésique. Se sentant coupable, il lui rend visite, et la famille de cette dernière croit qu'il est son petit ami. De fil en aiguille, Jonas quitte sa femme pour vivre avec la jeune femme dont il est tombé amoureux, mais on ne change pas impunément d'identité et on ne prend pas la femme d'un autre sans qu'il y ait des répercussions (tragiques au demeurant). C'est un film qui ne m'a pas touchée ou intriguée. En revanche, les acteurs sont très bien. A vous de voir.

23 janvier 2010

Une vie toute neuve - Ounie Lecomte - Films vus pendant la 1ère quinzaine de janvier 2010

Je voudrais commencer par une observation. Au moment où le générique de fin du film Une vie toute neuve a commencé, une dame à côté de moi était en larmes, et moi-même j'avais la gorge serrée. On venait de suivre, pendant plus d'une heure et demie, l'histoire d'une petite Coréenne de 9 ans, Jinhee, abandonnée par son père. Et l'histoire que la réalisatrice nous raconte, c'est la sienne. Cela se passe en Corée en 1975. Après avoir été laissée par son père dans un orphelinat tenue par des religieuses, Jinhee est certaine qu'il va revenir la chercher: son papa ne peut pas l'avoir abandonnée. Jinhee se fait tout de suite remarquer car elle reste en marge des autres. Quand des familles adoptives se présentent, elle ne sourit pas, elle reste mutique. Elle a des accès de colère et de violence (elle casse les poupées de ses petits camarades). Néanmoins, une fille plus grande qu'elle, âgée de 12 ans, arrive à s'en faire une amie. Elles recueillent un petit oiseau blessé. Le film est une suite de scènes inégales mais on ne peut pas rester insensible à la jeune actrice qui joue Jinhee, personnage avec un mélange de douceur, d'obstination et de caractère bien trempé qui ne pleure qu'à une occasion, quand elle explique à un médecin pourquoi son père l'a abandonnée (elle se sent coupable). C'est le plus long texte qu'elle ait à dire. Une autre scène nous émeut, quand elle veut s'enterrer dans la terre et disparaître comme le petit oiseau blessé (qui est mort entretemps) dont elle ne retrouve plus le cadavre. A la toute fin du film, on sait que la vie de Jinhee va changer: elle va se retrouver dans une nouvelle famille, parler une nouvelle langue (le français), et vivre dans un nouveau pays (la France). C'est la première fois, je pense, que l'on traite l'adoption du point de vue d'un enfant. Et c'est le côté bouleversant de l'histoire. Dans le dossier de presse, la réalisatrice française d'origine coréenne, Ounie Lecomte, explique qu'elle a situé son récit en 1975, car, de nos jours, il n'y a plus d'adoption d'enfants de cet âge. Le film est une coproduction franco-coréenne entièrement jouée en coréen (même si la réalisatrice ne le parle pas). Si le film est projeté par chez vous, allez le voir.

11 janvier 2010

D'Arusha à Arusha - Christophe Gargot

Voici un billet sur un documentaire qui est sorti en catimini, sans pub, presque anonymement (et c'est bien dommage). Il s'appelle D'Arusha à Arusha (référence à De Nuremberg à Nuremberg), et le Français Christophe Gargot essaye de nous y montrer, de nous faire ressentir et de nous donner une approche de ce qu'est le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) qui a été créé dès novembre 1994. La mission du TPIR consiste à juger les responsables du génocide des Tutsis par les Hutus qui s'est déroulé d'avril à juin 1994 faisant plus d'un million de victimes. Arusha se situe en Tanzanie. C'était là qu'un accord de paix pour mettre fin à une guerre civile avait été signé en août 1993, et c'est de là que revenait, le 6 avril 1994, le président Rwandais hutu dont l'avion a été abattu par un missile. Le 7 avril, les massacres commençaient.

Le film nous montre, d'une part, les séances d'interrogatoires et de plaidoiries des accusés et des avocats dans le tribunal proprement dit avec une traduction franco-anglaise (les juges sont pour la plupart anglo-saxons), sans aucune voix "off"qui parasite ce que l'on voit et ce que l'on entend. Parmi les accusés, il y a un Belge, Georges Ruggiu, qui a fait de la propagande sur les ondes de la Radio Télévision Libre des Mille Collines pour appeler aux massacres, et Théoneste Bagosora, colonel des FAR (Forces Armées Rwandaises) et cerveau supposé des massacres. Et d'autre part, la caméra sort de l'enceinte du tribunal pour filmer des paysages du Rwanda, petit pays magnifique aux mille collines et où le réalisateur nous présente, entre autres, un homme, Jean de Dieu Bucyibaruta, qui a avoué sa participation au génocide. Lui-même issu d'un couple mixte, il est marié avec une femme de l'autre ethnie (on ne lui a pas demandé de la tuer. L'aurait-t-il fait?). Quand il est interviewé, il venait de purger une peine de 9 ans et il est en passe d'être à nouveau condamné par un tribunal populaire, un "Gacaca". Il reconnaît avoir été un des bourreaux et c'est d'autant plus terrible que c'est un homme posé, pas un psychopathe. Il a obéi aux ordres de gens qu'il ne connaissait pas. Les "Gacaca" doivent rester en place jusqu'en 2011 ou 2012. La femme de Jean de Dieu préside un des ces tribunaux populaires. Juste avant le générique de fin, on apprend d'ailleurs que Jean de Dieu a été condamné à 30 ans de prison par un "Gacaca".

A la fin de la séance à laquelle j'ai assisté, il y a eu une rencontre avec le producteur et une spécialiste du dossier. C'est là que je me suis rendue compte de mes lacunes que je vais essayer de combler avec la lecture de l'ouvrage Le tribunal des vaincus - Un Nuremberg pour le Rwanda? de Thierry Cruvellier (cité dans le générique), sur lequel je ferai un billet dès que possible. Thierry Cruvellier est le seul journaliste à avoir suivi pendant 6 ans les procès d'Arusha. Le film, quant à lui, n'est pas parfait: il montre plus qu'il n'explique, mais c'est ce qui fait sa force, et il parle d'un événement qu'il ne faut pas oublier.

Le film est d'autant plus d'actualité qu'a priori, il y a des éléments nouveaux concernant les responsables de l'assassinat du président Rwandais en avril 1994: il s'agirait de Hutus et non de Tutsis. A part ça, je m'interroge sur le fait que ce documentaire, passionnant et qui soulève plein de questions, n'ait pas eu plus d'échos (et qu'il n'ait pas eu droit à une diffusion sur une chaîne de télévision publique, par exemple à une heure de grande écoute) mais il y a des vérités qui fâchent et le ministre des Affaires étrangères français vient d'effectuer, ces jours-ci, une visite au Rwanda pour essayer de renouer des relations économiques avec le Rwanda.

PS: Mail reçu du réalisateur, qui, annoncé, n'avait pu être présent à la séance à laquelle j'avais assistée:
"Chers amis,
Sorti le 16 décembre, le film est parvenu à maintenir une présence à Paris sur un écran, de manière ponctuelle.
Prévenez donc la France entière de se rendre Au 3 Luxembourg (67, rue Monsieur Le Prince, 75006 Paris) pour des projections débats en présence du réalisateur:
- le lundi 11 janvier 2010 à 21h avec la participation de Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme,
- le jeudi 14 janvier 2010 à 21h avec la participation de Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme.
Le film sera aussi projeté à Toulouse, Nantes, Montpellier, Caen, Les Ulis, ...
Bonne année à tous
"

PS2 [20/01/2010]: Mail reçu ce jour:
Pour ceux qui n'ont pas encore pu voir le film "d'Arusha à Arusha", de Christophe Gargot, ou qui seraient intéressés par les débats qui l'accompagnent, voici les prochaines séances à Paris, avec quelques invités particulièrement intéressants.
Amitiés
À L'Entrepot (7 / 9 rue Francis de Pressensé - 75014 Paris)
- 21 janvier 2010 à 20h00 en présence de Maître Raphaël Constant (avocat de Théoneste Bagosora)
- 23 janvier 2010 à 16h00 en présence de Maître Jean-Marie Biju Duval (avocat de Ferdinand Nahimana)
- 26 janvier 2010 à 20h30 en présence de Rony Brauman.

Voir le site du film

6 janvier 2010

Films vus et non commentés depuis le 15/11/09 et palmarès des films pas aimés en 2009

Je ne voulais pas commencer à chroniquer les films de 2010 sans avoir terminé ceux vus en 2009 (les précédents sont ici).

Dans La Sainte Victoire de François Favrat, on constate que Christian Clavier peut être un acteur sobre et convaincant quand il est bien dirigé et qu'il a un rôle intéressant. Clovis Cornillac fait du Cornillac: un peu tout-fou. Quant à La Sainte-Victoire, il s'agit bien bien de la montagne provençale peinte par Paul Cézanne. L'histoire se passe dans cette région. Issu d'un milieu populaire, un jeune arriviste, Xavier Alvarez (Clovis Cornillac), est devenu architecte par obstination. Il est le narrateur de l'histoire. Grâce à sa persuasion et à son culot, il arrive à financer la campagne électorale municipale d'un homme politique, Vincent Cluzel (Christian Clavier), qui au bout du compte est élu. Xavier s'attend à un "retour d'ascenseur" qui ne viendra pas vraiment. Film honnête mais pas impérissable avec des personnages féminins pas très vraisemblables.

Pour Mensch, je m'attendais à un film plus dur ou à un vrai film policier puisque le héros est perceur de coffre-fort. En réalité, ce film de Steve Suissa a un scénario qui navigue dans l'à-peu-près, surtout la fin: le "happy end" est incompréhensible. C'est quand même l'occasion d'entr'apercevoir Nathalie Delon et Evelyne Bouix dans les rôles quasiment muets ainsi qu'Anthony Delon dans un second rôle qui disparaît trop vite. Cela se passe (enfin je crois) dans le quartier juif du Sentier à Paris où des chefs de famille, Sami Frey d'un côté et Maurice Benichou de l'autre, sont devenus ennemis intimes. Il y a des scènes de violence pas très subtiles. La psychologie des personnages est taillée à la serpe. On trouve des invraisemblances scénaristiques comme le fait de copier un disque dur d'un ordinateur qui se trouve comme par hasard facilement accessible alors qu'il renferme un système de sécurité, sans parler des sommes mentionnées: on parle de 70 000 euros comme si ce n'était rien. Le personnage principal dit que c'est dur d'élever un enfant avec cette somme (j'en connais beaucoup qui s'en contenterait). Tout cela pour dire que vous pouvez vous éviter de voir Mensch.

J'avais aussi vu au cinéma L'âge de glace 3 de Carlos Saldanha, qui vient de sortir en DVD (d'ailleurs, j'ai revu le 1 et le 2 en DVD avec mon ami). Dans le 3ème opus, on retrouve tous les héros récurrents des deux premiers: Manny (le mammouth), Diego (le tigre aux dents de sabre) et Sid (le paresseux). Les a rejoints Ellie, la "copine" mammouth de Manny. En guest-star, nous avons toujours Scrat (et son gland), qui fait la connaissance dans ce troisième volet d'une charmante Scratina aux yeux de velours et à la démarche chaloupée qui ne recule devant rien pour disputer à Scrat l'objet de tout son intérêt. Ellie attend un heureux événement mais cela ne l'empêche pas d'affronter les mêmes périls que les trois compères (et il ferait beau voir que ça se passe autrement: "parle à ma trompe!", rétorque-t-elle au trop paternel Manny). En effet, dans cette troisième aventure, ils se retrouvent dans un monde souterrain qui semble être une jungle touffue au temps des dinosaures où le danger rôde. Heureusement que Buck, un drôle d'animal borgne, va les aider. L'animation est toujours remarquable, mais le scénario faiblit et je trouve que le personnage de Diego devient de plus en plus inconsistant. A quand sa rencontre avec une charmante tigresse?

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Enfin, en complément (miroir?) à mon palmarès des meilleurs films de l'année 2009, je voudrais faire ma petite liste de "mes" pires films de l'année 2009. Non pas que je dise que les films soient nuls (quoique...) mais je ne les ai vraiment pas aimés, et leur ai rarement fait l'honneur d'un billet dédié (les glissant plutôt parmi mes "films vus et non commentés"):

Le Concert de Radu Milhaileanu (c'est du grand n'importe quoi). (chroniqué le 15/11/2009)
Là-haut de Peter Docter et Bob Peterson (niais). (chroniqué le 01/09/2009)
L'affaire Farewell de Christian Carion (ratage complet malgré l'affaire relatée qui est passionnante). (chroniqué le 03/10/2009)
L'armée du crime (suite de scènes qui manquent de substances - je sais que Ed(isdead) ne va pas être content). (chroniqué le 03/10/2009)
Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa, film qui m'a ennuyée et pas intéressée. Je n'ai pas compris ce que voulait nous dire le réalisateur. (chroniqué le 07/07/2009)
The Wrestler (pauvre Mickey Rourke et le film m'a mise mal à l'aise) de Darren Aronofski. (chroniqué le 23/03/2009)
Away we go de Sam Mendes (crispant). (chroniqué le 29/10/2009)
Les noces rebelles, encore de Sam Mendes (froid et pas bien joué par Leonardo di Caprio pas assez mûr pour le rôle). (chroniqué le 03/02/2009)
Public enemies de Michael Mann (scénario faiblard, tout est dans la forme avec le tournage en numérique). (chroniqué le 01/09/2009)
Et enfin, par procuration et à ce que j'ai cru comprendre (c'est mon ami qui l'a vu): Lucky Luke de James Huth (navet pas drôle). (chroniqué le 29/11/2009)

31 décembre 2009

Qu'un seul tienne et les autres suivront - Léa Fehner

En attendant de vous livrer mon palmarès de l'année cinéma 2009, je voulais évoquer ce premier film multi-primé d'une jeune réalisatrice plus que prometteuse, Qu'un seul tienne et les autres suivront de Léa Fehner. Il m'avait été recommandé par une collègue. Grâces lui en soient rendues car ce film est remarquable de bout en bout (avec quelques défauts tout de même). Le titre énigmatique ne dit rien de l'histoire. Après un préambule assez abrupt pendant lequel une femme pleure devant l'entrée d'une prison (à Marseille) en demandant de l'aide aux personnes qui sont là, des séquences sans lien apparent nous présentent des personnages. Il y a une femme algérienne, Zorah (une actrice magnifique) qui, à l'aéroport d'Alger, accueille le cercueil de son fils (mort poignardé par l'amant de ce dernier); dans la banlieue de Marseille, une jeune femme, Elsa, n'arrête pas de crier après son compagnon, Stéphane (il est livreur), en le traitant de minable (il n'ose pas demander d'argent à sa mère); et enfin Laure, une jeune lycéenne de 16 ans, rencontre un garçon de son âge, Alexandre (peut-être un peu voyou), dans un bus. On découvre que le lien qui va les faire se croiser sans se rencontrer, c'est le parloir d'une prison. Entretemps, Zorah fera la connaissance de la soeur du meurtrier de son fils, Stéphane va accepter un échange peu banal de la part d'un homme au comportement violent. Enfin, Laure va vivre un premier amour suivi d'une rupture assez brutale. La réalisatrice traite les trois histoires à égalité et nous permet de nous attacher aux personnages tous très bien joués par des acteurs pas forcément connus. Le petit défaut du film (à mon avis), c'est un personnage trop bien pour être honnête et pas très crédible: le jeune médecin qui accompagne Laure au parloir. A part ça, allez-y. Je pense que vous ne le regretterez pas.

17 décembre 2009

Persécution - Patrice Chéreau

Grande admiratrice du travail de Patrice Chéreau comme metteur en scène de théâtre et d'opéra, j'ai un problème depuis longtemps avec Patrice Chéreau réalisateur, surtout depuis la Reine Margot. Il tourne des films qui ne me touchent pas. Et ses obsessions (se rapportant le plus souvent au sexe sous toutes ses formes) ne m'intéressent guère. Il ne sait pas raconter des histoires simples et il ne fait rien simplement. C'est parfois à la limite de l'hystérie et aussi de l'ennui. Mais, une fois n'est pas coutume, j'ai aimé Persécution pour Romain Duris présent de la première à la dernière image. Il ne s'agit pas, en tout cas, d'un film confortable, la caméra à l'épaule bouge beaucoup et Daniel (Romain Duris), le personnage central, est compliqué, pas content, et on ne sait pas ce qu'il veut, ce qu'il cherche. Il peut être désagréable. Duris est remarquable dans ce rôle. Dans Persécution, nous rencontrons donc Daniel qui travaille sur des chantiers de rénovation d'appartements. Cela fait trois ans qu'il vit avec Sonia (Charlotte Gainsbourg, très bien), qui est souvent absente car en déplacement pour son travail. Daniel essaie tant bien que mal de s'occuper de Michel, en pleine dépression (excellent Gilles Cohen), qui travaille avec lui. Il lui fait plus de mal qu'autre chose. Un jour, un homme (Jean-Hugues Anglade), surnommé "le fou" par Daniel, s'incruste dans la vie de ce dernier en lui disant qu'il l'aime. Cet homme semble menaçant, allant jusqu'à provoquer des dégâts matériels sur les chantiers. Il "persécute" Daniel qui a du mal à s'en débarrasser. Dans le même temps, Daniel arrive à un tournant dans sa relation avec Sonia. Cette dernière est une jeune femme simple et pas compliquée que Daniel aimerait voir plus souvent. Il commence à lui faire des scènes et se montre grossier avec les amis de Sonia. Ils se "persécutent" mutuellement jusqu'à arriver à la rupture. En revanche, il y a un côté attachant chez Daniel quand il fait des visites dans une maison de retraite: il s'occupe de personnes âgées (en particulier les personnages joués par Michel Duchaussoy et Tsilla Chilton qui sont toujours très bien). On apprend pourquoi cette occupation est si importante pour Daniel. Sinon, le fait que l'on voit peu Jean-Hugues Anglade ne me dérange pas, bien au contraire. Ce segment est, à mon avis, le point faible de l'histoire. En outre, pour l'anecdote, j'ai vu Persécution au cinéma Le Balzac, et Patrice Chéreau était présent entre deux séances. A l'issue de la séance de 20h, il a fait une mini-intervention avec quelques questions-réponses qui se sont surtout focalisées sur ce qui se passe dans la maison de retraite. Chéreau a dit aussi quelque chose d'intéressant sur le fait que l'on n'a pas forcément d'atomes crochus avec les amis de la personne avec qui l'on vit. Une spectatrice, au moment de partir, m'a dit que ce qui l'avait gênée c'est que Daniel et Sonia ne sont pas du même milieu social (je ne vois pas en quoi c'est gênant). Anecdote bis, à la séance de 22h00 à laquelle j'ai assistée, il y avait Bertrand Tavernier dans la salle.

15 décembre 2009

Hadewijch - Bruno Dumont

Ce n'est pas une chose aisée que de parler de ce film, Hadewijch, qui raconte les émois d'une jeune fille non pour un jeune homme mais pour Dieu. Le film commence de nos jours quand la Mère supérieure d'un couvent dans le nord de la France demande à Céline, jeune novice, de revenir à la vie civile. Elle ne semble pas prête pour être nonne, peut-être est-elle trop absolue dans son amour de Dieu. Revenue chez ses parents à Paris, quai d'Anjou dans l'île Saint-Louis (pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'un des endroits les plus huppés de la ville), elle ronge son frein dans un hôtel particulier richement décoré entre un père ministre et une mère évaporée. Elle va souvent dans les églises pour prier. Dans un café, pas loin de chez elle, elle rencontre un jeune de la banlieue, Nassir, et son frère Yassine qui enseigne le Coran. La vie de Cécile change, et par là même son idée de Dieu. C'est un film qui m'a laissée perplexe à cause de certaines scènes et raccourcis. Par exemple, quand Cécile se retrouve au Liban et que par la suite une bombe éclate en plein Paris. D'autres scènes m'ont paru irréelles. Je pense ne pas avoir compris le message du film - si message il y a. Le jeu des acteurs (non-professionnels, comme dans tous les films de Bruno Dumont) est minimaliste. La jeune Julie Sokolowski, qui ne fait que murmurer, est étonnante. Hadewijch était une sainte de la région des Flandres. Il y a d'ailleurs quelques beaux plans de cette région filmée par Bruno Dumont dont c'est le deuxième film que je vois après 29 Palms (qui m'avait plu).

11 décembre 2009

Une affaire d'Etat - Eric Valette

Une affaire d'Etat est un thriller adapté d'un roman de Dominique Manotti intitulé Nos fantastiques années fric, publié aux Editions Rivages, avec comme toile de fond la vente d'armes en Afrique. Victor Bornand (André Dussolier, toujours très bien), conseiller personnel du président de la République, est impliqué jusqu'au cou dans l'explosion d'un avion au-dessus de la Guinée. Il s'ensuit des rebondissements où l'on croise un tueur, Michel Fernandez (Thierry Frémont, impeccable), à la solde de Bornand, des flics qui essaient de faire leur métier au péril de leur vie (Rachida Brakni et Gérard Laroche), un chef de la Sécurité intérieure (Jean-Marie Winling) qui veut "abattre" Bornand, une "Madame" appelée Mado (Christine Boisson), maîtresse occasionnelle de Bornand mais qui joue un jeu trouble. Une de ses protégées est d'ailleurs tuée "accidentellement". L'histoire se suit avec plaisir, c'est d'honnête facture. Le reproche que je ferais au film (qui dure 1h30), c'est que les personnages restent trop superficiels. On ne connaît rien d'eux, ni de leurs motivations. Je ne sais pas si dans le roman, ces personnages sont plus fouillés. En tout cas, vous pouvez aller voir ce film qui est nettement mieux que Mensch dont je ferai une mini-critique prochainement.

1 décembre 2009

Le Vilain - Albert Dupontel

C'est le premier film que je voyais d'Albert Dupontel réalisateur. Le Vilain est moyennement méchant et pas très bête (enfin, il y a quand même une tortue, deux chats et un chien qui jouent des rôles essentiels - surtout la tortue). Dans une petite ville indéterminée, "le Vilain" (Albert Dupontel) est en train de se faire tirer dessus par des hommes invisibles dans une fourgonnette toute noire. Après avoir reçu une balle dans l'épaule, il se rappelle tout à coup qu'il a une famille pas loin et il se retrouve chez sa mère (Catherine Frot) qui vit dans un pavillon. Il ne l'avait pas vue depuis 20 ans. La mère se rend compte que si elle est toujours en vie et jamais malade (Dieu ne veut pas d'elle), c'est qu'elle a mis au monde un garçon peu recommandable. Elle voudrait qu'il se rachète en faisant une bonne action alors que le Vilain, lui, veut éliminer sa vieille maman. Cette dernière a aussi maille à partir avec un promoteur immobilier (Bouli Lanners) qui ne cesse de la harceler pour qu'elle vende son pavillon comme ses voisins: il veut tout raser et reconstruire. Bien entendu, on peut deviner un peu à l'avance que la mère arrivera à convaincre son fiston de se débarrasser du promoteur. L'histoire (scénaristiquement parlant) est composée d'une suite de scènes qui m'ont parfois fait sourire (mais pas plus). En revanche, Catherine Frot avec sa perruque de cheveux blancs est très bien. J'ai eu du mal à reconnaître Bouli Lanners avec son catogan et ses lunettes noire. Et en définitive, je préfère Albert Dupontel acteur plutôt que réalisateur.

29 novembre 2009

Lucky Luke - James Huth

[Attention, ceci n'est pas un billet de Dasola, mais bien le 2ème signé par "Ta d loi du cine" (le précédent est ici).]
Dasola ayant catégoriquement refusé de m'accompagner (la bande-annonce lui avait suffi, ai-je cru comprendre), j'ai été au bout de mon souhait d'aller voir l'oeuvre en question, quelque temps après sa sortie (qui a eu lieu le 21 octobre 2009). Du coup, je me fends d'une critique pour raconter l'aventure. Premier challenge: réussir à trouver un cinéma qui passait encore ce film: ils sont deux, sur Paris, en cette 6ème semaine depuis sa sortie. Effectivement, j'avais laissé passer le gros des spectateurs (QUI est gros?); c'est pas une blague, j'ai eu droit à la salle pour moi tout seul: j'étais LE spectateur du jeudi soir.
Côté parodie, ce n'est pas du léger. J'ai plus souvent fait la grimace que souri. Le plus réussi, ce sont les bottes, tout à fait dans l'esprit de la BD. Et je retiendrai le "Ouaip!" de Dujardin. Mais, dans les scénarios de Goscinny (tu parles d'un hommage!), ça allait de pair avec l'allumage d'une cigarette. Ici, on a droit à du brin d'herbe fumeux qui a tout du pétard mouillé. Le seul gag qui m'a fait rire était plutôt gore. Hé non mesdames, il ne faut pas ôter les bottes d'un cow-boy, surtout dans une baignoire (gare au gremlin des familles). Le film semble hésiter au croisement de différents univers: celui du cartoon à la sauce franco-belge, et celui du post-western spaghetti-paëlla. Au final, ça donne du Guignol. Ce n'était certes pas facile de trouver la bonne distance parmi cinq ou six influences. D'où peut-être l'impression d'une succession de tableaux, de morceaux de bravoure. Un peu comme à la guerre: pendant 95% du temps, on ne fait qu'attendre qu'il se passe enfin quelque chose (avec des méchants anonymes un peu statiques en figurants qui font nombre, le genre qui a vocation à se faire massacrer par paquet de six - en principe?); puis tout se passe effectivement trop vite pour qu'on puisse voir et comprendre (à part l'unique ralenti du film). Et c'est pas mal elliptique. N'ayant pas lu les deux tomes de la série "dérivée" Kid Lucky (désolé!), j'ignore si des éléments y ont été repris, ou non, pour l'enfance de LL. Pour dire quelques mots des personnages: Billy the Kid m'a fait penser à Sylvestre (à cause du zeveu sur la langue?). Je ne sais pas si Dujardin a le menton assez pointu par rapport au LL "classique"? Il semble s'être calqué sur - ou cantonné à (j'ai pas dit Cantona!) - celui des (disons) 12 premiers albums parus chez Dupuis? Soyons juste, il y a tout de même des réminiscences dans ce film. "Pat Poker" a une tête de O'Sullivan dans Phil Defer, et le coup de la fausse sortie provient peut-être de cet album. On aurait peut-être au moins pu avoir droit à la mention du seul "sept-coup" de l'Ouest, modèle spécial créé par un vieil armurier: même pas! OSS Luke nous refait le coup du chargeur inépuisable déjà vu dans Rio ne répond plus (à moins que ce soit dans Le Caire nid d'espion?). Il pourrait nous dire "il faut quand même que je pense à recharger, un de ces jours": pas non plus. Pour finir, je me demande un peu s'il n'y a pas eu une erreur sur le bon format: peut-être aurait-il fallu en faire une série TV en épisodes de 2 ou 3 minutes? [C'est bon, je sors]. Et, c'est pas pour spoiler, mais restez donc jusqu'au bout du générique: vous pourrez apprendre (si, si!) que Ran-Tan-Plan n'apparaît pas dans ce film! Bien, pour pouvoir comparer les sorts faits à Goscinny, il me reste à voir les 4 Astérix, et Le Petit Nicolas (ou Iznogoud, avec Billy the Kid), dont je n'ai encore vu aucun. A ma connaissance, personne ne s'est attaqué à Oumpapah. Qu'attend Dany Boon? Mais, après tout, peut-être reverrai-je avec plaisir ce Lucky Luke 2009, d'ici une quinzaine d'années...

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QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2707 billets (au 28/04/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 176 commentaires (au 27/04/24 [+ 6 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1276 personnes, dont 106 (re)venues en 2024
  • 407 blogueurs [dont 156 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1211 (au 28/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
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