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Le blog de Dasola
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20 novembre 2007

De l'autre côté - Fatih Akin

Après Head on (2005)(cf. mon billet du 15/01/07), Fatih Akin nous offre un très beau film, De l'autre côté, où s'entrecroisent des êtres qui auraient pu ne jamais se rencontrer. Le dernier plan du film est magnifique: en Turquie, sur les bords de la Mer Noire, un fils, assis sur le sable, attend son père qui doit revenir de la pêche. Le film est divisé en trois parties grâce à des intertitres par lesquels on sait que la mort est au rendez-vous. La première partie se déroule en Allemagne, à Brème. Un vieil homme d'origine turque va voir les prostituées; il décide l'une d'entre elles, turque elle aussi, à se mettre en ménage avec lui. Il est déjà père d'un fils, professeur de littérature allemande. Une mort plus ou moins accidentelle change le destin de ces personnages. Dans la deuxième partie qui se passe en Turquie, à Istanbul, une jeune femme, membre d'un groupe révolutionnaire, est obligée de s'enfuir. Elle part rejoindre sa mère dont elle n'a aucune nouvelle en Allemagne, à Hambourg. Sur place, elle fait la connaissance d'une jeune Allemande avec qui elle se lie d'amitié et même plus. Des circonstances malheureuses mettent un terme à cette relation. Dans la troisième et dernière partie, on retrouve, à Istanbul, ceux qui restent et se soutiennent. Le scénario de Fatih Akin est bien écrit avec des personnages bien campés. Quel plaisir de revoir Hannah Schygulla, une des égéries de Fassbinder et de Ferreri. Ce réalisateur germano-turc est vraiment un talent à suivre. J'attends avec impatience son prochain long-métrage.

17 novembre 2007

7h58, ce samedi-là - Sidney Lumet

Je viens enfin de voir la dernière oeuvre de Sidney Lumet, 7h58, ce samedi-là, sortie il y a plus d'un mois en France. J'avais un peu hésité mais j'aurais eu tort de l'avoir manqué car j'ai beaucoup aimé. Le titre original anglais est "Before the Devil knows you're dead" (littéralement Avant que le Diable ne sache que vous êtes mort). Un hold-up minable dans une bijouterie tourne à la tragédie. En effet, une famille est complètement anéantie car deux frères ont la mauvaise idée à cause d'un besoin d'argent pressant de cambrioler la bijouterie familiale. On ne sait pas pourquoi ils choisissent cette option. L'ainé, Andy (Philip Seymour Hoffman), drogué et comptable dérobant de l'argent dans la caisse de l'entreprise où il travaille, a, semble-t-il, un compte à régler avec son père. Il propose à son frère cadet Hank (Ethan Hawke) qu'il n'arrête pas d'humilier, de faire ce casse. Hank, complètement fauché, accepte. Un grain de sable fait de ce hold-up un fiasco complet. Le film est monté dans un ordre a-chronologique: une heure avant le casse, puis 3 jours avant le casse, puis 1 heure après le casse enfin 1 semaine après le casse. Le père des deux frères est interprété par Albert Finney, un peu grimaçant mais convaincant. Le film se termine en point d'interrogation sur ce qu'il advient à l'un des frères. C'est un très bon Sidney Lumet où je ne me suis pas ennuyée une seconde.

13 novembre 2007

Judex - Georges Franju

Judex (1963) et Nuits rouges (1973) de Georges Franju viennent de sortir en DVD double. Georges Franju, connu comme le réalisateur de ce chef-d'oeuvre fantastique français, Les yeux sans visage (1959), fut le co-fondateur de la Cinémathèque française avec Henri Langlois en 1936. Disparu en 1987, Franju était un grand admirateur des feuilletons et de Louis Feuillade, réalisateur de plus de 800 courts-métrages dont le premier Judex en 1916 et la série des Fantomas. Dans les interviews en bonus des films, Jacques Champreux (petit-fils de Louis Feuillade) révèle que Franju, avec qui il a travaillé, aurait voulu réaliser un film sur ce personnage Fantomas, mais cela ne s'est pas concrétisé.

Je parlerai seulement de Judex (justice en latin), merveilleux film en noir et blanc, baigné dans une atmosphère d'onirisme et de fantastique. Judex n’existe que pour rendre la justice, comme Fantomas n’existe, lui, que pour faire peur. L’histoire est très simple: au début du 20ème siècle, un banquier, Favraux, reçoit des menaces par lettres anonymes signées d'un certain "Judex" l’accusant d’avoir acquis sa fortune de manière illicite. Il lui demande de rendre cet argent. La première apparition de Judex est magnifique. Elle se produit lors d’un bal où tous les invités portent un masque d’oiseau. Judex, très grand, a une tête d’oiseau de proie et il fait apparaître des colombes. L’acteur américain qui fait Judex, Channing Pollock, était un grand magicien connu pour ce genre de tour.
La «méchante de l’histoire» est jouée par Francine Bergé. A un moment donné, habillée en collant noir, elle a une scène sur des toits qui est un hommage direct à Musidora et Irma Vep dans les films de Feuillade.
Pour ponctuer le film, quelques cartons d'intertitres sont insérés entre les séquences comme dans les films muets. Michel Vitold dans le rôle du banquier et Edith Scob dans le rôle de sa fille complètent la distribution de Judex dont le co-scénariste est Jacques Champreux (cité plus haut)
. Ce film que je n'avais jamais vu est une très agréable surprise.

11 novembre 2007

Les promesses de l'ombre - David Cronenberg

Tout d'abord, attention aux âmes sensibles, Les promesses de l'ombre de David Cronenberg (qui pourrait à nouveau s'appeler A History of violence - la suite) est un film "gore" pour trois scènes. Dès la scène d'ouverture, un homme est égorgé avec un rasoir et sa tête est presque entièrement détachée du corps, on ne nous épargne aucun détail. On peut dire que l'on est tout de suite dans le bain (de sang). Les murmures des spectateurs dans la salle étaient éloquents. Dans la 3ème scène de massacre, dans un sauna public, Viggo Mortensen, nu, est confronté à deux hommes voulant l'égorger avec une petite serpe. La scène est magnifiquement chorégraphiée mais à la limite du soutenable. Sinon, le film de 1h39 est bien mené. L'action se situe à Londres dans le milieu de la mafia russe. Après la première scène d'égorgement, tout commence dans une pharmacie où une jeune fille enceinte saigne. Elle meurt en couches à l'hôpital après avoir donné naissance à une petite fille. A partir de là, une sage-femme (Noami Watts) trouvant un journal intime écrit en russe dans les affaires de la jeune femme décédée, se trouve à cotoyer des individus comme Semian (Armin Mueller-Stahl), un chef  de la mafia qui dissimule ses activités de trafiquant de filles de l'Est sous une activité respectable. Puis le fils de Semian, Kirill (Vincent Cassel), un pas-grand-chose à la sexualité trouble. Enfin, Nicolaï (Viggo Mortensen, croque-mort, chauffeur et exécuteur de basses oeuvres), aux tatouages abondants sur tout le corps. Ce dernier doit faire ses preuves pour être accepté dans cette organisation criminelle. J'ai bien aimé le film malgré les scènes dures mais il faut être prévenu. Je regrette quand même que Vincent Cassel accepte de jouer ce genre de rôle un peu caricatural. Le film est à vraiment à voir (quitte à mettre ses mains devant les yeux par moments, comme je l'ai fait) et on n'oublie pas de sitôt cette expérience.

9 novembre 2007

Le messager - Joseph Losey

Adapté par Harold Pinter d'un roman de L.P. Hartley, Le Messager (The Go-betweeen) de Joseph Losey, Palme d'Or à Cannes en 1971, vient enfin d'être édité en DVD avec 7 autres oeuvres de ce grand réalisateur disparu en 1984, dans un coffret (1). Il n'existe malheureusement pas séparément. C'est un très beau film sur un petit garçon qui se trouve confronté aux mondes des adultes et à leurs mensonges ou non-dits. Leo, orphelin de père qui va fêter ses 13 ans, est accueilli pendant un été chaud dans la demeure d'une famille aristocratique dans une région du nord de l'Angleterre. Nous sommes juste à la fin de la guerre des Boers au début des années 1900. Leo trouve un compagnon de jeu en la personne du jeune fils de la famille et il tombe sous le charme de Marian (Julie Christie), âgée d'une vingtaine d'années et héritière de cette famille. Marian s'attache à Leo jusqu'à lui offrir des cadeaux. Leo ferait n'importe quoi pour elle. Marian est promise en mariage à un homme de sa classe sociale mais en secret, elle entretient une liaison coupable avec un métayer, Ted Burgess (Alan Bates). Très innocent, Leo va servir de messager entre les deux amants mais sans connaître leur relation exacte. Provoquant indirectement un drame, il en restera marqué à vie. L'histoire est un flash-back puisqu'au début et à la fin du film on voit Leo adulte. J'aime l'atmosphère du film où règne une certaine cruauté sous le vernis de la gentillesse (et c'est Leo qui en fait les frais). La partition de Michel Legrand donne de la légérété dans la gravité du sujet. Le scénariste Harold Pinter, plus connu comme dramaturge, est entre autres, l'auteur de The Servant aussi réalisé par Joseph Losey.

(1) Suite à la question d'eeguab dans son commentaire ci-dessous, les autres films du coffret édité par Studio Canal sont Eva, Accident, Pour l'exemple, The criminal, Mr Klein, The Servant, complétés par un 8ème film qui est un portrait de Joseph Losey, Jo le magnifique, de Philippe Saada.

8 novembre 2007

L'heure zéro - Pascal Thomas

D'après un roman d'Agatha Christie sans Miss Marple ni Hercule Poirot mais avec le Commissaire Bataille (Battle en VO), Pascal Thomas a situé l'Heure zéro en Bretagne, dans la région de Dinard, puisque la mer a de l'importance pour l'histoire et surtout certains à-pics qui dominent la grande Bleue. J'ai eu grand plaisir à voir Danielle Darrieux qui connaît malheureusement une fin tragique et brutale dans ce film. Laura Smet, très limitée dans son jeu, tient le rôle d'une jeune épouse assez insupportable, on lui flanquerait volontiers une gifle avec ses airs d'enfant gâtée. Chiara Mastroianniani a un personnage un peu effacé d'épouse divorcée. François Morel joue le rôle du commissaire et Melvin Poupaud complète la distribution. Plusieurs personnages sont suspects après la mort d'un juge d'instruction, Maître Trevoz (Jacques Seyres), et de Camille Tressillian (Danielle Darrieux), cette dernière laissant une fortune de 10 millions d'euros. Mais est-ce l'argent qui est la cause du meurtre? Pas sûr. Bien que l'action soit située en 2007, le film dégage un côté rétro sans portable ni internet mais avec des voitures et des tenues vestimentaires qui fleurent bon les années 30. Agréable à voir, et passer ne serait-ce qu'un week-end dans la maison de Camille Tressillian en aplomb de la mer ne serait pas pour me déplaire.

7 novembre 2007

Derzou Ouzala - Akira Kurosawa

Je viens de visionner en DVD (éditions MK2) Derzou Ouzala d'Akira Kurosawa, Oscar du film étranger en 1976. C'est adapté d'un récit écrit en 1923 par Vladimir Arseniev (1872 - 1930), explorateur et cartographe du début du XXème siècle qui a parcouru la Sibérie jusqu'à Vladivostock où il est décédé. Pour en revenir à Derzou Ouzala, suite aux conseils de mon ami, je l'ai enfin vu et je ne le regrette pas. Le film est composé de deux parties: 1902 et 1907. En 1902, Vladimir Arseniev par,t accompagné de quelques hommes, en Sibérie, région assez méconnue à l'époque, afin d'explorer et de tracer des cartes géographique. Il rencontre Derzou Ouzala, un Golde, chasseur de zibelines, n'ayant pas d'attaches particulières mais connaissant très bien la taïga. Le morceau de bravoure de cette 1ère partie se déroule durant un blizzard qui surprend Arseniev et Derzou. Grâce à Derzou, ils vont cueillir des brassées de grandes herbes qui serviront à l'indigène à fabriquer un abri pour protéger les deux hommes. Dans la 2ème partie en 1907, Arseniev et son équipage retrouvent Derzou Ouzala et ils croiseront un tigre. Mais Derzou Ouzala, chasseur hors pair, voulant tuer le fauve, le rate et il ne s'en remettra pas. Le film dure 2h15 mais il pourrait être plus long. C'est un vrai plaisir des yeux, les paysages sont magnifiques avec, par exemple, dans un même plan le soleil et la lune. Le film dégage une grande chaleur humaine et cela fait du bien.
En ce qui concerne l'édition en DVD, je n'ai pas compris pourquoi la première partie du film figure sur 1 DVD et la deuxième... sur un 2ème DVD. Les bonus sont aussi répartis sur les deux disques (un peu maigrichons pour mon goût).

5 novembre 2007

Le rêve de Cassandre - Woody Allen

Malgré des critiques tièdes, je conseille ce film comme à voir. Le dernier Woody Allen, le Rêve de Cassandre, est une tragédie, on ne rit pas une seule fois. Cela se passe à Londres et sur la Côte anglaise. Il met en scène deux frères, Ian (Colin Farrell) et Terry (Ewan Mc Gregor) Blaine. Quand le film commence, ils achètent à deux un bateau nommé "Le rêve de Cassandre". Sinon, Ian travaille dans un garage, Terry aide son père propriétaire d'un restaurant. Ils ont des rêves de fortune. Ian joue aux courses de lévriers et au poker, il gagne parfois mais perd plus souvent des sommes conséquentes. Terry, lui, voudrait investir dans des hôtels en Californie. Leur oncle Howard, homme d'affaires fortuné de passage en Angleterre, accepte de les aider financièrement à condition qu'ils lui rendent "un service", faire disparaître un collaborateur qui risque de le compromettre et de l'envoyer pour quelques années en prison. Je ne dévoilerai pas la suite qui aboutit à la tragédie prévisible. Colin Farrell, fumeur, buveur et plein de remords fait une excellente composition. Ewan Mc Gregor, dans un rôle plus lisse, un peu frimeur auprès des filles et sans beaucoup de scrupules, est très crédible et me fait beaucoup penser au personnage qu'il a joué dans Young Adam de David McKenzie (2003). Après plus de 35 ans de carrière, Woody change chaque fois de registre et c'est tant mieux.

4 novembre 2007

Never Forever - Gina Kim

Je suis allée voir Never Forever (traduisible par "A jamais, Pour toujours") de la cinéaste coréenne Gina Kim (que je ne connaissait pas), grâce à une bonne critique sur mon hebdomadaire préféré des sorties spectacles. J'ai été tentée par le sujet. Je n'ai pas été déçue. Une belle jeune femme américaine, Sophie, est mariée avec un Coréen, Andrew, plutôt aisé, issu d'une famille catholique pratiquante. Il est stérile malgré son désir d'enfant. Au cours d'un entretien qu'elle passe à l'hôpital à New-York, elle trouve la solution en la personne d'un Coréen, immigré clandestin, qui accepte de coucher avec elle pour qu'elle tombe enceinte moyennant une rémunération qu'elle lui propose. A partir d'un certain moment, des sentiments naissent entre les deux. Les scènes d'amour sont magnifiquement filmées et elles dégagent une grande pudeur. L'actrice, Vera Farmiga, est magnifique. La fin est très énigmatique mais très belle avec cette femme enceinte, son petit garçon, tout seuls au bord de la mer. Ce très beau film d'amour américano-coréen a reçu le Prix Spécial du Jury au dernier Festival de Deauville.

2 novembre 2007

Seraphim falls - David Von Ancken

Film diffusé actuellement sur Canal+, Seraphim falls de David Von Ancken (2005) est inédit en salle et on se demande pourquoi. Les acteurs principaux sont Pierce Brosnan et Liam Neeson. Cela se déroule après la guerre de Sécession. L'un poursuit l'autre pour venger sa famille. Les paysages enneigés de forêts puis, à mesure que le film se passe, des paysages arides, désertiques, sont très beaux. Le scénario, sans être révolutionnaire, est bien écrit. Un Sudiste, Carver (Liam Neeson), fou de douleur d'avoir perdu sa femme et ses deux enfants dans un incendie volontaire, est accompagné de 4 hommes de main pour poursuivre un Nordiste, Gideon (Pierce Brosnan), responsable de ces morts. Gideon a aussi perdu sa famille et est possédé d'une rage de vivre peu commune. Il élimine les 4 hommes de main les uns après les autres en se servant d'armes blanches pour finir par se retrouver face à face avec Carver. Le réalisateur, que je ne connaît pas, a tourné des épisodes de séries télé comme C.S.I (Les experts) et Cold Case, ce qui est un gage d'une certaine qualité : mise en scène nerveuse et pas de plan inutile. Je ne comprends pas que certains films comme celui-ci n'aient pas les honneurs du grand écran en France, il a été projeté dans de nombreux pays. Les comédiens sont connus, ce film en vaut largement un autre. Ce sont les mystères de la distribution que j'ignore. Dommage.

1 novembre 2007

"Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère..." - René Allio

Ce film est ressorti à Paris dans une seule salle le 24 octobre 2007. Je croyais avoir vu "Moi, Pierre Riviere, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère" de René Allio (1976) dans mes jeunes années. Si c'est le cas, je ne m'en souvenais plus du tout. Je la croyais en noir et blanc, et bien cette oeuvre est en couleurs (très belles). Le premier plan montre l'étendue du carnage, on pourrait croire à une oeuvre de peintre. Le premier témoignage entendu est celui de la grand-mère déclarant que c'est son petit-fils qui a tué sa famille avec une serpe. Tout est tiré d'un fait divers réel, nous sommes le 3 juillet 1835 en Normandie dans la région de Vire et on s'y croirait. Pratiquement tous les personnages principaux sont des non-professionnels avec un accent normand donnant un air d'authenticité à cette oeuvre de fiction, et il n'y a aucune musique. Une voix off est présente pendant tout le film. Pierre Rivière sera arrêté un mois après son forfait. La première raison qu'il donne à son acte est que Dieu le lui a demandé comme à Moïse. Puis il avoue que détestant sa mère, il l'a tuée parce que depuis le début du mariage, elle n'a pas arrêté d'être méchante avec son mari. Pierre Rivière déteste les femmes. Il a tué sa soeur d'une quinzaine d'année parce qu'elle soutenait sa mère contre le père et il a tué son petit frère parce qu'il aimait sa soeur et sa mère. Il raconte puis écrit toute sa vie de façon clinique. Une étude du cas de Pierre Rivière a été faite par le philosophe Michel Foucault, récemment republiée dans l'édition Folio Histoire, et le DVD du film va paraître le 6 novembre prochain. C'est un film absolument remarquable à voir. Enfin, pour l'anecdote, Claude Hébert, qui jouait le rôle de Pierre Rivière, est devenu prêtre dans la région sud-ouest d'Haïti.

31 octobre 2007

Films vus et non commentés depuis le 21/09/2007

Voici encore (dans la lignée de mon billet précédent) quelques films que j'ai vus en salle, et qui ne m'inspirent pas assez pour en tirer dix lignes chacun.

Joyeuses funérailles de Frank Oz (2007): Humour à l'anglaise (pas toujours du meilleur goût), qui m'a fait sourire souvent. Comment deux personnes, l'une qui avale des comprimés composés de substances pas très licites, et l'autre, un homme de petite taille, transforment un enterrement en délire complet. A voir.

L'ennemi intime de Florent Emilio Siri (2007): Sujet rarement traité dans le cinéma français, cette tentative d'évoquer la Guerre d'Algérie n'est pas totalement aboutie à cause d'effets de mise en scène un peu mode (pour faire comme les Américains). Les comédiens comme Benoit Magimel, Albert Dupontel et Marc Barbé sont bien. L'histoire de Patrick Rothman est bien écrite mais il manque un petit quelque chose.

Le mariage de Tuya de Wang Quan'an (2006): Pour une fois, je me suis retrouvée d'accord avec l'allusion à ce film dans une critique de Eric Loret dans "Libération" du mercredi 3 octobre 2007 : désolant. C'est décousu, pas vraiment de scénario et c'est beaucoup n'importe quoi sans être ni amusant, ni triste. Seul le dernier plan émeut : Tuya qui pleure.

29 octobre 2007

Le deuxième souffle - Alain Corneau

Que dire ? Le deuxième souffle d'Alain Corneau dure 2h30. C'est le "remake" du film en noir et blanc de Melville que je n'ai pas aimé et qui, à mon avis, a beaucoup, beaucoup vieilli. D'origine, c'est un roman de José Giovanni de 1958 avec des dialogues et expressions des truands de l'époque. Pour en revenir au film de Corneau, c'est filmé en numérique dans des teintes orangées. Les scènes de tueries sont filmées comme dans les films hong-kongais à la manière de Johnnie To ou John Woo. C'est hyper violent. Le sang gicle. Les morts sont défigurés avec des visages figés comme des masques de cire. Je pense que c'est un peu ridicule et cela rend le film encore plus factice qu'il n'est. Ce film est anachronique dans la façon hyper-moderne de filmer un contenu qui fait années 50-60 avec des décors, des costumes désuets. Mais ce qui m'a le plus gênée, ce sont les dialogues très datés. Les acteurs font ce qu'ils peuvent et Jacques Dutronc est excellent. Je me demande pourquoi Alain Corneau a choisi de refaire cette oeuvre à l'identique. Pourquoi ne pas réécrire le scénario avec des dialogues et une histoire d'aujourd'hui? Je suis désolée de le dire mais l'ensemble me paraît très raté !

28 octobre 2007

Michael Clayton - Tony Gilroy

Ecrit et réalisé par Tony Gilroy (scénariste de la trilogie des Jason Bourne), Michael Clayton est un film d'excellente facture mais j'ai mis du temps à comprendre les tenants et les aboutissants de l'histoire, plus d'une demi-heure avant de comprendre qui était qui, Michael Clayton en tête. Puis petit à petit, les pièces du puzzle se mettent en place. L'intrigue est très bien menée et se passe en 4 jours. Michael Clayton (George Clooney), ancien adjoint de procureur, travaille dans un cabinet d'avocats en tant qu'expert, sur la côte Est des Etats-Unis. Il est chargé de résoudre par tous les moyens des affaires douteuses de certains clients du cabinet. Sur le plan personnel, Michael Clayton a une vie plutôt désastreuse : il est divorcé, a des dettes de jeu et le restaurant qu'il a acheté a fait faillite. Quand le film commence, un collègue et ami de Michael Clayton, Arthur (Tom Wilkinson), a des problèmes de conscience qui le mènent à la dépression. Un consortium, U/North, est responsable de la mort de presque 500 personnes à cause de la commercialisation d'une molécule qui améliore le rendement de certaines cultures agricoles. Il n'y a pas vraiment de "bons" et de "méchants" sauf deux hommes de mains et une juriste (Tilda Swinton) mais on n'hésite pas à éliminer physiquement les gêneurs. Grâce à une photographie dans les tons gris bleutés, on sent une menace invisible mais présente. Il n'y a aucun plan inutile. Je conseille vivement ce film produit par George Clooney, Steven Soderbergh et Sydney Pollack qui interprète un rôle.

26 octobre 2007

Operation Mad Ball - Richard Quine

Operation Mad Ball de Richard Quine (1957, littéralement "Opération bal fou"), longtemps invisible, est ressorti dans une salle à Paris courant septembre 2007 sous le titre "Le bal des cinglés" (traduction un peu crétine s'il en est), mais il ne se joue déjà plus. C'est l'organisation du bal qui est "folle" mais pas les protagonistes. Il met en scène Jack Lemmon en soldat qui arrive à force d'obstination à organiser un bal dans une auberge tenue par une "Française" à l'accent américain. En effet, nous sommes en 1945, le conflit mondial est terminé mais l'Armée américaine stationne quelque part en France. Il est interdit pour les personnels de l'armée, hommes de troupe et femmes infirmières (au rang d'officier), de "se fréquenter" sur la base. Ce bal servira à officialiser les rencontres fortuites qui l'ont précédé. Tous les personnages types de l'armée sont réprésentés dont le commandant plutôt borné. Filmée en noir et blanc, cette oeuvre n'est pas totalement réussie et a vieilli. Il manque le grain de folie de Blake Edwards comme dans Operation Petticoat (Opération Jupons, 1959). En revanche, Richard Quine (qui s'est suicidé en 1989) fera d'excellents long-métrages comme Bell, book and Candle (l'Adorable voisine, 1958) et The Notorious Landlady (L'inquiétante dame en noir, 1962), les deux avec Kim Novak et Jack Lemmon.

25 octobre 2007

Secret Sunshine - Lee Chang-Dong

Le titre original du film est Myliang du nom de la ville de Corée où se passe le film. Ce mot Myliang veut dire (en idéogrammes!) Ensoleillement secret (Secret Sunshine). C'est l'héroïne du film qui donne cette explication. L'histoire commence par l'arrivée en voiture de Séoul de Shin-Ae et son petit garçon. Elle a décidé de venir  s'installer dans la ville natale de son mari décédé récemment dans un accident de voiture. Elle doit trouver des élèves car elle donne des cours de piano. Mais on entend très peu de piano. En revanche, une tragédie la frappe. Son petit garçon est enlevé et tué car on la croit plus riche qu'elle n'est. L'heure et demie qui reste (le film dure 2h20) nous raconte comment cette femme Shin-ae désespérée trouve d'abord un soulagement grâce à la religion. Puis peu à peu, à cause d'un facteur déclenchant, elle sombre dans la dépression et tente de se suicider. Le film est assez éprouvant à voir mais surtout pénible à écouter. Quand les acteurs (trices) pleurent ou crient, la langue coréenne n'est pas agréable à entendre. C'est très geignard. Vu le sujet, on devrait être bouleversé. J'ai été surtout contente quand le film s'est terminé sur un plan fixe de cheveux coupés qui s'envolent.

21 octobre 2007

Le dictateur - Charlie Chaplin

Film sonore plus que parlant, le Dictateur (1940) de Charlie Chaplin, qui a été diffusé le 14 octobre sur Arte, est ce qu'on peut appeler un chef-d'oeuvre, un vrai. Le plus frappant est que Chaplin, à quelque jours près, était l'exact contemporain d'Hitler. Le film raconte comment un petit barbier juif, sosie d'un dictateur nommé Hinkel (Hitler) en Tomanie, après moult péripéties, se trouve à prendre sa place à la fin de l'histoire pour prêcher la paix et la fraternité. Précédemment, on aura assisté à la montée de la folie d'Hinkel qui veut devenir le Dictateur du monde entier. Et pourtant, il a un rude adversaire en la personne de Napaloni (Mussolini), le Dictateur de Bactérie. Plusieurs scènes d'anthologie restent dans les mémoires. Quand Hinkel fait un discours avec un micro qui se recroqueville devant la logorrhée haineuse, ou quand Hinkel se sert de son "fondement" pour jouer avec une planète Terre en forme de ballon qui éclate à la fin. Concernant la scène où le barbier avale puis régurgite des pièces de monnaie, je ne sais si le terme "morceau de bravoure" est approprié. Et le film est bourré de gags de cet ordre. On ne peut que saluer l'artiste pour cette oeuvre tragique et drôle à la fois.
J'ai aussi visionné les "bonus" qui figurent sur le DVD édité par MK2. Il contient notamment des films amateurs tournés en couleur par Sidney Chaplin, frère de Charlie, sur le plateau de tournage du Dictateur. Par exemple, une scène de fin alternative qui devait succéder au discours final, ou une scène de bal coupée au montage. On s'aperçoit aussi que, pour obtenir la nuance de gris souhaitée par Charlie Chaplin qui filmait en noir et blanc, les vêtements devaient avoir une couleur précise (comme des pantalons rouges pour la milice du dictateur). Ces images en couleur donnent une vision totalement différente de l'oeuvre que nous connaissons.

18 octobre 2007

This is England - Shane Meadows

Ce film, This is England de Shane Meadows, confirme que les Anglais savent très bien raconter des histoires dans un contexte historique précis. Il se déroule un an après la guerre des Malouines entre l'Argentine et la Grande-Bretagne. Au début et à la fin de This is England, des images d'actualités sont montrées. Le réalisateur, dont je crois que c'est le premier film, en a écrit le scénario assez largement autobiographique. L'histoire se déroule dans une petite ville du Yorkshire avec des habitations HLM pas entretenues où tout suinte la pauvreté, le chômage et le racisme latent. Le film est l'itinéraire d'un gamin, Shaun, orphelin de père mort au combat, âgé d'une dizaine d'années en 1983 (nous sommes en plein "Thatchérisme"). Tout va mal pour Shaun en ce dernier jour de l'année scolaire. De retour vers chez lui, il rencontre une bande de jeunes punks plutôt désoeuvrés qui le prennent sous leur protection. Sa vie va changer. Il devient un petit dur et se fera "Skinhead" sous l'influence d'un certain Combo, néo-nazi, sorti de prison depuis peu. Le film est aussi dur que l'univers décrit mais de temps en temps perce une certaine humanité. On découvre même Combo, transi d'amour pour une fille qui le repousse. A la fin, on ne sait pas ce que devient Shaun qui connaît trop vite le monde des adultes. Mais grâce à sa maman, on peut espérer qu'il s'en sorte.  Les comédiens sont tous remarquables avec une mention spéciale pour Thomas Turgoose (Shaun) et son air buté de petite teigne, mais qui arrive à être attachant. En revanche, l'ère "Thatcher" ne semble pas avoir été une "rigolade" pour cette Angleterre ouvrière. 25 ans plus tard, je ne suis pas sûre que cela aille beaucoup mieux.

16 octobre 2007

Le Dernier voyage du juge Feng - Liu Jie

Film sorti récemment dans quelques salles à Paris et peut-être en province, Le Dernier voyage du juge Feng est, d'après le réalisateur, le reflet d'une certaine Chine du 21ème siècle. Ce film, plus tragique que comique, raconte une histoire originale d'un juge, de sa greffière (sur le point d'être mise à la retraite à 46 ans parce qu'elle n'est pas assez diplômée) et d'un jeune, frais émoulu tout droit sorti de l'université. Le juge Feng et les deux autres sont des itinérants, chargés de leurs dossiers et de l'emblème national transportés par un âne. Ils vont de village en village, pour juger des affaires qui peuvent paraître saugrenues mais qui sont importantes pour tous ces villageois qui ne parlent souvent que le dialecte local. Par exemple, un paysan demande qu'un cochon, qui n'est pas à lui, soit puni pour avoir déterré les restes d'ancêtres enfermés dans une urne. Pour éviter une rixe, le juge achète ledit cochon et l'emporte. Deux belles-soeurs se battent pour une cruche que le juge finit par casser. Un couple décide de divorcer, la maison du couple appartient au mari, mais c'est la femme qui le squatte et ne veut pas partir. Devant le juge, elle pousse tellement de jérémiades que le mari renonce au divorce et se reconcilie avec elle. Entre toutes ces affaires à juger, on fait mieux connaissance du juge qui semble avec un tendre sentiment pour la greffière qui n'y est pas insensible. Le jeune, pendant ce premier périple, va beaucoup changer. Et le juge, parce qu'il perd une dent, décide d'arrêter son activité. La fin du film est aussi abrupte au sens propre qu'au sens figuré. J'ajouterai que certains plans de paysages sont magnifiques et les personnages sont extrêmement attachants.

15 octobre 2007

Meurtre dans un jardin anglais - Peter Greenaway

Réalisateur anglais que j'ai beaucoup aimé à la fin des années 80, Peter Greenaway se fait plus discret depuis quelque temps. Et je le regrette. Je l'ai découvert grâce à un film qui a eu une grande notoriété, Meurtre dans un jardin anglais (The draughtman's contract, 1982). L'histoire est résumée dans le titre du film. Mr Neville (Anthony Higgins), peintre de son état, est engagé par Mrs Herbert(Janet Suzman) pour réaliser 12 esquisses du jardin de la propriété du couple Herbert. Mr Neville a la malchance de dessiner ce qu'il n'aurait pas dû : le meurtre de Mr Herbert dans le dit jardin. Entre deux dessins, Mr Neville a des relations intimes avec Mme Herbert. Devenu témoin gênant, il aura un destin tragique. Peter Greenaway, avant d'être réalisateur, a été monteur, et c'est un peintre avec une certaine notoriété. Cela se sent dans son cinéma. Tous les plans sont très travaillés. Les mathématiques et les formes géométriques ainsi que le jeu sur les couleurs jouent aussi un rôle important. On pourra critiquer que le cinéma de Peter Greenaway ne dégage pas d'émotion, que l'on n'est pas ému ou que c'est un peu trop cérébral. Mais, esthétiquement, on peut éprouver un grand plaisir des yeux et des oreilles pour ceux qui aiment Michael Nyman, compositeur attitré des films de Peter Greenaway.

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