Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Dasola
Le blog de Dasola
Derniers commentaires
Archives
Challenges terminés

Pour les challenges de l'année en cours, 
voir colonne de droite

12 mars 2022

The Batman - Matt Reeves

Après avoir entendu uniquement des bonnes critiques à l'émission du Masque et la Plume, je me suis décidée à aller voir The Batman avec, dans le rôle du justicier masqué, Robert Pattinson. J'avoue à ma grande honte que je n'avais pas encore vu Robert Pattinson sur grand écran. L'oubli est enfin réparé (1). C'est lui qui est un des atouts du film qui dure presque 3 heures. Dès le départ, j'ai aimé l'atmosphère lourde de l'histoire et son côté inquiétant. L'ensemble est beau formellement, l'image est sombre comme l'histoire mais cela ne m'a pas dérangée du tout. Toute l'histoire ou presque se passe de nuit et Batman veille. Il arrive sur les lieux d'un meurtre, le maire de Gotham City vient d'être tué. Plus tard, c'est le procureur de la ville qui va trouver une mort explosive. Chaque fois le méchant de de l'histoire appelé The Riddler (L'homme-mystère) laisse un message en forme de devinette pour Batman. Pendant son enquête, Batman va croiser la route de Catwoman, du Pingouin et d'un certain Falcone. On découvre une fois de plus qu'il y a quelque chose de pourri à Gotham City. Robert Pattinson porte très bien l'habit de la chauve-souris. Il joue beaucoup avec ses yeux, sa voix basse. Son masque met en évidence la beauté de sa mâchoire et de son menton. Le rôle du majordome est tenu par Andy Serkis en personne. Il n'y a pas beaucoup de gadgets. Un film qui m'a vraiment plu. Lire les billets de Pascale, Henri GolantSelenie et Mymp.

(1) Comme me l'a rappelé Pascale, je l'avais vu en son temps dans The lost city of Z, mais il ne m'y avait pas laissé un souvenir impérissable (film non chroniqué).

9 mars 2022

Un autre monde - Stéphane Brizé / Robuste - Constance Meyer

Après La loi du marché (le parcours du combattant d'un chômeur longue durée), En guerre (la difficulté d'être un chef syndicaliste), voici Un autre monde. On assiste à la souffrance d'un cadre dirigeant (il y en a) face aux lois du capitalisme qui broie les individus. Le point commun de ces trois films, c'est Vincent Lindon, qui est une fois de plus excellent. Rien ne va plus dans la vie de Philippe Lemesle (Vincent Lindon). Il est en plein divorce, sa femme Anne (Sandrine Kiberlain) n'arrête pas de pleurer et son fils a des problèmes psychologiques. Philippe Lemesle est mis au pied du mur, il doit liciencier 58 salariés pour en sauver 500. L'entreprise fait partie d'un grand groupe industriel international très bénéficiaire dont le siège est aux Etats-Unis. Il faut enrichir encore plus les actionnaires. Face à Philippe Lemesle, il y a la responsable France du groupe en la personne de Cécile Bonnet-Guerin (Marie Drucker, une révélation), une femme sans état d'âme et assez effrayante mais qui obéit aux ordres. Le film suit Philippe Lemesle dans son entreprise où il ment à tout le monde, en particulier aux responsables syndicaux. Il cherche des moyens pour sauver ces emplois. Et l'on voit Philippe Lemesle désemparé face à son fils qui a été placé dans une institution médicalisée. Je trouve que cela parasite un peu le reste de l'histoire et c'est dommage. Mais néanmoins, le film vaut la peine d'être vu, rien que pour la scène finale où Philippe Lemesle écrit une lettre bouleversante. Lire le billet de Pascale.

Je voudrais écrire un mot sur Robuste de Constance Meyer, qui nous permet de voir Gérard Depardieu à l'oeuvre pour la quatrième fois en peu de temps. Dans Robuste, il joue le rôle de Georges, un acteur vieillissant qui doit tourner un film. Georges est un être hors norme avec son ventre qui dépasse. Il est incontrôlable, il fait de la moto, il est en permanence essouflé et il n'arrête pas de manger. Son "homme à tout faire garde du corps" doit s'absenter. Pour le remplacer, arrive Aïssa, une jeune femme noire très dodue mais musclée qui s'exerce à la lutte. Entre Aïssa et Georges, des liens d'amitié vont se nouer, peut-être parce qu'ils se ressemblent sur bien des points. Il n'y a pas vraiment d'histoire. Pourquoi pas? Vous pouvez quand même attendre la sortie du film à la télé.

2 mars 2022

Le chêne - Laurent Charbonnier et Michel Seydoux

Le Chêne est un documentaire épatant plein de suspense qui se passe dans et autour d'un arbre bicentenaire dans la région de Chambord en Sologne. Dans le documentaire sans paroles mais avec des sons et de la musique, on fait la connaissance pendant quatre saisons des habitants de cet arbre majestueux, plein de racines et de cavités. Des mulots, des geais, des pic-épeiches, des mésanges, un écureuil roux facétieux... Parmi les insectes, j'ai découvert le balanin du chêne (un charançon) avec une trompe qui sert à percer le cuticule d'un gland de chêne pour pondre un oeuf. J'avoue que je ne ne connaissais pas cet insecte singulier. Sinon quand un orage éclate, c'est la panique à bord du côté des mulots, car l'eau arrive jusqu'à eux en passant sous l'arbre. L'écureuil d'un très beau roux est vraiment chez lui dans cet arbre. Avec ses griffes, il s'y agrippe pour monter à grande vitesse. Pas loin du chêne rôde le renard, et le sanglier vient se frotter contre notre arbre. La nuit tombée, un hibou observe des proies éventuelles de manière intéressée. Le printemps arrivant, les naissances sont nombreuses, en particulier des oisillons, mais le danger les guette, par exemple une couleuvre qui grimpe le long du tronc. Je vous laisse découvrir ce qui arrive. C'est un documentaire qui convient aux petits et aux grands. Je l'ai vu dans une salle pleine avec quelques bambins. 

26 février 2022

Maigret - Patrice Leconte / Maison de retraite - Thomas Gilou

Je chronique ces deux films sur le même billet car Gérard Depardieu interprète un rôle dans les deux.

Je commence par Maigret de Patrice Leconte, d'après le roman Maigret et la jeune morte écrit en 1954 en une semaine. J'ai aimé l'atmosphère sombre qui sert de décor à une histoire qui se passe dans les années 50. D'après le résumé du roman que j'ai lu sur Wikipedia, il y a beaucoup de différences avec le scénario du film, mais ce n'est pas très grave. L'histoire est resserrée et il y a la création du personnage de Betty qui n'est pas dans le roman. Une jeune femme, Louise, est retrouvée morte, lardée de coups de couteau, sur une place du IXème arrondissement. Maigret (Gérard Depardieu, très bien) enquête. Il faudra un certain temps pour trouver l'identité de la victime. Elle portait une très belle robe de soirée, alors que le reste de son habillement, sous-vêtements ou chaussures étaient usées. Elle a voulu assister au mariage d'une certaine Jeanine, une fille que Louise a connue quand toutes les deux arrivaient de leurs provinces vers Paris. Grâce à une autre jeune fille ressemblant beaucoup à Louise à laquelle Maigret s'attache, l'enquête va progresser et le nombre de suspects se réduit : Jeanine, son fiancé issu de la grande bourgeoisie et la mère du fiancé. Un film qui se laisse voir avec plaisir avec un Depardieu émouvant. Lire les billets d'Henri Golant et Selenie

Dans Maison de retraite, il interprète un boxeur retraité qui vit désormais dans un EHPAD dans lequel Milann Rousseau (Kev Adams) doit s'acquitter d'une peine de travaux d'intérêt général. Il est homme à tout faire. Il découvre assez vite que cet EHPAD est une prison pour les résidents qui ne sortent jamais, qui mangent mal mais qui sont solidaires entre eux. En particulier, on a la bande des sept qui ne s'en laissent pas compter. On a l'occasion de voir, en plus de Gérard Depardieu, Mylène Demongeot, Jean-Luc Bideau, Daniel Prévost, Marthe Villalonga, Firmine Richard et Liliane Rovere. Ce n'est pas toujours d'une grande finesse mais j'ai trouvé l'ensemble sympathique et j'ai énormément aimé la fin. Henri Golant a aussi aimé.

24 février 2022

La vraie famille - Fabien Gorgeart

La vraie famille de Fabien Gorgeart nous fait entrer dans une famille d'accueil très aimante. Au centre, il y a Simon, un petit bonhomme craquant. Anna et Driss, ses parents d'accueil, ne font pas la différence entre Simon et leurs deux enfants biologiques. Mais là où le bât blesse, c'est que Simon appelle Anna "maman". Elle le couve et elle est très proche de lui, peut-être plus que de ses propres enfants. Quand elle a accueilli Simon, il avait 18 mois. Maintenant, il a six ans. Anna n'a pas su mettre une frontière invisible mais réelle entre Simon et elle. Elle n'aurait pas dû accepter que Simon soit aussi familier avec elle. Alors que Simon appelle Driss "Driss" et non "papa". C'est pourquoi, quand l'aide sociale à l'enfance annonce à Anna que le papa de Simon veut le reprendre, elle n'imagine pas que cela puisse arriver. Il faut noter que les institutions en France privilégient les relations des enfants avec leurs parents biologiques, et tant pis pour les famiilles d'accueil. C'est inconcevable pour elle. Melanie Thierry est très bien dans le rôle d'Anna et les autres comédiens aussi. Mention spéciale au petit Gabriel Pavie qui ferait en effet fondre un iceberg (lire le billet de Pascale).

Une histoire émouvante qui se termine heureusement pas si "mal" et non "mai". Merci à Luocine de m'avoir fait corriger ma faute de frappe.

18 février 2022

White Snake - Zhao Ji et Amp Wong / H6 - Ye Ye

J'ai vu dans la même soirée un film d'animation de belle facture et un documentaire édifiant sur un hôpital à Shanghaï.

White Snake est adapté de la Légende du serpent blanc, une légende populaire en Chine et même au Japon. Un esprit serpent blanc se transforme en belle jeune femme nommé Blanca (Xiao Bai) mais elle a perdu la mémoire. Elle possède des pouvoirs extraordinaires qui lui sont donnés entre autres par une grosse épingle en jade vert. Cet objet est très convoité par d'autres esprits serpents. Xian, un jeune chasseur de serpents, va aider Blanca à retrouver la mémoire. Ils vont bien entendu tomber amoureux malgré tous les obstacles qui se dressent devant eux. Dès les premières images, j'ai été séduite par la beauté de l'animation et des images. Visuellement, c'est tout simplement superbe.

H6 de la franco-chinoise Ye Ye se déroule dans l'hôpital n°6 de Shanghaï. Il faut noter que les hôpitaux ne portent pas de nom mais des numéros. Avant d'arriver à l'hôpital, on voit une famille chez elle. L'habitation en briques est délabrée. Dès que l'on arrive à l'hôpital, on est plongé dans un espace grouillant de monde. Des gens font la queue devant des guichets. On peut lire au-dessus de chacun que toutes les consultations de spécialistes sont complètes. Et tout de suite après, on voit un vieux monsieur qui rend visite à sa femme alitée dans un genre de grande salle où les malades sont dans des lits les uns à côté de autres. Il n'y aucune intimité. La femme ne dit aucune parole et elle bouge à peine avec des tubes dans le nez. Le vieux monsieur m'a beaucoup émue. Il devra peut-être vendre son appartement pour payer les soins. Son fils travaille au Japon et il ne semble pas pouvoir faire grand-chose. Une petite fille de trois ans s'est gravement blessée à la main. J'ai trouvé le bandage très sommaire. Son grand-père et son père font au mieux pour la consoler. Ils espèrent que la compagnie du bus qui a percuté la petite fille prendra en charge l'aide-soignante pour la petite fille. Un père de famille conjure son chagrin en chantant faux et essaye d'égayer sa fille qui a été gravement blessée dans un accident de voiture dans lequel la maman est morte. La fille ignore que sa mère est décédée. Et on retrouve la famille du début. Ils rendent visite au père de famille qui est tombé d'un arbre et qui est désormais paralysé de la tête aux pieds. Il voudrait être opéré mais cela coûte cher, au moins 100 000 yuans (environ 10 000 euros). Et l'opération est risquée. Et bien évidemment, la famille ne peut payer une telle somme. Les visites ne sont autorisées que de 15h à 15h30 pour toutes les familles des patients. Ces familles campent littéralement dans les couloirs pendant des heures ou des jours. Heureusement, il y a un peu d'humour dans ce film où l'on voit un médecin très étrange qui fait de la course à pied. C'est un homme d'un certain âge, un grand maigre qui, tel un rebouteux, arrive à remettre des os cassés en place avant de plâtrer. Et j'ai aussi été émue par un homme qui  fait des kilomètres, alors qu'il marche très mal, pour arriver à l'hôpital pour un simple contrôle. Il mettra 31 heures pour revenir chez lui par train. Il paraît que certains services d'urgences en France ne sont guère mieux, mais sauf erreur de ma part, les soins sont gratuits (ou, plus exactement, pris en charge par notre système de sécurité sociale - note du SR). Un documentaire certainement subjectif mais très intéressant sur la Chine d'aujourd'hui. Lire le billet de Pascale.

15 février 2022

Trois versions de Mort sur le Nil - Kenneth Branagh / John Guillermin / Andy Wilson (avec David Suchet)

Vous me direz, Dasola est un peu bizarre d'avoir vu ou revu, en moins d'une semaine, les trois adaptations de Mort sur le Nil d'après le roman d'Agatha Christie paru en 1937, deux pour le cinéma et une pour la télévision. Eh bien, cela m'a permis de faire quelques comparaisons.

Je trouve la version de 1978, celle de John Guillermin, la plus réussie car elle réunit une distribution comme on n'en fait plus beaucoup: Peter Ustinov, David Niven, Bette Davis, Maggie Smith, Lois Chiles, Mia Farrow, Jane Birkin, Olivia Hussey, George Kennedy et Angela Lansbury. J'ai vu le film à l'époque de sa sortie sur grand écran. Je sais que j'avais aimé ce film qui permet de voir Karnak et Abou Simbel. Et puis l'intrigue policière tient en haleine dans un décor magnifique. Il s'agit d'un drame de l'amour dans lequel Linnet Ridgway, une riche héritière, "pique" Simon Doyle, le fiancé de sa meilleure amie sans le sou, Jacqueline de Bellefort. Agatha en connaissait un rayon sur la psychologie humaine. Sur un beau bateau à aube qui navigue sur le Nil, il y a trois meurtres, quelques suspects (qui n'aimaient pas la première et principale victime pour différentes raisons) et Hercule Poirot, un détective belge et non français, qui fait travailler ses petites cellules grises.

La version la plus récente est sortie la semaine dernière et elle a été réalisée par Kenneth Branagh. Elle n'est pas si mal selon moi (une adolescente est sortie de la projection en disant que "c'était trop bien"). Les ressorts dramatiques y sont. Certains personnages sont très différents de la première version. Le réalisateur a choisi des acteurs de différentes origines. Parmi les trois victimes, il y a un homme. Et en préambule, on remonte à la guerre de 14-18 dans les tranchées où Hercule Poirot sauve sa section à l'exception de son capitaine. Et on apprend qu'Hercule a été amoureux. C'est clinquant, le bateau est très beau. On admire aussi dans ce film Abou Simbel (dont je garde un souvenir ému). En revanche, j'ai trouvé les acteurs sans vrai personnalité. Je ne connais qu'Annette Bening et Emma Mackey. Armie Hammer qui interprète Simon Doyle est absolument insipide et sans saveur. On se demande pourquoi deux femmes se battent pour lui. Il faut noter que ces deux films durent plus de deux heures chacun.

Alors que la version télévisée de 2004 avec David Suchet dans le rôle de Poirot ne dure qu'une heure trente-sept minutes. L'histoire est bien entendu resserrée, on ne voit pas de cobra qui menace Hercule Poirot. On n'admire pas Abou Simbel, mais on voit le temple de Dendérah. Il faut voir cette adaptation en VO, et non en VF qui n'est pas terrible.

Si vous ne devez en voir qu'un, je conseille la version de 1978 où il y a aussi de l'humour. Et il ne me reste plus qu'à relire le roman. 

P1140199

12 février 2022

La panthère des neiges - Marie Amiguet et Vincent Munier

Neuf semaines après sa sortie, La panthère des neiges est encore à l'affiche à Paris. Il faut dire que ce documentaire est de toute beauté avec des paysages des plateaux du Tibet à couper le souffle à 5000 mètres d'altitude. L'écrivain et globe-trotter Sylvain Tesson rêvait de voir une panthère des neiges. Dans sa quête, il est accompagné par un photographe animalier, Vincent Munier, qui se sent revivre dans ces paysages encore sauvages, loin des hommes. Avant que la panthère des neiges n'apparaisse sur l'écran, on aura eu l'occasion de voir comment Vincent Munier initie Sylvain Tesson à l'affût et à la patience dans des conditions climatiques très dures. Munier sait qu'une panthère n'est pas loin car il a repéré des marques de pattes. Les températures peuvent afficher jusqu'à moins 30° Celsius. Mais cela n'empêche pas des troupeaux de yacks noirs de parcourir de longues distances. On admire aussi des antilopes du Tibet, des oiseaux souvent très colorés, un loup gris, un renard du Tibet, trois ours, la maman et ses deux oursons. Personnellement, j'ai été fascinée par un chat de Pallas (ou Manul) qui est assez effrayant avec sa tête hirsute et ses yeux jaunes qui se lèvent vers le ciel. On le voit avaler un oiseau avec bec, plumes et os. On trouve ces chats dans certains zoos. Quand apparaît enfin la panthère des neiges, les deux hommes sont enthousiastes. On la voit dépecer une proie qu'elle a tuée il y a peu de temps. C'est un animal en danger d'extinction. En revanche, les textes en voix off n'ont rien d'exceptionnels. Un très beau documentaire qui dépayse. 

9 février 2022

Petite Solange - Axelle Ropert

Petite Solange d'Axelle Ropert commence sur le gros plan d'une jeune fille assise en classe qui semble avoir du chagrin. Quelques mois plus tôt, les parents de Solange, Antoine (Philippe Katerine) et Aurélia (Léa Drucker) fêtent leur 20 ans de mariage. Tout semble idyllique dans la famille Maserati. Antoine tient un magasin d'instruments de musique et Aurélia est comédienne. Solange qui a treize ans s'entend bien avec son grand-frère Romain de 21 ans. Cependant, peu de temps après, Solange entend ses parents se disputer. Le couple se sépare et le monde de Solange s'écroule. Même la maison où elle vit va être vendue. Elle appelle à l'aide son frère qui a pris la poudre d'escampette vers Madrid. Solange perd ses repères et on a de la peine pour elle. Sinon, les parents et même le frère ne sont pas très sympathiques. Ils ne se rendent pas compte que Solange souffre. Le film montre qu'un divorce peut être une tragédie. A la fin du film, Solange fête ses quatorze ans et elle a beaucoup mûri. Jade Springer qui interprète Solange est très bien. J'espère qu'on la reverra dans d'autres films. Lire le billet de Pascale

3 février 2022

Les jeunes amants - Carine Tardieu

J'ai hésité à voir ce film sorti cette semaine, n'étant pas forcément une grande fan de Fanny Ardant. Et bien j'aurais eu tort de ne pas y aller, car dès les premières images qui se passent dans un hôpital, je me suis dit que Les jeunes amants allait me plaire. L'essentiel de l'histoire se déroule en 2021. Shauna, âgée de 71 ans (Fanny Ardant magnifique), a été architecte. L'histoire de ces deux personnages débute en 2006, à l'hôpital donc. Shauna veille sur une patiente alitée et c'est là qu'elle rencontre Pierre Escande (Melvil Poupaud, assez craquant), interne dans l'hôpital. Ils échangent quelques paroles et puis Shauna disparaît. Quinze ans plus tard, Pierre, qui a maintenant 45 ans, est marié à Jeanne (Cécile de France, très bien) et il est père de famille. Shauna et lui se revoient en Irlande par l'intermédiaire d'un ami commun. Et à partir de là, quelque chose se passe. Pierre tombe amoureux de Shauna et les sentiments vont bientôt être réciproques. J'ai été très sensible au traitement du sujet: ce n'est pas racoleur, ni gênant, ni mièvre. La scène où Pierre dit à Shauna qu'elle le "bouleverse" m'a émue. Il y a beaucoup de pudeur dans certaines scènes et les acteurs y sont pour beaucoup. Une très belle histoire d'amour. Un film que je recommande. 

31 janvier 2022

Les promesses - Thomas Kruithof

Je dirais que Les promesses très bien interprété ne tient pas totalement ses promesses, surtout sur la fin. Dans le 93, une mairesse (ou Madame le maire, je suis d'accord avec Tania, voir son com ci-dessous), Clémence Colombet (Isabelle Huppert) et son "Dircab" Yazid (Reda Kateb) mènent un combat de la dernère chance pour que la cité des Bernardins, dans un état de délabrement inacceptable, puisse bénéficier d'une enveloppe de 63 millions d'euros dans le cadre de travaux de réhabilitation du Grand Paris. C'est une promesse qu'elle fait devant ses administrés, et elle souhaite qu'elle se réalise. Durant le film, on voit comment peuvent se dérouler les négociations au niveau ministériel et jusqu'au cabinet du Premier Ministre. Clémence est à la fin de son deuxième mandat comme maire. Elle compte laisser sa place à son adjointe, Naidra. On assiste à plusieurs retournements de situations et pendant ce temps-là, les copropriétaires et locataires des Bernardins ne veulent plus payer leurs charges. Ils se soutiennent mutuellement. Malheureusement, il y a aussi des "marchands de sommeil" qui ne souhaitent pas qu'il y ait des travaux, car plus la barre d'immeubles se dégradera et plus les appartements pourront se racheter pas chers, et les nouveaux propriétaires en profiteront pour loger de plus en plus de migrants sans papiers dans des conditions indignes. Je trouve dommage que la résolution de l'histoire soit expédiée en même pas cinq minutes. Un film à voir cependant pour les acteurs. 

25 janvier 2022

Adieu Monsieur Haffmann - Fred Cavayé

Voici un film qui m'a remuée. Adieu Monsieur Haffmann de Fred Cavayé est adapté d'une pièce de théâtre que je n'ai pas vue. L'histoire commence à Paris en mai 1941. La première séquence du film se focalise sur un pied appareillé qui avance sur des pavés. Ce pied appartient à un "boiteux", François Mercier (Gilles Lellouche), employé chez Joseph Haffmann (Daniel Auteuil), un bijouter qui crée des modèles. C'est un artisan doué. Malheureusement pour lui et sa famille, du fait qu'ils sont Juifs, ils sont menacés d'être arrêtés sous peu. Très vite, Haffmann convainc sa femme de fuir en zone libre avec leurs enfants. Lui-même les rejoindra plus tard après avoir réglé le sort du magasin. Et pour ce faire, Haffmann fait une proposition étonnante à François Mercier et à sa femme Blanche (Sara Giraudeau). Il va leur vendre le magasin, qu'ils lui rétrocéderont lorsque la guerre sera terminée. Le jour même de sa fuite, Haffmann est obligé de revenir au magasin car il y a des contrôles d'identité dans toute la ville. A partir de là, Joseph s'installe dans le sous-sol et François et sa femme occupent l'étage. Le couple désespère d'avoir un enfant, un jour. Dans l'esprit de François germe une idée pas banale pour que Blanche tombe enceinte mais sans succès. Et puis les mois passent et le comportement de François évolue. Il devient un parfait salaud et il n'a plus aucun scrupules. Les trois acteurs sont bien. A la différence de Pascale, j'ai trouvé Sara Giraudeau très bien (en tout cas mieux que dans d'autres rôles). Gilles Lellouche interprète un rôle difficile et il s'en sort bien. Daniel Auteuil est égal à lui-même. Un film à voir à moins d'attendre sa sortie sur petit écran. En tout cas, pour une séance de début de soirée, un lundi soir à Paris, on était cinq dans la salle. Lire les billets de Pascale, Eimelle et Pierre D.

19 janvier 2022

Licorice Pizza - Paul Thomas Anderson / 355 - Simon Kinberg

Pour mon retour vers les salles obscures, j'ai choisi deux films sortis le 05/01/2022. 

De Paul Thomas Anderson, j'avais adoré There will be blood et The Phantom Thread et j'avais détesté Magnolia. En ce qui concerne Licorice Pizza, je me situe entre les deux. Je reconnais que les deux acteurs principaux, Cooper Hoffman (le fils du regretté Philip Seymour Hoffman) et Alana Haim forment un couple sympathique et touchant. Gary Valentine (Cooper Hoffman) est âgé de 15 ans alors qu'Alana Kane (Alana Haim) annonce qu'elle a 25 ans. La bande son est aussi assez exceptionnelle. On a le plaisr d'entendre David Bowie, The Doors ou Paul McCartney. Pour le reste, je suis plus réservée sur l'histoire, assez décousue, et sur les personnages secondaires interprétés par exemple par Sean Penn, Bradley Cooper et Tom Waits et d'autres moins connus qui ne font pas avancer l'histoire. Dans les années 70, à Encino, une banlieue terne de Los Angeles, Gary doit se faire prendre en photo à son lycée. C'est à cette occasion qu'il fait la connnaissance d'Alana qui est l'assistante du photographe. Il entame assez vite une conversation avec Alana en lui affirmant qu'il l'épousera un jour. Gary en tant qu'apprenti acteur doit partir à New-York, Alana lui servira de chaperon. A la suite de quoi, ils se séparent, se retrouvent, se reséparent. Gary se met à vendre des lits à eau (waterbed) et puis il ouvre un lieu pour des joueurs de flipper. On peut s'étonner que, n'ayant pas encore atteint sa majorité, il puisse faire autant de choses. A la fin, après une course pour se retrouver, Alana et Gary tombent dans les bras l'un de l'autre. Et tout cela dure plus de deux heures. Non, décidément, je n'ai pas "accroché", dommage pour moi. En revanche, Pascale et Princecranoir sont plus positifs que moi malgré des réserves pour Pascale. Et lire le billet de Matchingpoints.

Je passe à 355, un film d'action pure interprété par quatre actrices épatantes (l'Américaine Jessica Chastain, l'Allemande Diana Kruger, l'Anglaise Lupita Nyong'o et l'Espagnole Penelope Cruz) et vers la fin, on découvre une jolie Chinoise, Fan Bingbing. L'histoire commence dans une belle demeure à Bogota, une arme technologique de destruction massive capable de prendre le contrôle de réseaux informatiques a été créée par un jeune homme surdoué. Cette arme tombe malheureusement dans de mauvaises mains (un chef de réseaux terrorristes) et peu de temps après, on la localise à Paris. L'Américaine Mace de la CIA, l'Allemande Marie Schmidt  des services secrets allemands, l'Anglaise Khadijah, une ancienne du MI6, et une psychologue colombienne vont s'allier pour récupérer l'arme qui ressemble à un gros smartphone. La poursuite qui commence à Paris va les emmener au Maroc et pendant toute la fin du film en Chine, à Shanghaï. Les femmes savent très bien se battre et tirer avec des armes de guerre. Face à elles, il y a un traitre à la gueule d'ange et quelques affreux. Je ne me suis pas ennuyée une minute (le film idéal du samedi soir) et puis Diane Kruger et Fan Bingbing sont jolies à regarder, même si les trois autres ne sont pas mal non plus. Lire le billet d'Henri Golant. Selenie n'a pas aimé. Il faut noter que Jessica Chastain est coproductrice de ce film américano-chinois.

12 janvier 2022

Celui par qui le scandale arrive / Comme un torrent - Vincente Minnelli

Comme je ne peux pas aller au cinéma, j'en profite pour revoir quelques films classiques américains que j'apprécie depuis longtemps.

Je viens de revoir coup sur coup Celui par qui le scandale arrive (Home from the Hill, 1960) et Comme un torrent (Some came Running, 1958), tous les deux réalisés par Vincente Minnelli.

 P1140189

Dans Celui par qui le scandale arrive, le Capitaine Wade Hunnicutt (Robert Mitchum) est l'homme le plus influent et le plus riche de la ville située dans l'Est du Texas. Tout le monde est à ses ordres, sauf sa femme Hannah (Eleanor Parker), qui se refuse à lui depuis 18 ans car Wade est un homme à femmes depuis toujours, il a couché avec pas mal de femmes mariées ou pas de la ville. Et son épouse ne lui pardonne pas d'avoir eu un enfant illégitime, Rafe (George Peppard), qui vit chichement. Dans le salon de la demeure familiale où le Capitaine passe beaucoup de temps, il est entouré de trophées de chasse et de fusils. Un salon d'"homme". Avec Hannah, il a eu un fils, Theron (George Hamilton) qui vit dans une chambre d'enfant. C'est un fils à sa maman. Désormais, les choses vont changer, Wade va prendre en main l'éducation de son fils qui subissait les quolibets des hommes de la ville. C'est une façon de prendre leur revanche sur Wade qu'ils ne peuvent pas atteindre directement. Du jour au lendemain, Theron va faire ses preuves en partant chasser le sanglier. Et Rafe qui a cinq ans de plus que Theron veille sur lui de loin. Un film que je revois toujours avec plaisir grâce aux acteurs, à l'histoire et à sa progression dramatique. Les personnages sont bien campés. Il faut noter qu'il y a une scène marquante qui montre la ségrégation entre Noirs et Blancs dans ce Sud des Etats-Unis. Il s'agit d'une "party" après une chasse au sanglier, on voit quelques petits gamins afro-américains à l'écart qui regardent manger les notables blancs. Les seuls Noirs acceptés pour le repas sont les domestiques qui font le service.

Je passe à Comme un torrent dont le scénario a été tiré d'un roman de James Jones (auteur par ailleurs de Tant qu'il y aura des hommes). A la fin des années 40, Dave Hirsh (Frank Sinatra), un militaire démobilisé, revient en autocar à Parkman en Indiana. Une jeune femme habillée de franfreluches, Ginnie (Shirley McLaine), le suit comme son ombre. Elle est tombée follement amoureuse de Dave. Ce dernier n'est pas revenu dans l'Indiana depuis plus de 15 ans. Il a écrit deux romans qui ont eu du succès mais il est en panne d'inspiration. Il n'arrive pas à terminer le troisième manuscrit. A Parkman, il ne se presse pas pour renouer avec son frère Frank, un notable très aisé. Dave, qui boit beaucoup, se lie d'amitié avec Bama Dillert (Dean Martin), un joueur de poker alcoolique qui ne quitte jamais son chapeau, même pour dormir. Et Dave ne reste pas insensible au charme de Gwen French, une jeune prof de littérature et admiratrice des deux romans de Dave. C'est un superbe mélo très bien joué. Shirley McLaine y est bouleversante.

J'espère que ces deux films sont disponibles à la location en médiathèque, car on a aujourd'hui du mal les trouver dans le commerce à un prix raisonnable.

9 janvier 2022

15 ans de blog / La chaîne - Stanley Kramer (hommage à Sidney Poitier [1927-2022])

Il y a 15 ans, le 9 janvier 2007, je créais mon blog. J'avais une mononucléose et je me rappelle que j'étais très fatiguée. Aujourd'hui, le 9 janvier 2022, mon blog est toujours là et j'ai été testée positive au covid 19 (je ne pourrai pas vous dire si c'est le variant Delta ou Omicron ou même un troisième inconnu). Les symptômes sont apparus mercredi 5 janvier et j'ai fait mon test le 6 janvier. Pour résumer, depuis trois jours, j'ai l'impression d'avoir un gros rhume mais pas de fièvre. Donc pour le moment, tout va bien.

Mais je vais être privée de sortie pendant une bonne semaine puisque je suis confinée chez moi.

Heureusement, je ne m'ennuie pas avec mes PALs et des DVD à (re)voir. D'ailleurs, ayant appris la disparition de l'acteur Sidney Poidter à 94 ans, je viens de voir La Chaîne (The Defiant ones en VO) de Stanley Kramer, un film de 1958 en noir et blanc avec Tony Curtis et Sidney Poitier. Je ne savais pas que le film était si bien. Il a été récompensé par de nombreux prix dont l'ours d'argent du meilleur acteur à Sidney Poitier au Festival International du Film de Berlin. Dans les années 50, dans le sud des Etats-Unis où règne la ségrégation entre blancs et noirs, un Blanc, John Jackson (Tony Curtis) et un Noir, Noah Cullen (Sidney Poitier) profitent d'un accident du fourgon cellulaire dans lequel ils étaient transportés vers un nouveau lieu de détention pour s'enfuir. Ils sont enchaînés l'un à l'autre par un bracelet au poignet et une chaîne en acier. Les forces de police se mettent à les poursuivre avec une meute de chiens même s'ils sont persuadés que les deux fugitifs vont s'entretuer rapidement. Mais Cullen et John ont le même but, s'enfuir le plus loin possible et arriver à se débarrasser de la chaîne. Lors d'un passage dans un village pour trouver de la nourriture, ils sont pris et menacés d'être pendus. Heureusement qu'un des villageois, interprété par Lon Chaney Jr, les libère. Lui-même a été un forçat. Peu après, ils arrivent chez une jeune femme qui vit seule avec son petit garçon, Billy, dans une ferme. Elle a le rêve de partir loin. Son mari l'a quittée depuis huit mois. C'est chez elle que les deux hommes vont se libérer de la chaîne. Le noir et blanc donne beaucoup de force à l'histoire. On se demande jusqu'au bout comment cela va se terminer, grâce à un rythme soutenu. Je vous conseille vivement de voir ce film. Pour l'anecdote, Tony Curtis avait lourdement insisté pour que le nom de Sidney Poitier apparaisse à côté du sien sur l'affiche du film.

P1140187

5 janvier 2022

The Card Counter - Paul Schrader

Cela faisait deux semaines que je n'étais pas allée au cinéma et je commence bien l'année 2022 avec le nouveau film de l'Américain Paul Schrader, qui a aussi écrit le scénario. Pour ceux qui l'ignore, Paul Schrader est aussi l'auteur du scénario de Taxi Driver (1976) réalisé par Martin Scorsese, qui d'ailleurs est le coproducteur de The Card Counter. Ce film sort des sentiers battus. William Tell est un homme aux cheveux gominés, sorti récemment d'une prison militaire où il a purgé une peine de huit ans et demi. En prison, pour passer le temps, il a pris goût à la lecture et a appris à compter et mémoriser les cartes à jouer. Il est devenu un excellent joueur de poker et de black jack et va de casino en casino en jouant modeste. Il veut passer inaperçu. En revanche, on se rend compte que Tell n'est pas une personne banale avec sa manie de recouvrir avec des draps blancs le mobilier et le lit des chambres d'hôtel ou de motel qu'il occupe successivement. L'ensemble donne une impression de cellule capitonnée. Un jour, il croise la route de deux personnes, un jeune homme, Cirk, qui cherche à se venger de celui qui a causé le suicide de son père, et La Linda, une jeune femme noire qui lui trouve des tournois de poker. William Tell fait de terrifiants cauchemars, des réminiscences de son passé qui l'a mené en prison. Car William a été un tortionnaire sous les ordres d'un autre bourreau dans un camp du style Guantanamo. Mais on n'arrive pas à détester cet homme, qui fait tout pour que Cirk ne venge pas son père. Les scènes de casino sont filmées de manière originale avec des scènes panoramiques qui embrassent des dizaines de tables de jeux. Même si on entend les machines à sous, les endroits dégagent un certain calme, tout comme le personnage principal. Sur la fin, l'histoire bifurque de manière inattendue mais je ne vous révélerai rien. Un film de 1H53 assez hypnotique. Les spectateurs dans la salle m'ont paru aussi captivés que moi. Un film qu'il faut voir même s'il est sorti dans peu de salles. Lire les billets de Pascale et Princecranoir.

24 décembre 2021

Palmarès cinéma 2021

Comme tous les ans, voici mon palmarès de cinéma. Une fois encore, je n'ai pas vu autant de films que j'avais prévu en raison du reconfinement, du couvre-feu conséquences du la COVID. Je rappelle que les cinémas avec jauge ont rouvert mi-mai 2021. 

J'ai vu 59 films dont quelques navets que je nommerai pas. Je ne retiens que les bons.

J'en ai choisi 15 dont un que je n'ai pas chroniqué.

Je commence par les trois films iraniens que je place en tête. 

La loi de Téhéran de Saeed Roustayi : le polar de l'année avec Bac Nord (voir ci-dessous). Le rythme est soutenu et le film montre que, drogués victimes ou dealers porteurs de 5g ou 500 gr, en Iran, l'exécution par pendaison les attendent.

Le Diable n'existe pas de Mohammad Rasoulof : quatre moyens métrages réunis en un seul long-métrage avec comme thème la peine de mort et ceux à qui on demande d'être des bourreaux à leur corps défendant.  

Un héros d'Asghar Farhadi. On n'oublie pas de sitôt le beau visage de Rahim et son sourire de plus en plus crispé au fur et à mesure que le film se déroule, et j'ai été émue par le petit garçon bègue.

Je continue avec des films français.

Illusions perdues de Xavier Giannoli. Peu de temps après une adaptation plutôt sympa d'Eugénie Grandet par Marc Dugain, le cinéma français a choisi de continuer d'adapter Balzac et c'est une réussite.

Bac Nord de Cedric Jimenez : un film sous adrénaline avec une histoire qui se passe dans les quartiers nord de Marseille. D'un côté les flics, de l'autre, des jeunes et moins jeunes de quartiers sensible. Au centre, le trafic de drogue. L'une des séquences finales est impressionnante. Une réalisation digne des meilleurs films américains.

La fracture de Catherine Corsini : les urgences d'un hôpital pendant une  nuit de manif des gilets jaunes et ce n'est pas triste. Valeria Bruni-Tedeschi est formidable.

Les deux Alfred de Bruno Podalydès, c'est le film qui m'a réconcilié avec les frères Podalydès, et Sandrine Kiberlain montre une fois de plus son talent comique.

Médecin de nuit d'Elie Wajeman qui vaut pour l'interprétation remarquable de Vincent Macaigne en médecin de nuit.

Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, à la limite du documentaire, ce film plein de poésie arrive à nous faire croire qu'une barre d'immeuble peut se transformer en station spatiale. 

Je termine avec :

Compartiment n°6 de Juho Kuosmanen, ce "rail movie" m'a beaucoup plu. Son grand prix à Cannes est amplement mérité.

Drunk de Thomas Vinterberg, c'est le premier film que j'ai vu à la réouverture des salles. Je me suis dis, cela commence bien. Madds Mikkelsen et les autres acteurs sont formidables.

Les sorcières d'Akelarre de Pablo Agüero. Ce film nous plonge dans le Pays Basque du début du XVIIème s., au temps de la chasse aux sorcières. Les rôles féminins sont magnifiques.

Tre Piani de Nanni Moretti. C'est le premier film de Nanni Moretti que j'apprécie vraiment.

L'un des nôtres de Thomas Bezucha (Pascale en avait dit beaucoup de bien). Kevin Costner qui a produit le film est très bien avec Diane Lane. Ils interprètent des grand-parents voulant récupérer à tout prix leur petit-fils. J'ai vu le film sur grand écran. Il est resté à l'affiche pendant une semaine dans une seule salle. Et c'est tout à fait dommage. J'ai acheté le DVD et l'ai déjà visionné avec mon ami, je ne me rappelais même pas que j'avais pris le temps de le chroniquer.

First Cow de Kelly Reichardt, non chroniqué, est un film qui sort des sentiers battus. Je l'ai vu en juin dernier en avant-première et il m'a emballée. J'ai aimé la manière qu'a la réalisatrice de raconter l'histoire d'une vache dans l'ouest des Etats-Unis dont le lait va permettre de faire des gâteaux et des beignets. C'est aussi l'histoire d'une belle amitié entre deux hommes qui essaient de s'en sortir comme ils peuvent. Elle prend son temps pour raconter son histoire. Il s'agit d'une réalisatrice que j'apprécie beaucoup. Lire le billet sympathique de Pascale et celui de Mymp.

En revanche, je regrette sincèrement que des films de premier plan soient sortis directement sur petit écran, du fait que des plateformes les produisent. Je pense que le cinéma sur grand écran, c'est ce qu'il y a de mieux. Malheureusement pour moi, il faudra que j'attende la sortie en DVD/Blu-ray du nouveau film de Jane Campion. Les spectateurs doivent revenir dans les salles (il semble y avoir eu une baisse significative du nombre de spectateurs dans les salles cette année). 

21 décembre 2021

Un héros - Asghar Farhadi

Décidément, le cinéma iranien est dans une période faste: trois films très différents sortis cette année et il s'agit de trois réussites. La loi de Téhéran, Le diable n'existe pas et maintenant Un héros feront partie de mon top cinéma de cette année. J'ai été contente de voir que le réalisateur Asghar Farhadi était revenu en Iran pour nous offrir un film qui a reçu le Grand Prix au dernier festival de Cannes, ex-aequo avec Compartiment n°6. Rahim, âgé d'une trentaine d'années, obtient une permission de sortie de deux jours de la prison où il est emprisonné pour dettes depuis trois ans. Il n'a pas pu rembourser Bahram, son ex-beau-frère qui s'était porté garant pour lui auprès d'un usurier. Le beau-frère en veut énormément à Rahim qu'il prend pour un homme qui n'a pas de parole. On apprend qu'en Iran, on peut donc faire de la prison pour dettes. Au tout début de sa permission, Rahim est rejoint par Farkhondeh, la femme qu'il aime et qui lui apprend qu'elle a trouvé un sac plein de pièces d'or. Elle est aussi l'orthophoniste du fils de Rahim, qui souffre d'un grave bégaiement. Les dix-sept pièces d'or pourraient permettre à Rahim de rembourser une partie de sa dette mais ce n'est pas suffisant pour Bahram qui exige le remboursement complet. C'est alors que Rahim décide de rendre les pièces à la propriétaire du sac. A partir de là, tout s'accélère. Rahim devient un héros pour sa bonne action, surtout auprès du directeur de la prison et d'une association d'aide au pardon qui fait une quête pour lui. Il est devenu un homme médiatisé, mais des rumeurs malveillantes le concernant envahissent les réseaux sociaux. Et si tout cela était un coup monté? Rahim (l'acteur a un physique avenant) est une victime, mais il a aussi un côté pas très sympathique. Il ne se départit pas d'un sourire crispé. On ne sait pas trop ce qu'il pense. On voudrait qu'il s'en sorte, surtout pour son fils qui est très attachant, mais à la fin, son retour en prison semble inéluctable. Farhadi décrit une société iranienne où je n'aimerais pas vivre.

12 décembre 2021

Les amants sacrifiés - Kiyoshi Kurosawa

1306544

Parmi les sorties de cette semaine, je ne savais pas trop quoi aller voir. Le West Side Story de Steven Spielberg ne m'attire pas trop. Je me suis décidée pour Les amants sacrifiés du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa (Shokuzai, Tokyo Sonata, Cure, Kairo), dont le scénario a été écrit par un autre réalisateur qui a été son élève, Ryusuke Hamaguchi (Drive my car, Senses et Asako I et II). Le réalisateur a été récompensé du Lion d'argent au festival de Venise en 2020. L'histoire commence en 1940, à Kobé au Japon. Yusaku et Satoko forment un jeune couple d'une trentaine d'années, plutôt moderne pour l'époque. Ils portent des vêtements occidentaux de préférence au kimono. Yusaku est un chef d'entreprise prospère qui n'aime pas le régime en place. Lui et Satoko vivent dans une très belle demeure. Dès les premières images, j'ai été conquise par la beauté de l'image, les éclairages, les décors et les costumes. Après être revenu d'une mission en Mandchourie avec son neveu Fumio, Yusako n'est plus tout à fait le même homme. Satoko essaye de savoir pourquoi, car pour elle, son bonheur personnel passe par-dessus tout le reste. Elle va jusqu'à sacrifier Fumio en le dénonçant aux forces de l'ordre (un des policiers militaires est secrètement amoureux de Satoko) pour mieux se rapprocher de son mari. Parmi les preuves accablantes rapportées par Yusaku, il y a un film tourné sur place sur les expériences bactériologiques pratiquées par une unité militaire japonsaise sur des cobayes chinois. La suite de l'histoire est prévisible, tout va se terminer très mal, mais je ne vous dirai pas comment. Le film a de grandes qualités dont l'interprétation des deux acteurs principaux  (Yû Aoi et Issey Takahashi), mais j'avoue que je n'ai pas été touchée par le destin de ces deux amants. En revanche, il faut saluer le fait que ce soit des Japonais qui évoquent leurs exactions commises en Mandchourie pendant les années 30. Lire les billets de Shangols et Wilyrah.

---------------------------------------------------------------------------------------------------
J'ai été très surprise par le grand nombre de spectateurs dans la salle (en majorité dans ma classe d'âge). Ce cinéma parisien se situe dans le quartier de Saint-Lazare. Il y avait énormément de monde dehors pour les achats de Noël ou autre, et dans le métro que l'on attend plusieurs minutes et qui arrive bondé. J'avoue que je ricane un peu quand je vois l'affichette collée sur les vitres du métro :

20211211_193948

20211211_193955

6 décembre 2021

Le diable n'existe pas - Mohammad Rasoulof

Je ne savais pas trop ce que j'allais voir avec Le diable n'existe pas du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof. Je n'avais lu aucun résumé ni aucune critique. Et là, pendant deux heures trente, j'ai été happée par les quatre histoires. J'ai surtout été secouée par la première, intitulée "Le diable n'existe pas", qui suit Hesmat, la quarantaine, que l'on voit sortir en voiture d'un endroit très sécurisé. Il revient chez lui, regarde un peu la télé, puis il prend une douche, il récupère sa femme qui sort de son travail, il va chercher sa fille qui sort de l'école (et qui l'engueule car il est arrivé en retard). Ils vont faire des courses tous ensemble. Avec sa femme et sa fille, il part s'occuper de sa vieille mère en lui faisant la cuisine et le ménage, Il est l'incarnation tout à la fois du père, du mari et du fils idéal. C'est quand il retourne à son travail en pleine nuit que l'on découvre une faille dans la vie de cet homme. En poussant un simple bouton, il provoque la mort. J'ai reçu cette séquence comme un coup de poing. Je suis restée tétanisée pendant quelques secondes. 
Dans les trois autres histoires, il est aussi question de cette mort légale, la peine de mort, qui est pratiquée à grande échelle en Iran. Dans "Elle a dit, tu peux le faire", Pouya est un jeune conscrit qui ne veut pas donner la mort à un condamné. Il va sortir de cette situation de manière rocambolesque en rejoignant sa fiancée. Dans "Anniversaire", Javad bénéficie d'une permission de trois jours qui lui permet de rejoindre Nana, une jeune femme qu'il compte bien épouser. C'est une maison en deuil qui le reçoit car un ami de la famille vient d'être exécuté pour des raisons politiques. On apprend le lien entre Javad et la victime. Dans "Embrasse-moi", Bahram qui va bientôt mourir est un médecin qui n'a pas voulu collaborer à une exécution 20 ans auparavant. Il tient à voir sa fille biologique venue d'Allemagne qui n'était au courant de rien.
J'ai aimé la manière dont le réalisateur, qui a tourné dans une quasi-clandestinité, suit tous les personnages au plus près. Cela n'empêche pas que certains plans larges montrent des paysages iranien arides ou boisés.
Un très grand film qui a reçu l'Ours d'Or au festival de Berlin en 2020. C'est bien qu'il soit enfin sorti. Allez le voir. 

Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (227 commentaires, du 17/01/07 au 01/10/24)].
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
82 abonnés
Liens (en cours de mise à jour)

** INDEX AUTEURS (LITTÉRATURE), FILMS & REALISATEURS (CINÉMA) **

*** CHALLENGES DE L'ANNEE EN COURS ***


** LE SITE DU STATISTICIEN **


*** LIENS ***
(BLOGUEURS COMMENTANT SOUVENT LE MIEN)

  • = Onze blogueuses et blogueurs ayant fait au moins 500 commentaires chez dasola se présentent =
  • On crée un lien lorsqu'un blogueur a commenté au moins cinq billets en venant à (au moins) deux dates différentes sur ce blog. 
  • Une adresse de mail (xxx@yyy.fr ou com...) [non publiée!] est exigée par Canalblog pour enregistrer votre commentaire. 
  • Vous ne voyez pas tout de suite apparaître votre commentaire, car il doit d'abord être validé (cela peut prendre quelques heures)
CINÉMA (23 blogs en activité)

DIVERS - CULTURE (55 blogs en activité)

LIVRES (69 blogs en activité)

QUELQUE TRISTESSE

QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2798 billets (au 14/10/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 34 151 commentaires (au 14/10/24 [+ 2 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1279 personnes, dont 127 (re)venues en 2024
  • 411 blogueurs [dont 147 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1229 (au 26/09/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 83 au 02/08/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
Pages