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Le blog de Dasola
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14 décembre 2015

C'est quoi ce travail? - Luc Joulé et Sébastien Jousse

[Ceci n'est pas un billet de dasola, mais de ta d loi du cine, "squatter" sur son blog]

Un vacarme de machine, et ces machines en action en gros plan. Où sommes-nous, que se passe-t-il? Et puis la caméra élargit le champ, nous voyons un micro au bout d'une perche, et Nicolas Frize les écouteurs aux oreilles. Ce film, C'est quoi ce travail?, est l'aboutissement d'une "performance" artistique, la captation des "bruits" (les sons, mais aussi les mots) d'une usine automobile (l'usine PSA Peugeot Citroën à Saint-Ouen [93]), où le compositeur s'est immergé de 2012 à 2014 pour en tirer une oeuvre musicale. Le film montre donc son travail créatif. Mais pas seulement. Le reportage sur l'artiste créant son oeuvre "en résidence" ouvre aussi la parole des ouvriers (et ouvrières) à leur poste de travail, au "contremaître", au mécanicien des robots ("outilleur")... Chacun a son histoire (plus ou moins d'années en poste), et sa dignité concernant son travail (même s'il est alimentaire - il faut bien gagner de quoi faire manger les enfants!). On voit que, dans cet univers mécanique, il y a la place accrue du robot, mais toujours le facteur humain (vérifier que le robot ne "déraille" pas, avoir des réparateurs qui "tournent" et vérifient en permanence...). Certains sont fiers d'apporter leur touche personnelle (rangement minutieux des pièces usinées en sortie de chaîne, pour l'un; choix des modalités d'exécution et de l'ordre des opérations pour le tourneur-fraiseur qui doit réaliser une pièce n'existant encore que sur le papier; ou même l'apport de plantes en pot qui font apparaître un peu de verdure dans cet univers métallique...). Ils sont interviewés et se livrent avec pudeur; mais ils deviennent aussi témoins et "exécutants" de la musique de leur usine (habituellement, leurs oreilles sont protégées - d'où un peu d'émerveillement quand Nicolas Frize leur fait "entendre", avec son matériel, ce que chante leur poste). J'ai notamment relevé parmi les dizaines d'interviews le "rôle" du contremaître exprimant à peu près quelque chose comme: "je vais pas dire que je les aime. Mais je veille à eux, c'est mon équipe et c'est mon boulot. Je dois leur faire passer les messages de la direction même si je ne suis pas d'accord. En contrepartie, je fais remonter leurs remarques: ce sont eux qui sont "sur le terrain" et qui peuvent savoir". Ce que c'est que ce travail? On comprend qu'il ait fallu des mois pour mettre en harmonie la cacophonie, on voit le compositeur accorder des chutes de métal brut pour en faire une sorte de xylophone. Les scènes de répétition (mise en place du rythme de la récitation poétique) pour la représentation finale m'ont rappelé Léonard Bernstein* que j'avais vu à la télé dirigeant une répétition de West Side Story en studio. Comme des silences dans la musique, interviennent vers la fin les temps de pause, avant une sorte de marée humaine, d'invasion (appropriation?) des lieux par les familles endimanchées, pour la représentation finale, suivie (symboliquement) de la sortie de l'usine.

Ca ne peut guère se raconter, il faut le voir et l'entendre. Sorti le 14 octobre à Paris, C'est quoi ce travail? passe encore cette semaine, dans une unique salle à Paris, à une seule séance hebdomadaire, ce lundi 14/12/2015 après-midi. J'espère que ce beau film ne tardera pas à connaître d'autres modes de diffusion.

C'EST QUOI CE TRAVAIL ? - Bande annonce from Shellac Sud on Vimeo.

* Oups, j'avais écorché son nom... Merci Miriam!

13 décembre 2015

Suburra - Stefano Sollima

Le film italien Suburra est adapté d'un roman* qui porte le même titre. L'un des co-auteurs de ce roman, Gian Carlo de Cataldo, a écrit Romanzo Criminale. Suburra vient de Subure, le quartier pauvre et populeux de Rome des plaisirs pas chers dans l'Antiquité. Le film, très bien construit, montre la collusion entre la Mafia et certains hommes politiques. L'histoire se déroule sur sept jours (7 jours avant l'apocalypse). Le "Samouraï", un mafieux à l'ancienne (il vit avec sa vieille mère dans une demeure remplie d'objet religieux) souhaite qu'Ostie devienne Las Vegas. Pour qu'une loi soit passée en ce sens, il "arrose" et protège plusieurs députés, dont l'un s'appelle Filippo Malgradi, un jouisseur qui aime s'encanailler avec des mineures et sniffer de la drogue. Il suffit d'une nuit d'orgie qui se termine mal pour que le plan d'urbanisation soit compromis. Je vous laisse découvrir comment un enchaînement de situations dans lesquelles la jeune génération mafieuse et les tsiganes voulant leur part du gâteau va aboutir au chaos. Le scénario co-écrit par Stefano Rulli et Sandro Petraglia est millimétré, tout comme la réalisation. Devant la caméra, les acteurs jouent tous très juste. Ce film est sorti avec une interdiction aux mineurs de moins de 16 ans. Personnellement, je ne comprends pas vraiment pourquoi. En tout cas, je le conseille. Lire le billet d'Alex-6.

*Le roman chroniqué le 10/02/16.

10 décembre 2015

Hunger Games: La révolte - 2ème partie - Francis Lawrence / A vif! - John Wells / Strictly Criminal - Scott Cooper

Avec le film Hunger Games: La révolte - 2ème partie (sortie le 18 novembre 2015) s'achèvent, en demi-teinte à mon avis, les adaptations de la trilogie écrite par Susanne Collins. Dès la première image, on retrouve Katniss Everdeen ayant du mal à parler après que son amoureux Peeta Mellark eut essayé de l'étrangler (voir le film précédent). Katniss est déterminée à éliminer le Président Snow. Accompagnée par quelques personnes aussi courageuses qu'elle (militaires de carrière ou anciens vainqueurs des Jeux), ils vont affronter de nombreux obstacles mortels dont des mutants. J'avoue que je n'ai pas du tout retrouvé l'esprit et le ton du premier volet très coloré, flamboyant qui m'avait beaucoup plu avec du suspense, beaucoup de tension et qui m'avait donné envie de connaître la suite. On était vraiment dans les jeux du cirque. Dans cette conclusion, j'ai trouvé l'ensemble un peu terne. Dommage. En tout cas, il faut absolument voir les quatre films dans l'ordre.

Je passe à A vif! de John Wells (sortie le 4 novembre 2015) chaudement recommandé par Roland (Rock07) et je l'en remercie. Le titre français convient bien au rythme du film: cela va à tout allure. A Londres, Adam Jones, un chef cuisinier très talentueux essaye de se remettre en selle après avoir vécu l'enfer (drogue) et le purgatoire (écailleur d'huîtres  à la chaîne dans un bouge à la Nouvelle-Orléans). Adam Jones rêve d'être à nouveau reconnu par ses pairs en général et par le Guide Michelin en particulier. Il veut obtenir ses trois étoiles. Bradley Cooper qui interprète Adam Jones est très à l'aise. Il faut voir le film en VO car c'est l'occasion de l'entendre parler français avec un délicieux accent. A priori, le film n'est pratiquement plus à l'affiche. Empruntez-le en DVD quand il sortira, il est distrayant et vous donne envie de vous mettre aux fourneaux.

Je termine avec Strictly Criminal: "un film de gangster de plus, me direz-vous?" Oui, mais pas que. L'histoire est adaptée de faits réels. Dans les années 70, à Boston, James Bulger, frère d'un sénateur du Massachussetts, est un criminel violent qui devient, pendant plus de trente ans, un indic du FBI. Il va ainsi éliminer ses rivaux, en particulier un gang de la Mafia italienne, sur son territoire de Boston sud. La première apparition à l'écran de James Bulger est impressionnante, car c'est Johnny Depp qui endosse le rôle. Il est méconnaissable avec son regard bleu vitreux, ses dents noircies, et ses cheveux blonds et rares ramenés en arrière. J'ai aimé ce film malgré quelques scènes violentes.

7 décembre 2015

Mia Madre - Nanni Moretti

Mia Madre de Nanni Moretti faisait partie de la sélection officielle cannoise en 2015. Il n'a malheureusement pas été récompensé. C'est dommage au moins pour Marghareta Buy, une actrice italienne peu connue de ce côté-ci des Alpes et qui est vraiment très bien. Elle interprète le rôle d'une réalisatrice. Dans Mia Madre, je dirais qu'il y a deux histoires en parallèle: Margherita en train de tourner un film à connotation sociale, et Margherita faisant difficilement face - heureusement qu'elle est aidée par son frère Giovanni (Nanni Moretti) -, à la maladie de sa mère qui décline de jour en jour à l'hôpital. Très perturbée, Margherita a du mal à gérer Barry Huggins, l'acteur principal de son film. Barry Huggins (John Turturro), c'est un Américain assez cabotin qui a du mal à dire son texte en italien. J'ai trouvé que John Turturro en faisait trop, et il est rapidement crispant. En revanche, toutes les scènes domestiques et celles se passant à l'hôpital sont poignantes. On nous dit que la mère, Ada, était un professeur de latin exceptionnel qui n'a laissé que des bons souvenirs à ses élèves. Margherita n'accepte pas que sa mère puisse disparaître. Si vous n'avez pas le moral, passez votre chemin, car j'ai trouvé le ton du film assez pesant. Il n'est pas fait pour distraire, mais Marghareta Buy vaut la peine d'aller voir ce film. Lire les billets de Miriam, Alex-6, Chris.

1 décembre 2015

Le pont des espions - Steven Spielberg

Le pont des espions de Steven Spielberg sort mercredi 2 décembre 2015. Ce film assez classique m'a plu pour plusieurs raisons: d'abord le sujet sur les échanges d'espions pendant la Guerre Froide russo-américaine à la fin des années 50. Le scénario est inspiré de faits réels. Ensuite, j'ai apprécié l'interprétation sobre de Tom Hanks et Mark Rylance, un acteur anglais. Ce dernier interprète Rudolph Abel, un espion qui travaille pour les Russes. J'ai aussi aimé le rythme assez lent du film qui dure plus de deux heures. Le film se divise, selon moi, en deux parties. L'action se passe d'abord à Brooklyn, New-York, Rudolph Abel est appréhendé et traduit devant une cour de justice. C'est James Donovan, un avocat spécialiste des assurances, qui est chargé de défendre Abel. Il arrive à lui éviter la chaise électrique. Parallèlement, deux Américains, un pilote et un étudiant (des personnes ayant existé) sont capturés, le premier par les Russes, le second par l'Allemagne de l'Est. Spielberg en profite pour nous montrer l'édification du Mur qui séparait Berlin. La deuxième partie nous décrit comment Donovan, à Berlin, va arriver ou non à négocier l'échange d'un espion russe pour deux Américains. Toms Hanks est vraiment à l'aise dans son rôle. J'ai trouvé qu'il y avait de l'humour tout le long du film. Avant la conclusion, la séquence de nuit sur le pont de Glienicke éclairé par des projecteurs est très réussie. Il y a un grand soin dans la reconstitution de l'époque. Un film à voir.

25 novembre 2015

Nous trois ou rien - Kheiron

Nous trois ou rien est un film qui donne la pêche et met de bonne humeur, même s'il y a des passages assez durs. Quand Kheiron parle de la torture dans les prisons du Shah (d'Iran), il le fait avec un certain humour et ne s'appesantit pas. Je ne connaissais pas du tout Kheiron qui est un humoriste. Et je déclare, comme d'autres avant moi, que son premier film est une réussite. Il y parle de sa famille, surtout de ses parents, qui s'enfuirent d'Iran après l'arrivée de Khomeiny en 1979. Sous le règne du Shah d'Iran, Hibat, le père de Kheiron (interprété par Kheiron lui-même), eut une enfance heureuse entouré de ses parents et de ses 11 frères et soeurs. Elève assez brilllant, il a réussi à devenir avocat. Malheureusement, il ne put jamais exercer son métier, car il fut arrêté avec d'autres de ses camarades après avoir participé à des manifestations contre la dictature de Reza Pahlavi. Il fut emprisonné pendant sept ans, subissant le cachot, les privations et les coups. Pendant son incarcération, son acte de résistance fut de refuser de manger un gâteau apporté par le Shah pour une fête. Beaucoup de journaux en ont parlé. A sa sortie de prison, il a le coup de foudre pour Fereshteh, une jeune femme déterminée au caractère bien trempé. Un petit garçon nait de cette union. Peu de temps après que l'Ayatollah Khomeini ait pris le pouvoir, tous les trois quittent l'Iran à pied, en passant par les montagnes, pour arriver en Turquie avant de rejoindre la France. Là, Hibat et Feresteh s'installent dans le "93" à Pierrefitte, où ils vont oeuvrer dans la vie associative et faire que les gens de la commune dialoguent entre eux. Dans cette période troublée, cette comédie fait du bien.

Lire le billet de ffred qui est enthousiaste. Eva a aussi beaucoup aimé (même si elle n'a pas écrit de billet à ce sujet).

19 novembre 2015

Avril et le monde truqué - Christian Desmares, Franck Ekinci / L'hermine - Christian Vincent

Si vous appréciez l'univers visuel de Jacques Tardi, allez voir Avril et le monde truqué, dans la lignée d'Adèle Blanc-Sec. L'histoire se passe en France en 1941 sous Napoléon V. Des savants disparaissent depuis un certains temps. Parmi eux, il y les parents d'Avril, qui les croit morts. Les "méchants" de 'l'histoire sont de gros lézards, des varans. J'ai aimé ce film à l'animation réussie, où l'on voit Paris avec deux tours Eiffels. Il y a des dirigeables, des sous-marins et des fusées. Paris baigne dans la grisaille et la fumée. Il y a plein de rebondissements. C'est un film idéal et réussi pour petits et grands avec une vraie histoire pas niaise du tout.

Je suis aussi allée voir L'Hermine de Christian Vincent en avant-première, dimanche 15 novembre 2015: la salle était pleine. Pour son interprétation dans ce film, Fabrice Luchini a reçu le prix d'interprétation masculine à la dernière Mostra de Venise en septembre. Il faut dire qu'il fait merveille en président de tribunal d'assises à Saint-Omer, une ville du nord de la France. La vie personnelle de ce magistrat, Michel Racine, est pour le moment chamboulée: il vit à l'hôtel après avoir été chassé du domicile conjugal. On ne nous en dira pas plus. Michel Racine est surnommé le "Président à deux chiffres": les condamnés en prennent pour 10 ans minimum. La plus grande partie du film se passe dans une salle d'audience du tribunal. Michel Racine, très grippé, préside un procès en infanticide. Au moment du tirage au sort des jurés, il tire le nom d'une femme dont il était tombé amoureux quelques années auparavant. On peut le comprendre car l'actrice qui joue le personnage de cette jurée, Ditte Lorensen Coteret, est Sidse Babett Knudsen, connue en France pour son rôle de Premier ministre dans Borgen. Le film alterne les scènes du procès, assez réalistes semble-t-il, avec celles des considérations des jurés issus de milieux sociaux différents, et avec les tête-à-tête hors audience de Michel Racine et Diete. Le film se laisse voir agréablement et Luchini, tout en retenue comme dans ses derniers films (il n'écrase pas ses partenaires), est très bien.

13 novembre 2015

007 Spectre - Sam Mendes

"Bond, James Bond" est de retour. J'ai profité des projections en avant-première, le mardi 10 novembre 2015, pour voir (avec mon ami) le nouveau James Bond de Sam Mendes, 007 Spectre. Après le succès phénoménal de Skyfall avec le même acteur et surtout le même réalisateur, je sais que beaucoup sont déjà déçus (princecranoir ou wilyrah par exemple) par ce 24ème 007. Mais pendant 2H20, je ne me suis pas ennuyée. Rien que pour la séquence d'ouverture proprement spectaculaire, le film vaut la peine d'être vu. Cette séquence se passe à Mexico City, le jour des morts, où l'on croise des squelettes partout: le public et la procession des chars garnis de personnes portant des costumes de squelettes. La caméra se focalise sur un couple qui marche. Lui porte un habit de squelette, c'est James Bond à la poursuite d'un membre de l'organisation Spectre. Entre le Mexique, Rome, l'Autriche et Londres, on voyage pas mal grâce à James Bond. Monica Bellucci ne fait qu'une apparition mais elle passe une nuit avec James Bond (il y a pire). Lea Seydoux (Madeleine Swann, la "vraie" JB girl du film) fait mieux que les utilités. Le seul gadget notable est une montre explosive. Sinon, James aime toujours autant les voitures, et je vous laisserai découvrir une course-poursuite mémorable dans les rues de Rome qui se termine à l'eau. M et Q ainsi que Moneypenny ont des rôles assez consistants en venant en aide à James Bond. Il faut dire que les emplois de ces trois-là sont menacés: la section "00" doit disparaître. Dans ses costumes cintrés, Daniel Craig m'a semblé avoir rapetissé. C'est la première fois que cela me frappe autant. Il y a de nombreux clins d'oeil se rapportant aux films bondiens précédents. Pour les points plus négatifs, le méchant (Christoph Waltz) n'est pas assez présent à l'écran. Le générique n'a rien de génial, la chanson non plus d'ailleurs. Enfin, je reconnais que le scénario est un peu nébuleux.

Lire aussi les billets d'Alex-6 et ffred.

10 novembre 2015

Films vus et non commentés en septembre et octobre 2015

Notre petite soeur de Hirokazu Kore-Eda se concentre sur quelques semaines de la vie de trois soeurs âgée de 19 à 29 ans. Elles habitent ensemble dans une grande maison au Japon. Cela fait longtemps que leur mère, qui vit à Sapporo (une petite ville au bord de la mer), les a laissées se débrouiller seules. Comme elles travaillent toutes les trois, elles sont financièrement autonomes. Quand le film commence, les trois soeurs assistent aux funérailles de leur père, qui avait quitté sa femme et ses filles quinze ans auparavant et ne les avait plus jamais revues depuis. C'est lors de cette cérémonie que les trois soeurs font la connaissance de leur jeune demi-soeur de 15 ans, Suzu. Elles l'invitent à vivre désormais avec elles. J'avoue m'être un peu ennuyée pendant la projection de ce film qui dure 2H06. Il ne se passe pas grand-chose même s'il n'est pas contemplatif. Il n'y a pas de fulgurance, sauf à un moment où les quatre soeurs poussent un cri à l'unisson. L'histoire se déroule calmement, même quand la maman des trois soeurs fait une apparition. Peut-être ai-je été aussi perturbée par ma voisine de siège qui s'est endormie au bout de dix minutes de projection... Je m'attendais à autre chose du réalisateur de Nobody knows. Lire le billet de Yuko et celui très complet d'Alain.

Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore raconte une histoire surprenante, à la limite du fantastique. De nos jours, en Afghanistan, dans un poste de contrôle, un chien, puis trois soldats français disparaissent. Ils se sont comme évaporés. Le reste du groupe a des réactions de peur ou d'interrogation sur ce qu'ils sont devenus. Du côté des Afghans, certains d'entre eux, habitant le village voisin, ont aussi disparu sans laisser de trace. Une sorte d'union se fait entre les deux camps pour savoir ce qu'il s'est passé. J'avoue que mon esprit cartésien a été frustré par la fin. Je n'ai pas entièrement adhéré à cette histoire. Lire le billet très enthousiaste de Chris.

Régression d'Alejandro Amenabar se passe dans le Minnesota aux Etats-Unis en 1990. L'histoire est basée sur des faits réels. Une vague de satanisme sévit dans la région. Angela Gray (Emma Watson) accuse son père, John, d'avoir abusé d'elle lors de messes noires. John, alcoolique, avoue les faits mais ne se souvient de rien. L'inspecteur Bruce Kenner (Ethan Hawke), aidé d'un psychologue, mène une enquête difficile, qui lui donne des hallucinations au sens propre du terme. Si vous avez aimé Les autres du même réalisateur, n'allez pas voir ce film, qui manque souvent de subtilité dans les effets spéciaux et dont l'intrigue est emberlificotée. On se dit à la fin "tout ça pour ça", c'est-à-dire pas grand-chose. Lire le billet de Tinakiller.

Le labyrinthe: la terre brûlée de Wes Ball est la suite du Labyrinthe que j'avais aimé. Dans Le Labyrinthe: La Terre brûlée, Thomas et quelques autres s'échappent d'un lieu sinistre où sont menées des expériences médicales. Ce lieu appartient à la puissante organisation appelé Wicked. Wicked est dirigée par une scientifique Ava Paige, une femme froide, pas sympathique, qui n'a aucun état d'âme. Thomas et les autres se retrouvent dans un paysage désolé, desséché par le soleil. Ils vont devoir faire face à des êtres humains qui ont muté à cause d'un virus très contagieux. Des hommes de main de Wicked poursuivent les jeunes fugitifs. Le film n'est qu'une longue course poursuite assez haletante mais un peu monotone à la fin. J'attends néanmoins la suite (Le remède mortel dont la sortie est prévue en 2017). En effet, ce second volet se termine sur un suspense insoutenable, si je puis dire. Lire le billet de Rock07 (Roland).

Prémonitions d'Alfonson Poyart est un film produit et interprété par Anthony Hopkins. Son rôle y est celui d'un médium qui est engagé par le FBI pour trouver un "serial killer". Sans dévoiler le noeud de l'intrigue, je dirai que le point commun des victimes du tueur était qu'elles étaient tous des morts en sursis. Je suis allée voir ce film car j'avais vu que Colin Farrell (un acteur que j'apprécie) était au générique. J'ai été déçue de constater qu'il apparaît tard et très peu à l'écran. Un film regardable mais pas indispensable. Lire le billet de 100drine.

7 novembre 2015

Le fils de Saul - László Nemes

Grand prix du jury au dernier festival du film de Cannes en 2015, Le fils de Saul est suffocant. Le plan séquence d'ouverture juste avant que le titre du film apparaisse vous laisse pantois. Une image floue devient nette, quelques hommes apparaissent dont un en particulier, Saul Auslander, un Juif hongrois faisant partie d'un sonderkommando. La caméra suit Saul quand celui-ci arrive à la porte des chambres à gaz. Nous sommes en 1944 à Auschwitz-Birkenau. Il fait partie des hommes qui ont été choisis pour assister les SS dans la solution finale. Des hommes, femmes et enfants à qui on promet un repas sont entraînés vers une immense pièce pour prendre une douche. La porte métallique refermée, on entend des cris, les gens tapent sur la porte. Pendant ce temps-là, Saul et les autres prennent les vêtements qui sont fouillés: on récupère l'or ou tout ce qui est précieux. Le gaz ayant fait son oeuvre, les corps sont traînés par terre vers les fours crématoires. Cette séquence d'ouverture est marquante pour les bruitages: les cris des victimes, les vociférations des SS, le bruit de la porte métallique de la chambre à gaz et divers autres sons. On a du mal à respirer. Parmi la dernière fournée des victimes quand la porte est rouverte, un jeune garçon respire encore (pas pour longtemps). Saul croit reconnaître son fils. Il n'aura de cesse de trouver un rabbin pour que le garçon soit enterré selon le rite juif et non brûlé comme un vulgaire "stück" (pièce, morceau en allemand). C'est par ce terme qu'étaient désignés les Juifs. Ce mot est prononcé plusieurs fois. Le réalisateur a choisi de filmer caméra à l'épaule et de suivre Saul (Géza Röhrig, inoubliable) au plus près. Il ne le lâche pratiquement pas sauf au plan final. Tout ce qui se passe autour de Saul est souvent flouté ou hors champ, ou filmé de loin. Beaucoup de scènes éprouvantes nous sont épargnées. En revanche la bande son est suffisamment évocatrice pour se figurer ce que l'on ne voit pas. Les autres membres du sonderkommando se demandent pourquoi Saul s'occupe plus d'un mort que d'un vivant. Il répond que "nous sommes déjà morts". Tout est dit. J'espère que je vous donne envie de voir ce très grand film d'un réalisateur de 29 ans. Lire les billets de Chris, ffred et Alain.

1 novembre 2015

The Lobster - Yorgos Lanthimos / L'homme irrationnel - Woody Allen

En sélection officielle au dernier festival de Cannes (mai 2015), The Lobster du réalisateur grec Yorgos Lanthimos narre une histoire étrange. Ce film surprenant qui peut dérouter les spectateurs se découpe en deux parties (d’une heure chacune) assez distinctes. J’ai préféré la première à la deuxième. En revanche, la conclusion m’a plu.

Dans la première partie, dans une époque future (?) et un pays indéterminé, le célibat est interdit. Comme David vient de perdre sa femme, il n’a plus que 45 jours pour retrouver l’âme sœur, sans quoi il sera transformé dans l’animal de son choix (il a choisi le homard qui peut vivre centenaire). C’est dans un hôtel sans âme au bord de l’eau que David séjourne accompagné d’un chien (c’est son frère, qui n’a pas réussi à trouver la bonne personne). David (Colin Farrell bedonnant est très sobre) et quelques autres peuvent retarder l’échéance en participant à des chasses obligatoires: ils traquent dans la forêt voisine des «solitaires» résistant à ce système. Ils leur tirent dessus avec des balles hypodermiques. Ils gagnent un jour par personne touchée. Dans l’hôtel, malgré le fait que les célibataires des deux sexes se côtoient, les couples ont du mal à se former. L’amour n’a pas trop sa place. Ce sont souvent des caractéristiques physiques ou physiologiques qui rapprochent les célibataires: saigner du nez, boiter. David qui paraît insensible est attiré par une jeune femme sans coeur aux instincts meurtriers.

Dans la deuxième partie du film, David s’est enfui de l’hôtel pour une raison que je ne vous dévoilerai pas. Il se réfugie parmi les solitaires, où les relations sexuelles sont bannies. La vie des solitaires n’est pas confortable et pas plus enviable que celles des couples. David rencontre une jeune femme myope (Rachel Weisz) qui aime manger les lapins. Le groupe des solitaires est dirigé par une femme (Léa Seydoux), véritable chef de guerre qui ne supporte pas que David et la femme myope tombent amoureux.

Je ne vous dirai rien de plus sur ce film aux scènes souvent provocantes et parfois incongrues. C’est grinçant, parfois cruel. Rien que la scène d’ouverture, une femme qui tire plusieurs coups de feu sur un âne, donne le ton de tout ce film iconoclaste.

En revanche, j’ai trouvé que L’homme irrationnel, le dernier film de Woody Allen, manquait de cruauté et d’immoralité. Abe, qui est prof de philo, arrive dans une petite ville universitaire de l’est (à Providence) pour enseigner durant un semestre. Il entame une relation avec une collègue professeur de son âge, et une liaison avec Jill (Emma Stone), une de ses étudiantes. Il s’ennuie, n’a pas d’entrain pour faire des choses. Jusqu’au jour où incidemment, il décide de supprimer un juge en charge de divorces. Il commet le crime parfait, semble-t-il. Bien entendu, un grain de sable fait tout capoter. C'est un film léger malgré le thème, mais un peu trop moral à mon goût. Joaquin Phoenix est très bedonnant et Emma Stone toujours charmante. A vous de voir.

29 octobre 2015

Belles familles - Jean-Paul Rappeneau / Un héros ordinaire "Elser" - Olivier Hirschbiegel

Belles familles de Jean Paul Rappeneau m'a plu pour son rythme trépidant (qui m'a fait penser au film Le Sauvage de 1975 du même réalisateur). On n'a pas le temps de réfléchir sur le scénario qui comporte des invraisemblances (mais ce n'est pas grave). La mécanique est bien huilée. Jérôme Varenne (Mathieu Amalric) est de passage en France avec sa fiancée chinoise car il vit à Shanghaï. Il apprend que le beau manoir de sa famille est presque vendu et cherche à en savoir davantage. Pour ce faire, il renoue avec son frère Jean-Michel et sa mère Florence (Nicole Garcia). Il va aussi faire la connaissance de Florence (Karine Viard) et de la fille de cette dernière, Louise (Marine Vacth), qui ont représenté la deuxième famille (la vie cachée) de son père décédé avec qui il ne s'entendait pas. La vente de la maison est au coeur d'une opération immobilière pas très nette qui se déroule dans une petite ville de province dont le maire est secrètement amoureux de Florence. André Dussolier, dans le genre obséquieux, est parfait dans son rôle. Je n'ai pas boudé mon plaisir.

Elser d'Oliver Hirschbiegel raconte avec de nombreux flash-back ce qui a amené Georg Elser, un Allemand souabe jurassien, à attenter à la vie de Hitler en fabriquant et armant tout seul une bombe artisanale. Cette bombe a explosé treize minutes trop tard un soir de novembre 1939 dans un grand lieu de réunion à Munich. Quand eut lieu l'explosion (qui provoqua la mort de huit personnes), Hitler venait de quitter la salle après un discours. Georg Esler, ébéniste de métier, était un homme banal proche du parti communiste. Il ne supportait pas les exactions contre la population allemande perpétrées par les nazis depuis qu'ils étaient arrivés au pouvoir. On assiste à quelques scènes de tortures un peu pénibles, qui alternent avec des souvenirs du passé quand Georg rencontre Elsa à un bal en 1934 et le début de leur histoire d'amour alors qu'Elsa est déjà mariée. Georg Elser ne fut pas exécuté tout de suite car les nazis voulaient pouvoir l'interroger encore et encore, car ils ne voulaient pas croire qu'il avait agit seul. Jusqu'en 1945, il fut détenu à Dachau avant de mourir d'une balle dans la nuque tirée le 9 avril 1945, un mois avant la capitulation de l'Allemagne. Le film est un peu didactique, mais il a le mérite de faire connaître un homme qui est resté longtemps méconnu. Ce n'est que dans les années 1990 que l'on l'a reconnu comme résistant contre le nazisme.

26 octobre 2015

Seul sur Mars - Ridley Scott

 J'ai eu l'occasion d'assister (avec mon ami) à une avant-première de Seul sur Mars de Ridley Scott dans de très bonnes conditions avec des lunettes 3D "active". Même si je ne crie pas au chef d'oeuvre, j'ai apprécié les 2H20 de projection pendant lesquelles on suit avec intérêt comment Mark Watney, astronaute de la NASA, survit pendant presque deux ans sur la planète rouge. En effet, quand débute le film, on assiste à une tempête martienne qui sépare l'astronaute de ses collègues. Il est laissé pour mort par l'équipage qui n'arrive pas à le retrouver. La navette spatiale repart sans lui. A partir de là, Mark Watney qui n'a été que blessé prend les choses en main pour survivre sur cette planète inhospitalière. Ingénieur agronome, il cultive des pommes de terre en écoutant du disco. Il arrive grâce à la sonde spatiale Pathfinder (enfoui dans la poussière depuis des années) à contacter la Terre. Même si, pour le moment, l'histoire est de la science-fiction (l'homme sur Mars), les conditions de survie semblent être proche d'une certaine réalité selon des scientifiques. Le spectateur pourra être frustré, car nulle part on ne voit de petits hommes verts. La surface de la planète est une suite de monts et de vallées couleur ocre complètement désolée. La 3D permet d'être immergé complètement dans le film. On a l'impression d'être à côté de Matt Damon sur la planète. Et puis voir les astronautes flotter dans la navette spatiale quand ils se déplacent m'a plu. Cela donne envie d'être à leur place. Un film plaisant, à voir en 3D. Avant la projection, on nous a distribué le roman d'Andy Weir (paru en 2014) dont le film est adapté. Mon ami l'a lu en deux jours. Quant à moi, je ne suis pas tentée.

Lire les billets d'Alex6 et Wilyrah.

21 octobre 2015

Crimson Peak - Guillermo del Toro

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Voilà un film dont j'avais vu la bande-annonce et qui tient toutes ses promesses. Crimson Peak de Guillermo del Toro est gothique, sanguinolent, horrifique, mais visuellement je l'ai trouvé splendide et les acteurs sont convaincants. A la fin du XIXème siècle, aux Etats-Unis, Edith Cushing, perd sa maman de maladie, alors qu'elle est encore une enfant. Elle reste seule avec son père. Peu de temps après, le fantôme de la mère apparaît pour mettre en garde sa fille contre "Crimson peak". Il faut noter que le fantôme apparait tout habillé, mais en guise de visage, on voit un crâne de squelette noir assez terrifiant. Devenue une jeune fille à marier (elle est une riche héritière et enfant unique), son coeur balance entre un jeune médecin et un parfait inconnu, un beau brun ténébreux nommé Thomas Sharpe. C'est ce dernier qu'elle choisit. Thomas a une soeur, Lucille. Ces deux personnages vivent en Angleterre dans le Cumberland, dans une demeure immense et décrépite. Une partie du toit a disparu. C'est une maison "vivante" qui s'enfonce de plus en plus en dans le sol. Elle saigne et elle a été le lieu de drames affreux. Je ne vous en dis pas plus. Allez voir ce film parce que le scénario est bien écrit, parce que les effets spéciaux sont réussis, parce qu'il s'agit d'une histoire d'amour et parce que Jessica Chastain en brune fait très peur quand elle verse du poison dans le thé, sans oublier Tom Hiddleston pas mal de sa personne, ni que Mia Wasikowska est bien charmante en victime qui sait se défendre. Elle ne craint pas les fantômes, même effrayants. Une réussite. Lire le billet de Potzina.

18 octobre 2015

Sicario - Denis Villeneuve

Voici un film que j'ai aimé malgré le thème assez violent. Sicario de Denis Villeneuve avait été sélectionné en compétition officielle au dernier festival international du film de Cannes en 2015. De ce réalisateur, j'avais aimé Incendies et PrisonersSicario vient du mot "Sicaire" ("Les Sicaires étaient une faction de dissidents juifs extrémistes qui, au Ier siècle de notre ère, tenta d’expulser les Romains et leurs partisans de la Judée, au moyen de l’assassinat": voilà le genre d'information qui apparaît au début du film). Ce mot définit aussi un tueur à gages. Lors d'une mission, Kate (Emily Blunt, vraiment très bien) qui est agent du FBI, découvre dans une demeure isolée plus de 35 cadavres qui sont suspendus derrière des cloisons de la maison. Ce sont certainement des victimes de cartels de la drogue qui sévissent entre les Etats-Unis et le Mexique. A la suite de ça, elle accepte d'opérer dans une brigade spéciale qui essaye de démanteler un cartel en particulier. Dans cette brigade, on trouve Alejandro (Benicio del Toro). Il a un compte à régler à avec le chef du cartel visé. Il y a quelques séquences marquantes comme celle où un convoi de 4x4 blindés traverse la ville limitrophe de Juarez au Mexique, ville où les meurtres se commettent par dizaines tous les jours. On voit des cadavres pendus au dessous de voies rapides. C'est hallucinant. Tout comme la morale de l'histoire où le légal et l'illégal se confondent. Le film est certes sanglant mais la réalisation est précise et rigoureuse.

12 octobre 2015

Fatima - Philippe Faucon

Fatima de Philippe Faucon m'a intéressée et touchée, et je vous le conseille rien que pour Soria Zeroual, une actrice non professionnelle très convaincante. Son personnage, Fatima, 44 ans, est une femme courageuse qui, à Lyon, ne vit que pour ses deux filles, Souad, 15 ans et Nesrine, 18 ans. Fatima ne parle pas bien le français. Elle ne le lit pas non plus malgré ses nombreuses années passées en France. Pour subvenir à ses besoins et à celles de ses filles, elle fait des heures de ménage parfois non déclarés. Souad, la plus jeune, en révolte, méprise sa mère de n'être qu'une femme de ménage. Nesrine, qui prépare des études de médecine, est plus charitable envers sa mère. Fatima tombe un jour dans l'escalier. Elle profite de son arrêt maladie pour écrire en arabe des choses qu'elle ne peut exprimer en français. J'ai aimé ce film de 1H20 car il n'y a rien de misérabiliste dans le propos. Il n'est fait allusion à aucune religion, quelle qu'elle soit. Fatima ne se plaint pas même si elle voudrait être plus proche de ses filles en apprenant le français. C'est un lourd handicap pour elle que de le méconnaître. Elle sent qu'elle ne vit pas dans le même monde que ses filles. J'ai beaucoup aimé la dernière séquence où Fatima revient au centre d'examen et arrive à déchiffrer le nom de sa fille qui a été reçue à l'examen. 

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9 octobre 2015

Le nouveau stagiaire - Nancy Meyers

Si vous voulez voir un film "sympa" comme je l'ai entendu dire quand je suis sortie de la projection, allez voir Le nouveau stagiaire (The Intern en anglais) de Nancy Meyers. De nos jours, à New-York, dans le quartier de Brooklyn, un bâtiment abrite une start-up de vente en ligne de vêtements. Jules Ostin (c'est une femme) est la créatrice de cette société. Ben Whittaker (Robert de Niro, parfait), un septuagénaire veuf mais encore fringant qui fait du Taï chi, devient un stagiaire senior dans l'entreprise après avoir répondu (par vidéo) à une petite annonce. Lui qui est très attaché au papier et au stylo, qui a une antique malette avec tout son nécessaire pour travailler, qui s'habille en costume cravate, fait sensation dans l'entreprise où les employés sont jeunes, légèrement débraillés et connectés en permanence à Internet. Ben, devenu le stagiaire personnel de Jules, rend de menus services, il sert de chauffeur, de conseiller, de baby sitter occasionnel (Jules est mariée et a une petite fille) et même de logeur en dépannant un stagiaire "normal". Je veux laisser la surprise des quelques péripéties qui émaillent ce film plein d'humour, avec un Robert de Niro qui n'écrase pas ses partenaires. Face à lui, Anne Hathaway s'en tire très bien dans le rôle de Jules. Le film se termine comme il a commencé, avec une séance de Taï Chi. On se sent "zen" quand on sort de la salle.

8 octobre 2015

Vers l'autre rive - Kiyoshi Kurosawa

Un matin, chez elle, Mizuki constate que son mari Yusuke disparu trois ans auparavant est devant elle. Elle venait de préparer sans y faire attention un plat que Yuzuke aimait. Sans être étonnée outre mesure, la première chose qu'elle lui demande, c'est de retirer ses chaussures pour marcher sur le parquet, puis pourquoi il a été absent depuis si longtemps. Il lui explique qu'il est mort par noyade et que son corps a été dévoré par des crabes. Ceci étant établi, il propose à Mizuki de partir avec lui à la rencontre de ceux qu'il a croisés pendant ces trois années. Après un court séjour chez un distributeur de prospectus (un décédé lui aussi), ils vont séjourner chez un couple de restaurateurs bien vivants puis rejoignent un village où Yusuke a donné des cours d'astro-physique. Pendant ce périple, Mizuki et Yusuke vont à nouveau se rapprocher, même si c'est temporaire. Le ton du film n'est pas triste du tout. La mise en scène est importante quant à la façon dont apparaissent et disparaissent les personnages. En tant que spectatrice, je n'ai pas été perturbée par ces rencontres entre morts et vivants, on ne fait pas la différence. Vers l'autre rive de Kiyoshi Kurosawa (Shokuzaï et Tokyo Sonata) a reçu un prix de la mise en scène bien mérité dans la section "Un certain regard" lors du dernier festival de Cannes (2015). En revanche, je n'ai pas été très émue par cette histoire, même si les acteurs sont bien. Je suis restée "en dehors".

2 octobre 2015

Boomerang - François Favrat / Maryland - Alice Winocour

Boomerang, du réalisateur Michel Favrat, est l'adaptation d'un roman homonyme (que je n'ai pas lu) de Tatiana de Rosnay, paru en 2009. Antoine Rey, 40 ans, père divorcé et chef de chantier, emmène sa soeur Agathe sur l'île de Noirmoutier où ils ont passé une partie de leur jeunesse. C'est sur cette île que leur mère est morte noyée trente ans auparavant. Au cours d'une conversation avec l'ancienne domestique de la famille, Antoine apprend que le corps de leur maman a été retrouvé à un endroit différent de ce qui avait été dit. Antoine, menant son enquête personnelle, découvre les secrets enfouis de sa famille. Son père et sa grand-mère (Bulle Ogier) ont essayé de gommer ce passé douloureux. Le spectateur apprend en même temps qu'Antoine la tragique vérité. Laurent Lafitte ainsi que tous les autres acteurs sont très bien dans leur rôle. Film à voir, qui est aussi conseillé par Alain.

Je passe à Maryland d'Alice Winocour. Ce long-métrage avait été sélectionné dans la section "Un certain Regard" au dernier festival de Cannes en 2015. C'est un film étrange où le scénario a peu d'importance. En revanche, une grande partie du film se concentre sur les sons (alarme de maison, sonnerie de téléphone, etc.), les bruits (de la pluie qui tombe, de pas, etc.), la musique (pas très mélodieuse). Et puis il y a Matthias Schoenaerts, dont le corps est magnifié par la caméra. C'est un film physique avec des moments de grande violence. Vincent (M. Schoenaerts) vient de revenir d'Afghanistan après avoir subi un stress post-traumatique. Il a des acouphènes qui le perturbent beaucoup. Il a du mal à rester dans un endroit clos, il a besoin d'air. Il accepte néanmoins un emploi de garde du corps dans une belle demeure (Maryland) où résident Jessie, l'épouse d'un homme d'affaires libanais (intermédiaire dans la vente d'armes) et Ali, son petit garçon. Vincent observe Jessie. Il semble fasciné par elle. En même temps, il perçoit assez vite qu'une menace pèse sur elle et son enfant. Le film peut rebuter à cause de certaines scènes sanglantes, mais, je le répète, il y a Matthias Schoenarts qui est vraiment bien. A vous de voir.

26 septembre 2015

Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E - Guy Ritchie / Le prodige - Edward Zwick

Voici deux films plaisants mais pas inoubliables.

Je commence par celui réalisé par Guy Ritchie, Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E, une adaptation sur grand écran de la série télé des années 60 (dont j'avais vu plusieurs épisodes). L'intrigue du film est une sorte de "prequel" de la série. En 1962 ou 1963, en pleine Guerre Froide, Napoleon Solo (espion américain de la CIA) et Ilya Kuryakin (espion russe du KGB) sont à la recherche à Berlin est de la même personne, la fille d'un scientifique qui a fabriqué une bombe atomique et qui l'a vendue à des très "méchants". Les 10 premières minutes du film sont haletantes. Après, le rythme ralentit. Napoleon et Ilya sont ennemis de principe et ils vont se gêner mutuellement avant de s'allier pour désamorcer la bombe. La "méchante" de l'histoire est une belle et très grande italienne. Napoleon (comme dans la série) va essayer de la séduire tandis qu'Ilya reste en retrait. Il y a quelques trouvailles mais l'ensemble manque de folie et pas mal d'humour. Une suite est prévue mais vu que le film a été un "bide" aux USA, rien n'est moins sûr.

Je passe au film Le prodige d'Edward Zwick qui retrace la vie tourmentée du joueur d'échecs américain Bobby Fisher (1943-2008) depuis son enfance à Brooklyn dans le milieu juif russe dans les années 50 jusqu'au tournoi historique en Islande à Reykjavik en 1972 entre lui et le Russe Boris Spassky (Arnaldur Indridason s'est servi de ce tournoi comme toile de fond dans Le Duel). J'avoue que j'ai trouvé le personnage de Bobby Fisher absolument odieux, très conscient de sa valeur. Il est odieux avec tout le monde et en particulier avec sa mère. Il est tyrannique, ayant des revendications qui ont contribué de façon décisive, lors des tournois, à l'amélioration de la condition de joueur d'échecs professionnel, tant du point de vue financier que de l'organisation matérielle des tournois. Malgré ses origines juives, il est antisémite. Il semble avoir souffert de schizophrénie paranoïde. Tobey Maguire, coproducteur du film, fait une interprétation assez remarquable de ce personnage complexe. Et même si on ne connait pas les règles du jeu d'échecs (comme c'est mon cas), on n'est pas gêné pour comprendre ce film, que je conseille pour le sujet.

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