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Le blog de Dasola
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18 février 2019

La neuvième heure - Alice McDermott

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J'ai suivi les conseils de Dominique (que je remercie) sur ce roman. La neuvième heure d'Alice McDermott (Editions Quai Voltaire, 282 pages) a reçu le prix Fémina étranger en 2018. J'ai trouvé le contexte original: au début du XXème siècle à Brooklyn, un quartier de New-York (où est née l'écrivain), Jim, un homme d'une trentaine d'année (irlandais catholique) qui vient d'être licencié, se suicide au gaz dans l'appartement où il habite avec sa femme Annie. Il avait demandé à cette dernière d'aller faire des courses. Arrivée sur les lieux, la soeur Saint-Sauveur appartenant à une congrégation religieuse s'occupant des pauvres et des malades prend tout de suite Annie, enceinte de quelques mois, en affection. Malheureusement, la soeur n'arrivera pas à faire enterrer Jim en terre consacrée car il s'est suicidé. Qu'à cela ne tienne, les soeurs vont prendre soin d'Annie et lui donner un travail à la blanchisserie du couvent. C'est là que va naître Sally, une "enfant de couvent". Le roman se passe sur plusieurs années. Annie et Sally vont cotoyer quelques soeurs aux personnalités attachantes comme Soeur Illuminata ou Soeur Jeanne, qui sont toutes dévouées aux personnes malades qu'elles visitent, comme Mme Costello. L'histoire se termine sur un meurtre que je ne vous révélerai pas. C'est un roman qui se lit vite. J'ai aimé, même si je n'ai pas eu le coup de foudre.

7 février 2019

Le procès Colonna - Tignous & Dominique Paganelli

J'ai (ta d loi du cine, squatter chez dasola) déjà parlé, dans ma rubrique d'hommage aux victimes de l'attentat à Charlie Hebdo, du reportage dessiné effectué par Tignous sur les prisons françaises. Ce mois-ci (février 2019), je vais présenter un autre reportage produit à deux mains (par Tignous et Dominique Paganelli): Le procès Colonna.

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Il y a vingt-et-un ans et un jour, vendredi 6 février 1998 après 21 h, le préfet Claude Erignac était assassiné par un commando indépendantiste à Ajaccio (Corse). En 2003, Yvan Colonna, soupçonné d'être le tireur des coups mortels et qui avait "pris le maquis" le 23 mai 1998, était arrêté après 5 ans de cavale.

Extrait de l'avant-propos, signé Tignous et Paganelli, de cet album: "Du 12 novembre 2007 au 13 décembre 2007, la cour d'assises spécialement constituée a jugé Yvan Colonna, l'assassin présumé du préfet Claude Erignac... Le 13 décembre, elle a dit qu'il était coupable et l'a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Durant quatre semaines s'est déroulée devant nous qui étions dans la salle d'audience une tranche de vie, une sorte de comédie humaine tragique (...). Pour parler de la mort d'un homme, il y a eu de la vie. C'est ce que nous avons voulu raconter. Nous ne présentons pas ici les "minutes" ou "l'intégrale" du procès, mais ce qui nous a touché. En un mot nos impressions de ces trente-quatre journées d'audience."

J'ai acheté ce livre (daté de juin 2008) il y a quelques mois. Je n'avais pas lu en 2007 les reportages consacrés par Charlie Hebdo au procès. Je n'ai pas cherché à les retrouver (pour comparer). Si j'avais eu à faire un exposé dans un cadre universitaire, ou à écrire un article (rémunéré) dans la presse professionnelle, je l'aurais fait.

Je pense que les textes de l'album ont été rédigés par Dominique Paganelli. Ce journaliste a surtout réalisé des documentaires ou ouvrages sur le monde du football. Dans Charlie Hebdo, je crois que sa couverture du procès Colonna était illustrée par d'abondants croquis de Tignous. Dans l'album, beaucoup des textes commencent par la date du jour concerné, en bleu avec le jour en blanc sur un carré rouge. De son côté, Tignous a rédigé et lettré des textes abondants pour ses illustrations (reprises de phrases entendues, textes explicatifs...), mettant en scène témoins, policiers, avocats, juges, Corses divers, décors... J'ai compté 23 représentations d'Yvan Colonna (dont une fois avec seulement ses mains). Les multiples demandes de P à T "t'as dessiné Ulrike Weiss?" (magistrate en charge des relations avec les média, dont le visage apparaît seulement en dernière page de l'album) peuvent faire sourire.

Après la lecture de l'ouvrage, tout ce qu'on a comme certitude, c'est que le préfet Erignac a été assassiné, qu'Yvan Colonna a pris le maquis après une interview télévisée, a été désigné comme le tueur par les membres arrêtés du "commando" ou leurs épouses (qui se sont ensuite rétractés), a été arrêté, n'a jamais avoué (a protesté de son innocence durant le procès), a été reconnu coupable et condamné. Depuis la parution de l'album, il y a eu un procès en appel en 2009 (rajout d'une peine de sûreté de 22 ans), annulé par la Cour de Cassation en 2010, et un nouveau procès en juin 2011 (de nouveau perpétuité, sans peine de sûreté). La condamnation est désormais définitive. Yvan Colonna est en prison depuis 2003 (bientôt 16 ans).

Je vous mets juste quelques extraits des 120 pages de l'album.

P1100801  p.101, Tignous croqué par Pétillon, de passage durant le procès.

P1100799  p. 12bis (sic! Dans les albums publiés par cet éditeur, elle remplace la p.13), ou comment un "croquis d'attitude", un peu retravaillé, peut devenir un élément de composition d'une couverture d'album...

P1100797  p. 83 (une page avec coquille dans le texte, et un croquis "brut" [non travaillé, avec du "texte parasite"?]).

Je fais aussi le lien avec ce qui m'avait frappé en 2016, à savoir le "retour" de Renaud dans les pages de Charlie Hebdo. Rappelons que Renaud avait fait partie des premiers associés de la société (Kalachnikof) créée pour relancer Charlie en 1992 (il avait sauf erreur de ma part mis 200 000 F au pot, là où Cabu et Val en mettaient 50 000 chacun). Puis, quelques années plus tard, à l'occasion de la création des éditions Rotative, il était sorti du "tour de table". Bref, après avoir repris contact avec l'équipe suite au 7 janvier 2015, il a retrouvé une rubrique régulière à partir du 2 mars 2016. Je me rappelle avoir trouvé navrant, à l'époque, qu'il n'y parle guère que d'Yvan Colonna, au détriment de beaucoup d'autres sujets sur lesquels je pense qu'il aurait pu dire des choses intéressantes (à mon avis, du moins). Elle s'était en tout cas arrêtée assez vite. Ci-dessous 3 extraits (liste non exhaustive bien entendu!).  

P1100802  2 mars 2016, p.2

P1100804  18 mai 2016, p.3  P1100803  20 avril 2016, p.3

Enfin, en dernier "point d'actualité" liée à l'assassinat idéologique d'un Préfet de la République Française (par des "militants perdus"), on peut signaler qu'hier, 6 février 2019, a eu lieu dans le Grand amphithéâtre de la Sorbonne le "3e Colloque Claude Erignac", organisé par l'ACP (Association du Corps Préfectoral), sur le thème "L'intégration républicaine en péril: comment la refonder?". On pourrait relever qu'il avait lieu aussi 85 ans après les émeutes anti-républicaines du 6 février 1934 (manifestations des ligues d'extrême-droite)...

*** Je suis Charlie ***

4 février 2019

Un questionnaire sur "Les douze maladies connues des grands lecteurs"

Je suis tombée par hasard sur ce questionnaire (tag des "maladies livresques") auquel ont répondu plusieurs blogueuses dont Karine:), Fondant grignote et Marie-Claude. Il me plaît bien.

Maladie n°1 - Refus d'abandonner à la moitié.

Je ne refuse rien du tout. Si le livre me tombe des mains, j'en prends un autre. Je ne peux pas me forcer à terminer un ouvrage.

Maladie n°2 - Acheteuse de livres compulsive.

Malheureusement oui, je suis une acheteuse de livres plutôt compulsive. Il faudrait que je n'entre plus dans une librairie et ça j'ai du mal. 

Maladie n°3 - Amnésie associée à la lecture.

C'est vrai que j'oublie assez vite mes lectures, comme j'oublie assez vite les films que j'ai vus, à de rares exceptions près. D'où l'intérêt de tenir un blog.

Maladie n°4 - Tenir un journal de lecture.

Oui, mon blog. Et c'est bien de pouvoir relire ses billets.

Maladie n°5 - Être rebuté par le battage médiatique.

Le battage médiatique me laisse assez indifférente. Je lis à l'instinct et en me fiant aux conseils d'autres blogueurs. Grâce à eux, j'ai souvent de bonnes surprises.

Maladie n°6 - Culpabilité associée au temps de lecture.

Non, je ne me sens pas coupable, si ce n'est que je me dis que je pourrais faire autre chose de mon temps, mais c'est mon choix.

Maladie n°7 - Prêter des livres que l'on ne nous rend pas.

J'aime bien prêter voire donner mes livres (romans) surtout quand je les ai lus. Si cela peut faire plaisir à quelqu'un, je suis contente.

Maladie n°8 - Tendance à lire plutôt qu'à vivre.

J'espère que je vis plus que je ne lis.

Maladie n°9 - Être séduite par les nouveaux livres.

Oui, c'est bien le problème, car je lis moins vite que je n'achète de livres et le retard s'accumule d'année en année. J'ai une centaine de livres qui m'attendent.

Maladie n°10 - Submergée par le nombre de livres chez soi.

Oui, mais j'assume.

Maladie n°11 - Incapacité à retrouver un livre.

Ca m'arrive, mais au bout du compte, je remets la main dessus.

Maladie n°12 - Ne pas savoir quels livres emporter en vacances.

En général, je prends toujours trois ou quatre romans et il m'arrive d'en acheter un ou deux sur place pour faire bonne mesure.
Est-ce que c'est grave docteur?

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Pour vous donner une idée de mes PALs

1 février 2019

La guerre des pauvres - Eric Vuillard

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Après 14 Juillet et L'ordre du jour, je viens de lire en une petite heure La guerre des pauvres d'Eric Vuillard (68 pages, Actes Sud). L'écrivain nous fait à nouveau remonter dans le temps, à l'époque de la Réforme protestante, au début du XVIème siècle. Dans ce "Récit", il évoque Thomas Müntzer (1489-1525), un réformateur radical, et prédicateur qui puisa dans la Bible les arguments théologiques d’une rébellion sociale contre les princes, une authentique ­révolution dans laquelle il entraîna les paysans, du Saint-Empire. Il s'est rallié à Luther dont il s'est éloigné par la suite. Il trouvait ce dernier trop proche des princes. Muntzer a écrit quelques textes dont Le manifeste de Prague et Protestation. Pour lui, aucune réforme religieuse n’est possible sans une réforme sociale. Dieu parle à tous, même aux pauvres. Il s'attaque au latin, la langue dans laquelle était publiée la Bible. Luther a traduit à la Bible en allemand, Muntzer, lui, en tant que prédicateur, s'est adressé en allemand à ceux qui ne savaient pas lire, les pauvres laïcs et paysans. Sa messe en allemand a provoqué un tollé. Même si "Muntzer est fou, mettons. Sectaire. Oui. Messianique. Oui. Intolérant. Oui. Amer. Peut-être. Seul. En quelque sorte" (p44), on sent que Vuillard prend fait et cause pour lui. Un texte qui m'a fait connaître un homme mort décapité à 35 ans dont la tête sera empalée et le reste du corps jeté aux chiens.

31 décembre 2018

Palmarès livres 2018

En ce dernier jour de l'année, je tenais à faire un palmarès "livres". Je me suis rendu compte que sur ces derniers cinq ans, 2018 est l'année où j'aurais le moins lu. Je ne sais pas vraiment pourquoi. J'ai lu environ 70 livres plus quelques BD. Parmi ces titres, j'en retiens dix :

Habemus piratam de Pierre Raufast : jubilatoire.

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Le chagrin des vivants d'Anna Hope : très beaux portraits de femmes de l'entre-deux-guerres à Londres.

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Le démon de Gotland d'Indrek Hargla, le 6ème de la série avec Melchior l'apothicaire estonien. Je conseille aussi les cinq précédents, à lire de préférence dans l'ordre.

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Pyromane de Wojciech Chmielarz : un très bon roman policier polonais.

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Scherbius (et moi) d'Antoine Bello : un bon moment de lecture. Antoine Bello ne m'a encore jamais déçue.

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Dans les angles morts d'Elizabeth Brundage : une histoire sombre avec un personnage principal peu recommandable.

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Pour services rendus de Iain Levison : où comment on se rend compte que mentir peut être un vilain défaut et vous apporter beaucoup d'ennuis.

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Cartons de Pascal Garnier : si vous n'avez jamais lu de roman de Pascal Garnier, lisez celui-ci.

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Comment la France a tué ses villes d'Olivier Razemon : un essai intéressant.

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Six quatre d'Hideo Yokoyama : un roman policier japonais qui n'est pas très facile à lire du fait de son côté statique et à cause de ses nombreux personnages, mais il est passionnant. La résolution de l'enquête est remarquable.

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Et pour ce soir, je vous souhaite de passer un très bon réveillon.

21 décembre 2018

Didier, la cinquième roue du tracteur - Ravard et Rabaté

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Mon ami m'a offert Didier, La 5ème roue du tracteur (Editions Futuropolis, 79 pages), une BD très sympa même si certains dessins ne sont pas conseillés aux jeunes enfants. Didier, la quarantaine, un peu enveloppé, rêve du grand amour. Il s'occupe (pas très bien) d'une ferme avec sa soeur Soazic qui, elle, est une femme de caractère et souhaite "caser" son frère. Didier n'est pas un bon fermier mais il s'occupe avec amour de ses poires qui s'épanouissent à l'intérieur de bouteilles. Toute cette attention doit aboutir à la production de poires à l'eau-de-vie.

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Didier, un soir de beuverie, ramène Régis, un fermier qui vient de tout perdre: ferme, bétail et terre. Son domaine a été vendu aux enchères. Pas très confiant, Didier décide de s'inscrire sur un site de rencontres sur Internet. Soazic et Régis sont là pour l'aider à rendre son profil attirant. Par ailleurs, Soazic et Régis tombent dans les bras l'un de l'autre. Je vous laisse découvrir quelle sera l'issue de la rencontre entre Didier et "Coquinette", la femme qui répond à l'annonce. La tendresse qui se dégage des personnages m'a fait passer un bon moment de lecture, même si c'est différent des Petits ruisseaux (où Rabaté était au scénario ET au dessin).

18 décembre 2018

Les fils de la poussière - Arnaldur Indriðason

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Les fils de la poussière (Edition Metailié, 291 pages) d'Arnaldur Indriðason est, semble-t-il, son premier roman, paru en 1997. Il a été traduit en français seulement cette année. Je peux le comprendre car cela m'a moyennement plu. Je n'ai pas adhéré à l'intrigue. L'histoire se passe à la fin des années 80. Il est question d'eugénisme, de jeunes enfants scolarisés dans une même classe d'un collège, tous issus du milieu ouvrier, qui ont servi de cobayes pour des expériences avec des amphétamines, et aussi de clonage. Daniel, un homme encore jeune souffrant de schizophrénie, se jette par la fenêtre d'un institut psychiatrique. Le témoin de cette tragédie est son frère, Palmi, un libraire vendant des livres d'occasion. Le même jour, Halldor, un retraité et ancien enseignant, est brûlé vif dans sa maison. Le commissaire Erlendur et son adjoint, Sigurdur Oli, enquêtent et font rapidement le lien entre les deux victimes. Pendant ce temps-là, Palmi et un ancien aide-soignant qui s'est occupé de Daniel mènent une enquête en parallèle. Ce sont eux les premiers qui découvreront l'horrible vérité (que je vous laisse découvrir). J'ai trouvé qu'Erlendur et Sigurdur Oli restaient en retrait. Ils sont relativement peu présents. C'est peut-être la cause de ma frustration après ma lecture. Heureusement qu'Indriðason nous a habitués à mieux par la suite. LIre les billets d'Eva et Baz'art.

7 décembre 2018

Nous voulons des coquelicots - Fabrice Nicolino & François Veillerette

P1100458 [sur la 4e de couv': "Ceci n'est pas un livre. C'est un manifeste. (...) l'Appel des coquelicots commence."]

D'abord, quelques mots pour présenter Fabrice Nicolino, jamais encore apparu dans mes billets d'hommages aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo. Né en 1955, journaliste et essayiste, il écrit des articles sur le thème de l'écologie dans Charlie Hebdo depuis janvier 2010. Présent à la Conférence de rédaction le 7 janvier 2015, il y a été blessé de trois balles dans les jambes. Si j’ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) bien compris, c’était la seconde fois qu’il était blessé lors d’un attentat (« deux fois dans une seule vie et toujours à Paris, c’est beaucoup », disait-il au téléphone à FranceinfoTV le 16 septembre 2015). Près de trente ans plus tôt, il avait reçu les éclats d’une bombe ayant explosé au cinéma Rivoli Beaubourg, lors du Festival international du cinéma juif (le 29 mars 1985, 18 blessés au total).

Ensuite, concernant le "livre du jour": paru il y a déjà presque trois mois, Nous voulons des coquelicots, Fabrice Nicolino & François Veillerette (éd. LLL / Les liens qui libèrent, sept. 2018, 126 pages), se veut le support d'un appel citoyen à l'interdiction totale des pesticides de synthèse en France. Le livre débute sur « combien vaut une luciole ? » et s’achève sur « Non, nous ne voulons plus. A aucun prix. Nous exigeons protection. Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides [de synthèse] en France. Assez de parole, des actes ». Entre les deux, après l’introduction, les titres des chapitres sont signifiants, jugez-en : 1. Quand le DDT était un miracle. 2. Comment le crime est apparu. 3. Quand la politique ne sert plus à rien. 4. La ridicule mise en scène du Grenelle. 5. Ecophyto, une chimère de plus. 6. L’éternel retour des poisons. Conclusion : recommencer encore ?

J’avais pris deux pleines pages de notes lors de ma relecture du livre en vue du présent billet. Finalement, je me bornerai à dire qu’il expose au grand jour, tout simplement, les tenants et aboutissants (les enjeux financiers pour les fabricants de produits chimiques) de plusieurs décennies d’agriculture menée en France (comme ailleurs) à coup d’utilisation de ces produits, qu’on les appelle ou qu’ils se nomment phytosanitaires ( !), pesticides, fongicides, SDHI, insecticides organochlorés, néonicotinoïdes ou même chlordécone (sic !). Et décrypte, "en substance", la pantalonnade du "Grenelle de l'environnement" de 2007 (le machin de Sarlozy et Borloo). Lisez donc ce livre vous-même, vous pouvez vous le procurer en librairie pour à peu près le prix d'un paquet de cigarettes (autre poison, mais ce n'est pas le sujet de mon article): 8 euros.

Je n'ai pas vraiment réussi à trouver si ce livre avait été chroniqué sur l'un ou l'autre blog littéraire (sans doute ai-je mal cherché!). Par contre, je sais qu'un certain nombre de blogs ou sites d'AMAP en parlent, dont celui de l'AMAP Réunion / Père Lachaise (75011 / 75020). Rendez-vous est donné tous les premiers vendredi soir du mois (nous sommes vendredi...) devant la mairie. Le compteur du site internet Nous voulons des coquelicots totalise aujourd'hui plus de 400 000 signatures de la pétition (pour un objectif de 5 millions en deux ans). Il faut certainement y ajouter quelques milliers d'autres, arrivées sous forme "papier" et pas encore comptabilisées. Personnellement, je fais davantage confiance à ce comptage-là qu'à ceux, répercutés par la presse, concernant les "gilets jaunes".

Quand j'aurai dit que Fabrice Nicolino tient son blog titré Planète sans visa depuis 2007, je pourrai m'arrêter là pour aujourd'hui.

Mais je vais quand même, in fine, me permettre de citer trois dessins de Gros (dessinateur que j'ai évoqué ici) illustrant la rubrique de Fabrice Nicolino, nommée "Santé publique" ou "Pollution", publiée dans Charlie Hebdo dans les mois qui ont suivi l'attentat: la thématique reste assez similaire...

Gros_080415 8 avril 2015, p.5   Gros_150415 15 avril 2015, p.5   Gros_180315 18 mars 2015, p.7

Quant à François Veillerette, je possède dans ma bibliothèque un ou deux autres livres co-signés par lui. Mais à ma connaissance, il n'a aucun lien avec Charlie Hebdo.

*** Je suis Charlie ***

5 décembre 2018

Nestor Burma en feuilleton

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Depuis au moins quatre ans, les enquêtes de Nestor Burma de Léo Malet adaptées et dessinées par Barral ou Moynot s'inspirant de l'univers de Tardi sont prépubliées en format journal, en noir et blanc en trois épisodes par les éditions Casterman. Cette année (2018), une fois n'est pas coutume, elles paraissent en quatre épisodes. Ce qui est bien avec ces prépublications, c'est la mise en perspective sous forme d'articles de l'histoire qui nous est contée. Nestor Burma, le détective privé bien connu mène l'enquête avec le journaliste Covet. Corrida aux Champs Elysées narré comme un feuilleton policier se déroule en 1956, dans le VIIIème arrondissement où vit désormais Burma. L'histoire se passe dans le monde du cinéma avec des starlettes pas farouches qui n'hésitent à donner de leur personne, où des acteurs sont sous l'emprise d'opiacés, où des actrices se jalousent entre elles. Lucie Ponceau, une actrice qui venait de faire son grand retour à l'écran, est retrouvée morte, victime d'une overdose d'opium ingéré sous forme de gâteau. J'ai trouvé l'histoire est un peu embrouillée et ça s'étire en longueur: un épisode de trop? Cela n'empêche pas que je trouve le concept très sympathique. On a par ailleurs le plaisir de lire la critique de quatre films emblématiques de 1956: Voici le temps des assassins de Julien Duvivier, Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara et Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy.

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19 novembre 2018

Trois BD : Lucky Luke - Un cowboy à Paris / Les Vieux Fourneaux 5 / Blake et Mortimer - La vallée des immortels

A défaut d'autre chose, novembre 2018 aura été un mois faste pour les sorties BD.

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Je commence par Lucky Luke, Un Cow-boy à Paris, dessins d'Achdé, texte de Jul d'après Morris (Editions Lucky Comics), 46 pages. Sur le chemin du pénitencier de Cross Junction, après que Lucky Luke a arrêté pour la enième fois les 4 frères Dalton, ils vont croiser des Indiens qui sont prêts de scalper Auguste Bartholdi. Bartholdi souhaite faire connaître aux Américains son projet de statue. Il veut faire une levée de fonds pour la construction du socle. Pour ce faire, Bartholdi présente la main tenant la torche. Pour lui, il considère son oeuvre comme l'incarnation de la Liberté. Un mot honni par Locker, le directeur du pénitencier qui va tout faire pour que la statue ne soit jamais érigée au large de l'ïle de Manhattan. Heureusement que Lucky Luke veille. Il accompagne Bartholdi jusqu'à Paris malgré son mal de mer. L'album est très plaisant à lire. Un bon cru à mon avis.

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Je passe maintenant au 5ème tome des Vieux fourneaux - Bons pour l'asile (Editions Dargaud, 56 pages). J'ai retrouvé avec grand plaisir Pierrot, Antoine et Emile (et les autres). L'histoire se passe entièrement à Paris où Pierrot et toute une bande de "vieux"se retrouvent au poste de police après s'être fait remarquer devant un organisme suisse. Pendant ce temps-là, Emile et Antoine, son arrière-petite fille Juliette (qui a bien grandi) descendent d'un train. Antoine doit ramener Juliette auprès de sa maman, Sophie, avant de partir au Stade de France avec Emile pour assister à un match de rugby "France-Australie". Bien entendu rien ne se passe comme prévu puisqu'à la place de Sophie, c'est le fils d'Antoine qui arrive. C'est un stratagème de Sophie qui souhaiterait que les deux hommes se réconcilient. Pierrot est retenu plus longtemps que prévu au poste de police, tandis qu'Emile se dirige vers l'immeuble de l'ïle de la tordue (voir le tome 2, Bonny et Pierrot), devenu un refuge pour "vioques" et "migrants clandestins" avec une plaque professionnelle qui dévoile tout.

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C'est un album politiquement incorrect mais irrésistiblement drôle. Avec la mention "Fin de l'épisode", je me doute qu'un sixième tome est prévu.

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Je termine avec La vallée des immortels - Tome 1 d'Yves Sente, Teun Berserik et Peter Van Dongen (Editions Blake et Mortimer, 56 pages). Yves Sente reprend la plume pour la 8ème fois comme scénariste de la saga de Blake et Mortimer. C'est le 25 album de la série créée par Edgar P. Jacobs (disparu en 1987). Yves Sente situe cette nouvelle histoire (en deux tomes) juste après Le secret de l'espadon. La capitale du Tibet est détruite, tout le monde est mort sauf Olrik qui en réchappe. En Chine, les rivalités se font entre Nationalistes de Taïwan, les Communistes, fidèles à Mao, et un Seigneur de la Guerre à la recherche d'une partie d'un texte disparu prouvant qu'il pourrait être le descendant d'un héritier du premier empereur de Chine (la dynastie Qin), il y a quelques 2200 ans. Blake travaille toujours au Foreign Office, tandis que Mortimer part à Hong-Kong pour le travail, il a conçu un nouvel engin volant, le "Skylantern". Olrik, quant à lui, se vend au plus offrant et cherche une fois encore à se venger de Blake et Mortimer. Il faut noter les clins d'oeil à Hergé et à son Lotus bleu : la couverture par exemple et la mention de William Gibbons, l'une des fripouilles qui cherchent à nuire à Tintin dans la concession internationale de Shangaï.

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J'attends le deuxième tome avec impatience. [chroniqué le 14/12/2019]

Des albums à s'offrir et à offrir, à lire et à relire.

16 novembre 2018

La vigne écarlate - Vincent Borel

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Le roman La vigne écarlate de Vincent Borel (Edition Sabine Wespieser, 210 pages prenantes) m'a été conseillé par un libraire enthousiaste et je ne le regrette pas. Il s'agit d'une biographie romancée de l'Autrichien Anton Brückner (1824-1896). Je ne connaissais pas bien l'oeuvre ni la vie de cet homme qui eut comme élèves et disciples Gustav Mähler et Hugo Wolf. Anton Brückner, né en Haute-Autriche d'un père maître d'école mort à 46 ans, développe très jeune des talents musicaux. Il deviendra un virtuose de l'orgue et il apprendra la théorie musicale. Après la mort de son père, il est envoyé par sa mère dans une abbaye où il restera trois ans. Une expérience qui lui laissera de bons souvenirs. Devenu très pieux, il a composé de la musique liturgique et 9 symphonies. La 9ème, dédiée à Dieu, restera inachevée. La 3ème symphonie est dédiée à Richard Wagner qu'il a rencontré à Bayreuth et à qui il voue une grande admiration. Il semble que Brückner ait par ailleurs eu une vie sentimentale inexistante même si les jeunes femmes ne le laissaient pas indifférent. Il a proposé le mariage à quelques-unes d'entre elles mais sans succès. C'est un homme qui a souffert un temps d'une grave dépression. Pendant plus de trois mois, il a été interné. Par ailleurs, il souffrait de "toc" (troubles obsessionnels compulsifs). Il n'arrêtait pas de compter les fenêtres, les façades. Il a aussi essayé de vider le Danube avec une petite cuillère, sans succès semble-t-il. Un roman composé de courts chapitres qui se lit très bien.

9 novembre 2018

Habemus piratam - Pierre Raufast

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Grâce à Pierre Raufast j'ai passé un bon moment de lecture. Il y a beaucoup d'humour et une certaine férocité dans Habemus piratam (Alma Editeur, 225 pages jubilatoires et cybernétiques). A Chantebrie, une petite ville du Cantal, Francis, un prêtre, reçoit les confessions de vieilles dames qui trichent au scrabble. Un jour, un inconnu vient se confesser en disant qu'il va bientôt mourir. A la demande du Père Francis, il déroule jour après jour, l'un après l'autre les dix commandements qu'il a enfreints. Cet inconnu, un très bon informaticien spécialisé dans la sécurité informatique, est devenu un excellent hacker (un mercenaire numérique) se vendant au plus offrant pour une poignée de bitcoins. Dans de courts chapitres, on suit les pérégrinations de l'informaticien qui grâce à ses connaissances informatiques a privé Toulouse d'électricité pendant une nuit pour faire plaisir à un ami astronome, a volé un roman pas encore publié, a volé un Corot au Louvre, a influencé des élections présidentielles et siphonné les comptes d'un milliardaire qui en a lésé un autre. Ce chapitre sur le siphonnage des comptes  est juste à la moitié du roman. Il nous apprend comment voler les données numériques d'un ordinateur portable pas directement connecté à Internet. "Les données sortantes se font via satellite privé, des pare-feu de différentes marques en enfilade et des communications chiffrées de bout en bout avec des clés longues comme un jour sans pain" (p120). A la fin du roman, il y a un glossaire simplifié qui définit ce qu'est une DDOS, black hat, botnet, key logger, honeypot, buffer overflow, SSL (Secure sockets layer) etc. Pierre Raufast explique, en post scriptum, qu'après trois romans dans des univers fictifs (La fractale des raviolis, La variante chilienne et La baleine thébaïde), il a eu envie d'écrire une histoire proche de son métier. Il a consacré vingt ans de sa vie à l'informatique. Un roman que je vous recommande absolument.

7 novembre 2018

Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné? - Bernard Maris

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Cela faisait longtemps que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) n'avais plus mis Oncle Bernard à l'honneur dans mes hommages aux morts de Charlie Hebdo. Avec la reprise universitaire, il est temps de proposer aux étudiants une autre voie en économie que celle des classiques libéraux.

Ce livre de Bernard Maris au titre torturé (Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné?) a été édité pour la première fois en 2010 aux éditions Les Echappés, puis réédité en 2012 chez Flammarion (coll. Champs actuel n°1058 - le volume que j'ai entre les mains).

Il n'est pas facile de présenter cet ouvrage. Sa présentation matérielle (sinon matérialiste?) m'a fait penser à celle des Pensées de Pascal: de courts paragraphes numérotés... avec parfois des envolées hugoliennes.

J'en extraierais "arbitrairement" quelques citations (de Bernard Maris, et non de Karl Marx), en vrac.

Je commence par relever l'évocation de la "parabole des égoïsmes" provenant d'Adam Smith (p.59): "Ce n'est pas de l'altruisme du boulanger que je tire mon pain, c'est de son égoïsme et de sa cupidité".

Selon Maris, "très vite, [Marx] jugea qu'il n'existe pas d'être plus abominable sur terre que l'économiste" (p.17), et "la question de savoir si Marx déteste les philosophes plus que les économistes reste ouverte; et les philosophes marxistes sont aussi méprisable que les autres" (p.18). Notre Oncle Bernard, plutôt mordant ici, règlerait-il quelque compte personnel?

p.17: "Karl Marx ne souhaitait que l'abolition de ce qui fait notre vie de tous les jours, avec ses lancinantes chansons sur la croissance, l'emploi et le reste: l'économie." p. 33: "Le capitalisme est aussi ce bref moment de l'histoire où les hommes sont productifs. Le jardinier d'une entreprise est productif, le jardinier qui travaille directement pour un consommateur, improductif. Le tailleur privé est improductif, le tailleur de la grande entreprise qui travaille douze heures et n'est payé que six est productif. L'artisan est improductif, car il ne fait que se reproduire sans passer par l'exploitation du travail. Il est proche de l'autoconsommation, de l'autarcie, sa production équivaut à sa consommation, il ne génère pas de plus-value. Aucun capitaliste ne produit pour consommer son produit". [parenthèse: décidément, à cette aune-là, je (ta d loi du cine) ne suis sûrement pas un capitaliste, si je dis vive les AMAP et les SEL...].

"Qu'est-ce que le minimum vital nécessaire au producteur? En 1836, quand Karl dédie des poèmes brûlants à Jenny von Westphalen, le minimum est un bol de soupe et une litière de paille, ce que gagne le journalier agricole qui construit les murets de pierre. En 2010, le minimum inclut une voiture et un portable, sinon le prolétaire ne peut travailler" (p.69). Comme ne le dit pas exactement Bernard Maris: "tu parles, Karl!".

Pour finir, je partage aussi une analyse critique du marxisme revu à l'aune de notre "société de consommation" contemporaine (p.65): Les ouvriers doivent consommer les objets qu'ils fabriquent. Mais que se passe-t-il s'ils n'en veulent pas? On objectera, à juste titre, que les besoins sont imposés, fabriqués par la pub, dont le miracle perpétuellement renouvelé est de faire acheter à celui qui n'en a pas les moyens ce dont il n'a pas besoin. Et en contrepoint: "A qui les capitalistes vendront-ils les marchandises produites par les robots?" (p.78).

Ce que je retiens donc de ce livre? Que Marx a brillamment analysé le passé et le présent dont il était contemporain, mais que ses prévisions, 135 ans (désormais) après sa mort, se sont révélées erronées à ce jour: il avait sous-estimé la "résilience" du capitalisme et l'adaptabilité des capitalistes.

On pourra consulter plusieurs blogs ou articles qui ont mentionné ce livre: Bibliothèque farenheit 451, un billet de Denis Clerc, Ludovic (en quelques phrases sur son blog-notes sous-titré "une opinion parmi d'autres"), ou Le prolétariat universel, un blog plus "politique" et qui a fait une critique plutôt acerbe (à mon avis), reprochant à Bernard Maris de ne rien proposer pour "dépasser" Marx (si j'ai bien compris)..

Pour ma part, en ce qui concerne Bernard Maris, il me reste encore pas mal de ses livres à lire avant de pouvoir définir le "marisme".

*** Je suis Charlie ***

Une anecdote sans rapport avec la chronique de ce mois en particulier. J'ai aperçu un jour, il y a déjà quelque temps, un "migrant" sous la ligne de métro 2 (à une des stations où se tient la vente à la sauvette de "Malboro-Malboro-Malboro"...). Il portait un T-shirt "Je suis Charlie". Ca m'a fait gamberger. Je doute qu'il l'ait acheté lui-même en janvier 2015. Sait-il seulement la signification de ce qu'il arbore? Est-il croyant ou mécréant? Et du coup, je me suis dit que c'était peut-être un T-shirt qui avait été donné à une association venant en aide aux migrants, ou encore un don dont il aurait bénéficié en direct. Mais quid du donateur? A quoi a-t-il pensé? Etait-il conscient, ou non, du symbole? Y a-t-il vu malice ou non? Pour ma part, je n'aurais pas fait don d'un tel T-shirt, mais l'aurais conservé pour moi.

30 octobre 2018

Le mystère Jérôme Bosch - Peter Dempf

mystere jerome bosch

Je vous conseille Le mystère Jérôme Bosch de Peter Dempf (Editions Pocket, 541 pages), que j'ai trouvé passionnant. Je l'avais repéré dans une ou deux librairies que je fréquente. Je dis tout de suite que je suis une grande admiratrice de l'oeuvre du peintre flamand Jérôme Bosch né Jheronimus van Aken à Bois le duc (‘s-Hertogenbosch en néerlandais - d'où son pseudonyme) en 1450 et mort en 1516.
En 2013, à Madrid au musée du Prado, un prêtre illuminé asperge de quelques gouttes d'acide Le Jardin des délices, une des oeuvres (un tryptique) les plus célèbres du peintre (cette peinture à l'huile sur bois est datée d'entre 1494 et 1505). Un restaurateur allemand, Michael Keie est appelé au chevet de l'oeuvre. Il découvre assez vite qu'aux endroits qui ont été altérés, il y a des symboles cachés. Baerle, le prêtre responsable de la dépradation du tableau, ne parle pas aux femmes, et il refuse donc de dire à la thérapeute Grit Vanderwerf qui s'occupe de lui pourquoi il a vandalisé la toile. En revanche, il est content d'avoir un auditoire masculin en la personne de Keie et d'Antonio, un vieil historien d'art qui exerce au musée. Il leur explique qu'il a trouvé dans son couvent de Salamanque un manuscrit écrit en 1511 par un certain Petronius Oris, qui avait reçu l'ordre du grand inquisiteur en place d'écrire son histoire. Et nous voilà transportés dans le passé aux alentours de 1500: Petronius arrive d'Augsbourg avec des lettres de recommandation de Dürer et de Jörg Breu. Bosch l'embauche comme portraitiste. Très vite, Petronius ne se sent pas à l'aise à Bois le Duc car les bûchers de l'Inquisition sont dressés tous les jours aux abords de la ville. Il se sent surveillé et menacé. Les Dominicains font la chasse aux Adamistes et tous ceux qui ont des pensées hérétiques. Quand Petronius commence à travailler pour Bosch, le maître a déjà peint la partie gauche du tryptique. Il semble que le thème du jardin des délices est subversif pour l'église catholique. Je vous laisse découvrir pourquoi. De nombreuses péripéties émaillent le récit, où un Juif converti, Jacob Van Almaengien, joue un rôle important. Le pauvre Petronius va subir plusieurs agressions physiques et se retrouver entre les mains de l'inquisition. Heureusement qu'il a quelques alliés, dont Zita, dont il va tomber amoureux. Un récit haletant et bien mené qui donne envie d'étudier de plus près Le Jardin des délices de Jérôme Bosch.

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21 octobre 2018

Le beau mystère - Louise Penny

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C'est Dominique qui m'a donné envie de lire ce roman et je l'en remercie. J'avais abandonné Louise Penny après avoir lu le premier paru en français, Nature Morte. J'avais trouvé le rythme un peu mou. J'en viens donc à l'avant-dernier paru, Le beau Mystère (Actes noirs, Actes Sud, 483 pages) (2017). Un meurtre est commis dans un monastère oublié de tous (même de Rome!), dans une forêt reculée au Québec au bord d'un petit lac. Dans ce monastère de Saint-Gilbert-entre-les-Loups vit une communauté de vingt-quatre moines, les Gilbertins, qui ont remis à l'honneur le chant grégorien. Afin de faire quelques améliorations dans le monastère qui menace de s'effondrer d'un jour à l'autre (les fondations sont soulevées par des racines d'arbres), ils ont sorti un CD quelques mois auparavant. Contre toute attente, les chants grégoriens ont rencontré un succès mondial. L'inspecteur-chef Armand Gamache et son adjoint Jean-Guy Beauvoir (amoureux de la fille de Gamache) sont envoyés sur place pour trouver qui a tué le Prieur de l'abbaye, qui était aussi le chef de choeur à l'origine du CD. Il a eu le crâne fracassé avec une tige de fer, et l'on trouve sur lui une feuille où est écrit un étrange chant grégorien avec des neumes (les signes de la notation musicale qui existaient avant les portées de notes sur cinq lignes). Les vingt-quatre moines (moins un) ont des occupations différentes pour faire vivre l'abbaye: un docteur, un cuisinier, un jardinier, un autre qui s'occupe du poulailler, etc, mais ils ont en commun des voix magnifiques pour chanter le plain-chant et le grégorien et atteindre le sublime. Qui a pu tuer le Prieur? Et pourquoi? L'enquête se passe en huis-clos entre les murs du monastère. Gamache, Beauvoir et plus tard le chef de la sûreté de Québec, Francoeur (un personnage pas sympathique) qui les a rejoints ainsi qu'un jeune dominicain envoyé par Rome vont mener l'enquête même si le but de certains n'est pas de trouver l'assassin. J'ai lu ce roman avec plaisir, je le recommande. Lire les billets du Papou et de Lewerentz.

14 octobre 2018

Noli me tangere (Ne me touche pas) - Andrea Camilleri / Irezumi - Akimitsu Takagi

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Ayant lu quelques billets positifs sur ce court roman (138 pages) d'Andrea Camilleri (Editions Métailié) et ayant bien apprécié Le tailleur gris lu il y a sept ans, j'ai aimé dans Noli me tangere, la façon dont Camilleri raconte l'histoire de Laura Garaudo, une belle jeune femme qui disparait volontairement du jour au lendemain du foyer conjugal. Elle est marié à un grand écrivain nettement plus âgé qu'elle. Elle venait de terminer son premier roman (pas encore publié) et elle est surtout l'auteur d'une thèse intitulée "Sur les problèmes d'attribution des fresques de Fra Angelico au couvent San Marco à Florence". Une des fresques est appelée "Noli me tangere" (du latin). C'était aussi le surnom que l'on donnait à Laura quand elle était étudiante. Le commissaire Luca Maurizi mène une enquête pour essayer de localiser Laura. Il interroge quelques proches, sa meilleure ami, un ancien amant. Le texte du roman est un mélange d'interrogatoire, de coupures de journaux, de lettres inachevées, de retours en arrière. J'ai aimé même si je m'attendais à une autre conclusion. Mais quand on lit la note de l'auteur à la fin du roman, on apprend qu'il s'est inspiré du destin pas banal d'une brésilienne. Lire les billets d'Alex-mot-à-mots et Miriam, Philisine Cave et Noukette.

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Irezumi (Edition Folio policier, 329 pages) d'Akimitsu Takagi (1920-1995) est un roman policier paru en 1948 au Japon. L'histoire qui nous est racontée se passe en 1947 à Tokyo dévastée par la guerre. Avant que l'histoire ne commence vraiment, l'écrivain s'adresse au lecteur en lui précisant que l'irezumi est le tatouage traditionnel japonais en vogue au XIXème siècle mais qui est mal vu au XXème siècle par la société nippone. Elle assimile tatouages avec les yakuzas et des femmes de mauvaise vie. Et c'est encore le cas aujourd'hui. Pour ce qui est de l'intrigue, il s'agit de plusieurs crimes dont l'un est commis dans une salle de bain fermée de l'intérieur de la maison où habitait Kinué, une belle jeune femme tatouée d'un Orochimaru (un serpent géant). Fille d'un tatoueur renommé, elle avait une soeur jumelle (disparue depuis la bombe d'Hiroshima) et un frère, tous les deux aussi tatoués, l'une d'un Tsudane (un escargot géant) et l'autre d'un Jiraiya (un crapaud géant) La première victime que l'on découvre est Kinué. Le meurtrier l'a démembrée et son torse tatoué a disparu. S'ensuivent deux autre meurtres dont le frère de l'amant de Kinué. Quatre suspects dans l'histoire dont un docteur, genre savant fou obsédé par les tatouages. Après plusieurs fausses pistes, la police est dans une impasse. Elle va s'en remettre à un jeune homme prodige en mathématiques qui résout les meurtres en peu de temps. J'ai aimé ce roman qui tient en haleine jusqu'au bout grâce à plusieurs coups de théâtre. Lire le billet de Jérôme.

4 octobre 2018

Pyromane - Wojciech Chmielarz

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Grâce à Wojciech Chmielarz (né en 1984), j'ai lu un excellent roman policier. Pyromane (Livre de poche, 441 pages) se passe de nos jours à Varsovie en plein hiver (température -20°). Jakub Mortka dit le Kub, un inspecteur de police se rend avec son adjoint Kuchan sur le lieu d'un incendie volontaire. Une belle maison familiale a été brûlée suite au  jet de cocktail molotov lancée par la cheminée. L'acte a été méthodiquement prémédité. Dans la maison incendiée, on trouve le corps de Jan Kameron, un promoteur pas très honnète. Sa femme Klaudia, une ancienne candidate à Miss Pologne et chanteuse ratée a survécu car elle a réussi à s'échapper par la fenêtre. On apprend assez vite que Kameron avait été tué quelques heures avant que le feu ne se déclare par une personne différente  du pyromane. L'enquête s'avère difficile pour Mortka car une autre maison est aussi incendiée provoquant la mort de deux garçonnets, neveux d'un gangster notoire. Le lien entre ces incendies qui ne sont pas les premiers est le modus operandi. En plus de l'enquête, Mortka doit gérer sa vie personnelle ; père de deux garçons, il est divorcé depuis un an. Ayant laissé la maison à sa famille, il vit en colocation avec des étudiants (un garçon et une fille) bruyants. J'ai aimé le personnage de Mortka avec ses qualités et ses défauts et son sens de la justice (même si elle peut paraître discutable à certains), la construction du récit et le fait que je n'ai pas deviné le mobile de ou des assassins avant les dernières pages. Il y a des retournements de situation inattendus. J'ai été tenue en haleine jusqu'au bout. Je compte bien lire le suivant La ferme des poupées et j'ai vu sur le site de l'écrivain qu'il y en avait deux autres avec Mortka pas encore traduits. Je recommande tout comme Edyta, Yspaddaden, Alex-mot-à-mots, Yv.

25 septembre 2018

Généalogie du mal - Jeong You-jeong

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J'ai mis un temps infini (plus de trois semaines) pour lire Généalogie du mal (400 pages, Editions Philippe Picquier) d'un écrivain sud-coréen, Jeong You-jeong, une ancienne infirmière reconvertie dans l'écriture. J'ai vraiment peiné sur la fin alors que j'ai trouvé que l'intrigue commençait bien (si je peux m'exprimer ainsi). Yujin, un jeune homme de 26 ans, reprend conscience dans sa chambre. Il est couvert de sang. Dans l'appartement, un corps gît, la gorge tranchée avec un rasoir. Il s'agit de la mère de Yujin. Ce dernier a quelquefois des crises d'épilepsie qui le rendent inconscient et il ne se rappelle plus ce qui s'est passé. Il est suivi et traité par sa tante pour cette pathologie. Ayant retrouvé ses esprits, Yujin nettoie l'appartement et cache le corps de sa mère pour éviter qu'Haejin, son frère adoptif, découvre le cadavre. Mais cela n'empêche pas que, pendant une centaine de pages, j'ai cru que Yujin n'était pas l'assassin. Je m'attendais à une vraie enquête policière plus classique. Et bien pas du tout car le récit étant écrit à la première personne, le lecteur suit le cheminement des pensées d'un psychopathe qui commet d'autres crimes, et j'avoue que je n'ai pas forcément été passionnée. Je trouve qu'il y a des longueurs. C'est donc une déception en ce qui me concerne.

A part le fait qu'elles sont d'accord pour dire qu'il y a des longueurs, Eva, Ingannmic et Sandrine ont aimé ce roman.

7 septembre 2018

Petit traité d'intolérance / Nouveau petit traité d'intolérance - Charb

Charb n'était pas seulement dessinateur, il rédigeait aussi des chroniques régulières, titrées "Charb n'aime pas les gens", dans Charlie Hebdo. En son temps, il a aussi tenu une chronique mensuelle dans Fluide Glacial, "La fatwa de l'Ayatollah Charb". Mais si les deux livres que je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) présente ce mois-ci sont sous-titré "Les fatwas de Charb", il n'y figure aucune indication de date ou de lieu de publication de chacun des textes y figurant.

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Quatrième de couv' pour l'un ou couverture pour l'autre annoncent respectivement 50 et 40 chroniques, or j'en ai compté en fait 59 et 47: ne sous-estimons donc pas Charb! Avant Librio (collection Idées), les deux titres avaient été publiées aux éditions Les Echappés (créées en 2008 par Riss pour éditer les auteurs de Charlie), en 2009 et 2014 (textes choisis par l'auteur, donc, sans doute parmi un "corpus" publié plus vaste?). Puis Librio a édité le premier Petit traité... en octobre 2012 (coll. Idées, N°1050, réédité en mai 2015), et le second en septembre 2016 (N°1216).

Toutes les chroniques du 1er volume sont précédées d'un dessin (j'en ai choisi deux pour illuster le présent billet), mais aucune de celles du second. Il s'agit de textes courts, le plus souvent sur 2 pages, sauf exception ("Mort aux bonnets de père Noël", qui en fait 3), et se terminant par la ritournelle "Je crois que vous en serez d'accord, il faut [ultime châtiment absolument horrifique]... Amen".

Dans ses chroniques percutantes, Charb témoigne d'une vision plutôt amère que rigolotte. Au premier abord, l'humoriste pourrait passer pour un abominable guide suprême intimant d'exterminer les cibles de sa vindicte, qu'il s'agisse d'objets, de personnes, de tendances ou d'idéologies. Mais je suppose qu'il avait foi en l'intelligence de ses lecteurs. Il les provoque, p.31, dans "Mort au vote utile", qui vise (à quel degré? Au premier, second, ...n ?) les "cons" qui le prônent ou le pratiquent sans réfléchir plus loin. C'est par contre comme un militant qu'on peut le pressentir dans la chronique révolutionnaire titrée Mort à "On lâche rien" (p.49 dans le Nouveau...): "On lâche rien!" me fout le moral à zéro. C'est "On conquiert tout" qu'il faut gueuler! (...) "On lâche rien" est un slogan qui fait totalement l'impasse sur ce qu'on a déjà lâché. C'est un slogan qui entérine le fait que, ce qu'on a perdu, on ne le retrouvera jamais. 

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Voici quelques citation choisies. Je commence par un extrait de "Mort aux lecteurs de journaux gratuits" (p.21 du 1er opus): "Faut pas laisser perdre! On serait bien con de ne pas profiter de ce qui est gratuit, même si on n'en a pas besoin. On distribuerait des coups de pied au cul à l'entrée du métro qu'ils en réclameraient tous plusieurs s'ils ont la certitude que c'est gratuit." Ou, p.63, dans "Mort aux binoclards « Tendance »": "Evidemment, le marché ne s'est pas adapté à la demande, comme trop de gens le croient encore, les gens ne demandent rien. Le seul talent du marché consiste à faire croire aux consommateurs que ce sont eux qui ont désiré les produits qu'on leur impose. Vous imaginez l'humanité se lever un jour en hurlant d'une seule voix "On veut des lunettes rectangulaires"?

Bon, il faut que j'en laisse à découvrir. P.87 du Petit..., la totalité de la chronique "Mort à la business class" vaudrait à mon avis son pesant de caviar phantasmé.

P1090791 (p.61)

C'est vrai que c'est difficile de choisir, mais dans "Mort aux concepteurs de portables" p.89, à propos de la multitude de fonctionnalités proposées par les [téléphones] portables sans permettre cependant les cédilles ou les accents circonflexes, je relèverais la phrase profonde: "On nous offre le futile pour nous confisquer l'essentiel".

Pour ma part, je regrette un peu l'absence de toutes autres informations que les textes eux-mêmes. Du coup, il manque les dates des chroniques, le contexte... ("les années Hollande", pour l'une d'elles [p.68 du Nouveau petit traité...], indique juste qu'on est entre mai 2012 et la date de 1ère publication, en 2014). Je me demande ce que les historiens de 2075 trouveront comme informations sur la vie quotidienne en France au début du XXe siècle dans ces opuscules. J'espère en tout cas qu'ils auront conservé la capacité d'en rire. Sur les blogs, Keisha avait parlé du Traité... en 2014, Virginie dès 2013, Petite noisette après l'attentat en 2015.

Et si je devais vraiment retenir une seule chronique sur plus de 100? Je pense que ce serait celle p.71 (Nouveau...): "Mort aux dévots incroyants". Au final, je placerais bien ce texte, en termes opératoires, à peu près au niveau du "Pari" de Pascal. Mais l'ensemble est à lire, et chacun pourra y piocher ce qui lui parlera personnellement.

Je crois que vous en serez d'accord, à partir de cette rentrée 2018, il faut introduire des morceaux choisis (par roulement) de ces Traités d'intolérance au programme du collège et du lycée. Amen.

*** Je suis Charlie ***

5 septembre 2018

Route 62 - Ivy Pochoda

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Parmi les romans reçus dans le cadre du prix du roman Fnac 2018, Route 62 d'Ivy Pochoda (Edition Liana Levi, 350 pages) m'a plu. Ce roman sort demain 6 septembre 2018, et Ivy Pochoda est invitée au Festival America à Vincennes fin septembre. Elle situe son histoire en 2006 et 2010, dans le désert Mojave, et à Las Vegas, Palm Spring, là où passe la route 62 pour aboutir à Los Angeles. Dans un prologue qui se déroule en 2010 à Los Angeles, un homme court nu le long des voies "rapides" très embouteillées. Tony, un automobiliste, décide de le suivre en sortant de sa voiture et il se met à courir derrière lui. On saura bien plus tard qui est le coureur. Le récit fait se croiser le destin de plusieurs personnages dont Tony, un avocat ; Britt, une joueuse de tennis qui trouve refuge dans une ferme d'élevage de poulets dirigé par Patrick, un "gourou" qui est aussi le père de jumeaux (Owen et James); Blake et Sam, un duo de gangsters en cavale pour un meurtre involontaire; Ren, un jeune noir tout juste libéré de prison, à la recherche de sa mère Laïla, droguée et gravement malade, laquellei vit dehors dans le "downtown" de Los Angeles. Sam va mourir et Blake va chercher à se venger en continuant sa route. Ren retrouve sa mère. Aucun de ces personnages n'est "remarquable", mais on s'intéresse très vite à ce qui leur arrive pendant les quatre ans du récit. A la fin, les chemins de chacun d'eux se croisent de manière évidente dans les rues du "downtown" de Los Angeles. Je suis assez admirative devant la construction du roman, à découvrir. C'est le deuxième roman de l'auteur.

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