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Le blog de Dasola
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4 décembre 2016

Maggy Garrisson (cycle) - Stéphane Oiry & Lewis Trondheim

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Je ne chronique pas souvent de bandes dessinées, mais je voulais évoquer les trois tomes "Maggy Garrisson" parus entre 2014 et 2016 aux Editions Dupuis. C'est une BD assez sympa qui a beaucoup plu à mon ami. Il a particulièrement aimé une réplique dans l'avant-dernière vignette du premier tome quand le nouveau petit ami de Maggy lui demande ce qu'elle va faire de l'argent qu'ils ont récupéré: Maggy amoureuse répond "Je vais t'acheter une laisse en or".

A Londres, de nos jours, Maggy est une jeune femme un peu replète qui vient de retrouver après deux ans de chômage un travail de secrétaire chez Mr Wight, un détective privé au bout du rouleau et passablement alcoolique. Dans Fais un sourire, Maggy, dès son arrivée, Maggy, qui est intelligente et astucieuse, retrouve le canari d'une voisine, puis une balle de cricket signée qui a été volée au patron d'un pub. Pendant ce temps-là, le nouveau patron de Maggy est à l'hôpital, car il a été agressé à cause du contenu de son portefeuille (il possède trois tickets très convoités). Maggy essaye de faire la lumière sur cette agression, ce qui l'emmenera jusqu'à Brighton. Sheena, une fliquette, devient son amie, et Alex (celui que Maggy veut mettre en laisse à la fin) son petit ami.

Dans le deuxième tome (L'homme qui est entré dans mon lit), on réalise que Sheena en veut à l'argent amassé par Maggy dans le premier. Lors d'un intermède, Maggy rend visite à sa mère avec qui elle ne s'entend pas du tout. Les ennuis s'accumulent pour Alex qui doit ruser avec les faits. Pendant ce temps-là, Maggy continue à seconder Mr Wight dans ses enquêtes.

Dans Je ne voulais pas que ça finisse comme ça (le troisième tome), Maggy et Mr Wight sont chargés de "coincer" une entreprise de pompes funèbre qui a profané un cadavre en lui volant neuf dents en or. Maggy toute seule fait tout ce qu'elle peut pour rendre à ses propriétaire un album trouvé dans un conteneur. Quand le tome trois s'achève, on peut espérer qu'il y aura une suite, d'autant plus que j'aime beaucoup le personnage de Maggy.

25 novembre 2016

Série "Agatha Raisin" - M. C. Beaton

 

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Comme d'autres blogueuses, j'ai fait la connaissance d'Agatha Raisin, la cinquantaine bien tassée. Trapue, avec des petits yeux d'ours, Agatha a des cheveux châtain brillants et de belles jambes galbées. Jeune retraitée de la société londonienne de relations publiques qu'elle avait créée et qu'elle vient de vendre, elle s'est acheté un joli cottage dans les Costwolds. Agatha n'a pas toujours très bon caractère mais elle a un côté très "fleur bleu". Mariée puis séparée de son mari depuis des années, elle ignore si ce dernier est mort ou vivant. M. C. Beaton est le pseudonyme de Marion Chesney, née en Ecosse en 1936. Cet écrivain prolifique écrit depuis 1979 sous d'autres pseudonymes. Pour en revenir à Agatha Raisin, M. C. Beaton en est à son 28ème tome depuis 1992. Albin Michel, qui commence (enfin) à éditer ces romans en français, le fait par ordre chronologique et c'est une bonne chose. En effet, dans le premier roman, La quiche fatale, Agatha vient de vendre sa société pour s'installer dans son cottage à Carsely. On fait connaissance de plusieurs habitants de ce petit village où tout le monde se connaît, et certains d'entre eux deviendront des personnages récurrents dans les romans suivants. Agatha passe tout de suite pour une excentrique qui ne craint pas de tricher afin de gagner le concours annuel de la meilleure quiche. Par là même, dès ce premier tome, Agatha se découvre des talents de détective amateur en menant une enquête sur une mort par empoisonnement. Pour ce faire, elle reçoit l'aide d'un policier, Bill Wong, et celle de James Lacey, un militaire à la retraite encore fringant pour qui Agatha a rapidement le béguin. Il faut noter que dans ces quatre romans parus, les victimes des meurtres sont très antipathiques. Dans Remède de cheval, un vétérinaire qui déteste les chats et les chiens meurt d'une piqûre fatale. Dans Pas de pot pour la jardinière, une femme manipulatrice, installée depuis peu dans le village, est assassinée d'une manière pas banale: elle est "plantée" dans un grand pot de fleurs. Dans Randonnée mortelle, la victime, une fille autoritaire, est trouvée à moitié enterrée dans un champ de colza après avoir reçu un violent coup à la tête. Ces romans m'ont paru distrayants et plutôt sympathiques même si Agatha est parfois crispante. J'attends les tomes suivants avec impatience, et je ne suis pas la seule.

16 novembre 2016

Numéro 11 - Jonathan Coe / Rencontre avec l'écrivain

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Malgré le billet en demi-teinte de Clara, je voulais lire cette sorte de suite de Testament à l'anglaise. Je ne regrette pas ma lecture bien au contraire, j'ai  beaucoup aimé Numéro 11 (sous-titré "Quelques contes sur la folie des temps") de Jonathan Coe (Editions Gallimard, 444 pages), que j'ai lu en 24 heures. Le roman se compose de cinq parties distinctes: "La tour noire", "Le come-back", "Le jardin de cristal", "Le prix Winshaw" et "What a whopper! (C'est énorme!)". Rebecca Wells et Alison Doubleday sont les personnages principaux qui servent de fil rouge à ces histoires où le nombre "11" apparaît subrepticement. Tout se déroule pendant une période de 12 ans, entre 2003 et 2015. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu Testament à l'anglaise pour apprécier ce roman. Rebecca Wells, qui a 10 ans en 2003, passe beaucoup de temps chez ses grands-parents avec son amie Alison, une métisse (son père qu'elle n'a pas connu était noir). Dans "La tour noire", les deux filles vont rencontrer, dans une vieille maison délabrée située au 11 Needless Alley, deux personnages singuliers: une femme, "la folle à l'oiseau", et un Chinois cadavérique soucieux de retrouver une carte à jouer représentant une araignée (la phobie de Rachel). Dans "Le come-back", quelques années ont passé, la mère d'Alison, Val, travaille (de moins en moins) dans une bibliothèque (suite à des restrictions budgétaires). Ne pouvant plus se chauffer chez elle, elle prend l'habitude de prendre le bus n°11 et de faire le tour de Birmingham. C'est alors qu'Alison est sélectionnée pour participer à une émission de téléréalité en Australie. Elle est censée être une personne connue pour avoir composé jadis une chanson qui eut beaucoup de succès. Ce qui se passe pendant l'émission est un cauchemar que Jonathan Coe sait admirablement décrire. Dans "Le jardin de cristal", un homme, le mari d'un professeur de Rachel n'a de cesse de retrouver la pellicule d'un film disparu appelé "Le jardin de cristal". C'est dans un container portant le numéro 11 que se passe le dénouement. Dans "Le prix Winshaw", on refait connaissance de deux parentes proches de l'horrible famille Winshaw. L'originalité du prix Winshaw est qu'il récompense un autre prix (littéraire ou autre). Pendant la remise du prix, il se passe des choses pas banales à la table n°11. Et je vous laisse découvrir ce qui se passe dans la dernière partie: c'est en effet "énorme". Un roman ludique, énigmatique, horrifique, très anglais. Je conseille.

PS: le 17 novembre en début de soirée, j'ai eu l'occasion d'assister à une rencontre avec Jonathan Coe à la Maison de la poésie à Paris. Un journaliste posait des questions et Jonathan Coe, qui comprend bien le français, répondait par l'intermédiaire d'une interprète. J'ai appris entre autre que le titre Numéro 11 se référait au fait que c'est le onzième roman de l'écrivain, et cela fait aussi référence au 11 Downing Street (adjacente au 10 de la même rue) à Londres (les Britanniques disent tout simplement "Number 11") qui est la résidence du Chancelier de l'échiquier, le ministre des finances et du trésor. Cette rencontre qui a duré 1H15 sera diffusée sur France Culture l'été prochain. A l'issue de cette présentation, Coe a fait des dédicaces, dont mon exemplaire de  Testament à l'anglaise. J'ai passé un très bon moment.

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10 novembre 2016

La double vie de Jesús - Enrique Serna / L'échange - Eugenia Almeida

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Comme annoncé dans mon billet du 14 septembre 2016, je voudrais d'abord évoquer L'échange d'Eugénia Almeida (Editions Métailié, 250 pages) que j'aurais voulu apprécier autant que la jeune libraire qui l'avait recommandé. Et bien, non... car je n'ai rien compris à cette histoire. Il y a de nombreux dialogues mais on ne sait pas qui parle. Cela m'a beaucoup gênée. Quand le roman débute à Buenos Aires en Argentine, une jeune femme vient de se suicider en se tirant une balle de revolver en pleine rue. Guyot, un journaliste, décide d'enquêter pour comprendre pourquoi cette femme a mis fin à ses jours. Des policiers font tout pour que le journaliste ne découvrent pas la vérité, dont l'origine remonte au temps de la dictature militaire. Je ne peux rien écrire d'autre.

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Je passe maintenant au roman mexicain La double vie de Jesús d'Enrique Serna. Jesùs Pastrana vit à Cuernavaca. Marié (son couple bat de l'aile), il est le père de deux enfants (qu'il adore). Membre du parti PAD (Parti d'action démocratique - c'est une invention de l'écrivain) depuis 20 ans, c'est un fonctionnaire qui exerce comme Commissaire aux comptes à la mairie. Il brigue la fonction de maire qui lui permettrait (peut-être) de combattre le crime organisé et les cartels de trafiquants qui gangrènent la ville, car Jesùs est un homme intègre. En revanche, il a un secret: il prèfère les hommes aux femmes. Ainsi, il rencontre, et tombe follement amoureux de, Leslie, un travesti qui est le frère jumeau d'un dangereux narco-trafiquant. Le rythme du roman est trépidant avec des péripéties d'une page à l'autre. Jesùs a du mal à mener de front cette liaison "scandaleuse" et sa campagne électorale dans un pays "macho" comme le Mexique. Je pense qu'ailleurs, cela ne serait pas plus simple. Quand le roman se termine (j'ai trouvé la fin abrupte), on est triste de quitter Jesùs qui a vécu en quelques mois une passion hors norme faite de sexe, de tendresse, de fureur et de beaucoup d'amour avec un zeste d'humour. Les seuls bémols que je fais sont pour la fin un peu rapide et sur le fait que l''écrivain se concentre exclusivement sur Jesùs, au détriment peut-être des autres personnage. Un roman que je conseille, tout comme Simone.

1 novembre 2016

Mamie dans les orties - Aurélie Valognes / Abbesses - Hélène Clerc-Murgier

Voici deux premiers romans qui se lisent agréablement.

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Je commence par Mémé dans les orties d'Aurélie Valogne (Livre de poche, 255 pages), un premier roman qui été autoédité. Je l'ai lu en une matinée. L'histoire très sympathique est vite lue (et assez vite oubliée). Dans une ville de province, Ferdinand Brun est un vieil "ours" de 83 ans qui habite au 1er étage d'un bâtiment d'une résidence régentée par Mme Suarez, une gardienne "garde-chiourme". Ferdinand occupe l'appartement de son ex-femme récemment décédée. Il y vit avec sa chienne Daisy, un dogue allemand. Mme Suarez déteste M. Brun (et surtout Daisy) depuis le premier jour où ils sont arrivés. Elle les accuse de tous les maux qui surviennent dans la résidence et elle aimerait bien les voir déguerpir pour que la vie reprenne un cours normal. Je vous laisse découvrir les quelques péripéties qui ponctuent cette histoire dans laquelle une nonagénaire et une adolescente vont faire changer les choses.

Je passe à Abbesses d'Hélène Clerc-Murgier (Editions Babel Noir, 368 pages ) qui se passe dans les années 1620 à Paris. Un tapissier et valet ordinaire du roi a été sauvagement assassiné et son corps mutilé a été retrouvé sur une berge de la Seine. Un vagabond est rapidement arrêté, jugé et condamné à être pendu au gibet de Montfaucon. Avant de partir au gibet, ce condamné, Franscaroube, délivre au lieutenant criminel Jacques Chevassut (qui vient de le condamner) un message confus où il est question d'un trésor de Marie près d'un temple de Mercure à Montmartre. Grâce à ce roman, j'ai appris qu'il y avait à Montmartre une abbaye où vivaient des moniales bénédictines. Elle fut fermée en 1790. Le nom de la station de métro "Abbesses" vient de là. La romancière a dû étudier un plan de la villle de Paris à cette époque, car elle est d'une grande précision dans l'énoncé des noms de rues aujourd'hui disparues. Composé de courts chapitres, c'est un roman qui se lit bien. Je lirai certainement le tome suivant déjà paru.

10 octobre 2016

14 juillet - Eric Vuillard

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Si vous ne l'avez pas encore lu, précipitez-vous sur ce récit paru tout récemment. Je ne connaissais le style et l'écriture d'Eric Vuillard: c'est superbe. 14 Juillet d'Eric Vuillard (Actes Sud, 200 pages) retrace au plus près les évenements de cette journée historique du 14 juillet 1789 où le peuple de Paris changea le cours de l'Histoire. Depuis quelque mois, la révolte gronde. Les ouvriers sont mal payés et mal nourris. La France souffre de famine, l'hiver 88-89 fut terrible. La dette de la France est exorbitante malgré Necker (qui a lui-même spéculé sur la dette française). Le récit commence le 27 avril 1789 avec la mise à sac et l'incendie de la Folie-Titon (d'où partit la première Montgolfière en 1783), rue de Montreuil, où vivait Réveillon, le directeur de la manufacture royale des papiers peints. Ce même Réveillon qui, quatre jours plus tôt réclama à l'assemblée électorale de son district une baisse de 25% des salaires de ses trois cents ouvriers qui avaient, paraît-il, "la montre dans le gousset". Lors de cette journée, il y eut plus de trois cents morts et autant de blessés. Pendant ce temps là, à Versailles, les gens de la Cour vivent encore dans l'opulence et l'insouciance. La veille du 14 juillet, (il faisait très chaud) le peuple de Paris se prépare à assiéger la Bastille où se trouve la poudre qui permettra de se servir des armes glanées un peu partout: au Mont-de-piété avec les objets gagés, au garde-meuble de la couronne, dans les théâtres et surtout aux Invalides où étaient entreposés 30 000 fusils. La force du récit qui le rend si vivant est que Vuilllard donne des noms, des prénoms, des professions et parfois des âges aux hommes et femmes anonymes qui prirent la Bastille. Un livre à conseiller et à offrir. Lire les billets enthousiastes de Clara, Dominique, Eva, Keisha et Sandrine.

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Je serai peu présente sur les blogs ces prochains jours : je fais une pause vacancière. A très bientôt.

29 septembre 2016

Judas - Amos Oz

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Je continue mes chroniques "livres" avec mes choix de la rentrée littéraire de 2016. Judas (Editions Gallimard, 347 pages) d'Amos Oz m'a permis de découvrir avec plaisir cet écrivain. En 1959, l'Etat d'Israël a 12 ans. A Jérusalem, Schmuel Asch, 25 ans, vient d'arrêter ses études universitaires et en particulier son mémoire sur "Jésus dans la tradition juive". Son amie l'a quitté pour se marier avec un hydrologue. Se sentant mal aimé depuis tout petit, il ne donne plus de nouvelles à sa famille: soeur et parents (le père est ruiné). "Corpulent, barbu, timide, émotif, socialiste, asthmatique, cyclothymique" (sic), Schmuel répond à une annonce originale: tenir compagnie de 17h à 23h à un homme très handicapé, Gershom Wald. Schmuel s'installe dans la demeure de Gershom qui vit là avec sa bru Atalia Abravanel. Dans cette maison, il y a aussi la présence très forte de deux personnes décédées. D'abord Micha, fils de Gershom et époux d'Atalia, tué à 37 ans sur la route de Jérusalem lors de combats. Et puis, il y a le père d'Atalia, Shealtiel Abravanel (personnage fictif), un opposant à Ben Gourion et à la création d'un Etat juif. Comme Judas Iscariote auquel il est aussi fait beaucoup référence dans le roman, Shealtiel Abravanel fut considéré comme un traître. Et pourtant, sans Judas qui fut l'ami le plus proche de Jésus, il n'y aurait pas eu de crucifixion et donc pas de christianisme. Schmuel et Gershom ont des discussions sur le bien-fondé de l'Etat hébreu, sur la position des Arabes, etc. En parallèle, Schmuel ne reste pas insensible à la personnalité d'Atalia âgée de 45 ans, avec qui il aura une petite liaison. J'ai trouvé que le roman, composé de courts chapitres, se lisait relativement vite. Je l'ai aussi trouvé très intéressant. Je le recommande.

Lire les billets d'Eeguab, de Sylire, de Miriam et de Dominique.

20 septembre 2016

Ada - Antoine Bello

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Parmi la rentrée littéraire de 2016, j'ai porté mon choix sur cinq titres (voir un de mes billets précédents). J'ai commencé par Ada que j'ai lu avec un grand plaisir. Ada d'Antoine Bello (Editions Gallimard, 362 pages qui se lisent d'une traite) est un roman distrayant, amusant et jubilatoire. Dans cette histoire bien écrite et pleine de faceties, Franck Logan est chargé de retrouver Ada, mystérieusement disparue. Franck, âgé d'une cinquantaine d'années est policier et poète à ses heures (il compose des haïkus). Il est marié depuis plus de trente ans à Nicole, une française trotskyste qu'il a rencontrée à Paris pas loin de la Sorbonne. Ils ont deux enfants: Rosa et Leon. Franck doit retrouver Ada, une Intelligence Artificielle (AI) dont la tâche est d'écrire des romans à l'eau de rose style "Harlequin" dans lesquels on trouve aussi des scènes osées. Passion d'automne est le premier manuscrit écrit par Ada juste avant qu'elle ne disparaisse. Pour ce faire, elle a mémorisé 87301 romans du même genre. L'objectif est que 100 000 exemplaires soient vendus. Le programme informatique Ada a été développé par un informaticien du nom d'Ethan Weiss travaillant dans une société dans la Silicon Valley. Je ne vous raconterai rien de plus de cette histoire si ce n'est qu'Ada n'est pas toute seule. Une dizaine d'autres AI sont spécialisés dans d'autres domaines. Ada est un personnage à part entière, qui pense, répond, donne son avis, elle est rusée et arrive à tromper son monde. Avec ce roman, Antoine Bello nous a gâtés. Je vous le recommande tout comme Alex-mot-à-mots.

14 septembre 2016

Rentrée littéraire 2016

Une fois de plus, la rentrée littéraire 2016 offre des tentations de lecture alors que mes PAL débordent et que j'ai aussi emprunté des romans en bibliothèque. D'autres font des boulimies de nourriture, moi, je me drogue à l'achat compulsif. Je me fais un challenge à moi-même de lire les cinq romans suivants d'ici fin octobre.

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Ada d'Antoine Bello car j'aime cet écrivain et je n'ai rien lu à propos de ce roman sauf celui d'Alex-mot-à-mots. Cela m'intrigue. [chroniqué le 20/09/2016]

Tabou de Ferdinand Von Schirach [chroniqué le 19/12/2016] car j'ai lu ses nouvelles et son roman L'affaire Collini.

Judas d'Amos Oz car j'en ai entendu parler et parce que eeguab et miriam en ont dit du bien. [chroniqué le 29/09/2016]

La double vie de Jesús d'Enrique Serna qui est vivement conseillé par Simone et par une jeune libraire de province où je me rends régulièrement. [chroniqué le 10/11/2016]

L'échange d'Eugenia Almeida est aussi un conseil de cette même libraire. [chroniqué le 10/11/2016]

Et pour vous, qu'en est-il?

8 septembre 2016

Un bouddhiste en colère - Seth Greenland / Surtensions - Olivier Norek

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Voici deux romans empruntés en bibliothèque cet été.

J"ai lu le premier suite à un billet lu sur le blog de Colette. J'ai pris un certain intérêt à cotoyer, dans Un bouddhiste en colère de Seth Greenland (Editions Liana Levi, 410 pages plaisantes), la famille de Jimmy Duke, ex-policier renvoyé pour avoir désobéi à des ordres de sa hiérarchie: il avait sauvé un chien de l'euthanasie. Bruno (c'est le nom du chien) est devenu le fidèle compagnon de Jimmy. Depuis, Jimmy essaye de gérer son stress et sa colère en s'initiant au bouddhisme par internet. L'histoire se passe a Palm Springs, en Californie, où les températures sont souvent caniculaires. Jimmy a deux frères. L'aîné, Randall, un homme politique, est en pleine campagne électorale. Dale, le benjamin, sort tout juste de prison. Lourdement handicapé, il se déplace en fauteuil roulant. Randall est le père de la jeune Brittany et l'époux de Kendra, bisexuelle qui a eu une courte liaison avec Nadine, son professeur de tennis. Cette Nadine entretient par ailleurs une relation avec un policier, Harding Marvin (responsable du renvoi de Jimmy), qui soutient Mary Swain, la rivale politique de Randall (j'espère que vous suivez). Plusieurs concours de circonstances malheureux, dans lesquels Dale est impliqué, vont amener Jimmy derrière les barreaux. Je ne vous en dit pas plus. C'est un roman distrayant qui m'a plu. La fin pourrait présager qu'il y ait une suite mais ce n'est pas sûr du tout.

Je passe à Surtensions (Editions Michel Lafon, 500 pages haletantes) d'Olivier Norek, c'est son troisième roman et c'est le troisième que je lis. J'ai beaucoup aimé retrouver Victor Coste et son équipe, Sam, Ronan et Johanna. On est tenu en haleine jusqu'au bout. Cela commence avec le meurtre "gratuit" d'un jeune homme de confession juive après son kidnapping. Le meurtrier est arrêté. De là, on fait la connaissance d'Alex[andra] Mosconi, la seule femme d'une famille de mafieux corses, qui va tout faire pour faire évader son jeune frère condamné pour cambriolage. Je vous laisse découvrir le lien entre les deux affaires qui s'entremêlent avec d'autres. Certaines ne sont qu'effleurée. Une fois de plus, Olivier Norek démontre son talent de conteur qui tient en haleine ses lecteurs. Lire les billets de Zazymut, Cannibales lecteurs et Lea Touchbook.

7 septembre 2016

Un homme + une femme = quoi? - Elsa Cayat

C'est un article du Huffington Post paru pour la Saint-Valentin 2015 qui avait attiré mon attention sur ce livre d'Elsa Cayat. On l'oublie trop souvent, Elsa Cayat faisait partie de l'équipe de Charlie Hebdo, et, ès qualité, assistait à la funeste conférence de rédaction du 7 janvier 2015. Elle en est l'unique morte sauf erreur de ma part (ces salauds qui disaient "on ne tue pas les femmes"...!). J'avais donc tenu à lire, pour le chroniquer [en tant que ta d loi du cine, squatter chez dasola], au moins l'un de ses livres (dont la 1ère édition était parue en 1998 - rédaction il y a près de 20 ans, donc). Et j'ai soigneusement procrastiné cette chronique - jusqu'à aujourd'hui (bien que l'ayant annoncée de longue date).

avant : P1000658 après (13/05/15): P1030689

Je garde de cette lecture le regret d'avoir constaté que "l'identité" de l'auteure ne change rien au fait que mes propres atomes crochus avec cette "discipline" que se veut la psychanalyse demeurent inexistants. Je n'aurais sûrement pas été au bout du bouquin n'étaient les circonstances. Je me suis astreint à lire ce livre qui a traîné des semaines et des mois dans la poche de mon anorak, et l'ai grignoté péniblement, 10 pages par 10 pages, lors de mes déplacements en métro. Longtemps, j'ai espéré un clin d'oeil montrant que l'auteur n'était au fond pas dupe de ce qu'elle écrivait: en vain, sauf erreur de ma part. Dupé par le titre, je suppose que j'attendais au moins un rapport lointain avec Et l'amour dans tout ça? (Kriss Graffiti et Chantal Pelletier)... [nettement plus allègre!] ou bien avec la série Mars et Vénus (de John Gray, avec déclinaisons au théâtre, en BD...)? Ici, nous avons (je crois) de la psy (chanalyse) pure et dure. Or ce n'est pas ma tasse de thé. A mon avis, Elsa Cayat semble avoir travaillé dans une direction qui l'amenait à étudier davantage le jeu des mots que les faits en jeu [pour ne pas dire "maux"]? On peut aussi remarquer que la plupart des associations syllabiques qu'elle détecte ne sont valables qu'en français, donc sans portée universelle...

Je le répète, il s'agit juste d'une absence d'écho chez moi, par rapport à la "psy" et à son jargon... Il est certain que des lecteurs plus branchés "psy" que moi peuvent lire avec grand intérêt ce livre, même si, j'en suis encore désolé, cela n'a pas été mon cas. Pour ne pas rester dans le négatif, j'en extrairais tout de même quelques citations qui ont attiré mon attention, comme p.81: il n'y a pas à être coupable, n'importe qui fait des erreurs, mais il y a à être responsable. Ce qui ne veut pas dire accepter cyniquement ses erreurs, comme le faisait, il n'y a pas si longtemps, un politicien, comme si on n'y était pour rien. Ou, p. 95: Effectivement l'homme aime son prochain comme lui-même, c'est-à-dire pas beaucoup parce qu'au fond il a du mal à s'aimer.

Au final, peut-être serais-je davantage intéressé par un recueil (posthume) de ses chroniques pour Charlie? Noël, ça fait vraiment chier! (octobre 2015) ne semble disponible dans aucune bibliothèque municipale parisienne... A suivre! [chroniqué le 07/12/2017]

*** Je suis Charlie ***

27 août 2016

Une histoire de tout, ou presque... - Bill Bryson

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Pendant trois ans, Bill Bryson a potassé quantité de livres et de documents et s'est entretenu avec des scientifiques pour arriver à ce livre de presque 600 pages qui se lit comme un roman. Une histoire de tout, ou presque... (Editions Petite bibliothèque Payot) explique l'infiniment grand et petit, ou pourquoi l'océan Pacifique est moins salé que l'océan Atlantique. J'ai approfondi mes connaissance sur la tectonique des plaques: l'Afrique remonte vers le nord, l'Australie descend vers le pôle sud, etc. J'ai aussi appris que le parc de Yellowstone aux Etats-Unis était en fait un mégavolcan qui, s'il se réveillait, provoquerait un cataclysme inimaginable. J'ai encore appris que la lune qui a permis en partie la vie sur terre s'éloigne de notre planète de 3,75 cm par an. Le livre parle des atomes, des molécules, de la radioactivité, des dinosaures, de l'eau, de l'apparition de la vie sur terre, de nos ancêtres hominidés, de la datation de la terre, comment on a pu mesurer la distance entre la terre et le soleil, etc. Il évoque les centaines de scientifiques qui depuis Newton ont permis de faire connaître un peu les mystères de notre terre et ceux de l'univers. Ce livre de vulgarisation est très accessible, amusant, intéressant, distrayant, enrichissant, etc. Je vous conseille de le lire. Merci Mr Bryson.

PS: et on ne va pas me demander de rédiger d'autres phrases alors qu'il fait 28,5° chez moi ce 26 août au soir!

18 août 2016

Le sang dans nos veines - Miquel Bulnes (Challenge Pavé de l'été 2016)

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Entre vendredi 12 août et lundi 15 août 2016 matin, j'ai lu avec beaucoup de plaisir et d'une traite les 826 pages de ce formidable roman d'un jeune chercheur en médecine néerlando-espagnol. Tel une fresque, Le sang dans nos veines (Editions Actes noirs/Actes sud) nous entraîne dans l'Espagne et la Catalogne du début des années 20, avec des retours en arrière à la fin du XIXème siècle et dans les années 1910. Les cent premières pages décrivent assez précisément le désastre d'Anoual dans le Rif marocain en juin 1921: les Espagnols perdirent presque 9000 hommes, face aux Berbères (un millier d'hommes aguerris) commandés par Abdelkrim Al-Khattabi. Un des deux survivants espagnols, le commandant Augusto Santamaria del Valle, est un des personnage principaux de ce roman dense. Revenu à la vie civile (avec un genou très abîmé), il est nommé commissaire des Services de sûreté dans un quartier de Madrid. Peu de temps après, un notable est assassiné de plusieurs coups de feu dans un bordel situé dans un des secteurs dont est responsable Agusto. Faute de témoins et de mobile, l'enquête piétine et est plus ou moins abandonnée. Pourtant, une jeune prostituée, Esperanza, a tout vu. Un peu par hasard, elle se fait embaucher comme bonne à tout faire au service d'Augusto et de sa jeune épouse Helena (veuve d'un des militaires tués au Maroc). Helena est la maman d'un petit Pedro qu'adoptera Augusto.
Pendant ce temps-là, l'Espagne meurtrie par la débâcle marocaine est gouvernée par une monarchie constitutionnelle affaiblie (Alfonse XIII est un roi falot) que veulent renverser les Républicains et les Francs-maçons. Les anarchistes et les syndicalistes préparent la révolution. Pour leur part, les caciques (les notables et propriétaires terriens puissants), ainsi qu'une partie de l'armée et l'Eglise, veulent un état fort sous le signe du Christ et du roi.
Dans cet ample roman, on croise pas mal de personnages qui ont réellement existé, comme José Antonio Primo de Rivera, Alejandro Lerroux ou José Millán-Astray. Et la riche Catalogne avait déjà des envies d'autonomie. Quant à la victime du meurtre, Augusto et ses adjoints auront du mal à l'identifier. Il s'agit d'un militaire qui avait en sa possession un carnet où étaient énumérés des noms de gens connus impliqués dans une horrible affaire de pédophilie et de meurtres d'enfants à Barcelone dans les années 1910. Ce carnet qu'Augusto aura entre les mains va déchaîner meurtre et violence. Le style, la forme et le rythme du roman varient souvent, et c'est ce qui rend cette lecture agréable. J'espère que je vous aurai convaincus d'emprunter ce livre en bibliothèque. Il en vaut vraiment la peine.

Lu dans le cadre du challenge "pavé de l'été 2016" chez Brize.

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6 août 2016

Le jour des morts / Sans pitié ni remords - Nicolas Lebel

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Grâce à Emma (que je remercie) j'ai découvert tout récemment Nicolas Lebel, un écrivain de polars aux intrigues haletantes.

Dans Le Jour des morts (Editions Marabout, 380 pages), j'ai fait la connaissance du capitaine de police Daniel Mehrlicht (veuf inconsolable et fumeur invétéré de Gitanes) dont la tête ressemble à celle d'un batracien. Il est secondé par deux adjoints: Sophie Latour (amoureuse d'un sans-papiers) et Mickael Dossantos, un adepte de la boxe anglaise et du code pénal, dont il connaît chaque article et chaque alinéa sur le bout des doigts. Ils officient dans un commissariat du XIIème arrondissement. L'histoire se passe pendant la période de la Toussaint, entre le 31/10 et le 05/11. On s'attache très vite à ce trio de policiers auquel on adjoint un stagiaire que Mehrlicht déteste d'avance (avec raison). Ils vont être confrontés à une série de meurtres par empoisonnement qui les feront remonter dans le temps, à la fin de la deuxième guerre mondiale. Et Merhrlicht qui ne quitte jamais Paris sera obligé d'aller jusque dans le Limousin (près de Limoges!) pour conclure l'enquête. Le lecteur est pris dans le récit rondement mené.

J'ai enchaîné tout de suite avec Sans pitié ni remords (Editions Marabout, 370 pages). "Sans pitié ni remords" est une partie d'un alexandrin tiré de l'Homme et la mer des Fleurs du Mal de Baudelaire. Il est d'ailleurs beaucoup question de cette oeuvre et de son auteur dans l'enquête que vont mener Mehrlicht, Latour et Dossantos. Il s'agit d'abord d'une chasse au trésor: une statuette, pièce maîtresse de l'art Bantou du Congo-Brazzaville, ainsi que des bijoux, ont disparu 10 ans plus tôt du Musée des Arts d'Afrique et d'Océanie, près de la Porte Dorée dans le XIIème arrondissement. Mais n'anticipons pas. L'histoire commence donc le 9 novembre, soit 4 jours après la fin du roman précédent. Jacques Morel, un flic et le meilleur ami de Mehrlicht, vient de décéder d'un cancer à l'hôpital. Un notaire remet une enveloppe à Mehrlicht dans laquelle se trouve un diamant (qui représente un oeil de la statuette dérobée). En parallèle, plusieurs meurtres sont commis les uns derrière les autres. Les victimes, hommes et femmes sont d'anciens employés du musée. On apprend très vite que deux anciens légionnaires, un Corse, Luciani (un vrai psychopathe) et un Russe, Vlad, sont payés pour éliminer les personnes d'une liste. Je n'en dirai pas plus car j'ai déjà révélé beaucoup de chose. J'ai trouvé l'histoire encore plus passionnante que la précédente. On ne s'ennuie pas une minute. Je recommande.

Lire les billets sur l'un ou l'autre roman d'Emma, de Belette2911, de Claude le Nocher, de Pierre Faverolle. Il faut noter que ces deux derniers blogueurs sont cités par Nicolas Lebel dans ses "Remerciements" à la fin de Sans pitié ni remords.

1 août 2016

La mort se lève tôt / Un deuxième voeu - Ramon Diaz-Eterovic

J'ai été contente de trouver ces deux titres dans une bibliothèque ouverte assez récemment à Paris dans le Xème arrondissement.

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Ramon Diaz-Eterovic, né en 1956, est un écrivain chilien que je recommande pour ceux qui ne connaissent pas. Il a écrit une quinzaine de romans policiers mettant en scène le détective Heredia et son chat Simenon, mais seulement six d'entre eux ont été traduits en français à ce jour, et même pas dans l'ordre de leur parution, ce qui est bien dommage (c'est carrément un scandale). Après Les sept fils de Simenon, La couleur de la peau et L'Obscure mémoire des armes, voici donc La mort se lève tôt (280 pages) et Un deuxième voeu (250 pages). Ces deux romans sont publiés aux éditions Métailié, et comme dans les précédents, Ramon Diaz-Eterovic situe ses histoires dans la ville de Santiago de nos jours mais avec des rappels du temps de la dictature. J'ai retrouvé avec grand plaisir Heredia (spécialisé dans la recherche des personnes disparues) et Simenon.

Dans La mort se lève tôt, Heredia, à la demande de Dagoberto Solis, un ami policier retraité à qui on demande de reprendre du service, va enquêter sur la mort par overdose d'une amie journaliste dans un hôtel. Cette mort qui fait croire à un suicide est en réalité un meurtre maaquillé, tout comme celui d'un Américain peu de temps avant, ainsi que la mort suspecte d'un des cuisiniers travaillant dans ce même hôtel. Le célibataire endurci qu'est Heredia, tout en menant ses investigations en prenant son temps, rencontre une jeune femme, Griseta, qui s'installe chez lui. Son chat Simenon avec qui il converse très souvent voit d'un mauvais oeil l'arrivée de cette intruse. Heredia continue aussi de parier aux courses de chevaux grâce à son ami Anselmo qui tient un kiosque en bas de chez lui. Tous ces personnages donnent beaucoup d'humanité à l'histoire, qui a comme toile de fond la fabrication clandestine d'armes bactériologiques. Une intrigue un peu compliquée mais je conseille.

Tout comme je conseille Le deuxième voeu qui se passe quelques années après. Un certain Julio Servilo  demande à Heredia de retrouver son père âgé dont il n'a plus de nouvelles. Par ailleurs, Heredia reçoit un paquet dans lequel se trouve une lettre de Silvia Fujon, une femme décédée depuis six mois qui avait bien connu la mère du détective. Dans ce roman, on apprend en effet qu'Heredia a vécu dans un orphelinat dès l'âge de 5 ans. Il se souvient à peine de sa mère Mercedes et ne sait pas qui était son père. Le deuxième voeu (le titre du roman) fait référence au souhait de la mère d'Heredia, à savoir que Silvia puisse retrouver l'homme que Mercedes avait aimé. J'ai suivi avec intérêt les recherches qu'Heredia mène de front. Sa quête pour savoir qui était son père est touchante. Il va apprendre que son père était boxeur et s'appelait Buenaventura Dantès. Pour l'autre enquête, Heredia va affronter des hommes abjects qui s'enrichissent sur le dos des petits vieux laissés-pour-compte dans cette grande ville qu'est Santiago. Un très bon roman. Lire le billet de Noëlle.

26 juillet 2016

Les vivants et les morts - Nele Neuhaus

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Des vivants et des morts de Nele Neuhaus (Edition Actes Noirs, Actes Sud, 490 pages) est le 5ème roman que je lis de cet écrivain. Je l'ai trouvé assez réussi du point de vue du déroulement de l'intrigue, même si, comme pour les précédents, je trouve que Mme Neuhaus devrait être plus concise dans sa narration. Il y a un peu de redondance. L'histoire a comme toile de fond les dons d'organes. A la fin de 2012, plusieurs personnes sont abattues par un même tueur qui se fait appeler "Le juge" (il envoie à la police de courtes missives assez énigmatiques). Ce "juge" se fait justice en tuant des personnes qui ont un lien direct avec des employés (médecin, infirmière, ambulancier) d'une clinique qui, des années auparavant, ont pratiqué avec un manque d'éthique évident plusieurs prélèvements d'organes et même d'os sur une jeune femme victime d'une hémorragie cérébrale. Le commissaire Oliver von Bodenstein et Pia Kirchhoff mènent à nouveau l'enquête dans laquelle les suspects sont relativement peu nombreux (c'est pourquoi le roman aurait pu faire 100 pages de moins). Mais je conseille tout de même.

14 juillet 2016

Les Gouttes de Dieu - Tadashi Agi & Shû Okimoto

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Si l'une de vos connaissances ne sait pas apprécier le vin, offrez-lui donc le 1er tome du manga Les Gouttes de Dieu, peut-être sera-t-elle séduite? Le principal personnage de cette série dont nous découvrons de multiples facettes sans jamais en achever le tour, c'est bien le vin. Certaines des bouteilles millésimées, dégustées au fil des mois par Issei Tomine, Shizuku Kanzaki, ainsi que leurs compagnons et compagnes d'agapes, n'avaient même pas encore été mises en circulation lors du début de la publication (2004-2014 au Japon, 2008-2016 en France). Le ressort de la saga? Les deux hommes sont rivaux pour hériter de la cave fabuleuse de Yukata Kanzaki, critique oenologue mondialement célèbre. Père biologique de Shizuku, il a adopté Issei une semaine avant de mourir d'un cancer du pancréas. Au fil des 44 volumes et des histoires annexes, nous assistons à l'ouverture de dizaines de bouteilles et à leur dégustation commentée. Santé!

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Divines dégustations

Un client râle au restaurant. Une apprentie sommelière se fait méchamment engueuler. Notre héros se lève, et... ainsi commence le 1er tome de cette enquête initiatique dans le monde du vin. Quelques pages plus loin, Shizuku (c'est de lui qu'il s'agissait), jeune commercial de brasserie (environ 25-30 ans) est averti par téléphone du décès de son père. Il découvre alors qu'il va devoir concourir pour son héritage avec un élégant trentenaire adopté par son père, Issei, un peu plus âgé que le fils légitime, mais déjà reconnu comme "prince du vin. Les règles? Avant même de pouvoir aborder la Bouteille suprême (Les fameuses "gouttes de Dieu"), il faudra prouver pouvoir identifier et décrire les 12 vins uniques définis par Yukata lui-même, en résolvant les énigmes d'un véritable rallye artistique. Une formulation poétique, lue devant les "candidats", lance à chaque fois trois semaines de recherches pour trouver, puis décrire chacun avec ses propres mots, le vin correspondant. Un vieil ami de Yukata ("ch'uis juste un alcoolo!") arbitre ce match. Les soutiens ne manqueront pas de part et d'autre.

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En attendant... gouttons!

Nous découvrons deux approches différentes. Shizuku, qui ne connaît rien au vin quand commence le défi, s'appuie sur des rencontres chaleureuses, qu'il a la chance de faire plus ou moins par hasard. Issei, déjà expert reconnu, a une attitude plus froide mais aussi professionnelle. Consacrant sa vie à sa vocation, il suscite et exploite chaque rencontre, armé de sa volonté de fer, d'un orgueil qui lui sert d'armure, et des compétences qu'il ne cesse de se forger, pour tremper son âme dans le vin. 440 chapitres et des milliers de pages nous montrent leurs aventures et d'innombrables rencontres humaines et alimentaires. Car en fin de compte, c'est bien de cela qu'il s'agit: le vin constitue aussi un organisme vivant, où transparaissent par exemple le millésime, mais aussi l'âge de la vigne ayant produit le raisin, le temps, la terre, les hommes... et qui se marie avec les aliments.

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Amis, remplissons nos verres…

La romance tient également une place non négligeable (normal, c’est la vie) dans ce seinen manga voué au vin (rappel de la cible éditoriale du seinen: jeunes adultes masculins de 15-30 ans...). Tout au long de l’arc narratif constitué par la rivalité entre Shizuku et Issei, les destins des protagonistes s'enchevêtrent comme les sarments d'une vigne que nul n'aurait taillée, avec des secrets de famille ignorés par les uns et connus par les autres (comparses ou mentors). L'un s'entoure d'amis qui suppléent à son manque d'expérience; l'autre met son orgueil à trouver des indices par un travail sur lui-même. Les personnages secondaires ont leurs qualités humaines et leurs défauts. Si on les voit paraître plus d'une fois, on peut en suivre l'évolution. Et le placement produits (vins…) a sans doute eu des retombées palpables tant au Japon que chez les viticulteurs français. En identifiant pas à pas les douze "apôtres" (vins décrits dans ce premier arc œnologique et conduisant vers Les Gouttes de Dieu en question), les 44 tomes ont seulement préparé la suite, Mariage. Shû Okimoto (dessinatrice) et Tadashi Agi (scénaristes - ce pseudonyme est commun à un frère et une sœur) en ont d’ores et déjà produit 4 nouveaux volumes au Japon. Le premier tome en sortira en France, toujours chez Glénat, en septembre 2016.

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6 juillet 2016

Brillante - Stéphanie Dufays

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Grâce à Keisha, je viens de terminer Brillante (Mercure de France, 185 pages), un premier roman écrit par une haut fonctionnaire dans les affaires sociales. L'histoire est celle de Claire Vermont, qui forme un beau couple avec Antonin. Ce dernier travaille dans la finance. Ils ont tous les deux la trentaine. Diplômée d'une Grande Ecole, Claire a été embauchée chez Nutribel, une entreprise agro-alimentaire parmi les plus performantes. "Travailler chez Nutribel, c'est plus qu'un métier, c'est un style de vie. Nutribel considère que ses collaborateurs, c'est sa force". Claire semble heureuse dans cette société dans laquelle elle occupe un poste comme chef de produit développement. Elle travaille en collaboration étroite avec sa chef Corinne qui partage sa même vision des choses. Or un jour, insidieusement et assez rapidement, Claire sent que quelque chose ne va pas: sa chef l'évite, Claire rate une présentation sur une boisson énergisante, on ne lui confie plus rien. Elle se retrouve "placardisée" sans comprendre ce qui lui est arrivé. Claire, jeune femme brillante, a fait un "burn out". La fin du roman laisse présager que les choses ne vont pas forcément s'arranger pour Claire. Un roman bien construit et bien écrit qui m'a plu.

2 juillet 2016

Prix du roman FNAC 2016

Sélectionnée en 2013 et 2014 mais pas en 2015, j'ai à nouveau le plaisir de faire partie des lecteurs/adhérents de l'enseigne à qui on a demandé de lire cinq livres (parmi une série de 242 ouvrages qui paraîtront à partir de fin août pour la rentrée littéraire). J'ai donc reçu mes cinq livres le 1er juin. Il fallait les avoir lus pour le 6 juilet 2016 au plus tard. J'ai terminé le 5ème il y a cinq jours.

Mes lectures m'ont dans l'ensemble été agréables, mais j'ai peiné pour terminer deux d'entre elles.

Sur les cinq, trois ont été écrits par des femmes (une Canadienne anglophone et deux Britanniques). Deux des livres sont des premiers romans. Les deux écrivains masculins sont un Français et un Canadien francophone.

Je vous donne mes impressions en bref:

Eclipses japonaises d'Eric Faye, Editions du Seuil, m'a plu. Il évoque le cas de Japonais de toutes conditions enlevés dans les années 70 par des espions de la Corée du Nord. Ces Japonais, hommes, femmes et même adolescentes, seront retenus de force en Corée et obligés d'enseigner la langue japonaise et les coutumes nippones à de futurs espions. On apprend aussi que des Américains ont été kidnappés après avoir déserté le conflit vietnamien. Ils resteront des années sur les terres de Kim Jong-un. Ce roman paraît le 18 août prochain et il fait 225 pages. A lire.

Je continue avec L'année la plus longue du Canadien francophone Daniel Grenier. C'est un premier roman à paraître le 17 août en France (Editions Flammarion, 390 pages). Il a rencontré un grand succès public et critique au Québec. J'avoue que je n'ai pas été totalement convaincue par l'histoire d'Aimé Bolduc, né le 29 février 1760, qui vieillit d'un an tous les quatre ans. Tel un vampire, le temps n'a presque pas de prise sur lui (mais il ne boit pas de sang). Il va traverser deux siècles d'Amérique du nord. Son lointain descendant, Thomas Langlois, né aussi un 29 février (en 1980) connaîtra semble-t-il le même destin. La première partie qui fait 100 pages m'a bien intéressée. Après, c'est long, très long (comme la vie d'Aimé). Au détour de phrases, j'ai noté quelques expressions comme "chaise berçante" (pour rocking-chair).

L'histoire du roman Le Naturaliste de Alissa York (Editions Liana Levi, à paraître le 8 septembre 2016, 320 pages) se passe au XIXème siècle, en 1867. Iris Ash, qui vient de perdre brusquement son mari Walter, part en expédition le long du fleuve Amazone, accompagnée de sa dame de compagnie, Rachel Weaver, une jeune Quaker, et de Paul Ash, son beau-fils, un métis passionné par les livres. Walter qui était un grand amoureux des reptiles de toutes sortes voulait en rapporter pour les naturaliser ou les garder vivant dans un immense vivarium afin de les observer. Iris, Rachel et Paul vont être aidés dans leur entreprise par l'oncle et la tante de Paul. Iris, très douée en dessin, fait des croquis des nombreux animaux capturés pendant leur périple. C'est une histoire originale mais il n'y a pas vraiment de conclusion. Je suis restée sur ma faim.

M pour Mabel d'Helen McDonald (Fleuve Edtions, 380 pages, à paraître le 25 août 2016) est un récit autobiographique. Helen McDonald, qui enseigne à Cambridge, a une passion pour la fauconnerie depuis toujours. Elle concentre son récit sur sa rencontre avec une femelle autour qu'elle prénomme Mabel. On suit toutes les étapes qui permettent à Helen McDonald de tisser un lien avec Mabel autour. C'est un oiseau difficile à apprivoiser. Pendant cette période, le père d'Helen McDonald dont elle était proche, meurt subitement. Elle en est très marquée et cela se ressent dans sa relation avec Mabel. J'ai retenu de ce livre qu'apprivoiser un faucon demande du temps, de l'énergie, et de la patience. J'ai trouvé ce livre un peu long à cause des références à des carnets de notes écrits par un certain Mr White dans les années 30, qui a lamentablement échoué en voulant apprivoiser un faucon nommé "Gos".

Je termine par mon livre préféré (et de loin), Les mots entre mes mains, un premier roman de Guinevere Glasfurd (Editions Préludes, 435 pages que j'ai "dévorées", à paraître le 24 août 2016). L'histoire divisée en courts chapitre se passe aux Pays-Bas, entre 1632 et 1640. Il s'agit d'une histoire d'amour méconnue entre René Descartes (en exil) et une jeune servante, Helena Jans Van der Strom. De cette relation naîtra, en 1635, Francine qui mourra 5 ans plus tard de la scarlatine. Ce premier roman est centré sur le personnage d'Helena, qui a appris à lire et à écrire toute seule. Elle a une forte personnalité. Elle ne se laisse pas faire. Elle appelle Descartes "Monsieur". Ce roman m'a vraiment emballée. Je ne sais pas s'il sera dans les 30 romans finalistes pour le prix du roman Fnac. Toujours est-il que j'espère que vous le lirez quand il paraîtra.

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21 juin 2016

Spooner - Pete Dexter

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J'ai emprunté ce roman dans la nouvelle bibliothèque de la Canopée, aux Halles, à Paris. J'ai été attirée par le "papillon" jaune entre deux pages demandant au lecteur de donner son avis sur ce roman. En un mot: enthousiasmant. Ce roman avec des parties autobiographiques m'a emballée. Spooner (Editions de l'Olivier, 546 pages), paru en 2011, narre l'histoire de Warren Spooner sur plus de 40 ans, de sa naissance à l'âge adulte. Dès sa naissance, Spooner a mis sa maman Lily à rude épreuve. L'accouchement a en effet duré 56 heures! Il est sorti peu de temps après Clifford, son frère jumeau mort-né. Spooner n'a pas connu son père mort peu de temps après sa naissance, mais il a eu la chance d'avoir un beau-père assez exceptionnel en la personne de Calmer Ottosson, ancien officier de marine qui s'interrogera longtemps sur le comportement de Spooner, toujours prêt à faire de grosses bétises: faire pipi dans les chaussures du voisin par exemple. Mais Spooner est un personnage très attachant, et on n'arrive pas à lui en vouloir. La maman, Lily, une démocrate convaincue, a souffert de crise d'asthme et d'allergies jusqu'à sa mort. Doué pour le base-ball mais gravement blessé et couturé de partout, Spooner deviendra journaliste. J'ai tout de suite aimé le style et le grand sens de la narration de ce roman souvent drôle que je recommande chaudement, tout comme Carmadou. Des romans comme celui-ci, j'en redemande.

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