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Le blog de Dasola
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28 novembre 2018

Cold war - Pawel Pawlikowski / Les animaux fantastiques- Les crimes de Grindelwald - David Yates

Cold War bénéficie d'une très belle image en noir en blanc. Le réalisateur polonais s'est semble-t-il inspiré de la vie de ses parents, tout au moins pour les prénoms des deux personnages principaux. En 1949, en Pologne, Zula qui chante bien est choisie pour faire partie d'un groupe folklorique dont Wiktor,  compositeur et pianiste, est l'un des fondateurs. Il est immédiatement tombé sous le charme de la jeune femme. A partir de là, Zula et Wiktor vont vivre des amours compliquées qui s'étendront sur plus de 15 ans. Wiktor passe à l'ouest et s'installe à Paris où il devient pianiste de jazz, tandis que Zula, qui ne veut pas tout quitter, se produit avec la troupe dans les pays communistes, dont la Russie. Elle va même danser et chanter devant Staline. A la fin des années 50, Zula vient en tournée à Paris et elle renoue avec Wiktor pendant quelque temps avant de repartir. Le couple n'arrêtera pas de se croiser jusqu'à ce que... Le film permet l'évocation de Paris dans les années 50 et 60 dans un noir et blanc somptueux. La blonde Joanna Kulig qui incarne Zula est magnifique. Elle forme un beau couple avec Tomasz Kot. Un film qui sort de l'ordinaire avec un charme certain, même si le scénario n'est pas totalement convaincant. Lire le billet de Pascale.

Je voudrais maintenant évoquer un film sorti depuis deux semaines Les animaux fantastiques - Les crimes de Grindelwald, le deuxième volet des Animaux fantastiques qui fait partie de la franchise du monde des sorciers imaginé par JK Rowling. J'avais apprécié le premier volet avec son humour et son côté ludique où des créatures fantastiques faisaient des tours pendables autour d'eux après s'être échappés d'une valise à malices portée par Norbert Dragonneau (Newt Scamander en VO). Dans ce deuxième volet, Gellert Grindelwald (Johnny Depp teint en blond) s'échappe de sa prison en s'envolant dans les airs avec un carosse. Il décide de vivre à Paris où il essaye de rassembler les sorciers de "sang pur" afin qu'ils puissent dominer les "non magiques". Dragonneau et quelques autres vont-ils arriver à empêcher les sombres desseins de Grindelwald? Je ne vous dirai rien de plus car je me suis passablement ennuyée et j'ai un peu somnolé durant la projection. L'histoire très sombre, à propos de laquelle je n'ai pas tout compris, m'a paru embrouillée. J'ai trouvé l'ensemble assez violent. En revanche, les responsables des effets pyrotechniques par ordinateur s'en sont donné à coeur joie. Il paraît qu'il y a encore trois volets qui doivent être tournés. Je ne suis pas sûre de me précipiter pour aller les voir.

25 novembre 2018

Amanda - Mikhaël Hers

Amanda a 7 ans, c'est une petite fille rieuse qui aime manger des Paris-Brest une fois tous les deux jours juste avant de dîner. Amanda vit avec sa maman Sandrine dans le XIIème arrondissement de Paris. Sandrine, professeur d'anglais, élève seule sa fille. Elle a souvent recours, pour aller chercher Amanda à l'école, à son jeune frère David, âgé de 24 ans, qui travaille au service des espaces verts de la Ville de Paris. Il complète ses revenus en servant d'intermédiaire entre un propriétaire foncier de plusieurs studios et des locataires. David est un jeune homme qui se cherche encore. Il prend la vie comme elle vient jusqu'au jour où Sandrine meurt brutalement. La séquence où l'on voit des corps ensanglantés sans vie sur l'herbe est marquante. Le chagrin s'abat sur David et Amanda. David ne sait pas quoi faire. Etant pratiquement le seul parent d'Amanda, il décide de devenir son tuteur. Avant la tragédie, on a appris à connaître David et sa soeur qui sont proches. A cause de tout de ce qui arrive, David va renouer, au moins le temps d'un match de tennis, avec sa mère anglaise qui avaient abandonnés ses enfants 20 ans auparavant. C'est un film plein de pudeur où l'on voit David et Amanda pleurer (pas en même temps) pour différentes raisons, et c'est beau. Amanda de Mikhaël Hers vaut la peine d'être vu au moins pour Vincent Lacoste qui s'affirme de plus en plus comme un très bon acteur. Sinon, je n'ai pas été autant émue que Pascale. Lire aussi les billets de Strum et de mymp.

22 novembre 2018

Sale temps à l'hôtel El Royale - Drew Goddard

J'ai pris un plaisir fou devant Sale temps à l'hôtel El Royale dont l'histoire respecte à peu de chose près l'unité de temps, d'action et de lieu. A la toute fin des années 50, on voit un homme arriver dans une chambre dont il s'empresse d'enlever et puis de remettre le parquet. A l'arrivée d'une nouvelle personne dans cette chambre, il est abattu d'un coup de fusil. 10 ans plus tard, quelques personnages arrivent dans ce même hôtel "El Royale" qui a la particularité d'être bâti à cheval entre la Californie et le Nevada. Une grande bande rouge par terre délimite la frontière entre les deux états. Un prêtre puis une chanteuse entrent dans le hall désert ou presque. Un homme, un père de famille, est déjà là qui attend qu'on lui donne sa clé de chambre. L'hôtel étant inoccupé, chacun peut choisir sa chambre. Le réceptionniste, qui surgit enfin, essaye de dissuader le prêtre de rester en lui disant que ce n'est pas un endroit pour lui. Le bâtiment est à peu près entretenu, même si la clientèle se fait rare. Un peu plus tard, une jeune femme se présente. Par la suite, à l'abri des regards, elle sort une jeune femme baillonnée qui était cachée dans le coffre de la voiture qu'elle a conduit pour venir et elle la fait entrer dans sa chambre. A partir de là, les choses deviennent étranges car on comprend que les personnages sont là pour des raisons plus ou moins avouables ou précises. Le père de famille est en réalité un agent du FBI, le prêtre n'en n'est pas un et il souffre de problème de mémoire, le réceptionniste qui est drogué a un comportement agité. La chanteuse est trop pauvre pour se payer un hôtel plus cher avant un concert. Et les deux jeunes femmes, dernière arrivées, sont soeurs. Un septième personnage s'invitera plus tard. Je m'arrête là pour l'histoire qui a fait penser à du Tarantino à mon ami et à Henri Golant. Pour moi, le film m'a plutôt fait penser aux premiers films des frères Coen comme Blood Simple, Arizona junior ou même Barton Fink. En tout cas, j'ai apprécié ce huis-clos avec une histoire vue sous différents angles. Les rebondissements sont multiples - tout comme les cadavres.

19 novembre 2018

Trois BD : Lucky Luke - Un cowboy à Paris / Les Vieux Fourneaux 5 / Blake et Mortimer - La vallée des immortels

A défaut d'autre chose, novembre 2018 aura été un mois faste pour les sorties BD.

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Je commence par Lucky Luke, Un Cow-boy à Paris, dessins d'Achdé, texte de Jul d'après Morris (Editions Lucky Comics), 46 pages. Sur le chemin du pénitencier de Cross Junction, après que Lucky Luke a arrêté pour la enième fois les 4 frères Dalton, ils vont croiser des Indiens qui sont prêts de scalper Auguste Bartholdi. Bartholdi souhaite faire connaître aux Américains son projet de statue. Il veut faire une levée de fonds pour la construction du socle. Pour ce faire, Bartholdi présente la main tenant la torche. Pour lui, il considère son oeuvre comme l'incarnation de la Liberté. Un mot honni par Locker, le directeur du pénitencier qui va tout faire pour que la statue ne soit jamais érigée au large de l'ïle de Manhattan. Heureusement que Lucky Luke veille. Il accompagne Bartholdi jusqu'à Paris malgré son mal de mer. L'album est très plaisant à lire. Un bon cru à mon avis.

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Je passe maintenant au 5ème tome des Vieux fourneaux - Bons pour l'asile (Editions Dargaud, 56 pages). J'ai retrouvé avec grand plaisir Pierrot, Antoine et Emile (et les autres). L'histoire se passe entièrement à Paris où Pierrot et toute une bande de "vieux"se retrouvent au poste de police après s'être fait remarquer devant un organisme suisse. Pendant ce temps-là, Emile et Antoine, son arrière-petite fille Juliette (qui a bien grandi) descendent d'un train. Antoine doit ramener Juliette auprès de sa maman, Sophie, avant de partir au Stade de France avec Emile pour assister à un match de rugby "France-Australie". Bien entendu rien ne se passe comme prévu puisqu'à la place de Sophie, c'est le fils d'Antoine qui arrive. C'est un stratagème de Sophie qui souhaiterait que les deux hommes se réconcilient. Pierrot est retenu plus longtemps que prévu au poste de police, tandis qu'Emile se dirige vers l'immeuble de l'ïle de la tordue (voir le tome 2, Bonny et Pierrot), devenu un refuge pour "vioques" et "migrants clandestins" avec une plaque professionnelle qui dévoile tout.

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C'est un album politiquement incorrect mais irrésistiblement drôle. Avec la mention "Fin de l'épisode", je me doute qu'un sixième tome est prévu.

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Je termine avec La vallée des immortels - Tome 1 d'Yves Sente, Teun Berserik et Peter Van Dongen (Editions Blake et Mortimer, 56 pages). Yves Sente reprend la plume pour la 8ème fois comme scénariste de la saga de Blake et Mortimer. C'est le 25 album de la série créée par Edgar P. Jacobs (disparu en 1987). Yves Sente situe cette nouvelle histoire (en deux tomes) juste après Le secret de l'espadon. La capitale du Tibet est détruite, tout le monde est mort sauf Olrik qui en réchappe. En Chine, les rivalités se font entre Nationalistes de Taïwan, les Communistes, fidèles à Mao, et un Seigneur de la Guerre à la recherche d'une partie d'un texte disparu prouvant qu'il pourrait être le descendant d'un héritier du premier empereur de Chine (la dynastie Qin), il y a quelques 2200 ans. Blake travaille toujours au Foreign Office, tandis que Mortimer part à Hong-Kong pour le travail, il a conçu un nouvel engin volant, le "Skylantern". Olrik, quant à lui, se vend au plus offrant et cherche une fois encore à se venger de Blake et Mortimer. Il faut noter les clins d'oeil à Hergé et à son Lotus bleu : la couverture par exemple et la mention de William Gibbons, l'une des fripouilles qui cherchent à nuire à Tintin dans la concession internationale de Shangaï.

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J'attends le deuxième tome avec impatience. [chroniqué le 14/12/2019]

Des albums à s'offrir et à offrir, à lire et à relire.

16 novembre 2018

La vigne écarlate - Vincent Borel

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Le roman La vigne écarlate de Vincent Borel (Edition Sabine Wespieser, 210 pages prenantes) m'a été conseillé par un libraire enthousiaste et je ne le regrette pas. Il s'agit d'une biographie romancée de l'Autrichien Anton Brückner (1824-1896). Je ne connaissais pas bien l'oeuvre ni la vie de cet homme qui eut comme élèves et disciples Gustav Mähler et Hugo Wolf. Anton Brückner, né en Haute-Autriche d'un père maître d'école mort à 46 ans, développe très jeune des talents musicaux. Il deviendra un virtuose de l'orgue et il apprendra la théorie musicale. Après la mort de son père, il est envoyé par sa mère dans une abbaye où il restera trois ans. Une expérience qui lui laissera de bons souvenirs. Devenu très pieux, il a composé de la musique liturgique et 9 symphonies. La 9ème, dédiée à Dieu, restera inachevée. La 3ème symphonie est dédiée à Richard Wagner qu'il a rencontré à Bayreuth et à qui il voue une grande admiration. Il semble que Brückner ait par ailleurs eu une vie sentimentale inexistante même si les jeunes femmes ne le laissaient pas indifférent. Il a proposé le mariage à quelques-unes d'entre elles mais sans succès. C'est un homme qui a souffert un temps d'une grave dépression. Pendant plus de trois mois, il a été interné. Par ailleurs, il souffrait de "toc" (troubles obsessionnels compulsifs). Il n'arrêtait pas de compter les fenêtres, les façades. Il a aussi essayé de vider le Danube avec une petite cuillère, sans succès semble-t-il. Un roman composé de courts chapitres qui se lit très bien.

14 novembre 2018

Un amour impossible - Catherine Corsini

N'ayant pas lu le roman autobiographique de Christine Angot Un amour impossible, je ne connaissais pas l'intrigue. Tout commence dans les années 50, à Châteauroux. Rachel Steiner est une jeune femme d'un milieu modeste. Elle est dactylo à la sécurité sociale (ou dans un garage selon Pascale). Lors d'un bal, elle rencontre Philippe Arnold, issu de la grande bourgeoisie. Ils vont s'aimer pendant des mois et Rachel (Virginie Efira, magnifique) tombe enceinte. Philippe lui annonce très vite qu'il l'aime en effet mais qu'il ne se mariera pas avec elle. Si elle avait été riche, il en aurait été autrement. Quand leur fille Chantal naît, elle porte le nom de famille de Rachel et est déclarée née de père inconnu, Philipppe refusant de la reconnaître. Il quitte Rachel et se marie avec une autre, une Allemande d'une famille aisée. Rachel va élever sa fille seule sans se plaindre, mais elle n'aura de cesse que Philippe reconnaisse Chantal. Elle le harcèle lors de visites épisodiques. On se rend compte très vite que Philippe est un goujat doublé d'un être abject, en un mot "une ordure". Je m'arrête là pour l'histoire qui se déroule sur 40 ans, pendant lesquelles Rachel a des relations de plus en plus compliquées avec sa fille (et pour cause!). Et donc rien que pour la présence et le jeu d'actrice de Virginie Efira, le film mérite d'être vu. En mère courage et très digne, elle crève l'écran. J'espère qu'elle sera nommée aux César l'année prochaine. Je trouve que Catherine Corsini, la réalisatrice et co-scénariste, s'en tire honnêtement. La reconstitution des années 50 et 60 est, me semble-t-il, assez réussie tant du point de vue des décors que des costumes. L'ensemble est néanmoins un peu long sur la fin car trop explicatif. Lire aussi le billet de Ffred.

11 novembre 2018

Silvio et les autres - Paolo Sorrentino

Avant qu'il ne disparaisse des écrans (on était peu nombreux à la séance à laquelle j'assistais), je voudrais évoquer Silvio et les autres de Paolo Sorrentino avec l'immense Toni Servillo, qui n'apparaît qu'au bout de 3/4 d'heure du film. Par rapport aux Italiens, on est lésé. Le film a été diffusé en deux partie de 100 minutes chacune en Italie. En France, la version projetée en une partie ne dure que 150 minutes. Il manque donc environ 50 minutes. C'est peut-être pour cela qu'on a une impression de scénario un peu décousu, mais cela ne m'a pas dérangée. Si vous avez aimé La grande Bellezza (comme moi), vous devriez apprécier Silvio et les autres, qui commence par une scène surréaliste. Un mouton blanc entre dans une belle villa vide au bord de la mer en Sardaigne. La télé marche et l'air conditionné commence à s'affoler. La température descend à 0° et le mouton tombe raide mort: première scène marquante. Elle n'a aucun rapport avec ce qui suit mais ça donne le ton du film parfois théâtral (Toni Servillo a beaucoup de texte et il est génial avec son éternel sourire de façade). Il y a un mélange de cruauté, de mauvais goût, de désenchantement, mais le réalisateur (qui est aussi co-scénariste) n'est jamais méprisant. J'ai trouvé l'image belle. Les nombreuses femmes qui apparaissent à l'écran sont bien faites, pas forcément idiotes ni faciles. Tout comme Sergio Mora (Riccardo Scarmacio) qui espère pouvoir travailler pour Silvo, on attend l'apparition de ce dernier et l'on n'est pas déçu. Il porte des vêtements féminins et est maquillé. Silvio n'exerce plus le pouvoir en Italie mais il reste un personnage qui fascine. Il est entouré de beaucoup de personnes qui vivent à travers lui. De temps en temps, Silvio chante et on l'écoute. J'ai aimé le personnage de l'épouse de Silvio, une femme intelligente et forte. Il n'y a pas vraiment une histoire linéaire mais une succession de scènes comme la dernière où l'on voit des pompiers sortir un Christ intact des décombres d'une église après un tremblement de terre au large de la Méditerranée. J'espère que je verrai un jour les deux parties complètes. Je trouve que Sorrentino lorgne de plus en plus vers l'univers de Fellini en plus moderne, et ça lui réussit.

9 novembre 2018

Habemus piratam - Pierre Raufast

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Grâce à Pierre Raufast j'ai passé un bon moment de lecture. Il y a beaucoup d'humour et une certaine férocité dans Habemus piratam (Alma Editeur, 225 pages jubilatoires et cybernétiques). A Chantebrie, une petite ville du Cantal, Francis, un prêtre, reçoit les confessions de vieilles dames qui trichent au scrabble. Un jour, un inconnu vient se confesser en disant qu'il va bientôt mourir. A la demande du Père Francis, il déroule jour après jour, l'un après l'autre les dix commandements qu'il a enfreints. Cet inconnu, un très bon informaticien spécialisé dans la sécurité informatique, est devenu un excellent hacker (un mercenaire numérique) se vendant au plus offrant pour une poignée de bitcoins. Dans de courts chapitres, on suit les pérégrinations de l'informaticien qui grâce à ses connaissances informatiques a privé Toulouse d'électricité pendant une nuit pour faire plaisir à un ami astronome, a volé un roman pas encore publié, a volé un Corot au Louvre, a influencé des élections présidentielles et siphonné les comptes d'un milliardaire qui en a lésé un autre. Ce chapitre sur le siphonnage des comptes  est juste à la moitié du roman. Il nous apprend comment voler les données numériques d'un ordinateur portable pas directement connecté à Internet. "Les données sortantes se font via satellite privé, des pare-feu de différentes marques en enfilade et des communications chiffrées de bout en bout avec des clés longues comme un jour sans pain" (p120). A la fin du roman, il y a un glossaire simplifié qui définit ce qu'est une DDOS, black hat, botnet, key logger, honeypot, buffer overflow, SSL (Secure sockets layer) etc. Pierre Raufast explique, en post scriptum, qu'après trois romans dans des univers fictifs (La fractale des raviolis, La variante chilienne et La baleine thébaïde), il a eu envie d'écrire une histoire proche de son métier. Il a consacré vingt ans de sa vie à l'informatique. Un roman que je vous recommande absolument.

7 novembre 2018

Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné? - Bernard Maris

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Cela faisait longtemps que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) n'avais plus mis Oncle Bernard à l'honneur dans mes hommages aux morts de Charlie Hebdo. Avec la reprise universitaire, il est temps de proposer aux étudiants une autre voie en économie que celle des classiques libéraux.

Ce livre de Bernard Maris au titre torturé (Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné?) a été édité pour la première fois en 2010 aux éditions Les Echappés, puis réédité en 2012 chez Flammarion (coll. Champs actuel n°1058 - le volume que j'ai entre les mains).

Il n'est pas facile de présenter cet ouvrage. Sa présentation matérielle (sinon matérialiste?) m'a fait penser à celle des Pensées de Pascal: de courts paragraphes numérotés... avec parfois des envolées hugoliennes.

J'en extraierais "arbitrairement" quelques citations (de Bernard Maris, et non de Karl Marx), en vrac.

Je commence par relever l'évocation de la "parabole des égoïsmes" provenant d'Adam Smith (p.59): "Ce n'est pas de l'altruisme du boulanger que je tire mon pain, c'est de son égoïsme et de sa cupidité".

Selon Maris, "très vite, [Marx] jugea qu'il n'existe pas d'être plus abominable sur terre que l'économiste" (p.17), et "la question de savoir si Marx déteste les philosophes plus que les économistes reste ouverte; et les philosophes marxistes sont aussi méprisable que les autres" (p.18). Notre Oncle Bernard, plutôt mordant ici, règlerait-il quelque compte personnel?

p.17: "Karl Marx ne souhaitait que l'abolition de ce qui fait notre vie de tous les jours, avec ses lancinantes chansons sur la croissance, l'emploi et le reste: l'économie." p. 33: "Le capitalisme est aussi ce bref moment de l'histoire où les hommes sont productifs. Le jardinier d'une entreprise est productif, le jardinier qui travaille directement pour un consommateur, improductif. Le tailleur privé est improductif, le tailleur de la grande entreprise qui travaille douze heures et n'est payé que six est productif. L'artisan est improductif, car il ne fait que se reproduire sans passer par l'exploitation du travail. Il est proche de l'autoconsommation, de l'autarcie, sa production équivaut à sa consommation, il ne génère pas de plus-value. Aucun capitaliste ne produit pour consommer son produit". [parenthèse: décidément, à cette aune-là, je (ta d loi du cine) ne suis sûrement pas un capitaliste, si je dis vive les AMAP et les SEL...].

"Qu'est-ce que le minimum vital nécessaire au producteur? En 1836, quand Karl dédie des poèmes brûlants à Jenny von Westphalen, le minimum est un bol de soupe et une litière de paille, ce que gagne le journalier agricole qui construit les murets de pierre. En 2010, le minimum inclut une voiture et un portable, sinon le prolétaire ne peut travailler" (p.69). Comme ne le dit pas exactement Bernard Maris: "tu parles, Karl!".

Pour finir, je partage aussi une analyse critique du marxisme revu à l'aune de notre "société de consommation" contemporaine (p.65): Les ouvriers doivent consommer les objets qu'ils fabriquent. Mais que se passe-t-il s'ils n'en veulent pas? On objectera, à juste titre, que les besoins sont imposés, fabriqués par la pub, dont le miracle perpétuellement renouvelé est de faire acheter à celui qui n'en a pas les moyens ce dont il n'a pas besoin. Et en contrepoint: "A qui les capitalistes vendront-ils les marchandises produites par les robots?" (p.78).

Ce que je retiens donc de ce livre? Que Marx a brillamment analysé le passé et le présent dont il était contemporain, mais que ses prévisions, 135 ans (désormais) après sa mort, se sont révélées erronées à ce jour: il avait sous-estimé la "résilience" du capitalisme et l'adaptabilité des capitalistes.

On pourra consulter plusieurs blogs ou articles qui ont mentionné ce livre: Bibliothèque farenheit 451, un billet de Denis Clerc, Ludovic (en quelques phrases sur son blog-notes sous-titré "une opinion parmi d'autres"), ou Le prolétariat universel, un blog plus "politique" et qui a fait une critique plutôt acerbe (à mon avis), reprochant à Bernard Maris de ne rien proposer pour "dépasser" Marx (si j'ai bien compris)..

Pour ma part, en ce qui concerne Bernard Maris, il me reste encore pas mal de ses livres à lire avant de pouvoir définir le "marisme".

*** Je suis Charlie ***

Une anecdote sans rapport avec la chronique de ce mois en particulier. J'ai aperçu un jour, il y a déjà quelque temps, un "migrant" sous la ligne de métro 2 (à une des stations où se tient la vente à la sauvette de "Malboro-Malboro-Malboro"...). Il portait un T-shirt "Je suis Charlie". Ca m'a fait gamberger. Je doute qu'il l'ait acheté lui-même en janvier 2015. Sait-il seulement la signification de ce qu'il arbore? Est-il croyant ou mécréant? Et du coup, je me suis dit que c'était peut-être un T-shirt qui avait été donné à une association venant en aide aux migrants, ou encore un don dont il aurait bénéficié en direct. Mais quid du donateur? A quoi a-t-il pensé? Etait-il conscient, ou non, du symbole? Y a-t-il vu malice ou non? Pour ma part, je n'aurais pas fait don d'un tel T-shirt, mais l'aurais conservé pour moi.

5 novembre 2018

Films vus et non commentés depuis début octobre 2018

J'ai voulu voir The Predator de Shane Blake car je suis fan de l'alien aux dreadlocks, que j'avais découvert dans Predator de John McTiernan, et que je recommande vivement. Ce film de 1987 est une référence. Shane Blake, qui réalise la version de 2018, interprétait un des personnages du film de McTiernan. On est loin de la qualité du premier. Dans un crash de vaisseau spatial, un predator perd son masque et un de ses brassards avec lesquels il communique avec d'autres predators dans l'espace. C'est Rory, un petit garçon atteint du syndrome d'Asperger et fils de Quinn McKenna, membre d'un commando des forces spéciales, qui récupère le masque et le brassard. Il arrive très vite à faire fonctionner ces deux objets et à entrer en communication avec d'autres predators dans l'espace, qui se lancent à sa poursuite avec des molosses extra-terrestres. Le film est une suite de poursuites, d'explosions, de plans totalement invraisemblables. Il y des humains un peu félés, d'autres pas gentils de tout. Les predators sont des machines à tuer. Il y avait un vrai suspense dans le film de McTiernan, une tension. C'était haletant. Là, on se désintéresse de l'histoire assez vite: tout est très bruyant, trop rapide et très violent. On peut s'en dispenser.

Je passe au film Voyez comme on danse de Michel Blanc, qui est la suite d'Embrassez qui vous voudrez (2002), que je n'ai pas vu. Le film est plaisant à voir pour les acteurs. L'histoire se passe dans un milieu aisé, Julien (Jean-Paul Rouve) est marié à Lucie (Carole Bouquet), propriétaire d'un restaurant; Elisabeth (Charlotte Rampling) apprend que Bertrand (Jacques Dutronc) est emprisonné pour fraude fiscale ; Véro (Karine Viard) fait partie d'une classe plus modeste. Véro est au bord de l'hystérie quand elle apprend que sa fille de 17 ans est enceinte. Julien trompe sa femme et sent une présence hostile qui le suit en permanence. Lucie en a assez des frasques de Julien et le vire de chez elle. Véro trouve un petit boulot grâce à Elisabeth. On ne sait pas grand-chose du passé des personnages. Le spectateur prend l'histoire en route. La scène finale se passe dans un mobile home où Bertrand partage l'espace avec des poules. Dutronc reste imperturbable et très pince-sans-rire. J'aurais préféré le voir dans un rôle plus consistant. Vous pouvez attendre de voir le film à la télé.

En Liberté! de Pierre Salvadori est loué par les critiques et je me demande bien pourquoi, car, personnellement, j'ai eu l'impression de perdre mon temps en le voyant. Dès la première séquence très violente (une fusillade dans un appartement), j'ai su que je n'aimerai pas ce film qui ne m'a pas fait rire une seule fois. Les acteurs ne sont pas en cause, Adèle Haenel et Audrey Tautou ont les plus belles scènes et les meilleures répliques. Mais je suis restée perplexe devant l'histoire rocambolesque d'une femme flic, Yvonne Santi, apprenant par hasard que son mari policier n'était pas un héros mais un ripou. En tant que bouc-émissaire, Antoine (Pio Marmaï) a purgé huit ans de prison à la place de Santi. Yvonne  se met en tête de tout faire pour aider Antoine qui semble perturbé. J'ai trouvé que le film manquait de rythme et certaines situations loufoques m'ont laissée de marbre. Après Dans la cour et Hors de prix, je me dis que décidément, le cinéma de Salvadori ne me touche pas. Lire le billet de Pascale.

Johnny English de David Kerr est un film sans autre prétention que de faire rire, et c'est réussi. J'ai eu le plaisir de retrouver Rowan Atkinson dans le rôle de Johnny English, un agent secret britannique qui enseigne dans un collège (dans le genre de celui d'Harry Potter). Il apprend à ses élèves l'art de se fondre dans le décor, comment faire une bombe avec une allumette, comment se comporte un agent secret, etc. Pendant ce temps, la patrie est en danger. Un méchant "hacker" fait du chantage à la "Prime Minister" (Emma Thompson, impeccable même quand elle dit des gros mots) après avoir dévoilé la liste des agents secrets britanniques en activité. C'est pourquoi, on fait appel à Johnny English et à trois autres retirés du service pour démasquer le "hacker". Grâce à une bévue de Johnny English, les trois retraités sont mis "hors service" (séquence hilarante). Johnny English aidé par un ami appelé "Bough", va faire des merveilles (avec quelques dommages collatéraux) pour lutter contre l'as de l'informatique. L'histoire n'a aucune importance, car le film est une suite de gags souvent très amusants (un bon pastiche de J... B...). Moi et mon ami, on a passé un très bon moment.

2 novembre 2018

Les enquêtes de Murdoch

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Pour une fois, je vais évoquer une série canadienne, Les enquêtes de Murdoch, dont je suis fan avec mon ami depuis le premier épisode de la première saison, qui date de 2008. La diffusion de la saison 11 s'est terminée il y a 2 semaines sur une chaîne publique française, tandis que la saison 12 a commencé à être diffusée fin septembre au Canada. William Murdoch est inspecteur du poste de police n°4 de la ville de Toronto au tout début du XXème siècle. Murdoch est un personnage intelligent et passionné par les sciences et les découvertes de son temps dont il se sert pour ses enquêtes. L'inspecteur n'est pas seul, il est épaulé par son chef, l'inspecteur principal Thomas Brackenreid qui aime bien le whisky (il est d'origine écossaise), la charmante médécin légiste Julia Ogden (qui deviendra sa femme), l'agent George Crabtree, écrivain à ses heures (qui va subir des déboires amoureux), et l'agent Higgins, un peu ahuri mais sympa. Chaque épisode peut se voir indépendamment mais certaines enquêtes sont en deux parties. Parallèlement aux enquêtes, on suit dans des "arcs narratifs" plus longs l'évolution personnelle de chaque personnage: Julia Ogden, par exemple, va abandonner un temps la médecine légale et être remplacée par le docteur Emilie Grace, qui elle-même sera remplacée pour Rebecca James, une jeune femme noire. Je trouve que la série est bien jouée, et les voix françaises conviennent bien. En raison de son succès, on est passé de 13 épisodes dans les six premières saisons à 18 épisodes dans les saisons suivantes. Ce qui me convient tout à fait. Le dernier épisode de chaque saison laisse le spectateur dans l'expectative car  les scénaristes mettent certains protagonistes dans de fâcheuses situations. La fin de la saison 10 en est un bon exemple. Que dire de plus ? Murdoch aura croisé Mark Twain, le président des Etats-Unis Théodore Roosevelt à qui il va sauver la vie par deux fois, Sir Conan Doyle (que l'on voit au moins dans deux épisodes), Houdini, Nicolas Tesla, Jack London... Je suis totalement accro et j'attends déjà la saison 12 avec impatience (à partir d'août 2019 ?). Pour ceux qui regardent la série, qu'en pensez-vous?

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QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2706 billets (au 25/04/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 165 commentaires (au 25/04/24 [+ 6 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1276 personnes, dont 106 (re)venues en 2024
  • 407 blogueurs [dont 156 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1210 (au 22/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
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