Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Dasola
Le blog de Dasola
Archives
Derniers commentaires
Challenges terminés

Pour les challenges de l'année en cours, 
voir colonne de droite

litterature hispanophone
18 novembre 2013

Blanche-Neige doit mourir - Nele Neuhaus / L'obscure mémoire des armes - Ramon Diaz-Eterovic

Voici deux romans que je vous recommande vivement.

 P1040579

D'abord Blanche-Neige doit mourir (Collection Actes Noir - Actes Sud, 390 pages) de Nele Neuhaus (Flétrissure), dans lequel on retrouve l'inspectrice Pia Kirchhoff et le commissaire Oliver von Bodenstein, qui officient dans une petite ville près de Francfort en Allemagne. Ils sont appelés pour enquêter suite à la découverte d'un squelette féminin dans une cuve de carburant d'un aéroport désaffecté. Simultanément, Tobias Sartorius, 30 ans, vient de sortir de prison après dix ans de détention pour avoir été reconnu coupable du meurtre de deux jeunes filles dont on n'a jamais retrouvé les corps. Je pense que vous allez deviner le rapport entre le squelette et Tobias, mais ce n'est que le début d'une enquête pleine de rebondissements qui se passe dans un village où tous les habitants en ont lourd sur la conscience. Il y a une sorte d'omerta sur ce qui s'est passé 11 ans auparavant. Trois familles dont celle de Tobias ont été anéanties. On devine en partie qui sont les "méchants" de l'histoire bien avant la fin jusqu'au coup de théâtre final. J'ai trouvé le récit haletant.

 

P1040578

Avec L'obscure mémoire des armes (Métailié noir, 280 pages) de Ramon Diaz-Eterovic (La couleur de la peau), nous voici de retour au Chili à Santiago en compagnie d'Heredia et de son chat Simenon. Quand le roman commence, Heredia s'ennuie, on fait très peu appel à lui. Il a juste de quoi payer quelques factures et nourrir son chat, jusqu'au moment où Griseta, l'amante d'Heredia, lui demande d'aider une amie: en effet, le frère de cette dernière a été abattu en sortant de son travail. L'enquête officielle a été bâclée et déclarée close. En acceptant cette affaire, Heredia se retrouve à remonter dans le temps à l'époque de la dictature de Pinochet et des tortionnaires qui ont sévi à cette époque... Ramon Diaz-Eterovic est un bon conteur. Il n'ennuie jamais le lecteur. On suit les déambulations d'Heredia dans Santiago avec intérêt. C'est un bonheur de lecture.

11 septembre 2013

2666 - Roberto Bolaño

Ca y est, je viens de terminer mon "pavé de l'été" de 1350 pages (initiative très sympathique de Brize): 2666 [c'est le titre!] du Chilien Roberto Bolaño (1953-2003) est un roman foisonnant (éditions Folio), composé de cinq parties (chacune formant un tout) reliées entre elles par un fil plus ou moins ténu. Il a été publié en 2004, plus d'un an après la mort de l'écrivain. Ce roman demande beaucoup de concentration (j'ai mis deux mois à le lire avec des interruptions), car le récit n'est pas vraiment linéaire (contrairement à ce à quoi je m'attendais), il y a beaucoup de digressions (du récit dans le récit) et de nombreux personnages (universitaires, journalistes, truands, policiers, etc.). Chaque partie forme un bloc sans chapitre. L'ensemble commence en 1980 et se termine en 2000 avec une remontée dans le temps à partir de 1920 des deux côtés de l'Atlantique. Je dirais que ma partie préférée (peut-être parce que c'était la première?) est celle appelée "La partie des critiques" (250 pages). Trois hommes et une femme, des universitaires (un Italien, un Espagnol, un Français et une Anglaise), se rencontrent à l'occasion de colloques sur leur passion commune: Benno von Archimboldi, un romancier allemand obscur dans tous les sens du terme: on ne sait pas qui se cache sous ce nom, s'il est mort ou vivant. Leur volonté de découvrir qui est Archimboldi les emmènera jusqu'au Mexique dans une ville (fictive) appelée Santa Teresa, qui s'avère être un lieu de meurtres barbares commis sur plus de 300 femmes dans les années 1990 (voir la 4ème partie, la plus longue, 420 pages). C'est dans la dernière partie (390 pages) que Bolaño nous raconte l'histoire d'Archimboldi qui est bien sûr un nom de plume. On apprendra à la toute fin ce qui relie Archimboldi et les meurtres de la quatrième partie, qui sont énumérés comme une litanie. Le roman s'arrête brusquement, il pourrait se poursuivre. Bolaño nous parle de littérature, de meurtres, du mal, de la 2ème guerre mondiale (et de la "shoah par balles"), de livres, d'édition, du passé, du présent, de la mort et de l'amour. J'avoue ne pas avoir été totalement conquise par 2666, peut-être parce que je ne m'attendais pas à un roman si dense et en même temps si éclaté. Mais je ne regrette pas cette expérience. Lire le billet de Cuné (merci à Clara pour l'info).

P1040361  P1040360

 

6 août 2013

La couleur de la peau - Ramon Diaz-Eterovic

Voici un roman policier chilien que je vous recommande.

 P1040354

Dans La couleur de la peau de Ramon Diaz-Eterovic (Edition Métailié), j'ai fait la connaissance du détective Hérédia et de son chat Simenon (avec qui il dialogue souvent). A Santiago du Chili, Hérédia travaille comme détective privé. Amoureux de la littérature, il apprécie aussi Mahler et le tango. Héridia est souvent aidé dans ses enquêtes par Campbell, un journaliste, par Seron, un flic à le retraite et par Anselmo, un kiosquier. Ce dernier va même loger un temps chez Hérédia. Dans ce cinquième roman paru en français - il faut que je lise les quatre précédents -, Hérédia est chargé de retrouver Alberto Coiro, un Péruvien de Lima, venu chercher du travail à Santiago et qui a brutalement disparu. C'est après avoir découvert dans une vieille maison abandonnée le corps pendu de Coiro qu'Hérédia devra enquêter dans les trafics de jeux clandestins et autre. Sans dévoiler la fin, Coiro s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il ne sera pas le seul. Je suis content d'avoir découvert Ramon Diaz-Eterovic qui sait nous raconter des histoires où l'humain prime sur le reste. Il fait preuve de beaucoup d'empathie dans la description de ses personnages humains. J'ai hâte de retrouver Simenon, un chat de bon conseil. Lire le billet très complet de Noëlle.  

7 juillet 2012

La 7ème femme - Frédérique Molay / Empereurs des ténèbres - Ignacio del Valle / La soif primordiale - Pablo de Santis

J'ai terminé récemment trois romans. Même si je n'ai pas eu un gros coup de coeur, je les conseille néanmoins.

P1030002

D'abord, La 7ème femme de Frédérique Molay (Editions Fayard, 300 pages). Tout commence par un coup de foudre d'un chef de la PJ parisienne, Nico Sirsky, pour une jeune femme médecin (la 7ème femme du titre), et la fin de l'histoire laisse entrevoir une suite heureuse. Entre les deux, pendant une semaine, 6 femmes vont être retrouvées chez elles, mutilées et tuées d'une façon que je vous laisse découvrir. Le déroulement de l'histoire tient la route mais n'a rien d'exceptionnel. Les scènes de crimes se situent dans des quartiers plutôt huppés de Paris, c'est-à-dire le Quartier latin, Jussieu, La Contrescarpe, Le Marais, etc., et le policier enquêteur vit dans le 7ème arrondissement. Le tout m'a paru assez léger pour en faire une lecture idéale pour un voyage dans le train. Voir le billet d'Yv qui m'avait donné envie.

 

P1030004

Je passe à Empereurs des ténèbres (Libretto - Editions Phebus, 400 pages), écrit par un auteur espagnol, Ignacio del Valle, et que j'ai trouvé d'une lecture agréable. Couronné de nombreux prix, ce roman a comme toile de fond le front russe pendant l'hiver 42-43, où les températures descendaient à -30° et -40°. Arturo Andrade, un Espagnol, sergent dans la 250° division hippomobile, autrement dit la divison Azul, est chargé par sa hiérarchie d'enquêter sur la mort d'un phalangiste espagnol trouvé égorgé sur le champ de bataille avec une inscription sur la clavicule "Prends garde, Dieu te regarde". C'est un roman où il est question des francs-maçons, de la violeta (variante de la roulette russe), de violences faites aux femmes (une fois de plus), mais surtout de vengeance jusqu'au bout de l'enfer. Je pense que je lirai Les démons de Berlin du même auteur dès que le roman paraîtra en poche, car le personnage d'Arturo Andrade est intéressant.

 

P1030006

Enfin La soif primordiale (Editions Métailié, 246 pages), d'un écrivain argentin, Pablo de Santis. L'histoire, un conte fantastique, commence en 1950 à Buenos Aires et sort vraiment des sentiers battus. Si je vous dis que la soif primordiale est celle du sang, vous pouvez imaginer que le sujet a un certain rapport (même de loin) avec le vampirisme. Le narrateur du récit est Santiago Lebron, qui a fait connaissance des livres, et donc du plaisir de la lecture, lors d'une punition à l'école (il fut envoyé à la bibliothèque municipale) [Commentaire personnel: il y a pire comme punition]. Ayant quitté son village à l'âge de 20 ans pour rejoindre la ville, il commence par loger chez son oncle, réparateur de machines à écrire, qui va le former. Il se retrouve par là même à réparer des vieilles machines à écrire au sein de la rédaction d'un jounal. De fil en aiguille, on lui propose de tenir une ou deux rubriques dont celle des mots croisés et des affaires occultes. C'est le ministère de l'occulte qui le charge d'enquêter dans le monde ésotérique et étrange des "antiquaires": "quelqu'un qui n'est pas affecté par le passage du temps, ni par la maladie et qui ne peut connaître qu'une mort violente" (page 46). Vivant entourés de vieux objets, livres rares et d'occasion, ces antiquaires évitent certains aliments et la lumière du jour et un certain élixir mystérieux leur est nécessaire. Je vous laisse découvrir les péripéties qui amènent Santiago à devenir l'un d'eux. D'ailleurs, 50 ans plus tard, il tient encore une librairie de livres d'occasion ayant appartenu précédemment à un Français qui l'a infecté d'immortalité par son sang.

Pour rédiger ce billet, j'ai relu pas mal de passages de ce roman, car il n'est pas facile d'en rendre compte, mais je vous le conseille. Vous découvrirez le rôle que joue une épingle d'or.

22 juin 2012

Le rêve du Celte - Mario Vargas Llosa

P1030001

Décidément, Dominique m'inspire beaucoup dans mes lectures. Je viens de terminer une "biographie romancée" très dense, Le Rêve du Celte (520 pages, Editions Gallimard), écrite par l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa (prix Nobel de Littérature 2010). Le "Celte" de l'histoire est Roger Casement, né en Irlande, à Dublin, en 1864, mais élevé en Ulster et mort pendu en 1916. Roger Casement est l'auteur d'un rapport qui porte son nom dans lequel il a dénoncé les atrocités commises au début des années 1900 (sous le règne du roi Léopold II de Belgique) au Congo Belge, puis en Amazonie (au Pérou) dans le Putumayo, où il fut envoyé pendant un an en 1910 en tant que Consul britannique. Les victimes étaient les indigènes spoliés de leur terre, exploités, torturés, asservis (les descriptions des instruments de tortures - chicotte et cep - font froid dans le dos) qui travaillaient sur les plantations de caoutchouc. J'avoue que je ne connaissais pas cet homme courageux, avec quelques faiblesses, qui fut exécuté pour haute trahison. Orphelin de mère de bonne heure, il rêva très jeune de voyages et d'Afrique. Il y vécut pendant 20 ans durant lesquels il rencontra l'explorateur Stanley et l'écrivain Joseph Conrad. Il est resté pas mal de temps au Congo (grand comme 3,5 fois la France), "propriété" du roi Léopold II de Belgique pendant 25 ans. Plus tard, nationaliste irlandais (qui regretta de ne pas parler gaélique), il milita pour l'indépendance de l'Irlande. Le roman comporte trois parties: Congo, Amazonie, Irlande. Vargas Llosa arrive a retracer avec passion l'itinéraire de cet homme qui, après sa mort, sombra dans l'oubli pendant 50 ans. C'est un livre qui prend un peu de temps à lire, mais il en vaut la peine.

27 janvier 2012

Op Oloop - Juan Filloy

P1020629

J'ai été attirée par la couverture et par le titre étrange (c'est le nom du personnage principal du roman).

L'écrivain argentin Juan Filloy est né en 1894 et décédé dans son sommeil en 2000 à l'âge de 106 ans! Peu connu en dans son pays d'origine et encore moins ailleurs, il a influencé des écrivains comme Julio Cortazar. Les titres de ses romans et de ses nouvelles ne comportaient que 7 lettres. Il a par ailleurs composé plus de 8000 palindromes en langue espagnole, lui dont les parents étaient analphabètes. Sa mère était une lavandière toulousaine, et son père, un paysan espagnol.

Op Oloop écrit en 1934 est son premier roman traduit en français, à ce jour.

A Buenos Aires, en avril 1934, on suit 19 heures et 10 minutes exactement de la vie d'Optimus Oloop (âgé d'une quarantaine d'année), d'origine finlandaise et statisticien de profession. A 10H00, il part aux bains turcs puis il fait une visite à sa fiancée Franzisca chez les parents de cette dernière avant de partir dîner avec des amis. C'est lui qui invite. Il terminera sa nuit dans une maison close où il va faire une rencontre qui le bouleverse. Ainsi résumé, je ne peux rendre compte du style. L'histoire mêle rêve et réalité car Op Oloop aspire à un idéal de vie qu'il a du mal à atteindre. Je ne m'attendais pas du tout à la fin assez abrupte (si je puis dire). J'avoue avoir été un peu déçue par ce roman qui m'a paru daté, j'ai trouvé le récit plutôt brouillon avec pas mal de digressions. Du coup, je me suis un peu perdue dans le récit avec tous ces personnages. Mais je suis contente d'avoir découvert un écrivain. J'ai découvert par la même occasion une maison d'édition: Monsieur Toussaint Louverture.

23 novembre 2011

Plus léger que l'air - Federico Jeanmaire

P1020567

Plus léger que l'air a été écrit par Federico Jeanmaire, écrivain argentin que je ne connaissais pas (c'est le premier roman de cet universitaire né en 1957). Publié aux Editions Joelle Losfeld (220 pages), c'est mon ami qui me l'a offert après avoir lu une bonne critique dans un journal hebdomadaire. Je le remercie de ce cadeau car c'est vraiment très bien. Ce long monologue d'une vieille femme de presque 94 ans émeut beaucoup. Elle parle à un jeune garçon de 14 ans, Santi, qu'elle maintient enfermé dans sa salle de bain après qu'il ait essayé de la voler. Pendant les quatre jours que dure l'histoire, cette vieille femme surnommée Faila, qui s'appelle en réalité Rafaela, fait la morale à Santi pour avoir agi de la sorte. Elle le menace, elle le materne, elle lui trouve mauvais caractère, elle le nourrit en lui passant sous la porte des escalopes panées, des crackers et des biscuits palmiers. Elle lui promet surtout de le libérer s'il écoute l'histoire de sa vie. Elle se met à lui parler de sa propre mère, Delia ou Delita, qu'elle n'a pas connue (elle avait 2 ans), morte dans des circonstances tragiques. Elle lui parle évidemment de sa propre vie, des deux hommes qu'elle a connus et qui l'ont bafouée - elle ne s'est jamais mariée. Je n'ai pas trouvé ce roman triste même si cela parle de la mort, de la vieillesse, de la solitude. La dernière phrase m'a plu: "Le désir de n'importe quelle femme est plus léger que l'air". Je vous laisse découvrir quel est l'autre élément qui est plus léger que l'air dans ce roman que je conseille vraiment parce qu'il se lit très bien et vite.

10 mars 2011

L'homme qui aimait les chiens - Leonardo Padura

P1020044

Je viens d'arriver au bout des 667 pages de L'homme qui aimait les chiens (Editions Métailié), magnifique roman fleuve, passionnant grâce à son style ample et fluide, qui tient en haleine jusqu'au bout.
La photo sur la couverture représente Lev Davidovitch Bronstein, dit Leon Trotski (il aimait les chiens, en particulier les lévriers barzoïs). Mais au cours de l'histoire, on apprend qu'au moins deux autres personnages réels ou fictionnels aimaient aussi les chiens, dont "L'homme" du titre. Leonardo Padura redit en postface qu'il s'agit d'un roman. Mais il s'est emparé de l'Histoire (avec un grand H) pour nous raconter une histoire et nous faire revivre toute une époque de janvier 1929 jusqu'à nos jours, avec la guerre d'Espagne, la mainmise de Staline sur l'ex-URSS et les purges qui s'ensuivirent, et le destin plus ou moins dramatique de quelques hommes et femmes. Le roman enchevètre trois récits: d'abord, l'exil de Trotski et de sa famille de la Sibérie jusqu'au Mexique en passant par la France et la Norvège; puis l'itinéraire de Ramon Mercader (alias Jacques Mornard, alias Franck Jacson), d'origine catalane, endoctriné dès son plus jeune âge sous l'influence de sa mère Caridad, qui devint militant communiste - recruté par les services secrets soviétiques, on en fit un agent zélé persuadé que le "renégat" Trotski était l'homme à abattre: il l'assassina d'un coup de piolet dans le crâne le 22 août 1940 à Mexico; et enfin, nous suivons Ivan, écrivain cubain frustré, vétérinaire à ses heures, qui rencontra, un jour (en 1977) sur une plage cubaine, un homme accompagné de ses deux lévriers barzoïs. Il est dit plusieurs fois que les personnages du roman éprouvent de la peur: de mourir, de dire, d'agir, d'écrire. Le monde vivait dans la peur. C'est avant tout l'histoire d'un homme qui restera hanté jusqu'à sa mort par le cri que poussa sa victime quand il la tua, et d'une cicatrice à la main en forme de croissant. Après Les brumes du passé, je considère Leonardo Padura comme un très très grand romancier.

Voir les billets élogieux de Keisha, d'Ys, de Moustafette et d'Yv.

27 avril 2010

Contrebande - Enrique Serpa

Le roman Contrebande du journaliste et écrivain cubain Enrique Serpa (1900-1968), publié en 1938 et réédité aux éditions Zulma (310 pages), a été une belle découverte pour moi (c'était un roman recommandé par ma librairie). Je l'ai lu d'une traite. Comme son titre l'indique, l'histoire parle de contrebande (de bouteilles de rhum) dans les années 20 entre Cuba et les Etats-Unis au moment où fut promulguée la loi sur la prohibition. A cette époque, la population cubaine vit dans le dénuement complet (les choses ne se sont guère améliorées par la suite). La Havane, en particulier, est gangrénée par la prostitution et le jeu (les Américains sévissent déjà dans ce secteur comme propriétaires des maisons de jeux). L'un des seuls moyens de subsistance de l'île, la pêche (au mérou, principalement), se trouve en pleine crise face à la pêche industrielle qui pointe son nez. Les pêcheurs cubains n'arrivent plus à écouler le résultat de leur pêche qui pourrit vite avant d'avoir trouvé preneur. Outre le mérou, la daurade et la perche (et les moyens de les attraper), j'ai d'ailleurs appris quelques noms de poissons comme le rousseau, le pagre ou le sarde à queue jaune. Le narrateur du roman que les marins surnomment l'Amiral (et qui a mené jusque-là une vie dissolue entre alcool et femmes de mauvaise vie) est propriétaire de trois bateaux. Au bord de la faillite, il accepte de faire de la contrebande entre les Etats-Unis et Cuba sous la pression insistante de Requin, le capitaine de bord d'un de ses bateaux, "La Buena Ventura". Grâce à un récit à la première personne (au passé simple), on a l'impression de lire un journal de bord qui nous fait côtoyer au jour le jour et au plus près la vie rude et miséreuse de ces pêcheurs devenus contrebandiers. Un grand admirateur d'Enrique Serpa fut Ernest Hemingway, à qui on le compara: c'est mérité.

23 avril 2010

Le Mystère de la maison Aranda - Jeronimo Tristante

Le Mystère de la maison Aranda (édition 10/18, collection Grands détectives) de Jeromino Tristante (qu'une blogueuse a mentionné sur son blog quand il est paru récemment en édition de poche: le titre m'a "accrochée") nous plonge dans le Madrid de 1877. Un jeune sous-inspecteur de police, Victor Ros, ancien mauvais garçon né en Estramadure, enquête, d'une part sur des crimes de prostituées poignardées sur lesquelles on retrouve trente réaux (comme les deniers du traître Judas), et d'autre part sur le pourquoi du comportement de deux jeunes femmes, toutes les deux jeunes mariées vivant dans une grande maison bourgeoise (la maison Aranda), qui, à 10 ans d'intervalle, ont essayé de tuer leur mari et sont restées prostrées depuis. Victor Ros est un digne contemporain de Sherlock Holmes, il fait des déductions avec logique, intelligence et psychologie. C'est un jeune homme brillant mais qui reste humain avec ses doutes.  J'ai dévoré ce roman qui fait 400 pages. J'attends avec impatience la parution en poche de la suite des enquêtes de Victor Ros avec Le Mystère de la veuve noire publié comme le précédent aux éditions Phébus.
Madrid nous change du Londres victorien de la même époque mais j'ai trouvé des similitudes avec la série "Charlotte et Thomas Pitt" d'Ann Perry. En particulier, la distinction des classes, le fait que les policiers ne sont pas très bien vus dans les milieux bourgeois quand ils veulent mener des enquêtes, et l'épilogue de ce roman, sont très proches de la première enquête de Thomas Pitt dans l'Etrangleur de Cater Street (aux mêmes éditions 10/18). Jeronimo Tristante connaît bien ses classiques de la littérature policière. Il est né en 1969 et professeur de biologie et de géologie, je considère que c'est un auteur à suivre.

7 janvier 2010

Les brumes du passé - Leonardo Padura

Les Brumes du passé de Leonardo Padura est un roman "noir" de 300 pages publié aux éditions Métailié (12 euros). C'est la première fois que je lis un roman de cet écrivain cubain né en 1955. Ses autres romans sont disponibles en poche (aux éditions Points Seuil). L'histoire se passe à Cuba en 2003, mais une enquête sur une chanteuse mystérieusement disparue, menée par un ex-flic, Mario Conde (cela fait 13 ans qu'il a quitté la police), nous fait revenir dans le passé, plus de 40 ans en arrière. C'était à l'époque de la fin de l'ère Batista en 1959, où Cuba vivait ses derniers moments d'opulence et d'insouciance (mais aussi de misère pour certains). Car les Etats-Unis avait fait main basse sur cette île des Caraïbes où l'argent coulait à flots entre les casinos, la prostitution et la drogue. C'est un roman où il est question de bibliophilie, de livres rares et sublimes publiés aux 18ème, 19ème et 20ème siècles, qui ont un rapport avec l'île de Cuba. C'est aussi une histoire avec une face A et une face B, comme les vieux 45 tours où sont gravées deux chansons: Quitte moi (dont un des vers est "Je serai dans ta vie, le meilleur des brumes du passé quand tu parviendras à m'oublier..."), et Tu te souviendras de moi. Ce sont deux "boléros" chantés par une jeune femme, Violeta del Rio (suicidée ou assassinée?) en 1960. C'est l'histoire d'un membre éminent d'une famille cubaine aisée, les Montes de Oca, qui n'aurait pas dû tomber amoureux. C'est enfin un roman qui parle de Cuba d'aujourd'hui où les gens ont tellement faim qu'ils vendent tout ce qu'ils peuvent, même des livres. Ils survivent grâce aux tickets de rationnement (mais pas une fois il n'est fait mention de Fidel Castro). Partout, c'est la débâcle, tout tombe en déliquescence: La Havane se meurt. J'ai été captivée par cette histoire bien écrite et qui m'a donné envie de partir visiter Cuba. A la fin de l'ouvrage sont énumérés les livres de la bibliothèque des Montes de Oca (c'est bien entendu une bibliothèque "idéale"). Je vous le recommande vivement.

22 mars 2009

El Ultimo lector - David Toscana (billet intermédiaire)

Une fois n'est pas coutume, je demande de l'aide pour m'aider à comprendre un roman que je viens de terminer. JE N'AI RIEN COMPRIS à El Ultimo lector (recommandé par mon libraire). Je l'ai lu attentivement jusqu'au bout, relativement vite, sauf les dernières pages que j'ai survolées. Les phrases sont simples, mais l'histoire ne l'est pas. Peut-on m'éclairer pour saisir ce qu'a voulu raconter l'écrivain mexicain David Toscana, dont c'est le premier roman traduit en français (paru aux éditions Zulma)? Des billets sont parus chez Yspadden, Manu (très mitigés), Kathel et Keisha (plutôt favorables). Je suis prête à l'envoyer à un(e) blogueur(se) qui serait intéressé(e).

19 juillet 2007

A la vitesse de la lumière - Javier Cercas

Roman espagnol recommandé en 2006 par les libraires de la FNAC, A la vitesse de la lumière de Javier Cercas (Actes Sud) est un très beau roman, bien écrit et qui se lit assez vite. Un Catalan rêvant d'acquérir le statut d'"écrivain raté", qui porte le même prénom que l'auteur, connaît la notoriété suite à un concours de circonstances qui lui fait rencontrer un Américain, Rodney Falk, vétéran du Vietnam, dans une université près de Chicago. Rodney Falk lui avoue avoir été responsable, à la fin des années 60, dans un village vietnamien, d'un massacre de plus de 50 personnes. Il ne s'en est jamais remis. Javier lui-même (le personnage) vit un drame personnel qui le change à jamais. Il se sent coupable de l'accident de personnes très proches. Une grande partie du roman tourne autour du sentiment de culpabilité. Mais la rédemption vient grâce à l'écriture. Achetez A la vitesse de la lumière ou empruntez-le en bibliothèque.

<< < 1 2
Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (215 commentaires, du 17/01/07 au 14/04/24)].
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
83 abonnés
Liens (en cours de mise à jour)

** INDEX AUTEURS (LITTÉRATURE), FILMS & REALISATEURS (CINÉMA) **

*** CHALLENGES DE L'ANNEE EN COURS ***


** LE SITE DU STATISTICIEN **


*** LIENS ***
(BLOGUEURS COMMENTANT SOUVENT LE MIEN)

  • = Dix blogueuses et blogueurs ayant fait au moins 500 commentaires chez dasola se présentent =
  • On crée un lien lorsqu'un blogueur a commenté au moins cinq billets en venant à (au moins) deux dates différentes sur ce blog. 
  • Une adresse de mail (xxx@yyy.fr ou com...) [non publiée!] est exigée par Canalblog pour enregistrer votre commentaire. 
  • Vous ne voyez pas tout de suite apparaître votre commentaire, car je dois d'abord le valider (cela peut prendre quelques heures)
CINÉMA (22 blogs en activité)

DIVERS - CULTURE (58 blogs en activité)

LIVRES (69 blogs en activité)

QUELQUE TRISTESSE

QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2706 billets (au 25/04/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 171 commentaires (au 26/04/24 [+ 6 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1276 personnes, dont 106 (re)venues en 2024
  • 407 blogueurs [dont 156 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1210 (au 22/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
Pages