Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Dasola
Le blog de Dasola
Archives
Derniers commentaires
Challenges terminés

Pour les challenges de l'année en cours, 
voir colonne de droite

10 juillet 2023

Les rites de l'eau - Eva Garcia Saenz de Urturi

P1150874

Dans le cadre des challenges "Pavés de l'été" (organisé par Sibylline) et "Les épais de l'été" (organisé par Ta d loi du cine, squatter chez moi), j'ai lu Les rites de l'eau d'Eva Garcia Saenz de Urturi (Edtions Pocket, 605 pages). Cela se passe au pays basque espagnol et en Cantabrie. J'ai retrouvé certains personnages du roman précécédent Le silence de la ville blanche. En particulier, on retrouve Unai Lopez de Ayala surnommé Kraken. Depuis l'enquête précédente, il souffre d'aphasie car il a reçu une balle dans la tête. Il s'exprime grâce à une tablette. Unai est un inspecteur de police qui est appelé à enquêter sur une mort étrange qui le ramène dans un passé lointain quand il était lycéen. Le décès pas banal est celui d'une femme dessinatrice de BD et qu'Unai a connu. Elle a été tuée en ayant été noyée, la tête en bas dans un chaudron celte en bronze de plus de 3000 ans rempli d'eau qui a été dérobé dans un musée. Elle a été attachée par les pieds. On apprend vite que la victime était enceinte. Unai connaissait la victime même s'il l'avait perdue de vue. Pour l'occasion, Unai renoue avec d'anciens camarades qui avaient aussi connu la victime. Certains vont aussi mourir de manière tragique. Qui est l'assassin et pourquoi? J'ai trouvé beaucoup trop de retours en arrière et le roman est trop long par rapport à l'intrigue. Pour moi, il est nettement moins prenant que Le silence de la ville blanche. J'espère que si la romancière écrit un troisième roman, il sera meilleur.

 

Epais
[Challenge Les épais de l'été 2023, organisé chez dasola par ta d loi du cine]


[Challenge Pavés de l'été 2023 chez sibylline]

7 juillet 2023

Retraites: le casse du siècle - Gilles Raveaud

J'ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) acheté l'opuscule que je vous présente aujourd'hui dans un kiosque à journaux, fin janvier 2023, et à peu près en même temps qu'un autre, que je vous présenterai sans doute aussi un mois ou l'autre. 

P1150868
Retraites. Le casse du siècle. Pourquoi Macron veut nous faire bosser à mort, Gilles Raveaud, Hors-série N°3H

Je crois que c'est quelques mois après la parution de cet ouvrage, en avril 2023, que les articles de la rubrique "Economie" dans Charlie Hebdo ont cessé d'être signés "Jacques Littauer" pour être publiés sous la signature "Gilles Raveaud". Oui, le même que celui qui a signé cet opuscule. En fait, les deux ne faisaient qu'un, comme il l'avait signalé à l'époque (début 2023?) sur son propre blog. Je ne sais pas trop s'il l'avait déjà annoncé dès 2019 en ligne, ou bien si le "titulaire du compte" (planqué derrière les portes et fenêtres blindées) a été plus récemment modifié... 

J'en viens maintenant à l'opuscule. Il défend la thèse que la France aurait pu faire l'économie de l'épisode picrocholin (le qualificatif est de moi) DES votes à rallonge sur les retraites. Tout d'abord, le motif de cette réforme est, selon lui, ni plus ni moins que d'aboutir à une baisse globale des pensions, en remontant le niveau d'exigences à satisfaire pour bénéficier d'une pension à "taux plein", alors même que le taux d'emploi des "seniors" est faible en France. Il met aussi en question les "projections à 2050" dont un camp comme l'autre nous ont rebattu les oreilles. Il rappelle l'existence de différents "fonds de prévoyance" amassés par différents organismes (dont les différents régimes de retraites complémentaires), qui constituant une "cagnotte" sans doute suffisante pour faire face, globalement parlant, à une dizaine d'années de déficits. Mettant en cause le "refus" des salariés de travailler, il suggère de "renverser l'obligation" en contraignant plutôt les entreprises et autres employeurs... à employer (ce qui génèrerait des cotisations sociales). Il déconstruit fort bien (à mon humble avis) le système américain des "fonds de pension"... qui a très bien su ruiner certains retraités qui rêvaient d'une épargne pour leurs vieux jours, laquelle a disparu dans les sables mouvants de la Bourse [cf. aussi, sur ce sujet, tel ou tel des livres de Maris et Labarde que j'avais chroniqués il y a quelque temps]. La retraite par point, c'est très joli aussi: cela permet surtout, et encore, de baisser équitablement les retraites pour tous... en diminuant chaque année la valeur des points. Plus globalement, ce qui est mis en cause par Emmanuel Macron et l'idéologie qu'il incarne, c'est notre système basé sur la solidarité entre tous, et non soumis exclusivement à la loi du libéralisme économique: une autre vision politique. Concernant les "régimes spéciaux (RATP, SNCF), qui comptent aujourd'hui davantage de retraités que de cotisants, Gilles Raveaud rappelle utilement que les distributeurs automatiques de billets ne payent pas de cotisations sociales, contrairement aux anciennes guichetières qu'ils ont remplacées... Il rappelle aussi que tous les métiers ne sont pas logés à la même enseigne en terme de pénibilité, de début d'entrée dans l'activité professionnelle (après de longues études ou non), ni même en terme d'espérance de vie après l'âge de la retraite. Et il conclut, comme vous pouvez vous en douter, sur l'inégalité de répartition de la richesse produite et accumulée, chaque année, dans notre pays (l'argent allant à l'argent).

Je conclurai pour ma part en avouant que je n'ai pas vérifié si ce "Hors-série Charlie Hebdo" était constitué de chroniques hebdomadaires mises bout à bout, éventuellement retravaillées en "chapitres" réécrits, ou bien si l'ouvrage était intégralement, ou en partie, inédit... J'en recommande la lecture en tout cas, même maintenant que l'effervescence est quelque peu retombée cependant que l'actualité chaude a embrayé sur d'autres sujets. Il est toujours disponible sur la boutique en ligne du journal (5 euros).

PS: je profite de ce billet pour signaler que dasola avait reçu par la poste, il y a quelques mois, un exemplaire gratuit de l'hebdomadaire accompagné d'une proposition d'abonnement signée Riss (différente de celle qui était publié à la même époque dans celui que j'achète en kiosque). On ne sait pas comment Charlie a eu son adresse, elle pense que c'est via une des associations loi 1901 auxquelles elle fait un don...?

*** Je suis Charlie ***

6 juillet 2023

La chambre des dupes - Camille Pascal

 P1150865

J'ai pris un grand plaisir à la lecture de La chambre des dupes de Camille Pascal (Editions Plon, 490 pages) qui m'a permis d'entrer de plain-pied dans le règne de Louis XV entre 1741 et 1744. J'ai surtout fait la connaissance des filles Mailly-Nesle issues d'une vieille famille noble. Par leur mère, elles étaient aussi descendantes d'une nièce du cardinal de Mazarin. Elles étaient cinq dont quatre ont partagé la couche du roi. Il y en a eu surtout une, Marie-Anne, la plus jolie des soeurs. Elle est morte à 27 ans de la péritonite. Elle a régné sur le coeur du roi pendant deux ans. Avant la Pompadour et la du Barry, j'ai découvert qu'il y avait donc eu d'autres favorites, dont Marie-Anne Mailly-Nesle devenue marquise de la Tournelle par son mariage et connue sous le nom de duchesse de Châteauroux. Dans un très beau style, Camille Pascal nous décrit au plus près les us et coutumes de Versailles au temps de Louis XV. On assiste aux complots et aux rivalités entre les Dévôts proches de la reine Marie Leszczynska et les Libertins dont le réprésentant le plus célèbre était le duc de Richelieu, l'arrière petit-neveu du cardinal qui a fait beaucoup pour que les quatre soeurs deviennent les maîtresses du roi. Et pourtant, Marie-Anne n'a pas cédé tout suite au souverain, le Très-Chrétien... Elle s'est fait désirer, mais elle est arrivée à ses fins en devenant duchesse. J'ai aimé les descriptions détaillées des costumes, de certains objets et des bijoux. On est vraiment dans l'intimité du roi et des courtisans. J'ai été captivée. Un très bon roman historique qui se termine par une bibliographie de 12 pages d'ouvrages qui ont servi à Camille Pascal. Il a même eu accès à des lettres écrites par la duchesse de Châteauroux. C'est Keisha qui m'a donné envie de me plonger dans ce livre. 

26 juin 2023

Claudine à l'école - Colette

les-classiques-cest-fantastique_2023      20232-300x300_2023seraClassique

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) me suis replongé, plus de 40 ans après ma première lecture, dans un petit "Poche" que je peux inscrire aujourd'hui aussi bien au challenge "2023 sera classique" co-organisé par Nathalie et Blandine qu'à la 4e "saison" (2023-2024) du challenge "Les classiques c'est fantastique" de Moka et Fanny pour leur thème de juin 2023 (Colette vs Sand).

P1150863
Le livre de Poche N°193 **, 2e trim. 1980, 253 pages.

Ce livre de poche, Claudine à l'école, co-signé Willy et Colette, m'a été offert en août 1981, alors que je venais d'obtenir mon [premier] Bac, par l'une de mes grand-mères, celle des deux qui s'étonnait toujours que je lui demande de marquer elle-même la date où elle m'offrait les livres qu'elle me choisissait...  

"... Un ouvrier plante des piquets pour faire une palissade. Il les enfonce à une distance telle les uns des autres que le seau de goudron dans lequel il trempe l'extrémité inférieure jusqu'à une hauteur de trente centimètres se trouve vide au bout de trois heures. Etant donné que la quantité de goudron qui reste au piquet égale dix centimètres cubes, que le seau est un cylindre de 0 m. 15 de rayon à la base et de 0 m. 75 de hauteur, plein aux 3/4, que l'ouvrier trempe quarante piquets par heure et se repose huit minutes environ dans le même temps, quel est le nombre de piquets et quelle est la surface de la propriété qui a la forme d'un carré parfait? Dire également quel serait le nombre de piquets nécessaires si on les plantait distants de dix centimètres de plus. Dire aussi le prix de revient de cette opération dans les deux cas, si les piquets valent 3 francs le cent et si l'ouvrier est payé 0 fr. 50 de l'heure."

Quel lycéen de 15 ou 16 ans, aujourd'hui (2023), saurait résoudre ces problèmes sans ordinateur ni calculette, rien qu'avec un crayon, un papier et son cerveau? Il s'agit du genre de "question d'arithmétique" que Claudine et ses condisciples, dans leur dernière année d'école, s'échinent à résoudre, avec en perspective le Brevet élémentaire [en fait, le "Brevet de capacité pour l'enseignement primaire (Institutrices - brevet élémentaire)"].

Dans le roman Claudine à l'école, publié en 1900, un récit à la première personne se présente (p.10) comme le "journal" quotidien d'une gamine plutôt délurée, en dernière année d'école primaire supérieure, qui entretient des relations ambivalentes avec ses enseignantes et accessoirement ses condisciples, elles-mêmes sans doute futures institutrices. Cette année-là, c'est l'année du brevet élémentaire, un examen qui se passait à 16 ans (l'ancêtre de notre "Brevet des collèges"). La jeune héroïne en sabots (p.62) va nous raconter toute l'année scolaire, avec l'arrivée de la nouvelle équipe enseignante, la démolition de l'ancienne école cependant que la nouvelle se construit. Le roman se termine avec l'inauguration des nouveaux locaux, peu après les résultats de l'examen. A l'époque, celui-ci se "passe" en trois jours plein à partir du 5 juillet... tandis que notre Brevet des collèges se passe, en 2023 (mais pour combien d'années encore?), les 26 et 27 juin (cependant que les points strictement nécessaires à la moyenne de nos collégiens proviennent désormais du contrôle continu!). 

Basé sur les propres souvenirs de la jeune Colette (27 ans en 1900), et censé se dérouler alors que s'annonce l'Exposition universelle de 1900 (annoncée dès 1892), ce roman est reconnu comme l'une des premières "fictions autobiographiques". La jeune autrice a dû quelque peu tricher avec les années, par contre. On découvre une belle plante sauvage de 15 à 16 ans, fille unique et orpheline de mère (ce qui n'était pas son cas). Je me rappelle avoir appris l'an dernier, à l'occasion de notre visite à Saint-Sauveur-en-Puisaye, qu'Henry Gauthier-Villars avait demandé à sa jeune et candide épouse Sidonie-Gabrielle (ils se sont mariés en 1893) d'écrire ses souvenirs de jeunesse dans des cahiers, puis l'avait assurée que ça ne valait rien, avant de retomber dessus quelque temps plus tard et de les porter sans rien lui dire chez un éditeur, pour les faire publier sous son seul nom (pseudonyme, plutôt) de Willy: le premier volume de la série des "Claudine...". 

Les "observations" de Claudine sur son entourage, ses condisciples, ses enseignantes, les amours de celles-ci ou de celles-là, le médecin qui tripote et grenouille pour devenir député, la balourdise rurale... peuvent expliquer que Colette ait failli être accueillie à coups de cailloux quand elle a tenté, dans les années 1930, de revenir en visite dans sa maison natale, même si elle les avait transposées dans le bourg fictif de "Montigny". La "jeune fille" apparaît à la fois comme gamine et garce. Je pense que, lors de ma propre première lecture, beaucoup des sous-entendus, notamment saphiques, avaient dû passer largement au-dessus de la tête du garçon pas très dégourdi que j'étais à l'époque... Cette édition du livre de poche estampillé "texte intégral" ne comporte aucune information biographique, présentation du livre ou introduction. Rappelons qu'à l'époque, internet n'existait pas: pour apprendre quelque chose sur un écrivain, il fallait se reporter à un dictionnaire de la littérature, ... ou au Lagarde & Michard du XXe siècle et à ses notices édulcorées.

On trouve aussi quelques notations acides, peut-être audacieuses, sociales sinon socialisantes, par rapport aux "cours de morale" de l'époque. p.123: "Expliquer et commenter cette pensée de Franklin: L'oisiveté est comme la rouille, elle use plus que le travail". Commentaire de "Claudine", après avoir dûment "bâclé" le devoir demandé: "Avec ça que ce n'est pas bon de paresser dans un fauteuil! Avec ça que les ouvriers qui travaillent toute leur vie ne meurent pas jeunes et épuisés! Mais quoi, faut pas le dire. Dans le "programme des examens", les choses ne se passent pas comme dans la vie."  

Peut-être que l'auteure était à court d'imagination? La fin de l'année arrive vite, après près de deux mois de maladie à la maison puis de convalescence, ce qui n'empêche pas notre "première de la classe" d'obtenir plutôt facilement son examen. Mais elle ne se voit pas entrer ensuite dans une Ecole Normale pour devenir  institutrice, elle... Le roman se clôt sur un adieu nostalgique à l'école, et l'espoir de l'entrée dans le monde. 

L'année où j'ai reçu ce bouquin, alors que quatre "Claudine" y figuraient en 4ème de couverture (sous le titre "Les “Claudine” dans le Livre de Poche"), la page "Oeuvres de Colette dans Le livre de Poche", en début d’ouvrage, oubliait tout autant Claudine en ménage. Il fallait attendre l’avant-dernière page du livre, qui listait la totalité des oeuvres, pour y dénicher les quatre "Claudine" canoniques”, finalement, dans un paragraphe “En “collaboration” avec M. Willy". Hasard des éditions...? Puisque j'avais eu seulement le second titre en même temps que Claudine à l'école (avec aussi La maison de Claudine, sorte de "hors-série" d'exploitation d'une "marque", paru en 1922), j'ai complété au fil des ans ma collection, avec des éditions dépareillées... Je ne suis même pas sûr de les avoir tous lus. Encore trois "classiques" en perspective! Ils sont respectivement parus en 1901, 1902 et 1903. 

P1150864

L’oeuvre de Colette devrait tomber dans le domaine public soixante-dix ans après sa mort, soit en... 2025. 

Edit du 07/08/2023: je viens de découvrir un billet de 2018 de Grominou.

23 juin 2023

Blizzard - Marie Vingtras

P1150862

Blizzard de Marie Vingtras (Pocket, 189 pages) est un roman court mais très prenant. Comme son titre l'indique, l'histoire se passe par temps de blizzard, en Alaska. Quatre personnages prennent la parole tour à tour dans de très courts chapitres. Il y a une femme, Bess, et trois hommes, Benedict, Cole et Freeman (un homme noir). Dehors, où le blizzard est tellement fort, Bess vient de lâcher la main d'un jeune garçon, qui est le fils de Benedict. Malgré le peu de visibilité, elle part à sa recherche. Benedict part à son tour à la recherche de Bess et du garçon. Il est accompagné par Cole, un homme raciste et peu recommandable. Quant à Freeman, il se trouve dans la région pour fuir quelque chose. Car au fur et à mesure que les personnages parlent, on apprend des choses sur eux, sur leur passé, et pourquoi ils sont là. Pour un premier roman, Marie Vingtras montre beaucoup de subtilité dans le déroulement de l'histoire. J'ai beaucoup apprécié cette lecture. Ce livre a reçu de nombreux prix et il a été pas mal chroniqué sur les blogs. 
Lire par exemple les billets d'Aifelle, Keisha, Luocine, Alex-mot-à-mots, ManouEimelle, Violette, Athalie, Krol, Une comète, Antigone, Enna, Sur la route de Jostein, Mademoiselle Maeve ... 

10 juin 2023

Challenge "Les épais de l'été" 2023 (21 juin au 23 septembre)

samedi 10 juin 2023 (dernière mise à jour de ce billet : samedi 23 septembre 2023)


 == Attention : le présent billet est resté "épinglé" en tête de blog jusqu'au 23/09/2023 inclus, mais les billets "réguliers" continuaient à arriver, juste en-dessous de celui-ci et de sa partie récapitulative ... ==

À la suite de Brize qui, après avoir créé et fait vivre durant 11 éditions son challenge "Pavé de l'été", n'a pas souhaité l'organiser en 2023, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous propose à mon tour de poursuivre un an de plus le défi, avec :

Epais
[Challenge Les épais de l'été 2023, organisé chez dasola par ta d loi du cine]

* L'objectif reste le même: lire (et chroniquer) un livre de 600 pages minimum (dont l'édition papier -à mentionner- doit exister en un seul volume).
Il est indispensable de préciser quelque part dans votre billet le nombre de pages.
Dates de publication des billets: du mercredi 21 juin 2023 au samedi 23 septembre 2023 (inscriptions acceptées jusqu'au 31 août 10 21 23 septembre). 

* Une bonne motivation pour vider sa PAL d'un ou plusieurs volumes en profitant de la période estivale!

* Ces dernières années, Brize avait baissé la barre à 550 pages. Disons qu'en replaçant la barre à 600 pages, je laisse de l'espace à tout blogueur-euse qui souhaiterait aussi reprendre le concept, mais avec un plancher inférieur ;-)

* * * * *  

0 logo retenu_paves2023

== À noterSibylline du blog La petite liste a repris le concept intégralement et a ouvert dès le 2 juin les inscriptions pour vos participations chez elle.

  - Si vous ciblez un livre entre 550 et 600 pages, vous pouvez donc vous inscrire chez elle.

  - Si c'est plus de 600, n'hésitez pas à vous inscrire aux deux (chez elle et ici) ;-) ==

* * * * *

Quelques précisions tout de même sur celui que je vous propose pour ma part.

Bien entendu, je ne peux pas dire avoir, plutôt qu'un autre, le moindre aval de Brize pour reprendre le challenge pavé de l'été: comme elle l'a écrit, chacun est libre de reprendre l’idée de ce challenge s’il le souhaite et de s’organiser, pour le mener, comme bon lui semble.

* À part le nombre de pages, le challenge ne comprend aucune contrainte ni suggestion, ni aucun thème (il peut s'agit d'un ou plusieurs romans, d'une biographie, d'un essai...). Ce qui signifie qu'il est tout à fait possible, autorisé, voire même conseillé, de faire "d'un livre deux challenges", en dotant votre billet non pas d'un mais de plusieurs logos (classiques, littérature de l'imaginaire, mois thématique, ...ou que sais-je encore!).
Si vous ne savez où en trouver, bon nombre de challenges sont répertoriés chez Pativore.

* Je ne fréquente pas les livres numériques... mais je suppose qu'il me faudra les accepter le cas échéant (sauf si quelqu'un d'autre insiste pour créer un challenge à part?).

* Je ne m'occuperai d'aucune page f*ceb**k ni de relais sur Inst*gr*m (je n'y suis pas présent et n'ai aucune intention d'y être): là encore, s'en occupe qui veut!

* Vous pouvez d'ores et déjà vous inscrire par un commentaire sous le présent article (qui sera mis à jour quotidiennement).
Je ne sais pas encore si j'utiliserai un système de "boite à liens" ou non (non fait pour les précédents challenges que j'ai déjà organisé ou co-organisé) [voir "Challenges en cours", colonne de droite, en haut, ou bien "Challenges terminés", colonne de gauche, en bas]. 

* Mon fonctionnement sera plutôt "light": sans doute pas de billets "de rappel" ni de "bilans intermédiaires. Mais le présent billet "récapitulatif" sera mis à jour tout au long du challenge, au fil des inscriptions d'une part, des publications de chroniques d'autre part.

* Un "Bilan final" sera bien entendu publié après la clôture, avec quelques statistiques (on ne se refait pas!) [Billet publié le 24 septembre 2023].

* À noter que, sur le blog de dasola, nous n'avons pas l'habitude de répondre systématiquement à chacun de vos commentaires.
Par contre, chaque billet référencé sera lu et commenté chez les blogueuses-eurs concerné-e-s (qui y auront intégré logo et lien vers la présente page).

* Je ne suis pas très chaud pour accepter des chroniques postées sur les plateformes monopolistiques que sont b*b*lio, livr*ddict et autres b**knode (je n'y suis pas inscrit et n'ai pas l'intention d'y aller).
Par contre, pourquoi ne pas aller "squatter" pour publier votre billet chez l'un ou l'autre blogueur-euse de votre connaissance (cela arrive à des gens très bien...)?
Ça peut aussi permettre de se motiver pour des lectures communes, pourquoi pas?

Edit du 17/06/2023 suite à la question de claudiaLucia de ce jour. Comment compter le nombre de pages? En regardant (aaaargh!) sur les sites de la Fn*c ou d'*m*z*n. Dans son cas, les deux donnent l'édition de 1954 d'Olympio pour 604 pages, donc, non-fiction ou pas, c'est bon ;-)

Edit du 21/06/2023 suite à la question d'Ideyvonne: comme dit "entre les lignes" plus haut, tout ce qui est "non-fiction" (études, livre d'histoire, "beaux livres", etc.) est acceptable (et pas seulement la littérature). Et aussi les "essais", bien sûr [Edit du 01/08/2023, après une question de Jigs].

Edit du 12/07/2023: je précise bien que l'édition "épaisse" doit exister, mais que ce n'est pas forcément celle que vous avez eue entre les mains... N'hésitez pas à participer si cette condition d'existence est remplie. Certain(e)s en seraient presque trop honnêtes à mes yeux et font preuve de trop de scrupules ;-)

*************************************************************************************

Inscriptions [43 (datées) parfois déjà dans la blogroll], objectifs annoncés à venir (4 pour 2 660 pages, par 4 participantes& participations publiées (avec nombre si plus d'un billet) [106 "épais" pour 79 164 pages, par 34 participant(e)s, avec 92 livres différents, par 77 auteurs ou co-auteurs (avec date de publication du billet)]:

Agnès (27/06/2023), 3 livres: Elizabeth Jane Howard - Etés anglais (La saga des Cazalet, tome 1) [608 pages - 27/06/2023] - Anne-Marie Garat - L'enfant des ténèbres [944 pages - 30/07/2023] - David Graeber et David Wengrow - Au commencement était... [752 pages - 10/09/2023]

* Aifelle (17/07/2023): Julia Glass - En ces temps de tempêtes [608 pages - 03/08/2023]

* Anne (24/06/2023): Yann Arthus-Bertrand - 365 jours pour réfléchir à la terre [800 pages - 24/06/2023]

* Athalie (10/06/2023), 3 livres: Zhang Yueran - Le Clou [640 pages - 12/07/2023] - Nicolas Mathieu - Leurs enfants après eux [608 pages, en gros caractères - 07/08/2023] - Michael Christie - Lorsque le dernier arbre [672 pages - 11/09/2023]

* Audrey (10/06/2023) [cf. colonne de droite]: Elena Armas - The Spanish Love Deception [672 pages]

* Belette2911 (12/06/2023), 15 livres: J. K. Rowling - Harry Potter et les reliques de la mort (Harry Potter, tome 7) [896 pages - 28/06/2023] - Nadine Matheson - L'équarisseur (Anjelica Henley, tome 1) [600 pages - 30/06/2023] - David Gemmell - Le coeur de corbeau (Rigante, tome 3) [640 pages - 04/07/2023] - Stephen King - Conte de fées [736 pages - 19/07/2023] - David Gemmell - Le cavalier de l'orage (Rigante, tome 4) [752 pages - 26/07/2023] - John Gwynne - Malice (Le livre des terres bannies, tome 1) [640 pages - 30/07/2023] - Jérôme Camut et Nathalie Hug - Le calice jusqu'à la lie (W3, tome 3) [992 pages - 04/08/2023] - Stephen King - Salem [832 pages - 10/08/2023] - Terry Hayes - Je suis Pilgrim [912 pages - 14/08/2023] - David Gemmell - Les épées de la nuit et du jour (Drenaï, tome 11) [600 pages - 19/08/2023] - Stephen King - Tout est fatal [704 pages - 22/08/2023] - Greg Iles - Brasier noir (Natchez Burning, tome 1) [1056 pages - 29/08/2023] - John Gwynne - Bravoure (Le livre des terres bannies, tome 2) [672 pages - 30/08/2023] - Ray Celestin - Mascarade (Michael Talbot et Ida Davies, tome 2) [624 pages - 12/09/2023] - Karl Marlantes - Faire bientôt éclater la terre [860 pages - 19/09/2023]

* Canel (31/07/2023) [cf. colonne de droite]

* Cannetille (20/08/2023)

* Carole Nipette (10/06/2023): Bret Easton Ellis - Les éclats [616 pages - 16/08/2023] 

* Claudialucia (10/06/2023), 4 livres: Stefan Zweig - Balzac [664 pages - 21/06/2023] - André Maurois - Olympio ou la vie de Victor Hugo [604 pages - 05/09/2023] - Jo Nesbo - Leur domaine [688 pages - 06/09/2023] - Jussi Aldler-Olsen - Sel (les enquêtes du département V, tome 9) [672 pages - 11/09/2023]

* Dan (18/06/2023)

* Dasola (24/06/2023), 5 livres: Eva Garcia Saenz de Urturi - Les rites de l'eau [608 pages - 10/07/2023] - Ghislain Gilberi - Sa Majesté des ombres (La trilogie des ombres, tome 1) [740 pages - 21/07/2023] - Stefan Ahnhem - La neuvième tombe [736 pages - 12/08/2023] - Philippe Sands - Retour à Lemberg [768 pages - 15/08/2023] - Jo Nesbo - Leur domaine [688 pages - 05/09/2023] 

* Doc Bird (10/06/2023), 3 livres: Liane Moriarty - Neuf parfaits étrangers [672 pages - 11/07/2023] - Karine Giebel - Toutes blessent, la dernière tue [800 pages - 17/07/2023] - Margaret Atwood - Les testaments (La servante écarlate, tome 2) [650 pages en grands caractères - 20/09/2023]

* Doudoumatous (10/06/2023): Zhang Yueran - Le Clou [640 pages - 12/07/2023]

* Ecureuil bleu (11/06/2023): Edmonde Permingeat - Tu es moi [628 pages - 14/09/2023]

* Enna (26/06/2023), 2 livres: Jussi Aldler-Olsen - Sel (les enquêtes du département V, tome 9) [672 pages, écouté en audiolivre - 26/08/2023] - Robert Galbraith - The Ink Black Earth (Cormoran Strike, tome 6) [1248 pages, en VO - 30/08/2023] 

* Erwelyn (23/06/2023) [cf. colonne de droite]: John Christopher - Les Tripodes [612 pages]

* Gaëtane (26/07/2023): Hans Fallada - Seul dans Berlin [768 pages - 16/07/2023]

* Gambadou (11/06/2023), 2 livres: Albert Cohen - Belle du Seigneur [852 pages - 30/08/2023] - Amor Towles - Lincoln Highway [640 pages - 06/09/2023]

* Gromovar (16/08/2023): Larry McMurtry - Lonesome Dove (Gus McCrae & Woodrow Call, tome 1) [848 pages, en VO - 16/08/2023]

* Ingannmic (10/06/2023), 8 livres: George Sand - Histoire de ma vie [864 pages - 27/06/2023] - Zhang Yueran - Le Clou [640 pages - 12/07/2023] - Jo Nesbo - Leur domaine [688 pages - 22/07/2023] - Michael Christie - Lorsque le dernier arbre [672 pages - 28/07/2023] - Joyce Carol Oates - Un livre de martyrs américains [864 pages - 22/08/2023] - Alexandre Dumas - Le comte de Monte Cristo [1504 pages - 28/08/2023] - Malcolm Lowry - Au-dessous du volcan [608 pages - 06/09/2023] - R. J. Ellory - Le carnaval des ombres [768 pages - 12/09/2023] 

* Isabelle (22/07/2023)

* Jigs (20/06/2023), 2 livres: Anthony Doerr - La cité des nuages et des oiseaux [704 pages - 29/07/2023] - Umberto Eco - Le pendule de Foucault [672 pages - 17/09/2023]

* Kathel (10/06/2023), 3 livres: Francesca Melandri - Tous, sauf moi [640 pages - 03/07/2023] - Elizabeth George - Une chose à cacher (Inspecteur Linley, tome 21) [864 pages - 18/07/2023] - Goliarda Sapienza - L'art de la joie [800 pages - 24/07/2023] - Sok-Yong Hwang - Le vieux jardin [704 pages] 

* Keisha (10/06/2023), 2 livres: Hélène Gestern - L'odeur de la forêt [704 pages - 10/07/2023] - Hanya Yanagihara - Vers le paradis [816 pages - 27/07/2023]

* Lhisbei (02/07/2023): Marie Robinette Kowal - Sur la lune [736 pages - 06/09/2023]

* L'or rouge (06/08/2023) [cf. colonne de droite]

* Maggie 76 (24/07/2023): Soren Sveistrup - Octobre [736 pages - 24/07/2023] 

* Manika 27 (26/07/2023): Alice Ferney - Cherchez la femme [720 pages - 12/07/2023]

* Mara (16/06/2023), 17 livres: Lucinda Riley & Harry Whittaker - Atlas (Les sept soeurs, tome 8) [768 pages - 21/06/2023] - Bernard Minier - M, le bord de l'abîme [640 pages - 24/06/2023] - Martha Hall Kelly - Le lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux (Les femmes Ferriday, tome 1) [672 pages - 25/06/2023] - Sarah Lark - Le chant des coquillages (Fleurs de feu, tome 2) [792 pages - 02/07/2023] - Lucinda Riley - L'ange de Marchmont Hall [710 pages - 04/07/2023] - Min Jin Lee - Pachinko [640 pages - 07/07/2023] - Santiago Posteguillo - Moi, Julia - un empire, une destinée [944 pages - 10/07/2023] - Pierre Lemaitre - Le grand monde (Les années glorieuses, tome 1) [768 pages - 15/07/2023] - Elizabeth Chadwick - Le chevalier d'Aliénor (Guillaume le Maréchal, tome 1) [672 pages - 29/07/2023] - Mazo de la Roche - La naissance de Jalna / Matins à Jalna (Jalna, la saga des Whiteoak, tomes 1-2) [800 pages - 06/08/2023] - Lucinda Riley - La chambre aux papillons [640 pages - 08/08/2023] - Anne Jacobs - La villa aux étoffes (tome 1) [648 pages - 13/08/2023] - Elizabeth Chadwick - L'hiver d'une reine (Aliénor d'Aquitaine, tome 3) [672 pages - 16/08/2023] - Margaret Atwood - Captive [624 pages - 22/08/2023] - Alexandre Dumas - La reine Margot [672 pages - 01/09/2023] - Anne Jacobs - Les filles de la villa aux étoffes (la villa aux étoffes, tome 2) [696 pages - 11/09/2023] - Annie Barrows - Le secret de la manufacture de chaussettes inusables [696 pages - 18/09/2023]

* Marilyne (10/06/2023) [cf. colonne de droite]

* Martine (15/06/2023): Elizabeth George - Une chose à cacher (Inspecteur Linley, tome 21) [864 pages - 30/08/2023] 

* MHF (22/08/2023), 4 livres: Alice Ferney - Cherchez la femme [720 pages - 12/07/2023] - Karine Giebel - Glen Affric [768  pages - 09/08/2023] - Robert Goddard - L'énigme des Foster [604 pages - 21/08/2023] - Robert Goddard - Sans même un adieu [800 pages - 29/08/2023] 

* Michel Tabras (01/07/2023): Elizabeth Jane Howard - Etés anglais (La saga des Cazalet, tome 1) [608 pages - 01/07/2023]

* Miriam (27/07/2023) [cf. colonne de droite]: Barbara Kingsolver - Un autre monde [672 pages]

* Nathalie (17/07/2023): Daphné du Maurier - Rebecca [640 pages - 30/06/2023]

* Patrice (11/07/2023), 2 livres: Alexandre Dumas - Les Trois Mousquetaires [852 pages - 31/08/2023] - Anni Kytömäki – Gorge d’Or [640 pages - 20/09/2023]

* Sacha (01/07/2023), 3 livres: Thomas Hardy - Loin de la foule déchaînée [768 pages - 30/06/2023] - Alexandre Dumas - Les Trois Mousquetaires [852 pages - 28/08/2023] - Nino Haratischwili - La huitième vie [1200 pages - 04/09/2023]

* Sandrion (29/07/2023), 4 livres: Dolores Redondo - Tout cela je te le donnerai [768 pages - 16/07/2023] - Hans Fallada - Seul dans Berlin [768 pages - 29/07/2023] - Julia Glass - En ces temps de tempêtes [608 pages - 02/08/2023] - Ernest Hemingway - Iles à la dérive [672 pages - 24/08/2023]

* Sibylline (19/07/2023): J. K. Rowling - Une place à prendre [792 pages - 15/07/2023]

* Sunalee (26/06/2023), 5 livres: Larry McMurtry - Les rues de Laredo (Gus McCrae & Woodrow Call, tome 2) [784 pages - 23/07/2023] - Nino Haratischwili - La huitième vie [1200 pages - 30/07/2023] - Owen Hatherley - Landscapes of Communism. A History through Buildings [612 pages - 24/08/2023] - Bret Easton Ellis - The Shards [608 pages, en VO - 27/08/2023] - Luther Blissett - Q – L’oeil de Carafa [752 pages - 17/09/2023] 

* Ta d loi du cine (10/06/2023), 3 livres: J. K. Rowling - Harry Potter et la coupe de feu (Harry Potter, tome 4) [784 pages - 31/07/2023] - Michael Mann et Meg Gardiner - Heat 2 [704 pages - 26/08/3023] - J. K. Rowling - Harry Potter et l'Ordre du Phénix (Harry Potter, tome 5) [1040 pages - 18/09/2023] 

* Violette (07/08/2023), 2 livres: R. J. Ellory - Seul le silence [608 pages - 10/08/2023] - Philippe Jaenada - La petite femelle [744 pages - 12/09/2023]

7 juin 2023

La vie secrète des jeunes (tome III) - Riad Sattouf

Cela fait pas mal de temps que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vois sur les blogs des billets sur L'Arabe du futur de Riad Sattouf. Le tome six (et dernier, a priori) venant de sortir en librairie (enfin, il y a déjà quelques mois désormais: novembre 2022...), cela m'a été l'occasion de me dire "Bon, jy vais...". Pour commencer, j'en ai donc emprunté les quatre premiers tomes en bibliothèque. Mais ce n'est pas de cette série-ci que je vais parler. En faisant quelques recherches (wik... est toujors mon ami!), je me suis remémoré que Riad Sattouf avait un temps collaboré à Charlie Hebdo, et ai noté cette info dans un coin de ma tête. Puis j'ai rendu les 4 premiers tomes de L'Arabe du futur et ai cherché le tome cinq (le six, déjà présent en bibli, est indisponible à peu près partout - sauf à le "réserver" -, quel succès!). Et en allant emprunter ledit tome cinq, je suis tombé sur ... le tome III de La vie secrète des jeunes, que je vous présente aujourd'hui. 

VieSecrete_III
Septembre 2012, L'Association, coll. Ciboulette. 
"Les planches de cet ouvrage sont toutes parues dans Charlie Hebdo entre 2010 et 2012. Merci à Charlie Hebdo".

Dans cet album, nous n'avons pas d'histoire suivie, aucune couleur, mais du dessin de silhouettes en noir et blanc, quasiment sans applats noirs à part quelques vêtements ou chevelures (aucun gris, pas de trame). Il s'agit de petites scènes, avec en haut de la première case une mention "vu et entendu dans / à" suivie d'un lieu plus ou moins (in)déterminé, à Paris le plus souvent, parfois en province, exceptionnellement à l'étranger. Qui sont les "jeunes" visés par le titre? Je dirais que leur définition semble ici plus englobante que le terme "politiquement correct" inventée en fin de XXe siècle pour permettre aux journalistes de ne pas se montrer trop discriminante en rendant compte de "faits divers". Comme personnages (qui ne reparaissent jamais d'une planche à l'autre - sauf si certaines scènes s'étendent sur deux planches qui se suivent), nous avons des couples plus ou moins improbables, des enfants entre eux, un parent (ou deux) avec un gamin (ou deux)... parfois insupportables, parfois pleins de bon sens.

Dans le livre, chaque petite "bande dessinée" se présente sous forme d'un "gaufrier" de 8 cases d'approximativement 6 cm de large sur 5 cm de haut. Je ne suis pas en mesure de préciser si elles ont bénéficié d'un "remontage", si la publication originale dans Charlie Hebdo se faisait en colonne(s), en ligne(s), ou bien exactement sous le même format que dans l'album. En tout cas, leur contenu, extrèmement varié, m'a parfois fait songer à certaines des saynettes croquées par Charb dans Paris-Pontoise.

Ici, une "sociologie des rues" (ou du métro, du bus, du café...) captée semble-t-il au vol nous fait assister à des situations diverses et diversifiées, cocasses ou pitoyables, dont certaines font sourire et d'autres grimacer. Je crois que les "scènes dans le métro" sont les plus nombreuses (52 planches - avec une écrasante majorité de ligne 9, voire de sortie à Buzenval...). On se demande parfois où l'amour va se nicher... La relation avec les commerçants n'est pas toujours simple pour tout le monde. La racaille exubérante peut effrayer le bourgeois. A quoi donc peuvent servir agressivité feinte et insulte? Obtenir le "respect" de ses pairs, peut-être? Certaines planches sont quasi-muettes. Dans d'autres, bourrées de texte, on a plutôt une démonstration avec la vacuité et la futilité de conversations au premier abord plus intellectuelles que de simples échanges d'interjections. Mais je vais arrêter là mes longs discours.

Pour vous donner (j'espère!) l'envie de découvrir cet album par vous-même, j'en ai extrait une sélection personnelle de quelques planches parmi les 130 que compte le volume.

P1150835 La lecture ou la vie!   P1150836 Le boulot ou l'amour!

P1150837 Mamma lei! (je crois)   P1150838 ... pas pousser mémé dans les orties.

P1150840 (Ça me fait songer au masque, il y a trois ans... Qui protégeait-il?) 

 P1150844 ... croirait-on pas Hergé lui-même?

P1150839 La dictature c'est "ferme ta gueule", la démocratie c'est "cause toujours", disait-on dans mon jeune temps à moi.

La logique "dessin de presse" conduit à une publication où je regrette (ce n'est ni la première ni la dernière fois) l'absence de mention de date de publication dans l'hebdomadaire, ou même de numéro de page...

Selon les informations que j'ai trouvées, Riad Sattouf a arrêté sa série et quitté Charlie Hebdo en octobre 2014 (après 9 ans de présence dans les pages du journal). Il devrait donc exister des planches non publiées en album, peut-être de quoi faire (au moins) un quatrième tome... ou bien que nous verrons seulement à l'occasion de la publication d'une "intégrale"?

Pour ma part, il me reste encore à découvrir le reste de son oeuvre, notamment son autre série-phare Les cahiers d'Esther. Et si je trouve les deux tomes précédents de La vie secrète des jeunes, j'en ferai peut-être un nouveau billet un de ces mois...

Edit du 11/06/2023Une comète avait en 2016 publié une chronique du tome II sur son ancien blog. En... 2008, Deedee et DonaSwann avaient chroniqué le premier tome; Lorraine en 2009.

*** Je suis Charlie ***

5 juin 2023

Les contemplées - Pauline Hillier

P1150842

C'est en visitant une des librairies que je fréquente que je suis tombée sur ce roman autobiographique de Pauline Hillier qui doit se passer dans les années 2010 (en 2013, très exactement). Dans Les contemplées (177 pages captivantes), la narratrice vient d'être arrêtée à Tunis après une manifestation pour avoir défendu une Tunisienne emprisonnée. Elle passera un mois dans la prison pour femmes de La Manouba, "la mangeuse de femmes, p. 21", dans un pavillon (le D) où s'entassent vingt-huit détenues dont elle. Ce pavillon fait 30 m2... Pendant plus de 160 pages, on est happé par la description des conditions de survie dans la prison où les conditions d'hygiène, de promiscuité sont déplorables. Elle, la Française qui ne parle pas l'arabe, va tout de même communiquer avec ses camarades d'infortune, jeunes et vieilles, condamnées de manière expéditives, la plupart du temps pour crimes plus ou moins graves: vol, adultère mais aussi meurtres pas forcément prémédités. Ces femmes sont solidaires entre elles. Le récit alterne entre la vie quotidienne dans la prison et les récits de quelques-unes des prisonnières, qui payent le prix fort pour leur crime parce qu'elles sont des femmes. Certaines n'ont même pas été jugées. Les détenues se lèvent tôt pour ne rien faire de leur journée. Les promenades durent un quart d'heure, et pas tous les jours. C'est comme prendre une douche. La nourriture est assez immonde. Il y a des fouilles au corps assez musclées. Et puis il y a les cafards et les rats. Le titre du roman renvoie certainement au fait que parmi les objets personnels que la narratrice a pu garder avec elle, il y avait un exemplaire des Contemplations de Victor Hugo. Dans le dernier chapitre, elle rend hommage à ces Contemplées de la Manouba. Au final, la narratrice décrit des faits, sans aucun pathos. Cela rend le roman très prenant. Je le conseille absolument. 

Lire les billets de Keisha, Matatoune, Belette2911, Au fil des livres, Delphine-Olympe

28 mai 2023

La trilogie "La Dame de Reykjavik" - Ragnar Jonasson

P1150832

J'ai emprunté les trois romans de Ragnar Jonasson ci-dessus en bibliothèque. Pour l'anecdote, les romans sont classés au prénom de Rag (pour Ragnar) et non Jon (pour Jonasson). J'en ai demandé la raison. Les responsables de la bibliothèque ont respecté la norme internationale pour les noms islandais de classer les livres sous le prénom comme pour Ava Audur Olafsdottir (les romans sont classés à Ava). Toujours est-il que dans d'autres bibliothèques parisiennes, les romans de Ragnar Jonasson sont bien classés à Jonasson. 

Comme j'avais les trois romans en même temps, j'ai choisi de commencer par le roman publié le plus récemment, La dernière tempête, qui se passe 25 ans (en 1987-88) avant La dame de Reykjavik. J'ai continué par L'île au secret qui se déroule 15 ans (en 1997) avant La dame de Reykjavik et j'ai terminé par ce dernier roman situé vers 2012. J'ai mis trois jours entiers à lire les trois romans, dont le personnage central est l'inspectrice Hulda Hermansdottir.

Dans Après la tempête (La Martinière Noir, 281 pages), Hulda a 40 ans, une fille, Dimma (13 ans), et un mari, Jon. Les relations avec sa fille sont tendues. C'est une gamine qui a des problèmes sans que l'on sache lesquels. Et d'ailleurs, elle se suicide. Les relations d'Hulda avec sa hiérarchie et ses collègues ne sont pas simples non plus. Hulda va être chargée d'enquêter dans les fjords de l'est. Einar et Erla, un couple qui vivait dans une maison isolée battue par les vents et la neige, attendaient leur fille Anna pour Noël. Einar et Erla sont retrouvés assassinés deux mois après. Un troisième cadavre est découvert pas loin de la maison. C'était un homme qui recherchait sa fille disparue et qui avait été hébergé par le couple. Hulda, par déduction, va trouver assez vite les raisons de ces morts tragiques auxquelles il faut en ajouter une quatrième. J'ai trouvé que Jonasson avait imaginé une histoire très noire. Lire les billets d'Anthony et Lewerentz.

Cela ne s'améliore pas avec L'île au secret (La Martinière Noir, 333 pages). Hulda qui a atteint la cinquantaine, vit désormais seule car son mari Jon est décédé deux ans après leur fille Dimma (Obscurité). Dans ce volume, Hulda, qui n'a jamais été proche de sa mère, va partir à la recherche de son père américain. Il était militaire dans les années 40 et avait été basé en Islande dans une base militaire américaine près de Reykjavik. A Savannah, en Georgie, elle fait la connaissance de Robert, qui nie être son père. Hulda va souffrir toute sa vie d'être une fille sans père. Côté enquête, l'île Ellidaey est le théâtre d'un crime. Quatre jeunes gens, deux filles et deux garçons qui se connaissent depuis dix ans mais qui s'étaient perdus de vue, décident de passer un week-end sur une île habitée que par des moutons. On se rend compte que les relations entre Klara, Alexandra, Benedict et Dagur sont tendues. Après une chute, le corps de Klara va être retrouvé en bas d'une falaise. Qui est le ou la coupable et pourquoi. Quels sont les liens relient les protagonistes? On le saura à la toute fin du roman qui comporte pas mal de rebondissements. Encore une histoire assez tordue. Lire les billets de Lewerentz et Richard.

Avec La Dame de Reykjavik (La Martinière Noir, 260 pages), les choses ne s'arrangent pas pour Hulda qui est poussée vers la retraite sans ménagement. C'est une femme au bout du rouleau qui aspire à un peu de bonheur en compagnie de Petur, un randonneur comme elle, médecin à la retraite. Il reste trois jours à Hulda pour résoudre un "cold case". Elena, une jeune femme russe, a été retrouvée morte sur un rivage. La thèse du suicide a été privilégiée alors qu'Elena venait d'être régularisée. Hulda se rend compte que l'enquête a été bâclée. Elle doit aussi affronter Magnus, son supérieur hiérarchique pas tendre avec elle. En trois jours, elle arrive à comprendre ce qui s'est passé. Sans rien vous dire de plus, je dirais que le roman se termine de manière tragique. Lire les billets d'Eva, Hélène, Lewerentz, Richard et Violette.

23 mai 2023

Mémoires / Vivre et laisser mourir, le livre d'un film - Roger Moore

Il y a quelques semaines, lors d'une recherche physique, est remonté à la surface le contenu d'une des PAL de dasola. J'ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) alors été "happé" par ce livre, que j'avais moi-même acheté il y a des années, "en solde", au hasard d'une halte dans une station d'autoroute (je sais, c'est pas bien). Et j'ai décidé d'en faire un billet, en y rajoutant un autre titre "du même auteur" que j'avais chiné en 2020, pour ce sixième anniversaire du décès de Roger Moore.

P1150783
Mémoires (avec Gareth Owen), trad. Marie-Céline Mouraux, First Editions, 2015, 19,95 euros (édition originale publiée sous le titre Last Man Standing: Tales from Tinseltown, 2014)
Vivre et laisser mourir : Le Film d'un film, Plon, 1973 (trad. par France-Marie Watkins)

P1150788Ecrit avec l'aide de Gareth Owen (sur lequel la seule chose que l'on apprend [p.271], c'est qu'une fois de plus il a "donné corps aux velléités d'écrivain" de Roger Moore), ce livre se présente (dans l'introduction de RM) comme la suite de James Bond par Roger Moore : 50 ans d'aventures au cinéma (publié en 2012 pour l'édition française), ouvrage auquel il est parfois fait allusion dans le texte par "j'ai déjà raconté ailleurs...". Dans ces Mémoires, RM rebalaie ici une carrière étendue sur plus de soixante ans, où il raconte des anecdotes qui sont arivées à lui-même, mais aussi à d'autres en sa présence, ou bien que d'autres célébrités lui ont racontées leur être arrivées, ou encore d'autres "de notoriété publique" (?) sans qu'il cite sa source... Il a croisé sur son chemin bien du beau monde, c'est certain (l'Index comporte pas moins de huit pages en petits caractères sur deux colonnes)! L'ouvrage est bien écrit, enlevé, et l'édition contient des photos de Roger Moore à tous âges, dans des spectacles et films pour certaines, ou lors d'événements pour les plus récentes... Une lecture distrayante, et qui peut nécessiter de fréquentes consultations d'internet pour resituer les personnes ou les films dont il parle! Le livre, organisé à ce qu'il semble de prime abord en 8 chapitres, saute souvent du coq à l'âne, sans vraiment de fil conducteur, en tout cas pas toujours de manière chronologique. Je dirai, à titre d'anecdote, que Tony Curtis, partenaire dans la série mythique Amicalement vôtre (The Persuaders! en VO), excellent compagnon au demeurant, en prend pour son grade (près de ses sous, réticent à refaire des prises, encore davantage à post-synchroniser ses répliques...). Il était déjà décédé quand le livre est sorti... 

Si vous êtes curieux d'histoires de télévision, de cinéma et d'acteurs anglais amusantes à lire, je vous conseille cette lecture intéressante.

P1150784P1150786En 1973, la couverture de l'autre livre présenté joue sur l'ambiguïté, la tranche encore plus. Sur celle-là, on lit seulement James Bond - Roger Moore. Sur la couverture, où il y a davantage de place, on lit ensuite, en caractères un peu plus petits: Le livre d'un film / Vivre et laisser mourir. Ce n'est qu'en page de garde que l'on peut découvrir la véritable identité du livre: titre principal Le film d'un livre, en-dessous (en plus petit) Vivre et laisser mourir (Live and Let Die). Le livre a été traduit en français en 1973, l'année même de sa sortie en anglais, par France-Marie Watkins, traductrice bien connue pour la catégorie "roman populaire" (je dois posséder quelques livres de feue la collection Western-Le Masque, Librairie des Champs Elysées). Rappelons qu'il s'agissait du premier film où Roger Moore prenait la suite de Sean Connery (ce dernier ayant joué auparavant six fois le rôle de James Bond): un bon plan marketing...

Et le livre commence à 100 à l'heure, précisément au moment où Roger Moore répète sans caméra la course en hors-bord... et se prend une petite gamelle. Il cadre ensuite l'histoire du tournage qu'il fait commencer au départ de Londres le dimanche 8 octobre 1972. [je suppose que tout le monde connaît le film par coeur, est est donc capable de visualiser les scènes auxquelles je peux faire allusion. Non? Bah je vais faire comme si: z'avez qu'à le (re)voir!].

Tout au long du film, RM nous livre ses impressions sous forme de chronique au jour le jour, en interaction avec ses partenaires (réalisateur, producteur, acteurs, cascadeurs, journalistes, collègues en visite...), parsemé de quelques anecdote (j'ai perdu le nombre de mariages célébrés, mais il y en a eu plus d'un!). La vie, sur le tournage, c'est un travail répétitif et prenant, parfois émaillé d'incidents plus ou moins graves survenus sur le tournage. Mais tout au long, il n'oublie pas de manger, boire, revoir de vieilles connaissances déjà croisées sur un autre tournage TV ou cinéma, jouer aux cartes avec le producteur... et les corvées que sont les photos ou les interviews de presse, elles aussi répétitives: "En quoi votre Bond diffère-t-il de celui de Sean Connery?", quand ce n'est pas "Combien êtes-vous payé?" (réponse: "je ne parle jamais d'argent, sauf avec mon banquier, mon impresario et mon percepteur!" [p.91]). Et pour modestie garder, il cite son gamin de 6 ans, Geoffrey, qui lui demande à peu près: "tu peux battre n'importe qui, même un voleur? - Bien sûr. - Et si James Bond arrivait? - James Bond, c'est moi. - Non. Je veux dire le vrai James Bond: Sean Connery" (p.49). Plus généralement, d'une jolie plume, il nous dévoile les dangers véritables courus par les acteurs et l'équipe pour un résultat spectaculaire à l'écran. La magie du cinéma, tu parles. Il nous révèle encore les dessous de la post-synchronisation, sans perdre son humour: "quand j'y pense, il m'est arrivé de voir à l'étranger des films de moi, doublés par d'autres acteurs dans des langues étrangères et j'ai souvent eu l'impression que la traduction était meilleure" (p.216). 

Ce livre semble ne jamais avoir été réédité: si vous le croisez dans une bouquinerie, n'hésitez pas! 

Et je finis ce billet en répondant à la question que vous vous posez tous, maintenant: non, l'autobiographie de Sean Connery, publiée en 2008 sous le titre Being a Scot (écrite avec Murray Grigir, traduisible par "Etre Ecossais"), ne semble pas avoir été traduite en français...?

21 mai 2023

L'Evangile de la colère - Ghislain Gilberti / Les filles de Caïn - Colin Dexter

P1150830

Avec L'Evangile de la colère de Ghislain Gilberti (Editions J'ai Lu, 537 pages), on assiste à une suite de meurtres dans la banlieue de Paris. Seth Kohl, qui est le chef du groupe chargé de l'enquête, fait partie de la Brigade criminelle du SRPJ de Versailles. Il est entouré d'une équipe solide. Assez vite, les policiers se rendent compte que le meurtrier suit un modus operandi qui sort de l'ordinaire. Il s'inspire des Danses macabres d'Holbein le jeune dessinées au XVIème siècle en commençant par la fin si je puis dire, puisque c'est un enfant et un agriculteur qui sont les première victimes. 100 pages avant la fin, le meurtrier est neutralisé mais un autre prend sa place. Je vous laisse découvrir toutes les péripéties de ce roman qui se lit bien.

P1150831 

Après avoir évoqué Les enquêtes de Morse comme série télévisuelle, voici l'inspecteur Morse vieillissant, dans un des treize romans traduits en français et écrits par Colin Dexter (1930-2017). Ces romans parus aux Editions 10/18 à la fin des années 90 ne sont plus disponibles, sauf deux réédités aux éditions Archipoche. Je me suis procuré d'occasion Les filles de Caïn (Edition 10/18, 384 pages) dans une librairie spécialisée. J'ai beaucoup aimé ce roman dans lequel Morse et le sergent Lewis enquêtent sur la mort de deux hommes (dont un professeur d'université) qui ont été poignardés (pas par le même couteau). Il y a trois suspectes dont l'une tombe amoureuse de Morse. L'enquête comporte des rebondissements. Le personnage de Morse n'est pas forcément très sympathique car il est colérique, mais on s'habitue à lui comme le sergent Lewis, souvent un peu à la traîne. Et Morse est toujours un accro à la nicotine, à la bière et au whisky. Il est radin sauf exception et c'est un admirateur de la tétralogie de Richard Wagner. Si vous avez l'opportunité de trouver un des romans de Colin Dexter, n'hésitez pas à le lire.  

15 mai 2023

Le coeur de l'hiver - Craig Johnson

P1150827

Cela faisait un moment que je n'avais pas lu de roman de Craig Johnson. Après une visite dans une des nombreuses bibliothèques parisiennes que je fréquente, j'ai emprunté Le coeur de l'hiver (Edition Gallmeister, 377 pages), le plus récent roman de Craig Johnson paru en français. Dans ce roman, on retrouve le shérif Walt Longmire loin de ses terres du Wyoming. Il est au Mexique afin de délivrer sa fille Cady des griffes d'un dangereux narcotraficant, Tomas Bidarte. Pour information, Le coeur de l'hiver est la suite de The Western Star que je n'ai pas lu. Dans Le coeur de l'hiver, Walt Longmire pour sauver sa fille doit surmonter quelques obstacles administratifs car tant le FBI que les autorités mexicaines voient la venue de notre shérif sur le territoire mexicain d'un très mauvais oeil. Heureusement, il trouve de l'aide grâce à différents personnages: un homme nommé Voyant qui est aveugle, son neveu Alonzo ; Adan, un médecin, et sa soeur Bianca, ainsi qu'un jeune Apache qui a eu la langue coupée par un homme du Cartel mais qui est un tireur hors-pair. Le rythme du récit est trépidant, les cadavres nombreux. Je ne vous dirais rien de la fin que vous pouvez deviner. Un roman qui se laisse lire.

13 mai 2023

A nous la terre ! - Collectif

Un billet express pour un petit recueil de nouvelles que j'ai (ta d loi du cine, "squatter "chez dasola) lu très rapidement!

P1150801
A nous la terre, 9 auteurs, 2021, Folio n°7003, 136 pages, 5 euros 

J'ai trouvé cet opuscule dans un bac de bouquinerie pour 20 centimes d'euros. le sous-titre "Les écrivains s'engagent pour demain", et certains des noms sur la couverture, m'ont fait m'en saisir. Je ne le regrette pas, même si (c'est le jeu de la diversité!) certaines nouvelles m'ont davantage "parlé", intéressé ou plu, que d'autres.

* Le côté gauche de la plage - Catherine Cusset (10 pages): souvenirs de baignade - nue, de l'enfance à l'âge mûr. Cela ne m'a pas trop parlé.

* J'ai été nature - Eric De Luca: deux pages, quasi-mystiques. Bof.

* Des coeurs battants - Jean-Baptiste Del Amo (10 pages). Je n'avais jamais entendu parler de l'auteur. j'ai bien apprécié cette nouvelle, qui retrace les évolutions écologiques sur quelques décennies.

*  Instinct - Sonja Delzongle (10 pages). Souvenirs éthologiques (fiction ou réalité?), qui ont fait joliment écho, pour moi, au livre de Jane Goodall chroniqué il y a quelques semaines. Bien.

* L'ordre des pierres - Luc Lang (14 pages): dans les Pyrénées, une randonneurs solitaire, en autonomie sac au dos, savoure sa balade. 

* Le sansonnet - Carole Martinez: 11 pages trop "poétiques" pour moi, où, entre les lignes, on sent l'emprise toxique et la déchéance d'un couple et de ses composantes... 

* Kephart - Ron Rash (17 pages - la nouvelle la plus longue): j'ignorais tout d'Horace Kephart, vu que la page wikipedia en anglais qui le concerne reste à traduire en français (consultée le 5 mai 2023)... Ron Rash tire de la vie de ce "naturaliste" américain une nouvelle intéressante. Un paragraphe m'a fait songer à Serena.

* Mont-Blanc, la mort lente - Jean-Christophe Ruffin (8 pages): j'y ai appris que des voies d'escalades ouvertes au XXe siècle dans les Massif des Drus, dans les Alpes, n'existent plus aujourd'hui, suite à des milliers de mètres cubes d'éboulements au XXIe, sans doute en lien avec l'accélération du réchauffement climatique d'origine humaine... On ne peut donc plus que rêver sur Premier de cordée (Roger Frison-Roche), qui nous parle d'un temps et d'escalades révolus.

* La pieuvre - Monica Sabolo (11 pages): de jolis souvenirs d'enfance, une initiation au "monde du silence" pour une fillette... 

Le livre est bien en vente sur le site de Folio (mise en avant des versions ".pdf" et ebook), mais l'opération ne semble pas avoir été renouvelée en 2022 ni 2023. Une recherche sur le site de Folio avec "WWF" ne ramène rien. Plus largement, via [moteur de recherche], une recherche sur les mots-clés "Partenariat Foliio et WWF" ramène surtout une foule d'entreprises dont on peine spontanément à imaginer le caractère "écologique", qui se seront offert ("à bon compte"?) un certificat de "greenwashing" grâce au WWF...

Les moteurs de recherche m'ont seulement ramené un billet sur le blog Au fil des pages

7 mai 2023

Pas complètement BÊTE... mais pas encore MÉCHANT (période bleue) - Cabu

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente, pour mon billet-hommage du jour, un album exhumé de ma PAC (pile à chroniquer). Je m'étais acheté dès février 2015 (quelques semaines après le massacre de Charlie Hebdo) ce recueil des dessins de jeunesse de Cabu, qu'il publiait alors dans une presse qui n'était pas encore très "contestataire", entre 1957 et 1960.

P1150803
Cabu, pas complètement BÊTE... mais pas encore MÉCHANT,
période bleue, Editions du Layeur, 2008, 162 pages

La préface de Cavanna, dans ses trois paragraphes percutants, évoque expressément Peynet et ses amoureux, pour vanter immédiatement le mouvement qu'a su insuffler Cabu à ses vignettes. 

Les près de 160 dessins de cet ouvrage mettent en scène de grands dadais dont certains ressemblent à Duduche, des jeunes filles timides évoquant Catherine... mais bien loin de Catherine saute au paf! et encore plus de Camille-le camé. On peut admirer dans ces pages force filles espiègles au sourire mutin et au regard en-dessous, avec parfois une petite fleur au coin des lèvres (laquelle n'a sans doute pas la même signification que le brin de paille de Lucky Luke?): pas encore de cigarette à remplacer? Parfois, ce sont les adultes qui sont tournés en dérision, parfois la jeunesse elle-même, innocente ou délurée, entreprenante ou trop timide... Fille affriolante ou garçon boutonneux, suis-moi, je te fuis / fuis-moi, je te suis! Et j'enfoncerai une porte ouverte en disant que cela reste très "fleur bleue" (comme le sous-titre le sous-entend).

L'ouvrage est subdivisé (plus ou moins arbitrairement?) en chapitres: l'ingénue (p.7), le flirt (p.33 - deux acteurs présents à l'image - sauf exception!), le lycée (p.75), le troufion (p.105), les autres (p.127), Châlons (p.153). Je vous en propose une courte sélection.  

P1150814 p.30: la couv' légendée, c'est mieux!  

P1150815 p.37: Paris, quelle image... 

P1150816 p53

P1150817 p.64 (c'est pas gentil, mais je rigole à chaque fois... CLAC!).

P1150824 p.87

P1150818 p.97

P1150820 p.102 (ça me parle, ça... Je porte toujours le même depuis 2016!)

 P1150821  p.134: le temps passe si vite... 

Dans le dernier chapitre, intitulé "Châlons", il est expliqué que le jeune Jean Cabut a envoyé à partir de 1953 des dessins à l'édition locale de L'Union de Reims, avec une collaboration épisodique qui se maintiendra jusqu'en 1958 et son appel sous les drapeaux, direction l'Algérie.  

P1150823 p.158. Dom Pérignon, dessiné par "K-bu" alors âgé de 17 ans: carrément de la préhistoire (1955)! 

Outre L'Union de Reims, la plupart des dessins du recueil sont paru dans Ici-Paris, Paris Flirt ou Paris-Match.

Le livre est sorti l'année des 70 ans de Cabu, dans une collection où deux ouvrages, l'un de Lefred-Thouron et l'autre de Willem (qui ont aussi dessiné pour Charlie), avaient été publiés avant le sien. Trois autres recueils de dessins de Cabu étaient aussi mentionnés chez le même éditeur. Aujourd'hui, le site des éditions du Layeur semble ignorer tous ces ouvrages (sans doute sont-ils épuisés de longue date?). 

Pour finir, de même que j'avais annoncé l'an dernier que je finirai par traiter cet ouvrage de Cabu, de même je peux à toutes fins utiles signaler que j'en ai encore bon nombre déjà en ma possession et à évoquer un mois ou l'autre! 

*** Je suis Charlie ***

3 mai 2023

Drame de pique - Sophie Henaff

P1150799

J'ai eu grand plaisr de retrouver la brigade parisienne des Poulets grillés. Après Restés groupés et Art et décès, les voici dans Drame de pique (Albin Michel, 379 pages distrayantes). La commissaire Anne Capestan et tous les inspecteurs sont toujours là : Eva Rosière et son chien Pilou, Merlot, Lewitz, Torrez et sa poisse légendaire, Dax et Evrard. Dans ce roman, ils vont être chargés de trouver qui pique des femmes près de lieux touristiques parisiens. Certaines de ces piqûres sont mortelles. On apprend que le poison a un antidote qu'il faut injecter très vite. La brigade se met assez vite sur la piste d'un ancien "serial killer" surnommé "La main de Dieu" et qui vient de sortir de prison. Ce qui fait le sel du roman, c'est l'écriture de Sophie Henaff et la camaraderie de bon aloi entre tous les membres de brigade qui sont tellement différents les uns des autres et qui se complètent bien. On aimerait bien être un des leurs. Un roman qui se lit très agréablement.

29 avril 2023

Tromelin, ses naufragés, ses esclaves abandonnés - quatre livres

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui quatre ouvrages différents (mais tous bleus!) autour d'un même thème.  

Tromelin_4_livres

Comme tout le monde, j'avais entendu parler de Tromelin il y a déjà quelques années, lorsqu'ont été médiatisés les résultats des fouilles archéologiques sur le campement des esclaves qui y ont survévu abandonnés durant plusieurs années. En croisant de temps en temps sur des blogs les chroniques de tel ou tel livre sur le sujet, j'ai fini par avoir envie de les lire! Grâce aux différentes bibliothèques de la Ville de Paris, c'est chose faite.

On connaît l'histoire: le 31 juillet 1761, de nuit, le vaisseau L'Utile (flûte!) fait naufrage sur les récifs d'un ilôt localisé trop approximativement sur les différentes cartes de l'époque. Il transporte quelque 142 marins et officiers, et quelque 160 esclaves embarqués clandestinement à Madagascar à destination de l'Ile Maurice (alors nommée Ile de France). Sous la conduite du lieutenant Barthelemy Castellan du Vernet, les survivants construiront un nouveau navire à partir des bois de L'Utile. Mais il ne peut les transporter tous. Devinez qui sera, le 27 septembre (au bout de deux mois d'efforts communs), abandonné sur l'île, avec promesse solennelle de revenir les chercher? Les derniers des esclaves vont survivre 15 ans. Quand le quatrième des vaisseaux envoyés parvient à les évacuer par pirogue vers le navire, le 29 novembre 1776, seules survivent sur l'ilôt sept femmes et un bébé.

J'ai donc lu trois oeuvres de fiction et un rapport archéologique. Les trois font preuve d'imagination à partir des mêmes éléments connus.

Tromelin_Civard-Racinais_BureauLes Robinsons de l'île Tromelin. L'histoire vraie de Tsimiavo - Alexandrine Civard-Racinais, illustrations d'Aline Bureau (Belin jeunesse, 2016).

Alexandrine Civard-Racinais est journaliste, auteure, vulgarisatrice de contenus scientifiques, Aline Bureau s'est spécialisée en illustration jeunesse. Ce livre de fiction se présente comme un témoignage, écrit à la première personne au jour le jour, celui de la maman du bébé (dont la mère figurait également parmi les rescapées). Très "identificatoire", cet ouvrage paraît destiné à un public jeunesse. Il compte une trentaine d'illustrations, en couleur ou en noir et blanc, au format allant du cul-de-lampe à l'illustration couleur pleine page sans texte. Détail: j'ai cru voir qu'il respecte la réalité historique avec certains esclaves aux cheveux crépus et d'autres aux cheveux lisses, témoignant du brassage réalisé par les trafiquants de "bois d'ébène". La fin du livre comporte quelques vignettes explicatives très pédagogiques.

P1150794 p.64-65 

P1150795 p.36-37 P1150796 p.38-39

Le blog de la dessinatrice Aline Bureau n'est plus alimenté depuis mars 2018. Le site internet de l'autrice Alexandrine Civard-Racinais annonce ses dates de conférences. 

Le pays des mots (4 billets!) l'avait chroniqué en 2017. 

********************

Tromelin_FrainLes naufragés de l'île Tromelin - Irène Frain (Michel Lafon, 2009 / J'ai lu n°9221, 2010).

Ce livre est classé comme un roman. Irène Frain a eu accès à la documentation rassemblée par l'archéologue Max Guérout et a elle-même séjourné sur l'île. Pour ma part, je lui reconnais surtout le mérite d'avoir fortement médiatisé cette histoire peu connue auparavant. Les naufragés de l'Île Tromelin est écrit "de l'extérieur" par une narratrice omnisciente (qui sait aussi ce que pensent les personnages), au présent de narration ou au passé composé, avec des phrases courtes et simples.

Toutes proportions gardées, son livre me fait songer à certains de ceux que j'ai pu lire jadis sur l'histoire du Bounty (par exemple celui de Sir John Barrow, classique paru en 1831, qui expose à la fois l'histoire de la mutinerie, puis tant la navigation du capitaine Blight que le sort ultérieur des mutins). 

Je n'ai pas l'impression que le "site officiel" "www.lesnaufragesdeliletromelin" indiqué en fin d'ouvrage soit toujours actif (si aucun ayant-droit n'a pris la peine de renouveler le nom de domaine, il a dû être racheté...)? Par contre, le site personnel d'Irène Frain est accessible et donne notamment des dates de rencontres avec les lecteurs.

Les blogs suivants (liste non exhaustive!) ont chroniqué le livre (parfois au moment de sa sortie, en 2009... à partir d'envois en service de presse ou en "partenariat"?): GrominouZofiaFumet de lecturesBettyBook22l'ancien blog d'Antigonel'ancien blog de Lucie, GangoueusKeisha (qui recense plusieurs autres liens), LaëlLeiloonaLouStephie, Hérisson (sur le blog délivrer des livres), Alicia, Géraldine (qui avait aussi publié un entretien avec Irène Frain). Cathulu n'a pas aimé, Gambadou non plus...

********************

Tromelin_SavoiaLes esclaves oubliés de Tromelin - Sylvain Savoia (Dupuis, coll. Aire libre, 2015).

Cette BD entrelace les passages d'époque, en présentation classique, avec des dialogues forcément fictifs, et les pages d'une sorte de "making off" de l'histoire du projet, dont j'ai trouvé la lecture nettement plus exigeante (pas de cases, beaucoup de texte à la première personne...).

Lorsque je suis rentré dedans dans un second temps, j'ai personnellement été captivé par "l'histoire de l'histoire" (ou plutôt la description de la vie de l'équipe d'archéologues là-bas, dans des conditions précaires). Il faut tout amener sur place, matériel et vivres, tout bien prévoir car les liaisons avion sont rares (il est bien sûr possible d'effectuer une évacuation médicale si indispensable)... et les équipements sont à la peine (éolienne qui ne marche plus, ordinateur qui tombe en panne, groupe électrogène principal aussi, tracteur...). Peut-on excuser l'erreur classique (p.47 et ailleurs): en archéologie, on ne met pas "à jour" des vestiges, on les met "au jour"? Les archéologues adorent le mot "perturber" (lorsque des vestiges en place ont été détruits par des constructions postérieures - ici p.82). Par contre, j'ai guetté en vain un "sol rubéfié" (témoignage d'incendie), ici remplacé par les "sols sablonneux" résultant d'épisodes cycloniques!

P1150798 p.20-21, le jour du naufrage. P1150797 p.82-83, les vestiges des cases de pierre mis au jour

Blog qui en ont parlé: MokaJeanJacques, Krol.

******************** 

Tromelin_Guerout_RomonTromelin. L'île aux esclaves oubliés - Max Guérout & Thomas Romon (CNRS éditions / INRAP, 2010)

Max Guérout, ancien officier de la Marine nationale, a mené quatre expéditions qui s'étalent entre 2006 et 2013 (cette dernière non couverte, donc, par le présent livre, mais bien par la BD précédente). Il consacre de nombreuses pages (fruit de sa recherche documentaire dans les archives) à resituer le contexte historique, maritime, commercial, en métropole comme dans l'Océan Indien, de l'époque du naufrage. Ce livre apparaît comme extrèmement complet, et s'appuie sur des faits documentés.

Je n'ai pas trouvé de chronique le concernant, mais Docbird cite un autre ouvrage de Max Guérout, Esclaves et négriers, qui contient un DVD Les esclaves oubliés de Tromelin.

***** 

Au final, j'ai classé dans cet article les quatre ouvrages dans l'ordre croissant de mon intérêt personnel: ce que j'ai le plus apprécié est bien ce qui raconte la démarche historique et archéologique basée sur des faits. Je pense que les différents profils de lectrices ou lecteurs peuvent être plus ou moins attirés par l'un ou l'autre... 

24 avril 2023

Les sources - Marie-Hélène Lafon

 P1150781

Après Histoire du fils, j'ai eu le grand plaisir de retrouver la belle écriture de Marie-Hélène Lafon dans Les sources (Editions Buchet-Chastel, 117 pages). Jusqu'à la page 80, la narratrice du récit est la mère, 30 ans, mariée avec trois enfants, deux filles et un garçon. Isabelle, Claire et Gilles (7, 5 et 4 ans). Cela se passe le week-end des 10 et 11 juin 1967 (au moment de la guerre des Six Jours). La famille vit dans une grande et belle ferme isolée où l'on fabrique le Saint-Nectaire, entre Soulages et Fridières, dans le Cantal. Assez vite, on comprend que le couple marié depuis presque huit ans, le 30 décembre 1959, ne va pas bien. Le mari bat sa femme qui n'en peut plus. Et malgré de l'aide, elle n'arrive plus à faire face aux travaux ménagers. Les trois grossesses l'ont physiquement enlaidie. Les enfants sont témoins et ils semblent apeurés. Sept ans plus tard, 19 mai 1974, le jour de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, le mari vit désormais seul. C'est lui, le narrateur, qui dit pis que pendre sur son ex-femme. Il n'a aucun remords sur ce qu'il lui a fait subir. Il a surtout la nostalgie de ce qu'il a vécu quant il était au Maroc pendant son service militaire, juste avant son mariage. Il compte qu'au moins une de ses filles reprendra un jour la direction de la ferme. Le 28 octobre 2021, tout est terminé. On ne sait pas ce qui se sera passé pendant 47 ans. Le récit est bref mais plus de 60 ans se seront passés. Mme Lafon a l'art de l'élipse mais elle dit beaucoup de choses en peu de mots. Un très beau roman.

Lire les billets d'Athalie, Baz'art, Ritournelle, Matatoune et Shangols.

9 avril 2023

Le grand monde - Pierre Lemaitre

P1150776

Je n'ai pas encore lu la première trilogie intitulée Les enfants du désastre de Pierre Lemaitre avec Au revoir, là-haut, puis Couleurs de l'incendie et Miroir de nos peines. Mais je viens de terminer Le Grand Monde (Livre de poche, 756 pages), premier tome de la nouvelle suite romanesque de Pierre Lemaitre, intitulée Les années glorieuses. Le personnage central du roman est constitué par toute une famille, les Pelletier. L'histoire se passe en 1948 entre Beyrouth, Paris et Saïgon. A Beyrouth, le chef de famille, Louis Pelletier, propriétaire d'une savonnerie, aurait souhaité qu'au moins un de ses trois fils prenne sa suite. Mais Jean (l'aîné, surnommé Bouboule) n'est pas doué pour les affaires, et François et Etienne ne l'ont pas souhaité. Jean, qui vit désormais à Paris, s'est marié assez récemment avec Geneviève (un des pires personnages féminins romanesque que j'ai eu l'occasion de croiser). Fille d'un receveur des postes à Beyrouth, Geneviève est une jeune femme sournoise, méchante, envieuse, calculatrice, sans état d'âme, bref une vraie peste et en plus pas très intelligente (mais elle a beaucoup d'idées pour nuire aux autres). François, vivant à Paris lui aussi, devait entrer à l'Ecole normale. A la place, il devient pigiste dans un journal parisien à la rubrique des faits divers. Etienne, lui, est un garçon sensible qui est tombé amoureux de Raymond, un légionnaire parti combattre en Indochine. N'ayant plus de nouvelles, Etienne part à son tour à Saïgon. Quant à Hélène, la seule fille, il n'est pas question qu'elle dirige l'entreprise familiale (puisque c'est une fille), elle part rejoindre ses deux frère à Paris. Désireuse de faire les Beaux-Arts, elle ne va pas suivre longtemps les cours car elle s'ennuie. On apprend très vite que Jean a un côté très sombre en lui, mais il est complètement sous la coupe de sa femme. Hélène est une jeune femme en rébellion contre ses frères et ses parents. A part Etienne, au destin tragique, j'ai trouvé que les personnages n'étaient pas spécialement sympathiques. A la fin de ce premier tome, on peut espérer que les relations s'apaisent entre les protagonistes. Un roman qui se lit très bien. Je ne manquerai pas de lire le tome suivant quand il paraîtra en poche.

Lire les billets d'Eva (blog et si on bouquinait un peu?), de Brize, d'Eva (blog tu vas t'abimer les yeux), Violette, Belette (assez mitigée).

7 avril 2023

Souriez, vous êtes français! - Bernard Maris

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) ne suis pas un auditeur de radio. Je n'ai donc jamais entendu Bernard Maris lors de ses chroniques et débats sur France Inter, contrairement à bon nombre des commentateurs sous mes billets précédents qui le concernaient. L'ouvrage que je présente aujourd'hui dans mes "Hommages du 7" compile un certain nombre de ces interventions radiodiffusées du vendredi matin. 

P1150768
Souriez, vous êtes français! Bernard Maris, collection Pluriel, 2017, 135 p. 
(édition originale parue chez Grasset en mai 2016, en coédition avec France Inter).  

Si j'ai bien compris l'introduction et ce qui est dit sur le site de Radio France, parmi les quelque 300 émissions que Bernard Maris a assuré chez France Inter, une trentaine ont été rediffusées en hommage durant l'été 2015 (sous le titre "La France au milieu du gué", dans un format de quatre minutes), et leur reprise a donné lieu à ce livre. On peut regretter l'absence de toute date (que ce soit celle de la diffusion d'origine ou celle de la reprise à l'été 2015), les textes doivent donc se suffire à eux-mêmes. Le titre donné au recueil apparaît p.125. 

J'avoue, j'ai quelquefois été frustré par ce format écrit (textes très courts et un peu "didactiques"), parce que je n'écoute pas la radio et n'y ai jamais entendu Bernard Maris de son vivant (on doit certainement pouvoir l'écouter sur internet). Les textes sont courts, percutants, au ton provocateur où, je crois, l'antiphrase et le second degré sont largement utilisés. Faut-il y suspecter de l'ironie, du second degré, du sous-entendu, de la démonstration par l'absurde? Lorsqu'on lit, par exemple, la version écrite des textes que Pierre Desproges passait à l'oral, au moins, on sait sur quel pied danser: il s'agissait d'humour caustique. Chez Maris, il s'agit je suppose d'interpeller pour faire réfléchir différemment. Chaque billet commence par une apostrophe adressée aux auditeurs ("bonjour..."), jamais identique à celle de la (semaine ou l'émission) précédente, mais y faisant souvent allusion pour aller plus loin en une sorte de chaînage. Les sujets, eux aussi, sont liés (introduits dans une rubrique, approfondis dans une autre). J'ai été frappé par la "règle des 80 /20", évoquée à plusieurs reprises (20% des agriculteurs touchent 80% des subventions; 80% du CIR [crédit d'impôt recherche] bénéficie à 20% des entreprises - effet d'aubaine!).

Une citation d'actualité (p.93) dans une chronique sur les Françaises au travail: "une bonne note tout de même: les retraites des femmes se sont rapprochées de celles des hommes, mais les femmes retraitées gagnent encore moitié moins... Surtout qu'elles vivent plus longtemps, qu'elles ne se remarient pas  tandis que les veufs, eux, se remarient. Ils ne supportent pas la solitude". Ce que cela m'inspire? Hé bien, pour parodier Brassens, que Bonhomme a besoin de Bobonne! Et une autre citation (p.42) - datant d'avant le Brexit, je le rappelle: "la France attire les vieux Anglais, l'Angleterre les jeunes Français".

Je n'en dirai pas davantage sur ces textes de Bernard Maris, dont je conseille la lecture à chacun. On peut regretter que le sommaire (personne ne l'a donc relu?) attribue la "postface" à sa fille, Gabrielle Maris-Victorin, auteur de la "préface", et non à son fils, Raphaël Maris, qui l'a en fait signée. Dominique Seux, qui a donné la réplique à Bernard Maris sur France Inter durant sept ans, signe un autre texte introductif.

J'ai pu trouver un seul blog qui parlait du livre, Le bien écrire (s'agissant d'un blog hautetfort, les commentaires en ont été fermés il y a déjà bien longtemps).

Je me permettrai quand même encore quelques remarques sur la forme matérielle de cette collection Pluriel (marque qui appartient à Fayard, Maison qui fait partie du groupe Hachette, en passe aujourd'hui d'être bientôt totalement contrôlé par Vincent Bolloré) où il prend place. Mon exemplaire tout neuf est excessivement fragile (reliure défectueuse, paquets de pages qui se décollent en fin d'ouvrage). En fin de livre, justement, vingt pages listent en petits caractères les titres aujourd'hui disponibles, classés en sous-collections thématiques, mêlant des essais contemporains avec des ouvrages "classiques" datant du XXe siècle voire de son début (les manuels Malet & Isaac en Histoire, par exemple). Le site internet de Pluriel ne contient aucun rédactionnel "historique" sur cette collection. Celui de Fayard donne à lire, sur l'histoire de la Maison, un texte datant de la toute fin du XXe siècle qui ne parle pas de Pluriel. Celui d'Hachette (consulté ce 7 avril 2023) est (sauf erreur de ma part) exclusivement orienté "business", promotionnel, qui donne à lire de la publicité, de la communication, et aucune information historique... 

*** Je suis Charlie ***

3 avril 2023

La flèche ardente - Christian Cailleaux /Jean Van Hamme / Etienne Schréder

P1150769

Quand j'ai vu chez mon libraire qu'une suite à l'album Le Rayon U d'Edgar P. Jacobs était parue, je me la suis procurée au plus vite. Les deux oeuvres n'ont aucun lien avec Blake et Mortimer. Cette suite intitulée La flèche ardente a été écrite par Jean Van Hamme et dessinée par Etienne Schréder et Christian Cailleaux (Edition Blake et Mortimer, 46 pages). Le format de l'album est un petit peu plus grand que Le Rayon U mais il a le même nombre de pages. La Flèche ardente commence là où Le Rayon U s'était terminé. On croyait que Dagon, le terrible Austradien, était mort, mais tel Olrik (qui lui ressemblera pour revenir dans de multiples albums), il a survécu à l'attaque des Norlandiens. Il débarque sur une île de l'archipel des Îles Noires où se trouve un gisement d'Uradium qui permettra à ceux qui s'en procureront d'avoir un pouvoir terrible pour dominer le monde. Sur cette île, on retrouve Nazca et sa fiancée Ica ainsi que quelques hommes singes. Ces derniers vont être exterminés. Une armée Austradienne est envoyée sur l'île par le cruel empereur Babylos III. Face à eux, quelques Norlandiens vont porter secours aux habitants de l'île. La flèche ardente du titre est le nom de code donné par le professeur qui a inventé l'arme qui lance le rayon U et qui permettra de dominer l'univers. Ce rayon est une sorte de laser. J'ai aimé les dessins et les couleurs un peu sepia. Certaines vignettes m'ont fait penser à la civilisation inca telle que montrée dans Le Temple du soleil d'Hergé. C'est un album très sympathique à lire qui se termine très bien. 

P1150770

P1150774

P1150773

P1150772

P1150771

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 > >>
Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (216 commentaires, du 17/01/07 au 30/04/24)].
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
83 abonnés
Liens (en cours de mise à jour)

** INDEX AUTEURS (LITTÉRATURE), FILMS & REALISATEURS (CINÉMA) **

*** CHALLENGES DE L'ANNEE EN COURS ***


** LE SITE DU STATISTICIEN **


*** LIENS ***
(BLOGUEURS COMMENTANT SOUVENT LE MIEN)

  • = Dix blogueuses et blogueurs ayant fait au moins 500 commentaires chez dasola se présentent =
  • On crée un lien lorsqu'un blogueur a commenté au moins cinq billets en venant à (au moins) deux dates différentes sur ce blog. 
  • Une adresse de mail (xxx@yyy.fr ou com...) [non publiée!] est exigée par Canalblog pour enregistrer votre commentaire. 
  • Vous ne voyez pas tout de suite apparaître votre commentaire, car je dois d'abord le valider (cela peut prendre quelques heures)
CINÉMA (22 blogs en activité)

DIVERS - CULTURE (57 blogs en activité)

LIVRES (70 blogs en activité)

QUELQUE TRISTESSE

QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2709 billets (au 30/04/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 199 commentaires (au 01/05/24 [+ 4 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1276 personnes, dont 107 (re)venues en 2024
  • 408 blogueurs [dont 157 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1211 (au 28/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
Pages