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Le blog de Dasola
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cinema espagnol
4 avril 2013

The Sessions - Ben Lewin / Les amants passagers - Pedro Almodovar

Séance de rattrapage pour le premier et une grande déception pour le deuxième.

Je commence par The Sessions de Ben Lewin qui est un film d'une grande sensibilité, très pudique, sur un sujet très "casse-gueule", la question de l'amour physique pour un handicapé. En l'occurence, le réalisateur s'est inspiré d'un article écrit par Mark O'Brien, un universitaire atteint par la polio qui survit grâce à un poumon d'acier. A 38 ans, Mark décide de perdre sa virginité en louant les services d'une "sex surrogate" (en VO), une sorte de thérapeute qui apprend l'amour physique en six séances (sessions). En tant que spectateur, on ne se sent pas voyeur. C'est un film bourré d'humour avec des dialogues percutants comme ceux échangés entre le prêtre confesseur (très progressiste) et Mark. C'est un film sur l'amour physique et les sentiments joués par quelques acteurs épatants: la trop rare Helen Hunt, John Hawkes et William M. Macy. Je ne sais pas si le film est encore projeté mais s'il passe par chez vous, allez-y.

En revanche, évitez d'aller voir Les amants passagers de Pedro Almodovar surtout si vous payez un billet plein tarif. Il n'y a pas d'histoire: un avion qui a perdu son train d'atterrisage tourne en rond dans le ciel d'Espagne plutôt que de se diriger vers sa destination première, le Mexique. Trois stewards très "gays" s'occupent de la "business class" tandis que les passagers de la classe économique ont tous été endormis. On peut comprendre le film comme une parabole sur l'état pas très brillant de l'Espagne actuelle. C'est donc lugubre malgré les couleurs kitsch pas de très bon goût. Je m'attendais à voir une comédie, et bien pas du tout, ce n'est pas grand-chose.

31 janvier 2013

Blancanieves - Pablo Berger

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Avant d'évoquer Lincoln de Steven Spielberg (qui m'a assez déçue, c'est pourquoi j'ai du mal à en parler), je voudrais vous conseiller Blancanieves de Pablo Berger, ce très beau film espagnol sonore (très belle musique), muet et en noir et blanc. Il s'agit d'une transposition du conte "Blanche Neige et les sept nains" des frères Grimm dans l'Espagne des années 1910-20 dans le milieu de la tauromachie. Pour les "anti corridas" dont je fais plutôt partie, on ne voit aucune scène révoltante et un taureau est même épargné vers la fin du film. Lors d'une corrida, un grand torero, Antonio Villalta, est encorné. Gravement blessé, il survit tandis que le même jour, sa femme Carmen meurt en couches en donnant naissance à une petite fille. Elevée par sa grand-mère, la petite Carmencita voue une adoration à ce père absent qui s'est remarié à son infirmière, Encarna, qui se révèle être une femme belle mais très méchante. Après quelques péripéties, Carmencita, devenue une jolie jeune fille, deviendra toréro à son tour, entourée de six (et non sept) nains toréros. La fin du conte est tragique mais très belle. Il faut noter que les actrices sont bien mises en valeur, dont Maribel Verdù qui interprète la marâtre. C'est un cinéma expressionniste où les voix ne sont, en effet, pas nécessaires. Il y a des plans magnifique comme ceux des arènes de Séville où se déroulent les corridas. Un très grand film que j'ai vu dans une salle où les spectateurs avaient l'air aussi enthousiastes que moi. Lire les billets d'Alex et de Miriam.

30 janvier 2012

Films vus et non commentés depuis le 01/01/12

Avant de reparler livres, je voulais évoquer cinq films vus au mois de janvier 2012.

Je commencerai par L'Irlandais de John Michael McDonagh (le frère de Martin McDonagh, réalisateur de Bons baisers de Bruges). Ce film vaut éventuellement d'être vu pour Brendon Gleeason qui interprète un des deux seuls flics intègres du Connemara, région du sud de l'Irlande où se déroule l'histoire. Des trafiquants de drogue venant des Etats-Unis règlent leurs comptes. L'une des notes originales de l'histoire est qu'ils sont poursuivis par un flic noir (Don Cheadle) qui détonne dans ce décor où les personnages parlent le gaélique. La fusillade finale dans un port n'est pas mal du tout. Sinon, c'est un film éventuellement évitable si vous payez la place plein tarif. Pour les autres, pourquoi pas?

Une nuit de Philippe Lefebvre nous donne l'occasion de voir Paris la nuit, un Paris des noctambules, des boîtes de nuit, des cabarets, des clubs échangistes et j'en passe. On suit pendant une nuit Simon Weiss (Roschdy Zem, très bien), de la brigade des moeurs, qui connaît bien ce milieu qu'il côtoie régulièrement. Accompagné d'une femme sous-brigadier (Sara Forestier) qui lui sert de chauffeur, il va d'un endroit à un autre, retrouve les mêmes personnages plus ou moins louches. On devine que Simon trempe dans certains trafics, il négocie, s'arrange avec la légalité. Il se salit les mains. Pendant ce temps-là, la sous-brigadière, Laurence Deray, observe... C'est un film qui respecte l'unité de temps, de lieu et d'action. Il y a quelques invraisemblances quand Simon croise certains personnages simultanément ou presque dans plusieurs endroits à la fois. Ceci mis à part, c'est un film agréable qui se suit sans déplaisir.  

Parlez-moi de vous de Pierre Pinaud n'est pas une comédie. C'est une histoire triste d'une jeune femme, Mélina, une "voix". Animatrice à la radio, la nuit, elle résoud les problèmes affectifs d'auditeurs, ce qu'elle est incapable de faire pour elle-même. Car Melina/Claire Martin est une femme seule qui dort souvent dans un placard de son bel appartement cossu. Elle a de gros problèmes relationnels, elle fuit les autres. Karine Viard est très crédible dans le rôle de Mélina. Elle porte le film que j'ai vu comme un hommage à Macha Béranger qui fut la voix nocturne de France Inter pendant des années. Film à voir mais sans plus.

Malveillance de Jaume Balaguerò est un film "flippant" bien que l'histoire débute de façon anodine. César, aux tendances suicidaires, vient d'être engagé comme gardien d'un immeuble barcelonais. Il rend des menus services à ses occupants dont une en particulier, Clara, qu'il observe, épie de jour comme de nuit en s'introduisant chez elle subrepticement. Car, étant le gardien, il a les clés des appartements. Le titre espagnol "Mientres duermes" (Pendant que tu dors) dévoile bien une partie de l'intrigue. C'est un film que je déconseille aux âmes sensibles (surtout si vous n'aimez pas les cafards). Personnellement, j'ai bien aimé ce film où Luis Tosar interprète un rôle que l'on n'oublie pas de sitôt.

Je terminerai par Sherlock Holmes II - jeux d'ombres de Guy Ritchie où l'on prend les mêmes (Robert Downey Jr et Jude Law dans les rôles de Holmes et de Watson) et l'on recommence. C'est toujours le même réalisateur. On ajoute Noomi Rapace qui joue une diseuse de bonne aventure, et le dangereux Professeur Moriarty qui fait dans la fabrication d'armes de destruction massive (nous sommes en 1898). Je n'oublie pas Mycroft (le frère de Sherlock) interprété par l'irrésistible Stephen Fry. A part ça, j'avoue que j'ai moins aimé ce deuxième volet auquel je n'ai pas compris grand-chose. C'est trépidant avec beaucoup d'effets spéciaux mais vous pouvez vous dispenser d'y aller.

3 octobre 2011

Films vus et non commentés depuis le 23/07/2011 (suite)

Avant qu'il ne soit trop tard, voici trois films à voir absolument.

Le cinéaste allemand Werner Herzog a eu l'autorisation de filmer les peintures rupestres polychromes vieilles de 35 000 ans de la grotte Chauvet (du nom du découvreur). Cette grotte située en Ardèche, découverte en décembre 1994 par une équipe d'archéologues, a tout de suite été interdite au public (pour éviter les mêmes dégradations qu'à Lascaux). Ce que la caméra nous montre à hauteur d'homme est grandiose et émouvant, surtout filmé en 3D (à bon escient). On ne se lasse pas de voir et revoir pendant de longues minutes ces peintures (quatre magnifiques chevaux, par exemple) ou certaines roches en calcite (on dirait de la dentelle). Mais, selon moi, ce documentaire, La grotte des rêves perdus, aurait pu encore être plus passionnant si certaines questions avaient été posées comme: quelle est la signification de ces dessins? Comment ont-ils été faits? Avec quels ingrédients? Et quels instruments? Comment nos ancêtres fabriquaient-ils leur couleur? Nulle explication. Des interviews comme celle du parfumeur (qui a un "nez") n'ajoutent rien. Seule l'intervention de la conservatrice du site m'a semblé intéressante mais trop courte. Mais rien que pour les peintures, courez voir ce film.

Blackthorn de Matteo Gil, un film que je vous conseille (et je ne suis pas la seule), bénéficie d'une interprétation épatante de Sam Shepard en grande forme, qui trouve un de ses plus beaux rôles en incarnant Butch Cassidy vieillissant. Le film m'a d'autant plus plu qu'il se passe en Bolivie, pays où j'aimerais bien retourner pour visiter des endroits comme le désert de sel d'Ayuni (le peu que j'avais vu en 2001 m'avait enthousiasmée). En 1927, Butch Cassidy que tout le monde croit mort depuis longtemps (voir les flash-back ponctuant l'histoire dans lesquels on retrouve aussi Sundance Kid et Etta Place), décide de revenir au pays. Sur son chemin, il fait la connaissance d'un Espagnol poursuivi par des ouvriers d'une mine. Les rôles féminins ne sont pas que figuratifs. Dommage que ce film sorti en catimini n'ait pas eu plus d'échos car il aurait mérité un succès public. Blackthorn, d'un réalisateur espagnol que je ne connaissais pas, est un excellent film.

Le cochon de Gaza de Sylvain Estibal est une fable tragi-comique à laquelle il manque peut-être un peu de profondeur et une vraie réalisation pour se substituer à un scénario truffé d'invraisemblances. Mais qu'est-ce que j'ai ri (et je n'étais pas toute seule) aux (més)aventures de Jafaar et de son cochon du Vietnam. Le film se passe bien évidemment à Gaza, où le porc est considéré comme une "souillure". C'est donc sur le mode humoristique que le réalisateur a pris le parti de raconter la cohabitation difficile entre deux peuples qui s'affrontent. Jafaar, pêcheur endetté et pas très en veine (du point de vue pêche), voit apparaître dans ses filets un cochon noir vietnamien. C'est le ciel qui lui tombe sur la tête, il veut s'en débarrasser à tout prix (il n'arrive même pas à en prononcer le nom: "borc" [pig - big]). Sans dévoiler davantage l'histoire, je peux évoquer (dans le désordre) le cochon dopé au Viagra, comment Jafaar n'est pas capable de tirer sur ce cochon avec une kalachnikov à 1m50, comment Jafaar vit misérablement avec sa femme dans une masure (avec un trou d'obus en guise de fenêtre et qui sert de poste de garde à des Israéliens), comment un bel olivier devient une victime expiatoire du conflit, comment le cochon se retrouve déguisé en mouton, etc. C'est un film revigorant avec une fin optimiste.

15 septembre 2011

Balada triste - Alex de la Iglesia *

Je vais publier successivement des billets dans les jours qui viennent sur les films que j'ai vus depuis fin août 2011.

Je commence par celui qui est sorti déjà depuis le 22 juin, Balada triste, un film d'Alex de la Iglesia*, recommandé par quelques blogueurs comme Thomas Grascoeur. J'ai réussi à le voir car il se donne encore à des séances de midi dans une salle à Paris. C'est un film espagnol (pas conseillé pour tous les publics) tonitruant, foisonnant, outré, violent, et cru. L'histoire se déroule dans l'univers du cirque ou plus précisément parmi les clowns. En 1937, un clown blanc en costume se trouve enrôlé de force dans une milice de Franco. Il n'a pas froid aux yeux et tue à tour de bras. Il sera fusillé sous les yeux de son jeune fils, Javier. 36 ans plus tard, en 1973 (deux ans avant la mort de Franco), Javier devenu aussi un clown blanc est engagé dans un cirque. Il tombe tout de suite éperdument amoureux de la voltigeuse qui se trouve être la petite amie du clown au nez rouge, lequel est un être violent et peu recommandable mais qui fait rire les enfants. C'est l'histoire d'une rivalité amoureuse entre ces deux hommes hors normes qui aboutit à des extrémités que je vous laisse découvrir. C'est aussi l'histoire de l'Espagne sous Franco, même si ce n'est pas explicite. L'une des séquences finales qui se passe dans le futur mausolée dédié au Caudillo est absolument grandiose. Je peux vous dire que tout finit très mal et que la "Balada triste" du film est le titre d'une chanson dont le titre en entier est Balada triste de trompeta. Moi qui avais peur des clowns quand j'étais petite, ce film me les a fait voir sous un jour nouveau. Je vous recommande ce film pour son lyrisme, son histoire, pour la beauté de certains plans, et les acteurs sont formidables.

* et non Guillermo del Toro comme je l'avais écrit par erreur et comme me l'a fait justement remarquer Thomas (voir ci-dessous).

25 août 2011

La Piel que habito - (Pedro) Almodovar

[Suite à la lecture de deux des commentaires sous ce billet, et sans toucher au texte de Dasola, je me permets de signaler que le billet "en question" contient du SPOILER. Avis!
(s) Ta d loi du cine, "squatter" chez Dasola]

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Ma mise entre parenthèse du prénom du réalisateur est volontaire: en effet, cela fait plusieurs film que je vois où ce réalisateur est mentionné uniquement sous son nom de famille dans le générique du début. Envie de créer une "marque", ego surdimensionné ou simple coquetterie? Toujours est-il que le dernier "Almodovar" m'a beaucoup plu, en particulier la deuxième partie plus enlevée et qui est assez fidèle au roman. Le film est flamboyant, cruel et tragique, avec une fin déchirante, où une femme qui a perdu son fils se retrouve face à quelqu'un d'autre. Adapté du roman de Thierry Jonquet, Mygale, que je vous conseille, La Piel que habito (La peau que j'habite) décrit une vengeance terrible d'un homme envers un autre en le transformant en femme. Robert Ledgard (Antonio Banderas très bien dans un registre froid et clinique) est un chirurgien esthétique rongé par le chagrin suite au suicide de sa femme, défigurée par un accident, et à la maladie mentale de sa fille traumatisée par cette tragédie. Je ne vous dirai pas pourquoi il s'en prend au jeune Vicente qui deviendra Vera (Elena Anaya, très belle jeune femme). Toujours est-il que c'est une histoire sur la métamorphose d'un corps, sur la transgénèse, sur le voyeurisme aussi. La demeure où habite Ledgard est truffée de caméras. On se demande jusqu'à quel point Vera n'est pas consentante à propos de ce qui lui arrive. D'une certaine façon Almodovar ou d'autres réalisateurs façonnent leurs acteurs de la même manière. On retrouve le style d'Almodovar dans les plans travaillés, l'image et la couleur (très belles), dans la scène du "Tigre" (pas de très bon goût, mon seul bémol sur ce film). A part ça, je vous conseille de voir ce film qui ne va pas plaire à tout le monde mais qui laisse un souvenir durable (à mon avis, le meilleur Almodovar depuis La mauvaise éducation). Voir les billets de Neil, Thomas Grascoeur, Kathel et Véranne.

14 juillet 2011

Chico et Rita - Fernando Trueba et Javier Mariscal

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Le 6 juillet 2011 est sorti un film que je vous conseille, Chico et Rita de Fernando Trueba et Javier Mariscal. Ce film d'animation flamboyant, coloré, musical en diable avec une très belle histoire d'amour en toile de fond, se déroule sur 50 ans entre Cuba et les Etats-Unis. L'histoire commence à Cuba de nos jours avec un retour en arrière en 1948 où les Cubains menaient une vie insouciante. Chico, jeune pianiste de talent, accompagne des chanteuses comme Rita, femme légère, orgueilleuse mais amoureuse. Leur liaison orageuse les éloigne pour mieux se retrouver et se séparer de nouveau. Partie aux Etats-Unis, Rita devient célèbre; Chico, lui, va accompagner des orchestres comme celui de Dizzie Gillepsie. L'arrivée de Fidel Castro au pouvoir est évoquée en pointillé mais l'histoire d'amour ainsi qu'une chanson intitulée "Rita" rebaptisée par la suite"Lilly" résument le film. Vraiment, vous ne devriez pas regretter de voir ce "dessin animé" pour adultes qui tient toutes ses promesses.

7 mars 2011

Films vus et non commentés depuis le 11/02/11

Je voudrais évoquer trois films que j'ai vus le week-end dernier. Ils n'ont aucun rapport entre eux, si ce n'est qu'ils sont sortis dans très peu de salles à Paris et qu'ils ne resteront peut-être pas à l'affiche très longtemps (ce qui est bien dommage).

Je commence par le film kirghize (sorti cette semaine), Le Voleur de lumière de Aktan Arym Kubat (qui interprète le rôle principal avec une bouille sympathique). Pendant 1H15, on se retrouve dans un Etat de l'ex-Union soviétique que personne ou presque ne peut situer sur une carte géographique. Dans les montagnes, dans un village oublié par la civilisation, vit M. Lumière, électricien de son métier. Il entretient les lignes électriques tout en trafiquant les compteurs pour les plus démunis qui ne peuvent pas payer les factures. Il est heureux en ménage, entouré de sa femme et de ses trois filles, et il conseille et écoute les autres. Son rêve est de construire des éoliennes dans la vallée battue par les vents. Mais des hommes corrompus, nouveaux maîtres du pays, ne l'entendent pas ainsi. Le fil de l'histoire m'a paru décousu mais le film dégage une certaine chaleur humaine et la dernière image avec l'ampoule qui fonctionne grâce à une éolienne bricolée donne une lueur d'espoir. Voir le billet de Neil.

J'ai suivi le conseil d'Ed concernant Santiago 73, post mortem de Pablo Larrain. J'ai été assez surprise par le début, au point de me demander si je m'étais pas trompée de film. Je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais voir. Mario, homme sans âge défini avec ses cheveux gris mi-long, traîne sa solitude entre chez lui (une petite maison impersonnelle) et la morgue où il travaille comme fonctionnaire (il tape les rapports du médecin légiste). On assiste à trois autopsies dont une femme (qu'on aura vu vivante dans le film) et un homme (le président Allende). C'est difficile d'évoquer ce film à l'atmosphère grise et métallique comme l'image. Les scènes de morgue sont hallucinantes avec des cadavres entassés (tués par balles) ou des agonisants. Il n'y aucun cri, quelques pleurs et des coups de feu. Le réalisateur évoque le coup d'Etat de Pinochet en 1973 et l'assassinat (ou le suicide?) de Salvador Allende, mais rien n'est montré. Tout est figé sauf la scène de larmes (que je n'ai pas comprise) à un moment donné du film. En revanche, la séquence finale est remarquable. Je l'ai comprise comme un drame de la jalousie (une femme a des relations intimes avec un homme: Mario ne peut l'admettre). Car plus tôt dans l'histoire, Mario avait bien fait comprendre à l'assistante du médecin légiste qu'il ne coucherait pas avec elle puisqu'elle avait couché auparavant avec ledit médecin. C'est un film abstrait mais qui mérite d'être vu. On ne voit pas ce genre de film très souvent.

Je terminerai avec Amours salés, plaisirs sucrés, un film espagnol de Joaquin Oristell qui donne la pêche. L'histoire se passe entre 1968 (année de la naissance de Sofia, l'héroïne du film sur un fauteuil de coiffeur) et 2001. Sofia se découvre très tôt une passion pour la cuisine et les garçons. Elle devient une cuisinière d'exception grâce à deux hommes: son mari et son amant (très mignons tous les deux). Ce ménage à trois fait des étincelles. Le film dégage une bonne humeur communicative. Le film a des saveurs salées, poivrées, pimentées, acides et sucrées. La charmante actrice qui illumine le film s'appelle Olivia Molina (elle est la fille d'Angela Molina qui a débuté dans un film de Luis Bunuel, Cet obscur objet du désir, en 1977). Je vous recommande vraiment ce film, tout comme Neil (encore lui - j'ai d'ailleurs vu son billet affiché à un des frontons du cinéma où j'ai assisté à la projection du film).

31 juillet 2010

Films vus et non commentés depuis le 01/07/2010

Comme je l'avais écrit, je mets mon blog en vacances estivales jusqu'au 16 août inclus.

Mais juste avant, voici un billet sur 5 films qui méritent toute votre attention.

Le premier qui l'a dit de Ferzan Ozpetek est un film sympathique avec beaucoup de chansons de variété italienne entraînantes. Mais j'ai trouvé le scénario est un peu maladroit avec des personnages dont on ne sait pas trop quel est leur rôle (comme la charmante brunette), et je n'ai pas compris tous les flash-back. Chez les Cantone, fabricants de pâtes des Pouilles dans le sud de l'Italie, deux frères, Tommaso (qui veut devenir écrivain et qui vit à Rome) et Antonio (le frère aîné et héritier putatif de la fabrique), s'apprêtent, sans s'être concertés, à révéler leur homosexualité lors d'un repas familial. Après sa déclaration, Antonio est banni par son père. Tommaso, pris de court, n'a rien révélé et devient, de ce fait, l'éventuel successeur de son père qui a du mal à accepter ce qu'il vient d'entendre. Dans cette région d'hommes machos et virils, l'homosexualité est inconcevable. L'histoire tourne autour de cette famille où les femmes sont très présentes. En particulier, la grand-mère diabétique, la tante un peu nymphomane et fantasque ou bien la mère de Tommaso et Antonio qui sait très bien qu'elle est trompée par son mari. On assiste à plusieurs scènes très drôles avec des amis de Tommaso qui viennent de Rome, essayant de ne pas montrer qu'ils sont homosexuels.

Le film argentin Lluvia de Paula Hernandez se passe à Buenos Aires sous la pluie: il tombe des trombes d'eau pendant presque tout le film. Nous faisons tout de suite la connaissance d'Alma dans sa voiture, coincée dans un embouteillage. Survient Roberto, trempé et en bras de chemise, qui semble fuir quelque chose. Il s'invite dans la voiture d'Alma. Au fur et à mesure que le film se déroule, on apprend ce qui est arrivé à Roberto, qui est Alma et pourquoi elle ne répond pas à l'appel téléphonique d'un certain Andrès. J'ai trouvé ce film magnifique grâce à  la prestation des deux acteurs, Valérie Bertucelli et Ernesto Alterio. Un film que je vous conseille absolument.

Yo tambien, d'Alvaro Pastor et Antonio Naharro, est un film espagnol sur un sujet pas facile et traité avec beaucoup de pudeur mais c'est sur le fil. On peut se sentir mal à l'aise. Daniel commence un nouveau travail dans une association. Il tombe amoureux dès le premier regard de Laura, une blonde au physique avenant (mais une femme blessée incapable d'aimer). Daniel a fait des études universitaires, c'est un homme sensible de 34 ans; mais Daniel est trisomique de la tête au pied (comme il dit). Je conseille ce film pour sa délicatesse.

L'italien d'Olivier Baroux vaut la peine d'être vu pour Kad Merad qui m'a convaincue en arabe se faisant passer pour un Italien depuis des années car comme il est dit sur l'affiche, "Qu'on s'appelle Mourad ou Dino, on est tous égaux... surtout quand on s'appelle Dino". Mourad travaille chez un concessionnaire de voitures de luxe à Nice. Son patron, qui doit partir à la retraite, pense à lui pour lui succéder mais rien ne se passe comme prévu, surtout que Mourad a un rival pour le poste. En effet, la famille de Mourad habite Marseille, le père a une attaque cardiaque qui l'affaiblit. Il charge son fils de prendre sa place pour "superviser" le Ramadan qui vient juste de commencer. Mourad ne connait rien ou presque à l'Islam. Tout ce qui s'ensuit permet à Mourad de se remettre en question, de revenir à ses racines, etc. Film plaisant.

Enfin, j'évoquerai Donne-moi ta main d'Anand Tucker qui sort le 11 août prochain. Je l'ai vu lors d'une avant-première. L'histoire se passe en Irlande pour la grande partie mais tout commence aux Etats-Unis où une jeune bostonienne, Anna, vit depuis plusieurs années avec Jérémy, un Irlandais. Ils sont beaux (surtout elle) et riches, mais elle désespère qu'il lui offre une bague de fiançailles. Elle profite de l'occasion qu'il séjourne en Irlande, une année bissextile, pour le rejoindre afin de faire elle-même sa demande, le 29 février, comme une tradition locale l'autorise. L'avion est détourné pour cause d'intempéries vers le Pays de Galles. Qu'à cela ne tienne, le compte à rebours commence pour Anna qui veut rejoindre Dublin à tout prix à la date fatidique. Le film vaut pour la prestation de la gracieuse Amy Adams, les paysages irlandais sous la pluie et pour Matthew Goode (l'Irlandais de rencontre qui aide Anna pour atteindre son but) qui n'est pas mal du tout. Film très très sympathique, idéal pour l'été.

3 avril 2010

Ander - Roberto Caston

Ander est le prénom du personnage principal de ce film basque espagnol et gay de Roberto Caston où les dialogues sont à 90% en basque. Il ne faut pas réduire ce film à ces deux mots (basque et gay), car il s'agit surtout d'une très belle histoire d'amour entre deux hommes, Ander le fermier basque et José le Péruvien, et où la femme n'est pas exclue. Toute l'histoire, qui se déroule d'août à fin 1999, a pour décor les magnifiques collines verdoyantes de la région de la Biscaye. Pendant deux heures dix (prenantes), on suit l'évolution d'un personnage, Ander, qui vit entre sa mère autoritaire et sa soeur prête à se marier. Il s'occupe de la ferme dans son ensemble et a aussi un emploi à la ville voisine. Il garde les brebis, trait les vaches. Immobilisé pendant deux mois suite à une fracture du tibia, il est contraint d'engager quelqu'un pour le remplacer à la ferme. C'est José, jeune Péruvien déraciné à la recherche d'un travail, qui s'acquitte de cette tâche. La vie d'Ander s'en trouve bouleversée. On sent son trouble rien qu'en le voyant regarder José. Mais il n'y a rien de provoquant ou de gênant, bien au contraire. Néanmoins, la scène d'amour entre les deux protagonistes est intense. Ander a peur d'assumer ses sentiments, il ne comprend pas ce qui lui arrive.
Ce film sans fioriture et sobre (qui va à l'essentiel) est composé de trois parties: "Ander", "Ander et José" et "Ander, José et Reme". Reme est une femme qui vend son corps en attendant le retour de son mari, qui l'a quittée en apprenant qu'elle était enceinte. Son personnage est attachant et loin des clichés vulgaires. La plupart des séquences se terminent par un fondu au noir. Il n'y a pas de musique ou presque (on entend seulement du jazz qu'Ander écoute grâce à un petit poste de radio). Mais ce n'est pas un film aride, bien au contraire, il se dégage beaucoup de sentiments et d'humanité de l'ensemble. Les acteurs (inconnus) sont tous excellents. S'il passe dans votre région, allez le voir, je pense que vous le ne regretterez pas. Voir le billet de ffred.

3 février 2010

Quelques films vus et non commentés depuis le 27/01/10

Cette fois-ci, contrairement à ma série précédente, le regroupement se justifie par le fait que j'ai vu depuis le début de l'année beaucoup de films qui risquent de disparaître des salles rapidement et dont je souhaite parler tant qu'ils passent encore, au moins, à Paris.

Agora (dont Céline a dit le plus grand bien) est un des premiers films que j'ai vus cette année. Il a été réalisé par Alejandro Amenabar (qui a aussi tourné Les autres, en 2001, et Mar adentro, en 2005). On peut le qualifier de "peplum" parce qu'il se passe pendant l'Antiquité, à Alexandrie, au IVème siècle après Jésus-Christ. L'originalité de l'histoire est que le personnage principal est une femme, Hypathie, une astronome qui a réellement existé. Son père, Theon, fut le dernier directeur de la célèbre bibliothèque de la ville. Cette période reflète une transition entre le déclin de la civilisation gréco-romaine et l'influence croissante du christianisme. Tour à tour, les Chrétiens, les Juifs et les non-croyants se persécutent mutuellement, sans parler de la bibliothèque mise à sac et des parchemins et autres documents brûlés (c'est un autodafé). Mais au bout du compte, la dernière persécutée, c'est Hypathie, femme cultivée, savante: on lui reproche d'être ce qu'elle est (cela reste malheureusement très actuel). J'ai trouvé la dernière séquence bouleversante, entre Hypathie et un jeune esclave affranchi qui l'aime. La reconstitution d'Alexandrie et de sa bibliothèque est très belle avec de nombreux effets numériques. J'ai lu des critiques disant que les personnages masculins ne sont pas intéressants: cela ne m'a pas dérangée puisque c'est le personnage féminin (Rachel Weisz, lumineuse) qui est important.

Restons avec une femme comme personnage central mais dans un registre complétement différent: Mother de Bong Joon Hoo (à l'affiche depuis cette semaine), vu en avant-première grâce à Jérôme de cinefriends (et je l'en remercie une fois de plus). J'avoue que j'ai eu un peu de mal à "entrer" dans l'histoire, et puis petit à petit, je me suis laissée emmener dans cette histoire d'amour entre une mère et son fils (on n'est pas loin de l'inceste). Dans une ville de Corée, une jeune fille est retrouvée morte en haut d'un immeuble dans une posture grotesque. On accuse Do-Joon, 28 ans, qui est le dernier à l'avoir vue. La mère de Do-Joon (âgée d'une soixantaine d'année) fait tout pour le sortir de prison en essayant de prouver son innocence. Pour cela, elle commettra jusqu'à l'irréparable. On ne connaît pas leur passé à tous les deux qui a dû être difficile. Le fils est à la limite de la débilité. Il y a une séquence au début du film qui nous montre cette femme dans un champ de blé en train de danser. Le reste n'est pas aussi bucolique et la fin est terrible. En tout cas, avant de traiter quelqu'un d'idiot, je ferais attention (cet aparté est destiné à ceux qui connaissent déjà l'histoire). L'actrice qui joue la mère est sensationnelle, c'est elle qui porte tout le film. On plaint cette mère, et en même temps, elle est monstrueuse. Seul défaut du film, c'est un peu long (surtout quand on sait ce qui s'est passé): 2h10. Du même réalisateur, j'avais vu Memories of murder (2004) que je n'avais pas du tout aimé.

Pour finir dans un registre plus léger, j'ai bien apprécié Pas si simple (dont le titre original est It's complicated) de Nancy Meyers, qui met en scène des quinquas qui assurent plutôt bien côté bagatelle devant la jeune génération ébahie. Meryl Streep m'a épatée une fois de plus dans le rôle d'une femme, Jane, divorcée depuis 10 ans, mère de trois enfants et qui revit quelques moments de folle passion (sexuelle) avec son ancien mari, Jack (lui-même remarié avec une plus jeune), joué par un Alec Baldwin avec quelques kilos en trop. L'histoire se passe entre Malibu en Californie et New York. Jane dirige une grande pâtisserie / salon de thé (elle est la reine du croissant, ayant pris des cours de cuisine en France). En plus de son ex-mari, elle entame une relation plus chaste avec un architecte, Adam (Steve Martin), qui lui refait toute sa maison. Dans ce film, on trouve quelques moments d'anthologie, dont un où Jack, sur un lit, en tenue d'Adam, dissimule à nos yeux ses parties intimes derrière un écran d'ordinateur allumé sur le mode webcam. Je ne vous raconte pas la suite. La salle était hilare. Une très bonne comédie qui semble avoir du succès depuis sa sortie.

27 mai 2009

Etreintes brisées - Pedro Almodovar

Etreintes brisées (titre pas si facile à dire) de Pedro Almodovar, qui était en compétition à Cannes cette année, est reparti bredouille. C'est dommage car il aurait au moins mérité le prix du scénario. Film hommage au cinéma en général et à tous ceux qui le font en particulier, Etreintes brisées est, en effet, un film foisonnant qui se passe alternativement à deux moments dans le temps: en 1994 et et 2008. Comme j'ai eu la chance d'avoir récupéré un dossier de presse de ce film, je l'ai lu et des clés sur certains aspects du film m'ont été révélées. Par exemple, en commençant par le générique, les images à la texture sépia montrent un couple, une jeune femme et un homme: il s'agit des doublures lumières des deux acteurs principaux du film, Penelope Cruz et Lluis Homar. En 2008, Harry Caine (Lluis Homar) est un homme aveugle qui écrit des scénarios, des récits, etc. Il profite de la vie. Quatorze ans auparavant, il s'appelait Mateo Blanco et réalisait des films. Il a perdu en même temps dans un accident de voiture et la vue et Lena (Penelope Cruz), la femme qu'il aimait. Il venait de terminer un film, "Filles et valises", une comédie dont l'actrice principale était Lena. Le film fut un fiasco alors qu'il aurait pu être un succès si un homme, le producteur du film, Ernesto Martel (José Luis Gomez), fou amoureux de Lena lui aussi, n'avait pas voulu se venger. Etreintes brisées constitue une oeuvre où les notions de double, doublure, doublage, duplicité, duplication sont d'autres clés pour comprendre le film, ainsi que l'instantanéité de la photographie. Parmi les personnages qui gravitent autour d'Harry Caine, nous trouvons Judit Garcia (Blanca Portillo), l'ancienne et fidèle directrice de production, ainsi que son fils Diego, qui sert de secrétaire et de confident à Harry, et Ernesto Martel Jr qui a tourné en particulier le "making of" de "Filles et valises" (cela a son importance). Je veux aussi parler de la couleur de l'image, que j'ai trouvée magnifique, flamboyante comme le mélodrame auquel nous assistons. Je suis loin d'avoir raconté tout le film qui dure 2h05. Ce n'est certainement pas le meilleur film du réalisateur (et je n'ai pas été émue comme pour Parle avec elle (2002)), mais il vaut la peine d'être vu pour Pénélope Cruz et les autres acteurs, pour le montage (élément important du film dans le film), et pour l'image. Et je n'oublie pas la musique d'Alberto Iglesias. Pour les scènes tournées de "Filles et valises", Almodovar s'est inspiré de celles de Femmes au bord de la crise de nerfs (1987), et il les a d'ailleurs tournées dans les mêmes décors. En tout cas, je suis contente que, comme tous les films d'Aldomovar, il ait bénéficié d'une sortie nationale: ça m'a permis de le voir dans une salle en province (la salle était plutôt neutre, et il n'y avait pas grand-monde). Le dossier de presse (en espagnol) est téléchargeable sur internet. Le synopsis est en français.

27 septembre 2008

Films vus et non commentés depuis le 29/07/2008

Comme billet pour mon retour, je fais dans le "pas très récent" mais je tenais à parler des trois films ci-dessous vus il y a un certain temps.

D'abord, La soledad de Jaime Rosales. Certains blogueurs ont aimé (Ffred, PierreAfeu). La soledad (solitude) trace deux beaux portraits de femme, une jeune et une plus âgée, qui ne se connaissent pas, confrontées, l'une à la mort de son fils, et l'autre à la maladie de sa fille. Tout le film est en plans fixes avec des "split screen" par le milieu de l'écran. J'ai été touchée par ce film sans aucun pathos, pas forcément facile de par sa conception, mais certaines scènes sont inoubliables, par exemple, la dernière qui est un bon résumé du titre: on meurt dans la solitude même en ayant une famille proche.

Dans My name is Hallam Foe de David Mackenzie, Jamie Bell qui jouait dans Billy Elliot (de Stephen Daldry en 2000) a bien grandi. Il interprète Hallam, jeune homme perturbé suite au décès de sa mère. Il accuse sa belle-mère (la toujours jolie Claire Forlani) de l'avoir tuée. Cela se passe en Ecosse, d'abord dans la grande demeure familiale avec un petit lac (dans lequel la mère s'est noyée) puis à Edimbourg (dont j'ai toujours entendu parler en termes flatteurs, et ce film conforte mon envie d'y aller). Le "vilain" défaut d'Hallam est de "mater" les gens souvent dans des situations très privées. Il avait commencé avec son père et sa belle-mère et il continue cette coupable activité avec la charmante DRH (qui ressemble de façon frappante à sa défunte mère) qui vient de l'engager dans l'hôtel de luxe où elle travaille. Son expérience de la ville va permettre à Hallam de mûrir. Film léger mais qui ne m'a pas laissé beaucoup de souvenirs.

100ème film (argument publicitaire!) du réalisateur d'Ivre de femmes et de peinture (Im Kwon-Taek), Souvenir (Cheonnyeonhak) rend hommage au Pansori, poème traditionnel chanté coréen accompagné par le tambour. Il faut tout de suite dire que nos oreilles occidentales ne sont pas familiarisées avec les sons que l'on entend dans le film. C'est à la limite du discordant (enfin en ce qui me concerne). L'histoire commence en 1956 et se termine en 1982, un homme professeur de chant enseigne son art, avec sévérité, à sa fille adoptive Song-hwa, et le tambour à son fils adoptif Dong-ho. Les temps sont durs, le trio vit dans la misère en allant d'un village à l'autre. Devenu adulte, Dong-ho quitte son père et sa demi-soeur pour vivre sa vie (il se marie et a un fils). Song-hwa continue son apprentissage de chant mais elle devient aveugle. Les années passant, Dong-ho, qui est amoureux depuis toujours de Song-hwa, part à sa recherche. Ils n'arrêtent pas de se retrouver et de se perdre. L'actrice coréenne a des mains et des dents magnifiques. Elle a un côté aérien qui donne toute la beauté au film.

(à suivre) >>                                                                                        

<<  (billet précédent dans la série "films vus et non commentés")

27 août 2008

Films deux par deux (6)

Le point commun de ces deux films (poursuite de ma série), c'est qu'il n'y en a pas, à part, peut-être, le thème de la fuite. Dans le premier, c'est un fantasme, c'est l'idée fixe du père qui se croit poursuivi. Dans le deuxième, la fuite est pour échapper à la mort.

Dans Un monde à nous, de Frédéric Balekdjian, Edouard Baer (remarquable) joue Marc, le père d'un petit garçon de 10 ans, Noë (Anton Balekdjian, propre fils du réalisateur). Dès le début du film, on sent une atmosphère étrange, Marc, l'air autoritaire, vit avec son fils. Il l'entraîne à se battre (comme un boxeur) et à parer les coups. De temps en temps, Marc simule une attaque contre Noë pour qu'il se défende. Le père et le fils fuient quelque chose. Ils semblent être poursuivis. Ils emménagent dans une maison à l'aspect abandonné sans meubles. Ils vivent de façon spartiate. Noé dort dans le lit à même le matelas. A l'école, il devient le souffre-douleur d'un groupe de petits durs (il ne montre pas qu'il peut se défendre), en revanche, une jeune fille noire le prend en amitié. Ce film de Frédéric Balekdjian comporte des maladresses dans le scénario mais le suspense se maintient jusqu'au bout et il vaut vraiment la peine pour voir Edouard Baer dans un registre qui lui convient bien. J'espère le revoir dans un rôle dramatique.

Les proies de Gonzalo Lopez-Gallego. Le titre original de ce film est "El rey de la montana". J'ai cru tout d'abord qu'il s'agissait du qualificatif du chasseur (on apprend vers la fin que c'est le nom d'un jeu). Dans les critiques que j'ai lues, il est écrit que cela rappelle Duel de Spielberg, cela m'a rappelé aussi un film plus récent mais pas totalement réussi: Ils de Xavier Palud (2006). Mais dans Les proies, au lieu d'une maison isolée en Roumanie, l'histoire se passe dans un paysage grandiose de montagnes et d'arbres (en Espagne?) où il n'y a signe de vie, nulle part. Tout commence dans une station service (sur une route déserte), un homme fait le plein d'essence. Peu après, une jeune femme arrive. Dans les toilettes, ils font l'amour et se séparent. Il la poursuit après avoir constaté qu'elle lui a volé son portefeuille et son briquet. C'est là que ses ennuis commencent: on tire sur sa voiture et une chasse à l'homme commence. Entretemps, il retrouve la jeune femme et leur course pour fuir l'ennemi invisible les mènera au bout de l'enfer. C'est un film qui met les nerfs du spectateur à rude épreuve jusqu'à ce que l'on découvre qui est (sont) le(s) chasseurs. Et là, curieusement, la tension se relâche (en ce qui me concerne) et pourtant la conclusion est épouvantable. Film de genre dont on se souvient mais que je ne reverrai pas.

13 juin 2008

Film vus et non commentés depuis le 13 mai 2008

Voici un nouveau billet (pour continuer ma série) sur trois films dont deux que je n'ai pas aimé du tout. Le troisième est une sorte d'OVNI cinématographique que très peu malheureusement pourront voir.

Loin de Sunset Boulevard d'Igor Minaev: sorti dans très peu de salles en France, film étrange qui sort de l'ordinaire au style très kitsch. Ce film franco-russe, au scénario est un peu décousu, est une évocation de ce qui a pu être le cinéma russe dans les années 40-50 sous Staline qui aimait beaucoup les comédies musicales. On a droit d'ailleurs à quelques morceaux de ces films entièrement reconstitués. Constantin (Kostia) Dalmatov, qui fut l'amant d'un réalisateur célèbre, Mansurov, épouse par convenance une actrice, Lidia Poliakova. Ils deviennent célèbres tous les deux, l'un faisant tourner l'autre. Ils sont "chouchoutés" mais surveillés et ils ne peuvent pas sortir du pays. Cette histoire est inspirée de la liaison que semblent avoir eu Serguei Eiseinstein et Grigori Aleksandrov. Le défaut majeur du film est sa longueur (2H30), en tout cas en ce qui me concerne. Mais on ne peut que louer cette entreprise qui jette un regard original sur un cinéma inconnu des Occidentaux. J'ai remarqué au générique la présence de Tatiana Samoïlova, 50 ans après Quand passent les cigognes: un choc.

Cleaner de Renny Harlin. Je ne dirais qu'un mot: "nul". Et je le dis d'autant plus avec peine que j'aime beaucoup Samuel L. Jackson et Ed Harris. A part pour payer leurs impôts, ils n'ont aucune excuse d'avoir tourné dans un "truc" pareil.

G.A.L. de Miguel Courtois dans lequel José Garcia parle espagnol (mais il est doublé). Le film n'est vraiment pas terrible malgré un sujet intéressant et jamais traité au cinéma. Pour lutter contre l'ETA, des instances officielles ont créé un groupe antiterroriste. J'ai été très gênée par la laideur de l'image et la bande son qui n'est pas synchro avec les voix des acteurs.

25 avril 2008

Mataharis - Iciar Bollain

Mataharis, de la réalisatrice et actrice espagnole Iciar Bollain (Ne dis rien), trace des portraits attachants et sensibles de trois femmes détectives à Madrid. La première, Inès, est célibataire et a comme compagnon un chat; la deuxième, Eva, recommence à travailler après un congé de maternité; la troisième, Carmen, a un mari mais ils n'ont plus rien à se dire et sont devenus des étrangers l'un pour l'autre. Les trois femmes travaillent dans une agence de détectives. On charge Inès de trouver des preuves contre un homme qui doit être renvoyé de la société où il travaille. Eva doit retrouver, pour un vieil homme, un amour disparu. Carmen surveille, pour un homme marié, une femme infidèle. Leurs vies privées et professionnelles s'entremêlent. En suivant son mari comme une détective, Eva découvre qu'il a un fils caché, né d'un amour de jeunesse avec qui il renoue des liens. Inès tombe amoureuse de l'homme qu'elle suit. L'homme pour qui travaille Carmen a une inclination pour elle. Tout le film est composé par petites touches et l'ensemble dégage beaucoup de sensibilité. Je suis allée voir ce film parce que j'avais énormément aimé le film précédent d'Iciar Bollain, Ne dis rien (2004), sur la violence conjugale. Mataharis n'est certainement pas aussi abouti mais je le conseille car c'est un très joli film.

13 avril 2008

Films vus et non commentés depuis le 11 mars 2008 (2ème partie)

Comme promis, suite et fin - provisoire! - de mes petites "non-chroniques" entamées avant-hier.

Le nouveau protocole de Thomas Vincent avec Clovis Cornillac et Marie-José Croze: la première et la dernière scène sont terrifiantes par ce qu'elles montrent. Des cobayes humains (dans les pays en voie de développement) servent à tester des médicaments.  Pour le reste, nous avons Clovis Cornillac qui perd son fils dans un accident de voiture incompréhensible. Il décide de mener l'enquête. Il croise le chemin de Marie-José Croze (qui décidément, après Munich de Steven Spielberg, connaît des fins tragiques) et de Dominique Reymond, grande actrice, qui en responsable de labo pharmaceutique est très bien. Elle joue tout en retenue et en même temps on sent la poigne de fer avec une voix douce. Le film est bien fait mais il mélange un peu les genres.

L'orphelinat de Juan Antonio Bayona m'a un peu fait penser au film Les autres de Alexandro Amenabar. L'histoire se passe dans une grande maison, ancien orphelinat où un drame épouvantable s'est déroulé plusieurs années auparavant. Une famille, composée du père, de la mère, Laura (ancienne pensionnaire du lieu), et de Simon, leur fils adoptif séropositif, a décidé de s'installer dans cette demeure isolée au bord de la mer pour ouvrir une institution pour enfants attardés. Simon est pertubé, il entend des voix d'enfants et leur répond. Le jour de l'inauguration, Simon disparaît. Sa mère Laura n'aura de cesse de le chercher. Sans dévoiler la fin, je conclurai que le film bascule dans le fantastique et le merveilleux où Peter Pan et à Wendy jouent un rôle.
PS: suite à la demande de Ffred (ci-dessous), j'ajoute que j'ai bien aimé le film. Il y a du suspense jusqu'au bout, c'est très bien fait.

J'ai été fascinée par Beaufort de Joseph Cedar, Ours d'argent du meilleur réalisateur au dernier festival de Berlin. Il ne se passe pas grand-chose dans cet ancien château du temps des Croisés où stationnent un bataillon de jeunes Israéliens en attendant leur retrait. Nous sommes en 2000 au Liban. Malheureusement, avant leur évacuation, des missiles et roquettes sont tirés, provoquant des pertes humaines au sein du groupe. Les deux heures du film passent très vite et on arrivent à s'attacher à ces jeunes qui attendent. On ne voit pas l'ennemi, on ne fait que l'entendre. J'ai entendu récemment que cela faisait penser au Désert des Tartares de Dino Buzzati (c'est assez vrai).

11 avril 2008

Films vus et non commentés depuis le 11 mars 2008 (1ère partie)

Premier de deux billets sur des films que j'ai vus depuis un mois, très différents dans le ton, l'histoire, etc. Comme je n'ai pas énormément à en dire (selon mon habitude, cf. billet précédent), mais qu'il ne s'agit pas de films indifférents, je fais cette fois un "tir groupé" à deux coups.

Bienvenue chez les ch'tis de Dany Boon: je ne vais pas parler d'un film qui vient de dépasser les 17 millions d'entrées (comme La Grande vadrouille) et qui va atteindre le score de Titanic, soit 20 millions de spectateurs. Tout au plus ai-je entendu que les ventes de maroilles ont énormément augmenté. Line Renaud n'est pas tout à fait à sa place dans ce film. En revanche les deux minutes à l'écran de Michel Galabru sont hi-la-ran-tes. Une fois de plus, la bande-annonce est plus drôle que le film. Et voilà pour mon avis sur Bienvenue chez les Ch'tis.

Crimes à Oxford de Alex de la Iglesia avec Elijah Wood et John Hurt, film distrayant avec une énigme mathématico-policière. Elijah Wood a bien grandi depuis Le seigneur des anneaux. Léonor Watling donne la touche féminine indispensable. La fin est un peu compliquée. Comme je l'ai dit sur des commentaires de blogueurs, j'aime bien une des répliques dite par John Hurt: "Ce qui fait un crime parfait est la désignation d'un faux coupable".

Dans la vie de Philippe Faucon, avec des acteurs non professionnels. C'est le premier film que je vois de ce réalisateur qui interprète aussi un rôle. Le film dure 1h05. J'ai été touchée par la relation d'amitié (après quelques frictions) qui s'ébauche entre la Juive et la Musulmane. La première est handicapée, la deuxième est chargée de s'en occuper. Grâce à la rémunération de l'une, l'autre pourra (accompagnée de son mari) effectuer son pélerinage à la Mecque. Un film qui fait du bien.

21 août 2007

La nuit des tournesols - Jorge Sanchez-Cabezudo

Ne tenez pas compte des critiques des journaux pas toujours tendres pour ce film et allez le voir quand il sortira dans votre ville pour vous faire une idée par vous-même. La Nuit des tournesols de Jorge Sanchez-Cabezudo, production espagnole, se passe dans les Pyrénées. Malgré la couleur jaune ocre de la photo, le film dégage une noirceur certaine. Le film est découpé en 6 séquences qui ont chacune un titre et se chevauchent dans le temps. La première donne le ton général du film. On assiste à une agression par un violeur en série, voyageur représentant en aspirateur, marié, au physique banal. Il s'en prend à une jeune femme noire très jolie. Elle sera "sauvée" par ses compagnons que l'on entend de loin. Justement, la deuxième séquence présente la jeune femme et ses compagnons spéléologues. Un pauvre homme pris pour l'agresseur par erreur sera leur victime expiatoire dans la troisième séquence. Un jeune flic, pas très honnête, qui aimerait se sortir de sa vie médiocre, joue un rôle moteur dans la suite de l'histoire dans laquelle intervient son beau-père, flic lui aussi. Il n'y a aucun personnage véritablement sympathique. La Nuit des tournesols montre bien des personnes plutôt ordinaires voire médiocres face à une situation extraordinaire. La vie reprendra son cours pour certains mais pas pour d'autres. Tous les comédiens inconnus en France sont très bien dans leur rôle. Film à voir.

3 juin 2007

Abandonnée - Nacho Cerda

Je ne suis pas une grande passionnée du cinéma d'horreur auquel appartient Abandonnée (2007) de Nacho Cerda mais de temps en temps, je me laisse tenter. L'originalité de ce film, réalisé par un Espagnol, tient en ce qu'il est interprété en anglais par des acteurs d'origine russe. Il est très bien fait grâce à une bande son bruissante, craquante et inquiétante à souhait. Sauf une scène à la fin, on voit très peu d'effets "gore". Tout est plutôt suggéré et dans l'atmosphère. L'action se passe dans une maison abandonnée au milieu d'un paysage de forêt grandiose et très verte en Russie. En 1966, ont eu lieu de tragiques événements avec une maman et deux bébés. 40 ans plus tard, une quarantenaire vivant aux Etats-Unis, divorcée, une fille, débarque en Russie pour prendre possession d'une maison ayant appartenu à sa famille et dont elle est l'unique héritière, semble-t-il. Elle aurait mieux fait de rester aux Etats-Unis car comme je l'ai lu dans une critique : Famille, je vous hais ! Le film n'est pas exempt de défauts surtout certains effets appuyés mais le réalisateur est à suivre. Petite remarque : le titre original est The Abandoned (Les abandonnés) qui est plus exact que le titre français.

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