Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog de Dasola

Le blog de Dasola
Archives
Derniers commentaires
Challenges terminés

Pour les challenges de l'année en cours, 
voir colonne de droite

12 février 2015

L'enquête - Vincent Garenq

J'ai choisi de voir L'enquête, de Vincent Garenq, parce que j'aime bien ce genre d'histoire, et que la bande-annonce m'a donné envie de le voir. J'avoue que je l'ai apprécié, mais je n'ai pas été aussi enthousiaste que je m'y attendais.

L'enquête de Vincent Garenq nous plonge dans l'affaire de la vente des frégates à Taïwan et dans celle de Clearstream (2001 et 2002). Je n'avais suivi que de loin ces affaires à l'époque. Il était question de plusieurs millions d'euros de commission bancaire suite à des transactions mises sur des comptes non publiés (dans le film, certaines transactions sont effacées d'un coup de souris d'ordinateur ). Tout cela s'est fait grâce à Clearstream (basée au Luxembourg, paradis fiscal bien connu) qui est une chambre de compensation (et aussi une banque). Grâce à cette chambre, les banques règlent les montants dus et reçoivent les actifs correspondants aux transactions qu'elles ont effectuées sur les marchés. L'histoire est basée sur les deux ouvrages écrits par le journaliste Denis Robert. Le rythme du film est haletant mais j'ai trouvé que tout était survolé. Le réalisateur a résumé en 1H45 une histoire très complexe. Il aurait peut-être pu s'attarder sur un point précis de cette affaire financière hors norme dans laquelle ont trempé des hommes d'affaires et des politiques à haut niveau. Je pense qu'il aurait fallu que j'étudie l'affaire avant de voir le film. Il est très bien interprété, mais il ne m'a pas vraiment permis de comprendre tous les tenants et les aboutissants de ce scandale financier.

9 février 2015

Felix et Meira - Maxime Giroux

Voici un film sorti le 4 février 2015 qui risque de passer inaperçu. Cela serait dommage car ce film canadien raconte une histoire touchante qui se passe pour partie dans le milieu juif hassidique. Meira, mère d'une petite fille (encore bébé), Elishevah, est marié à Shulem. Elle a de plus en plus de mal à supporter le carcan de la communauté hassidique dans laquelle elle vit. Elle n'a pas le droit de dessiner ni d'écouter de la musique. Elle est douée dans la première matière et aime écouter du jazz. Felix, lui, traîne son spleen. Il vient de perdre son père et il a hérité d'une certaine somme d'argent. Il n'a pas d'attache à part sa soeur. Par hasard, il rencontre Meira dans une épicerie casher à Montréal. Ce n'est pas forcément le coup de foudre entre ces deux êtres, mais ils commencent à se parler, à se revoir. Ils sont très différents et pourtant ils vont se rapprocher. J'ai apprécié ce film tout en retenue dont l'histoire est narrée par petites touches. Les personnages sont tout en nuance particulièrement Shulem, le mari de Meira qui se révèle ne pas être aussi psychorigide qu'on pourrait le penser au début. Un joli film à voir avec tout de même une fin un peu décevante (en ce qui me concerne): à force d'être dans la retenue, ça se termine dans le flou sur leurs relations futures...

6 février 2015

Testament à l'anglaise - Jonathan Coe / Harriet - Elizabeth Jenkins

J'ai été très contente de relire Testament à l'anglaise de Jonathan Coe (Editions Folio, 678 pages), 16 ans après avoir découvert ce roman et l'écrivain par la même occasion. La lecture m'a autant enthousiasmée que dans mon souvenir. Je ne me rappelais plus du tout l'histoire, sauf le personnage de Dorothy Winshaw. Le récit a une construction à plusieurs niveaux. En 1990, une certaine Tabitha Winshaw demande à Michael Owen, un jeune écrivain peu connu, d'écrire une chronique sur la famille Winshaw, composée de personnages proches du pouvoir, très riches et surtout sans foi ni loi, cyniques, méchants (je ne trouve pas de qualificatifs assez fort pour les décrire). Michael Owen est lui-même un jeune homme mal dans sa peau, fuyant la foule. En effet, l'histoire est d'abord le récit de la vie de Michael depuis son enfance, avec quelques moments importants comme une séance de cinéma avec ses parents et sa rencontre, qui va le changer, en août 1990, avec Fiona, sa voisine de palier. Et puis, on a six chapitres écrits par Michael Owen qui évoque la vie des six derniers rejetons de la famille Winshaw à partir des années 60 jusqu'en 1990. On reste éberlués devant leur cynisme (même si j'ai trouvé que Jonathan Coe montrait une certaine compassion à leur égard). On se dit qu'heureusement, n'ayant pas d'héritiers, la dynastie Winshaw va s'éteindre (et de quelle façon!). On nous narre l'ascension d'Hilary, méprisant les autres et écrivant des articles méchants, se mêlant de politique intérieure et étrangère (souvent de manière approximative) avec une plume trempée dans le fiel. Son frère Roderick est un galériste et marchand d'art qui abuse de la naïveté de jeunes artistes féminines. Leur cousin Henry va devenir un membre conservateur du parlement et un fervent supporter de Margaret Thatcher qu'il a connue toute jeune. L'autre cousin, Thomas, est membre du conseil d'administration d'une banque d'affaires et obsédé par ses yeux. Bien entendu, c'est un voyeur invétéré épiant ses employées et des starlettes de cinéma. Je continue l'énumération avec Mark, un marchand d'armes qui fait affaire avec Saddam Hussain; et j'ai gardé pour la fin Dorothy, éleveuse de poulets aux hormones, adepte de l'élevage intensif de veaux et de cochons. En 30 pages, on assiste à un film d'horreur. Dorothy m'a fait penser au personnage de la fermière, Mrs Tweedy, dans Chicken Run de Nick Park (le créateur de Wallace et Gromit), mais en cent fois pire. Mon résumé peut paraître long mais le roman en vaut la peine. Il se lit malgré tout vite car la narration est sans temps mort. C'est un tour de force d'autant plus que le roman se termine en huit-clos saignant avec une énigme policière digne des Dix petits nègres d'Agatha Christie. Un roman que je recommande. Lire le billet de Maggie.

Je passe maintenant à Harriet d'Elizabeth Jenkins (1905-2010), paru pour la première fois en 1934 et édité en français en 2013 par les éditions Joëlle Losfeld (275 pages). Elizabeth Jenkins s'est inspirée d'un fait divers qui s'est passé entre 1875 et 1877 dans le Kent. Harriet Ogilvy, une jeune femme trentenaire, simple d'esprit mais très riche, va tomber dans les filets d'un coureur de dot, Lewis Oman. Après l'avoir enlevée, épousée, dépouillée de son argent et lui avoir fait un bébé, il va l'abandonner aux "bons soins" de son frère Patrick (homme violent et peintre raté) et de sa belle-soeur Elizabeth. Le couple va la laisser mourir de faim, la battre. Ils ne la considèrent pas comme un être humain. Pendant ce temps ,Lewis va vivre avec Alice, la soeur d'Elizabeth. Le récit épargne l'agonie de la pauvre Harriet mais on devine ce qu'elle aura souffert avant de mourir. Le récit reste relativement plat. L'histoire est terrible. Le roman est complétée par une postface intéressante écrite par Rachel Cook. Un roman à découvrir. Lire le billet de Clara.

   P1000641  P1000645

3 février 2015

Phoenix - Christian Petzold / Snow Therapy - Ruben Östlund

Décidément, l'année 2015 démarre bien du point du vue cinématographique (à défaut d'autre chose...).

Voici encore deux films, l'un allemand et l'autre suédois, qui valent le déplacement.

Je commence par Phoenix de Christian Petzold, film dans lequel on retrouve Nina Hoss et Ronald Zehrfeld, les deux acteurs de Barbara du même réalisateur. Phoenix est le nom d'un cabaret dans le secteur américain de Berlin. Et c'est peut-être une allusion au phénix, l'oiseau fabuleux qui renaît de ses cendres comme l'héroïne de l'histoire qui renaît à la vie. En effet, à la fin de la 2ème guerre mondiale, dans Berlin en ruines, Nelly Lenz, d'origine juive, est une rescapée des camps de la mort. Elle vient de subir une grave opération au visage après avoir été blessée par balles. Hébergée par une amie, Nele Winter, Nelly recherche son mari, Johannes, "Johnny" qu'elle n'a pas cessé d'aimer bien qu'il l'ait peut-être trahie. Elle le retrouve, mais il ne la reconnait pas car il est sûr qu'elle est morte. Néanmoins, Johannes veut se servir d'elle comme sosie de sa femme pour s'emparer de l'héritage de cette dernière. Jusqu'au bout, Nelly veut croire que les choses vont rentrer dans l'ordre. Jusqu'au bout, Johnny refuse de croire qu'il se trouve face à sa femme. L'histoire s'achève par une chanson de Kurt Weill et Ogden Nash: Speak Low (parle bas) chantée par Nina Hoss: magnifique séquence. Je dirais que même si j'ai trouvé le film un peu long à démarrer, je l'ai beaucoup apprécié. Nina Hoss et Ronald Zehrfeld sont vraiment excellents. Lire les billets d'Alex et Ffred.

Je passe maintenant à Snow Therapy qui se passe en France, dans les Alpes, sur une période de six jours. Tomas et Ebba, un couple de Suédois, et leurs deux enfants, viennent passer une semaine au ski. Le film très bien réalisé se décompose en six journées pendant lesquelles les relations vont se déliter à l'intérieur de ce couple de "bobo" scandinaves suite à une malencontreuse avalanche. En effet, le deuxième jour, pendant qu'ils déjeunent dans un restaurant avec une terrasse panoramique, la famille assiste à une avalanche qui risque de les engloutir. Le père a le réflexe de prendre ses gants et son iphone avant de s'enfuir en courant en laissant sa femme et ses deux enfants en plan. A partir de là, imperceptiblement, l'atmosphère devient lourde. Pendant les quatre jours qui vont suivre, on perçoit qu'Ebba n'arrive pas à se remettre de ce qui est arrivé. Quand elle en parle à des personnes qui logent aussi à l'hôtel, son interprétation des faits diffère de celle son mari qui ne se sent coupable de rien. Le réalisateur a beaucoup travaillé ses plans et son cadrage. La lumière a aussi son importance ainsi que la bande-son. C'est un film visuel et sensoriel. Le film a été primé à juste titre, au festival du film de Cannes de l'année dernière, du prix du jury d'Un certain regard.

 Lire les billets enthousiastes de Chris et Ffred.

31 janvier 2015

Imitation game - Morten Tyldum

Voici encore un film que je vous recommande. Il est sorti le 28 janvier 2015.

J'ai voulu voir Imitation game pour plusieurs raisons: d'abord pour l'acteur principal, Benedict Cumberbatch, dont le talent s'affirme de plus en plus depuis la très bonne série télé anglaise, Sherlock. J'ai été aussi attirée par le personnage principal de l'histoire, Alan Turing, dont j'ignorais l'existence jusqu'à ce que j'écoute, il y a un an, une émission de France Inter qui lui était consacrée, Rendez-vous avec X (tous les samedis à 13H30). Et en outre, fin 2013 et 2014, j’ai trouvée passionnante une série anglaise appelée Enquêtes codées qui se passe dans le début des années 50. Ce sont des jeunes femmes intelligentes, douées, ayant beaucoup de mémoire et un bon esprit d’analyse, qui mènent plusieurs enquêtes. Elles sont restées liées depuis la seconde guerre mondiale, époque où elles avaient été choisies avec d’autres pour travailler à Bletchley Park, principal site de décryptage du Royaume-Uni.

Alan Turing (1912-1954), mathématicien de génie, propose ses services dès 1940 pour percer le secret de la machine de cryptage allemande Enigma. Il va travailler dans l’enceinte de Bletchley Park. Il est aidé entre autres par un linguiste, un champion d’échec et même un agent du renseignement (il en a recruté deux dont une jeune femme, en leur faisant résoudre une grille de mots croisés en un minimum de temps), mais c’est lui qui a l’idée de mettre au point la machine qui doit percer le secret d’Enigma.

Il faut dire qu’à la fin du film, on ne sait pas trop comment marche la machine appelée « Christopher » que Turing a conçue. Mais ce qui est intéressant est qu’Imitation Game nous fait le portrait d’un homme tourmenté, ostracisé depuis l’enfance (dans un sous-titre, des gamins le traitent de "youpin"), qui a été condamné par la société parce qu’il était homosexuel. Il s’est suicidé à 41 ans après un dur traitement de castration chimique. Il fut tout simplement l’inventeur de l’ordinateur. Il a été gracié et réhabilité seulement fin 2013 par la Reine d’Angleterre.

Concernant le film proprement dit, il n’a rien d’exceptionnel, mais j’ai été embarquée par cette histoire. La distribution est irréprochable. Un bon moment de cinéma. Lire les billets d'Alex-6, Sentinelle et celui de Ffred (assez déçu). 

28 janvier 2015

Loin des hommes - David Oelhoffen / Discount - Louis-Julien Petit

Voilà deux films, très différents à tous points de vue, que je vous recommande.

Le scénario de Loin des hommes de David Oelhoffen est librement inspiré d'une nouvelle d'Albert Camus, L'hôte, tiré du recueil L'exil et le royaume (1957) qui rassemble six nouvelles. L'acteur Viggo Mortensen, coproducteur du film, est un grand admirateur de l'écrivain. En Algérie, en 1954, quelque part dans les montagnes de l'Atlas, Daru, un instituteur, fait la classe en français à des jeunes élèves algériens. Un jour, Daru est chargé d'escorter Mohamed, un Algérien accusé de meurtre, jusqu'à la ville voisine pour y être jugé. Daru qui a mené jusqu'ici une vie plutôt calme va se trouver au coeur de la tourmente puisque nous sommes à l'époque du début de la Guerre d'Algérie. L'histoire se déroule sur 4 ou 5 jours. Daru, d'origine espagnole et traité de "Français" par les Arabes et d'"Arabe" par les Français, se sent proche de Mohamed qui devrait payer le "prix du sang" pour son crime. J'ai beaucoup aimé le rythme un peu lent, les magnifiques paysages, et puis Viggo Mortensen avec son improbable accent français est bien.

Je passe maintenant à Discount, une très sympathique comédie française. Le maître-mot de l'histoire est "solidarité". Les héros de l'histoire sont cinq employés corvéables à merci. Ils travaillent pour un salaire en-dessous d'un SMIC mensuel dans un magasin "discount" au milieu de nulle part dans le nord de la France. Aux caisses, ils doivent être performants, accélérer les cadences entre chaque client, car il est question de remplacer l'humain par des machines. Les licenciements sont décidés. Seuls les plus rapides resteront. Ni une, ni deux, Christiane (Corinne Masiero, excellente comme d'habitude) et les autres prélèvent des produits divers et variés sans se faire voir. Certaines de ces denrées étant périmées, elles étaient destinées à être arrosées de javel dans une benne. Ces scènes de destruction de nourriture sont choquantes (et pourtant vraies), quand on pense aux gens qui meurent de faim. Je vous laisse découvrir comment les personnages font des heureux avec ces denrées. Le scénario aurait pu être un peu plus travaillé, l'ensemble est un peu décousu, mais j'ai eu beaucoup de plaisir à suivre cette histoire grâce des personnages bien campés. Je retournerai peut-être le voir avec mon ami.

25 janvier 2015

Je hais les petites phrases - Honoré

   P1000635      

Ma commande passée le 8 janvier 2015 chez l'une de mes librairies de quartier du livre d'Honoré Je hais les petites phrases, Charlie Hebdo / Editions Les Echappés (2011, 112 pages) est arrivée en fin de semaine dernière.

Extrait de la 4ème de couv': "Des petites phrases, degré zéro de la pensée, en français approximatif, creuses ou vulgaires, à l'image de la vie politique des années Sarkozy: Je hais les petites phrases dresse une galerie de portraits pris sur le vif des meilleurs paroliers du quinquennat, où le dessin révèle les sous-entendus les plus inavouables."

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) ne prêtais certainement pas assez attention aux dessins carrés d'Honoré quand j'achetais Charlie Heddo, quelques rares fois par an (à l'occasion de voyages en train, en général), et je le regrette, ô combien, aujourd'hui.

Publié avant la fin de l'unique quinquennat de Nicolas S., cette sélection de dessins publiés dans l'hebdomadaire fait la part belle aux ministres ou personnalités de droite (le Président apparaît lui-même 11 fois, suivi par Mme Lagarde (10 occurrences), Fillon (6 dessins), Woerth (5 portraits), mais aussi Boutin ou Amara (4). S'y ajoute un peu de société civile (Laurence Parisot 3), mais aussi quelques religieux catholiques (le Pape, des évêques) ou des mises en situation de musulmans voire musulmanes... Méconnu, Honoré dessinait bien en véritable iconoclaste.

 P1000637

 P1000636

 P1000638

Je trouve que le style de dessin d'Honoré fait penser à de la linogravure: format du dessin carré ou rectangulaire, traits épais, décors géométriques en arrière-plan souvent composé de lignes droites. Comme on le remarque ci-dessus, les dessins sont en fait constitués de trois éléments: en haut, en rouge et entre guillemets, la "petite phrase" servant de prétexte à Honoré (avec toujours son auteur crédité). Le dessin lui-même, généralement statique. Et en queue, le venin (quelques mots faussement attribués au personnage, ou un commentaire de situation...). Les types de portraits sont variés: de face ou de profil, du plan italien au plan poitrine en passant par le plan taille. On peut aussi voir deux personnages qui échangent, ou bras-dessus-bras-dessous. Parfois est caricaturée une situation outrée: Lagarde sautillante, Bayrou en écorché ou Villepin râlant au croc. Anecdotiquement, sont représentés des animaux: nounours, trois (cul de) vaches, un magnifique canard mandarin polychrome. Les vignettes de ce livre sont le plus souvent en noir et blanc, très rares sont celles comportant un aplat monochrome, et seuls 3 dessins sont égayés de deux couleurs (j'ignore ce qu'il en était des parutions originales dans Charlie, ou si ces couleurs sont spécifiques au livre). On pourrait noter enfin que, à l'époque de parution, la gauche était à la portion congrue: peu visible, peu visée? Valls apparaissait dans 3 dessins peu flatteurs, Rocard 2 fois, DSK et Hollande 1 fois chacun... Je suppose que des ouvrages reprenant des dessins plus récents ne manqueront pas d'être publiés?

Pour l'anecdote, j'en profite pour signaler avoir demandé ces derniers temps, dans deux librairies différentes, pourquoi il n'y avait pas une table dédiée aux livres des six journalistes (dessinateurs ou chroniqueurs) assassinés, et avoir obtenu des réponses très similaires: "on s'est posé la question / j'y ai réfléchi; ça m'a / ça nous a mis mal à l'aise : ça aurait fait un peu... [le mot juste a un peu de mal à sortir: opportuniste? vautour? commercial]; on va laisser passer un peu de temps; si on nous en demande, on répond bien sûr; tous leurs titres ne sont pas actuellement disponibles".

En conclusion, un dernier dessin papillonnant d'Honoré, illustrant cette fois un autre livre (tout juste acheté), de Bernard Maris (Oncle Bernard), Petits principes de langue de bois économique, Bréal / Charlie Hebdo, 2008 (billet à venir) [chroniqué le 27/02/2016].

P1000639

*** Je suis Charlie ***

23 janvier 2015

Retour à Little Wing - Nickolas Butler / Le tabac Tresniek - Robert Seethaler

Voici deux romans très différent et dont l'un m'a bien davantage plu que l'autre.

Je commence par Retour à Little Wing (Editions Autrement, 440 pages) le premier roman de Nickolas Butler, celui qui a pas mal plu sur les blogs mais en ce qui me concerne ne m'a pas enthousiasmée plus que cela. Cinq copains d'enfance, Hank, Beth, Lee, Kip et Ronny, tous nés à Little Wing, une bourgade du Wisconsin du "Middle West américain", prennent la parole tour à tour et nous racontent un peu de leur vie présente et passée. Hank s'est marié avec Beth, ils s'occupent d'une ferme. Lee est devenu un chanteur à succès. Ronny ne peut plus faire de rodéo (suite à un accident). Quant à Kip, il est devenu un chef d'entreprise. Je n'ai pas trouvé que les personnages avaient beaucoup de relief, et les atermoiements de l'un d'entre eux sur l'infidélité avant le mariage m'ont ennuyée. Bof. Lire les billets plus ou moins positifs de Wens, Sandrine, Eva.

P1000617

 

Et voici maintenant Le tabac Tresniek, de l'écrivain autrichien Robert Seethaler (Edition Sabine Wespieser, 250 pages), qui nous renvoie à la fin de l'été 1937, à Vienne, en Autriche. Le jeune Franz Huchel, 18 ans, vient travailler dans la capitale de l'Autriche dans un tabac tenu par un vieux monsieur unijambiste, Otto Tresniek (il a perdu sa jambe lors de la première guerre mondiale). Ce tabac est un lieu où la bourgeoisie juive rencontre les classes populaires. C'est là que se rend régulièrement Sigmund Freud ("le docteur des fous"), rongé par son cancer de la mâchoire mais qui continue à fumer des havanes. C'est grâce à la lecture des journaux que Franz va faire son éducation politique. En revanche, il reste totalement désemparé (malgré les conseils de Freud) quand il rencontre Anezka, une jeune femme de Bohême dont il tombe éperdument amoureux au premier regard. En arrière-plan, la montée du nazisme (l'Anschluss entre l'Allemagne et l'Autriche aura lieu en mars 1938) va bouleverser la vie du tabac et de ses occupants. Sans vous révéler la fin (ça se termine mal), Franz va prouver son courage de manière assez culottée (comprenez ce que vous voulez). C'est un roman qui se lit bien, une lecture agréable.

P1000622

21 janvier 2015

Les nouveaux sauvages - Damien Szifron / Les souvenirs - Jean-Paul Rouve

J'ai vu Les Nouveaux sauvages, du réalisateur argentin Damien Szifron, lors d'une avant-première vers la mi-septembre 2014. Ce film est composé de six sketchs, tous détonnants, parfois drôles et politiquement pas très corrects. Rien que celui qui ouvre le film en prégénérique vaut à lui seul le détour. Dans un avion en vol, les quelques passagers embarqués découvrent au cours de leurs discussions qu'ils ont une connaissance en commun: un dénommé Pasternak, un musicien nul. Je vous laisse découvrir ce qu'il advient de l'avion et de ses passagers: l'issue est impressionnante, on s'y croirait. Le titre original du film, Relatos salvares ("les récits sauvages"), convient bien. En effet, les six sketchs montrent ce que des êtres humains de toutes conditions sont capables de faire quand ils "pètent les plombs". Tous les coups sont permis avec des dommages considérables: quelques morts, des blessés, des voitures accidentées, une soirée de mariage qui part en vrille, des comportements irresponsables. Dans le sketch que joue Ricardo Darin, on se retrouve dans un univers kafkaïen où un homme plutôt calme arrive à se servir de dynamite. Je vous laisse découvrir ce segment peut-être un peu long mais très réussi. Le film a été produit par les frères Almodovar, Pedro et Augustin. Lire les billets de Tinalakiler, ffred et Alex.

Je passe maintenant au film français Les souvenirs de Jean-Paul Rouve, d'après un roman de David Foenkinos (pas lu). C'est surtout l'occasion d'admirer la petite ville d'Etretat vue d'hélicoptère avec l'aiguille creuse: ça donne vraiment envie d'y passer un week-end. Pour le reste, l'histoire m'a donné le cafard pour des raisons personnelles. Il n'empêche que c'est une histoire touchante, celle d'une grand-mère qui enterre son mari. Peu de temps après, ne pouvant plus vivre toute seule, ses enfants la placent en maison de retraite où il y a plein de "vieux". Un jour, elle disparaît de cette maison de retraite rattrapée par ses souvenirs de quand elle était petite fille. Michel Blanc, Chantal Lauby, Annie Cordy (la grand-mère) et le jeune Mathieu Spinozi (le petit-fils) sont excellents. Un joli film à ne pas voir si vous avez un moment de déprime. Lire les billets d'Armelle et Alain.

18 janvier 2015

Le grand Duduche... - Cabu

Ca y est, j'ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) relu mes 5 volumes (acquis dans les années '90):
Le grand Duduche, Dargaud (T.1), 1984 (1ère éd. 1967)
Le grand Duduche "il lui faudrait une bonne guerre" (T.2), Dargaud, 1974 (1ère éd. 1972)
"Passe ton bac, après on verra!"(T.5), éditions du rond-point, 1980
Le grand Duduche: à bas la mode (T.7), Dargaud, 1981
Le grand Duduche et la fille du proviseur (T.8), Dargaud, 1982

Je n'ai pas dans ma BDthèque, à ce jour, L'ennemi intérieur (1ère éd. 1973, Le Square, rééd. Dargaud, 1982), ni Le grand Duduche en vacances (1ère éd. 1974, Le Square, rééd. Dargaud, 1980), ni Maraboud'ficelle (1ère éd. 1980, Dargaud). Je les aurais bien croisés un jour ou l'autre... Au gré des bouquinistes... J'étais pas pressé... Y avait aucune raison, aucune urgence...
Pour chacun des albums ci-dessous, j'ai essayé d'évoquer d'une phrase qui me soit propre celles des planches qui ont le plus attiré mon attention à ma relecture suivie.

Le grand Duduche (tome 1)

 

P1000629

Le grand Duduche au lycée éclaté. Le grand Duduche veut casser la figure à la concurrence. Le petit Duduche est ami des bêtes. Le grand Duduche conduit mal. Le grand Duduche est végétarien. Le grand Duduche hurle à l'oreille des vieux. Le grand Duduche rit de la guerre (14-18). Le grand Duduche aime Victor Hugo. Le grand Duduche fait le flic. Le grand Duduche rend sa copie en retard [je crois]. Le grand Duduche engraisse un porc (et l'animal en perd la tête). Le grand Duduche fait chanter au suicide. Le grand Duduche sauve un noyé. Le grand Duduche rêve à l'avenir. Le grand Duduche fait voir le loup. Le grand Duduche joue au beatnik. Le grand Duduche innocent est puni. Le grand Duduche enquête sur la jeunesse. Le grand Duduche prétend danser. Le grand Duduche passe par le cimetière: "bon sang, que c'est chouette de penser que les autres sont en cours...". Le grand Duduche passe au large de la boite à bac. Le grand Duduche s'apprête à partir en vacances.

Le grand Duduche "Il lui faudrait une bonne guerre" (tome 2)

Le grand Duduche joue au chat. Le grand Duduche imite les CRS. Le grand Duduche fait l'éloge de la paresse, sauf... Le grand Duduche planche sur le stupre. Le grand Duduche examine le monde en mutation. Le grand Duduche participe au débat. Le grand Duduche est responsable (de la classe). Du balai pour le grand Duduche. Le grand Duduche veut construire un bunker (de survie). Le grand Duduche réforme l'enseignement. Le grand Duduche se met au vert. Le grand Duduche est à la porte. Le grand Duduche fan de Johnny. Le grand Duduche a tagué. Le grand Duduche compte la minute (de silence). Le grand Duduche illustre les relations profs-élèves. Le grand Duduche répète. Le grand Duduche attend les circulaires. Le grand Duduche met les pieds dans le plat (à gâteau). Le grand Duduche joue les chevaliers servants. Le grand Duduche cauchemarde.

 

P1000630

 

 "Passe ton bac, après on verra!" (tome 5)

 

P1000632 

Préface (texte intégral - 11 lignes): "Cet ouvrage compte 64 pages sous une couverture illustrée en couleurs. Il comporte 436 dessins représentant au total 2006 personnages et animaux, dont 237 fois le Grand Duduche. Les originaux des dessins, des couleurs, des textes et de la maquette ont été conçus et réalisés à la main par Cabu. Il y a un scénario de Reiser et une préface de Delporte.
C'est un très bel album. Achetez-le."
L'irrésistible ascension du grand Duduche (en 16 dessins). Le petit Duduche fait de la bicyclette. Le petit Duduche est perdu à Paris. Le grand Duduche dans la voiture de papa. Le grand Duduche fume. Le grand Duduche varie les décors. Le grand Duduche au parloir. Le grand Duduche enregistre les maths. Le grand Duduche évoque quelques têtes de profs. Le grand Duduche écrase le tube.

Le grand Duduche: à bas la mode (tome 7)

Le grand Duduche voudrait éviter de macadamiser de bonnes terres. Le grand Duduche repasse une page rafraîchissante parue dans le T. 5. Le grand Duduche trouve que c'est dur d'être militant. Le grand Duduche manifeste au printemps confisqué. Le grand Duduche en a trop fumé. Le grand Duduche regarde passer le Tour de France. Le grand Duduche s'occupe d'handicapés. Le grand Duduche se fait sonder. Le grand Duduche veut vivre heureux, caché loin des projecteurs (c'est pas gagné). Le grand Duduche ne peut pas piffer le rock. le grand Duduche ne veut plus jouer les Ménie Grégoire. Le grand Duduche prêche la mauvaise nouvelle. Le grand Duduche a les bonnes combines pour se faire réformer. Le grand Duduche affronte le jugement dernier.

 

 

P1000633

 

Le grand Duduche et la fille du proviseur (tome 8)

 

P1000634

 

Le grand Duduche soutient la lingère du lycée. Le grand Duduche calcule la fille du proviseur. Le grand Duduche fête la victoire de la gauche. Le grand Duduche pose des problèmes au proviseur. Le grand Duduche boutonneux. Le grand Duduche avait peur d'être asocial. Le grand Duduche se convertit carrément en étudiant islamique. Le grand Duduche fait la foire. Le grand Duduche devient sectaire. Le grand Duduche en bagarre pour la politique. Le grand Duduche se heurte à "papa veut pas". Le grand Duduche rêve de SuperDuduche. Le grand Duduche ferme son entreprise. Le grand Duduche démontre que le 3e âge peut se rendre encore utile. Le grand Duduche prépare un journal de lycée.

Depuis la parution de ces albums, on croise le grand Duduche pour un dessin par-ci-par-là, ou pour toute une bande, en général dans Le Canard enchaîné. Le plus souvent, lors de ses repas de famille, le grand Duduche (contestataire) se gausse de la partie "La manif pour tous" conservatrice de celle-ci...

Voici la dernière "bande" que j'ai relevée dans ma série (Le Canard Enchaîné n°4914 du 30/12/2014, p.7).

P1000624

Le grand Duduche, c'était un peu Cabu.
Le personnage du grand Duduche est éternel.

*** Je suis Charlie ***

16 janvier 2015

Je suis Charlie (moi aussi)

Voici ce que l'on peut voir sur un des murs du ministère de la culture à Paris. J'ai pris la photo ce midi, le 16/01/15.

P1000627

A gauche, le nom des dix-sept victimes et à droite, les portraits (en négatif) des cinq dessinateurs de Charlie Hebdo et de l'économiste Bernard Maris.

15 janvier 2015

Six films vus et non commentés depuis le 01/01/15

Vu la très triste actualité de ces derniers jours, j'ai pris du retard dans mes chroniques "cinéma".

Voici un billet sur six films. Je recommande surtout et avant tout le dernier, le film sud-coréen, Hard day, assez jubilatoire.

The Riot club de Lone Scherfig: cette histoire de jeunes Oxfordiens issus de milieux très aisés et capables d'actes inqualifiable ne m'a pas plu. Les personnages ont tous un état d'esprit détestable. Si ce sont eux qui incarnent la future élite de la nation anglaise, ce n'est pas brillant. Des jeunes universitaires font partie d'un club très fermé, "The Riot Club", créé au XVIIIème siècle. Ils sont 10. Sous leurs airs proprets, ce sont des jeunes hommes redoutables, buveurs, prenant de la drogue, louant les services de prostituées. Parce qu'ils ont beaucoup d'argent, ils se sentent inatteignables. Je ne conseille pas du tout ce film réalisé par Lone Scherfig (An éducation), qui m'a vraiment mise mal à l'aise.

Astérix et le domaine des dieux d'Alexandre Astier et Louis Clichy est une réussite, tant du point de vue animation que de l'histoire. Alexandre Astier qui a écrit le scénario a ajouté des personnages, des situations, qui ne nuisent pas à l'album d'origine, bien au contraire. On voit même comment le pauvre Obélix n'est plus que l'ombre de lui-même faute de sanglier. J'espère que les prochaines adaptations des albums seront aussi convaincantes.

Les pingouins de Madagascar d'Eric Darnell et Simon J. Smith est un dessin animé plaisant, avec quatre pingouins "dans le vent" qui vont tenter de sauver leur espèce menacée par une méchante pieuvre voulant les transformer en monstres qui feraient peur aux petits enfants. L'intrique m'a fait penser, en plus enfantin, à celle de Moi, moche et méchant 2. Pas impérissable.

L'affaire SK1 de Frédéric Tellier retrace la traque et le procès assez rapide du "serial-killer" français Guy Georges, qui a violé et étranglé plusieurs femmes sur une période de presque 10 ans dans l'est parisien, avant qu'il ne soit trahi par son ADN. L'acteur qui interprète Guy George convient bien: il a un visage innocent malgré ses actes. Face à lui, Raphaël Personnaz, dans le rôle de l'inspecteur qui arrive à le démasquer, est très bien. Nathalie Baye dans celui de l'avocate est crédible quand elle recherche l'homme derrière le monstre. Mais j'ai trouvé la partie "traque" plus intéressante que la partie "procès". Film honorable. Lire le billet de ffred.

Valentin, Valentin de Pascal Thomas: après ses adaptations plus ou moins réussies d'Agatha Christie, Pascal Thomas a choisi un roman de Ruth Rendell que je ne connais pas (La maison du lys tigré). Je ne peux pas dire que cela lui réussisse beaucoup mieux. Valentin Fontaine est plutôt joli garçon. Il vit tout seul dans un grand appartement dans un immeuble peuplé de personnages atypiques, dont pas mal de femmes, jeunes ou vieilles qui ont le béguin pour lui. Il entretient une relation fougueuse avec Claudia (Marie Gillain), une femme mariée légèrement nymphomane. Sans oublier que Valentin a une mère interprétée à merveille par l'inénarrable Arielle Dombasle. Le couple de gardiens de l'immeuble joue aussi un rôle non négligeable dans l'intrigue. Dès le départ, on sait que le pauvre Valentin est mort assassiné, et une grande partie de l'intrigue consiste à savoir par qui. Gentillet mais sans plus. Marie Gillain en nymphomane n'est pas très crédible. Géraldine Chaplin en "pochetronne" m'a fait de la peine.

Je termine par Hard Day de Seong-hoon Kim, recommandé de manière très justifiée par FredMJG. Ce film m'a beaucoup plu car il ne souffre d'aucun temps mort, on est souvent surpris par l'enchaînement des événements, et il y a beaucoup d'humour. Go (détective à la police criminelle) et ses collègues sont coupables de malversations. Ils sont sous le coup d'une enquête interne. La "dure journée" du titre, Go part en voiture à l'enterrement de sa maman. Il a pas mal bu et renverse un homme qui meurt sous ses yeux. Ni une, ni deux, Go embarque le cadavre dans son coffre de voiture, et c'est à ce moment-là que les ennuis commencent. Quelqu'un l'a vu. Je ne vous en dis pas plus, mais si vous allez le voir, vous ne le regretterez pas.

12 janvier 2015

Pandas dans la brume - Tignous

En 2010, Tignous a publié Pandas dans la brume, un album de 60 pages de BD (drugstore / Glénat). Le thème (prétexte), c'est qu'il ne reste plus, en 2010, que 1600 pandas en "liberté" en Chine. Il s'agit de gags d'une planche, très rarement sur deux planches ou avec deux voire trois planches qui se répondent. L'album était en vente au salon Marjolaine en 2011, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) l'y avais acheté (le stand où j'étais bénévole était voisin de celui du WWF) [voir dédicace].

P1000619

Je me permets de citer les Directeur Général et Président (de l'époque) de WWF France ("lettrés" par Tignous en page finale): "Quand Tignous nous a proposé d'associer le WWF à son projet, nous avons tout de suite été séduits par cette idée aussi originale qu'insolite. Le WWF est une organisation scientifique caractérisée par son sérieux, traitant de sujets environnementaux (...). Mais face aux crises que nous traversons, l'humour peut parfois être un bien meilleur porte-parole. Brillant, percutant, provocateur, grinçant, insolent, choquant... Un humour décoiffant qui offre un bel hommage à nos derniers pandas. Tignous est leur ami."

Je ne vous scanne aucune planche dans le présent article. J'espère vous donner envie d'acheter l'album. Lisez-le (s'il vous plaît). Mais je vais en décrire trois, bien provocatrices.

Terre d'accueil (p.24): un panda amène une enveloppe à un autre.
"- Tiens, t'as du courrier!"
"- Ah! ... Ca vient de France!... ... ce doit être la réponse à ma demande de droit d'asile!... ... Les salauds... Regarde-moi ça!"
Monsieur, La Bambouseraie d'Anduze ne peut pas accueillir toute la misère du monde.

Jeûne (p.15): deux pandas, assis dans une bambouseraie, du bambou dans les griffes:
"- Le panda passe 14 heures par jour à bouffer", rigole l'un.
"- Qu'est-ce qu'on se ferait chier si on faisait ramadan!", rétorque l'autre.

Danger (p.36): deux pandas discutant, de dos:
"- On ne pense qu'à nous. ... Mais il y a bien d'autres espèces en voie de disparition.
"- Y a l'orang outan (...) le tapir... [longue énumération à deux voix] (...) - Le tigre - Le tapir - déjà dit!"
de face, un panda hilare à un panda courroucé:
"- ... les profs de l'enseignement public!"

*** Je suis Charlie ***

P1000621

9 janvier 2015

8e bloganniversaire (mise à jour du Tableau) - Charlie

Pour le 8e anniversaire de création du blog de dasola, j'ai (ta d loi du cine, 'squatter") effectué une mise à jour (jusqu'au 08/01/2015 inclus) du tableau figurant dans le 1200e billet à la date du 08/09/2013 (les explications y figurent aussi). Certains chiffres ont varié à la hausse, d'autres à la baisse...  comme il est logique (et certains restent à finaliser - parce que j'ai changé de priorité).

 

A

B

C

D

E

F

G

H

I

J

2007

328

114

114

53

897

53

765

27

431

39

2008

188

254

198

117

1950

82

1735

46

1188

79

2009

178

323

202

140
142

2253

69
66


2016


40


1461

85

2010

172

348

165

144
151

2401

45
42


2199


32


1716

84
86

2011

129

291

108

108
120

2216

31
27


2067


19


1722

53
56

2012

119

277

98

95
122

2040

22
15


1904


14


1729

51
60

2013 

124
86

318
260

107
77

 142

2356
1485

24
4


1323

14
4


1289

55
51

2014 

131

253

56

242

2615

9

 

 9

 

32

2015 *

2

50

3

-

62

 -

 

 -

 

3

Total

1372
1200

-

1050
962

-

16790
13242

331
289

12009

182

9536

456

* Au 08/01/2015 (comme tous les chiffres du tableau d'ailleurs)

J'attends de pied ferme les commandes de blogueurs-euses (sous canalblog!) qui souhaiteraient que j'analyse leurs chiffres de commentaires... On arrivera bien à s'entendre sur le prix!

*****************

Par ailleurs, ci-dessous simplement la liste des quelque 45 BD, recueils de dessins de presse et autres ouvrages que j'ai accumulés (en 25 ans) de Cabu, Charb, Tignous, Wolinski (pour Honoré, ma commande est en cours), extraits un par un de ma vaste BDthèque.

La maîtresse des lieux m'autorisera bien à en chroniquer prochainement quelques-uns pour être Charlie sur le blog de dasola...

Cabu:

Le grand Duduche, Dargaud, 1984
Le grand Duduche "il lui faudrait une bonne guerre", Dargaud, 1974
A bas toutes les armées, Editions du square, 1977
Le journal de Catherine, Dargaud, 1982
Catherine saute au paf!, éditions du square, 1978
Les aventures de Madame Pompidou, Editions du square, 1979
Camille-le-camé contre mon beauf, Albin Michel / Le square, 1980
"Passe ton bac, après on verra!", éditions du rond-point, 1980
Le grand Duduche: à bas la mode, Dargaud, 1981
Le grand Duduche et la fille du proviseur, Dargaud, 1982
Votez mère Denis, Le square / Albin Michel, 1981
Showbiz, Albin Michel, 1986
A consommer avec modération (mon beauf 4), Albin Michel, 1989
Les nouveaux beaufs sont arrivés, Le cherche-midi éditeur, 1992 (préface de Cavanna)
Adieu Tonton, L'Echo des Savanes / Albin Michel, 1992
Responsables mais pas coupables!, L'Echo des Savanes / Albin Michel, 1993
Secrets d'Etat, Albin Michel, 1994
A votre bon coeur! (l'Abbé Pierre chez les exclus), L'Echo des Savanes / Albin Michel, 1995
Les aventures épatantes de Jacques Chirac, L'Echo des Savanes / Albin Michel, 1996
Chirac flippe, L'Archipel, 1996
Grossesse nerveuse, Le cherche-midi éditeur, 1995 (préface de Philippe Val)
Le retour du grand blond, L'Echo des Savanes / Albin Michel, 1997
Etre ou ne pas être beauf (manuel à l'usage des contemporains des beaufs), Editions du Layeur, 2007

Charb:

Je suis très tolérant!, Soleil, 1996
Police partout, Bichro éditions, 1998
Le capitalisme en 10 leçons, La Découverte (Zones), 2012 (texte de Michel Husson)
La vie de Mahomet (par Charb & Zineb), 1ère et 2ème parties, Hors-séries de Charlie Hebdo, 2013

Honoré:

Je hais les petites phrases, Charlie Hebdo / éditions Les échappés, 2011

Tignous:

Pourquoi faire simple..., La Découverte, 1993
Tas de pauvres, Denoël, 2000
Pandas dans la brume, Glénat / drugstore, 2010

Wolinski:

La vie compliquée de Georges le tueur!, éditions du square, 1970
C'est dur d'être patron, Editions du square, 1979
A bas l'amour copain!, Albin Michel, 1982
Mon corps est à elles, Dargaud, 1982
Junior, L'Echo des Savanes / Albin Michel, 1983
On ne connaît pas notre bonheur, Dargaud, 1983
Le programme de la droite, Denoël, 1986
Je ne pense qu'à ça!, Glénat, 1986
Bonne année, Denoël, 1987
Il n'y a plus d'hommes!, Flammarion, 1988
J'hallucine!, Flammarion, 1991
Vous en êtes encore là, vous?, Albin Michel, 1992
Scoopette (la nympho de l'info), Canal+ éditions, 1994
Trop beau pour être vrai, Albin Michel, 1998
+ quelques dessins repris dans l'album collectif 25 ans de dessins à L'Etudiant, 1975-2000

6 janvier 2015

A most violent year - J. C. Chandor

Le 31 décembre 2014 est sorti un film que je vous conseille (malgré les réserves que je partage avec Pascale). Après Margin Call et All is Lost (pas vu), le réalisateur, qui a aussi écrit le scénario, nous transporte à New York, dans le quartier de Brooklyn, en 1981, année la plus violente dans l'histoire de la ville, selon les statistiques. Abel Morales et sa femme Annah dirigent une entreprise de transport de fioul. Depuis quelque temps, des camions transporteurs sont détournés: les chauffeurs sont molestés et des individus s'enfuient avec les camions. Plus de 400 000 litres sont ainsi dérobés. Dans le même laps de temps, l'entreprise d'Abel est dans la ligne de mire de la brigade financière qui la soupçonne de fraude fiscale. Et enfin, Abel souhaite acheter un immense terrain où se trouvent des gros containers qui pourraient contenir le fioul. Pour ce faire, il cherche à emprunter une grosse somme d'argent auprès de concurrents et de proches. Abel veut rester honnête, et ce n'est pas facile face à ce monde capitalistique sans pitié. Anna, sa femme n'a pas autant d'état d'âme (il faut dire qu'elle est la fille d'un gangster en prison). Comme le reste de la salle, j'ai suivi avec intérêt l'intrigue, car on veut savoir comment ça va se terminer, et c'est pourquoi j'avoue avoir été un peu frustrée par la fin, pas convaincante, car des questions restent en suspens. En revanche, j'ai été sensible aux couleurs grise et orangée qui baignent le film. Oscar Isaac (que j'avais découvert dans Inside Llewyn Davis) forme avec Jessica Chastain (très femme fatale) un duo crédible. L'actrice est étonnante. Somme toute, un film qui vaut la peine d'être vu.

Lire les billets de ffred, de Chris, de Pierre D et d'Alex-6.

3 janvier 2015

Cold in July - Jim Mickle / Une heure de tranquillité - Patrice Leconte

L'année 2015 concernant le cinéma commence doucement. Voici deux films que vous pouvez vous dispenser de voir (selon moi).

Je commencerai par Cold in July (Juillet de sang) de Jim Mickle, d'après le roman de Joe Lansdale (Folio policier, 300 pages). En 1989, Richard Dane, qui exerce la profession d'encadreur, abat un homme qui s'était introduit chez lui pendant la nuit. Assez vite, Richard Dane, qui est considéré comme un héros, apprend que l'homme qu'il a abattu n'est pas celui qu'il croit, c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de Freddy Russel, le fils de Ben Russel, un truand qui vient de purger une peine de prison. Je vous laisse découvrir comment il découvre cette substitution d'identité. Toujours est-il qu'à partir de là le film devient vraiment noir voire crapoteux. Ben (Sam Shepard, un peu monolithique), Richard (Michael C. Hall) et Jim Bob (Don Johnson qui vieillit bien), un copain de Ben, partent à la recherche de Freddy. J'ai trouvé qu'il y avait des moments de violence gratuite assez insupportable dont des "snuff movies" où des femmes sont violentées et tuées devant une caméra. On ne voit pas grand-chose mais ce que l'on devine a suffit à mon malaise. J'en ai assez de ce genre de films qui manquent de subtilité. Lire les billets nettement plus positifs de Ffred et Wilyrah et celui négatif (ouf) de Mymp.

Je continue avec Une heure de tranquillité de Patrice Leconte qui est une adaptation d'une pièce de théâtre de Florian Zeller. Je le dit tout net, ce film m'a crispée. Michel Leproux (Christian Clavier), dentiste de son état, vit un appartement très cossu de 200 m2. Il vient de trouver au marché "aux puces" un disque de jazz qu'il cherchait depuis longtemps et qu'il souhaite écouter dès son retour dans son magnifique salon rempli de disques. Bien entendu, il ne va pas arriver à trouver une heure de tranquillité durant cette journée qui est aussi la fête des voisins. Sa mère n'arrête pas de l'appeler, Nathalie, sa femme lui fait deux révélations inattendues et pas très agréables. De plus, suite à une canalisation percée, il y a une inondation dans une des pièces de l'appartement.  Sans oublier Sébastien, son fils altermondialiste, qui recueille dans sa chambre de bonne toute une famille de Philippins. Il faut aussi ajouter que la maîtresse de Michel Leproux (et meilleure amie de Nathalie) a des remords de conscience sur cette liaison. Enfin, un voisin envahissant et organisateur de la fête des voisins complète le tableau. D'habitude, j'aime bien ce que fait Patrice Leconte, mais là, c'est un film fatigant à voir. Heureusement qu'il ne dure qu'une heure quinze.

31 décembre 2014

Bilan lecture 2014

En 2014, j'ai lu 80 romans français et étrangers (et une dizaine de BD). Parmi ces 80, j'en retiens au moins deux qui sortent largement du lot et m'ont vraiment beaucoup plu.

Ce qui reste de nos vies de Zeruya Shalev (qui a reçu le prix fémina étranger en 2014 - et c'est amplement mérité).

P1000323

Hérétiques de Leonardo Padura. J'en profite pour conseiller à nouveau le film Retour à Ithaque de Laurent Cantet dont le scénario est de Leonardo Padura.

P1000560

Parmi les romans policiers (c'est la majorité de mes lectures), je recommande encore un écrivain français: Jérôme Leroy qui avec L'ange gardien confirme son talent d'écrivain après Le bloc.

Depuis la mi-décembre 2014, j'ai mis les bouchées doubles concernant mes lectures et je conseille tous les livres cités ci-dessous.

Je viens de terminer L'homme provisoire de Sebastian Barry (Editions Joëlle Losfeld, 250 pages), histoire qui se passe en Afrique et en Irlande du côté de Sligo. Jack Mc Nulty, "L'homme provisoire" du titre, revient sur sa vie passée et surtout raconte son histoire avec Mai Kirwan, la plus jolie fille du coin. Alcoolique, Jack Mc Nulty est entré dans l'armée et est devenu démineur pendant la seconde guerre mondiale. Pendant ce temps, Mai s'ennuie, Mai est malheureuse et Mai se met à boire elle aussi. Ce n'est pas un roman très gai mais j'ai aimé le style. L'écrivain a un grand sens de la narration. Lire les billets d'Ingannmic et celui d'Une Ribambelle.

P1000612

Debout-payé de Gauz (Le nouvel Attila, 170 pages) est un premier roman très bien écrit, pertinent, éclairant sur la profession de vigile, les "debout-payés", et sur tous les travailleurs venus d'Afrique Noire depuis les années 60. Lire le billet de Violette, celui très mitigé de Malika, et un autre, interrogatif, du Mérydien.

P1000614

Les mots qu'on ne me dit pas de Véronique Poulain (Editions Stock, 130 pages), dont s'est librement inspiré Eric Lartigau pour La famille Bélier. Contrairement au film, ce récit autobiographique est vraiment bien, drôle, touchant, et il décrit finement qu'il n'est pas simple d'être un "entendant" dans une famille de sourds. Lire les billets de Clara, manU et Eva, enthousiastes contrairement à Laure.

P1000613

Enfin je termine avec Code 93 d'Olivier Norek (Pocket, 330 pages), très bon roman policier, et c'est le premier de l'écrivain qui dans la vie est lieutenant de police au SDPJ (service départemental de la police judiciaire) du 93. Bien construite, l'intrigue tient la route (mini-billet à venir).

P1000615

Je ne voudrais pas passer sous silence les trois premiers opus de la série "Roman d'un crime" de Maj Sjöwall et Per Wahlöö : Roseanna, L'homme qui partit en fumée et L'homme au balcon. Je suis les conseils de K, je les lis dans l'ordre de leur parution (de 1965 à 1975).

P1000616

 

Et -c'est pas tout ça- je profite de ce dernier billet de l'année 2014 pour vous souhaiter à toutes et tous une excellente année 2015 (surtout la santé). Comme je ne sais pas écrire de discours, je m'arrête là pour les voeux.

29 décembre 2014

L'embranchement de Mugby - Estelle Meyrand / Rodolphe (d'après Charles Dickens)

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) ne connaissais même pas le nom de L'embranchement de Mugby parmi les oeuvres de Charles Dickens (comme tout le monde, quand j'entends "Conte de Noël" pour cet auteur, je pense à Scrooge, le vieil avare métamorphosé par des apparitions la veille de Noël [lu en bibliothèque verte dans mon jeune temps...]). 

Dans le décor sinistre d'une sorte de gare de banlieue, de nuit, un unique voyageur descend au bout d'un quai désert, chapeau melon, pardessus, cache-nez, sous une lumière blafarde (et des couleurs très froides). Seule petite lueur (timidement chaude): le "lampiste" de la gare, qui le recueille puis lui indique un hôtel. Le lendemain, ce voyageur avec bagages erre dans la (petite) ville, en s'interrogeant sur son passé et son avenir. Lui aussi est comme la ville bien entendu, à une croisée des chemins, entre la vie de patron (de Barbox Frères) sûr de lui qu'il a mis 20 ans à devenir, et ce qu'il va advenir du pauvre cocu ayant perdu femme et raison de vivre qu'il est désormais. Il croise un chien errant, et une jolie maison colorée, en sortie de la ville, où une jeune fille alitée lui fait signe d'entrer. C'est la fille du lampiste. Elle lui suggère d'explorer les 5 destinations possibles à partir de Mugby... Il fera ses choix au terme de ses voyages, plus ou moins remplis d'allégories et de surprises.

P1000608

Cette bande dessinée m'a fait penser à l'univers du dessin animé L'illusionniste. J'en ai beaucoup apprécié le dessin et le traitement en couleurs directes (voir quelques planches sur le blog de CapOCapesDoc; Allie en parle aussi très bien). Elle est parue récemment (enfin, je trouve: en 2010, pour l'édition originale chez Delcourt), avec un scénario de Rodolphe (d'après le conte de Noël de Charles Dickens), et des dessins d'Estelle Meyrand. Ces deux auteurs avaient déjà collaboré 2 ans plus tôt sur Un chant de Noël *. Je n'ai jamais croisé leur version, mais je pense que je prendrai la peine de la chercher en 2015.

P1050194 Tout à fait incidemment, le train sur la 4ème de couverture m'a fait penser au Transperceneige. Est-ce un clin d'oeil? C'est Lob qui avait conseillé à Rodolphe d'entrer en BD.
Merci à dasola pour les photos.

* (et  non un "conte" de Noël comme je l'avais précédemment écrit)

28 décembre 2014

Donald Westlake et son (anti)-héros John Dortmunder

Je voulais à nouveau rendre hommage à l'écrivain américain Donald Westlake, disparu le 31 décembre 2008 en nous laissant inconsolables car les (més)aventures de John Dortmunder & co sont terminées. En effet, parmi la trentaine de romans dont il est l'auteur, Westlake en a écrit pas moins de 13 (entre 1970 et 2009) mettant en scène John Dortmunder, un cambrioleur qui a beaucoup d'idées mais pas mal de déveine. Ses coups fumants deviennent rapidement des coups fumeux. Il a comme comparses Stan Murch (voleur de voitures), Andy Kelp, Tiny Bulcher et quelques autres qui apparaissent au gré des romans, dont la copine que se trouve Tiny, ou la maman de Stan Murch (cette dernière est chauffeur de taxi). Suite à mon billet précédent où j'en chroniquais deux, je voudrais évoquer quatre romans dans lesquels j'ai retrouvé pour mon plus grand plaisir Dortmunder. J'ai souvent ri de bon coeur tellement les situations bien décrites sont en général inextricables. 

  P1000603  P1000604 P1000602  P1000601

Il faut noter que les "victimes" de Dortmunder ne sont pas à plaindre. Ce sont la plupart du temps des personnages peu ou pas recommandables.

Dans Mauvaises nouvelles (Rivages/Seuil, 280 pages), Fitzroy Guilderpost, Irwin Gabel (deux personnages peu recommandables) et Petite Plume (dernière représentante d'une tribu indienne éteinte - paraît-il) engagent Dortmunder et Andy Kelp pour déterrer un corps qui pourrait prouver, grâce à l'ADN, que Petite Plume serait bénéficiaire de parts dans un casino situé sur une réserve indienne dans laquelle trois tribus ont le droit de cohabiter. Parmi les nombreuses péripéties, on apprend comment récupérer une mèche de cheveux pendant une tempête de neige ou comment une interversion de pierres tombales peut s'avérer délicate.

Dans Surveille tes arrières! (Rivages/Seuil, 280 pages), nous faisons la connaissance de Preston Fareweather et de son factotum, Alan Pinkleton. Preston est un milliardaire odieux qui s'est réfugié dans un club Med aux Caraïbes pour fuir quatre ex-femmes très en colère. C'est là qu'il fait la connaissance d'Arnie Allbright, un receleur et surtout un ami de Dortmunder. Bien entendu, Arnie informe John que l'appartement luxueux de Preston pourrait être visité et dévalisé. Justement, Dortmunder et les autres sont inquiets, leur lieu de rendez-vous favori, le OJ Bar & Grill sur Amsterdam Avenue à Manhattan, est menacé de fermeture après être tombé dans les mains de "vrais" méchants. Je vous laisse découvrir comment nos héros vont arriver à sortir de cette situation et comment le cambriolage devient un moment d'anthologie, d'autant plus que Fareweather revenu entretemps n'entend rien (il dort profondément) de ce qui se passe dans les pièces d'à côté.

Dans Pourquoi moi? (Rivages poche/Seuil, 310 pages), Dortmunder vient de vider le coffre d'un bijoutier. Parmi le butin se trouve un rubis tellement gros que Dortmunder pense qu'il s'agit d'une breloque sans valeur. Mais le "Brasier de Byzance" (c'est son nom), qui était dans un musée de Chicago, doit revenir dans son pays d'origine: la Turquie. En attendant, il avait été entreposé dans le coffre du petit bijoutier. Le pauvre Dortmunder qui ne regarde pas les infos et est allergique aux répondeurs téléphoniques comprend un peu tard qu'il a beaucoup d'ennnuis. Comment se débarrasser de ce rubis qu'il a malencontreusement passé à un doigt (il ne peut plus l'enlever)? Le FBI, la police New-Yorkaise, divers services secrets, et même des truands dérangés par l'hyper-activité policière sont lancés à la poursuite du rubis, et donc de Dortmunder. J'ai beaucoup ri.

Je termine avec Bonne conduite (Rivages poche/Seuil, 350 pages), où Dortmunder, qui vient de commettre un cambriolage dans un entrepôt à Manhattan, se retrouve sur le toit d'un couvent pour fuir la police. Le pauvre ne sait pas dans quoi il vient de mettre les pieds car les bonnes soeurs (qui ont fait voeu de silence sauf le jeudi) lui promettent de ne pas le dénoncer aux forces de l'ordre... moyennant quoi, elles lui demandent de libérer une des leurs, une jeune novice de 23 ans qui souhaite prononcer ses voeux définitifs. Le problème est qu'elle a été enlevée par son propre père (milliardaire), qui ne l'entend pas de cette oreille. La jeune femme est séquestrée au dernier étage d'un building appartenant au papa. Bien entendu, rien ne va se passer comme prévu, mais c'est dans ce roman que l'on fait la connaissance de J.-C. (Josephine Carol) Taylor, une femme de caractère, plutôt jolie, qui gère des affaires pas très légales et ne laisse pas Tiny (Bulcher) indifférent. Pour l'anecdote, Tiny (minuscule en anglais) est du genre armoire à glace qui vous étend un homme d'une simple chiquenaude. Une scène hilarante décrit la façon dont Dortmunder (tel un contorsionniste) s'introduit dans un lave-vaisselle pour se cacher.

Quatre romans à lire absolument, pour moi (comme pour mon ami).

Dans quelques semaines, je ne manquerai pas de chroniquer quatre autres romans avec Dortmunder - déjà acquis, pas encore lus.

P1000605

25 décembre 2014

Whiplash - Damien Chazelle

Joyeux Noël à tous les blogueurs qui passent par chez moi. J'espère que personne n'est resté isolé ou malade et que les cadeaux du Père Noël furent à la hauteur des attentes.

P1050192

 

Sinon, si vous ne savez pas quoi faire en ce jour du 25 décembre et que vous aimez le cinéma, le jazz et en particulier la batterie, essayez d'aller voir Whiplash de Damien Chazelle qui est sorti hier (24 décembre 2014). Andrew, qui étudie dans une école de musique prestigieuse à New-Yorkk, pratique la batterie depuis son plus jeune âge. Fletcher, un professeur renommé dans l'école, le choisit pour faire partie de son orchestre. Andrew ne se doute pas de ce dans quoi il s'engage. Fletcher, le crâne rasé et maigre de cou (il m'a fait penser à un oiseau déplumé) est un être tyrannique qui humilie verbalement ses élèves. En voulant atteindre la perfection, il fait des dégâts sur des esprits parfois fragiles. Andrew, tel un athlète olympique, s'entraîne encore et toujours pour obtenir le tempo parfait que désire Fletcher. Andrew transpire, pleure, reçoit des gifles. Les baguettes lui entaillent jusqu'au sang l'espace entre le pouce et l'index. Sans parler du fait que Fletcher provoque des rivalités entre batteurs (Andrew n'est pas tout seul). Le film qui dure 1H47 a bien entendu du rythme, mais j'avoue qu'il m'a paru manquer un peu d'émotion et de grâce. Je m'attendais à vibrer davantage. Un batteur comme Buddy Rich (1917-1987) qui est évoqué dans le film avait de la grâce dans sa façon de jouer. Dans le film, Andrew est un bon technicien, il en veut, il sait jouer mais je n'ai pas trouvé qu'il était gracieux. Ce n'est qu'une performance (ce qui n'est déjà pas si mal). La fin très abrupte m'a frustrée. Le réalisateur n'attend pas que les applaudissements résonnent dans la salle de concert. Pendant le film, on a surtout l'occasion d'entendre Whiplash de Hank Levy (1927-2001 - je ne connaissais pas du tout) et Caravan écrit par Duke Ellington et Juan Tizol. Film à voir en cette fin d'année. Lire le billet d'Alex-6.

Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (215 commentaires, du 17/01/07 au 14/04/24)].
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
83 abonnés
Liens (en cours de mise à jour)

** INDEX AUTEURS (LITTÉRATURE), FILMS & REALISATEURS (CINÉMA) **

*** CHALLENGES DE L'ANNEE EN COURS ***


** LE SITE DU STATISTICIEN **


*** LIENS ***
(BLOGUEURS COMMENTANT SOUVENT LE MIEN)

  • = Dix blogueuses et blogueurs ayant fait au moins 500 commentaires chez dasola se présentent =
  • On crée un lien lorsqu'un blogueur a commenté au moins cinq billets en venant à (au moins) deux dates différentes sur ce blog. 
  • Une adresse de mail (xxx@yyy.fr ou com...) [non publiée!] est exigée par Canalblog pour enregistrer votre commentaire. 
  • Vous ne voyez pas tout de suite apparaître votre commentaire, car je dois d'abord le valider (cela peut prendre quelques heures)
CINÉMA (22 blogs en activité)

DIVERS - CULTURE (57 blogs en activité)

LIVRES (69 blogs en activité)

QUELQUE TRISTESSE

QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2706 billets (au 25/04/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 171 commentaires (au 26/04/24 [+ 6 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1276 personnes, dont 106 (re)venues en 2024
  • 407 blogueurs [dont 156 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1210 (au 22/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
Pages