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Le blog de Dasola

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27 janvier 2016

Ca, c'est moi quand j'étais jeune (lettre ouverte à ma femme) - Wolinski

L'an dernier (... début d'année 2015), j'ai (ta d loi du cine, squatter chez dasola) procrastiné un billet sur Wolinski (j'espère y revenir et le finaliser prochainement). Je ne savais pas trop par quel bout prendre ma quinzaine d'albums de dessins pour rendre hommage au doyen des assassinés. Je me rappelle que ma copine m'avait dit: "Wolinski, c'est les femmes! Il n'avait pas une héroïne?". Il y a quelques jours, ...

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... je suis tombé chez une de mes librairies de quartier sur Ca, c'est moi quand j'étais jeune, réédition 2016 (avec une préface de Maryse Wolinski) d'un livre de Georges paru en 1978 sous le titre Lettre ouverte à ma femme. J'en ai lu les 180 pages (dont 19 dessins - un par chapitre) en 2 heures.

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En quatre pages sobres, Maryse Wolinski explique les circonstances de la rédaction de ce livre. Après 10 ans de vie commune, c'est une conversation de vacances (un déjeuner romantique pour le 5e anniversaire de leur mariage) au sujet du "machisme" légendaire de Georges qui a donné à ce dernier l'idée de rédiger cette "lettre ouverte...". Il y parle longuement de son enfance à Tunis durant la seconde guerre mondiale, de sa jeunesse dans les Hautes-Alpes, de la découverte (laborieuse) du "sexe opposé" [l'expression est de moi: les choses se passent sans doute plus simplement au XXIe siècle, mais j'ignore si on y a vraiment gagné!]... Dans près de la moitié des chapitres, Wolinski tutoie Maryse en justifiant le titre. Quelques dialogues (vrais ou arrangés?) sont même retranscrits.

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J'ai (gestionnaire de bases de données, on ne se refait pas...) bien apprécié la bibliographie (8 pages en fin d'ouvrage, à jour, je suppose) des 94 livres parus du vivant de Wolinski. J'en possédais 14 l'an dernier. Je me donne quelques années pour tous les acquérir - et bien entendu les lire. Et les faire lire. J'espère avoir donné envie de découvrir celui-ci.

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C'est quand même plus savoureux à lire qu'un livre de la pauvre (1) Elsa Cayat, pour lequel j'avais été attiré par le titre (Un homme + une femme = quoi?). J'ai fini par le terminer, j'en parlerai prochainement. [chroniqué finalement le 07/09/2016].

(1) feu mon père utilisait souvent cette locution familière quand il voulait dire que la personne en question était décédée. Pour mémoire, Elsa Cayat, chroniqueuse à Charlie hebdo, fait partie des personnes assassinées en janvier 2015.

*** Je suis Charlie ***

26 janvier 2016

Des garçons bien élevés - Tony Parsons / Fleur de cactus - Barillet et Grédy

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Après Keisha et Dominique, je vais à mon tour dire du bien des Garçons bien élevés de Tony Parsons (Editions de La Martinière, 430 pages), un polar plutôt bien mené mais qui ne m'a pas paru révolutionnaire et qui m'a semblé avoir un air de "déjà lu" (pas d'exemple précis, mais impression générale).  Max Wolfe, qui vient d'être nommé à la brigade des homicides à Londres, se retrouve à enquêter sur un homicide puis sur un deuxième. La première était un banquier, le deuxième était un SDF. Les points communs entre les deux victimes? Ils ont été égorgés, et vingt ans auparavant ils étaient dans la même classe d'un collège anglais assez chic, Potter's Field "dernière demeure des chiens royaux" (ceux d'Henry VIII). Grâce au prologue, dès le début du roman, on comprend les liens qui unissent les victimes, le forfait qu'ils ont commis. En revanche, on veut savoir qui est leur meurtrier, et pourquoi il a attendu si longtemps pour se venger. Max Wolfe qui est le narrateur de l'histoire vit avec sa fille Scout et Stan, un chien King Charles qu'il vient de lui offrir. Le roman étant écrit au présent de narration, le roman se lit vite.

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Ceci n'ayant rien à voir avec cela, je voulais recommander une pièce de théâtre qui triomphe à Paris, Fleur de cactus de Barillet et Grédy (écrite en 1964) qui se joue au théâtre Antoine. Michel Fau, qui fait la mise en scène et joue le rôle principal, donne la réplique à Catherine Frot. Les autres comédiens sont tous très bien. Je suis allée voir le spectacle mardi dernier, 19 janvier 2015. J'avais acheté les places dès novembre. Je pense que ça se joue à guichet fermé jusqu'au 21 février 2016 (date de la dernière représentation à Paris) avant que la pièce ne parte en tournée en province (enfin j'espère). Le spectacle dure deux heures. Il n'y a pas un temps mort grâce aux décors peints et mobiles. Nous avons passé une très bonne soirée. D'ailleurs, mon ami a acheté le texte de la pièce. Il faut noter tout de même (une fois de plus) que le prix des places n'est pas donné. 

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23 janvier 2016

Mon maître d'école - Emilie Thérond

Ce documentaire sorti le 13 janvier 2016 qui a reçu "le label des spectateurs UGC" permet à la réalisatrice Emilie Thérond de filmer son ancien maître d'école, Jean-Michel Burel (né au début des années 50) lors de sa dernière année d'enseignement dans le petit village du Gard, Saint-Just-et-Vacquières. Après quarante ans de bons et loyaux services, l'heure de la retraite a sonné. J.-M. Burel a commencé sa carrière en 1972 dans ce village et il n'en a jamais bougé. Il est aussi le maire de la commune. Pour cette dernière année, il enseigne dans la même classe à des élèves de CE2, CM1 et CM2 soit environ une vingtaine d'élèves. L'école se trouve dans le même bâtiment que la mairie. Mon maître d'école se divise en quatre parties selon les quatre saisons: automne, hiver, printemps et été. Cet instituteur, au-delà de l'algèbre, de l'histoire et des dictées, a enseigné la vie, la tolérance, l'attention aux autres. On le voit interfèrer dans les conflits entre élèves. On sent qu'il aime ses élèves tout en sachant garder la juste distance entre lui et eux. La cinéaste filme principalement dans la classe pendant les cours, ou alors quand l'instituteur emmène ses élèves en promenade, et même lors du voyage découverte à Paris. Il faut noter la présence dans la classe d'un jeune homme de 26 ans atteint d'un handicap mental que l'instituteur connait depuis longtemps et qu'il a mis un point d'honneur à le laisser assister aux cours. Quand l'année scolaire se termine, on voit que J.-M. Burel a la gorge serrée, il en a les larmes aux yeux. Une page se tourne. Une jeune femme prendra sa place à la prochaine rentrée. Un film que je conseille pour le sujet malgré les maladresses dans la réalisation (les plans où l'instituteur fixe la caméra quand il parle).

20 janvier 2016

Automobile club d'Egypte - Alaa El Aswany / Dégât des eaux - radiateur

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Après Immeuble Yacoubian qui m'avait beaucoup plu, Automobile Club d'Egypte (Editions Babel, 639 pages) confirme le formidable talent de conteur d'Alaa El Aswany. A la toute fin des années 40, l'Egypte est sous occupation britannique. Les Egyptiens sont presque considérés comme des citoyens de seconde zone, surtout les Nubiens et les Egyptiens de Haute Egypte. Le roi Farouk, roi d'Egypte et du Soudan, un être obèse et libidineux, se rend régulièrement à l'Automobile Club du Caire où il peut s'adonner au poker en compagnie de sa maîtresse. Dans ce lieu, El Kwo, un Nubien du Soudan, âgé d'une soixantaine d'année et chambellan du roi, règne en maître en tyrannisant les employés et serveurs. Il les maltraite et les fait battre. Parmi ces employés, nous faisons la connaissance d'Abdelaziz Haman, la cinquantaine, issue d'une riche famille. Ruiné suite à de mauvaises affaires, il devient serviteur pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses quatre enfants: trois garçons, Saïd, Kamel et Mahmoud, et une fille, Saliha. Ils sont presque adultes. Saliha et Kamel font des études. L'histoire aux nombreuses péripéties sait tenir le lecteur en haleine. Les sentiments et les idées de Kamel et Saliha s'immiscent à bon escient dans le récit, ce qui rend le texte très vivant. J'espère que ce billet vous donnera envie de lire ce roman. 

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Sinon, avant-hier soir, à cause d'un robinet de purge de radiateur mal revissé, j'ai eu la très désagréable surprise de constater le soir, quand je suis revenue du travail, que dans une des pièces de mon appartement où se trouvent mes livre, il y avait une inondation provoquée par un mince filet d'eau. Ce sont les piles de livres qui sont par terre (faute de place sur les étagères) qui ont souffert. Je vous laisse imaginer l'étendue du désastre. Tels des buvards, les livres du bas de chaque pile ont absorbé l'eau. Leur poids a doublé. Je pense qu'il faudra des semaines pour qu'ils sèchent et certains iront vraisemblablement à la poubelle (au grand dam de mon statisticien qui aime les livres qui ont vécu).

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17 janvier 2016

Carol - Todd Haynes / Janis: Little Girl Blue - Amy Berg

Concernant Carol de Todd Haynes, sorti ce mercredi 13 janvier 2016, je l'ai découvert en avant-première après avoir vu la bande-annonce. Dans les années 50, Carol, une femme séparée de son mari (elle est en instance de divorce) et mère d'une petite fille, croise le regard de Therese dans un grand magasin. Cette dernière, une jeune femme un peu sauvage ayant comme passion la photographie, est vendeuse au rayon jouets. Carol achète un train électrique à sa fille. Entre les deux femmes, un lien très fort nait. Carol est déchirée par le fait de laisser sa petite fille à son mari qui en obtient la garde. Elles s'enfuient de Cincinnatti (Ohio) et se retrouvent à Chicago. Pendant deux heures, j'ai suivi avec un peu d'ennui l'histoire de cette passion entre ces deux femmes prenant la fuite. Je me réjouissais d'avance et j'avoue avoir été déçue par ce film un peu languissant. Je n'ai pas du tout ressenti la passion qui unit Carol (Cate Blanchett) et Therese Belivet (Rooney Mara). Je suis restée en dehors. Je dirais presque que le film est un peu "gnangnan". Dommage pour Cate Blanchett qui a coproduit le film. J'ai eu l'impression que Todd Haynes avait fait un genre de remake d'un de ses films tourné en 2001, Loin du paradis avec Julianne Moore, sur à peu près le même sujet. Celui-là, je l'avais beaucoup aimé.

Il faut noter que Carol est l'adaptation d'un roman de Patricia Highsmith dont je souhaite rappeler qu'elle fut un très grand écrivain un petit peu oubliée aujourd'hui. Je vous recommande tous ses romans dont plusieurs ont été adaptés à l'écran (Plein Soleil, Le talentueux Mr Ripley, Eaux profondes, L'inconnu du Nord-Express, Le cri du hibou, L'ami américain, etc.). Lire le billet de Pierre D. qui, lui, a aimé Carol, et celui de Chris qui, lui, n'a pas aimé le film.

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En revanche, je vous recommande un documentaire sur Janis Joplin sorti le 6 janvier dernier. Ce film, Janis: Little Girl Blue, retrace la vie de cette chanteuse morte à 27 ans le 4 octobre 1970. Le film est constitué de témoignages, d'images et de films d'archives où l'on entend et voit Janis Japlin chanter, rire, prendre la pose. C'était une personnalité très attachante qui aimait s'entourer d'hommes. Née en 1943 à Port Arthur au Texas, ce fut une jeune fille mal dans sa peau qui ne supportait pas le racisme anti-noir de l'époque. Elle a été le "vilain petit canard" de son école et est devenue par la suite une des très grandes chanteuses de blues avec sa voix à la tessiture étendue. Le documentaire n'occulte en rien le fait que Janis buvait et était héroïnomane. C'est ce qui l'a tuée. A voir.

15 janvier 2016

Alan Rickman est décédé (21 février 1946 - 14 janvier 2016)

Et je suis très triste d'apprendre cette nouvelle. Alan Rickman est mort hier, 14 janvier 2016, d'un cancer. Il avait 69 ans. C'était un acteur que j'appréciais beaucoup depuis que je l'avais vu dans deux rôles mémorables de "méchant". D'abord dans Die Hard (Piège de cristal, 1988) où il interprétait Hans Gruber. Puis dans Robin des Bois (la version avec Kevin Costner, 1991), il jouait le Shérif de Nottingham. Plus récemment, on l'a vu dans les adaptations d'Harry Potter où il était Severus Rogue. Je l'avais aussi bien apprécié dans Love actually et dans quelques "petits" films comme Truly Madly Deeply d'Anthony Minghella (1990) et Calendrier meurtrier (1989). Il avait aussi réalisé deux films, L'invité de l'hiver (1997) et tout récemment Les jardins du roi (2014). Mais Alan Rickman était avant tout un grand acteur de théâtre sur les scènes londonienne et new-yorkaise. C'est lui qui avait créé sur les planches en 1987 le rôle de Valmont dans Les liaisons dangereuses de Christopher Hampton (adapté du roman de Laclos).

Décidément 2016 est une année qui commence très mal pour le monde du spectacle.

14 janvier 2016

Arrête ton cinéma! - Diane Kurys

Parmi les sorties de cette 2ème semaine de l'année 2016, je vous recommande Arrête ton cinéma! le nouveau film de Diane Kurys, une adaptation du livre de Sylvie Testud paru en 2014, C'est le métier qui rentre, qui nous a été offert avant la projection. En effet, j'ai vu le film en avant-première et la séance était suivie par une rencontre conviviale avec l'actrice principale et et la réalisatrice. Arrête ton cinéma! est un film vif et enlevé et surtout très amusant. Le duo des soeurs productrices de films improbables formé par Zabou Breitman et Josiane Balasko est inénarrable. Sybille (Sylvie Testud), une actrice talentueuse, est en train d'écrire un scénario qui lui tient à coeur (une histoire sur sa famille) entre deux tournages. Elle souhaite d'ailleurs réaliser le film. Les soeurs Ceauscescou (tout un programme), Ingrid (Zabou Breitman) et Brigitte (Josiane Balasko), ont vent de ce projet, et elles décident de produire le film. Les deux productrices complètement "azimutées" se mêlent de tout et font réécrire sans arrêt le scénario. Je vous laisse découvrir comment la pauvre Sybille obéit au doigt et à l'oeil aux productrices qui se mêlent de tout et ont des avis contraires sur le scénario qui ne ressemble plus à grand-chose à la fin. J'ai apprécié le ton léger et déjanté de l'ensemble. Mention spéciale au pauvre Alphonse, le factotum et le souffre-douleur des deux productrices. On se demande comment il fait pour rester à leur service. A l'issue de la projection, les questions et réponses sont restées d'ordre général. Sylvie Testud a bien dit que cette histoire était autobiographique. Sinon, j'ai commencé son livre. Je ne manquerai pas d'en faire un billet plus tard. J'ai passé une excellente soirée. Lire le billet d'Alex-6.

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12 janvier 2016

1500ème billet (en à peine plus de 9 ans)

Ce 1500ème billet paraît 3 jours après le 9ème anniversaire de ce blog (pour faire coïncider les deux, il aurait fallu que mon squatter, "ta d loi du cine", qui a rédigé 3 ou 4 douzaines de billets durant ces 9 ans, procrastine un peu moins ces derniers temps!).

En 2015, 124 billets sont parus sur le Blog de dasola (dont 6 rédigés par ta d loi du cine), soit 71 en cinéma (dont 1...), 41 en livres (dont 4), 10 en Divers / culture (mes voyages...), 2 en Humeur (dont 1), et un seul concernant un acteur. 1861 commentaires y ont été déposés par 184 personnes, dont 35 nouveaux blogeurs/euses. 122 des blogueurs venus en 2015 ne sont pas encore (re)venus en 2016 à ce jour, même si 3 nouveaux commentateurs sont arrivés dans ces 11 premiers jours de 2016.

Cette année 2015 se trouve être l'année avec le moins de commentaires depuis 2007. Comme il y a 18 mois que mon statisticien ne me fournit plus de listes de nouveaux "prospects" ou de rappels de ceux qui sont venus me faire de 1 à 4 commentaires sans être passés au rang de "fidèle" (5 commentaires et plus), peut-être que la fréquentation s'en ressent? Pour ma part, je continue à visiter les blogs où j'ai mes habitudes, à commenter les billets qui m'intéressent, à relever des avis que je peux mettre en lien dans mes billets concernés (films vus ou livres lus).

Les chiffres totaux de mon blog ont tout de même baissé. Pas de miracle: le statisticien qui a quand même fait tous ces comptages s'est mis en tête de consacrer davantage de temps à développer sa propre activité... Non pas qu'il m'ait demandé de payer pour les soins dont il entourait autrefois mon blog (encore heureux!). Mais je pense qu'il aimerait bien trouver des blogueurs ou blogueuses à qui vendre son expertise en terme de progression dans le classement wikio (lequel, après être devenu labs.ebuzzing puis fr.labs.teads.tv, a fini par s'interrompre sans explications (dernière publication: septembre 2015) [encore un problème de "modèle économique" pour ce "service", sûrement...]).

Il n'empêche que je remercie encore mes fidèles lecteurs et lectrices. 14 (1) blogueurs ont commenté chacun et surtout chacune au moins un tiers de mes billets de 2015 (à partir de 35 commentaires sur l'année). Je citerai plus particulièrement: Matching Point (65), Dominique (61), Alex-6 (48), Keisha (46), ManU (42), Une Ribambelle (42), Alex Mot-à-mot (40), sans oublier bien entendu l'indétrônable Aifelle (85). Et surtout sans oublier non plus Maggie76 (75) (1)!

Je terminerai en notant que, à ce jour (11 janvier 2016), j'ai eu un total de 18 683 commentaires par 1087 personnes différentes (sur 1499 billets, donc).

(1) ... Avec toutes les excuses du statisticien, qui n'avait pas les yeux en face des trous quand il a fait les comptages, à Maggie76 injustement omise.

11 janvier 2016

Un an de Charlie

Dans un journal associatif de quartier auquel nous sommes abonnés (dasola et moi), l'Ours (la liste de l'équipe de rédaction) comporte un item "Rédactrice en chef forever" (avec le nom d'un des "piliers" de la rédaction, maintenu fidèlement depuis son décès). Pour ma part, durant les mois à venir, je (ta d loi du cine, "squatter" sur ce blog) vais tâcher de continuer mes hommages aux tués de Charlie Hebdo, par des billets les jours en "7" (7, 17, 27), donc tous les 10 jours, ou les 20 jours quand la date "croiserait" le cycle des billets de dasola (tous les 3 jours).

J'ai remis la main sur quasiment tous mes numéros de Charlie Hebdo parus en 2015. Je les ai tous achetés à parution depuis janvier, sauf que je n'avais pas pris la peine à l'époque - un mercredi matin ordinaire de départ au boulot - de me procurer le N°1177 (en temps normal, je m'achetais juste quelques numéros dans l'année...).

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Nous sommes des centaines de milliers voire des millions à nous les être procurés, je n'en mets donc pas d'autres extraits. Je tâcherai de rédiger dans quelques jours un petit "post-scriptum" avec juste un comptage (gestionnaire de bases de données!) des couleurs, des auteurs et des sujets et thèmes de ces couvertures 2015... 

Ci-dessous quelques pages des deux malheureux exemplaires de Charlie Hebdo antérieurs que j'ai pu dénicher chez moi (par hasard, car la presse, n'est-ce pas, c'est éphémère par essence, et ça a vocation à se jeter en principe une fois lu - pourquoi s'en encombrer?...). L'un date du 19/09/2012 et l'autre du 19/02/2014. J'ai choisi des pages avec dessins ou textes des tués. Nous étions alors nettement moins nombreux à acheter Charlie Hebdo...

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Pour finir, un lien vers la vidéo du passage à la télévision d'un dessinateur de presse qui avait été invité le 7 janvier 2015 pour dire quelques mots de ses anciens confrères (alors que lui-même n'a jamais les honneurs de la télé en temps ordinaire), Jean-François Batellier [j'ai tous ses albums, je lis sa newsletter et consulte de temps en temps son site].

*** Je suis Charlie ***

8 janvier 2016

The big short (Le casse du siècle) - Adam McKay / Argentina - Carlos Saura

Avant de chroniquer deux films vus en avant première et qui sortent tous les deux le 13 janvier 2016, voici un billet sur deux films sortis fin 2015.

Je commence par The Big short (Le casse du siècle) sorti le 23 décembre 2015. Très honnêtement, vu la brillante distribution: Steve Carell, Christian Bale, Ryan Gosling et même Brad Pitt (qui est coproducteur du film), je m'attendais à autre chose. J'ai vu comme d'habitude le film en VO et j'avoue avoir été perdue assez vite dans les méandres de l'intrigue à cause des termes financiers employés. Et puis le rythme soutenu du film fatigue vite malgré que le sujet m'intéresse. Les acteurs ne jouent pas dans la sobriété. Je m'attendais à une manière plus subtile et intelligible d'aborder le problème des subprimes, de la titrisation et des paris sur la crise immobilière et la bulle financière. J'ai retenu que c'était une histoire d'argent virtuel gagné par quelques individus qui ont mis une partie de l'économie mondiale à genoux. Sur le même sujet ou presque, j'ai préféré The Margin Call.

Je passe maintenant à Argentina (sorti le 30 décembre 2015) du cinéaste espagnol Carlos Saura qui a installé sa caméra à Buenos Aires dans un vaste lieu, un genre d'entrepôt dont les fenêtres ont été occultées. Pendant un peu plus d'1H25, il nous fait découvrir des chansons et des danses (Zambas et Chacareras) de plusieurs régions d'Argentine. Carlos Saura se sert de miroirs dans sa mise en scène. Il y a de très beaux jeux de lumières dans les tons rouges, jaunes et noirs. Carlos Saura rend hommage en particulier à Atalhualpa Yupanqui et à Mercédès Sosa. Très beau film qui m'a plu et que je conseille, tout comme Aifelle.

6 janvier 2016

J'aime pas la retraite - Patrick Pelloux et Charb

A une question sur une éventuelle reformation de leur groupe, Georges Harrison répondait dès les années '80 quelque chose comme: "On reformera les Beatles quand John [Lennon] ne sera plus mort" [j'ai pas réussi à retrouver la citation originale!]. Pour ma part (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola), je ne prévois pas, à ce jour, d'arrêter d'acheter chaque semaine Charlie Hebdo. En 2015, j'ai acheté et lu tous les numéros parus après le 7 janvier, sans exception. J'ai aussi acheté un certain nombre des livres parus ou reparus (des auteurs disparus). Cette année et encore beaucoup de suivantes j'espère, sans m'abonner, je demanderai en kiosque numéro après numéro. Pas forcément par adoration pour le contenu de Charlie Hebdo en cette année 2016 (quoique), mais davantage, je dirais, par un "devoir de mémoire" que je me donne à moi-même, pour Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski et les autres. Il me reste à chroniquer mes lectures de leurs oeuvres pour poursuivre mes hommages débutés en 2015, aussi longtemps que dasola continuera à m'autoriser à squatter son blog.

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J'aime pas la retraite (dessins de Charb, textes de Patrick Pelloux) prend place dans une collection des éditions Hoebeke. Mon édition de ce livre paru en 2008 est une réimpression de 2014. D'autres titres "J'aime pas..." ont été dessinés par Luz, Trez, Riss, Florence Cestac, Lefred-Thouron (bien vivants!) ou Charb lui-même. Comme souvent, l'humour de Charb est plutôt noir, dans ses 29 gags en 1 page (parfois d'un seul dessin) et dans ses 3 doubles pages, et fait plutôt ricaner que rigoler (il faut aimer). Les vies qu'il montre, laborieuses ou "retraitées", ne font pas forcément envie. Pelloux, lui (qui, par ailleurs, a annoncé il y a déjà plusieurs semaines la fin programmée de son billet hebdomadaire dans Charlie Hebdo), alterne les textes pessimistes et optimistes dans ses 9 chroniques. J'apprécie particulièrement les deux pages dessinées par Charb ci-dessous, pour leur regard "cruel" sur la vie de couple après la retraite. Mais il ne s'agissait que de dessins, d'humour! A ma connaissance, aucune association de retraités n'a éprouvé le besoin de s'attaquer (faire un procès...) à Charb pour cela. Pour ma part, je continue à juger intolérable de l'avoir privé, lui-même, d'une longue vie de sexa-, septa-, octo- (et plus peut-être...) -génaire, lui qui avait quelques années de moins que moi...

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Je ne résiste pas à retranscrire le texte (provocateur) de la 4ème de couv' (cosigné Patrick Pelloux et Charb):
"Bien sûr que nous sommes partisans de la retraite, mais on ne veut pas rouiller n'importe comment. Or désormais, hélas, l'ancienneté ne paie plus. Financièrement, c'est le grand bond en arrière: nous voilà avec des ressources faméliques, pires que lorsqu'on était ce qu'on ne sera plus jamais, jeunes et beaux. Et socialement, c'est la Bérézina: hormis dans les transports publics qui nous accordent une place assise, on est sommé de circuler, et vite, sans broncher, comme s'il n'y avait plus rien à voir.
C'est cette retraite-là qu'on déteste, celle qui détourne de la vie, isole, reproduit et amplifie les inégalités. Tant que la retraite ne sera pas synonyme de bien vivre, nous la combattrons! Et jusqu'à ce que mort s'ensuive s'il le faut: mieux vaut encore partir la tête haute que les pieds devant."

*** Je suis Charlie ***

4 janvier 2016

Au-delà des montagnes - Jia Zhangke

Comme je l'avais annoncé, je suis allée voir Au-delà des montagnes du réalisateur chinois Jia Zhangke. L'histoire débute en 1999, année où Macao est revenue à la Chine. A Fen­yang (ville natale du cinéaste), la gracieuse Tao, issue de la classe moyenne, est aimée par deux jeunes hommes très différents: un mineur humble et un affairiste nouveau genre, en plein fantasme américain. Elle se marie avec le second avec qui elle a un fils, Deole (devenu plus tard Dollar). De 1999, 0n passe à 2014. Tao a divorcé très vite et elle ne voit plus son fils qui est sous la garde du père. C'est au moment où le père de Tao décède brusquement que Tao revoit son fils âgé de 7 ou 8 ans. Lors de ce tête-à-tête, elle lui donne une clé de la maison où elle habite. Dollar doit partir vivre en Australie avec son père. Quant au mineur, marié et père d'un petit garçon, il tombe gravement malade. Tao n'hésite pas à lui donner une grosse somme d'argent pour qu'il se fasse opérer car Tao gagne très bien sa vie vie mais depuis son divorce elle vit seule avec un chien. 11 ans plus tard, en 2025, on retrouve Dollar en Australie. Il prend des cours de mandarin car il a en partie oublié sa langue natale. Il habite avec son père qui a des armes à portée de main dans une maison ouverte sur l'océan. J'ai trouvé que le film dégageait de la tristesse dans sa description des rapports humains qui s'étiolent au fil du temps. La dernière séquence sous la neige où Tao dansent sur un air de disco au pied d'une pagode est très belle. Je suis moins enthousiaste à propos de ce film que ffred ou Chris mais je le conseille néanmoins.

1 janvier 2016

Meilleurs voeux 2016

Je souhaite à tous mes fidèles lecteurs et aux autres une très bonne année 2016 remplie de petits et grands bonheurs et la meilleure santé possible.

Voici quelques photos d'Etretat (c'est la première fois que j'y allais) où nous avons séjourné, mon ami et moi, les 28 et 29 décembre 2015. Le temps fut très agréable.

P1020717 L'aiguille chère à Maurice Leblanc

 

P1020743 idem

P1020745 idem

 

P1020723  La maison du clos Lupin où Maurice Leblanc vécut de 1915 à sa mort en 1941.

P1020753 Vue sur les falaises

P1020758 Vue sur les falaises

P1020735 Maison d'Etretat

P1020736 Maison d'Etretat

P1020771 L'aiguille avec un soleil presque couchant (il était 16H30)

31 décembre 2015

Le grand jeu - Nicolas Pariser / Le grand partage - Alexandra Leclère

Mes lecteurs m'excuseront j'espère, mais durant les deux dernières semaines de cette année, je n'aurai pratiquement pas été au cinéma. D'ici ma reprise de travail le 7 janvier prochain, je compte aller voir Au delà les montagnes de Jia Zhan-Ke (un chef d'oeuvre pour ffred et Chris) et The big short (le Casse du siècle) pour le sujet.

Pour ce dernier billet de l'année, j'en viens maintenant à deux films vus le jour de leur sortie, respectivement le 16 décembre pour Le grand jeu et le 23 décembre 2015 pour Le grand partage.

Je suis allée voir Le grand jeu, le premier vrai long-métrage de Nicolas Pariser, car je suis assez fan d'André Dussollier. Le début m'a plu. Pierre Blum (Melvil Poupaud) est un écrivain raté qui croise la route d'un certain Joseph Paskin (André Dussolier) lors d'une soirée. Joseph Paskin se révèle être un manipulateur et un homme de l'ombre au plus près des cercles du pouvoir. En lui promettant une somme confortable, Peskin demande à Pierre, sympathisant de gauche, d'écrire un appel à l'insurrection pour mettre à mal le pouvoir en place et accuser justement des groupuscules d'extrême-gauche. Il faut entendre André Dussollier dire son texte. On dirait un félin face à une proie. C'est délectable. En revanche, par la suite, j'ai regretté que Dussollier ne soit pas plus présent à l'écran, car je me suis passablement ennuyée. J'ai même piqué du nez quelques minutes lors des échanges entre Pierre Blum et Laura Haydon (Clémence Poésy). Je n'ai pas bien compris le rôle que cette dernière jouait. Toujours est-il qu'il s'agt d'un film prometteur, mais le réalisateur peut mieux faire.

Je passe maintenant au Grand partage d'Alexandra Leclère: pas un chef d'oeuvre, mais ça part d'une idée sympathique. Pendant un hiver de grand froid à Paris (époque révolue ou pure science-fiction?), un décret gouvernemental passe, ordonnant à la population bien logée avec de grands appartements d'accueillir des mal logés. Branle-bas de combat dans un immeuble cossu d'un beau quartier. Les habitants qui rassemblent toutes les opinions politiques dévoilent leur nature pas toujours généreuse. Le film permet à des acteurs comme Karine Viard, Valérie Bonneton, Josiane Balasko (la gardienne de l'immeuble) ou Didier Bourdon de déployer leur talent comique. Ca ne casse pas trois pattes à un canard mais c'est sympa.

 J'en profite pour vous souhaiter un très bon réveillon de fin d'année.

27 décembre 2015

Perfidia - James Ellroy / Une contrée paisible et froide - Clayton Lindemuth

Avant de faire mon bilan lecture 2015, voici deux romans policiers très différents qui valent le détour.

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Je commence par Perfidia de James Ellroy (Editions du Seuil), terminé depuis quelque temps déjà. Ce roman compte plus de 800 pages (qui se lisent relativement vite). Il s'agit du premier tome d'une nouvelle trilogie qui se passe pendant la deuxième guerre mondiale. Perfidia vient du titre d'une chanson écrite par un Mexicain, Alberto Dominguez, et publiée en 1939, qui a été en particulier interprétée par Glenn Miller et son orchestre. L'histoire se passe à Los Angeles entre le 6 décembre (veille de Pearl Harbour) et le 29 décembre 1941. Le fil rouge de cette histoire où l'on retrouve des personnages fictifs (déjà présents dans certains romans précédents d'Ellroy) et des personnes ayant réellement existés, est l'assassinat sanglant d'une famille de quatre Japonais: un père et une mère et leurs deux enfants d'une même famille. Le sergent Dudley Smith, personnage familier pour ceux qui connaissent l'oeuvre de James Ellroy, est sur l'affaire. Dudley Smith est un sergent de police peu recommandable qui se gave d'amphétamines pour tenir le coup. Perfidia constitue un roman foisonnant qui parle du futur confinement des Japonais habitant aux Etats-Unis, de la menace communiste à éradiquer, d'Hollywood de cette époque. James Ellroy a un style bien à lui. Il utilise le présent de narration et écrit souvent des phrases brèves. Il n'a pas peur de se répéter. C'est de cette manière que le lecteur ne se perd pas malgré tous les personnages présents. Il donne une certaine importance aux personnages féminins dont l'actrice Bette Davis. Quand le roman s'achève, plein de questions sont en suspens. Je pense que je lirai la suite quand elle paraîtra.

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Je passe à Une contrée paisible et froide de Clayton Lindemuth que j'ai eu envie de lire grâce à La Petite souris et Claude Le Nocher que je remercie. Pour une fois, je mentionnerais le nom du traducteur, Brice Matthieussent, traducteur chevronné des romans de Jim Harrison entre autres. L'histoire se passe en 1971 dans le Wyoming au coeur de l'hiver. Le texte est écrit essentiellement à la première personne. L'action se passe sur 24 heures avec des retours en arrière dans le passé. Les deux narrateurs principaux sont, d'une part, le shérif Bittersmith, 72 ans obligé de partir à la retraite dans un jour (on ne lui pas donné le choix); et d'autre part Gale G'Wain, âgé de 19 ou 20 ans, qui est accusé du meurtre de son employeur, Burt Haudesert. Gale est traqué par ce shérif violent qui abuse de son pouvoir (surtout sur les femmes). Gale ne veut pas s'enfuir sans Gwen, la fille de Burt, qui a un don de voyance. Elle pressent que telle ou telle personne va mourir d'ici peu. Au fur et à mesure du récit, on apprend des choses assez terribles sur les personnages et les violences subies par d'autres. La fin laisse un goût d'amertume, car que de vies gâchées. C'est un roman qui ne laisse pas indifférent. 

24 décembre 2015

Palmarès cinéma 2015

Comme les années précédentes, j'ai vu un peu plus d'une centaine de films (109 jusqu'à hier, et il s'en faut d'une semaine que l'année soit terminée).

J'ai fait un choix cornélien afin de citer mes 10 films vraiment préférés parmi 30 que j'ai bien appréciés. Ce sont bien entendu des choix personnels et très subjectifs.

Pour une fois, je fais aussi un classement dans ce "Top 10". Je constate qu'il y a davantage de films français que dans mes palmarès précédents.

1) Une belle fin d'Uberto Pasolini, un film de 2013 qui a mis deux ans pour arriver jusqu'en France. avec dans le rôle principal Eddie Marsan, au visage pas banal. L'histoire m'a beaucoup touchée. Le film est sorti en DVD, essayez de le voir.

2) La loi du marché de Stéphane Brizé: c'est Discount en plus triste et pessimiste.

3) Mustang de Deniz Gamze Ergüven, un film franco-turc en lice pour représenter la France aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger en 2016. Le destin de ces quatre soeurs ne peut que vous émouvoir.

4) La isla minima d'Alberto Rodriguez, un polar espagnol très réussi à tout point de vue.

5) Béliers de Grímur Hákonarson, avec des moutons et deux bergers que vous n'oublierez pas.

6) Avril et le monde truqué de Christian Desmares et Franck Ekinci, car j'aime les BD de Tardi, et là je me suis régalée.

7) Fatima de Philippe Faucon (ce film vient d'être récompensé par le prix Louis Delluc). Pour le sujet et le personnage de Fatima, une femme courageuse.

8)  Nous trois ou rien de Kheiron, pour l'histoire, le ton léger, l'humour. Un succès public mérité.

9) Le pont des espions de Steven Spielberg, qui m'a passionnée dès les premières images. Tom Hanks et Mark Rylance sont remarquables.

10) Sicario de Denis Villeneuve, pour la réalisation au cordeau

En vrac maintenant, je cite dix autres films à voir en "deuxième choix":

The Lobster de Yorgos Lanthimos, pour l'étrangeté de l'histoire avec une première partie qui vaut à elle seule d'aller le voir.

Suburra de Stefano Sollima, un film de Mafia à Rome où les acteurs sont tous excellents; dommage qu'il ne semble pas avoir de succès.

Le fils de Saul de László Nemes, pour la séquence d'ouverture impressionnante et glaçante.

Marguerite de Xavier Giannoli, pour Catherine Frot qui mériterait le César de la meilleure actrice; et quel sujet pas banal!

Crimson peak de Guillermo del Toro, pour les décors, les costumes, l'ambiance gothique et Jessica Chastain qui joue une "très méchante".

L'Hermine de Christian Vincent, pour Fabrice Luchini qui est d'une rare sobriété, et Sidse Babett Knudsen à la beauté lumineuse.

Crosswinds - La croisée des vents de Martti Helde, où l'on peut voir le procédé de tournage et le très beau noir et blanc.

Phoenix de Christian Petzhold, pour Nina Hoss magnifique.

Discount de David Oelhoffen: c'est La loi du marché en plus gai et optimiste.

Microbe et gasoil de Michel Gondry, une comédie modeste et sympathique. Mention spéciale à la maison roulante.

Et enfin, je termine avec dix autres en "accessit":

Le nouveau stagiaire de Nancy Meyers, dans lequel Robert De Niro compose un stagiaire irrésistible.

Coup de chaud de Raphaël Jacoulot, un scénario qui sait ménager le suspense.

La femme au tableau de Simon Curtis, d'après une histoire vraie assez passionnante, et puis il y a Helen Mirren.

Mission: impossible, Rogue Nation de Christopher McQuarrie, avec quelques séquences à couper le souffle.

Une seconde mère d'Anna Muylaert, sur les relations mère-fille ou mère-fils, sur les rapports entre classes sociales.

Le labyrinthe du silence de Guido Ricciarelli, pour le sujet et le fait que cela soit un film tourné en allemand.

Les terrasses de Merzak Allouache, pour les vues d'Alger la blanche bien endommagée; et certaines saynètes sont marquantes.

Spy de Paul Feig, pour Melissa McCarthy dont le talent comique ne se dément pas.

Le combat ordinaire de Laurent Tuel, l'adaptation réussie de la BD de Manu Larcenet.

La belle saison de Catherine Corsini, où Cécile de France et Izia Higelin forment un beau couple.

Et comme les autres années, je ne vais pas dénoncer les films que je n'ai pas aimés...

21 décembre 2015

Poison City (second tome) - Tetsuya Tsutsui

Ceci est un second billet signé ta d loi du cine, squatter chez dasola, sur cette "mini-série" manga dont le thème m'avait accroché (cf. ma chronique du T.1). Ce second tome étant finalement sorti le 10 décembre 2015 (et non le 3 comme prévu), je reste dans les temps par rapport au délai que j'avais annoncé!

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Nous avions laissé notre mangaka (auteur de manga) en pleine discussion avec un éditeur américain. Sans raconter tout ce qui se déroule dans ce dernier volume, glosons qu'il donne une vision plutôt déprimante de ce que risque de devenir la création artistique (nous sommes bien dans une oeuvre "d'anticipation" puisque l'action se déroule en 2019). Je suppose que, pour Tetsuya Tsutsui, la question est de savoir si nous nous nous trouvons dès aujourd'hui, ou non, dans l'emballement d'un processus devenu non-maîtrisable (point de non-retour dépassé, comme pour le réchauffement climatique - le rapprochement est de moi!). Ce 2019 ressemble quand même beaucoup à un monde insidieusement sous contrôle: jugement sans appel sur des éléments subjectifs et non plus objectifs, sur des intentions supposées à partir de simples images; des instances décideuses qui refusent toute remise en cause de leur fonctionnement; un auteur stigmatisé comme un véritable coucou; et accessoirement des serveurs internet, normalement accessibles à toute la population, qui "plantent" à un moment crucial. Peut-être malheureusement que, s'il n'y a pas de prise de consciences des lecteurs permettant que dès aujourd'hui le public reconnaisse que les changements mis en évidence dans Poison City représentent une menace immédiate et potentiellement irréversible pour les sociétés humaines (japonaises ou autres), alors ce qui apparaît comme exagérément pessimiste sera simplement prémonitoire. Rendez-vous en 2020 pour voir... 

19 décembre 2015

La carte des Mendelssohn - Diane Meur

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Voici un roman atypique de la rentrée littéraire de 2015. Dans La carte des Mendelssohn (Sabine Wespieser Editeur, 461 pages plus 20 pages de sources et un index des personnes), l'écrivain s'est donné comme but d'établir une carte des descendants de Moses Dessau devenu Moses Mendelssohn, grand philosophe des Lumières (je ne le connaissais pas) qui servit de modèle au personnage de Nathan dans Nathan Le sage, la pièce de Lessing (un contemporain de Moses). Moses est surtout célèbre pour son ouvrage Phédon ou Entretiens sur la spiritualité et l'immortalité de l'âme. Diane Meur a eu l'idée de ce roman, qui est une véritable gageure, en pensant à celui qui fut le fils de Moses et le père de Félix (1809-1847) et Fanny (1805-1847). Abraham (1776-1835) -tel était son prénom- n'a rien fait de marquant durant sa vie à part d'avoir été banquier (mais peu de temps). Il s'est surtout concentré sur l'éducation musicale de ses enfants. Pour en revenir à Moses (1729-1786), traducteur de la Torah en Allemand, il se maria avec Fromet Guggenheim et eut dix enfants dont six vécurent. Parmi eux, Abraham et Joseph. Cette seconde génération a conçu de nombreux enfants, qui eux-mêmes, etc. Moses resta fidèle à la religion juive toute sa vie, tout comme son fils Joseph, qui fut le seul à ne pas se convertir. Les autres (dont Abraham) se convertirent au protestantisme voire au catholicisme. Je vous laisse découvrir ce roman foisonnant où Diane Meur nous fait régulièrement passer du passé au présent. Elle est arrivée, grâce à sa carte, à identifer 765 personnes sur 8 générations. Ce projet fou est passionnant, même si sur la fin on s'y perd un peu avec les personnes mentionnées. Un roman que j'ai pris grand plaisir à lire.

16 décembre 2015

Ixcanul - Jayro Bustamente / Béliers - Grímur Hákonarson

Comme il n'y a pas que le cinéma américain ou français dans la vie, voici deux films venus "d'ailleurs" que je vous conseille avant qu'il ne soit trop tard. Ces deux films sont sortis malheureusement dans très peu de salles à Paris. Quant à leur sortie en province, je ne sais pas ce qu'il en est.

Je commence par Ixcanul, un film guatémaltèque à l'affiche depuis le 25 novembre. Ixcanul signifie "volcan" dans une des langues Mayas parlée par les protagonistes du film. Au pied de ce volcan. Maria, 17 ans, travaille à la plantation de café, tout comme son père et sa mère. Ils sont pauvres et ne parlent pas espagnol, au contraire du contremaître. Ce jeune veuf d'une trentaine d'années avec trois enfants voudrait bien épouser Maria qui, elle, aime Pepe, du même âge qu'elle. Pepe rêve de partir aux Etats-Unis, là-bas, derrière le volcan. Une nuit, Maria couche avec Pepe et elle tombe enceinte. Le film joué par des acteurs pour la plupart non professionnels s'inspire d'une histoire vraie: les bébés volés à la naissance pour être adoptés par la suite. On y parle aussi de serpents venimeux qui nuisent aux plantations. Certaines scènes entre la mère et la fille sont d'une grande douceur. On touche à l'intime. Il y a des maladresses mais j'ai été touchée par cette histoire. Ce film a reçu de nombreux prix dans différents festival dont un à Berlin.

Après le Guatémala, je suis partie retrouver des Béliers en Islande dans un endroit magnifique et pratiquement désert, battu par les vents et où le ciel est bas. Gummi et Kiddi, deux sexagénaires, sont des bergers qui bichonnent leur cheptel de moutons Bolstad. Il faut voir Gummi caresser son bélier favori et lui parler. On sent qu'il aime ses moutons. On apprend assez vite que Gummi et Kiddi sont frères mais ne se parlent plus depuis 40 ans (on n'en saura pas la raison). Quand ils communiquent, ils le font par l'intermédaire du chien de Kiddi. Il apporte des messages dans sa gueule. Les deux hommes font partie d'une petite communauté qui va vivre une tragédie: un des moutons, une bête primée à un concours, a tous les symptômes de la "tremblante". Le verdict est sans appel, tous les troupeaux de moutons alentour sont abattus. Gimmi choisit de le faire lui-même. Il abat 147 de ses bêtes mais en sauve clandestiment une dizaine dans sa cave (dont un bélier reproducteur). Je vous laisse découvrir la suite de Béliers, premier long-métrage du réalisateur Grímur Hákonarson qui a aussi écrit le scénario. Les deux acteurs principaux, très connus en Islande, sont formidables. Le film a été récompensé à juste titre du prix de la section "Un certain regard" au dernier Festival international du film à Cannes en 2015. Lire les billets enthousiastes de Miriam et Chris.

14 décembre 2015

C'est quoi ce travail? - Luc Joulé et Sébastien Jousse

[Ceci n'est pas un billet de dasola, mais de ta d loi du cine, "squatter" sur son blog]

Un vacarme de machine, et ces machines en action en gros plan. Où sommes-nous, que se passe-t-il? Et puis la caméra élargit le champ, nous voyons un micro au bout d'une perche, et Nicolas Frize les écouteurs aux oreilles. Ce film, C'est quoi ce travail?, est l'aboutissement d'une "performance" artistique, la captation des "bruits" (les sons, mais aussi les mots) d'une usine automobile (l'usine PSA Peugeot Citroën à Saint-Ouen [93]), où le compositeur s'est immergé de 2012 à 2014 pour en tirer une oeuvre musicale. Le film montre donc son travail créatif. Mais pas seulement. Le reportage sur l'artiste créant son oeuvre "en résidence" ouvre aussi la parole des ouvriers (et ouvrières) à leur poste de travail, au "contremaître", au mécanicien des robots ("outilleur")... Chacun a son histoire (plus ou moins d'années en poste), et sa dignité concernant son travail (même s'il est alimentaire - il faut bien gagner de quoi faire manger les enfants!). On voit que, dans cet univers mécanique, il y a la place accrue du robot, mais toujours le facteur humain (vérifier que le robot ne "déraille" pas, avoir des réparateurs qui "tournent" et vérifient en permanence...). Certains sont fiers d'apporter leur touche personnelle (rangement minutieux des pièces usinées en sortie de chaîne, pour l'un; choix des modalités d'exécution et de l'ordre des opérations pour le tourneur-fraiseur qui doit réaliser une pièce n'existant encore que sur le papier; ou même l'apport de plantes en pot qui font apparaître un peu de verdure dans cet univers métallique...). Ils sont interviewés et se livrent avec pudeur; mais ils deviennent aussi témoins et "exécutants" de la musique de leur usine (habituellement, leurs oreilles sont protégées - d'où un peu d'émerveillement quand Nicolas Frize leur fait "entendre", avec son matériel, ce que chante leur poste). J'ai notamment relevé parmi les dizaines d'interviews le "rôle" du contremaître exprimant à peu près quelque chose comme: "je vais pas dire que je les aime. Mais je veille à eux, c'est mon équipe et c'est mon boulot. Je dois leur faire passer les messages de la direction même si je ne suis pas d'accord. En contrepartie, je fais remonter leurs remarques: ce sont eux qui sont "sur le terrain" et qui peuvent savoir". Ce que c'est que ce travail? On comprend qu'il ait fallu des mois pour mettre en harmonie la cacophonie, on voit le compositeur accorder des chutes de métal brut pour en faire une sorte de xylophone. Les scènes de répétition (mise en place du rythme de la récitation poétique) pour la représentation finale m'ont rappelé Léonard Bernstein* que j'avais vu à la télé dirigeant une répétition de West Side Story en studio. Comme des silences dans la musique, interviennent vers la fin les temps de pause, avant une sorte de marée humaine, d'invasion (appropriation?) des lieux par les familles endimanchées, pour la représentation finale, suivie (symboliquement) de la sortie de l'usine.

Ca ne peut guère se raconter, il faut le voir et l'entendre. Sorti le 14 octobre à Paris, C'est quoi ce travail? passe encore cette semaine, dans une unique salle à Paris, à une seule séance hebdomadaire, ce lundi 14/12/2015 après-midi. J'espère que ce beau film ne tardera pas à connaître d'autres modes de diffusion.

C'EST QUOI CE TRAVAIL ? - Bande annonce from Shellac Sud on Vimeo.

* Oups, j'avais écorché son nom... Merci Miriam!

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