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Le blog de Dasola

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18 mai 2023

Le Principal - Chad Chenouga

Dans Le Principal, on a le plaisir de retrouver Roshdy Zem, devenu un acteur incontournable dans le cinéma français (et c'est mérité). Il interprète avec conviction Sabri Lahlali, principal adjoint d'un collège de l'Est de la France. C'est un homme qui a certainement dû beaucoup travailler pour en arriver à ce poste. Il n'a que de bonnes appréciations et d'ailleurs, une promotion l'attend. Il partage la garde de son fils Naël avec Noémie (Marina Hands, lumineuse), son ex-compagne et professeur dans le même collège. Il s'entend très bien avec Estelle (Yolande Moreau, toujours très bien), la Principale du collège, une férue de lecture. Sabri s'occupe aussi de son frère Saïd, un marginal qui a beaucoup de problèmes. Sabri met la pression sur Naël pour que ce dernier, qui est en troisième, réussisse le brevet des collèges. Naël semble relâcher ses efforts, au grand désespoir de son père, qui va commettre un acte répréhensible pouvant remettre en cause son avenir. Le film est court, moins d'une heure trente. Il démarre un peu lentement mais le réalisateur ne lâche jamais Sabri qui est de tous les plans. C'est un film que je conseille, tout comme Pascale.

17 mai 2023

La révole nature - Aline Geller

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) n'ai pas réussi à emmener avec moi la "maîtresse de blog" découvrir dimanche dernier La révole nature, le film documentaire objet du présent billet, au cinéma L'Entrepôt (75014). C'est dommage, car la documentariste était présente, ce que j'ignorais lorsque j'ai décidé d'aller le voir.

Affiche_La-revole-nature_40x60cm-BD_JPG_web_rvb (bande-annonce)

Ce documentaire a pour sujet le vin naturel, c'est-à-dire plus que "Bio": comme il est dit dans le documentaire, le jour où il sera obligatoire d'afficher sur l'étiquette d'une bouteille tous les produits utilisés pour le raisin d'abord, la vinification ensuite (ce qui semble prévu pour fin 2023?), le consommateur sera peut-être quelque peu désabusé par ce produit-phare en France, dont une bonne part de la production française est exportée. Les producteurs de "vin naturel", minoritaires voire marginaux, revendiquent de ne mettre dans leurs bouteilles que du raisin fermenté. Certains s'autorisent du sulfite (?) pour la conservation. L'association des vins SAINS (Sans Aucun Intrant Ni Sulfite), qui compte peut-être une quinzaine de producteurs, se veut encore plus intransigeante. Lors du film, nous assistons aux rencontres avec plusieurs paysans-vignerons, viti-viniculteurs, organisateurs ou -trices de salon professionnels, gérants de bar à vin... Chacun avec leurs personnalités et leurs parcours: beaucoup de barbus (baba cools) d'âge certain, mais aussi de jeunes "chefs d'entreprises" qui ont repris les vignes familiales pour les conduire et vinifier d'une manière différente des pratiques de leurs parents (ce qui n'est pas toujours simple). Tel ne touche pratiquement pas la terre ni les ceps, d'autres pratiquent le labour à traction chevaline, un autre rajoute du compost. La vinification se fait ici "en amphore" (cuve enterrée à côté des vignes), là en cuve de béton... Certains s'interdisent de vinifier d'autres raisins que ceux de leurs propres vignes, d'autres relèvent le "challenge" de chercher à faire quelque chose avec une "matière première" qui ne vient pas de leurs propres terres... ("négoce"). On assiste à plusieurs vendanges (événements festifs compris), à des dégustations (recrachées au seau!). Les producteurs peuvent être écoeurés de voir une bouteille qu'ils ont vendue 20 euros (oui, le vin naturel est plus cher que le "conventionnel" qu'on trouve en Grande Distribution!) revendue à 600 euros sur internet et devenue objet de spéculation au lieu d'être dégustée. La production est parfois confidentielle: 300 bouteilles pour une cuvée. Crève-coeur de refuser un carton de 6 bouteilles à un amateur qui s'est déplacé... Parfois, c'est plus de 75% de la production qui part à l'étranger. Chez certains revendeurs qui ont fait le choix de l'achat en fût et de la revente "à la tireuse", une bouteille peut par contre être vendue à moins de 10 euros aux amateurs peu fortunés. On peut en fin de film percevoir la crainte que cette notion de "vin naturel" finisse par être "récupérée", pour des raisons marketing, par des "marques" qui en feront une niche dans leurs ventes (comme cela s'est produit pour le commerce équitable ou pour le bio).

A l'issue de la projection, la petite trentaine de personnes (dont quelques professionnels!) s'est dirigée vers l'espace "restauration" de L'Entrepôt et a eu la possibilité de déguster telle ou telle production. C'est là que j'ai pu entendre la documentariste parler avec telle ou telle personne, et échanger moi-même durant quelques minutes avec elle. Elle appréciait ces toutes premières projections sur grand écran, dans une vraie salle de cinéma. Au départ, c'est une série qui était prévue, et il a fallu resserrer. Apparemment, par rapport à un montage précédent que certains avaient eu l'occasion de voir, 7 minutes avaient été retirées. Le film a été tourné en équipe très légère (2 ou 3 personnes), sauf pour les événements (salons ou vendanges) pour lesquels il fallait être en place avant, pendant et après, pour être sûr de capter tous imprévus. Je lui ai demandé si le documentaire passerait à la télé, si un DVD était prévu, si un livre serait publié en complément... Elle aimerait bien, mais dans l'immédiat, le film doit "vivre": sortir dans d'autres salles à Paris, puis tourner en province.

Le film devrait encore être visible cette semaine à L'Entrepôt. D'ici quelques semaines, si tout va bien, il devrait sortir dans quelques salles UGC (sauf s'il s'agissait d'une plaisanterie que je n'aurais pas comprise!) et dans quelques salles indépendantes, par exemple le Saint-André des Arts.

Pour ma part, j'apprécie de voir des documentaires et de pouvoir discuter avec l'équipe, même si cela ne donne pas toujours lieu à un billet: Bricks, Des bobines et des hommes (vus avec dasola). Il m'est aussi arrivé de me rendre à des projections-débats "militantes" organisées par telle ou telle association ou AMAP locale (voire d'y être "missionné" au titre  d'intervenant...), pour Traits de vie, Les petits gars de la campagne, La part des autres, ...

Je vais rajouter quelques éléments bibliographique "pour en savoir plus":

Plaidoyer pour le vin naturel, Eric Morain, éd. Nouriturfu, 2019 (que j'avais versé après lecture au système de prêt de livres de l'AMAP dont je fais partie). 
Deux livres de Christophe Beau, dans la collection "Pratiques utopiques" des éditions REPAS: La danse des ceps (1ère éd. 2003) et Pour quelques hectares en plus (2011).

Aline Geller m'a cité Valentin Morel, je pense qu'il s'agit de l'auteur du livre Un autre vin (Flammarion, 2023). Je ne l'ai pas (encore) lu.

15 mai 2023

Le coeur de l'hiver - Craig Johnson

P1150827

Cela faisait un moment que je n'avais pas lu de roman de Craig Johnson. Après une visite dans une des nombreuses bibliothèques parisiennes que je fréquente, j'ai emprunté Le coeur de l'hiver (Edition Gallmeister, 377 pages), le plus récent roman de Craig Johnson paru en français. Dans ce roman, on retrouve le shérif Walt Longmire loin de ses terres du Wyoming. Il est au Mexique afin de délivrer sa fille Cady des griffes d'un dangereux narcotraficant, Tomas Bidarte. Pour information, Le coeur de l'hiver est la suite de The Western Star que je n'ai pas lu. Dans Le coeur de l'hiver, Walt Longmire pour sauver sa fille doit surmonter quelques obstacles administratifs car tant le FBI que les autorités mexicaines voient la venue de notre shérif sur le territoire mexicain d'un très mauvais oeil. Heureusement, il trouve de l'aide grâce à différents personnages: un homme nommé Voyant qui est aveugle, son neveu Alonzo ; Adan, un médecin, et sa soeur Bianca, ainsi qu'un jeune Apache qui a eu la langue coupée par un homme du Cartel mais qui est un tireur hors-pair. Le rythme du récit est trépidant, les cadavres nombreux. Je ne vous dirais rien de la fin que vous pouvez deviner. Un roman qui se laisse lire.

13 mai 2023

A nous la terre ! - Collectif

Un billet express pour un petit recueil de nouvelles que j'ai (ta d loi du cine, "squatter "chez dasola) lu très rapidement!

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A nous la terre, 9 auteurs, 2021, Folio n°7003, 136 pages, 5 euros 

J'ai trouvé cet opuscule dans un bac de bouquinerie pour 20 centimes d'euros. le sous-titre "Les écrivains s'engagent pour demain", et certains des noms sur la couverture, m'ont fait m'en saisir. Je ne le regrette pas, même si (c'est le jeu de la diversité!) certaines nouvelles m'ont davantage "parlé", intéressé ou plu, que d'autres.

* Le côté gauche de la plage - Catherine Cusset (10 pages): souvenirs de baignade - nue, de l'enfance à l'âge mûr. Cela ne m'a pas trop parlé.

* J'ai été nature - Eric De Luca: deux pages, quasi-mystiques. Bof.

* Des coeurs battants - Jean-Baptiste Del Amo (10 pages). Je n'avais jamais entendu parler de l'auteur. j'ai bien apprécié cette nouvelle, qui retrace les évolutions écologiques sur quelques décennies.

*  Instinct - Sonja Delzongle (10 pages). Souvenirs éthologiques (fiction ou réalité?), qui ont fait joliment écho, pour moi, au livre de Jane Goodall chroniqué il y a quelques semaines. Bien.

* L'ordre des pierres - Luc Lang (14 pages): dans les Pyrénées, une randonneurs solitaire, en autonomie sac au dos, savoure sa balade. 

* Le sansonnet - Carole Martinez: 11 pages trop "poétiques" pour moi, où, entre les lignes, on sent l'emprise toxique et la déchéance d'un couple et de ses composantes... 

* Kephart - Ron Rash (17 pages - la nouvelle la plus longue): j'ignorais tout d'Horace Kephart, vu que la page wikipedia en anglais qui le concerne reste à traduire en français (consultée le 5 mai 2023)... Ron Rash tire de la vie de ce "naturaliste" américain une nouvelle intéressante. Un paragraphe m'a fait songer à Serena.

* Mont-Blanc, la mort lente - Jean-Christophe Ruffin (8 pages): j'y ai appris que des voies d'escalades ouvertes au XXe siècle dans les Massif des Drus, dans les Alpes, n'existent plus aujourd'hui, suite à des milliers de mètres cubes d'éboulements au XXIe, sans doute en lien avec l'accélération du réchauffement climatique d'origine humaine... On ne peut donc plus que rêver sur Premier de cordée (Roger Frison-Roche), qui nous parle d'un temps et d'escalades révolus.

* La pieuvre - Monica Sabolo (11 pages): de jolis souvenirs d'enfance, une initiation au "monde du silence" pour une fillette... 

Le livre est bien en vente sur le site de Folio (mise en avant des versions ".pdf" et ebook), mais l'opération ne semble pas avoir été renouvelée en 2022 ni 2023. Une recherche sur le site de Folio avec "WWF" ne ramène rien. Plus largement, via [moteur de recherche], une recherche sur les mots-clés "Partenariat Foliio et WWF" ramène surtout une foule d'entreprises dont on peine spontanément à imaginer le caractère "écologique", qui se seront offert ("à bon compte"?) un certificat de "greenwashing" grâce au WWF...

Les moteurs de recherche m'ont seulement ramené un billet sur le blog Au fil des pages

12 mai 2023

Misanthrope - Damián Szifrón

Quel titre français étrange pour désigner un film policier! Quand on nous présente enfin le tueur de masse dans la dernière partie du film, on comprend mieux le choix du titre. Misanthrope de Damián Szifrón (un réalisateur argentin) se passe à Baltimore au moment des fêtes de fin d'année. Tout à coup, dans un immeuble de la ville, on entend des coups de feu qui font mouche à tous les coups. Les victimes sont très nombreuses. Le FBI est sur le coup ainsi qu'Eleanor, une jeune enquêtrice de la police de la ville. Eleanor est une femme perturbée et addict aux médicaments. Cela n'empêche pas qu'elle est choisie pour son profil par Lammark, un agent fédéral en charge de l'enquête pour être agent de liaison. L'enquête se révèle difficile car le tueur est insaisissable et imprévisible et il continue à tuer. C'est Eleanor qui va le débusquer. On pourra trouver la fin un peu grandiloquente mais cela ne m'a pas gênée. J'ai trouvé que les motivations du tueur sortaient des sentiers battus et on s'attache aux personnage de Lammark et Eleanor. Le film semble avoir trouvé son public.

9 mai 2023

Les enquêtes de Morse - 9ème saison

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Pour une fois, je vais parler d'une série télé dont je suis fan depuis la première saison. Cette série est la préquelle de la série Inspecteur Morse qui a débuté il y a 35 ans. Les enquêtes de Morse se déroulent fin des années 60, début des années 70. Après des études universitaires et avoir fait l'armée, Endeavour (Effort) Morse est devenu sergent dans un commissariat à Oxford. Son mentor et supérieur hiérarchique est l'inspecteur Frederik Thursday. D'autres policiers font partie du commissariat, dont le superintendant Bright et le sergent Strange. Ce que j'aime dans cette série, ce sont les intrigues policières et le fait que les policiers sont des hommes avant tout, avec leur vie de famille, leurs fêlures, leur problèmes quotidiens. Pour en venir à Morse, il est célibataire, aime les mots croisés et il boit trop, mais c'est un homme brillant, intelligent, intuitif et qui souvent résoud les crimes tout seul. A la fin de la saison 8, j'étais convaincue que la série était terminée, et puis, oh joie!, dimanche 7 mai,  je vois qu'une neuvième saison débutait sur France 3. Elle est composée de trois épisodes. Le premier épisode de cette ultime saison (semble-t-il) a été réalisé par l'acteur principal Shaun Evans. Prélude est le titre de ce premier épisode, où une violoniste meurt d'un choc anaphylactique. Et dans cet épisode, on retrouve quelques personnages, comme le fils de l'inspecteur Thursday et Joan, la fille du même inspecteur, qui vient de se fiancer. Je recommande cette série parue en DVD (sauf la 9ème saison). Et il faut voir les épisodes de préférence dans l'ordre, selon moi.

Et vous, connaissez-vous et regardez-vous cette série?

7 mai 2023

Pas complètement BÊTE... mais pas encore MÉCHANT (période bleue) - Cabu

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente, pour mon billet-hommage du jour, un album exhumé de ma PAC (pile à chroniquer). Je m'étais acheté dès février 2015 (quelques semaines après le massacre de Charlie Hebdo) ce recueil des dessins de jeunesse de Cabu, qu'il publiait alors dans une presse qui n'était pas encore très "contestataire", entre 1957 et 1960.

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Cabu, pas complètement BÊTE... mais pas encore MÉCHANT,
période bleue, Editions du Layeur, 2008, 162 pages

La préface de Cavanna, dans ses trois paragraphes percutants, évoque expressément Peynet et ses amoureux, pour vanter immédiatement le mouvement qu'a su insuffler Cabu à ses vignettes. 

Les près de 160 dessins de cet ouvrage mettent en scène de grands dadais dont certains ressemblent à Duduche, des jeunes filles timides évoquant Catherine... mais bien loin de Catherine saute au paf! et encore plus de Camille-le camé. On peut admirer dans ces pages force filles espiègles au sourire mutin et au regard en-dessous, avec parfois une petite fleur au coin des lèvres (laquelle n'a sans doute pas la même signification que le brin de paille de Lucky Luke?): pas encore de cigarette à remplacer? Parfois, ce sont les adultes qui sont tournés en dérision, parfois la jeunesse elle-même, innocente ou délurée, entreprenante ou trop timide... Fille affriolante ou garçon boutonneux, suis-moi, je te fuis / fuis-moi, je te suis! Et j'enfoncerai une porte ouverte en disant que cela reste très "fleur bleue" (comme le sous-titre le sous-entend).

L'ouvrage est subdivisé (plus ou moins arbitrairement?) en chapitres: l'ingénue (p.7), le flirt (p.33 - deux acteurs présents à l'image - sauf exception!), le lycée (p.75), le troufion (p.105), les autres (p.127), Châlons (p.153). Je vous en propose une courte sélection.  

P1150814 p.30: la couv' légendée, c'est mieux!  

P1150815 p.37: Paris, quelle image... 

P1150816 p53

P1150817 p.64 (c'est pas gentil, mais je rigole à chaque fois... CLAC!).

P1150824 p.87

P1150818 p.97

P1150820 p.102 (ça me parle, ça... Je porte toujours le même depuis 2016!)

 P1150821  p.134: le temps passe si vite... 

Dans le dernier chapitre, intitulé "Châlons", il est expliqué que le jeune Jean Cabut a envoyé à partir de 1953 des dessins à l'édition locale de L'Union de Reims, avec une collaboration épisodique qui se maintiendra jusqu'en 1958 et son appel sous les drapeaux, direction l'Algérie.  

P1150823 p.158. Dom Pérignon, dessiné par "K-bu" alors âgé de 17 ans: carrément de la préhistoire (1955)! 

Outre L'Union de Reims, la plupart des dessins du recueil sont paru dans Ici-Paris, Paris Flirt ou Paris-Match.

Le livre est sorti l'année des 70 ans de Cabu, dans une collection où deux ouvrages, l'un de Lefred-Thouron et l'autre de Willem (qui ont aussi dessiné pour Charlie), avaient été publiés avant le sien. Trois autres recueils de dessins de Cabu étaient aussi mentionnés chez le même éditeur. Aujourd'hui, le site des éditions du Layeur semble ignorer tous ces ouvrages (sans doute sont-ils épuisés de longue date?). 

Pour finir, de même que j'avais annoncé l'an dernier que je finirai par traiter cet ouvrage de Cabu, de même je peux à toutes fins utiles signaler que j'en ai encore bon nombre déjà en ma possession et à évoquer un mois ou l'autre! 

*** Je suis Charlie ***

6 mai 2023

La dernière reine - Damien Ounouri et Adila Bendimerad

Quel beau film que voilà! Ceci grâce à l'actrice prinicipale Adila Bendimerad, qui est aussi co-scénariste, co-productrice et co-réalisatrice de La dernière reine. J'ai trouvé ce film algérien somptueux, tant pour l'image que pour les décors et les costumes. Je n'avais jamais entendu parler de l'histoire qui nous est racontée. Nous sommes transportés en 1516 à Alger. La reine Zaphira (Adila Bendimerad) est la première épouse de l'émir d'Alger Salim Toumi. Elle a encore son fils Yahia auprès d'elle, mais plus pour longtemps. Il doit avoir une dizaine d'années. Yahia est l'amour de sa vie. Elle est prête à tuer pour lui. C'est un gamin très remuant qui n'obéit pas beaucoup. Sur ces entrefaites, un corsaire, Aroudj Barberousse, et ses hommes, aident Salim Toumi à liberer Alger du joug espagnol. Malheureusement, peu de temps après, Salim est retrouvé étranglé dans son palais. A partir de là, Zaphira va tenir tête à tous les hommes qui se dressent contre elle, en particulier ses frères et son père. Face à elle, Aroudj commence à éprouver des sentiments. Il souhaite même se marier avec elle. Tout se termine en 1617 d'une manière que je vous laisse découvrir. Mais pour revenir au film dans son ensemble où des scènes intimes alternent avec des scènes groupes ou de combat. C'est vraiment du bel ouvrage. Il semble que le film rencontre son public et c'est mérité. Lire les billets de Selenie, Trillian et Pascale

3 mai 2023

Drame de pique - Sophie Henaff

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J'ai eu grand plaisr de retrouver la brigade parisienne des Poulets grillés. Après Restés groupés et Art et décès, les voici dans Drame de pique (Albin Michel, 379 pages distrayantes). La commissaire Anne Capestan et tous les inspecteurs sont toujours là : Eva Rosière et son chien Pilou, Merlot, Lewitz, Torrez et sa poisse légendaire, Dax et Evrard. Dans ce roman, ils vont être chargés de trouver qui pique des femmes près de lieux touristiques parisiens. Certaines de ces piqûres sont mortelles. On apprend que le poison a un antidote qu'il faut injecter très vite. La brigade se met assez vite sur la piste d'un ancien "serial killer" surnommé "La main de Dieu" et qui vient de sortir de prison. Ce qui fait le sel du roman, c'est l'écriture de Sophie Henaff et la camaraderie de bon aloi entre tous les membres de brigade qui sont tellement différents les uns des autres et qui se complètent bien. On aimerait bien être un des leurs. Un roman qui se lit très agréablement.

30 avril 2023

Burning Days - Emin Alper

Dans Burning Days d'Emin Alper, Emre, un jeune procureur turc scrupuleux, vient d'être nommé dans une ville reculée d'Anatolie. Dès les premières scènes, on sent que tout ne va pas bien dans cette ville. De nombreux sangliers sont régulièrement pris en chasse en pleine ville. On les tire comme des lapins et pour l'un d'entre eux, il est traîné à l'arrière d'une voiture. Une traînée de sang en témoigne. Plus tard, deux notables de la ville, un avocat (et accessoirement le fils du maire) et un dentiste sont reçus dans le bureau du procureur. Avec leurs airs patelins, ils font tout pour amadouer le procureur à propos de ces chasses sauvages. Il faut noter qu'Emre est l'un des nombreux procureurs qui essaye d'exercer dans cette ville gangrénée par la corruption. Le manque d'eau est un problème majeur dans la ville. Les terre asséchées provoquent des gouffres. La maison qu'occupe Emre est envahie par les rats, d'où la nécessité de mettre de la mort-aux-rats dans tous les coins. C'est pendant une soirée arrosée au raki que le destin d'Emre bascule. Un drame survient. C'est pour lui le début d'une descente aux enfers. Emre n'a qu'un seul allié en la personne de Murat, un journaliste. Une relation trouble s'installe entre les deux. La juge d'instruction essaye aussi de faire quelque chose pour lui. Elle le met en garde mais rien n'y fait. La dernière partie, qui est une immense chasse à l'homme, constitue un grand moment du film qui reste dans les mémoires. J'ai trouvé ce film oppressant très bien fait et très bien joué. Il y a un travail intéressant sur la lumière, sur la musique. Je le conseille.

29 avril 2023

Tromelin, ses naufragés, ses esclaves abandonnés - quatre livres

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui quatre ouvrages différents (mais tous bleus!) autour d'un même thème.  

Tromelin_4_livres

Comme tout le monde, j'avais entendu parler de Tromelin il y a déjà quelques années, lorsqu'ont été médiatisés les résultats des fouilles archéologiques sur le campement des esclaves qui y ont survévu abandonnés durant plusieurs années. En croisant de temps en temps sur des blogs les chroniques de tel ou tel livre sur le sujet, j'ai fini par avoir envie de les lire! Grâce aux différentes bibliothèques de la Ville de Paris, c'est chose faite.

On connaît l'histoire: le 31 juillet 1761, de nuit, le vaisseau L'Utile (flûte!) fait naufrage sur les récifs d'un ilôt localisé trop approximativement sur les différentes cartes de l'époque. Il transporte quelque 142 marins et officiers, et quelque 160 esclaves embarqués clandestinement à Madagascar à destination de l'Ile Maurice (alors nommée Ile de France). Sous la conduite du lieutenant Barthelemy Castellan du Vernet, les survivants construiront un nouveau navire à partir des bois de L'Utile. Mais il ne peut les transporter tous. Devinez qui sera, le 27 septembre (au bout de deux mois d'efforts communs), abandonné sur l'île, avec promesse solennelle de revenir les chercher? Les derniers des esclaves vont survivre 15 ans. Quand le quatrième des vaisseaux envoyés parvient à les évacuer par pirogue vers le navire, le 29 novembre 1776, seules survivent sur l'ilôt sept femmes et un bébé.

J'ai donc lu trois oeuvres de fiction et un rapport archéologique. Les trois font preuve d'imagination à partir des mêmes éléments connus.

Tromelin_Civard-Racinais_BureauLes Robinsons de l'île Tromelin. L'histoire vraie de Tsimiavo - Alexandrine Civard-Racinais, illustrations d'Aline Bureau (Belin jeunesse, 2016).

Alexandrine Civard-Racinais est journaliste, auteure, vulgarisatrice de contenus scientifiques, Aline Bureau s'est spécialisée en illustration jeunesse. Ce livre de fiction se présente comme un témoignage, écrit à la première personne au jour le jour, celui de la maman du bébé (dont la mère figurait également parmi les rescapées). Très "identificatoire", cet ouvrage paraît destiné à un public jeunesse. Il compte une trentaine d'illustrations, en couleur ou en noir et blanc, au format allant du cul-de-lampe à l'illustration couleur pleine page sans texte. Détail: j'ai cru voir qu'il respecte la réalité historique avec certains esclaves aux cheveux crépus et d'autres aux cheveux lisses, témoignant du brassage réalisé par les trafiquants de "bois d'ébène". La fin du livre comporte quelques vignettes explicatives très pédagogiques.

P1150794 p.64-65 

P1150795 p.36-37 P1150796 p.38-39

Le blog de la dessinatrice Aline Bureau n'est plus alimenté depuis mars 2018. Le site internet de l'autrice Alexandrine Civard-Racinais annonce ses dates de conférences. 

Le pays des mots (4 billets!) l'avait chroniqué en 2017. 

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Tromelin_FrainLes naufragés de l'île Tromelin - Irène Frain (Michel Lafon, 2009 / J'ai lu n°9221, 2010).

Ce livre est classé comme un roman. Irène Frain a eu accès à la documentation rassemblée par l'archéologue Max Guérout et a elle-même séjourné sur l'île. Pour ma part, je lui reconnais surtout le mérite d'avoir fortement médiatisé cette histoire peu connue auparavant. Les naufragés de l'Île Tromelin est écrit "de l'extérieur" par une narratrice omnisciente (qui sait aussi ce que pensent les personnages), au présent de narration ou au passé composé, avec des phrases courtes et simples.

Toutes proportions gardées, son livre me fait songer à certains de ceux que j'ai pu lire jadis sur l'histoire du Bounty (par exemple celui de Sir John Barrow, classique paru en 1831, qui expose à la fois l'histoire de la mutinerie, puis tant la navigation du capitaine Blight que le sort ultérieur des mutins). 

Je n'ai pas l'impression que le "site officiel" "www.lesnaufragesdeliletromelin" indiqué en fin d'ouvrage soit toujours actif (si aucun ayant-droit n'a pris la peine de renouveler le nom de domaine, il a dû être racheté...)? Par contre, le site personnel d'Irène Frain est accessible et donne notamment des dates de rencontres avec les lecteurs.

Les blogs suivants (liste non exhaustive!) ont chroniqué le livre (parfois au moment de sa sortie, en 2009... à partir d'envois en service de presse ou en "partenariat"?): GrominouZofiaFumet de lecturesBettyBook22l'ancien blog d'Antigonel'ancien blog de Lucie, GangoueusKeisha (qui recense plusieurs autres liens), LaëlLeiloonaLouStephie, Hérisson (sur le blog délivrer des livres), Alicia, Géraldine (qui avait aussi publié un entretien avec Irène Frain). Cathulu n'a pas aimé, Gambadou non plus...

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Tromelin_SavoiaLes esclaves oubliés de Tromelin - Sylvain Savoia (Dupuis, coll. Aire libre, 2015).

Cette BD entrelace les passages d'époque, en présentation classique, avec des dialogues forcément fictifs, et les pages d'une sorte de "making off" de l'histoire du projet, dont j'ai trouvé la lecture nettement plus exigeante (pas de cases, beaucoup de texte à la première personne...).

Lorsque je suis rentré dedans dans un second temps, j'ai personnellement été captivé par "l'histoire de l'histoire" (ou plutôt la description de la vie de l'équipe d'archéologues là-bas, dans des conditions précaires). Il faut tout amener sur place, matériel et vivres, tout bien prévoir car les liaisons avion sont rares (il est bien sûr possible d'effectuer une évacuation médicale si indispensable)... et les équipements sont à la peine (éolienne qui ne marche plus, ordinateur qui tombe en panne, groupe électrogène principal aussi, tracteur...). Peut-on excuser l'erreur classique (p.47 et ailleurs): en archéologie, on ne met pas "à jour" des vestiges, on les met "au jour"? Les archéologues adorent le mot "perturber" (lorsque des vestiges en place ont été détruits par des constructions postérieures - ici p.82). Par contre, j'ai guetté en vain un "sol rubéfié" (témoignage d'incendie), ici remplacé par les "sols sablonneux" résultant d'épisodes cycloniques!

P1150798 p.20-21, le jour du naufrage. P1150797 p.82-83, les vestiges des cases de pierre mis au jour

Blog qui en ont parlé: MokaJeanJacques, Krol.

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Tromelin_Guerout_RomonTromelin. L'île aux esclaves oubliés - Max Guérout & Thomas Romon (CNRS éditions / INRAP, 2010)

Max Guérout, ancien officier de la Marine nationale, a mené quatre expéditions qui s'étalent entre 2006 et 2013 (cette dernière non couverte, donc, par le présent livre, mais bien par la BD précédente). Il consacre de nombreuses pages (fruit de sa recherche documentaire dans les archives) à resituer le contexte historique, maritime, commercial, en métropole comme dans l'Océan Indien, de l'époque du naufrage. Ce livre apparaît comme extrèmement complet, et s'appuie sur des faits documentés.

Je n'ai pas trouvé de chronique le concernant, mais Docbird cite un autre ouvrage de Max Guérout, Esclaves et négriers, qui contient un DVD Les esclaves oubliés de Tromelin.

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Au final, j'ai classé dans cet article les quatre ouvrages dans l'ordre croissant de mon intérêt personnel: ce que j'ai le plus apprécié est bien ce qui raconte la démarche historique et archéologique basée sur des faits. Je pense que les différents profils de lectrices ou lecteurs peuvent être plus ou moins attirés par l'un ou l'autre... 

27 avril 2023

Le prix du passage - Thierry Binisti

Sur les conseils de Miriam, je suis allée voir Le prix du passage de Thierry Binisti sorti le 12 avril dernier. Nous sommes le 27 avril et le film n'est pratiquement plus projeté en première exclusivité. C'est vraiment dommage car j'ai trouvé ce film très bon avec un suspense haletant jusqu'au bout. Natacha (Alice Isaaz, excellente) est une mère célibataire qui n'arrive plus à joindre les deux bouts. Son petit garçon Enzo, qui a 7 ou 8 ans, est tout pour elle. Elle gère sa vie autour de lui. Le prénom Enzo vient du fait que Natacha est une fan de l'Italie même si elle n'y a jamais été. La mère de Natacha l'aide en gardant Enzo quand c'est nécessaire. Natacha vit du côté de Calais dans une résidence vétuste, elle a deux mois de retard pour son loyer. Par ailleurs, sa chaudière vient de rendre l'âme et elle se fait renvoyer de son travail dans un café (elle piquait dans la caisse). C'est en manquant de renverser Walid, un migrant irakien, que Natacha apprend les sommes astronomiques que les migrants doivent verser pour passer en Angleterre. Natacha ne désire que 2000 euros pour changer sa chaudière. Avec Walid, elle commence à organiser des voyages vers l'Angleterre. Walid trouve les passagers et Natacha les transporte dans le coffre de sa voiture en faisant la traversée en Ferry. On se demande si Natacha va se faire prendre. Et puis Walid de son côté doit craindre les passeurs à la mine patibulaire qui rackettent les migrants. Un film qui m'a agréablement surprise, avec une fin que je vous laisse découvrir.
Lire le billet de Pascale.

24 avril 2023

Les sources - Marie-Hélène Lafon

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Après Histoire du fils, j'ai eu le grand plaisir de retrouver la belle écriture de Marie-Hélène Lafon dans Les sources (Editions Buchet-Chastel, 117 pages). Jusqu'à la page 80, la narratrice du récit est la mère, 30 ans, mariée avec trois enfants, deux filles et un garçon. Isabelle, Claire et Gilles (7, 5 et 4 ans). Cela se passe le week-end des 10 et 11 juin 1967 (au moment de la guerre des Six Jours). La famille vit dans une grande et belle ferme isolée où l'on fabrique le Saint-Nectaire, entre Soulages et Fridières, dans le Cantal. Assez vite, on comprend que le couple marié depuis presque huit ans, le 30 décembre 1959, ne va pas bien. Le mari bat sa femme qui n'en peut plus. Et malgré de l'aide, elle n'arrive plus à faire face aux travaux ménagers. Les trois grossesses l'ont physiquement enlaidie. Les enfants sont témoins et ils semblent apeurés. Sept ans plus tard, 19 mai 1974, le jour de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, le mari vit désormais seul. C'est lui, le narrateur, qui dit pis que pendre sur son ex-femme. Il n'a aucun remords sur ce qu'il lui a fait subir. Il a surtout la nostalgie de ce qu'il a vécu quant il était au Maroc pendant son service militaire, juste avant son mariage. Il compte qu'au moins une de ses filles reprendra un jour la direction de la ferme. Le 28 octobre 2021, tout est terminé. On ne sait pas ce qui se sera passé pendant 47 ans. Le récit est bref mais plus de 60 ans se seront passés. Mme Lafon a l'art de l'élipse mais elle dit beaucoup de choses en peu de mots. Un très beau roman.

Lire les billets d'Athalie, Baz'art, Ritournelle, Matatoune et Shangols.

21 avril 2023

La Conférence - Matti Geschönneck

Les sujets historiques au cinéma m'intéressent et en regardant la bande-annonce de La Conférence de Matti Geschönneck, j'ai voulu voir ce film dès sa sortie. La Conférence du titre est celle qui s'est déroulée le 20 janvier 1942, dans la villa Marlier au bord du lac de Wannsee. L'endroit fait partie d'un des sept arrondissement de Berlin. Cette "Conférence de Wannsee" est tristement célèbre pour avoir "mis au point l'organisation administrative, technique et économique de la solution finale de la question juive" (source Wikipedia, consulté le 21 avril 2023). Cette conférence a duré 90 minutes. Elle a scellé le destin de 6 millions sur 11 millions de Juifs d'Europe. Quinze hauts responsables du Troisième Reich issus des ministères, du parti nazi ou de la SS se sont réunis dans une très belle pièce sous la présidence de Reinhardt Heydrich. Adolph Eichmann, collaborateur d'Heydrich, mène les débats. La Shoah par balles a déjà commencé mais les Juifs sont nombreux, il faut accélérer le processus d'"évacuation". Si on connaît bien ce qui s'est dit pendant cette conférence, c'est qu'on a retrouvé un exemplaire du compte-rendu. Le constat est glaçant quand certains chiffres sont énoncés, comme le fait que pour éliminer 11 millions de personnes (femmes et enfants compris), ils faudrait en "évacuer" 988 par jour pendant 488 jours. C'est à ce moment-là que sont décidés la construction ou l'achèvement de Sobibor, Belsec et Auschwitz, en attendant d'autres. Parmi les quinze présents, certains ont quelques états d'âme, concernant les femmes et les enfants ou l'état psychologique des soldats qui commettent les crimes. La problématique des Juifs allemands et des "sang-mêlés" sont évoquées. Les quinze acteurs qui ne sont pas ou peu connus dans notre pays sont tous excellents. C'est un film alllemand parlé en allemand. Et cela rend le propos d'autant plus fort. J'ai vu le film dans une salle pleine: arrivée en retard, j'ai même dû m'asseoir au second rang, de côté! Je recommande ce film susceptible d'intéresser tant les élèves germanistes que tous les autres. Lire le billet de Pascale.

18 avril 2023

Je verrai toujours vos visages - Jeanne Herry

J'ai attendu un peu pour évoquer ce film qui m'a plu mais m'a moins émue que Pupille, le film précédent de la réalisatrice. Je verrrai toujours vos visages de Jeanne Herry évoque le sujet de la justice restaurative : des victimes d'agressions et des agresseurs forment un groupe de paroles. Une fois par mois, ils se réunissent dans l'enceinte du prison. Il est prévu cinq séances. Ces rencontres sont encadrées par des professionnels et des bénévoles. En parallèle, on fait la connaissance de Chloé (Adèle Exarchopoulos, lumineuse) qui a été victime d'inceste dans sa jeunesse et qui a décidé de se confronter avec son bourreau. Chloé est aidée dans sa décision par Judith (Elodie Bouchez). Les échanges dans le groupe de paroles commencent de manière calme et pondéré. A tour de rôle, les victimes et les agresseurs s'expriment. On constate que les personnages évoluent. Il y a des moments émouvants comme les interventions de Miou-Miou qui interprète une des victimes. Peut-être parce que Jeanne Herry a choisi des acteurs très connus, j'ai trouvé l'ensemble un peu artificiel. Pour moi, ce sont les scènes avec Chloé et ce qu'elle dit qui m'ont le plus touchée. Un film à voir. Lire les billets enthousiastes de Pascale et Selenie.

15 avril 2023

About Kim Sohee - July Jung

About Kim Sohee de la réalisatrice July Jung est un film venu de Corée du Sud et que je conseille. Kim Sohee doit faire un stage en entreprise dans le cadre de son cursus d'études d'un lycée professionnel. Kim Sohee a la passion de la danse mais elle ne pense pas en faire sa profession. Par l'intermédiaire d'un responsable des stages dans son lycée, elle trouve un travail chez un opérateur téléphonique assez important. A part le chef d'équipe, il n'y a que des jeunes filles qui travaillent dans cet endroit. Sohee découvre rapidement les dures conditions de ce travail. Des clients appellent, la plupart du temps pour résilier leur abonnement, ce qui n'est pas le but recherché par l'opérateur. Au contraire, les opératrices débitent un discours formaté adressé aux clients afin qu'ils renoncent à résilier leur forfait, et elles en profitent pour proposer un contrat plus cher. Sohee, qui veut bien faire, a la malchance de tomber sur des clients très désagréables qui vont jusqu'à l'insulter. La pression est très forte et il faut du rendement qui débouche sur des primes, que les stagiaires comme elle ne touchent pas forcément tout de suite. La direction attend qu'elles démissionnent, et donc les primes ne sont pas payées. Quand le chef d'équipe se suicide, la direction qui se pose en victime avec cynisme fait tout pour étouffer l'affaire. Sohee craque et se suicide à son tour. A partir de là, la police s'en mêle. Cette histoire est inspirée de faits réels qui se sont passés en 2016. Le film montre que les stagiaires sont très mal traitées alors qu'elles n'ont pas de vrais contrats de travail. Le stage étant obligatoire, les futurs stagiaires acceptent n'importe quoi selon la renommée de leur lycée, ce qui est le cas pour Kim Sohee. Je ne sais pas si la situation s'est améliorée mais ce que montre le film qui est passionnant est édifiant. Le destin de Kim Sohee fait de peine. Lire les billets de PascaleSelenie et Miriam.

12 avril 2023

Les Trois Mousquetaires : d'Artagnan - Martin Bourboulon

Quand vous entrez dans la salle de cinéma, il faut oublier Les Trois Mousquetaires, le roman d'Alexandre Dumas. Et pourtant, les personnages principaux, Athos, Porthos, Aramis et d'Artagnan, ainsi que Milady de Winter, Richelieu, Louis XIII, Anne d'Autriche et Constance Bonacieux sont présents dans le film Les Trois Mousquetaires : d'Artagnan. En revanche il y a quelques arrangements avec l'intrigue du roman, comme le fait que dans le film Athos est protestant et se retrouve victime d'un complot. Un matin, on le retrouve avec une femme ensanglantée dans son lit, il est accusé de l'avoir tuée et est donc condamné à mort. Heureusement que son frère le sauve de l'échafaud et que d'Artagnan a reconnu la victime. On apprend aussi que Porthos est bisexuel. Sinon, pendant deux heures, on suit les aventures des Mousquetaires et ce qu'ils doivent faire pour déjouer les complots ourdis par Milady de Winter, la complice de Richeleu. Louis XIII règne cependant que Richelieu gouverne. On retrouve bien entendu l'épisode des ferrets de la Reine Anne d'Autriche qu'elle a offerts au Duc de Buckingham. Lina Khoudry dans le rôle de Constance Bonacieux est bien charmante. D'ailleurs, les acteurs sont tous très bien. Eva Green en femme fatale a trouvé un rôle qui lui convient. Ce film est le premier d'un diptyque. Il va falloir s'armer de patience jusqu'en décembre 2023 pour voir la deuxième partie appelée Les Trois Mousquetaires : Milady. J'ai hâte. J'ai beaucoup aimé cette première partie. Lire les billets de Pascale et Selenie.

9 avril 2023

Le grand monde - Pierre Lemaitre

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Je n'ai pas encore lu la première trilogie intitulée Les enfants du désastre de Pierre Lemaitre avec Au revoir, là-haut, puis Couleurs de l'incendie et Miroir de nos peines. Mais je viens de terminer Le Grand Monde (Livre de poche, 756 pages), premier tome de la nouvelle suite romanesque de Pierre Lemaitre, intitulée Les années glorieuses. Le personnage central du roman est constitué par toute une famille, les Pelletier. L'histoire se passe en 1948 entre Beyrouth, Paris et Saïgon. A Beyrouth, le chef de famille, Louis Pelletier, propriétaire d'une savonnerie, aurait souhaité qu'au moins un de ses trois fils prenne sa suite. Mais Jean (l'aîné, surnommé Bouboule) n'est pas doué pour les affaires, et François et Etienne ne l'ont pas souhaité. Jean, qui vit désormais à Paris, s'est marié assez récemment avec Geneviève (un des pires personnages féminins romanesque que j'ai eu l'occasion de croiser). Fille d'un receveur des postes à Beyrouth, Geneviève est une jeune femme sournoise, méchante, envieuse, calculatrice, sans état d'âme, bref une vraie peste et en plus pas très intelligente (mais elle a beaucoup d'idées pour nuire aux autres). François, vivant à Paris lui aussi, devait entrer à l'Ecole normale. A la place, il devient pigiste dans un journal parisien à la rubrique des faits divers. Etienne, lui, est un garçon sensible qui est tombé amoureux de Raymond, un légionnaire parti combattre en Indochine. N'ayant plus de nouvelles, Etienne part à son tour à Saïgon. Quant à Hélène, la seule fille, il n'est pas question qu'elle dirige l'entreprise familiale (puisque c'est une fille), elle part rejoindre ses deux frère à Paris. Désireuse de faire les Beaux-Arts, elle ne va pas suivre longtemps les cours car elle s'ennuie. On apprend très vite que Jean a un côté très sombre en lui, mais il est complètement sous la coupe de sa femme. Hélène est une jeune femme en rébellion contre ses frères et ses parents. A part Etienne, au destin tragique, j'ai trouvé que les personnages n'étaient pas spécialement sympathiques. A la fin de ce premier tome, on peut espérer que les relations s'apaisent entre les protagonistes. Un roman qui se lit très bien. Je ne manquerai pas de lire le tome suivant quand il paraîtra en poche.

Lire les billets d'Eva (blog et si on bouquinait un peu?), de Brize, d'Eva (blog tu vas t'abimer les yeux), Violette, Belette (assez mitigée).

7 avril 2023

Souriez, vous êtes français! - Bernard Maris

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) ne suis pas un auditeur de radio. Je n'ai donc jamais entendu Bernard Maris lors de ses chroniques et débats sur France Inter, contrairement à bon nombre des commentateurs sous mes billets précédents qui le concernaient. L'ouvrage que je présente aujourd'hui dans mes "Hommages du 7" compile un certain nombre de ces interventions radiodiffusées du vendredi matin. 

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Souriez, vous êtes français! Bernard Maris, collection Pluriel, 2017, 135 p. 
(édition originale parue chez Grasset en mai 2016, en coédition avec France Inter).  

Si j'ai bien compris l'introduction et ce qui est dit sur le site de Radio France, parmi les quelque 300 émissions que Bernard Maris a assuré chez France Inter, une trentaine ont été rediffusées en hommage durant l'été 2015 (sous le titre "La France au milieu du gué", dans un format de quatre minutes), et leur reprise a donné lieu à ce livre. On peut regretter l'absence de toute date (que ce soit celle de la diffusion d'origine ou celle de la reprise à l'été 2015), les textes doivent donc se suffire à eux-mêmes. Le titre donné au recueil apparaît p.125. 

J'avoue, j'ai quelquefois été frustré par ce format écrit (textes très courts et un peu "didactiques"), parce que je n'écoute pas la radio et n'y ai jamais entendu Bernard Maris de son vivant (on doit certainement pouvoir l'écouter sur internet). Les textes sont courts, percutants, au ton provocateur où, je crois, l'antiphrase et le second degré sont largement utilisés. Faut-il y suspecter de l'ironie, du second degré, du sous-entendu, de la démonstration par l'absurde? Lorsqu'on lit, par exemple, la version écrite des textes que Pierre Desproges passait à l'oral, au moins, on sait sur quel pied danser: il s'agissait d'humour caustique. Chez Maris, il s'agit je suppose d'interpeller pour faire réfléchir différemment. Chaque billet commence par une apostrophe adressée aux auditeurs ("bonjour..."), jamais identique à celle de la (semaine ou l'émission) précédente, mais y faisant souvent allusion pour aller plus loin en une sorte de chaînage. Les sujets, eux aussi, sont liés (introduits dans une rubrique, approfondis dans une autre). J'ai été frappé par la "règle des 80 /20", évoquée à plusieurs reprises (20% des agriculteurs touchent 80% des subventions; 80% du CIR [crédit d'impôt recherche] bénéficie à 20% des entreprises - effet d'aubaine!).

Une citation d'actualité (p.93) dans une chronique sur les Françaises au travail: "une bonne note tout de même: les retraites des femmes se sont rapprochées de celles des hommes, mais les femmes retraitées gagnent encore moitié moins... Surtout qu'elles vivent plus longtemps, qu'elles ne se remarient pas  tandis que les veufs, eux, se remarient. Ils ne supportent pas la solitude". Ce que cela m'inspire? Hé bien, pour parodier Brassens, que Bonhomme a besoin de Bobonne! Et une autre citation (p.42) - datant d'avant le Brexit, je le rappelle: "la France attire les vieux Anglais, l'Angleterre les jeunes Français".

Je n'en dirai pas davantage sur ces textes de Bernard Maris, dont je conseille la lecture à chacun. On peut regretter que le sommaire (personne ne l'a donc relu?) attribue la "postface" à sa fille, Gabrielle Maris-Victorin, auteur de la "préface", et non à son fils, Raphaël Maris, qui l'a en fait signée. Dominique Seux, qui a donné la réplique à Bernard Maris sur France Inter durant sept ans, signe un autre texte introductif.

J'ai pu trouver un seul blog qui parlait du livre, Le bien écrire (s'agissant d'un blog hautetfort, les commentaires en ont été fermés il y a déjà bien longtemps).

Je me permettrai quand même encore quelques remarques sur la forme matérielle de cette collection Pluriel (marque qui appartient à Fayard, Maison qui fait partie du groupe Hachette, en passe aujourd'hui d'être bientôt totalement contrôlé par Vincent Bolloré) où il prend place. Mon exemplaire tout neuf est excessivement fragile (reliure défectueuse, paquets de pages qui se décollent en fin d'ouvrage). En fin de livre, justement, vingt pages listent en petits caractères les titres aujourd'hui disponibles, classés en sous-collections thématiques, mêlant des essais contemporains avec des ouvrages "classiques" datant du XXe siècle voire de son début (les manuels Malet & Isaac en Histoire, par exemple). Le site internet de Pluriel ne contient aucun rédactionnel "historique" sur cette collection. Celui de Fayard donne à lire, sur l'histoire de la Maison, un texte datant de la toute fin du XXe siècle qui ne parle pas de Pluriel. Celui d'Hachette (consulté ce 7 avril 2023) est (sauf erreur de ma part) exclusivement orienté "business", promotionnel, qui donne à lire de la publicité, de la communication, et aucune information historique... 

*** Je suis Charlie ***

6 avril 2023

Le capitaine Volkonogov s'est échappé - Natalia Merkoulova et Alexei Tchoupov

Après avoir vu la bande-annonce, j'ai voulu voir Le capitaine Volkonogov s'est échappé réalisé par un couple de cinéastes russes. L'histoire se passe en 1938, au moment des purges ordonnées par Staline. Dorénavant, les militaires qui étaient responsables des purges sont eux-mêmes pris pour cible. Arrêtés, ils sont exécutés. Mais le capitaine Volkonogov échappe à la surveillance du garde en bas du bâtiment où il travaillait. Peu de temps après, il revient dans ce bâtiment où se commettent des tortures et des exécutions car il récupère plusieurs dossiers de personnes qui ont eu un "traitement spécifique" et qui en sont morts. Volkonogov (Youri Borissov, déjà vu dans Compartiment 6, est impressionnant) décide de retrouver les familles des victimes afin de leur demander pardon. Il est désormais poursuivi par ses collègues qui ne cherchent qu'à le tuer. Le film devient un thriller haletant, qui permet à Volkonogov de rencontrer les familles, mais on ne peut pas dire que l'accueil soit chaleureux. La première personne qu'il retrouve est une femme médecin généraliste dont le père a été exécuté. Désormais, elle vit dans une morgue. Son lit est à côté des cadavres. Elle l'insulte au lieu de lui pardonner. Toutes les autres familles auront la même réaction (sauf la dernière et pour cause), et pendant ce temps, les collègues de Vokonogov se rapprochent de lui de plus en plus. On devine que tout va mal se terminer. Je n'ai pas réussi à savoir où le film a été tourné: peut-être en Estonie puisque le film est une coproduction entre Russie, Estonie et France. J'ai appris qu'en russe, on dit "aérostat" pour désigner un dirigeable ou un zeppelin. On en voit un dans le film. J'ai trouvé ce film passionnant de bout en bout et j'étais dans une salle pleine. Je recommande ce film qui permet d'écouter parler russe. Lire les billets de Selenie et Choup aussi enthousiastes que moi. 

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