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Le blog de Dasola

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24 août 2023

Voyage en Islande - 4

L'Islande est un pays où l'on mange beaucoup de protides : yaourts skyr, beurre, etc. Ils consomment aussi du poisson. En revanche, les fruits et légumes, ce n'est pas trop dans les moeurs vu qu'ils importent tout. Pour le poissson, c'est d'ailleurs la principale cause du refus de l'Islande d'entrer dans l'Union européenne car ils tiennent à leurs eaux poissonneuses qu'ils ne veulent pas partager. Sinon, au cours de mon tour d'Islande, on a vu beaucoup de moutons (souvent par trois) qui broutaient l'herbe bien verte (même s'il a très peu plu en Islande ces derniers mois). Et puis, on pu voir beaucoup de chevaux islandais. C'est une race spécifique. Ils ne sont pas très grands et ils sont pacifiques. On en exporte dans le monde entier. Mais dès qu'ils quittent l'Islande, il leur devient impossible de revenir. Je regrette de ne pas avoir pris beaucoup de photos car le car ne s'est jamais arrêté pour que l'on puisse faire des photos correctes d'animaux. Et moi, je n'ai pas un appareil photo assez sophistiqué, au contraire de certaines personnes dans le groupe.  

P1160110  Trois moutons

P1160450 Chevaux islandais au bord du lac Myvatn 

P1160447 Chevaux islandais au bord du lac Myvatn (bis) 

P1160317 Trois moutons

Au nord de l'Islande, on a fait un arrêt à Akureyri, la capitale de cette région avec 20 000 habitants. Le jour où on y était, on a vu un immense bateau de croisière qui venait directement d'Angleterre avec 5000 passagers et membres d'équipage qui ont débarqués pour partir en excursion.

P1160474 Vue d'Akureyri avec le bateau de croisière

P1160479 Une des églises d'Akureyri. Les Islandais sont majoritairement luthériens.

P1160480 Intérieur de l'église

P1160485 Maison

En Islande, les nuits sont très longues l'hiver mais en été, le soleil ne se couche jamais vraiment. A trois heures du matin, il faisait jour.

P1160288 Photo prise à 3h du matin.

L'Islande est le seul endroit au monde où la dorsale Nord-Atlantique remonte à la surface de la mer. Certaines zones comme Reykjavik appartiennent à la plaque tectonique Nord-Américaine. D'autres, comme les fjords de l'Est, sont situés sur la plaque eurasienne. A Thingvellir (littéralement "Les plaines du Parlement"), les visiteurs empruntent la faille longeant la limite de la plaque Nord-Américaine. Thingvellir s'étend sur une plaine de 7 km. L'espace entre les plaques s'élargit de 4 à 5 millimètres et le terrain s'affaisse de 1 à 2 millimètres par an. Thingvellir est aussi un lieu historique car c'est là que vers l'année 930 jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, les Islandais, se réunissaient pour discuter et promulguer les lois, lors de leur première assemblée (l'Althing). Ce fut à Thingvellir que fut proclamée la République islandaise le 17 juin 1944. 

P1160523 La faille d'Almannagja. Des deux côtés, c'est de la lave. On est du côté de la plaque Nord-Atlantique.

P1160524 La faille d'Almannagja

P1160514 Lac de Thingvellir

P1160516 Au loin, on voit  la plaque eurasienne 

P1160537 Endroit où se tenait l'Althing avec le drapeau islandais 

Suite et fin dans un prochain billet avec quelques vues de Reykjavik.

21 août 2023

Islande: quatre fascicules (incitation au séjour)

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) voulais vous présenter, en "interlude" avant la suite des billets de photos de la maîtresse du blog, une "étude documentaire" basée sur le "matériel" que dasola (m')a rapporté de son séjour en Islande: de petits livres et des brochures achetés dans les musées locaux. Même si rien ne vaut le séjour sur place pour ce qui concerne les paysages, ils permettent de se faire une idée de l'histoire, des légendes et des arts et traditions populaires locaux. 

P1160642

Après lecture attentive, voici ce que j'ai retenu de chacun des opuscules. 

* Brève histoire de l'Islande, Gunnar Karlsson (traduction Catherine Mercy), 3ème édition 2019 (1ère éd. 2014, VO 2000), 84 pages

Un ouvrage dont la traduction, en excellent français, se lit fort bien. On commence par le début: la colonisation viking de cette terre d'Islande vierge de population humaine (même si connue dès l'Antiquité). Débutée aux tournants des IXe et Xe siècle selon les sagas, corroborées par des découvertes archéologiques, elle a conservé des liens avec la Norvège, mais les Islandais se sont "autogérés (dans le domaine judiciaire et législatif) jusqu'au XIIIe siècle et la mainmise politique du roi de Norvège à la faveur de luttes entre grandes familles. Puis les Anglais et les Allemands se sont intéressés aux eaux poissonneuses autour de l'Islande... A partir du XVIIe siècle, c'est le Danemark qui prend en main le destin de l'Islande, jusqu'aux velléités indépendantistes du XIXe siècle. L'indépendance est votée durant la Seconde Guerre mondiale. Les dernières pages couvrent la période contemporaine (jusqu'à 2018 inclus).
Merci à dasola pour m'avoir ramené ce "souvenir" que je recommande (apparemment, on peut le trouver sur internet - contrairement aux trois autres sauf erreur de ma part -, mais il paraît onéreux). 

* Le parc naturel de Thingvellir, guide officiel illustré, 2019, 36 pages

Haut lieu de l'Islande puisque ce parc englobe le site où s'est réunie durant des siècles l'assemblée suprème des Islandais (l'Alting), l'endroit nous est présenté sous différentes facettes: géologique (avec des illustrations très éclairantes sur les spécificités de la géologie de l'île), historique, archéologique, écologique (faune et flore)...

* Vu et entendu au musée de Skógar, 32 pages

Ce musée regroupe en fait plusieurs bâtiments dédiés à des collections thématiques: arts et traditions populaires, avec des objets artisanaux patiemment rassemblés et collectés, dont certains sont âgés de plusieurs siècles, architecture locale (maisons anciennes en tourbe), église en bois..., musée des transports... Tout y est très personnalisé (place importante faite aux collectionneurs et donateurs à l'origine du musée).  

* Les elfes et le peuple caché, douze contes populaires islandais (traduction Ólöf Pédursdóttir), 2022, 60 pages

Un petit livre qui m'a rappelé le livre de contes géorgiens chroniqué jadis. D'après l'introduction, les 12 contes présentés ont été collectés via la "tradition orale populaire" par le bibliothécaire Jón Arasón au XIXe siècle. Ces contes n'ont pas toujours de "happy end".

Je signalerai encore que, dans certaines pages des trois premiers ouvrages, on trouve aussi des allusions ou même des encadrés correspondant à tels ou tels mythes ou traditions rapportés par les sagas.

Bref, une intéressant petite sélection panoramique pour en savoir davantage sur la culture islandaise, en attendant la suite du reportage de la voyageuse...

20 août 2023

Voyage en Islande - 3

Je reprends le compte-rendu de mon voyage en Islande fin juillet 2023.

Avant de quitter le sud de l'ïle pour nous diriger vers l'Est, nous nous sommes arrêtés à Vik et aux environs, aux falaises de Reynishverfi avec leurs orgues basaltiques. On marche sur une plage de sable noir et on nous a prévenu que la mer était dangereuse. C'est une des zones de nidification des macareux (je n'en ai pas vu). 

P1160176 Eglise de Vik

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P1160172 Le sable noir

P1160169 Colonnes de lave sculptées par la mer

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Je continue avec l'hommage fait à des marins français qui sont venus au XIXème siècle jusqu'en 1914 pour la pèche. Il y en eu entre 4000 et 5000. Plusieurs sont morts de maladie et 49 d'entre eux sont enterrés dans un cimetière dans le village de Fáskrúðsfjörður (jumelé avec Gravelines), dans l'est de l'île. Un hôpital a été construit grâce à une collecte et fut fondé en 1903 pour soigner les pêcheurs français ou belges. Le jour où on y a été, le village fêtait d'un coup les fêtes françaises. On nous a demandé de chanter la Marseillaise qui a été enregistrée sur un portable d'une Islandaise très francophile.

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Je termine avec des photos des solfatares bouillonnants avec des fumées et jets de boue s'échappant du sol. Ça sent le soufre (l'oeuf pourri).

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Juste avant, nous avons encore parcouru un champ de lave à Dimmuborgir.

P1160412 Cette lave forme de vraies sculptures.

P1160409 Et on marche dans un sentier balisé parmi cette lave.

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P1160410 Et on trouve des champignons. J'ai pris en photo un cèpe.

Dans le prochain billet, j'évoquerai brièvement la faune que j'ai pu apercevoir : chevaux et moutons. 

18 août 2023

Seconde jeunesse - Gianni di Gregorio / Yannick - Quentin Dupieux

C'est le quatrième film que je vois de Gianni di Gregorio et une fois de plus, je suis sortie enchantée de la projectio et le sourire aux lèvres. Seconde jeunesse écrit et réalisé par Gianni di Gregorio se passe de nos jours, d'abord à Rome puis dans un village haut perché à 40 km de la ville éternelle. Astolfo, professeur à la retraite, doit quitter son appartement romain car la propriétaire veut le récupérer pour sa fille qui se marie. Qu'à cela ne tienne, Astolfo, descendant d'une vieille famille, part vivre dans une très grande demeure familiale délabrée où il y a encore l'eau mais pas l'électricité. Il est accueilli par un "squatter" appelé Oreste qui occupe les lieux depuis huit ans. Astolfo ne le chasse pas, bien au contraire, il va assez vite accueillir deux autres villageois dont un fin cuisinier. Astolfo voudrait bien récupérer un salon. Cette pièce n'est plus accessible car un mur de pierre a été érigé. A priori, c'est le clergé local, locataire de l'autre côté du mur, qui l'occupe pour un groupe de jeunes qui chantent et jouent de la musique. Par ailleurs, le maire qui roule en Porsche a spolié Astolfo d'une forêt de chênes. Malgré tous ces malheurs, Astolfo va trouver l'amour en la personne de Stefania (Stefania Sandrelli), amie de la nouvelle copine d'un sien d'Astolfo. C'est vraiment un film charmant qui fait du bien. Et puis, cela se passe en Italie au soleil. Je le conseille.

A la différence de Pascale, je n'ai par contre pas eu le coup de foudre pour Yannick de Quentin Dupieux, sauf les vingt premières minutes qui sont, je trouve, très drôles. Dans la salle clairsemée d'un théâtre de boulevard, on assiste à une pièce, "Le cocu". Sur scène, le mari, la femme et l'amant. Les trois acteurs ont une manière de parler en surjouant, ils crient presque. Au bout de quelques minutes, un spectateur se dresse et fait arrêter la représentation. Il s'agit de Yannick, un jeune veilleur de nuit de parking qui habite Melun et qui a mis 45 minutes en transport plus 15 minutes de marche pour venir au théâtre en s'attendant à passer un bon moment. Il est très déçu. Il veut se faire entendre et répète certaines phrases comme un mantra. Il s'en prend aux acteurs puis par la suite, il arrive à faire presque ami avec les spectateurs. Il a un révolver à la main. C'est un film qui m'a mise mal à l'aise car Dupieux arrive par écran interposé à nous mettre dans la situation des spectateurs et des acteurs pris en otages. J'ai entendu des spectateurs rire dans la salle jusqu'au bout et certains ont applaudi à la fin. Moi, j'ai été contente quand cela s'est terminé. Raphaël Quenard est bien même si je n'aime pas sa voix mais Pio Marmaï n'est pas mal non plus. J'ai trouvé Blanche Gardin sous-employée. Heureusement que le film ne dire qu'1H06. Lire aussi les billets de Princecranoir, d'Henri Golant et de Selenie.

15 août 2023

Retour à Lemberg - Philiippe Sands

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Grâce à l'ouvrage présenté aujourd'hui, je me suis beaucoup instruite. Retour à Lemberg de Philippe Sands (Livre de poche, 755 pages) est un essai passionnant. Il se découpe comme suit : 628 pages de récit proprement dit; des pages 629 à 681, ce sont des notes puis de la page 683 à la pages 691, il y a la liste des sources qui ont permis à l'auteur d'écrire son récit. A partir de la page 700, ce sont les remerciements avant un index (jusqu'à la page 733) et enfin une postface jusquà la page 755. 

Dans Retour à Lemberg, il y a quatre personnages principaux : Leon Buchholz, le grand-père maternel de Philippe Sands, Hersh Lauterpacht et Raphael Lemkin, deux juristes et Hans Frank qui fut Gouverneur général de Pologne pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le point commun entre ces personnages est la ville de Lemberg, Lviv, Lvov ou Lwow (La ville aux lions) qui selon les époques et les conflits a été autro-hongroise, puis polonaise, puis annexée par l'URSS, par l'Allemagne jusqu'en 1945, et encore l'URSS. En 2023, Lviv est en Ukraine.

Le récit se décompose en chapitres plus ou moins longs. Philippe Sands commence son récit par la biographie de Leon Buchholz, qui après avoir fui Lemberg en 1939, vivra à Paris d'abord seul. Il sera rejoint par sa fille Ruth (née en 1938) quelque mois plus tard et enfin par Rita, sa femme. Sa fille Ruth le rejoindra grâce à l'aide d'une certaine Miss Tilney que Philippe Sands évoque dans un court chapitre. Puis j'ai découvert la vie et l'oeuvre de deux éminents juristes d'origine juive qui ont fait leurs études de droit à Lemberg pendant l'entre-deux-guerres. Hersh Lauterpacht (né en 1897) et Raphael Lemkin (né en 1900). Ils sont à l'origine de deux concepts fondamentaux : Lauterpacht sur "le crime contre l'humanité". "Il se concentra sur la protection des individus, non des groupes ou des minorités" (p197). Lemkin qui dans son ouvrage "Le règne de l'Axe en Europe occupée"(1944) adoptait une approche différente de celle de Lauterpacht, cherchant à protéger les groupes. Lemkin utlisait le terme de "génocide": destruction d'un groupe (p197). Hans Frank (né en 1900 à Karlsruhe), qui était à l'origine un juriste, est devenu ministre de la justice en Bavière puis, par la suite, Gouverneur des provinces polonaises occupées entre 1939 et 1945. Il est l'un des responsable de l'extermination des Juifs en Pologne. Dans sa juridiction, il y avait les camps de Treblinka, Sobibor et Majdanek. Il est à l'origine de la création des ghettos à Varsovie et Cracovie. Pendant le procès de Nuremberg, il a reconnu partiellement sa responsabilité mais s'est rétracté par la suite. Son journal de 38 volumes (il consignait tout au jour le jour) a servi comme élément à charge dans le procès de Nuremberg. Frank fait partie de ceux qui sont à l'origine de l'extermination des familles de Lemkin et Lauterpacht restées à Lamberg et dans les environs. Le procès de Nuremberg est évoqué dans un chapitre de 70 pages. Je rappelle qu'il y avait quatre chefs d'accustion : complot, crime contre la paix, crime de guerre et crime contre l'humanité. Le terme "génocide" n'a pas été retenu, au grand désespoir de Lemkin. De son côté, Lauterpacht a participé à la rédaction des plaidoiries pour la partie britannique.

Parmi ceux qui ont apporté leur témoignage à Philippe Sands (qui est aussi juriste), il y a Niklas Frank, le benjamin de la famille de Hans Frank qui a jugé très négativement les agissements de son père.

J'ai trouvé ce livre passionnant de bout en bout et il se lit facilement. Je n'avais jamais entendu parler de Lemkin et Lauterpacht. Il y aurait plein de choses à dire sur ce livre que je vous laisse découvrir.

Pour l'anecdote, ce week-end, je lisais ce livre en voyageant en train. Et parmi les passagers, il y avait quelqu'un qui lisait aussi Retour à Lemberg.

 C'était ma quatrième participation aux challenges "Les épais de l'été 2023" et "Pavés de l'été 2023".

Epais
[Challenge Les épais de l'été 2023, organisé chez dasola par ta d loi du cine]


[Challenge Pavés de l'été 2023 chez sibylline

14 août 2023

Tsunami - Marc Dugain

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) programme le présent billet pour qu'il paraisse une douzaine d'heures après sa rédaction, et sur un livre que j'ai eu en main il n'y a pas 24 heures, prouvant à la fois qu'il se lit vite et qu'il m'a intéressé.

  Dugain_couv 
Marc Dugain, Tsunami, Albin Michel, 2023, 260 pages

Dans Tsunami de Marc Dugain, le premier livre que je lis de cet auteur (qui en a écrit ou co-écrit une vingtaine), le "raz-de-marée" est à la fois allégorie et menace réelle. Le roman à la première personne se présente en prologue comme une "chronique" durant les premiers mois d'un nouveau Président de la République, qui s'est faufilé à ce poste en remportant l'élection grâce au soutien des grandes multinationales (américaines) du numérique. Dans cette politique-fiction, la personne qui "tient la plume" n'est ni un conseiller, ni un ministre: c'est notre Président lui-même, un homme jeune ayant fait fortune dans une entreprise de biotechnologie, qui lui a permis de se constituer un carnet d'adresses intéressant. On apprend assez vite qu'il souhaite mettre en place, pour lutter contre le réchauffement climatique, un principe "pollueur-payeur" reposant sur le consommateur final, avec un bonus-malus fiscal incitatif. mais pour cela, tout doit être sous contrôle... avec les fameuses GAFAM qui participeront à la gestion des données. Nous le suivons, au jour le jour, durant quelques semaines. Notre héros m'a donné l'impression d'un talent certain pour slalomer entre les événements qui se déroulent, davantage qu'il n'en a l'initiative. Il doit faire face, jour après jour, à différentes affaires (privées, tant sentimentales que financières), aussi bien qu'à de petites ou grandes décisions politiques à prendre toujours dans l'urgence, comme pour le maintien de l'ordre public face aux réactions à son projet de loi. Il cotoie les grands de ce monde à défaut de leur parler d'égal à égal. Dans cette fiction dystopique, s'il rencontre un président des Etats-Unis, un chancelier allemand et Poutine, j'ai remarqué l'absence de MM. Erdogan ou Xi?

Je vais poursuivre ma présentation du livre par quelques citations sélectionnées (parce que correspondant à des thèmes qui m'ont "parlé"), mais bien entendu hors contexte du (court) chapitre qui les entoure (44 au total), et, a fortiori, de l'intégralité de ce court roman. Le président jugeant son Premier ministre, p.18: "c'est un fin politicien qui se fait une idée de la France qu'il garde pour lui-même pour ne pas se mettre en porte-à-faux lorsque ses capacités d'adaptation le mènent au-delà de ses convictions". Avec une prise de recul quelque peu désabusée, p.32: "c'est un peu le lot de tous les candidats à la magistrature suprême que de déployer une énergie extraordinaire à conquérir le pouvoir pour ensuite consacrer ce qu'il reste de cette énergie à maintenir les choses en l'état". À propos de la fameuse loi en préparation, p.65: "soixante-cinq pour cent des Français voient le traitement de l'urgence climatique comme une priorité, mais les premiers sondages donnent aussi soixante-cinq pour cent d'opposants au principe de l'individualisation de la responsabilité". Alors qu'il se rend en avion à Vancouver pour un "sommet" privé (un peu comme un Forum de Davos, donc?), p.111, il ne se prive pas de bons mots, sur "un de ces sommets depuis lesquels on voit le monde en attendant d'en redescendre", qui lui permet de croiser le Président des Etats-Unis pour un tête-à-tête assez court et chaleureux ("il me prend pour un allié, enfin pour un vassal plutôt fiable")... Il est même question, p.149, de la mortalité de personnes plus vulnérables que d'autres au Covid (pour cause d'obésité ou de diabète), en remarquant que "si l'on s'élève un peu plus, on comprend que, pour une partie non négligeable de son activité, la médecine soigne des maladies que la société crée elle-même par le stress, la pollution, la nourriture pathogène, situation contre laquelle les gouvernements craignent de lutter, de peur de contrarier les lobbies agroalimentaires". p.153, la rencontre avec le médecin-chef d'un nouvel hôpital psychatrique en banlieue est l'occasion pour celui-ci d'un long développement sur la perte de l'altérité (compétence dans les rapports sociaux avec les autres) dans la société contemporaine, à cause de ces fichus écrans. Enfin, p.183, qu'a-t-il à dire à propos du discours qu'il prononce pour ressouder la nation après un drame? "lorsque la fiction est la même pour tous, elle devient réalité". 

Bien entendu, je suis loin de vous avoir dévoilé tous les personnages ni toutes les péripéties auxquelles la France et son Président doivent faire face dans l'ouvrage. 

Après avoir fini ce livre (il m'a fallu peu de temps), je me suis dit que j'aimerais bien continuer à en lire la suite en "feuilleton", un chapitre par semaine, où le cadre dystopique se confronterait avec l'actualité réelle... Mais je ne pense pas que ce concept soit à l'ordre du jour (et puis, quel en serait le modèle économique? Je n'accepterais sûrement pas de payer pour cela...)!

Par contre, à l'occasion, et une fois lue mes PAL ou LAL les plus urgentes, je prendrai (ou donnerai) sans doute quelques heures pour lire des oeuvres antérieures de Marc Dugain.

Sibylline avait parlé de Tsunami (et je crois bien que c'est chez elle que mon attention a d'abord été attirée). Lizathène expose en quelques phrases qu'elle n'a pas aimé. Si j'en trouve, je ne m'interdis pas de rajouter par la suite des liens vers d'autres billets publiés avant le mien... comme Isabelle sur le blog "Fumet de lectures". Ou Géraldine.

12 août 2023

La neuvième tombe - Stefan Ahnhem

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La neuvième tombe de Stefan Ahnhem (Livre de poche, 726 pages) est un roman policier qui se passe sur une semaine, entre le 16 et le 23 décembre 2009 du côté de la Suède et du Danemark. Il y un prologue se déroulant en 1998 et 1999 au Proche-Orient où la lettre d'un prisonnier va faire basculer le destin de plusieurs personnes en Scandinavie. A Stockholm, un ministre de la justice suédois disparait ainsi qu'une jeune femme qui souhaite ardemment un enfant sans succès. D'autres vont aussi disparaître. Au Danemark, Karen Neuman, une jeune femme qui a la phobie de l'obscurité va être assassinée chez elle. Fabian Risk, un policier suédois, marié et père de famille, va enquêter sur ce qui s'est passé en Suède. Sa collègue, Malin Rehnberg, enceinte de jumeaux, l'aide, De son côté, Dunja Hoogard, une inspectrice de police danoise malheureuse dans sa vie privée bien qu'elle soit fiancée, enquête sur la mort de Karen qui était l'épouse d'un présentateur télé qui, lui-même, connaîtra une fin tragique. Grâce à des recoupements, les affaires sont liées. Le meurtrier, pas très grand mais costaud, porte un masque à gaz. Des deux côtés du détroit d'Oresund, on arrête des meurtriers potentiels qui ne sont pas les bons mais des voix s'élèvent pour clôturer les enquêtes après que les personnes disparuse sont retrouvées mutilées et démembrés. Ce n'est que vers le dernier quart du roman que l'on apprend pourquoi le roman s'intitule La neuvième tombe. Le vrai meurtrier aura préparé et prémédité ses crimes pendant des années. Pour lui, il considère qu'il a de bonnes raisons de faire ce qu'il a fait mais c'est tout de même assez discutable même si c'est par amour (selon moi). Un roman long mais qui se lit assez vite. 

C'était ma troisième participation aux challenges "Les épais de l'été 2023" et "Pavés de l'été 2023".

Epais
[Challenge Les épais de l'été 2023, organisé chez dasola par ta d loi du cine]


[Challenge Pavés de l'été 2023 chez sibylline]

9 août 2023

Voyage en Islande - 2

En Islande, il n'y a pas que des chutes d'eau, il y a aussi des glaciers et des champs de lave. 

 Je commence par un champ de lave d'Eldhraun au sud de l'île. Il s'agit d'une centaine de cratères volcaniques le long d'une fissure qui  ont craché de la lave basaltique sur une superficie d'environ 600 km2 pendant deux ans entre 1783 et 1785. Depuis, de la mousse a poussé sur cette lave. Il faut noter qu'en Islande, il n'y a pratiquement pas d'arbres et donc pas de forêts.

P1160197 de la lave couverte de mousse

P1160196 champ de lave à perte de vue

P1160195 champ de lave à perte de vue

P1160191 champ de lave à perte de vue

Juste après, on a pu admirer le glacier.de Vatnajökull mais avec des morceaux de glace pas blancs du tout.

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Avec sa surface de plus de 8000 km2, c'est le plus grand glacier d'Islande et le deuxième plus grand d'Europe.

Et un peu plus tard, on a fait une promenade en bateau sur le lagon glaciaire de Jökulsarlon, on a a navigué entre des blocs de glace. C'est pendant ce laps qu'on a eu froid. Le ressenti était glacial. Même si en Islande, les températures en plein hiver descendent rarement en dessous de -5° (et pourtant on n'est pas loin du cercle polaire arctique) car le courant du gulf stream n'est pas loin. 

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A part la mousse, je n'ai pas vu beaucoup de végétation sauf du lupin, fleur importée en Islande et très invasive et de la linaigrette, on dirait du coton blanc. Il semble qu'on en trouve dans les Alpes.

P1160233 Linaigrette

P1160181 Lupin

La suite dans un prochain billet

7 août 2023

Merci Hannukah Harry - Wolinski / Barkats

En ce mois de vacances estivales, je (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) vous présente (dans le cadre de mes "hommages du 7") une drôle de bande dessinée, que j'ai chinée lors d'un voyage en province avec dasola. Je passe ainsi d'un Harry à l'autre, et ne parlerai donc pas ici de mes co-Harry, même si celui-là est vert...

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Merci Hannukah Harry, Pierre-Philippe Barkats & George Wolinski (préf. Nicolas Hulot), éditions Jungle, 2007, 65 pages (dont 52 de BD)

Avant ces dernières semaines, je n'avais jamais eu cet album entre les mains (même s'il figure bien entendu dans les listes d'oeuvres complètes de Wolinski). Mais qui est donc le "fameux" Hannukah Harry? Tant dans les textes récitatifs que dans la bande dessinée elle-même, les deux auteurs (l'idée originale ayant été amenée à Georges Wolinski par Barkats, un avocat spécialisé en droit américain qu'il connaissait depuis une dizaine d'années) nous présentent cet être mythique comme (à ce que j'en comprends moi-même) un croisement entre Prométhée et le Père Noël. Il a fait aux hommes, naguère, un cadeau (le feu) qui a pour lointaines conséquences, aujourd'hui, d'empoisonner notre planète terre. Que faire, donc?

D'abord, présentons les choses dans l'ordre. Dans le cadre d'un scénario général plutôt imaginatif ("délirant" m'était venu à l'esprit... mais c'est marqué p.58!), l'album est divisé en "chapitres", certaines saynettes ne comptant qu'une seule planche, une autre jusqu'à six, mais la majorité (sur un total de 15) en comportant au moins quatre. L'album est bourré de personnages variés et, selon ce que j'ai cru détecter, de références. On y croise ainsi un diablotin (qui a un peu la tête de Sarko tel que le dessinait notamment Cabu?). L'atmosphère familiale du prologue, tout comme l'ambiance générale, pourraient évoquer (en plus trash?) les contes de La divine sieste de papa scénarisés par Maryse Wolinski... et illustrés par Georges. La "machine à climat" au coeur de l'intrigue m'a fait un peu fait songer à une aventure des Schtroumpfs (Le schtroumpfeur de pluie). Il y a même un ouvrier rondouillard en salopette rayée, qui traite le monde d'enfoirés: Coluchon! Un important personnage avec un bonnet rouge peut évoquer un écologiste mondialement connu (surtout en France et aux Etats-Unis). Ou encore le prince Album de Manac, qui n'arrive pas à se faire prendre au téléphone par sa "cousine" la reine d'Angleterre (himself!). 

Au fil des pages, on découvre que réparer une machine en panne n'est pas simple (le problème, plutôt que la solution, venant davantage du machinisme lui-même), cependant que l'organisme "à l'origine du monde" est désormais bien malade... De quoi décourager un bon génie, si bienveillant soit-il au départ. 

Comme à mon habitude, voici ci-dessous quelques extraits en guise de citations du bouquin.  

P1160631 pp.36-37, quelques intellectuels mobilisés par notre héros pour sa cause. 

P1160628 p.11... P1160629 ... et p.12: comment, selon la légende, H....h H aurait donné ce bienfait qu'est le feu à l'humanité. Cela n'a pas été sans me rappeler Le premier amour (film de Marcel Pagnol non tourné).

P1160630 Un "bonnet rouge" au pôle (rappelons que l'album remonte à 2007!). 

P1160634 P1160633 pp.55 & 57: et retour à la case départ...

P1160632 p.64: signé Wolinski, un "message divin" qui me paraît parfaitement crédible.  

Pour en savoir plus et mieux que ce que j'ai pu dire, écoutez Wolinski lui-même: il en parlait gentiment, le 30 mai 2007 à 13 h, sur la 2 (les cinq dernières minutes). Et si le site www.mercihannukaharry.com cité en 3ème de couv' ne renvoie, en 2023, à rien du tout, on trouve encore une "mini-interview des auteurs en 10 questions" accessible via un vieux skyblog datant d'avril 2007 (aujourd'hui blog de Skyrock) dont on ne sait trop qui l'avait créé. Cet album m'a aussi rappelé qu'il faudra que je chronique, un mois ou l'autre, l'Inspecteur la bavure dessiné en 1980 par Wolinski sur un scénario dont, me semble-t-il, il n'était pas l'auteur...

En tout cas, Merci Hannukah Harry, oeuvre plutôt atypique, "polar polaire" comme dit la couverture, précédait de quelques années, et sous une forme originale, beaucoup de livres catastrophistes qui fleurissent de plus en plus à mesure que le climat se détraque visiblement. Il mérite lecture, ne serait-ce que pour Wolinski!

*** Je suis Charlie ***

6 août 2023

Voyage en Islande - 1

     

Me voici revenue d'un circuit accompagné d'une semaine autour de l'Islande. Ce fut un très beau voyage qui a démarré et s'est terminé à Reykjavik. Nous étions 31 personnes, un guide et un chauffeur. J'ai bénéficié d'un très beau temps. Il n'a plu qu'un quart d'heure pendant les 7 jours alors qu'a priori il pleut beaucoup en Islande. Cette île de 394000 habitants est en train de connaître le tourisme de masse (2 300 000 personnes particulièrement en été), surtout dans la région de Reykjavik. Parmi les touristes, il y avait beaucoup de Français. Le mois de juillet est un bon mois pour visiter l'île. Il fait jour presque 24 heures par jour. L'Islande est une île volcanique grande comme trois fois la Belgique et 1/5ème de la France. L'île se trouve sur la dorsale medio-atlantique séparant les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine. L'Islande est autosuffisante énergétiquement grâce à la géothermie avec toutes les sources d'eau chaude et froide qui parcourent l'île. Il y a presque 300 volcans dont certains sont encore actifs. Le 10 juillet dernier, une fissure s'est ouverte sur le volcan Fagradalsfjall près de Litli Hrutur. Ce volcan est situé entre Reykjavik et l'aéroport de Keflavik. Il a déjà rejeté des centaines de m3 de lave. Il semble que ce volcan en éruption attire de nombreux touristes, dixit deux des personnes du groupe qui ont marché 20 km aller-retour pour admirer le volcan en activité. Sinon, l'Islande ne fait pas partie de l'Union européenne mais, comme la Norvège, de l'Espace Economique Européen (EEE). 

Pendant mon tour d'Islande, j'ai pu admirer de très belles chutes d'eau :

88CC3516-F0C6-40D5-978C-D34471927723  Seljalandsfoss  

A3B638D1-D81D-407C-BE7B-56427C334617 Skógafoss

D7FA0D74-C3E9-4330-9098-8A6FF61A1656 Skógafoss. Cette chute se situe entre Reykjavik et Vik

D311D0A0-A57C-4BE2-B681-1106DD96B7A8 Fossardalur se situe entre Hofn et Egilsstaðir

19A33731-AD3B-4B15-AB76-B9941909A061 Dettifoss

37D1FBB5-9463-4735-B033-F70D40949B0F Dettifoss 

8FD8E61C-B1AF-4D2C-A845-6C8149D20479 Pas très loin, on peut admirer les chutes de Selfoss. C'est l'endroit où il a plu 1/4 d'heure

8DD95247-DAD2-4243-9F4B-B34757546FBF Goðafoss

17690362-4D21-4A6C-A25F-D9A72FF0F986 Goðafoss est situé à l'est d'Akureyri

65358C61-4524-42C7-AA41-94201E9A7B54 Hraunfossar 

ACD8ECE4-095D-4AB3-B6EB-7ED5978244DF Hraunfossar à l'est d'Akureyri

6A935FEC-B8B7-4FBA-9F71-8CAB05A7AB7E Barnafoss à l'est d'Akureyri

 On a terminé avec la chute de Gullfoss (la cascade dorée) qui est très impressionnante.

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Pour l'anecdote, voici quelques pièces de monnaie islandaises, il manque la pièce de 10 kr. Cela représente des poissons, des crustacés ou des dauphins. Aujourdhui, 100 ISK (couronne islandaise) valent 0,688 euros.

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 La suite dans un prochain billet.

5 août 2023

Les algues vertes - Pierre Jolivet

Je n'ai pas lu la BD Les algues vertes, l'histoire interdite d'Inès Léraud et Pierre Van Hove et je ne sais donc pas si le film est une adaptation assez fidèle de la BD. Toujours est-il que l'histoire inspirée de faits réels commence en 1989. On voit un homme s'écrouler en bord de mer dans un amas de végétation verte. En 2014, soit 25 ans plus tard, Inès Léraud, une journaliste pigiste qui fait des chroniques radiophoniques, est amenée à enquêter sur des décès provoqués par l'hydrogène sulfuré dégagé par des algues en état de décomposition sur des plages bretonnes en Côte d'Armor. On apprend, par bribes, pourquoi ces algues prolifèrent et sont mortelles pour les humains. L'agriculture, et en particulier l'élevage (de porcs) intensifs en Bretagne depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, y sont pour beaucoup. L'agriculture doit être rentable et concurrentielle au détriment du reste. Elle fait vivre beaucoup de monde. Il y a une omerta sur les causes de ce phénomène par les lobbies et les syndicats agricole comme la F.N.S.E.A. Si les ravages provoqués par ces algues étaient révélés, cela créerait un vrai scandale public et la Bretagne en souffrirait économiquement parlant. Tout est décrit par petites touches. Céline Sallette qui interprète Inès Léraud est très convaincante comme tous les autres personnages. Un film assez pédagogique et réussi qui a été applaudi à la fin de la projection. Même si cela n'a pas la même force, j'ai trouvé que le thème de ce film se rapproche de ceux de films américains comme Erin Brockovitch et Dark Waters. Il semble que le réalisateur Pierre Jolivet a dû ruser pour tourner en Côte d'Armor. Lire les billets de Pascale, Baz'art, maggie 76 (la bande-annonce)

3 août 2023

Claudine à l'école - Colette / Lucie Durbiano (BD)

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J'ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) découvert seulement il y a quelques semaines l'existence d'une adaptation en bande dessinée du premier roman de Colette, Claudine à l'école, grâce au thème du mois dernier du challenge "Les classiques c'est fantastique" et plus particulièrement au billet de Fanny. Après mon propre billet sur le roman (qui participait aussi au challenge "2023 sera classique" co-organisé par Nathalie et Blandine), j'ai emprunté la fameuse BD en bibliothèque. 

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Claudine à l'école, Lucie Durbiano d'après l'oeuvre de Colette, Gallimard Bande Dessinée, 2018, 116 pages

L'adaptation en bande dessinée commence "dans le vif du sujet", avec dès la première page ene entrée matinale de Claudine à l'école (si, si). Evidemment, la traduction en image du livre avec ce que le dessin peut montrer d'une manière plus explicite que les mots sur le papier (même si cela reste fidèle au parti-pris du livre de suggérer plus que de montrer) nous épargne les longues pages de "récitatif" où notre "Claudine" parle d'elle-même et de sa vie "bourgeoise".

Dans cet album au dessin de style très "ligne claire", l'action s'enchaîne à toute allure et sans temps mort. Tout passe par les dialogues. Par moment, les vignettes peuvent faire songer aux "enfants" d'Hergé: Jo et Zette, ou Quick et Flupke... A d'autres, des passages plus adultes ou en tout cas plus "lestes" qu'Hergé n'aurait jamais publiés nous transcrivent crûment les sous-entendus de Colette. On a droit à quelques extraits de Pierre Louÿs illustrés très explicitement devant lesquels les gamines tombent en arrêt.

Nous voyons "de l'extérieur" Claudine agir et réagir, parfois via cette "communication non verbale" que permet le "croquage" de ses expressions corporelles... voire tel phylactère à pensée imagée. Mais il constitue une exception. On ne voit guère Claudine penser, la plus grande partie du texte du roman est transposé en dialogues. Du coup, on trouve dans l'album beaucoup de "bulles" [phylactères] (tout le texte doit y passer), car il n'y a aucun encadré narratif, et seulement de rares onomatopées ou bruitages, ou des signes conventionnels (chagrin et pleurs avec gouttes encadrant un visage, éclairs indiquant un regard furibond...).

La composition est, elle aussi, classique. Les planches sont le plus souvent composées de trois bandes horizontales de deux ou trois cases chacune. Certaines planches sont un peu plus "irrégulières", avec par-ci-par-là une subdivision horizontale en deux vignettes dans une ligne. On a aussi quelques planches avec un "gaufrier" de quatre lignes de trois cases presque carrées, je n'ai pas réussi à trouver selon quelle logique. Et, de loin en loin, quelques planches "pleine page", telle celle (le bal) qui conclut l'album. Voici quelques pages à titre de "citations".

P1160077 p.4-5

P1160078 p.13...  P1160079 ...et p.14. Des images licencieuses (bien avant youporn). Je n'ai jamais eu l'occasion de parcourir les oeuvres originales de Pierre Louÿs ou Albert Guillaume (?).

P1160080 p.22-23. Un peu trop "tripoteur", le toubib belâtre. Et il y a pire quelques temps et pages après (cf. plus bas p.87). De nos jours, ce médecin des écoles se retrouverait certainement en prison. 

P1160082 p.24-25. On change radicalement de sujet. Notre Claudine apparaît très câline et tactile.

P1160086 p.36-37. Une évocation...

P1160087 p.56. Elle ne lui a pourtant rien fait, cette porte fermée...

P1160088 p.72. Notre Claudine apparaît parfois contradictoire, cyclothymique, ... et toujours gamine. Toujours ce décalage entre des dialogues qui peuvent être vifs (dans les "bulles" appelées phylactères) et la sagesse du trait.

P1160089 p.87. Et pan! Ce n'est certes pas ce qui était attendu.

P1160090 p.116. La fête continue... Le ridicule ne tue pas, mais fait rire.

Hein, en voilà une école différente de Poudlard (je suis encore en train de relire Harry Potter, mais chut!).

Plus sérieusement, Lucie Durbiano a déjà publié plusieurs oeuvres chez Gallimard depuis 2006, j'y jetterai un coup d'oeil si je les croise en bibliothèque. 

31 juillet 2023

Harry Potter et la coupe de feu - J. K. Rowling (livre) / Mike Newell (film)

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Vu que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) croulais déjà sous une demi-douzaine de billets ou articles en cours dont je procrastine toujours la finalisation, j'ai bien évidemment, le weed-end dernier, consacré une quinzaine d'heures à tout autre chose, à savoir une n-ième relecture d'un "épais" livre, et le n-ième visionnage d'un long film et des bonus qui l'accompagnent en DVD. Voici donc ma première participation au challenge "Les épais de l'été" que j'organise chez dasola, et à celui, "Les pavés de l'été", organisé de son côté par Sibylline sur son blog

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[Edit 02/08/23] Image prise une fois l'appareil photo de dasola revenu de voyage!

L'idée de relire et de chroniquer le premier tome de la saga à avoir dépassé (en français) les 600 pages m'est donc venue (j'accuse personne, hein!) suite aux billets de Belette qui, dans le cadre de nos challenges estivaux sur de gros bouquins, a non seulement rédigé son premier billet de participation sur le septième tome de la célèbre heptalogie, mais a encore chroniqué successivement deux tomes d'une autre même saga. Bon, arrivons-en à nos coupes de feu. 

J'ai acquis mon exemplaire de Harry Potter et la coupe de feu en 2004, d'occasion, bien après sa sortie tant en "grand format" qu'en Folio jeunesse, mais avant la sortie du film qui en a été tiré. Dans ce quatrième tome de la saga principale de J. K.. Rowling, beaucoup de choses vont par quatre: qu'il s'agisse du nombre de "champions" pour le Tournoi des Trois sorciers, du nombre de défis que devra surmonter Harry Potter pour triompher des trois épreuves qu'il est censé compter, des triangles amoureux que comportent les différents couples de héros... Car cette quatrième année d'études, où notre héros a désormais 14 ans, est bien celle de la découverte que "les filles, c'est compliqué". Ce qui est bien plus important qu'une pierre philosophale, une chambre des secrets, ou un vrai-faux coupable, non? Et ne parlons pas des ravages du "quatrième pouvoir"!

Comme chacun sait, la "coupe de feu" du titre est censée ne pas contenir de nom d'élèves sorciers âgés de moins de 17 ans. Donc... vous avez lu le livre, ou bien le titre est un indice suffisant? Notre Harry va une nouvelle fois se trouver au coeur d'une sombre machination agencée par son ennemi de longue date, "vous-savez-qui". Mais il maîtrise de mieux en mieux sa baguette et ses sorts (non sans travail et sans mal), et finit par savoir se défendre. Sorts et baguettes magiques ne peuvent malheureusement pas grand-chose pour (ou contre) les problèmes relationnels. Le "meilleur copain" se retrouve en rivalité, la "meilleure copine" s'entiche des elfes de maison, et la fille qui tape dans l'oeil est déjà prise. Harry se montre un peu trop enclin à la procrastination et doit à diverses interventions extérieures ses propres avancées dans l'action. Mais le beau gosse finira mal... 

Comme chaque volume, l'histoire se finit avec l'arrivée des vacances et le départ de Poudlard... en attendant la nouvelle saison, pardon, le nouvel épisode / la prochaine année scolaire et le prochain livre! J'espère que je n'en ai pas trop dit sur ce livre paru en novembre 2000?

Parmi les quelque 160 participant-e-s à une ou plusieurs des 11 éditions (2012-2022) du "Pavé de l'été" de Brize, seules deux avaient chroniqué ce volume-là: Lutin82 en 2018, Belette en 2019.

* * * * * * * *

En ce qui concerne le film de Mike Newell (sorti cinq ans après, fin novembre 2005), je l'ai revu alors que je n'avais pas fini de relire le livre. Enfin, disons que je n'en avais pas achevé la lecture suivie, mais que j'avais déjà jeté quelques coups d'oeil furtifs pour me remettre en mémoire les principales péripéties. J'ai donc pu constater une nouvelle fois que, forcément, les 2H37 du film (générique compris, je suppose) sont loin de rendre compte de l'intégralité de nos 762 pages du livre. Je suis d'accord avec le constat de dasola (qui n'a lu aucun des sept livres) lors de son premier visionnage: les spectateurs non lecteur du livre n'ont pas toutes les clés pour comprendre... Il a fallu sabrer dans les personnages, les péripéties, compresser les durées... et faire des choix (je n'aurais pas voulu être à la place des scénaristes - c'est un métier!). 

Ainsi, les Dursley sont escamotés. Ceux (ou celles!) qui ont rêvé sur les pages décrivant la Coupe du monde de Quiddish risquent d'être déçus. L'un des personnages haut en couleur du livre est inexistant. Ce n'est pas dans cet opus qu'on verra agir les "grands frères" de Ron. Les longues et fastidieuses heures de recherche en bibliothèque sont à peine évoquées. Et il nous manque certains des tenants et aboutissants pour ce qu'il est advenu ou ce qu'il adviendra à l'un des principaux personnages du livre... me suis-je aperçu une fois "sorti" du film et en pouvant prendre un peu de recul sur ce que je venais de voir.

Du coup, comme dasola l'avait évoqué à l'époque, je pense personnellement qu'il vaut mieux avoir lu le livre pour comprendre certains détails (qui est qui, pourquoi telle action...). Mais peut-être qu'aujourd'hui, des spectateurs sont capables de savourer les images et l'histoire sans connaître de la saga autre chose que ce qu'en a rendu le cinéma.

Il y a eu, par contre, des "développements" apportés à certaines péripéties. Ainsi, l'épisode avec le dragon dure plus de quatre minutes à l'écran - dont des images de poursuite époustouflantes. Même si tout n'en a pas été conservé dans la version finale, la "scène du bal" ou la formation préalable ont apparemment été ... intéressants à tourner pour les jeunes acteurs (les bonus du DVD apportent un éclairage savoureux, entre scènes coupées et entretiens avec le trio principal). Et la rencontre finale est douloureuse à souhait (même si la jambe d'Harry semble plus valide que dans le livre?).

Parmi les blogueurs "cinéma" qui fréquentent le présent blog, seul Sélénie a chroniqué le film (sous réserve de mauvaise recherche de ma part bien entendu). Je pense que cela peut s'expliquer par l'ancienneté de sa date de sortie et par la disparition des blogs "allociné" (il y a une douzaine d'années).

Bon, un peu de sérieux, je vais essayer ces prochains jours de (finir de) rédiger au moins un billet ou deux avant de me lancer dans Harry Potter et l'ordre du phénix...

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Ouf, au moins, j'aurai réussi à participer à mon propre challenge avant la fin de son deuxième mois d'existence (avec un "épais" comptant pour 784 pages)... Si j'en reprends les chiffres à ce jour: lancé le 10 juin, il compte désormais avec moi 36 inscrit-e-s, dont 23 ont rédigé au moins un (pour 13 participantes) et jusqu'à neuf billets (six participantes en ont déjà inscrit 2, une en est à trois billet, une autre à quatre, cependant que la recordwoman est talonnée avec six billets). En outre, huit livres sont annoncés, dont six par six inscrites n'ayant pas encore rédigé de billet. Donc, avec ces 23 participations déjà répertoriées chez dasola (sans parler des inscriptions seulement chez Sibylline), je considère que le défi de succéder à Brize et à son "Pavé de l'été (2012-2022)" est d'ores et déjà relevé. À 40 participations, ce sera une réussite; à 60, un succès; à 80, un triomphe!

Edit du 21/09/2023: Bon sang mais c'est bien sûr, Harry Potter peut aussi participer au 11e Challenge de l'imaginairecli11-02

26 juillet 2023

Les herbes sèches - Nuri Bilge Ceylan

Ayant beaucoup aimé Winter Sleep du réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, j'ai été contente d'apprendre que son nouveau film, Les herbes sèches, sortait. Il a été récompensé au dernier festival de Cannes pour l'interprétation féminine (et pour moi, c'est un mystère). J'avoue que j'ai moins accroché à ce film qu'à Winter Sleep, surtout pour la dernière partie. Le film Les herbes sèches dure 3H13 et tourne autour d'un homme nommé Samet. Alors que j'ai été passionnée par tout ce qui se passe au collège dans un coin reculé d'Anatolie, là où Samet enseigne comme professeur de dessin, le reste m'a moins intéressée et le dialogue entre Samet et Nuray, l'enseignante handicapée (elle a perdu une partie de sa jambe gauche dans un attentat) est tellement dense que je n'ai pas tout retenu alors que cela doit être passionnnant. Pour en revenir à Samet, cela fait quatre ans qu'il fait son service civil dans ce coin reculé d'Anatolie. Il a hâte de repartir à Istanbul, mais une plainte d'élèves à son encontre, et envers son collègue Kenan, risque de retarder son retour vers une contrée moins hostile. En effet, lors d'une confrontation avec le recteur, Samet et Kenan sont accusés de gestes déplacés envers quelques élèves. On apprend vite que c'est une vengeance d'une élève nommée Sevim (je l'ai détestée dès que je l'ai vue) qui semblait pourtant bien apprécier les deux professeurs. La séquence au rectorat, très bien écrite, est absolument passionnnante. Par ailleurs, le film est ponctué de photos prises par le réalisateur qui sont des portraits de différentes personnes. Le cadrage, la lumière, la mise en perspective sont sublimes. Un film à voir si la durée ne vous fait pas peur. Je reviens sur le personnage de Nuray qui est très accessoire et on se demande pourquoi l'actrice a été récompensée à Cannes.  

Lire les billets de Pascale et de Chris.

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Je serai absente pendant une huitaine de jours, loin du blog et d'internet. Je pars dans une contrée où il ne fait pas plus de 12 ou 13°. Je laisse les clés du blog à mon ami ta d loi du cine qui le veillera comme un papa poule. A bientôt. 

25 juillet 2023

Limbo - Soi Cheang

J'ai vu Limbo après avoir remarqué une affiche dans le métro. Je n'avais pas vu de bande-annonce. Il faut noter que ce long-métrage hong-kongais est interdit au moins de 16 ans, ce qui est tout de même assez rare. C'est vrai qu'il y a de la violence mais je trouve qu'elle est transcendée par une magnifique image en noir et blanc. L'histoire se passe à Hong-Kong de nos jours dans un endroit qui est une décharge à ciel ouvert et où l'on trouve de tout, même des cadavres de femmes en décomposition. En effet, un serial-killer sévit dans le coin. Il a une manie : il coupe la main gauche de ses victimes qui sont des droguées ou des filles paumées. Deux flics, Cham Lau et Will Ren, enquêtent. Will est un jeune flic débutant qui a mal à une dent de sagesse. Il fait donc équipe avec Cham, un homme mutique qui ne se remet pas de l'accident de circulation dont sa femme a été victime. Et puis il y a Wong To, une délinquante, voleuse de voitures (c'est elle la responsable de l'accident de la femme de Cham) et qui fait du trafic. Elle va aider à son corps défendant les deux flics. Elle va subir des outrages indescriptibles même si elle ne se laisse pas faire. C'est une vraie battante. Par ailleurs, je vous laisse découvrir l'antre du tueur où les statues de la vierge se mélangent avec des bras et des mains en plusieurs matières. Les sacs poubelles sont partout. C'est une vision dantesque. On suffoque. Un film que l'on n'oublie pas et que j'ai beaucoup aimé.

Lire les billets de Princecranoir, Selenie, Pascale et Henri Golant.

21 juillet 2023

Sa majesté des ombres - Ghislain Gilberti

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Sa majesté des ombres de Ghislain Gilberti (Editions Ring, 738 pages) est le premier tome (paru en 2018) d'une trilogie. J'ai été captivée tout de suite par l'histoire qui se déroule en deux temps : 2003 et 2010. Cela se passe en Alsace et à Belfort (en Franche-Comté). Belfort est la ville natale de l'écrivain né en 1977. L'histoire est concentrée sur un réseau fantôme qui écoule plusieurs drogues dans des bars-dancing de la région Est. Ces drogues s'avèrent d'une grande pureté. L'organisation en charge du trafic est très bien organisée et sans pitié. En 2003, on fait la connaissance de plusieurs policiers dont certains pas très honnêtes et de membres du réseau qui tuent dès qu'ils se sentent en danger. Une opération de grande envergure se terminera par un bain de sang et de nombreux blessés, tant du côté des forces de l'ordre que du côté des trafiquants, dont un des chefs, Bruno Guillon dit l'Artiste qui était guidé par une Voix mystérieuse dont on ne saura rien. On est arrivé à la page 172 et on se demande ce qui va suivre car le réseau semble démantelé. Les 550 pages restantes se passent sept ans plus tard, en 2010, et l'on fait la connaissance de Cécile Sanchez, une femme commissaire d'une section spéciale de l'OCRVP (Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes) qui est également psychologue, spécialisée dans la criminologie, la victimologie et dans la synergologie (étude des gestes inconscients, des micro-expressions et des mouvements impossibles à simuler ou à surjouer face à un observateur formé et aguerri). Sa hiérarchie lui confie une enquête sur deux carnages à Sélestat. Le modus operandi semble identique. On découvre que les victimes avaient un lien avec la drogue en tant que consommateurs et fournisseurs. Vous l'aurez deviné, les événements de 2003 et 2010 ont beaucoup de liens communs. Cécile Sanchez devra faire face à beaucoup d'obstacles dont des "moutons noirs" au sein de la police. J'ai trouvé le roman haletant de bout en bout et je vais emprunter le tome 2 de la trilogie, Les Anges de Babylone, dès que possible. Je conseille ce roman à ceux qui aiment les polars.

C'était ma deuxième participation aux challenges "Les épais de l'été 2023" et "Pavés de l'été 2023".

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[Challenge Les épais de l'été 2023, organisé chez dasola par ta d loi du cine]


[Challenge Pavés de l'été 2023 chez sibylline]

14 juillet 2023

Je n'étais pas la bienvenue - Nathalie Guibert / Le jour ne se lève pas pour nous - Robert Merle / Casabianca - Jean L'Herminier

Quel rapport entre les écrivains auteurs des livres que rassemble le billet que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous propose aujourd'hui, me direz-vous? A part le fait que deux des deux titres ont des tournures "négatives", leurs images de couverture sont peut-être suffisamment parlantes en elles-mêmes... 

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Je n'étais pas la bienvenue, Nathalie Guibert, 2016, réédité en 2022 en "poche", chez Paulsen, 171 pages
Le jour ne se lève pas pour nous, Robert Merle, 1986, Plon (Presse Pocket 1987), 280 pages
Casabianca, Commandant L'Herminier (Presse Pocket 1963), 247 pages

Dans les trois cas, il s'agit de livres sur l'univers de cette "élite" de la Marine nationale (française) que représentent les sous-mariniers et leurs sous-marins. 

P1150872Je m'étais offert le livre de Robert Merle il y a plus de 30 ans, en 1991, quelques années après sa sortie, et alors que j'étais plongé dans les profondeurs de la plus grande oeuvre de cet auteur, sa saga au long cours Fortune de France (13 volumes, de 1977 à 2003). Fortune de France se déroule entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle, sous huit rois de France successifs, depuis les origines des guerres de religion sous François Ier jusqu'à la prise de pouvoir de Louis XIV. Bien des guerres et des combats y sont évoqués.

Mais dans Le soleil ne se lève pas pour nous, le conflit reste absent, précisément (c'est à la fois la position française depuis De Gaulle et la thèse du livre) grâce à la "dissuasion nucléaire", dont l'une des composantes est constituée par une flotte de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). Robert Merle a choisi de nous faire partager la vie d'un équipage durant une "patrouille" (pouvant durer jusqu'à une dizaine de semaine) où le SNLE voyage sous les mers en se tenant prêt à tout moment à lancer ses 16 missiles sur l'ordre du Président de la République - ce qui ne devrait jamais arriver, car ce serait le constat que la fameuse dissuasion... a échoué. 

Robert Merle a lui-même vécu la Seconde Guerre mondiale (il a été fait prisonnier à Dunkerque en mai 1940 et est resté en captivité jusqu'en 1943), et sait que la guerre n'est pas une plaisanterie. Il s'est minutieusement renseigné avant de rédiger cet ouvrage, sous forme d'un récit à la première personne, en l'attribuant à un officier "de la" Marine, à savoir un médecin de bord embarqué un peu à la dernière minute pour compléter un équipage où tous se connaissent déjà. Notre héros, médecin, a donc tout à découvrir de la vie quotidienne, du fonctionnement et des buts de cette vie de "patrouille", et nous le découvrons avec lui et par ses yeux. Il a la possibilité de parler avec tout le monde et de poser les questions candides d'un "éléphant" (ce terme désignant, dans la marine, tous ceux qui ne sont pas marins). Ceci dit, l'auteur ne nous révèle aucun secret militaire (profondeur maximale de plongée, vitesse, profondeur optimale pour lancer les missiles...) et se paye même le luxe de nous lancer sur la piste d'un métal qui, sauf erreur de ma part, n'existe pas. Lectrice de 2023, n'oublie pas que, à l'époque de rédaction de cette "fiction pédagogique", nous n'avions pas internet à notre disposition pour y dénicher tout (et n'importe quoi) sur tout! Mais ce que je n'ai pas réussi à trouver, c'est s'il s'agissait d'une "oeuvre de commande" ou pour quelle raison notre romancier avait décidé d'aborder ce sujet. Peut-être parce que je n'ai pas (encore) lu la biographie consacrée par l'un de ses six enfants à Robert Merle?

P1150873Le deuxième livre est le plus récent des trois. Il a été écrit par quelqu'un qui n'est ni un écrivain, ni un soldat, ni un marin, mais une journaliste (correspondante Défense au journal Le Monde). Nathalie Guibert a été en juin 2015 la première femme à embarquer tout au long d'une patrouille de SNA (sous-marin nucléaire d'attaque) français. Elle nous livre ainsi un reportage original, celui non seulement d'une personne de culture "terrienne", mais surtout d'une femme, dans ce milieu si particulier. Le récit est très souvent introspectif, pour tenter de rendre compte à la fois de ce qu'elle vit elle-même, mais aussi de la manière dont elle perçoit être perçue. J'ai encore reconnu dans cet ouvrage les origines souvent bretonnes, parfois alsaço-lorraines, et de forte tradition catholique, de l'élite des marins, encore à l'heure actuelle. Si le médecin de Robert Merle ironisait sur la présence incongrue dans son infirmerie d'une boite de tampax (petite farce des pharmaciens de la base navale), ici, elle explique que son médecin de famille lui a prescrit avant le départ des antibiotiques adaptés aux infections féminines, dont à coup sûr l'infirmier du bord ne disposerait pas dans son stock (p.15). Ainsi qu'un antidépresseur, "au cas où, quand même!".

Quelques notations sur le rituel recommandé pour la douche: 10 secondes d'eau pour se mouiller, savonnage, 15 secondes d'eau pour le rinçage... dans un carré de 60 centimètres de côté. Avec une pensée pour les sous-marins "classiques", qui ne bénéficiaient pas de suffisamment d'eau douce pour une douche, p.58, Nathalie Guibert se demande si certains des sous-mariniers naviguant avec elle avaient ou non vu Opération Jupons. Pour sa part, elle s'est efforcée de se faire la plus discrète possible. Elle ironise sur son sentiment d'être sans cesse "dans le passage", assise "au mauvais endroit", dans un espace clos où la place est comptée. Elle explique aussi les tâches répétitives de chaque membre de l'équipage, dans ce navire qui travaille quotidiennement pour se tenir à tout moment prêt à la guerre s'il faut la faire: détecter sans être détecté... On ne reste pas très longtemps sous-marinier: la plupart des hommes étaient plus jeunes (27 ans, en moyenne) qu'elle. La patrouille, au-delà du Détroit de Gibraltar, a été moins longue que prévue initialement (pas d'escale à Cadix!). L'auteure a débarqué au retour à Toulon, les adieux ont été discrets alors que l'équipage se préparait déjà pour continuer la mission...

En "note de l'auteur" finale pour cette édition "poche" en date de janvier 2022, Nathalie Guibert évoque son émotion lors de l'incendie qui a affecté l'avant du SNA Perle en juin 2020 (lors d'une période d'entretien au port). Le navire est aujourd'hui revenu au service actif, après s'être vu "greffer" l'avant d'un autre SNA, lui-même désarmé, le Saphir. Il devrait rester en service jusqu'en 2030 au moins, avant d'être remplacé par un représentant de la deuxième série de SNA, qui, comme la première, comptera parmi ses "sisters-ships" un navire perpétuant le nom Casabianca dans la marine française.

En 2016, la première édition du livre avait été chroniquée par Keisha.

P1150879Un livre plus ancien maintenant, pour lequel le terme de "classique" est tout à fait approprié. 20232-300x300_2023seraClassiqueLes exploits durant la Seconde Guerre Mondiale de mon troisième sous-marin de ce billet, le Casabianca sous le commandement du capitaine de frégate puis capitaine de corvette Jean L'Herminier, font partie de l'Histoire de France. L'Herminier, malade, est resté à bord de son "bateau noir" aussi longtemps qu'il l'a pu (jusqu'à la libération de la Corse), avant de devoir être amputé des deux jambes. Maintenu en service à titre exceptionnel, il est mort en 1953 (à 51 ans), après avoir écrit deux livres de souvenirs, dont celui-ci.

Nommé au commandement du Casabianca le 15 avril 1942, sa mission était de le mettre en état de naviguer et de combattre pour être envoyé à Madagascar au titre de la "relève" d'un autre sous-marin de la Marine de Vichy. Du moins, c'est ce qui était prévu avant le débarquement américain en Afrique du Nord vichyste en novembre 1942 et l'invasion subséquente, par les Allemands, de la "zone non-occupée" en France métropolitaine. Grâce à cette préparation, le Casabianca a pu s'échapper et rallier Alger (avec quelques autres sous-marins), quand les autres navires de guerre de la flotte de Toulon ont été contraints au sabordage le 27 novembre 1942 faute d'être en état d'appareiller. L'Herminier a quelques mots intéressants sur la préparation de son équipage, p.14: "Jusqu'à la fin des travaux de réparations, nous ne pouvons que faire des exercices au mouillage, mais j'ai souvent constaté que la réalité est plus simple que la théorie. Lorsque l'esprit a fait un difficile effort d'imagination et envisagé toutes les solutions théoriques d'un problème au cours d'un exercice, vienne l'action, tout s'éclaire."

Que cherchait L'Herminier en s'échappant de la rade de Toulon avec son navire et la plupart des marins qu'il avait formé? Ecoutons-le (p.43): "j'espère recevoir d'une autorité libre de ses décisions l'ordre de reprendre le combat, car les yeux de tous les Français sont maintenant dessillés". L'Herminier a été reçu par l'Amiral Darlan dès l'arrivée du sous-marin à Alger. J'ai remarqué que l'auteur n'a pas un seul mot sur l'assassinat de Darlan (le 24 décembre 1942, entre deux missions en Corse du Casabianca). Le meurtrier de Darlan, jugé et fusillé très rapidement, a été réhabilité en décembre 1945 par un arrêt qui jugea que l’exécution par ses soins de l'amiral Darlan avait été accomplie « dans l’intérêt de la libération de la France ».

Je m'étais offert d'occasion, en 1980 (avant d'être bâchelier!), ce livre plus vieux que moi. A l'époque, je ne connaissais rien à la Marine. Relevons encore une citation, p.63: "la "drome", c'est-à-dire les embarcations et leur gréement, est peu importante sur un sous-marin. Elle se compose d'un youyou et d'une plate. Le youyou est une embarcation qui a une quille assez profonde et peut contenir neuf hommes, au plus. C'est une embarcation très "marine" qui tient bien la mer, mais n'est pas commode pour l'accostage d'une plage à cause de son tirant d'eau. (...) La plate est un baquet peu robuste, difficile à manoeuvrer, qui contient à peine quatre hommes. Elle n'est pas marine du tout." Au fil de ses missions consistant précisément à débarquer sur les plages corses des hommes, des armes et des munitions, L'Herminier montre l'évolution de ladite drome, par mise à disposition par les Anglo-saxons d'embarcations gonflables ("rubbers"), par construction d'un "cuirassé" en tôles non cintrées avec les moyens du bord... voire même par "récupération" d'embarcations inemployées quelque part dans le port! La guerre justifiait de parfois violer quelque peu les procédures adaptées au temps de paix. Le Casabianca finit ainsi par embarquer, afin de les débarquer en Corse, mi-septembre 1943, 109 hommes du Bataillon de choc (pour 106 prévus par L'Herminier) ... et leur barda. L'équipage était certes réduit aux deux tiers, la navigation s'est certes faite en surface, mais cela faisait tout de même 170 hommes à bord d'un sous-marin "classique" de 1500 tonnes, dans une atmosphère étouffante.

Le Casabianca, lancé en 1935, a été désarmé en 1952. J'avais vu la reproduction de son kiosque à Bastia lors de notre voyage en Corse en 2018. Et j'inscris le livre le concernant pour le challenge "2023 sera classique" co-organisé par Nathalie et Blandine.

*****

Ma motivation pour faire paraître ce billet aujourd'hui précisément est double. D'un côté, je le conçois comme un hommage sincère aux hommes des "bateaux noirs" qui, en ces temps où la menace de guerre (que nous -les civils- avions oubliée après des décennies de paix en Europe) se réchauffe et se rapproche de plus en plus, nous protègent au jour le jour, à l'insu de notre plein gré, mais de manière à se faire craindre de nos ennemis potentiels (et avec bien d'autres hommes et femmes "engagés"). "Et  en même temps", l'affirmation que, non, en ce jour, je n'irai pas assister au défilé, pas plus que je ne vais assister aux commémorations des guerres passées, mais je reste dans mon lit douillet: la musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas... comme chantait Brassens.

12 juillet 2023

Mission impossible: Dead Reckoning, partie 1 - Christopher McQuarrie

Vu en avant-première, ce septième film de la franchise tient toutes ses promesses. Mission impossible : Dead Reckoning (cela voudrait dire "navigation à l'aveugle") dure 2H45 et je ne me suis pas ennuyée une minute. On passe d'un désert en Arabie Saoudite près du Yémen à l'aéroport d'Abu Dhabi, puis à Rome et à Venise et enfin dans un train dans les Alpes autrichiennes. Cependant tout commence en mer de Behring: un sous-marin russe, le Sebastopol, est torpillé malgré lui par une de ses propres torpilles. Cette catastrophe s'est produite à cause d'une entité inconnue, une intelligence artificielle. Cette entité n'a qu'un désir, récupérer une clé cruciforme qui peut changer le futur de notre civilisation. Ethan Hunt (Tom Cruise) et son équipe sont chargés de trouver la clé avant l'entité. Bien entendu, leur quête est semée d'embûches. Un méchant nommé Gabriel leur met des bâtons dans les roues ainsi que d'autres. Le film contient plein de courses-poursuites à pied, en voiture, en moto et en train. J'ai trouvé qu'il y avait de l'humour comme la présence d'une petite Fiat jaune qui joue un rôle important dans les rues de Rome. Il faut noter qu'il y a quatre personnages féminins qui ne jouent pas que les utilités, bien au contraire. Un bon film d'action que je recommande pour cet été. Il devrait cartonner au "box-office". Et il faudra attendre juin 2024 pour la voir la deuxième partie.

Edit du 15/07/2023: lire les billets d'Henri Golant et Pascale.

10 juillet 2023

Les rites de l'eau - Eva Garcia Saenz de Urturi

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Dans le cadre des challenges "Pavés de l'été" (organisé par Sibylline) et "Les épais de l'été" (organisé par Ta d loi du cine, squatter chez moi), j'ai lu Les rites de l'eau d'Eva Garcia Saenz de Urturi (Edtions Pocket, 605 pages). Cela se passe au pays basque espagnol et en Cantabrie. J'ai retrouvé certains personnages du roman précécédent Le silence de la ville blanche. En particulier, on retrouve Unai Lopez de Ayala surnommé Kraken. Depuis l'enquête précédente, il souffre d'aphasie car il a reçu une balle dans la tête. Il s'exprime grâce à une tablette. Unai est un inspecteur de police qui est appelé à enquêter sur une mort étrange qui le ramène dans un passé lointain quand il était lycéen. Le décès pas banal est celui d'une femme dessinatrice de BD et qu'Unai a connu. Elle a été tuée en ayant été noyée, la tête en bas dans un chaudron celte en bronze de plus de 3000 ans rempli d'eau qui a été dérobé dans un musée. Elle a été attachée par les pieds. On apprend vite que la victime était enceinte. Unai connaissait la victime même s'il l'avait perdue de vue. Pour l'occasion, Unai renoue avec d'anciens camarades qui avaient aussi connu la victime. Certains vont aussi mourir de manière tragique. Qui est l'assassin et pourquoi? J'ai trouvé beaucoup trop de retours en arrière et le roman est trop long par rapport à l'intrigue. Pour moi, il est nettement moins prenant que Le silence de la ville blanche. J'espère que si la romancière écrit un troisième roman, il sera meilleur.

 

Epais
[Challenge Les épais de l'été 2023, organisé chez dasola par ta d loi du cine]


[Challenge Pavés de l'été 2023 chez sibylline]

7 juillet 2023

Retraites: le casse du siècle - Gilles Raveaud

J'ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) acheté l'opuscule que je vous présente aujourd'hui dans un kiosque à journaux, fin janvier 2023, et à peu près en même temps qu'un autre, que je vous présenterai sans doute aussi un mois ou l'autre. 

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Retraites. Le casse du siècle. Pourquoi Macron veut nous faire bosser à mort, Gilles Raveaud, Hors-série N°3H

Je crois que c'est quelques mois après la parution de cet ouvrage, en avril 2023, que les articles de la rubrique "Economie" dans Charlie Hebdo ont cessé d'être signés "Jacques Littauer" pour être publiés sous la signature "Gilles Raveaud". Oui, le même que celui qui a signé cet opuscule. En fait, les deux ne faisaient qu'un, comme il l'avait signalé à l'époque (début 2023?) sur son propre blog. Je ne sais pas trop s'il l'avait déjà annoncé dès 2019 en ligne, ou bien si le "titulaire du compte" (planqué derrière les portes et fenêtres blindées) a été plus récemment modifié... 

J'en viens maintenant à l'opuscule. Il défend la thèse que la France aurait pu faire l'économie de l'épisode picrocholin (le qualificatif est de moi) DES votes à rallonge sur les retraites. Tout d'abord, le motif de cette réforme est, selon lui, ni plus ni moins que d'aboutir à une baisse globale des pensions, en remontant le niveau d'exigences à satisfaire pour bénéficier d'une pension à "taux plein", alors même que le taux d'emploi des "seniors" est faible en France. Il met aussi en question les "projections à 2050" dont un camp comme l'autre nous ont rebattu les oreilles. Il rappelle l'existence de différents "fonds de prévoyance" amassés par différents organismes (dont les différents régimes de retraites complémentaires), qui constituant une "cagnotte" sans doute suffisante pour faire face, globalement parlant, à une dizaine d'années de déficits. Mettant en cause le "refus" des salariés de travailler, il suggère de "renverser l'obligation" en contraignant plutôt les entreprises et autres employeurs... à employer (ce qui génèrerait des cotisations sociales). Il déconstruit fort bien (à mon humble avis) le système américain des "fonds de pension"... qui a très bien su ruiner certains retraités qui rêvaient d'une épargne pour leurs vieux jours, laquelle a disparu dans les sables mouvants de la Bourse [cf. aussi, sur ce sujet, tel ou tel des livres de Maris et Labarde que j'avais chroniqués il y a quelque temps]. La retraite par point, c'est très joli aussi: cela permet surtout, et encore, de baisser équitablement les retraites pour tous... en diminuant chaque année la valeur des points. Plus globalement, ce qui est mis en cause par Emmanuel Macron et l'idéologie qu'il incarne, c'est notre système basé sur la solidarité entre tous, et non soumis exclusivement à la loi du libéralisme économique: une autre vision politique. Concernant les "régimes spéciaux (RATP, SNCF), qui comptent aujourd'hui davantage de retraités que de cotisants, Gilles Raveaud rappelle utilement que les distributeurs automatiques de billets ne payent pas de cotisations sociales, contrairement aux anciennes guichetières qu'ils ont remplacées... Il rappelle aussi que tous les métiers ne sont pas logés à la même enseigne en terme de pénibilité, de début d'entrée dans l'activité professionnelle (après de longues études ou non), ni même en terme d'espérance de vie après l'âge de la retraite. Et il conclut, comme vous pouvez vous en douter, sur l'inégalité de répartition de la richesse produite et accumulée, chaque année, dans notre pays (l'argent allant à l'argent).

Je conclurai pour ma part en avouant que je n'ai pas vérifié si ce "Hors-série Charlie Hebdo" était constitué de chroniques hebdomadaires mises bout à bout, éventuellement retravaillées en "chapitres" réécrits, ou bien si l'ouvrage était intégralement, ou en partie, inédit... J'en recommande la lecture en tout cas, même maintenant que l'effervescence est quelque peu retombée cependant que l'actualité chaude a embrayé sur d'autres sujets. Il est toujours disponible sur la boutique en ligne du journal (5 euros).

PS: je profite de ce billet pour signaler que dasola avait reçu par la poste, il y a quelques mois, un exemplaire gratuit de l'hebdomadaire accompagné d'une proposition d'abonnement signée Riss (différente de celle qui était publié à la même époque dans celui que j'achète en kiosque). On ne sait pas comment Charlie a eu son adresse, elle pense que c'est via une des associations loi 1901 auxquelles elle fait un don...?

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