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Le blog de Dasola

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9 juillet 2020

Une étrange affaire - Pierre Granier-Deferre

Depuis la réouverture des cinémas le 22 juin dernier, concernant la programmation, il y a quelques nouveautés et beaucoup de reprises. Dans un cinéma du 5ème arrondissement à Paris, un hommage à Michel Piccoli permet de (re)voir quelques-uns de ses films et j'ai sauté sur l'occasion pour revoir Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre (une adaptation d'Affaires étrangères de Jean-Marc Roberts publié en 1979) que je n'avais pas revu depuis sa sortie fin 1981! Le film n'est plus disponible en DVD. C'est l'occasion de voir Gérard Lanvin et Nathalie Baye tout jeunes: ils avaient 30 ans. Et de reconnaître quelques seconds rôles que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître comme Dominique Blanchar, Madeleine Cheminat, Victor Garrivier ou Pierre Michaël. Le film fleure bon les années 80 avec les automobiles de l'époque et les téléphones à cadran. Louis Coline (Gérard Lanvin) travaille au service de la publicité (on ne disait pas encore marketing) d'un grand magasin parisien. Il est marié à Nina (Nathalie Baye). Tous les deux forment un joli couple qui s'entend bien. Bernard Malair, un homme d'affaires, est nommé comme nouveau directeur pour reprendre les rênes du grand magasin. Quand on le voit pour la première fois, il est assis au bureau de Louis dont il a vidé les tiroirs. Louis, fasciné par Bernard, prend du galon, travaille de plus en plus et délaisse Nina qui a éprouvé de l'aversion pour Malair au premier regard. Bernard Malair est en permanence accompagné par deux hommes, François Lingre (Jean-Pierre Kalfon, ambigu à souhait) qui sert de factotum et Paul Belais (Jean-François Balmer). Malair, sans rien faire ou presque, va provoquer le rupture de Nina et Louis. Malair est très fort dans la manipulation des gens qui sont sous sa coupe comme Louis. Piccoli dans le rôle de Malair est extraordinaire avec son petit sourire en coin. Il n'écrase pas ses partenaires. Un film que j'ai revu avec beaucoup de plaisir. C'était un cinéma "made in France" comme on n'en fait plus beaucoup avec des bons dialogues et des bons acteurs pour les dire.

7 juillet 2020

Son éclat seul me reste - Natacha Wolinski

J'ai [ta d loi du cine, "squatter" chez dasola] découvert le sujet de mon billet-hommage du mois sur un blog durant le confinement, et j'avais décidé de me le procurer dès qu'on en serait sorti (ce que j'ai fait). Dans le cadre de mes hommages aux tués lors du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, voici donc:

SonEclatSeulMeReste
Natacha Wolinski, son éclat seul me reste, Arléa (janvier 2020, 65 pages).

Après le témoignage de la veuve de Wolinski, je vous présente aujourd'hui le petit livre touchant qu'une des filles de Georges lui a consacré (en le dédiant à sa propre fille, Lola - qui porte le même prénom que son arrière-grand-mère paternelle?). Voici ce qui figure en 4ème de couverture: "Cherchant à définir le lien qui l'unit à son père, Georges Wolinski, tué lors de l'attentat contre Charlie Hebdo, Natacha Wolinski interroge les confins brouillés de sa mémoire. Entre refus et acceptation, l'adieu au père devient un chant d'amour et de consolation". Pour ma part, je vais avoir du mal à en dire davantage que quelques phrases.

C'est dans un langage bien particulier que parle Natacha Wolinski. Le récit - si c'en est un - est fragmenté, elliptique, non-linéaire. On apprend que, lors de l'attentat, Natacha se trouvait à Singapour, afin de rédiger un article sur les galeries d'art locales. Elle avoue la sidération, le déni, les tentatives vouées à l'échec de poursuivre "comme si de rien n'était". En cette occasion, ce sont des questions sur des manques, exprimées en un langage presque poétique, qui remontent à la surface. De courts paragraphes d'interpellation qui s'adressent... A qui? A son père mort? A elle-même? A nous, ses lecteurs? Même si je ne les ai pas comptés, il y a bien davantage de "je" que de "tu". Evocation d'une succession de deuils "à faire", comme on dit - alors que c'est tellement difficile lorsque la communication ne "passe pas".

Au décès de sa mère, la première épouse de Georges Wolinski, Natacha avait 4 ans, et une soeur Kika (Frédérica), sans doute pas de beaucoup son ainée puisque leurs parents s'étaient mariés en 1961. En 1968, Georges a rencontré Maryse (née en 1943 et plus jeune que lui de 9 ans), l'a épousée en 1971, puis est née Elsa, fin 1973. Manifestement, la petite fille Natacha a souffert de l'absence de sa mère, puis de ce qu'un père trop occupé ne se soit pas assez consacré à elle. Absence de communication, donc. Les mots "je ne t'ai pas demandé..." sont présents dès le début du livre. Y pointe aussi le regret des non-dits qui se sont succédés. Georges ne parlait guère spontanément, semble-t-il, de son propre père, assassiné lorsque lui-même avait 9 ans. Serait-ce donc l'explication de son incapacité à "raconter sa maman" à une petite fille qui l'avait perdue à l'âge de 4 ans?

Parmi toutes celles où Natacha Wolinski s'adresse à son père, je citerai juste quelques phrases. Celles qui constatent (déplorent) l'éloignement (p.50): "De ton incapacité à nommer ce qui devait être nommé est né, les dernières années, un grand silence entre nous. C'était un silence par défaite". Et celle dont on peut espérer l'apaisement (p.57): "Je t'enlève de ton lit de mort et je te couche sur mon lit de mots".

Pour ma part, c'est donc chez Manou que j'avais découvert ce livre début mai. Quand j'ai rédigé mon billet il y a déjà quelques semaines, mes recherches ne m'ont pas permis d'en trouver d'autre mention parmi les blogs. Voici en tout cas un entretien (paru dans L'Humanité - qui le réserve à ses abonnés), où elle dit notamment: "Aujourd’hui, je reçois des messages tous les 7 janvier. Mais ce livre, c’est aussi pour raconter tous les autres jours de l’année". Voir aussi ce qu'elle en disait en février 2020.

PS1: je viens de voir (mercredi 1er juillet) que Charlie Hebdo N°1458 inaugure "Un été avec Wolinski": en dernières pages de ce numéro, ça commençait avec des dessins de ses débuts dans Hara Kiri (dans le N°7, une adaptation parodique d'Après la bataille, de Victor Hugo), des dessins très chargés à la Will Elder (je suppose que l'influence de Dubout sera évoqué dans des numéros suivants).

PS2: je viens aussi, le même jour, d'acheter le nouveau Hors Série (N°22H) de Charlie Hebdo. Je pense que je vais attendre quelques années avant d'éventuellement le chroniquer [cf. billet du 07/01/2022], le temps d'oublier un peu tout ça... En effet, il porte sur ... la crise du Covid-19 vue par Charlie (l'équipe actuelle). Ils n'y ont pas glissé un seul dessin des "grands anciens" décédés, alors que je suis bien certain qu'il y aurait eu moyen d'en dénicher un ou deux par raccroc, au prix de quelque anachronisme, dans leurs oeuvres déjà publiées...

*** Je suis Charlie ***

5 juillet 2020

Irrésistible - Jon Stewart

Après avoir lu une bonne critique sur Télérama, je suis allée voir Irrésistible de Jon Stewart qui narre les (més)aventures d'un consultant démocrate de Washington, parti pour Deerlaken, une petite ville rurale sinistrée du Wisconsin, un Etat plus républicain que démocrate. L'histoire se passe en 2016, pendant la campagne électorale qui voit s'affronter Mrs Clinton et Mr Trump. Gary Zimmer (Steve Carrell, très bien), après avoir vu une vidéo sur "You Tube" dans laquelle Jack Hastings (Chris Cooper), un fermier, défend des sans-papiers locaux, décide d'aller le soutenir contre le maire républicain de la ville. Grâce à la logistique, aux médias et à l'arrivée de Faith Brewster (Rose Byrne, très cynique), la stratège républicaine (rivale de Gary), l'enjeu de l'élection devient national. La levée de fonds est impressionnante. A l'arrivée, les résultats ne seront pas conformes aux prévisions (comme pour l'élection de Donald Trump). Le système électoral américain est grandement égratigné. Le retournement final est jubilatoire car on ne s'y attend pas. Personnellement, j'ai passé un bon moment devant cette satire pas trop méchante. Des spectateurs ont applaudi à la fin. Lire le billet de Wilyrah.

2 juillet 2020

Benni - Nora Fingscheidt

Benni (diminutif de Bernadette) est interprétée par une gamine exceptionnelle, Helena Zengel. Cette jeune fille est pratiquement de tous les plans pendant les deux heures que dure ce film allemand de Nora Fingscheidt. Benni, âgée de 10 ans, est une enfant hyperactive, qui n'arrête pas de dire des obscénités, qui ne dit jamais s'il te plaît ou merci. Elle est capable d'actes de violence incontrôlés et a un comportement que personne n'arrive à canaliser. Benni ne supporte personne et surtout pas les autres enfants de l'école d'où elle s'enfuit régulièrement. Elle ne vit plus chez sa mère depuis plusieurs années et pourtant c'est chez cette dernière qu'elle voudrait vivre. Seuls quelques adultes dont Micha, un éducateur, et Mme Bafané, une assistante sociale, essayent de l'aider. Benni va de foyer en foyer avant de revenir dans une institution pour enfants ingérables. Il faut saluer la maîtrise de la réalisatrice dont c'est le premier film. Elle est arrivée à trouver le ton juste pour nous raconter l'histoire de Benni, tour à tour insupportable quand elle crie, ou touchante quand elle se laisse toucher le visage par un bébé. Un film très dur qui m'a énormément plu. Lire les billets élogieux de Pascale et Chris.

1 juillet 2020

Déconfusion finale (mes ironies) - N°4

Le 2 juin 2020, je me disais qu'il y avait de fortes chances que la plupart de mes notes prises "au jour le jour" soient obsolètes au 1er juillet.
Le 30/06/2020, j'identifie deux points d'actualité brûlante: un laboratoire de biologie multi-sites se plaint de devoir bientôt se débarrasser de 700 000 tests du Covid-19 inutilisés et arrivant à obsolescence. Comme quoi, les "patients" citoyens ne se sont pas précipités pour leur permettre de réaliser le business attendu... D'autre part, l'armée chinoise va commencer à vacciner ses soldats contre le Covid-19. Terrible angoisse: si "la guerre" est pour tout à l'heure, va-t-on seulement pouvoir leur envoyer les marins du Charles-de-Gaulle?

Pour l'entre-deux [dates], c'est ci-dessous, noté au jour le jour!

Mardi 2 juin, sortie quasi-estivale (bras et jambes nus). Dans mon quartier, 1/3 sans masque, 1/3 avec masque sur le menton, 1/3 avec masque correctement mis... Est-ce que nous verrons le verre aux deux tiers plein ou au deux tiers vide?

Dans une pharmacie, le masque lavable n'existe qu'en deux couleurs: en blanc, ou en noir. Je n'irai pas jusqu'à dire que le noir est plus cher.

Affaires en cours début juin: le masque bientôt remboursé par la sécurité sociale?

Lu les deux pages du "mode d'emploi" du masque gratuit. C'est de la C... ie (avec un grand RIE).
On comprend pourquoi il n'y a pas eu de masques plus tôt: la norme AFNOR avait besoin d'être réécrite...

Qu'est-ce que cela paraît loin... Vous vous rappelez, à la mi-mars 2020, quand on avait tous la trouille de tomber malade et de mourir, ici en France métropolitaine?

Après la déclaration de guerre, on n'aspire plus qu'à l'armistice. C'est reparti comme en 40?

Quand ça change, ça change: il n'y a plus à s'attester, on prend le métro hors heures de pointe...

Duplicité de ma propre stratégie. Je dois mettre le masque pour prendre le métro? Je mets le masque, afin d'avoir le droit de l'utiliser. Ensuite, je le range dans ma poche (le masque, pas le métro). Je n'en ai pas besoin pour marcher dans la rue? Je ne le mets pas.

Il faut avoir vu ce qui se passe au terminus du métro parisien: cette nuée d'employés qui se hâte d'essuyer consciencieusement d'un bref coup de chiffon hydroalcoolisée chaque barre métallique, ...le tout non sans un certain soupçon de nonchalance. Encore, ça, c'était au tout début du déconfinement...

Sur Wikipedia, "le coronavirus" est désormais relégué au 3e rang des "Evénements en cours" : Manifestations et émeutes aux États-Unis · Déversement de pétrole à Norilsk · Pandémie de Covid-19. Sic transit...

Les gens qui travaillent, quels gens-qui-qui-neurs !

Masques bleus (dits "jetables"), en majorité. Tiens, et les gilets jaunes, ils en sont à quels actes?
Gilets jaunes + masques bleus? La poussée verte était prévisible...

Je me disais dès le 2 juin: "désormais, sur ce qui était "voie publique", les piétons devront slalomer entre les terrasses de café et restaurants".

La lettre et l'esprit. L'intérieur des cafés est religieusement vide (au début en tout cas), mais dehors, les terrasses débordent sur la chaussée en toute convivialité. C'est jeune, ça bavarde et ça se rit au nez. Bientôt: tousse ensemble, tousse ensemble, tousse...?

On nous dit que seuls 5% des Français ont été en contact avec le virus (anticorps etc.). Nous devons donc nous masquer par "principe de précaution" envers 95% de personnes indemnes de tout contact?

Mon masque sur le menton? Je le remets sur ma bouche et mon nez quand je suis face à quelqu'un.

Suis-je seul à penser que nos dirigeants se sont quelque peu ridiculisés avec les consignes sur les "bonnes" manières d'utiliser nos fameux masques (une fois ceux-ci disponibles)?
Un peu comme si on leur avait fait confondre la manière d'utiliser un masque chirurgical en milieu, soit stérile, soit infectieux (bref, à l'hôpital), et le rôle de protection faciale contre les postillons envoyés aux vis-à-vis, dans un lieu recevant du public, ou même en extérieur.
Est-ce que vous en connaissez beaucoup, vous, des gens dûment masqués qui ne sont pas septiques?

Résistance passive? Obligation de moyens vs obligation de résultat.

Les autorités veulent toujours que je porte un masque? Très bien, je porte un masque. Imaginez le nombre de personnes que je connais (d'un certain âge?) qui m'ont dit "je n'arrive pas à respirer, avec ce truc"...

A la réflexion, je pense que s'affrontent deux logiques.
Celle des autorités: le "port du masque" est peut-être imaginé comme relevant du niveau de la protection / propreté chirurgicale (aucun miasme ne doit infecter le patient - hyperfragile par définition). Chacun des acteurs dispose donc d'un masque stérile, à usage unique ("durée de vie" limitée, considéré comme souillé après usage - aucune prise de risque). Bien entendu, une fois positionné, le moindre "toucher" annihile la protection apportée. Exigence maximale.
Et la logique du citoyen lambda: un masque quand je suis face à quelqu'un /un masque si je ressens un risque / un masque si je suis malade mais sors quand même / un masque pour être en règle en cas de contrôle et/ou dans un lieu où apparaître masqué est obligatoire. Mais au fond... A quoi ça sert?

Les Français ont fini par s'apercevoir que leur propre peau de leur propre petit nombril, seule à leur importer vraiment, était restée indemne au bout de 3 mois. Alors forcément, l'attention se relâche...

Suis-je le seul à me rappeler les experts qui nous annonçaient 100 000 morts si rien n'était fait (avec des trémolos dans la voix en faveur du confinement)? Nous en sommes à trente mille, et personne ne rappelle plus qu'il "aurait pu" y en avoir 70 000 de plus?

Je suis aussi assez vieux pour me souvenir de l'époque où devenir séropositif au VIH signifiait une mort inéluctable à plus ou moins brève échéance... (je pense à l'affaire du sang contaminé, bien sûr!). Et, à part dans la tête de Donald, il n'existe toujours aucun vaccin en 2020 (une trumperie de plus, lâchée en conférence de presse...).

Grâce à la pénurie initiale de masques et à la fabrication tous azimuts, on en admire aujourd'hui de toutes formes et de toutes couleurs. 
Vous le saviez, vous, que l'on nomme "maschérophilie" la collection et l'étude des masques, mmmh? Allez, soyez sincère...

Cinémas réouverts depuis 8 jours. dasola a fini de trépigner (était dans les startings-blocks depuis des semaines). 

Aujourd'hui, quand vous entrez dans un magasin, le vigile vous impose un jet de gel hydroalcoolique, il ne souhaite plus fouiller votre sac (vigipirate, c'est fini...). 

Je me rappelle aussi le temps où "voiler" son visage pouvait être puni de par la loi. Il en va différemment, désormais. Il existe une raison fondamentale, cependant, pour cette différence. Il y en a même au moins dix-sept, mais je ne vais en citer que quelques extraits. "Nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité qui n'[en] émane expressément [de la Nation]". "[La loi] doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse". "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi".

Et encore deux poids, deux mesures. Le petit toutou à sa mémère: ne sert à rien, coûte (et rapporte!) un pognon de dingue à nourrir. Le grand chien dressé [pour guider les aveugles, renifler la drogue... ou le coronavirus]: coûte cher à former, est plutôt utile, est nourri comment?

500 milliards, par-ci, qu'aurait coûté à la France le confinement. 100 milliards, par-là, qu'auraient bêtement "épargné" les Français, au lieu de les dépenser pour leur "consommation". Maintenant, j'attends que monsieur Thomas Piketty me décortique un peu ces chiffres et leur signification, dans une somme (un livre) qui fera autorité...

Bon, maintenant, à part rédiger des bouts-rimés, je ne sais pas trop ce que je pourrais rajouter en un mois de plus.
Il faut savoir clore une rubrique.

PS: il paraît que le virus reparaîtra en septembre, plus fort que jamais? Bon bah si c'est le cas, rendez-vous au 1er octobre 2020 (après les vacances)!
Quoi qu'il arrive, on ne reconfinera sans doute pas la France entière. Ca coûte trop cher.

*****

Billets précédents (chaque 1er du mois):
Rions un peu avec le coronabidule (quelques c...) - N°1
Ricanons un peu avec le Cotruc-19 - N°2
Le virus en déconfiture? Quelle mascarade - N°3

29 juin 2020

Les parfums - Grégory Magne

Les parfums de Grégory Magne, dont la sortie initiale était prévue le 25 mars dernier, sort le mercredi 1er juillet 2020. C'est un film comme je les aime. Il donne la part belle aux acteurs: Emmanuelle Devos et Grégory Montel sont vraiment très bien. L'histoire, très originale, nous permet de découvrir un métier peu connu du grand public, celui des "nez". Mademoiselle Anne Walberg (Emmanuelle Devos) est un "nez" qui a créé des parfums. Malheureusement, depuis quelques années,  elle ne crée plus de fragrances. Elle a souffert d'une perte temporaire de l'odorat (anosmie). Désormais, elle fonctionne avec des contrats ponctuels, comme aller dans une grotte pour y recueillir les odeurs qui seront recréées, plus tard, dans une réplique de la grotte pour le grand public. Ou alors, chez un créateur de sacs à main de luxe, elle est chargée de trouver la senteur qui couvrira l'odeur très forte qui se dégage des sacs en cuir. Mon ami et moi avons beaucoup apprécié le film pour le côté très humain qui s'en dégage, car il faut tout de même évoquer Guillaume Favre (Grégory Montel, un acteur à suivre) qui devient le chauffeur d'Anne Walberg. De son côté, il se bat pour avoir la garde alternée de sa fille de 10 ans alors qu'il vit dans un studio et ses revenus ne sont pas fixes. C'est pourquoi il accepte les lubies d'Anne. Il devient son factotum. Une belle relation s'installe entre eux. Je n'en dirai pas plus. Je ne sais pas quels sont les autres films qui sortent cette semaine. En tout cas ce film est à ne pas manquer. 

Baz'art en dit le plus grand bien et sinon, je l'ai vu annoncé ici.

PS suite aux premiers commentaires: oui, je l'ai vu hier dimanche 28 juin 2020 en avant-première avec mon ami.

26 juin 2020

Vivarium - Lorcan Finnegan

Quelle étrange histoire nous est racontée dans Vivarium (un film irlando-belgo-danois)! Sorti le 11 mars, je n'avais pas eu le temps de le voir avant le confinement. Le générique du début donne le ton: le poussin d'un coucou expulse deux oisillons d'un nid pour mieux prendre leur place et se faire nourrir par les parents. Tom et Gemma, un jeune couple, cherchent une maison pour y habiter. Un jour, ils entrent par hasard dans le local d'un promoteur immobilier qui propose de les faire habiter dans une maison faisant partie d'un ensemble d'un programme s'appelant "Yonder" (cela veut dire "Là-bas") et traduit par "Vauvert" dans la version française: des dizaines de maisons vertes identiques alignées et disposées par rangées rectilignes. La visite d'une maison se terminant, Gemma et Tom veulent dire au revoir à l'agent qui a mystérieusement disparu. Ils se rendent compte qu'ils ne peuvent pas quitter le lotissement. Quoi qu'ils fassent, en voiture ou à pied, ils reviennent à leur point de départ, devant une des maisons vertes (la leur?). Peu de temps après, ils trouvent un bébé aux cheveux noirs dans un carton devant la maison. Un message inquiétant est inscrit sur la boîte: "Elevez cet enfant et vous serez libres". Trois mois plus tard, le bambin a bien grandi, c'est un garçonnet qui semble avoir 7 ou 8 ans. Il parle en imitant les intonations et les gestes de Gemma et Tom. Par ailleurs, il a un cri strident et la bouche grande ouverte quand il veut quelque chose. Le malaise s'installe et le cauchemar pour les deux adultes ne fait que commencer... et il s'amplifie au fur et à mesure. Nous, spectateurs, on n'est pas forcément mal à l'aise, mais on est contents quand le film se termine. Avec mon ami, nous étions 5 dans la salle. Je ne m'attendais pas forcément au dénouement auquel on assiste. Une histoire qui sort des sentiers battus et un film que je ne regrette pas d'avoir vu. Brrrrr!

23 juin 2020

La bonne épouse - Martin Provost

Pour mon retour dans une salle obscure, je suis allée voir La bonne épouse de Martin Provost. J'avoue que j'ai été un peu déçue, je m'attendais à quelque chose de plus pétillant, à du champagne. Là, c'est plutôt de l'eau plate. L'ensemble manque de rythme et de fantaisie. L'histoire commence à l'automne 1967 dans une école ménagère en Alsace, quinze jeunes filles vont, pendant deux ans, devenir de parfaites bonnes épouses. La directrice, Paulette Van der Beck (Juliette Binoche), qui est l'une des trois enseignantes avec sa belle-soeur, Gilberte (Yolande Moreau), et Marie-Thérèse (Noémie Lvovsky), une religieuse, découvre, après le décès subit de son mari (il s'est étouffé avec un os de lapin) que l'institution est en faillite. Turfiste invétéré (et amateur de calendriers coquins), il avait déjà contracté quatre crédits auprès d'une banque, dont un des conseillers se trouve être le premier amour de Paulette. Les trois actrices principales ne déméritent pas. Edouard Baer est toujours aussi irrésistible, mais pour le reste, j'ai trouvé le film un peu "cucul la praline". Et pourtant le sujet sur l'émancipation des femmes reste actuel. La comédie musicale dans la dernière séquence est sympa, mais cela n'a pas suffi à mon bonheur.

Lire les billets plus positifs de Pierre D., Pascale, Neil, Henri Golant, Missfujii et Ffred.

20 juin 2020

La neige sous la neige - Arno Saar

P1110817

Après Le train pour Tallinn, j'ai été contente de retrouver le commissaire Marko Kurismaa dans La neige sous la neige, de l'écrivain estonien Arno Saar (Editions La fosse aux ours, 293 pages). Le corps d'une jeune prostituée bielorusse est retrouvé près de baraquements ouvriers dans la presqu'île de Kopli, un quartier nord de Tallinn. Comme l'histoire se passe en février, il neige et la température est glaciale. Mais c'est grâce à cette neige que Marko, qui souffre encore et toujours de narcolepsie, va trouver des indices permettant de faire avancer l'enquête. En effet, Marko connaît bien la neige, étant lui-même un pratiquant de ski nordique. Il sait que la neige sous la neige peut garder des traces de toutes sortes, de pneus ou d'empreintes de pas. Il donne toutes ces explications à ses collègues et en particulier à Kristana avec qui il file le parfait amour. Je ne vous dis rien de plus, car sinon je pourrais en dévoiler trop. Un roman qui se lit très agréablement. J'espère qu'il y en aura d'autres.

17 juin 2020

Le séminaire des assassins - Petros Markaris

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Quelle ne fut pas ma joie, quand, après être entrée dans une de mes librairies de province que j'affectionne, j'ai trouvé au rayon "Polar", le nouveau Petros Markaris, Le séminaire des assassins (Editions du Seuil, 275 pages vite lues). La crise financière grecque semble loin. Le commissaire Charitos, qui va bientôt être grand-père d'un petit garçon grâce à sa fille avocate Katérina, est nommé commandant par intérim de son service, suite au départ à la retraite de son chef. Quand le roman commence, Kostas Charitos est en vacances avec sa femme Adriani en Epire, la région natale de cette dernière. Ils se sont liés avec trois femmes sexagénaires dont une veuve. L'une d'entre elles lit dans le marc de café. Revenu à Athènes, Charitos se retrouve à enquêter avec toute son équipe sur trois meurtres commis, deux anciens universitaires devenus ministres et, en troisième, un universitaire qui après être passé par la politique est redevenu enseignant. Deux ont été empoisonnés, un au parathion (un pesticide) et l'autre avec une piqûre de cyanure dans le dos. La troisième victime a été poignardée. Les trois meurtres sont suivis de trois proclamation accusant les victimes de haute trahison: ils ont abandonné leur élèves pour faire de la politique. Je vous laisse découvrir qui est ou sont les assassins. Si vous lisez la postface avant de commencer le roman, vous trouverez très vite. Un roman sympa, écrit à la première personne, avec des phrases courtes. En revanche, j'ai été un peu perdue avec les noms des personnages policiers. On les confond... mais ce n'est pas grave pour comprendre l'histoire.

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PS du "statisticien" (ta d loi du cine):

Je tenais à dire que ce billet de dasola est le 2100e sur son blog. Par contre, je ne rédigerai plus de billet "spécial statistiques" sur de simples "centaines", désormais. Cela fait plus ou moins redondance avec les billets "bloganniversaire" qui paraissent les 9 janvier de chaque année. J'attends le 2500e billet (d'ici 3 à 4 ans!) pour un beau récapitulatif! Cependant, j'acterai aujourd'hui, tout de même, que ces 2100 billets totalisent plus de 26 860 commentaires par 1186 personnes dont 106 déjà revenues en 2020. Et, accessoirement, que l'on trouve cités 507 auteurs différents dans l'Index des livres chroniqués sur le blog de dasola (pour 631 billets "Livres"), où Indridason détient le record de titres chroniqués à ce jour (18). Je signale enfin que le dernier vrai billet "Cinéma" sur ce blog date du 09/03/2020 (le 02/04/2020, celui sur Voyage à Tokyo a été rédigé d'après un DVD), et que dasola n'en peut plus d'attendre de regagner ses salles obscures...

14 juin 2020

Une santé de fer - Pablo Casacuberta

P1110815

Une santé de fer, de l'écrivain uruguayen Pablo Casacuberta (Edition Métailié, 207 pages), a été une belle découverte. J'avais ce roman dans ma PAL depuis un an. "Convaincu que j'allais mourir, j'enfilai deux manteaux et partis à la consultation" (p.7): voici la première phrase du roman, qui m'a donné envie de continuer. Le narrateur, Tobias Badembauer, est âgé de 49 ans, c'est une force de nature, un "bien portant" qui vit toujours avec sa maman, elle-même spirite à ses heures et qui le couve. La mère de Tobias, veuve d'un colonel, reçoit une pension de misère. Avec une partie de cet argent, elle espère pouvoir communiquer un jour avec son mari décédé avant la naissance de Tobias. Hypocondriaque depuis tout petit, ce dernier n'arrête pas d'aller consulter des médecins. Le dernier en date qu'il voit depuis 20 ans se nomme le docteur Svarsky, un homéopathe. C'est le seul qui a prêté une oreille attentive à ce que Tobias lui racontait. Sur le chemin du cabinet, vêtu d'une robe de chambre et chaussé de pantoufles, Tobias rencontre la belle-mère de Svarsky. Il croise aussi Carmen, la femme du docteur, qui vient de la quitter pour une jeune femme. L'histoire se déroule pendant une journée dans un lieu, l'immeuble Mignon, où on trouve un hôtel installé à un étage et le cabinet de Svarsky, quatre étages au-dessus. Une fuite d'eau et un échange de baiser vont complètement bouleverser la vie de Tobias à tout point de vue. Il va même découvrir comment et pourquoi son père est mort. J'ai apprécié l'écriture très ramassée de l'écrivain. Il n'y pas beaucoup de descriptions. Il va à l'essentiel. Un écrivain à découvrir que je conseille. 

11 juin 2020

Piccoli - Derrière l'écran - Anne-Sophie Mercier

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Un mois après le décès de Michel Piccoli, je viens de terminer en une soirée Piccoli - Derrière l'écran d'Anne-Sophie Mercier (Allary Editions, 199 pages, mars 2020), une biographie très bien écrite sur cet acteur et producteur. La journaliste Anne-Sophie Mercier a réussi à faire un portrait d'un homme qui a relativement peu parlé de lui. J'admirais Michel Piccoli acteur, mais je ne connaissais rien de l'homme, à part qu'il a été marié 10 ans avec Juliette Gréco et qu'il a eu une fille Cordelia avec Eleonore Hirt, sa première épouse. Cet ouvrage ne fait pas dans le sensationnalisme. Mme Mercier nous raconte beaucoup sur l'enfance et l'adolescence de Michel Piccoli, un enfant passif et solitaire et gardant ses distances, qui dormait sur le canapé dans le salon de ses parents. Il n'avait pas de chambre à lui. Il est né parce que son frère aîné Jacques était mort en bas âge, deux ans avant sa naissance. Il a eu des rapports difficiles avec ses parents Marcelle et Henri, en particulier sa mère qui n'a jamais cessé se ressasser son chagrin pour la perte de son premier fils décédé. Elle ne montrait pas beaucoup de tendresse pour Michel même si leurs relations se sont apaisées par la suite. Henri était violoniste et Marcelle pianiste. Elle était l'une des enfants de Charles Expert-Bezançon, l'un des producteurs les plus importants du blanc de céruse (blanc de plomb) qui a été jugé responsable du saturnisme. Michel étouffait dans l'univers de sa famille. Quand il a eu treize ans, Michel a été envoyé dans un collège expérimental dirigé par un psychiatre et sa femme. Piccoli, qui était très critique en ce qui concernait son enfance, aura une phrase tendre envers ce couple, "la vocation et l'apostolat généreusement assumés" (p.50). Michel Piccoli passe la guerre un peu à Cavalaire dans le Var avec ses oncle et tante bien-aimés, George et Jeanne, avant de revenir à Paris. Il assiste de loin à la Rafle du Vel' d'hiv en 1942. Il commence à prendre de leçons de diction et trouve ses premiers rôles au théâtre. Il a même joué avec le TNP de Jean Vilar. Il lorgne aussi vers le cinéma et son vrai premier rôle qui le fait remarquer est celui d'un mineur dans les charbonnages du nord, dans Le Point du jour de Louis Daquin 1949 (il avait 24 ans). Dans différents chapitres, Mme Mercier évoque les films et les pièces de théâtre dans lesquels Piccoli a joué, ses mariages, ses convictions politiques de gauche, ses amitiés avec Reggiani ou Signoret, et il y a aussi un chapitre entier sur un poète et écrivain que je ne connais pas et qui est décédé en 1968, André de Richaud, que Piccoli admirait et qu'il a aidé financièrement. J'ai aimé ce livre qui donne très envie de (re)voir certains films de l'acteur.

8 juin 2020

Ses yeux bleus - Lisa Hågensen

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Paru il y a deux ans, Ses yeux bleus de Lisa Hågensen (363 pages, Actes noirs/Actes sud) nous fait découvrir une histoire surprenante, à laquelle je ne m'attendais pas quand j'ai lu la 4ème de couverture. La narratrice, Raili Rydell, une bibliothécaire âgée de 40 ans, encore célibataire, passe l'été dans son chalet situé autour d'un petit lac entouré d'une forêt dans le sud de la Suède. Un de ses voisins, Olofsson, lui fait part d'événéments étranges comme le fait qu'un couple voisin avait trois enfants mais qu'un semble s'être volatilisé, et que lui-même avait un petit chien qui a disparu. Les chalets autour du lac sont tous habités et Raili se lie d'amitié avec Sarah et Enders des sexagénaires accueillants. Quelques semaines plus tard, Raili retrouve Olofsson noyé dans le lac, ce qui amène Raili à croire que Olofsson a été assassiné. Et le cauchemar commence pour Reili qui mène l'enquête après que la maison d'Olofsson brûle, avec elle à l'intérieur qui s'en tire de justesse. Sans rien dévoiler, je dirais qu'il y est question de sorcellerie (des femmes ont été brûlées comme sorcières dans les années 1670 en Suède), de possession, d'yeux à l'éclat bleu glace. Ce premier tome d'une trilogie forme un tout, même si on peut deviner la suite. Un roman qui se lit bien. 

Lire les billets de Lewerentz et de Miscellanées.

7 juin 2020

Ecojolie - Tignous

Durant une vingtaine d'année, la Corse a accueilli un "Festival du Vent" (1). Celui-ci a engendré un projet pour la promotion de l'immobilier et de l'urbanisme durable ainsi que des énergies renouvelables, la "Maison Ecojolie".

Tout cela, je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) l'ai découvert après avoir eu mon attention attirée, chez le blog de Dona Swann, sur l'ouvrage qui a repris ce nom, Ecojolie, pour rassembler 108 dessins de Tignous sélectionnés par sa veuve, Chloé Verlhac. Il est paru en 2017 aux Editions du Chêne (96 pages).

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Ces dessins ont été choisis parmi plusieurs centaines possibles (2), sur ces thèmes écologistes, environnementaux, qui témoignent aussi du regard que pouvait porter Tignous pour mettre au jour contradictions, cynisme, esprit de lucre et autres travers trop humains (3). Je me permets de citer ci-dessous moins de 10% du corpus, ceux qui m'ont le plus "parlé". Mais chaque lecteur, je suppose, peut trouver dans l'ouvrage de quoi assouvir sa curiosité. 

P1110755 Un dessin (p.73) qui fait écho à un autre que j'avais aussi retenu, mais que vous trouverez dans l'article de Corse Matin (2).

P1110756 La problématique du "bio industriel" résumée en un dessin (p.23): chapeau l'artiste!

P1110757 ...et remettons-en encore une couche (p.26)...

P1110758 Qu'est-ce qui fait le plus rire: la phrase, ou bien celui qui la pontifie? (p.37)

P1110759 Vous avez dit "climat déréglé", ou "construction déréglementée"? (p.43)

P1110760 Hé oui, ne pas confondre "matériau recyclable" et "droit à polluer acquis"... (p.46)

P1110762 Pas fini d'être confinés? (p.84)

P1110763 Sauver la planète? Ouais, ouais... (p.95 - dessin qui clôt l'album)

 Je constate en tout cas que beaucoup des dessins qui m'ont plu se retrouvent dans la "belle page", qui est censée attirer le plus l'oeil du lecteur, celle de droite (si, si...)!

J'ai encore trouvé un éclairage sur les relations de Tignous avec la Corse sur le blog de Serge Orru, fondateur du Festival du Vent, et une autre chronique d'Ecologie sur le blog La bouquinerie

Maison_Ecojolie 

(1) On peut trouver des informations sur les éditions du "Festival du Vent" de 2012 (ici) ou de 2013 (là). Faute de financements, il n'y a pas eu de 23ème édition (alors qu'elle était préparée pour octobre 2014).

(2) Un article paru dans Corse Matin dimanche 23 avril 2017 explique que Tignous était un des piliers de la "bande des dessinateurs" accueillis à Calvi, lors des dix dernières éditions du "Festival du Vent". On peut y voir deux dessins que j'avais moi-même retenu avant de le trouver en ligne (l'autre dessin étant le "panda polaire", qui fait écho au premier livre de Tignous que j'avais présenté dès le 12 janvier 2015, cinq jours après son assassinat à Charlie Hebdo).

(3) on trouve aussi dans un article du site Comixstrip.fr du 22 avril 2017 une présentation du contexte de l'album.

*** Je suis Charlie ***

3 juin 2020

Nos espérances - Anna Hope

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Dès que ma librairie de quartier a rouvert le 11 mai 2020, je me suis procurée Nos espérances, le nouveau roman d'Anna Hope (Editions Gallimard, 352 pages). Après Le chagrin des vivants et La salle de bal, Anna Hope se renouvelle bien avec ce portrait de trois femmes nées dans les années 70. L'essentiel de l'histoire se passe en 2010. Lissa (diminutif de Melissa), Hannah et Cate ont la trentaine. Lissa (le double de l'écrivain?) est actrice avec tous les aléas que cela comporte. Hannah désespère d'avoir un enfant par des FIV qui se soldent par une suite d'échecs. Quant à Cate, maman d'un petit Tom, elle souffre de dépression post partum. A cause de quelques chicaneries et mesquineries, ces trois amies se perdent parfois de vue, mais ce trio se ressoude lors de la mort d'un proche. En 2010, Lissa décroche un rôle dans une production d'Oncle Vania, Hannah, après avoir subi une énième FIV, voit son couple qui se désagrège, et Cate va se lier d'amitié avec une certaine Déa qui rencontre les mêmes problèmes que Cate. Contrairement aux deux romans précédents, la grande histoire n'interfère pas dans ce roman qui se lit très agréablement. Personnellement, j'ai beaucoup aimé cotoyer Hannah, Cate et Lissa malgré leurs défauts. Lire le billet de Cathulu.

1 juin 2020

Le virus en déconfiture? Quelle mascarade - N°3

Le mois passé fut hybride, mi-confiné mi-réouvert. Au risque de me faire graffigner une fois de plus, allons-y pour quelques notations inspirées... [(s) ta d loi du cine]

I - Solutions de continuité

Quand j'ai vu passer le constat déconfiné "Grosbide-19", ça m'a fait rigoler (même si je ne l'ai pas inventé).

Je présume qu'il y a eu au moins 150 000 naissances durant ces 10 semaines de confinement (mars, avril et mai sont habituellement des mois chargés). Je serai curieux de voir la courbe pour janvier-février-mars 2021...

Cette année 2020: passer à l'an caustique? Repartir de nouveau vers nos confins intérieurs? (OK, je sors...)

On sent que certains n'ont guère l'occasion de parler... Quand les petits vieux sont seuls à l'intérieur de la boulangerie, ils en profitent. Et je fais mine de sortir, et je me retourne pour quelques phrases... Dehors, on soupire, et la queue s'impatiente. Vivement qu'on les vaccine tous.

La France envahie par une locution: "Salut, ça va toujours bien?" (helvétisme)

Un "cluster"? Un "cluster"? Est-ce que ça a de la gueule, "un cluster"?? 'Pourraient pas causer de "foyereau" ou de "foyeton", tant qu'à nous enrichir avec de nouveaux mots?
Si je parle de "vider nos barillets", je vais me faire flinguer...

Pour l'hôpital: clap-clap-clap, c'est bien. Mais fric-fric-fric, quand même?

Grande nouvelle. On a découvert le secret de l'immortalité. Il suffit de respecter la distanciation sociale. 

On n'a pas fini d'en entendre parler, des 55 jours de Paris.

Je suis sûr que d'ici quelque temps, évoquant l'époque du confinement, on soupirera : "c'était le bon temps"...

C'était pas si mal, dodo-boulot et boulot-dodo sans passer par la case métro... Que de temps en plus!

J'étais bien, moi, dans mon confinement douillet. C'est vrai que dans un appart' à partager à deux, avec deux chambres, deux ordinateurs et deux télés, ça a passé dans des conditions très confortables.

II - Vers un retour progressif à de nouvelles normes sociales

Déconfiquoi? C'était comment, déjà le confimachin?

J'ai encore en mémoire l'époque (dans mon enfance) où j'adorais les lundi matin suivant les élections: pas cours, puisque consacrés à la "désinfection" des locaux qui avaient servi de bureau de vote...

Toujours pas compris dans quel sens sert ce foutu masque (oui, celui qui ne servait à rien quand on n'en avait plus en stock). Me protéger des autres? Protéger les autres de moi?

Sous le masque, personne ne vous voit rigoler (étranger... aux autres).

Un vaccin? On s'en fiche. Fera fortune celui qui inventera le masque qui change de couleur au contact du virus.

Vertus du masque: je suis masqué, voici ma gloire, mon espérance et mon soutien...

Nos concitoyens déconfinés sont dégueulasses. A Paris en tout cas, c'est plein partout par terre de masques et gants (en latex) jetables... Parlez-moi plutôt de beaux masques en tissus, lavables quelques dizaines de fois, comme un bon vieux mouchoir...

Hâte de découvrir les nouvelles collections "Eté 2020". Ah, les défilés en trikini. Mais c'est vrai qu'on ne sera peut-être pas autorisés à fréquenter les plages!
...Mesdames, ne me dites pas que vous ignorez ce que cache ce mot de "trikini"? Enfin, le masque assorti au biki...!

L'hexadécimal en force! Gel hydroalcoolique à 60 degrés minimum, tout comme le lavage machine des masques lavables... Pendant une heure, je suppose?

Et j'en ai encore une bien bonne: l'étiquette du "masque barrière" lavable acheté chez mon potard. Combien de fois? LAVABLE 20 FOIS (en gros). Laver au maximum 10 fois pour assurer son efficacité (en petit).

100 000 tests par jour? C'est merveilleux. En gros, chaque Français pourra donc être testé un peu plus fréquemment qu'une fois tous les 20 mois...

Bonheur de pouvoir fréquenter de nouveau: bibliothèques municipales, librairies, cinéma, restaurants...
Relancer la consommation en achetant une voiture? Ca va pas, non?

Culture et Ministère: "Il y a des librairies qui vont fermer leurs portes", s'inquiète le 24 mai 2020 ...Françoise Nyssen (sur Europe 1). Qu'en dit Jack Lang?

Eclaté de rire à la vue d'un dessin de Willem p.13 de Charlie Hebdo N°1453 (sauvons le tourisme). "Les touristes se foutent de la culture!" "Tais-toi et danse." Macron et Philippe (le French Cancan).

Rendez-vous le 1er juillet?

30 mai 2020

Le cafard - Ian McEwan

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Dans ma librairie de quartier, je suis tombée sur un petit ouvrage qui vient de paraître et qui a été écrit par un des mes écrivains favoris: Ian McEwan. C'est une "novella", une longue nouvelle. Dans son introduction, McEwan avoue qu'il est consterné par la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne. Il apparente le Brexit à un cafard. Pour écrire cette novella, il a pensé à La Métamorphose de Kafka mais plus encore à Jonathan Swift et à sa Modeste proposition qui date de 1729, où il était question de manger des nourrissons pour réduire la famine qui sévissait en Irlande à cette époque. Dans Le cafard (Editions Gallimard, 152 pages), point de cannibalisme, mais il s'agit de l'histoire, dans un futur très proche, de plusieurs cafards qui se réveillent un matin dans les corps de différents membres du gouvernement britannique, dont le Premier ministre, Jim Sams. Quand il se réveille dans son costume d'humain, Jim doit assister au Conseil des ministres. Il est considéré comme un Continualiste tiède, alors que sa volonté est de porter la "voix du peuple" et d'imposer le Réversalisme. Son conseiller n'est pas d'accord, Sams va le virer sur le champ. Je vais vous dire en deux mots ce qu'est le Réversalisme : c'est l'inversion du sens de circulation de l'argent. "Une employée remettra à sa firme une somme correspondant à toutes ses heures de dur labeur. Mais quand elle ira dans les magasins, elle recevra un compensation généreuse, équivalant au prix de vente de chaque article qu'elle emportera. La loi lui interdisant d'amasser de l'argent liquide, celui qu'elle déposera à la banque après sa journée exténuante dans une galerie marchande sera placé à des taux fortement négatifs. Avant que ses économies ne soient réduites à néant, elle aura donc la sagesse de chercher un emploi plus cher, ou de se former dans ce but... Un propriétaire devra inlassablement acheter des produits manufacturés pour pouvoir payer ses locataires..." (p.54).

Cette politique plus ou moins utopique doit être votée, et Sams trouve un soutien dans la personne du président américain, Archie Tupper (un cafard, lui aussi). En revanche, les adversaires sont nombreux à cette politique du ROC (Réversalisme Orthodoxe Contre tous), dont la Chancelière allemande qui lui demande "Warum" et Sims lui répond "Parce que". Cette nouvelle qui se termine bien se lit agréablement.

27 mai 2020

Octobre - Soren Sveistrup

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J'ai trouvé les 729 pages d'Octobre du Danois Soren Sveistrup (Livre de Poche) absolument haletantes. Dès que vous commencez ce roman, vous ne le lâchez plus. De nos jours, en octobre dans la banlieue de Copenhague, le corps d'une mère de famille est retrouvé dans un parc pas loin de chez elle. Elle a été amputée d'une main. Quelques jours plus tard, le cadavre d'une deuxième femme est retrouvé, cette fois-ci, ce sont les deux mains qui ont été amputées. Puis, c'est au tour d'une troisième femme qui est amputée des deux mains et d'un pied. Chaque fois, les policiers trouvent des petits bonhommes fabriqués avec des marrons et des bouts d'allumettes. A propos des policiers, on fait la connaissance de deux inspecteurs, Naia Thulin et Mark Hess. Mark Hess est un excellent inspecteur malgré ses démélés avec sa hiérarchie. Naia, mère d'une fillette, a une vie sentimentale cahotique. L'enquête s'avère difficile car, sur les bonhommes en marron, on trouve une empreinte digitale de Kristine, la fille du ministre des affaires sociales. Kristine a disparu un an plus tôt, son corps n'a pas été retrouvé et l'enquête est close. On apprend que les femmes assassinées n'étaient pas des mères exemplaires, et on essaye de trouver le lien qui les relie. Les policiers en sont à croire que Kristine est peut-être encore en vie. Je vous laisse vous plonger dans ce roman qui se déroule sur une période d'un mois. Les chapitres sont courts et cela explique pourquoi il se lit si vite. Après MotherCloud, c'est à nouveau un vrai "page-turner". L'écrivain est le créateur et le scénariste de la série danoise The Killing que j'avais bien appréciée.

24 mai 2020

Déconfinement, vous dis-je.

Juste avant d'aller chez le coiffeur, le 13 mai dernier (presque quatre mois sans y aller, mes cheveux ne ressemblaient plus à rien), mes premiers achats du déconfinement, le 11 mai 2020, furent des livres dans ma librairie de quartier derrière chez moi. Vous ne pouvez pas imaginer comme j'étais heureuse de pouvoir dépenser pour autre chose que de la nourriture. J'en ai acheté cinq dont Mothercloud. Comme d'autres à Paris, cette librairie, qui accorde habituellement une remise de 5% à ses clients fidèles, ne la fera plus pendant quelques mois. Je le comprends très bien. Il faut noter que cette crise sanitaire a beaucoup profité à des entreprises comme Am...on qui ont encore augmenté leur CA. Donc, je vous le demande, allez acheter vos livres dans les librairies indépendantes même si elles ne font pas de remise. Voici mes quatre autres achats livresques. Tant pis pour mes PAL qui dégringolent dans tous les sens.

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20 mai 2020

Michel Piccoli (27 décembre 1925 - 12 mai 2020)

J'ai appris avec tristesse la disparition de Michel Piccoli (à 94 ans), Je l'avais bien apprécié dans un grand nombre de films, comme ceux avec Romy Schneider dont Les choses de la vie, Max et les ferrailleurs de Claude Sautet [chroniqué le 06/05/2021], Vincent, François, Paul et les autres toujours de Claude Sautet, Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy, Le Mépris de Jean-Luc Godard, La passante du Sans-Souci, Sept morts sur ordonnance et Le sucre (diffusé récemment sur Arte) de Jacques Rouffio, Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre [chroniqué le 09/07/2020], et un film presque muet que j'aime énormément, Dillinger est mort de Marco Ferreri. Enfin je n'oublie pas Le journal d'une femme de chambre et Belle de jour de Luis Bunuel, etc., etc.
Mais pour moi, Michel Piccoli, c'était aussi un acteur de théâtre que j'ai pu voir sept fois sur les planches, grâce à Patrice Chéreau et Luc Bondy au Théâtre des Amandiers à Nanterre et à Peter Brook au théâtre des Bouffes du Nord. Terre étrangère d'Arthur Schnitzler fut un grand moment de théâtre en 1984 mais en 1983, j'avais vu Combat de nègre et de chiens où Piccoli donnait la réplique à Philippe Léotard, Miriam Boyer et Isaac de Bankolé. Puis il a joué dans La fausse suivante de Marivaux avec Jane Birkin, ainsi que Le conte d'hiver de Shakespeare mis en scène par Luc Bondy puis Le retour au désert de Koltès avec Jacqueline Maillan (extraordinaire) mis en scène par Patrice Chéreau au Théâtre Renaud-Barrault. Je n'oublie pas La cerisaie d'Anton Tchekov mis en scène par Peter Brook en 1983 et enfin en 2006, je l'ai vu dans Le roi Lear de Shakespeare mis en scène par André Engel.

Un grand acteur vient de nous quitter. [Biographie chroniquée le 11/06/2020].

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