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Le blog de Dasola
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cinema du monde
19 novembre 2008

La bande à Baader - Uli Edel

J'avais 15 ans quand on a retrouvé les corps inanimés d'Andréas Baader et Gudrun Ensslin dans leur cellule de la prison de Stuttgart. Cela été la fin des années de plomb, enfin presque. Je me rappelle cette période terrible de violence et d'attentats. L'Italie a eu les Brigades Rouges et l'assassinat d'Aldo Moro. L'Allemagne de l'Ouest (avant la chute du Mur) a connu la Bande à Baader (Fraction Armée Rouge), groupuscule d'extrême gauche (et ses héritiers) et l'assassinat du patron des patrons allemands (Hanns-Martin Schleyer). La Fraction Armée Rouge qui a commencé d'exister dans les années 60 voulait combattre l'impérialisme américain (nous étions en pleine guerre du Vietnam). Je suis allée voir La bande à Baader pour me remémorer cette période et peut-être apprendre des choses. Honnêtement, je n'ai pas appris grand-chose et je ne suis pas sûre que l'on comprenne les motivations exactes de ce groupe, comment ils ont décidé de faire ce qu'ils ont fait, etc. On sait que Gudrun Esslin était fille de pasteur, et Ulrike Meinhof, journaliste reconnue de talent. Pour Andréas Baader, on ne sait rien. Et les autres ne sont que des personnages secondaires. En revanche, on nous montre qu'ils ont eu des "héritiers" plus violents et radicaux (responsables de la mort de Schleyer, et du détournement d'un avion de la Lufthansa). Tout le film ne fait qu'effleurer le sujet, on reste un peu dans l'anecdotique avec une suite de scènes sans véritable lien. Et pourtant il dure plus de deux heures un quart. Les quelques moments "forts" sont des images d'archives insérées dans le film. Il y a deux grandes parties dont celle qui se passe en prison. Les personnages féminins sont les plus intéressants mais aussi les plus durs. Les actrices sont bien. Le film est bien fait mais pas satisfaisant, je pense qu'une autre oeuvre est encore à tourner sur cette période. Pour ceux qui connnaissent, il faut se rappeler Les années de plomb (Die Bleierne Zeit) (1981) de Margarethe Von Trotta qui traite de manière subtile cette période.

23 octobre 2008

L'homme de Londres - Béla Tarr

L'homme de Londres de Béla Tarr (en compétition au dernier festival de Cannes) est avant tout une oeuvre sensorielle, visuelle et auditive. Filmés dans un très beau noir et blanc, nous avons une suite de plans fixes avec la caméra qui suit les personnages alors que le décor ne bouge pas, cela donne une drôle d'impression. Dans une petite ville de bord de mer, du haut d'un genre de plate-forme fermée (phare?), un homme appelé Maloin assiste à un meurtre d'un individu qui a le temps de se débarasser d'une mallette que Maloin récupère par la suite. L'homme de Londres, adapté d'un roman de Simenon, peut se voir comme une expérience éprouvante. Par exemple, il y a les voix des acteurs (hongrois pour la plupart) qui crient leur texte. Ils sont tous doublés et ce doublage est volontairement asynchrone. Le doublage selon les personnages est soit en français, soit en anglais. Autre impression bizarre, dans certains plans, des acteurs de dos ne bougent pas d'un millimètre mais on les entend parler. L'intrigue, à mon avis, a peu d'importance en regard de l'objet cinématographique qu'est ce film. On aime ou on n'aime pas mais cela ne peut pas laisser indifférent. Cela dure 2h15 et très peu de personnes sont partis avant la fin. Il faut être prévenu, ce n'est pas un film grand public, c'est une oeuvre d'art comme l'a dit alex. Ce film, je ne l'ai ni aimé, ni détesté mais je suis contente de l'avoir vu. L'homme de Londres est projeté dans des salles "Art et Essai".

13 octobre 2008

Jar City - Baltasar Kormàkur

Ce film islandais, qui date de 2006, est une adaptation du roman du même titre (La cité des jarres) de Inaldur Indridason (Editions Metailié et en poche, Point Seuil). Je n'ai pas forcément tout compris au départ mais ce n'est pas très important. Jar City (Pourquoi le titre est en anglais et non francisé? Mystère; pourquoi ne sort-il que 2 ans après avoir été tourné? Un autre mystère qui peut s'expliquer par l'engouement en France pour les romans d'Indridason); Jar City, disais-je, dégage une atmosphère lourde à cause d'un ciel plombé. On a quelques beaux panoramiques de cette grande île indissociable de l'océan. Tout le film est bercé dans une atmosphère glauque et poisseuse. Le sang de cadavre paraît en revanche très rouge en comparaison. Pour une fois, j'ai eu l'impression - étonnante - de voir un personnage de roman qui prend vie. Je ne m'imaginais du tout comme cela l'inspecteur Erlandur, homme à l'allure ascétique et aux yeux bleus et qui est plus jeune que dans le roman. Pour ceux qui n'ont pas lu le roman, je ne dévoilerai pas toute l'intrigue. Je dirais qu'un violeur d'une femme est assassiné plus de 20 ans après son crime (était-il vraiment un violeur?). Il était porteur d'un gêne d'une maladie héréditaire qu'il a transmise. Une petite fille vient de mourir de ce mal. Au fur et à mesure que se déroule l'intrigue, on arrive à l'épouvantable vérité mais grâce au (ou à cause du) traitement cinématographique (la forme est aussi importante que le fond), j'ai gardé une certaine distance avec le sujet.

PS: j'ai évoqué deux autres titres d'Inaldur Indridason dans mes billets des 22/10/2007 et 15/04/2008.

27 septembre 2008

Films vus et non commentés depuis le 29/07/2008

Comme billet pour mon retour, je fais dans le "pas très récent" mais je tenais à parler des trois films ci-dessous vus il y a un certain temps.

D'abord, La soledad de Jaime Rosales. Certains blogueurs ont aimé (Ffred, PierreAfeu). La soledad (solitude) trace deux beaux portraits de femme, une jeune et une plus âgée, qui ne se connaissent pas, confrontées, l'une à la mort de son fils, et l'autre à la maladie de sa fille. Tout le film est en plans fixes avec des "split screen" par le milieu de l'écran. J'ai été touchée par ce film sans aucun pathos, pas forcément facile de par sa conception, mais certaines scènes sont inoubliables, par exemple, la dernière qui est un bon résumé du titre: on meurt dans la solitude même en ayant une famille proche.

Dans My name is Hallam Foe de David Mackenzie, Jamie Bell qui jouait dans Billy Elliot (de Stephen Daldry en 2000) a bien grandi. Il interprète Hallam, jeune homme perturbé suite au décès de sa mère. Il accuse sa belle-mère (la toujours jolie Claire Forlani) de l'avoir tuée. Cela se passe en Ecosse, d'abord dans la grande demeure familiale avec un petit lac (dans lequel la mère s'est noyée) puis à Edimbourg (dont j'ai toujours entendu parler en termes flatteurs, et ce film conforte mon envie d'y aller). Le "vilain" défaut d'Hallam est de "mater" les gens souvent dans des situations très privées. Il avait commencé avec son père et sa belle-mère et il continue cette coupable activité avec la charmante DRH (qui ressemble de façon frappante à sa défunte mère) qui vient de l'engager dans l'hôtel de luxe où elle travaille. Son expérience de la ville va permettre à Hallam de mûrir. Film léger mais qui ne m'a pas laissé beaucoup de souvenirs.

100ème film (argument publicitaire!) du réalisateur d'Ivre de femmes et de peinture (Im Kwon-Taek), Souvenir (Cheonnyeonhak) rend hommage au Pansori, poème traditionnel chanté coréen accompagné par le tambour. Il faut tout de suite dire que nos oreilles occidentales ne sont pas familiarisées avec les sons que l'on entend dans le film. C'est à la limite du discordant (enfin en ce qui me concerne). L'histoire commence en 1956 et se termine en 1982, un homme professeur de chant enseigne son art, avec sévérité, à sa fille adoptive Song-hwa, et le tambour à son fils adoptif Dong-ho. Les temps sont durs, le trio vit dans la misère en allant d'un village à l'autre. Devenu adulte, Dong-ho quitte son père et sa demi-soeur pour vivre sa vie (il se marie et a un fils). Song-hwa continue son apprentissage de chant mais elle devient aveugle. Les années passant, Dong-ho, qui est amoureux depuis toujours de Song-hwa, part à sa recherche. Ils n'arrêtent pas de se retrouver et de se perdre. L'actrice coréenne a des mains et des dents magnifiques. Elle a un côté aérien qui donne toute la beauté au film.

(à suivre) >>                                                                                        

<<  (billet précédent dans la série "films vus et non commentés")

1 septembre 2008

Le silence de Lorna - Luc et Jean-Pierre Dardenne

Le nouveau film des frères Dardenne, Le silence de Lorna, est avant tout le portrait d'une jeune femme volontaire, Lorna (Arta Dobroshi est une révélation), d'origine albanaise, qui vient de contracter un mariage blanc moyennant finances avec un jeune drogué, Claudy (Jérémie Rénier). De prime abord, Lorna ne m'a pas semblé très sympathique vis-à-vis de son mari. Il s'accroche à elle comme si c'était sa mère, elle le repousse. Le rêve de Lorna est d'ouvrir un snack avec l'homme qu'elle aime, Sokhol, albanais comme elle, qui fait un travail dangereux, loin de Belgique. Le mariage blanc (qui lui a donné la nationalité belge) a pu se faire par l'entremise de Fabio, chauffeur de taxi et surtout en cheville avec le milieu. A partir de là, le dilemme de conscience de Lorna commence. En effet, elle doit devenir veuve le plus vite possible pour épouser un Russe qui désire lui aussi obtenir la nationalité belge. Lorna devient plus humaine, elle ne conçoit pas que Claudy disparaisse. Pourquoi ne pourrait-elle pas divorcer? Mais la machine mafieuse est en marche. Le film a été primé à Cannes pour le scénario (c'est mérité). Les frères Dardenne travaillent dans l'ellipse tant pour les séquences que pour le scénario. Leur caméra, qui bouge moins que dans leurs films précédents, ne quitte pas Lorna que l'on voit de la première à la dernière image. La fin est ouverte (un peu décevante à mon avis). Pour ceux qui ont vu le film, une question me turlupine: pourquoi, quand elle s'enfuit, laisse-t-elle son sac dans la voiture? La panique n'explique pas tout.

27 août 2008

Films deux par deux (6)

Le point commun de ces deux films (poursuite de ma série), c'est qu'il n'y en a pas, à part, peut-être, le thème de la fuite. Dans le premier, c'est un fantasme, c'est l'idée fixe du père qui se croit poursuivi. Dans le deuxième, la fuite est pour échapper à la mort.

Dans Un monde à nous, de Frédéric Balekdjian, Edouard Baer (remarquable) joue Marc, le père d'un petit garçon de 10 ans, Noë (Anton Balekdjian, propre fils du réalisateur). Dès le début du film, on sent une atmosphère étrange, Marc, l'air autoritaire, vit avec son fils. Il l'entraîne à se battre (comme un boxeur) et à parer les coups. De temps en temps, Marc simule une attaque contre Noë pour qu'il se défende. Le père et le fils fuient quelque chose. Ils semblent être poursuivis. Ils emménagent dans une maison à l'aspect abandonné sans meubles. Ils vivent de façon spartiate. Noé dort dans le lit à même le matelas. A l'école, il devient le souffre-douleur d'un groupe de petits durs (il ne montre pas qu'il peut se défendre), en revanche, une jeune fille noire le prend en amitié. Ce film de Frédéric Balekdjian comporte des maladresses dans le scénario mais le suspense se maintient jusqu'au bout et il vaut vraiment la peine pour voir Edouard Baer dans un registre qui lui convient bien. J'espère le revoir dans un rôle dramatique.

Les proies de Gonzalo Lopez-Gallego. Le titre original de ce film est "El rey de la montana". J'ai cru tout d'abord qu'il s'agissait du qualificatif du chasseur (on apprend vers la fin que c'est le nom d'un jeu). Dans les critiques que j'ai lues, il est écrit que cela rappelle Duel de Spielberg, cela m'a rappelé aussi un film plus récent mais pas totalement réussi: Ils de Xavier Palud (2006). Mais dans Les proies, au lieu d'une maison isolée en Roumanie, l'histoire se passe dans un paysage grandiose de montagnes et d'arbres (en Espagne?) où il n'y a signe de vie, nulle part. Tout commence dans une station service (sur une route déserte), un homme fait le plein d'essence. Peu après, une jeune femme arrive. Dans les toilettes, ils font l'amour et se séparent. Il la poursuit après avoir constaté qu'elle lui a volé son portefeuille et son briquet. C'est là que ses ennuis commencent: on tire sur sa voiture et une chasse à l'homme commence. Entretemps, il retrouve la jeune femme et leur course pour fuir l'ennemi invisible les mènera au bout de l'enfer. C'est un film qui met les nerfs du spectateur à rude épreuve jusqu'à ce que l'on découvre qui est (sont) le(s) chasseurs. Et là, curieusement, la tension se relâche (en ce qui me concerne) et pourtant la conclusion est épouvantable. Film de genre dont on se souvient mais que je ne reverrai pas.

11 août 2008

Bombon, el perro (le chien) - Carlos Sorin

Je viens de faire découvrir, en DVD, Bombon, el perro de Carlos Sorin (2004) à mon ami. Réalisateur d'Historias minimas (2002) - déjà très très bien -, Carlos Sorin confirme son talent avec ce film joué entièrement avec des non-professionnels (qui ont même gardé leur vrai nom dans le film). En Argentine, Juan, 52 ans, vient d'être licencié de la station-service où il travaillait depuis 20 ans (elle a été vendue). Avec sa camionnette, il se retrouve à aller de chantier en chantier pour vendre des couteaux dont il fabrique les manches. Encore marié même s'il n'a pas vu sa femme depuis 20 ans, il vit chez sa fille qui n'est pas d'une grande aide entre un bébé et un mari apathique. Lors d'un de ses trajets en voiture, Juan dépanne une femme qui a eu un accident mécanique. Pour le remercier, la mère de celle-ci lui offre un magnifique chien de race, un dogue argentin appelé Bombon. Avec tous les certificats en règles, les voilà tous les deux, côte-à-côte, dans la fourgonnette qui sillonne les routes argentines. De passage avec son maître dans une banque (pour toucher un chèque), Bombon est remarqué par le banquier qui conseille à Juan de le faire dresser pour qu'il se présente à des concours et il lui donne l'adresse d'un dresseur, Walter. Ce dernier, bien qu'un peu profiteur, est enthousiasmé par le potentiel de Bombon, et il propose à Juan une association (scellée par une poignée de mains) pour faire voyager le chien jusqu'aux concours canins et le faire connaître dans le milieu des éleveurs de chiens. Cette histoire simple et touchante nous fait découvrir qu'un chien de race peut avoir des problèmes de libido et cela donne l'occasion à Juan de rencontrer une femme très sympathique, chanteuse et lisant le marc de café, mais leur relation restera platonique. Cependant que Bombon, lui, finira par concrétiser avec une chienne de race différente. Quand le film se termine, on a l'espoir que, grâce à ce chien, la vie de Juan va peut-être changer. Ils sont bien partis pour gagner de nombreux concours canins. Bombon, el perro est vraiment le genre de film que j'aime, qui brosse le portrait de personnages ordinaires que je serais heureuse de rencontrer dans la vie.

13 juillet 2008

Valse avec Bachir - Ari Folman

Valse avec Bachir d'Ari Folman (en compétition à Cannes cette année mais revenu bredouille [à cause de la membre du jury Marjane Satrapi?]) est un film d'animation qui ne ressemble à rien de ce que j'ai vu jusqu'à présent. Le réalisateur, né en 1962, a été le témoin muet des massacres des camps de Sabra et Chatila en 1982. Il a enfoui dans sa mémoire ces tristes événements. Ne voulant faire ni un film de fiction de fiction, ni du documentaire, il a choisi l'option film d'animation. Valse avec Bachir a d'abord été tourné en vidéo, puis monté comme un film de 90 minutes. Ensuite, Ari Folman et ses animateurs ont développé un story board en 2300 dessins, qu'ils ont enfin animé. Cela m'a plu mais ne m'a pas bouleversée et je le regrette. Le fait d'avoir choisi l'animation est une superbe idée mais (à mon avis) pas pour ce sujet précis. Visuellement c'est très beau. La scène des chiens au début est très réussie ainsi que quelques autres. Pour se remémorer cet événement douloureux, le réalisateur interroge plusieurs personnes qui ont assisté au drame. Nous sommes en pleine guerre du Liban. Bachir (Gemayel), chef des milices chrétiennes et nouvel élu comme président de la république libanaise, est assassiné par les Palestiniens en septembre 1982. La riposte des phalangistes chrétiens qui est immédiate a lieu les 17 et 18 septembre à Sabra et à Chatila, et les Israéliens ont laissé faire. Je pense que si Ari Folman avait fait un vrai documentaire avec les "vrais gens" et des images d'archives (comme les 2 ou 3 dernières minutes d'images diffusées à l'époque et dont je me rappelle), l'impact (selon moi) aurait été plus fort. Et c'est pourtant ce que le réalisateur ne s'est pas résolu à faire (c'est son choix).

9 juillet 2008

La nouvelle vie de Monsieur Horten - Bent Hamer

Film norvégien plutôt étrange, La nouvelle vie de Monsieur Horten est celle d'Odd Horten, cheminot mécanicien qui vient d'avoir 67 ans et, après 30 ans de bons et loyaux services, reçoit comme "médaille" la locomotive d'argent et ses droits à la retraite. Il effectuait la liaison Oslo - Bergen. A l'occasion de son dernier parcours avant la fin de sa vie active, on a l'occasion de voir des paysages enneigés qui succèdent à des tunnels qui semblent en tôle. Son rêve est de faire le voyage du retour en avion. Le jour effectif de sa retraite, et après avoir quitté son logement (près de la voie ferrée), il va vivre une ou deux journées pas comme les autres pendant lesquelles il va (dans le désordre) escalader un immeuble pour pouvoir atteindre un appartement en étage où on l'attend pour fêter sa retraite, rendre une visite à sa mère (ancienne championne de saut à ski) qui est maintenant devenue mutique (sénile?), s'apprêter à vendre son bateau auquel il tenait tant à un ami, faire un arrêt à la piscine en nocturne (où quelqu'un lui prend ses chaussures), croiser le chemin d'un homme, Sassener, (avec un chien que recueillera Odd par la suite). Sassener fait cadeau à Odd de chaussures de femme à hauts talons rouge (pour éviter qu'il soit pieds nus). Plus tard, dans la nuit, ce même Sassener essaie de conduire les yeux bandés. Fumeur de pipe, Odd va apprendre aussi que le buraliste chez qui il allait est décédé, et que sa femme le remplace. Entretemps, il dînera chez une femme qui est peut-être un ancien amour et qui pourrait faire un bout de route avec lui. Tout ce que je décris est une suite de scènes qui s'enchaînent naturellement sans que l'on se pose trop de questions. C'est tout le talent du réalisateur-scénariste qui a tenu à prendre des acteurs âgés et qui font leur âge, et c'est magnifique. J'ai constaté, lors de certains gros plans, que Bard Owe (qui joue Odd Horten) a un visage parcheminé que l'on n'oublie pas. Le film finit bien ou mal, c'est selon l'opinion que l'on en a, avec un côté onirique. Après Nous les vivants du Suédois Roy Andersson, cette oeuvre norvégienne confirme qu'il existe un cinéma nordique qui sort des sentiers battus.

1 juillet 2008

Eldorado - Bouli Lanners

Eldorado est le troisième film de l'acteur belge Bouli Lanners qui joue aussi l'un des deux rôles principaux (Yvan). Eldorado est une sorte de "film de route" où l'on découvre la Belgique comme un pays peu peuplée (pour partie) avec d'immenses étendues de terre et de forêts. Cela a beaucoup frappé mon ami qui a vu le film en ma compagnie. Yvan, revendeur de voitures américaines qu'il va directement acheter sur place, rentre un soir chez lui dans un hameau isolé. Là, il s'aperçoit que son appartement a été cambriolé et que le voleur (prénommé Elie, paraît-il) est planqué sous le lit par peur des représailles. Elie a "choisi" cette maison parce que c'est la seule où il n'y avait pas de chien. Son butin est maigre avec quelques euros dans un bocal mais il a semé beaucoup de désordre. De là, commence un voyage surréaliste dans lequel Yvan accepte d'emmener Elie (de son vrai nom Didier) jusqu'à la frontière française. C'est là qu'habitent les parents de ce dernier. Sur la route, ils feront des rencontres improbables : un collectionneur de voitures qui ont toutes des bosses (je ne vous dirai pas la cause de ces bosses), un naturiste prénommé Alain Delon, un chien jeté du pont, les pattes attachées. Arrivés à destination, la confrontation entre Elie et ses parents est mitigée. On entend hors champ que le père ne veut plus revoir son fils. En revanche, en compagnie d'Yvan, Elie va effectuer quelques travaux de jardinage afin d'aider sa mère. Le film se termine un peu abruptement avec Yvan qui se retrouve seul à enterrer le chien. Eldorado bénéficie d'une critique française élogieuse (à juste raison). Je donnerai une mention spéciale au chef opérateur photo: l'image est magnifique.

19 juin 2008

Mongol - Sergei Bodrov

Je suis allée voir (avant qu'il ne disparaisse des affiches) Mongol, du réalisateur russe Sergei Bodrov, il y a quelque temps. Tourné en 2005 et sorti en avril 2008, le film se termine au moment où certains autres films commencent. Il s'agit de l'histoire, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, de Témoudjin (né en 1162) qui deviendra Gengis Khan. Dans les steppes de l'Asie centrale qui s'étendent à l'infini, des tribus sont disséminées sans chef pour les unir. Chaque tribu fait la guerre aux autres. Dans ce film, le réalisateur traite le sujet de façon intime. On découvre comment le futur Grand Khan choisit sa femme, Borte, quand il a neuf ans (et elle dix) lorsque son père à lui, chef d'un clan, l'emmène dans une autre tribu. Là, plusieurs jeunes filles sont alignées et le père de Témoudjin lui dit d'en prendre une avec des jambes robustes. Ceci fait, ils doivent attendre pour se marier parce qu'ils sont trop jeunes. Sur le chemin du retour, le père est assassiné par un guerrier jaloux, Targoutal, qui jure de tuer aussi Témoudjin quand il aura atteint l'âge adulte. Témoudjin se trouve un frère de sang, Jamukha, qui deviendra son pire ennemi. En attendant, Targoutal lui fait mettre une gangue autour du cou et il le garde prisonnier pendant plusieurs années. Par la suite, vendu comme esclave, il se retrouve enchaîné, dans une geôle d'où il n'aura de cesse de s'évader. Il y arrivera grâce à Borte, devenu une belle jeune femme déterminée, mariée contre son gré à un autre homme et mère de deux enfants (que Gengis Khan reconnaîtra comme les siens). A partir de là, Témoudjin, grâce à son génie militaire et son esprit de meneur d'hommes, va unir les Mongols et commencer ses grandes conquêtes sous le nom de Gengis Khan en 1206. Mais ceci est une autre histoire. J'ai été sensible au traitement du sujet. La violence est stylisée. Le sang qui gicle lors de batailles spectaculaires ne se réduit qu'à quelques gouttes. Pour cela, l'emploi du numérique est réussi. En dehors des deux acteurs principaux qui sont respectivement japonais et chinois, tous les autres sont des Mongols. Comme le film a été tourné en Chine, en Mongolie et au Kazakhstan, nous avons droit à des vues superbes. Je recommande ce beau film.

13 juin 2008

Film vus et non commentés depuis le 13 mai 2008

Voici un nouveau billet (pour continuer ma série) sur trois films dont deux que je n'ai pas aimé du tout. Le troisième est une sorte d'OVNI cinématographique que très peu malheureusement pourront voir.

Loin de Sunset Boulevard d'Igor Minaev: sorti dans très peu de salles en France, film étrange qui sort de l'ordinaire au style très kitsch. Ce film franco-russe, au scénario est un peu décousu, est une évocation de ce qui a pu être le cinéma russe dans les années 40-50 sous Staline qui aimait beaucoup les comédies musicales. On a droit d'ailleurs à quelques morceaux de ces films entièrement reconstitués. Constantin (Kostia) Dalmatov, qui fut l'amant d'un réalisateur célèbre, Mansurov, épouse par convenance une actrice, Lidia Poliakova. Ils deviennent célèbres tous les deux, l'un faisant tourner l'autre. Ils sont "chouchoutés" mais surveillés et ils ne peuvent pas sortir du pays. Cette histoire est inspirée de la liaison que semblent avoir eu Serguei Eiseinstein et Grigori Aleksandrov. Le défaut majeur du film est sa longueur (2H30), en tout cas en ce qui me concerne. Mais on ne peut que louer cette entreprise qui jette un regard original sur un cinéma inconnu des Occidentaux. J'ai remarqué au générique la présence de Tatiana Samoïlova, 50 ans après Quand passent les cigognes: un choc.

Cleaner de Renny Harlin. Je ne dirais qu'un mot: "nul". Et je le dis d'autant plus avec peine que j'aime beaucoup Samuel L. Jackson et Ed Harris. A part pour payer leurs impôts, ils n'ont aucune excuse d'avoir tourné dans un "truc" pareil.

G.A.L. de Miguel Courtois dans lequel José Garcia parle espagnol (mais il est doublé). Le film n'est vraiment pas terrible malgré un sujet intéressant et jamais traité au cinéma. Pour lutter contre l'ETA, des instances officielles ont créé un groupe antiterroriste. J'ai été très gênée par la laideur de l'image et la bande son qui n'est pas synchro avec les voix des acteurs.

3 juin 2008

Et puis les touristes - Robert Thalheim

Et puis les touristes, de Robert Thalheim (1), est un film allemand qui dure 1h15. Le titre original est "Am Ende kommen Touristen" (traduction approximative "A la fin les touristes arrivent"), ce qui pour moi est plus parlant (2)(3). Un jeune berlinois, Sven, a choisi de faire son service civil (et non militaire, on a le choix entre les deux en Allemagne). Il avait choisi les Pays-Bas mais il se retrouve malgré lui en Pologne, à Oswiecim (Auschwitz), petite ville banale et proprette qui vit du tourisme et d'une usine allemande IG Farben implantée depuis peu et qui permet d'employer des Polonais. Mais on sent encore une certaine rancune de la part des Polonais envers l'"envahisseur" allemand. Sur place, en dehors de loger dans une auberge de la jeunesse, Sven doit s'occuper d'un vieux polonais, Stanislaw, au très mauvais caractère mais qui parle allemand (alors que Sven ne parle pas un mot de Polonais). Stanislaw est un ancien déporté qui vit toujours dans le passé. Il se sent un devoir de mémoire. Quand sa santé le lui permet, il fait des conférences soit à des élèves (qui trouvent que le matricule tatoué sur le bras n'est plus très visible), soit à des officiels. Son passe-temps est de réparer des valises d'anciens déportés conservées au musée attenant au camp (et qui s'abîment). Mais il n'est pas doué et le remède est pire que le mal. Sven fait aussi la connaissance d'une jeune autochtone, Ania, guide du musée d'Auschwitz, qui rêve de partir de cette ville pour aller voir ailleurs. Suite à son absentéisme, le frère d'Ania vient de se faire renvoyer de l'usine IG Farben et il en conçoit une certaine amertume. Quand j'y pense, on ne sait pas ce qu'a voulu dire le réalisateur, ce qu'il veut montrer, prouver. Le scénario est original mais le traitement un peu maladroit, il y a des idées mais qui ne sont pas développées et l'histoire finit en queue de poisson. Pour le coup, le film est peut-être trop court.

(1) En réponse à la question de Baccawine (voir son commentaire ci-dessous), le film a été tourné en 28 jours pendant l'été 2006.
(2) En réponse à la remarque de Gérard Rocher (voir son commentaire ci-dessous), les touristes ne sont pas le sujet du film (ou si peu). Il n'y a qu'un plan où on les voit débarquer d'un car.
(3) On vient de me signaler que le "Canard Enchaîné "du 14 mai 2008 proposait comme traduction: "Et puis les touristes arrivent en dernier lieu".

25 mai 2008

La source thermale d'Akitsu - Kiju Yoshida

Je n'avais jamais entendu parler du réalisateur, j'ai des lacunes concernant le cinéma asiatique. J'ai lu une très bonne critique de Vierasouto renforcée par un commentaire élogieux de Dr Orlof. N'ayant pu assister à une projection à cause d'un incident technique, je n'ai pas renoncé à le voir et j'y suis allée le lendemain. A part la très belle photo de ce film (les couleurs sont magnifiques dans les tons ocre et jaune), je m'attendais vraiment à autre chose. La source thermale d'Akitsu de Kiju Yoshida (1962) m'a déçue. Le film débute au Japon à la toute fin de la seconde guerre mondiale. On voit des gens s'enfuir dans un train. Il y encore des bombardements. Un jeune homme, Shusaku Kawamoto, tuberculeux (à ce qu'il semble), se retrouve à Akitsu pour se soigner mais une dépression suite à la défaite du Japon le pousse à vouloir se suicider. Shinko, fille d'un aubergiste d’Akitsu, arrive à l’en dissuader. Petit à petit, elle en tombe amoureuse. Désormais, l’histoire est une suite de rencontres, souvent éphémères, entre Shinko et Shusaku, car ce dernier part vivre et travailler à Tokyo. Il se marie et a une petite fille. Shinko, elle, ne se mariera jamais. Shusaku sera son seul amour. La fin est bien évidemment tragique. Ma déception vient de deux éléments: d'abord, l’acteur principal que je trouve terne par rapport à l’actrice qui est lumineuse (Mariko Okada), on ne voit qu’elle. On se demande comment elle a pu tomber amoureuse de lui (mais l’amour est aveugle n’est-ce pas?). Mais surtout, ce qui m’a le plus gênée, c’est la musique romantique, omniprésente (que j’ai trouvée insupportable) tout le long du film, qui souligne les moments forts du film, et de ce fait m’a empêchée d’éprouver de l’émotion devant cette belle histoire d’amour. Cela m’a gâché mon plaisir. Dommage.

19 mai 2008

Les citronniers - Eran Riklis

Deuxième film israélien vu dans la même soirée après My Father, My Lord (voir mon billet du 29/04/08), la tonalité des Citronniers est complètement différente. Une Palestinienne, Selma Zidane, veuve depuis 10 ans et vivant seule, prend soin d'une petite cinquantaine de citronniers plantés près de chez elle. C'est son gagne-pain. Elle fait des jus délicieux et des conserves. Elle est aidée dans son travail par un vieil homme qui la considère comme sa fille. L'ennui est que son logement se situe à la frontière des territoires occupés et d'Israël. Le ministre de la Défense israélien ne trouve rien de mieux que de s'installer côté israélien dans une maison dont les fenêtres donnent sur les citronniers. Ces arbres fruitiers deviennent une menace potentielle (des terroristes peuvent s'y cacher...). La sentence tombe, les citronniers doivent être coupés au grand dam de Selma. Elle prend un avocat (qui devient son amant) pour se défendre. Sa liaison est très mal vue car des gens lui font comprendre qu’elle n’a pas le droit de tromper son mari dont le portrait au visage renfrogné est en bonne place sur un mur. Elle va plaider sa cause jusqu’à la cour suprême de Jérusalem, soutenue par une alliée inattendue, la femme du ministre. Mais cette amorce d’entente n’empêche pas les citronniers d’être malheureusement condamnés à l’élagage. Ils redeviennent de tous petits arbustes. Entre-temps, le haut mur qui, désormais, sépare Israël des territoires occupés, est érigé et remplace la clôture qui séparait les citronniers de la maison du ministre. Quel gâchis, car ils étaient beaux, ces citronniers pleins de fruits victimes de la bêtise humaine. Ce très beau film est dominé par l’interprétation tout en nuances de Hiam Abbass, superbe actrice que je ne connaissais pas.

3 mai 2008

L'Ile nue - Kaneto Shindô

J'avais acheté ce DVD depuis au moins un an si ce n'est davantage. C'est mon ami qui l'a déniché dans une de mes "piles à voir" et nous l'avons regardé. L'Ile nue, Grand Prix du Festival de Moscou en 1960, n'est pas un film muet mais un film sans paroles avec de la musique et quelques bruits par-ci par-là. Aucune parole n'est échangée entre les protagonistes. C'est un parti pris du cinéaste qui n'est pas si gênant à la longue. On se concentre sur l'image, sur ce qu'on voit. Depuis l'île aride qu'ils habitent, un couple de paysans pauvres effectue encore et encore, à longueur d'année, les mêmes très longs trajets en barque pour conduire (vers le continent ou une plus grande île) un de leurs garçons à l'école, mais surtout pour aller chercher de l'eau douce qu'ils recueillent dans deux tonnelets très lourds placés à chaque bout d'une grosse perche pour former un balancier sur les épaules. Chaque pas est un effort, il ne faut pas tomber malgré la lourdeur de la charge. Cela leur permet, quand ils sont de retour sur l'île, d'arroser leurs cultures en terrasse sur cette île pentue. Ils s'échinent à faire pousser des grains et autres productions, qu'il pourront vendre pour se procurer un peu d'argent.
Sur l'eau, c'est soit le mari qui manie la godille, soit la femme. On note le contraste qui apparaît avec d'autres barques à moteur, qui vont bien évidemment plus vite et sans fatigue.
Le rapport au temps est intéressant: d'un côté, la répétition immuable des mêmes gestes (puiser l'eau, la transporter en barque, l'amener aux plantations, arroser...), jour après jour. De l'autre, le passage accéléré des trois saisons (annoncées à l'écran) que dure cette action immobile. Lors de la saison des pluies, le contraste est saisissant entre la violence de la pluie, qui inonde presque ces plantations, et leurs efforts dérisoires pour les arroser avec parcimonie le reste du temps. Une scène donne à penser que la famille sait se distraire: lors de la prise d'un poisson par les enfants qui pêchent à la ligne, l'occasion leur est offerte d'une sortie "à la ville". En revanche, j'ai été frappée par la violence qui apparaît à deux reprises: lorsque le mari gifle sa femme parce qu'elle a fait tomber un des deux tonnelets d'eau qu'elle transportait; et lors de la crise de désespoir de cette femme, folle de douleur après l'enterrement d'un de ses deux fils: elle arrache une partie de ces plantations pour lesquelles ils se donnent tant de mal, puis elle s'effondre à terre, sous le regard impuissant du mari, avant de se relever et de se remettre au travail. Pour ceux qui ne connaissent pas ce film et veulent tenter une expérience, essayez de le voir.

29 avril 2008

My Father, My Lord - David Volach

My father, My Lord est le premier des deux films israéliens (sortis la même semaine) que j'ai vus en une soirée. Dès le début de My father, My Lord, on sait qu'une tragédie a eu lieu, un rabbin pleure lors d'une séance de prière et le nom de Menahem Eidelman (écrit en hébreu) est inscrit sur une petite plaque vissée à un pupitre inoccupé dans une salle de synagogue. Le film, qui dure 1h20, est filmé en caméra numérique et avec une image dans les tons gris et ocre. La réalisation est sobre mais la musique est omniprésente. L'histoire est un long flash-back qui nous montre une famille dans le milieu des Juifs ultra-orthodoxes à Jérusalem. Le père, Rabbi Abraham, pas très jeune, passe ses journées à lire et à étudier les textes sacrés de la Torah et de la loi juive. Cela lui permet de faire des prêches à la synagogue en petit comité (on ne voit que des hommes). Esther, la maman, est nettement plus jeune. Femme au foyer, elle  s'occupe avec amour de son petit garçon Menahem, âgé d'une dizaine d'années. Les scènes entre elle et son fils sont tendres et touchantes. Menahem est un jeune garçon plein de vie dont le centre d'intérêt n'est pas la religion mais plutôt s'amuser avec ses camarades, faire des échanges d'images, etc. Abraham, bien que plus sévère, est bien évidemment très attaché Menahem mais il lui inculque les préceptes de la religion avec rigueur. Preuve en est une scène, où Menhamen vient d'avoir une image genre "collection panini" qui représente un héros quelconque. Le père lui demande de déchirer cette figure car c'est de l'idolâtrie. Menahem obéit devant son père qui est presque menaçant. Les relations entre Abraham et Esther sont un peu énigmatiques. Je n'ai pas bien perçu ce qu'Esther ressent pour son mari qui pourrait être son père. Un jour, Menahem arrive à convaincre ses parents d'aller passer une journée à la Mer Morte. Esther part à la plage réservée aux femmes, Menahem et son père vont à celle réservée aux hommes. La journée se déroule bien, Menahem fait des trouvailles. Quand le soleil commence à tomber, Abraham s'éloigne du bord de l'eau suivi par quelques hommes pour la prière. Menahem ne les suit pas car quelque chose l'attire vers l'eau. Il reste sans surveillance. C'est un garçonnet qui donne l'alarme. Les convictions d'Abraham à peine ébranlées lui permettent (peut-être) de surmonter le drame, ce n'est pas le cas pour Esther. Très beau film douloureux qui ne sombre pas dans le larmoyant mais plutôt dans la révolte d'Esther à la fin de l'histoire. L'histoire est un prétexte pour voir la réaction de personnes croyantes quand un drame profond les frappe. Ce sont des gens comme les autres. Le réalisateur est paraît-il issu de ce milieu juif ultra-orthodoxe.

25 avril 2008

Mataharis - Iciar Bollain

Mataharis, de la réalisatrice et actrice espagnole Iciar Bollain (Ne dis rien), trace des portraits attachants et sensibles de trois femmes détectives à Madrid. La première, Inès, est célibataire et a comme compagnon un chat; la deuxième, Eva, recommence à travailler après un congé de maternité; la troisième, Carmen, a un mari mais ils n'ont plus rien à se dire et sont devenus des étrangers l'un pour l'autre. Les trois femmes travaillent dans une agence de détectives. On charge Inès de trouver des preuves contre un homme qui doit être renvoyé de la société où il travaille. Eva doit retrouver, pour un vieil homme, un amour disparu. Carmen surveille, pour un homme marié, une femme infidèle. Leurs vies privées et professionnelles s'entremêlent. En suivant son mari comme une détective, Eva découvre qu'il a un fils caché, né d'un amour de jeunesse avec qui il renoue des liens. Inès tombe amoureuse de l'homme qu'elle suit. L'homme pour qui travaille Carmen a une inclination pour elle. Tout le film est composé par petites touches et l'ensemble dégage beaucoup de sensibilité. Je suis allée voir ce film parce que j'avais énormément aimé le film précédent d'Iciar Bollain, Ne dis rien (2004), sur la violence conjugale. Mataharis n'est certainement pas aussi abouti mais je le conseille car c'est un très joli film.

17 avril 2008

Les toilettes du pape - Enrique Fernandez et César Charlone

Les toilettes du Pape, de Enrique Fernandez et César Charlone, est un film uruguyen qui s'inspire d'un événement authentique. L'histoire se passe en 1988 à Melo, en Uruguay, tout près de la frontière du Brésil. Beto est un contrebandier qui transporte des victuailles et d'autres produits sur une vieille bicyclette entre l'Uruguay et le Brésil, mais son rêve est d'acheter un scooter pour aller plus vite. Le pape Jean-Paul II visite l'Amérique du Sud et Melo est une des étapes prévues. Selon les média, un très grand nombre de fidèles sont annoncés. Beto trouve (selon lui) une idée originale pour gagner de l'argent : les milliers de visiteurs prévus auront besoin d'aller aux toilettes. Avec l'aide de son épouse et de quelques voisins, il fabrique des toilettes "en dur", mais il a besoin d'argent pour achever ce chantier. Pour ce faire, il prend de plus en plus de risques face aux douaniers en s'exposant plus et sa bicyclette hors d'âge casse. Tout ça débouche sur un fiasco. Le pape reste moins longtemps que prévu et au lieu des centaines de milliers de personnes qui devaient se déplacer, il n'y en a eu que 8000 (surtout des Brésiliens) qui ne sont restés qu'une heure. En dehors de Beto, les habitants de Melo ont souvent mis toutes leurs économies pour recevoir les pélerins: surtout des tonnes de nourritures préparées et invendues. On sent le gâchis. Film sympathique quoiqu'un peu décousu. Cela manque de structure dans le scénario et les personnages mais à voir quand même.

13 avril 2008

Films vus et non commentés depuis le 11 mars 2008 (2ème partie)

Comme promis, suite et fin - provisoire! - de mes petites "non-chroniques" entamées avant-hier.

Le nouveau protocole de Thomas Vincent avec Clovis Cornillac et Marie-José Croze: la première et la dernière scène sont terrifiantes par ce qu'elles montrent. Des cobayes humains (dans les pays en voie de développement) servent à tester des médicaments.  Pour le reste, nous avons Clovis Cornillac qui perd son fils dans un accident de voiture incompréhensible. Il décide de mener l'enquête. Il croise le chemin de Marie-José Croze (qui décidément, après Munich de Steven Spielberg, connaît des fins tragiques) et de Dominique Reymond, grande actrice, qui en responsable de labo pharmaceutique est très bien. Elle joue tout en retenue et en même temps on sent la poigne de fer avec une voix douce. Le film est bien fait mais il mélange un peu les genres.

L'orphelinat de Juan Antonio Bayona m'a un peu fait penser au film Les autres de Alexandro Amenabar. L'histoire se passe dans une grande maison, ancien orphelinat où un drame épouvantable s'est déroulé plusieurs années auparavant. Une famille, composée du père, de la mère, Laura (ancienne pensionnaire du lieu), et de Simon, leur fils adoptif séropositif, a décidé de s'installer dans cette demeure isolée au bord de la mer pour ouvrir une institution pour enfants attardés. Simon est pertubé, il entend des voix d'enfants et leur répond. Le jour de l'inauguration, Simon disparaît. Sa mère Laura n'aura de cesse de le chercher. Sans dévoiler la fin, je conclurai que le film bascule dans le fantastique et le merveilleux où Peter Pan et à Wendy jouent un rôle.
PS: suite à la demande de Ffred (ci-dessous), j'ajoute que j'ai bien aimé le film. Il y a du suspense jusqu'au bout, c'est très bien fait.

J'ai été fascinée par Beaufort de Joseph Cedar, Ours d'argent du meilleur réalisateur au dernier festival de Berlin. Il ne se passe pas grand-chose dans cet ancien château du temps des Croisés où stationnent un bataillon de jeunes Israéliens en attendant leur retrait. Nous sommes en 2000 au Liban. Malheureusement, avant leur évacuation, des missiles et roquettes sont tirés, provoquant des pertes humaines au sein du groupe. Les deux heures du film passent très vite et on arrivent à s'attacher à ces jeunes qui attendent. On ne voit pas l'ennemi, on ne fait que l'entendre. J'ai entendu récemment que cela faisait penser au Désert des Tartares de Dino Buzzati (c'est assez vrai).

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