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Le blog de Dasola
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litterature du monde
10 novembre 2014

Hérétiques - Leonardo Padura

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Je viens d'achever ma lecture des 600 pages du nouveau roman de l'écrivain cubain Leonardo Padura, Hérétiques (Editions Métailié). Keisha en parle très bien et renvoie à des liens très intéressants. Je la rejoins dans les louanges. Le roman se décompose en trois grandes parties: Livre de Daniel, Livre d'Elias, Livre de Judith, et une sorte d'épilogue appelée "Genèse".

J'ai découvert Leonardo Padura (né en 1955) avec Les brumes du passé (où j'ai fait la connaissance de son héros, Mario Conde), j'ai continué avec L'homme qui aimait les chiens et maintenant Hérétiques où on l'on retrouve Mario Conde (ancien flic devenu chasseur de beaux livres), ses amis, son chien mal élevé, son éternelle fiancée et surtout La Havane qui en 2007-2008 suinte toujours la quasi-misère, le manque de tout, le délabrement des maisons et des équipements publics. Dans ce roman, Padura mêle la fiction et la grande Histoire. Il y est pas mal question de la persécution des Juifs entre 1939 et 45, mais l'écrivain revient aussi à la fin de son roman (dans "Genèse") sur les massacres perpétrés en Pologne au XVIIème siècle contre le peuple élu. Un petit tableau de Rembrandt représentant un jeune homme juif ayant servi de modèle du Christ sert de fil rouge au roman.

Dans la première partie, en 1939, Daniel Kaminski, jeune garçon d'origine juive polonaise d'à peine 10 ans réfugié chez son oncle Joseph à Cuba, s'apprête à revoir enfin son père, sa mère et sa soeur Judith qui arrivent en bateau d'Europe avec un tableau de Rembrandt dans leurs maigres bagages. Comme tous les autres passagers, la famille ne pourra pas débarquer mais le tableau, oui... En 2007, le fils de Daniel Kaminski contacte Mario Conde pour savoir ce qui est arrivé au tableau réapparu à Londres pour être vendu aux enchères.

Dans la deuxième partie, nous faisons un saut dans le temps, à Amsterdam (la nouvelle Jérusalem) au XVIIème siècle. Elias Ambrosius Montalbano de Avila, jeune Juif séfarade, devient à force de patience un des élèves de Rembrandt, qu'Elias surnomme "Maître". Il posera aussi pour lui. Et pourtant, dans la tradition juive, les représentations humaines sont interdites. Elias passe outre, il le paiera par un exil forcé. Je vous laisse découvrir ce chapitre passionnant où l'on entre dans l'intimité du plus grand peintre hollandais du XVIIème siècle.

Dans la troisième partie, nous voilà revenus à Cuba en 2008, une jeune fille appelée Judy a disparu depuis 10 jours quand Yadine, une amie de la jeune fille, fait appel à Mario Conde pour la retrouver. Je vous laisse découvrir comme lui le monde des "émo", le lien qui relie Judy et Yadine au tableau. Les ramifications sont nombreuses.

Le roman est vraiment passionnant, facile à lire. Je vous le recommande.

29 octobre 2014

L'affaire Collini - Ferdinand von Schirach / L'Eventreur de Pékin - Peter May

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J'avais emporté L'Affaire Collini de Ferdinand von Schirach (Crimes) à l'occasion de mon circuit en Andalousie. C'est un roman court (140 pages, Editions Gallimard) et assez passionnant. L'histoire renvoie une fois de plus au sombre passé de l'Allemagne nazie. Fabrizio Collini, 67 ans en 2001, vient d'assassiner sauvagement Hans Mayer, un octogénaire respectable de la grande bourgeoisie allemande. Caspar Leinen, jeune avocat débutant mais déjà brillant, est commis d'office. Il accepte d'autant plus volontiers qu'il connaissait bien Hans Meyer, qui était le grand-père de son meilleur ami Philipp, mort tragiquement quelques  années plus tôt. Avec ce roman qui a eu pas mal d'échos en Allemagne (où il est paru en 2011), von Schirach montre les failles du système judiciaire allemand, en particulier en ce qui concerne les crimes perpétrés sous le troisième Reich. Une loi promulguée en 1968 et passée inaperçue a changé les délais de prescription pour les crimes commis, selon que l'on est un assassin ou un simple meurtrier. Les haut dignitaires nazis étaient des assassins. Tous les autres, employés de ministère ou soldats, ... n'étaient considérés que comme simples complices (les criminels de bureaux) alors qu'ils avaient autant de sang sur les mains. En postface, on nous dit que "...le ministère fédéral de la Justice a institué une commission d'enquête indépendante pour évaluer l'empreinte laissée par le passé nazi sur le ministère. Ce livre a participé à la mise en place de cette commission". L'écrivain a fait oeuvre utile.

Lire les billets de Luocine et Dominique.

 

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Par ailleurs, je viens juste de terminer L'Eventreur de Pékin, un des romans policiers "chinois" de Peter May qu'il écrivit avant sa trilogie écossaise. Il semble que L'éventreur de Pékin (Babel noir, 425 pages) soit le meilleur de la série. Le titre fait bien entendu référence à Jack l'Eventreur qui a sévi à Londres en 1888, soit 115 ans avant l'histoire qui nous est racontée. Dans ce roman, j'ai fait la connaissance de Li Yan, inspecteur de police et chef de section d'un poste de police. Il vit avec Margaret Campbell, une jolie Américaine blonde aux yeux bleus. Ils ont un petit garçon de 10 mois. Avant de vivre en Chine, Margaret exerçait le métier de médecin légiste. Cela va lui permettre de participer bien malgré elle à l'enquête. A Pékin, un individu à l'esprit malade a décidé de reproduire les crimes de Jack l'éventreur en s'en prenant à de jeunes prostituées et en les dépeçant de la même manière. Dans l'intrigue aux nombreuses péripéties, Li Yan et ses proches vont connaître des moments très difficiles, puisque qu'on apprend que le tueur est un personnage haut placé et capable de tout: nuire à la carrière de Li Yan, expulser Margaret hors de Chine, etc. Tout se déroule en quatre jours. C'est haletant et bien mené. Je recommande.

31 août 2014

Le spectre de la rue du Puits - Indrek Hargla

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Comme j'avais beaucoup aimé le premier tome des enquêtes de Melchior l'apothicaire, j'ai été contente de lire le second tome, Le spectre de la rue du Puits d'Indrek Hargla (Editions Gaïa, 300 pages). Je l'ai emprunté en bibliothèque.
Nous retrouvons Melchior en 1419, soit 10 ans plus tard. Toujours marié avec Keterlyn (déjà très présente dans le tome précédent), il est devenu le père de jumeaux de cinq ans, un garçon et une fille (Melchior et Agatha). Melchior et sa famille habite toujours la rue du Puits à Tallin en Estonie. Les événements se déroulent du 2 au 15 août. De jeunes amoureux croient voir un spectre sorti d'une des maisons de la rue. Ils ne sont pas les premiers. Ce spectre s'est manifesté devant quelques personnes qui sont décédées de façon plus ou moins violentes peu après. Voilà ce qu'apprend Melchior qui décide de mener sa propre enquête avec le soutien de son ami, le conseiller bailli Wentzel Dorn qui lui-même est très peiné par la mort de quelques notables. Bien entendu, toutes ces morts (naturelles ou non) sont liées. Sans en dévoiler plus, je dirais, qu'un homme fou de chagrin est à l'origine de ces crimes. Il est aidé dans sa funeste entreprise par deux personnes. Voici un roman qui prend son temps, l'intrigue est bien menée, Hargla dévoile quelques us et coutumes de l'époque, la bière coulent à flots et la liqueur d'apothicaire préparée par Melchior rencontre toujours beaucoup de succès. Les deux romans assez dépaysants peuvent se lire indépendamment. Je vous les recommande tous les deux.

23 août 2014

Ce qui reste de nos vies - Zeruya Shalev (Présélection du prix FNAC 2014 [3/5])

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Je ne connaissais pas du tout Zeruya Shalev (née en 1959), qui est une cousine de l'écrivain Meir Shalev. Ce qui reste de nos vies (Gallimard, collection Du monde entier, parution le 04 septembre 2014) a été mon vrai coup de coeur parmi les cinq romans lus. Ce roman qui fait plus de 400 pages est ample et écrit dans un style que j'ai trouvé magnifique. Rien n'est laissé au hasard. Il n'y a pas une ligne en trop. De nos jours, en Israël, l'auteur nous met en présence d'une famille dont la mère, Hemda, octogénaire et grabataire, qui est pratiquement au seuil de la mort. Veuve, elle a deux enfants, Dina, dont elle n'est pas proche, et Avner, son fils, qu'elle préfère de beaucoup. Le roman nous narre quelques semaines dans la vie de ces personnages. Hemda se remémore son passé de petite fille dans un kibboutz et l'adoration qu'elle avait pour son père décédé le jour où elle accouché de sa fille. Sa fille Dina quant à elle, professeur dans un collège et ayant atteint la quarantaine, a un désir d'enfant que son mari qui est photographe, lui refuse. Ils ont déjà ensemble une grande fille qui est en train de s'émanciper. Avner, le fils d'Hemda, marié et père de famille, s'interroge sur sa vie de couple après avoir croisé une femme lors d'une de ses visites à sa mère soignée dans un hôpital de Jérusalem. C'est un très beau roman qui évoque les liens familiaux avec ses joies et ses peines, la jalousie, la colère, l'envie, et que je vous recommande. Si vous le lisez, j'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi. Gallimard a publié les trois précédents romans de Zeruya Shalev traduits en français.

19 juillet 2014

Les fantômes de Belfast - Stuart Neville / L'énigme de Saint-Olav - Indrek Hargla / Le cercle - Bernard Minier

 

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Voici trois romans lus récemment qui n'ont pas de rapport entre eux (si ce n'est que ce sont des romans policiers) et qui m'ont procuré d'agréables moments de lecture.

Je commencerai par celui que j'ai préféré des trois: Les fantômes de Belfast de Stuart Neville (Rivages Noir, 423 pages qui se lisent d'une traite). A Belfast, Gerry Fegan, un ex-tueur de l'IRA, est hanté par les fantômes de 12 personnes  qu'il surnomme les "12 suiveurs". Il les a assassinées plusieurs années auparavant. C'étaient des meurtres commandités. Venant de sortir de prison, il commence à éliminer ceux qu'il juge responsable de ces morts. Petit à petit, les fantômes cessent de le harceler tandis que Gerry supprime des êtres peu recommandables. L'histoire est bien menée et tant pis si l'on juge que Gerry ne devait pas se faire justice lui-même. C'est un personnage que l'on n'oublie pas. Stuart Neville est un écrivain à suivre car Les fantômes de Belfast est son premier roman.

Je continue avec un roman policier estonien. C'est le premier d'une série. Dans L'énigme de Saint Olav - Melchior l'Apothicaire, livre 1 (Babel noir, 420 pages intrigantes), Indrek Hargla situe son intrigue entre le 15 et le 22 mai 1409 à Tallinn en Estonie. Cette ville était partagée entre ville basse et ville haute où se situait la forteresse de l'ordre des chevaliers teutoniques. Le bailli de la ville demande à Melchior Wakenstede, l'apothicaire, de l'aider à découvrir qui a décapité un ancien commandeur de l'ordre Teutonique de Gotland. Dans la bouche du mort, l'assassin a placé une vieille pièce de monnaie. Trois autres morts suspectes vont suivre dont deux empoisonnements. Il est question de position des pions dans un jeu d'échecs, de brasseur de bière, de la guilde des Maîtres Chanteurs de Nuremberg et de bâtisseurs d'églises. L'arrière-plan historique n'est pas forcément très simple car assez méconnu, mais cela ne m'a pas empêché de bien apprécier ce roman que je vous conseille.

Je terminerai avec Le cercle de Bernard Minier (Pocket, 780 pages) où l'on retrouve le commandant Servaz (dont on avait fait connaisance dans Glacé).  Dans la région de Toulouse à Marsac, Hugo, un étudiant, est retrouvé dans la maison où l'on découvre le corps d'une prof. Elle a été ligotée et laissée sans vie dans sa baignoire. Servaz est chargé de l'enquête par sa hiérarchie et surtout par Marianne, la mère d'Hugo. Ce dernier apparaît être le principal suspect. D'autres morts vont suivre. Les victimes ont un lien commun. J'ai trouvé que 780 pages, c'était un peu long. Il y a pas mal de digressions, de sous intrigues. J'ai préféré Glacé.

1 juin 2014

Depuis le temps de vos pères - Dan Waddell / Les sept fils de Simenon - Ramon Diaz-Eterovic

Voici deux romans que je vous recommande.

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Dans Depuis le temps de vos pères de Dan Waddell (Editions du Rouergue, 300 pages), on retrouve Grant Foster qui se remet doucement des différents traumatismes corporels qui lui a été infligés précédemment (lire Code 1879) et Nigel Barnes le généalogiste. A Londres, de nos jours, plusieurs personnes sont assassinées et des adolescentes de 14 ans enlevées. Grâce à Barnes, à un cheveu et à l'ADN, on apprend qu'ils sont tous des descendants d'un couple, Sarah et Horton, qui à la fin du XIXème siècle ont commis un péché mortel aux yeux de leur communauté religieuse, les Mormons pour les citer. L'histoire emmène notre généalogiste et une jeune femme policier jusque dans l'ouest des Etats-Unis, en Utah, où sont archivés des millions de noms rassemblés par les Mormons sur un registre des morts. Depuis le temps de vos pères est un roman que j'ai lu en moins d'un week-end. J'ai trouvé l'histoire peut-être moins passionnante que celle de Code 1879 car l'enquête généalogique est nettement plus vite expédiée. L'intrigue m'a paru bien menée. Le troisième tome des enquêtes du généalogiste m'attend sur une de mes nombreuses PAL. Lire les billets de Corinne, Soie, Titine,

Je continue avec Les sept fils de Simenon de Ramon Diaz-Eterovic (Metailié Noir, 280 pages) où j'ai eu le plaisir, une fois de plus, de revenir à Santiago du Chili pour retrouver le détective privé Heredia et son chat Simenon (qui à force de conter fleurette aux chattes de gouttière devient papa de sept chatons). Heradia est toujours fauché mais cela ne l'empêche pas de nourrir son chat à qui il voue une grande affection. Il donne une réponse que j'aime beaucoup quand on l'interroge à propos de son amour pour son chat. Il reprend une citation de Cocteau: "Je préfère les chats aux chiens parce qu'il n'y a pas de chats policiers" (p. 110). Heredia devient suspect d'un meurtre perpétré sur la personne d'un expert-comptable/avocat dans un hôtel miteux où notre privé se trouvait en même temps. L'enquête que mène Heredia lui fait découvrir des malversations à propos de l'attribution de marchés publics à des entreprises peu respectueuses des gens et de la nature. La victime qui s'appelait Gordon était incorruptible. Pour l'aider dans ses investigations, Heredia a l'appui de son ami Anselmo, le kiosquier, de Madame Zara, sa voisine de palier, voyante extra-lucide, et d'un américain grand amateur de bière. La ville de Santiago et ses habitants sont toujours très présents dans ce roman vraiment plaisant.

17 mars 2014

Pain, éducation, liberté - Petros Markaris

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Après Liquidations à la grecque et Le Justicier d'Athènes, Petros Markaris termine sa trilogie de la crise grecque avec Pain, éducation, liberté (Editions du Seuil, 250 pages vite lues). Le roman, écrit à l'origine en 2012, verse presque dans la science-fiction. En effet, l'histoire commence le 31 janvier 2013, au moment où la Grèce revient à la drachme, tout comme l'Italie à la lire et l'Espagne à la peseta. Les finances grecques sont tellement catastrophiques que les fonctionnaires tels que le commissaire Charitos et ses collègues ne vont plus percevoir de salaires pendant trois mois (minimum). A Athènes, les manifestations se succèdent. Pendant ce temps, un tueur se met à sévir en s'en prenant à au moins trois anciens étudiants de l'école Polytechnique d'Athènes. Les étudiants de cette grande école avaient été à l'origine du début de la fin de la dictature militaire en Grèce en 1973. Les trois victimes visées ont quelque peu renié leurs idéaux par la suite en ayant des carrières fulgurantes par des moyens pas toujours orthodoxes. Chacun des meurtres est accompagné d'un message enregistré sur le portable des victimes: Pain, éducation, liberté. Comme dans les volumes précédents, on retrouve donc avec plaisir le commissaire Charitos, sa femme Adriani (qui ne veut même plus regarder les informations à la télé), sa fille Katérina et son gendre Phanis qui se partagent les frais de bouche car tout est cher et rationné. L'intrigue est plutôt bien menée. Un roman agréable que je vous conseille comme les deux autres. Ils peuvent se lire éventuellement dans le désordre.

4 mars 2014

Trois romans policiers lus et non commentés depuis début février 2014

J'aime beaucoup lire des romans policiers très différents et écrits par des écrivains de toutes origines. Je dois dire qu'en ce moment, j'en lis pas mal.

 

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Je commencerai donc par le lauréat du prix du Quai des orfèvres 2014 (le gagnant reçoit comme prix un chèque de 777 euros, montant inchangé depuis plusieurs années, et les éditions Fayard publient le roman récompensé). Le sang de la trahison (430 pages) d'Hervé Jourdain (de son métier capitaine de police au sein de la brigade criminelle) se passe au sein du "36" (quai des Orfèvres) à Paris, sur l'île de la Cité. Quelques magistrats et journalistes sont assassinés avec un vieux pistolet. Sur eux, l'assassin a laissé des morceaux de sucre, des cartes postales (représentant des vues de Paris) ou des romans policiers (comme ceux écrits par Gaboriau ou Simenon) et encore des recueils de poèmes. Zoé Dechaume, jeune "brigadier" qui vient d'être nommée à la brigade criminelle, enquête avec l'inspecteur Bonnot et le capitaine Desgranges. L'histoire est rondement menée. Ce n'est pas trop mal écrit même si ce n'est pas de la grande littérature. Pour faire plus authentique, Hervé Jourdain utilise des termes d'argot de la police. Je ne trouve pas que cela rajoute grand-chose. Roman idéal à lire dans les transports.

 

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Maintenant, je passe à Une canaille et demie (Edition Liana Levi, 220 pages) de Iain Levinson. C'est le quatrième roman que je lis de cet auteur. L'histoire se passe dans l'est des Etats-Unis, Dixon, fraîchement libéré de prison, braque une banque avec quelques comparses. Rien ne se passe comme prévu (surtout pour le lecteur), car Dixon en cavale va retenir plus ou moins en otage un universitaire, Elias White, très porté sur les jeunes filles et et qui ne cache pas ses sympathie pour le Troisième Reich. Un troisième personnage apparaît, une femme, Denise Lupo, agent du FBI qui en a plus qu'assez du machisme au sein du bureau. L'avancement qu'elle peut espérer se fait attendre car elle est une femme. Je ne vous en dirais pas plus sur ce roman qui ne se termine pas du tout de la façon que j'avais imaginé. Je conseille.

 

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Après L'hiver du commissaire Ricciardi, nous retrouvons le commissaire Luigi Alfredo Ricciardi dans Le printemps du commissaire Ricciardi (Rivages noir, 420 pages), enquêtant toujours à Naples en avril 1931 (quelques semaines après l'histoire précédente). Avec son adjoint, le brigadier Raffaele Maione, il enquête sur la mort de Carmela Calie, une usurière qui est aussi cartomancienne, sauvagement assassinée. Le commissaire, lui-même, a un don pour voir les morts, surtout les décédés de morts violentes. Dans ce roman, j'avoue avoir été un peu perdue au début avec la grande quantité de personnages, suspects potentiels. Maurizio de Giovanni passe très vite d'un personnage à l'autre, à chaque paragraphe. Ce sont tous des suspects potentiels avec des mobiles. Il faut vraiment attendre la toute fin pour découvrir le coupable qui est un être perturbé. Comme dans L'hiver..., le monde du théâtre et les acteurs sont des éléments essentiels dans l'histoire. J'espère que Maurizio de Giovanni ne s'arrêtera pas là.

18 décembre 2013

Là-haut, tout est calme - Gerbrand Bakker

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Voici un roman aussi reposant que son titre français, Là-haut, tout est calme de Gerbrand Bakker (Editions Folio, 370 pages), le premier roman de l'écrivain qui depuis a publié Le détour (chroniqué par eeguab). Helmer, la cinquantaine, le narrateur de l'histoire, nous raconte sa vie quotidienne avec son père grabataire et tyrannique dans la ferme familiale où il prend soin de brebis, de vaches et de poules. Helmer narre aussi son passé. Il a perdu son jumeau Henk dans un accident de voiture trente-cinq ans auparavant. Helmer et Henk étaient indissociables et inséparables jusqu'à ce qu'Henk rencontre à 18 ans Riet, une jeune femme très jolie. A partir de ce moment-là, tout a changé et Helmer est resté seul. C'est Henk qui aurait dû reprendre les rênes de la ferme familiale, mais Riet et le destin en ont décidé autrement. Depuis lors, Helmer qui avait commencé des études universitaires mène une vie assez recluse dans la ferme égayée seulement par la présence des fils des voisins qui l'aident pour les animaux. Quand le roman commence, Helmer vient d'installer son vieux père au premier étage de la ferme et il en profite pour faire du nettoyage et de la décoration. Helmer ne s'est jamais marié et ne s'est jamais vraiment remis de la mort de son jumeau. Puis arrive un invité inattendu que je vous laisse découvrir. J'ai trouvé ce roman reposant et très agréable à lire parce que la narration est assez neutre mais précise. Le roman est écrit au présent et on ne s'ennuie pas une minute. Je vous le conseille tout comme Aifelle qui en parle très bien ainsi que Dominique. Keisha est plus mitigée.

3 décembre 2013

Confiteor - Jaume Cabré

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J'ai voulu lire Confiteor (Actes Sud, 771 pages) de l'écrivain catalan Jaume Cabré, car j'ai été attirée par la couverture: un petit garçon de dos qui essaye de prendre un livre dans une immense bibliothèque. Adrià Ardevol est le narrateur et personnage principal de ce roman complexe et virtuose tant du point de vue narratif et que stylistique. Je voudrais donner quelques impressions sur ma lecture en commençant par décrire le style narratif avec le passage entre le "je" et le "il" et le "il" et le "je" dans une même phrase sans que le lecteur ne se perde. On remarque aussi la façon qu'a Cabré de jongler, dans un même paragraphe, d'une époque à l'autre et d'un personnage à l'autre. Car le roman est ample et brasse plus de 600 ans d'histoire de l'Europe: de l'Inquisition au XVIIIème siècle, du début du XXème siècle à nos jours, en passant par le nazisme et le franquisme. Ce roman est une longue lettre confession ("confiteor" en latin) d'Adrià Ardevol, né en 1946 à Barcelone. Il écrit cette confession à Sara, la femme de sa vie, avant qu'il ne soit trop tard. Le roman commence par cette phrase "... j'ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable". Les parents d'Adrià ont des rêves pour leur fils, ils voudraient qu'il devienne polyglotte et violoniste virtuose en même temps. Et en effet, le fil conducteur principal de cette histoire est un violon, un Storioni fabriqué en 1764 et appelé le Vial (du nom de son premier propriétaire). On apprend au fil du récit comment le Vial est arrivé dans la famille d'Adrià: c'est son père Félix qui a réussi à se le procurer. Adrià a été élevé par un père dur et exigeant et une mère qui ne l'aimait pas vraiment. Confiteor traite du mal sous toutes ses formes, mais aussi d'amour (Adrià et Sara), d'amitié (Adrià et Bernat Plensa, un camarade d'enfance), de jalousie et de trahison. Le roman parle aussi de peinture (Sara est peintre), de littérature et de livres, car Adrià devenu polyglotte (il apprendra une dizaine de langues dont l'araméen) va écrire et enseigner sur l'histoire des idées. Il va aussi acquérir des manuscrits. Je n'en dirai pas plus, mais je vous recommande absolument ce roman vertigineux qui se lit très bien malgré sa longueur. J'ai été vraiment transportée. Je terminerai ce billet en pensant aux petites figurines, Aigle-noir (un indien Arapaho) et le shérif Carson, à qui Adrià se confie jusqu'à l'âge adulte. Lire les très bons billets de Richard, Malika, Cuné (merci Aifelle), Mélopée et Cachou. J'ajouterai que ce roman de la rentrée littéraire 2013 a été encensé par la critique et surtout par toutes les librairies que je fréquente.

18 novembre 2013

Blanche-Neige doit mourir - Nele Neuhaus / L'obscure mémoire des armes - Ramon Diaz-Eterovic

Voici deux romans que je vous recommande vivement.

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D'abord Blanche-Neige doit mourir (Collection Actes Noir - Actes Sud, 390 pages) de Nele Neuhaus (Flétrissure), dans lequel on retrouve l'inspectrice Pia Kirchhoff et le commissaire Oliver von Bodenstein, qui officient dans une petite ville près de Francfort en Allemagne. Ils sont appelés pour enquêter suite à la découverte d'un squelette féminin dans une cuve de carburant d'un aéroport désaffecté. Simultanément, Tobias Sartorius, 30 ans, vient de sortir de prison après dix ans de détention pour avoir été reconnu coupable du meurtre de deux jeunes filles dont on n'a jamais retrouvé les corps. Je pense que vous allez deviner le rapport entre le squelette et Tobias, mais ce n'est que le début d'une enquête pleine de rebondissements qui se passe dans un village où tous les habitants en ont lourd sur la conscience. Il y a une sorte d'omerta sur ce qui s'est passé 11 ans auparavant. Trois familles dont celle de Tobias ont été anéanties. On devine en partie qui sont les "méchants" de l'histoire bien avant la fin jusqu'au coup de théâtre final. J'ai trouvé le récit haletant.

 

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Avec L'obscure mémoire des armes (Métailié noir, 280 pages) de Ramon Diaz-Eterovic (La couleur de la peau), nous voici de retour au Chili à Santiago en compagnie d'Heredia et de son chat Simenon. Quand le roman commence, Heredia s'ennuie, on fait très peu appel à lui. Il a juste de quoi payer quelques factures et nourrir son chat, jusqu'au moment où Griseta, l'amante d'Heredia, lui demande d'aider une amie: en effet, le frère de cette dernière a été abattu en sortant de son travail. L'enquête officielle a été bâclée et déclarée close. En acceptant cette affaire, Heredia se retrouve à remonter dans le temps à l'époque de la dictature de Pinochet et des tortionnaires qui ont sévi à cette époque... Ramon Diaz-Eterovic est un bon conteur. Il n'ennuie jamais le lecteur. On suit les déambulations d'Heredia dans Santiago avec intérêt. C'est un bonheur de lecture.

27 octobre 2013

Le justicier d'Athènes - Petros Markaris / Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison - Arto Paasilinna

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Dans Le justicier d'Athènes de Petros Markaris (Editions du Seuil, 336 pages), deuxième volet de la "trilogie de la crise", on retrouve le commissaire Charitos et toute son équipe face à un tueur qui commet des crimes en tirant des flèches enduites de ciguë entraînant une mort rapide (Socrate s'est suicidé à la ciguë), et ce même tueur n'hésite pas à transporter les corps dans des lieux de fouilles archéologiques. Les victimes n'ont pas été choisies au hasard, mais sur le fait qu'elles ont fraudé le fisc. Le tueur, qui s'est baptisé "Le percepteur national", envoie des lettres de menace à ses futures victimes avant de les tuer. En 2011, en pleine crise économique grecque, ce tueur devient presque un héros pour pas mal de contribuables qui ont du mal à joindre les deux bouts. L'enquête s'avère difficile pour Charitos qui doit rendre des comptes à son supérieur qui lui-même, etc. De plus, Charitos et sa femme Adriani sont consternés d'apprendre que Katérina, leur fille, vient d'accepter un travail en Afrique (en Ouganda). Son mari, Phanis, doit l'accompagner. Une fois encore, Petros Markaris situe son histoire à Athènes où les embouteillages ralentissent les enquêteurs. Je note une fois de plus la précision dans la désignation des noms de rues. Il faut vraiment avoir un plan d'Athènes en lisant les romans de Petros Markaris. En revanche, j'ai été un tout petit peu déçue par l'intrigue et sa résolution par rapport à Liquidations à la grecque. Mais cela n'empêche pas que je vais continuer à lire Petros Markaris. J'attends avec intérêt le troisième tome de sa trilogie.

 

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Après Athènes, je vous emmène, avec Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison d'Arto Paasilinna (Folio, 375 pages), en Laponie finlandaise, en compagnie d'un inspecteur de la sécurité nationale finlandaise, Jalmari Jyllänketo. Se faisant passer pour un contrôleur en agriculture biologique, il est chargé de mener une enquête à propos de rumeurs sur des disparitions d'individus. Ceux-ci auraient été emmenés dans un grand domaine maraîcher où les mines de fer sont devenues des champignonnières tandis que les terres marécageuses ont été transformées en potagers bio. Dans cette histoire qui est plutôt une fable optimiste, on fait la connaissance de plusieurs dizaines de personnages, dont un évêque, un ex-député, un aviateur. Tout ce petit monde est mené à la baguette par une femme, Ilona, dont la fille Sanna tombe amoureuse de Jalmari. Et ce dernier apprend que ceux qui travaillent dans les champignonnières ne sont pas là de leur plein gré: il s'agit d'hommes d'affaires finlandais, de motards et même de condamnés à mort américains. Je ne vous en dirai pas plus. C'est le deuxième roman d'Arto Paasilinna que je lis, j'ai vraiment beaucoup aimé.

2 octobre 2013

Le linguiste était presque parfait - David Carkeet / D'acier - Silvia Avallone

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Sous ce titre, Le Linguiste était presque parfait de David Carkeet (romancier américain né en 1946), se cache un roman plein d'humour qui se passe aux Etats-Unis dans un institut où des linguistes (dont un dénommé Jeremy Cook - le personnage principal de l'histoire) étudient le langage de bambins âgés de 9 mois à 4 ans. Deux meurtres sont commis au sein de cet institut: un journaliste, et un des linguistes (Arthur Stiph), qui avait rendez-vous avec un "contre-ami" la nuit où il a été tué. C'est grâce à un "mboui" (une locution énigmatique dite par un petit garçon de 16 mois) que le meurtrier sera démasqué après que tout le monde ait soupçonné tout le monde. Pour ceux qui connaissent la langue anglaise, les patronymes de certains personnages sont signifiants: Stiph (Stiff - raide), Wach (Watch - montre), Jeremy Cook (cuisinier) qui est le principal suspect du lieutenant de police Leaf (feuille), etc. J'ai trouvé très plaisant ce roman qui date de 1980 (Editions Monsieur Toussaint Louverture, 286 pages). On retrouve Jeremy Cook dans deux autres romans pas encore traduits en français.

 

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Avec D'acier de Silvia Avallone (Editions J'ai lu, 400 pages), on fait la connaissance de deux adolescentes de presque 14 ans (quand l'histoire commence), Anna et Francesca, qui vivent avec leurs familles à Piombino, triste ville industrielle de Toscane, face à l'île d'Elbe. L'histoire sur passe entre l'été 2001 et l'été 2002. Francesca et Anna sont amies d'enfance et vivent dans le même immeuble. Inséparables, elles sont jolies comme tout et commencent à attirer les regards concupiscents de la gent masculine alentour. Le père d'Anna est un trafiquant "à la petite semaine", quant au père de Francesca il bat sa femme et sa fille. Pendant ces douze mois, elles vont connaître plusieurs épreuves et entrer de plain-pied dans le monde des adultes. Ce n'est pas de la grande littérature, mais ça se lit agréablement.

11 septembre 2013

2666 - Roberto Bolaño

Ca y est, je viens de terminer mon "pavé de l'été" de 1350 pages (initiative très sympathique de Brize): 2666 [c'est le titre!] du Chilien Roberto Bolaño (1953-2003) est un roman foisonnant (éditions Folio), composé de cinq parties (chacune formant un tout) reliées entre elles par un fil plus ou moins ténu. Il a été publié en 2004, plus d'un an après la mort de l'écrivain. Ce roman demande beaucoup de concentration (j'ai mis deux mois à le lire avec des interruptions), car le récit n'est pas vraiment linéaire (contrairement à ce à quoi je m'attendais), il y a beaucoup de digressions (du récit dans le récit) et de nombreux personnages (universitaires, journalistes, truands, policiers, etc.). Chaque partie forme un bloc sans chapitre. L'ensemble commence en 1980 et se termine en 2000 avec une remontée dans le temps à partir de 1920 des deux côtés de l'Atlantique. Je dirais que ma partie préférée (peut-être parce que c'était la première?) est celle appelée "La partie des critiques" (250 pages). Trois hommes et une femme, des universitaires (un Italien, un Espagnol, un Français et une Anglaise), se rencontrent à l'occasion de colloques sur leur passion commune: Benno von Archimboldi, un romancier allemand obscur dans tous les sens du terme: on ne sait pas qui se cache sous ce nom, s'il est mort ou vivant. Leur volonté de découvrir qui est Archimboldi les emmènera jusqu'au Mexique dans une ville (fictive) appelée Santa Teresa, qui s'avère être un lieu de meurtres barbares commis sur plus de 300 femmes dans les années 1990 (voir la 4ème partie, la plus longue, 420 pages). C'est dans la dernière partie (390 pages) que Bolaño nous raconte l'histoire d'Archimboldi qui est bien sûr un nom de plume. On apprendra à la toute fin ce qui relie Archimboldi et les meurtres de la quatrième partie, qui sont énumérés comme une litanie. Le roman s'arrête brusquement, il pourrait se poursuivre. Bolaño nous parle de littérature, de meurtres, du mal, de la 2ème guerre mondiale (et de la "shoah par balles"), de livres, d'édition, du passé, du présent, de la mort et de l'amour. J'avoue ne pas avoir été totalement conquise par 2666, peut-être parce que je ne m'attendais pas à un roman si dense et en même temps si éclaté. Mais je ne regrette pas cette expérience. Lire le billet de Cuné (merci à Clara pour l'info).

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6 août 2013

La couleur de la peau - Ramon Diaz-Eterovic

Voici un roman policier chilien que je vous recommande.

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Dans La couleur de la peau de Ramon Diaz-Eterovic (Edition Métailié), j'ai fait la connaissance du détective Hérédia et de son chat Simenon (avec qui il dialogue souvent). A Santiago du Chili, Hérédia travaille comme détective privé. Amoureux de la littérature, il apprécie aussi Mahler et le tango. Héridia est souvent aidé dans ses enquêtes par Campbell, un journaliste, par Seron, un flic à le retraite et par Anselmo, un kiosquier. Ce dernier va même loger un temps chez Hérédia. Dans ce cinquième roman paru en français - il faut que je lise les quatre précédents -, Hérédia est chargé de retrouver Alberto Coiro, un Péruvien de Lima, venu chercher du travail à Santiago et qui a brutalement disparu. C'est après avoir découvert dans une vieille maison abandonnée le corps pendu de Coiro qu'Hérédia devra enquêter dans les trafics de jeux clandestins et autre. Sans dévoiler la fin, Coiro s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il ne sera pas le seul. Je suis content d'avoir découvert Ramon Diaz-Eterovic qui sait nous raconter des histoires où l'humain prime sur le reste. Il fait preuve de beaucoup d'empathie dans la description de ses personnages humains. J'ai hâte de retrouver Simenon, un chat de bon conseil. Lire le billet très complet de Noëlle.  

6 juin 2013

Tokyo Zodiac Murders - Soji Shimada

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Voici un roman policier japonais que je vous recommande absolument: Tokyo Zodiac Murders de Soji Shimada (Rivages Noir, 430 pages). Il s'agit d'une histoire criminelle qui trouvera sa conclusion plus de 40 ans après les faits. En 1936, dans une grande famille, un peintre est assassiné dans son atelier, et plusieurs jours après, ses quatre filles, belle-fille et deux nièces, sont elles aussi assassinées. Le peintre, Heikichi, a été tué dans son atelier, il s'agit d'un crime en "chambre close". En ce qui concerne les jeunes femmes nées sous un signe du zodiaque différent, elles ont été empoisonnées à l'arsenic. Chaque corps a été amputé d'une partie (pour former une entité appelée Azoth) et les cadavres ont été enterrés plus ou moins profondément aux quatre coins du Japon. D'ailleurs, entre la découverte du premier corps et celui du dernier, il se passe presque 1 an. C'est grâce à ses qualités de réflexion et de déduction qu'un astrologue résoudra l'énigme en 1979 (l'astrologie n'y a pas de rôle). Le roman est émaillé de croquis explicatifs sur le pourquoi du comment. C'est ludique et vraiment très bien troussé. L'écrivain est lui-même astrologue. Il est l'auteur de nombreux romans à énigmes. Tokyo Zodiac Murders est le premier publié en français. Je sens que vous êtes intrigués...

28 janvier 2013

Un café maison - Keigo Higashino

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J'ai lu très vite, en une journée, Un café maison de Keigo Higashino (Actes sud) dans lequel on retrouve l'inspecteur Kusanagi et son ami physicien Yukawa, dont j'avais fait la connaissance dans Le dévouement du suspect X. Une fois plus, j'ai trouvé l'intrigue très originale. En préambule, on sait qu'une femme, Ayané, va tuer son mari, Yoshitaka, qui lui annonce qu'il va la quitter parce qu'elle n'a pas réussi à tomber enceinte. Dans les deux jours qui suivent, Yoshitaka meurt empoisonné à l'arsenic. Pendant plus de 300 pages, on tâtonne pour savoir comment Ayané s'y est prise pour assassiner son mari. En effet, Ayane venait de partir à Sapporo voir ses vieux parents quand son mari s'est écroulé mort après avoir bu une tasse de café. L'élément qui complique l'affaire est que Kusanagi ne reste pas insensible au charme de cette belle suspecte dont la spécialité est la création de Patchwork. Je vous donnerai comme indice que Ayané arrose beaucoup ses pots de fleurs, que le poison n'avait pas été mis directement dans la tasse à café dans laquelle Yoshitaka a bu le breuvage fatal, et qu'il existe dans certains logement japonais un robinet d'eau filtrée (à côté du robinet d'eau courante). La meurtrière a montré beaucoup de sang-froid et a très bien pensé son modus operandi. J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, que je vous recommande. En revanche, vous pouvez aussi lire le billet mitigé de Dominique.

PS: suite au commentaire de Michel, je précise que j'avais lu et chroniqué La maison où je suis mort autrefois.

19 janvier 2013

Liquidations à la grecque / Le Che s'est suicidé - Petros Markaris

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Voici deux romans très agréables à lire et que je vous conseille. Les histoires bien ficelées et originales se passent à Athènes, de nos jours, en été. Ils sont une lecture idéale pendant cette période de frimas. J'ai commencé par Liquidations à la grecque publié le plus récemment (Editions du Seuil, 327 pages, 2012), dans lequel j'ai fait la connaissance du commissaire Costas Charitos, qui est aussi le narrateur. Le lendemain du jour où Charitos marie sa fille Katérina avec Phanis, un jeune ami de la famille et le médecin de Costas, un meurtre par décapitation est signalé. Deux autres suivront. Les victimes exerçaient des professions liées à l'argent: deux directeurs de banque et un "hedge funder". Ce qui est intéressant, c'est la façon dont Petros Markaris (né en 1937 à Istanbul d'un père arménien et d'une mère grecque) rend les personnages très proches et très humains. Il se sert de la crise grecque comme toile de fond. Les personnages n'arrêtent pas d'y faire référence, entre l'âge de la retraite qui recule, la corruption, les impôts, le manque d'argent pour payer les études aux enfants, etc. Charitos n'est pas trop à plaindre car il est marié à Adriani, même si elle n'est pas toujours commode. C'est elle qui "porte la culotte", tout en étant une cuisinière hors-pair. C'est la reine des légumes farcis. Costas qui a des collègues efficaces mène son enquête à bonne fin; le dopage y joue un rôle important (je vous laisse découvrir pourquoi). Il semble que ce roman soit le premier volet d'une "Trilogie de la crise". Je suis impatiente de lire ces suites.

En attendant, je viens de terminer Le Che s'est suicidé (Editions Points Seuil, 470 pages, 2007) - que Leunamme conseille aussi -, dans lequel figure déjà notre commissaire Charitos, sa fille Katérina pas encore mariée à Phanis, et Adriani qui veille sur son mari en congé de maladie. En effet, Charitos se remet d'une blessure par balle. L'intrigue se passe quelques semaines avant les JO d'Athènes qui se sont déroulés en 2004 (le chantier n'est pas encore terminé). [Remarque personnelle, entre parenthèses, on peut penser que ce chantier pharaonique a certainement beaucoup contribué à la crise que la Grèce connaît depuis lors]. Trois hommes influents (un homme d'affaires, un député et un journaliste) se suicident en public successivement à quelque jours d'intervalle. Charitos mène une enquête officieuse qui le conduit à explorer le passé, en l'occurence la période des Colonels. Les trois victimes se connaissaient depuis longtemps, deux d'entre elles faisant des affaires ensemble tandis que la troisième était un maître-chanteur. J'ajouterais qu'un certain Minas Logaras met son grain de sel en écrivant la biographie de ces trois hommes, et qu'une femme est au coeur de cette affaire.

Je terminerai en disant que la prochaine fois que je lis un roman de cet écrivain qui vit à Athènes, il faudra que je pense à mettre un plan de cette ville à côté de moi pour situer toutes les rues et les quartiers énoncés avec une grande précision. On s'y croirait.

13 janvier 2013

Lune de glace - Jan Costin Wagner / Les enfants de cendres - Kristina Ohlsson / Le briseur d'âmes - Sebastian Fitzek

Voici trois romans policiers parmi d'autres lus durant les trois dernières semaines.

Ils se lisent agréablement sauf un.

 

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Je commencerai par Lune de glace (Editions Babel noir, 390 pages) d'un écrivain allemand, Jan Costin Wagner, qui vit la moitié de l'année en Finlande, patrie de son épouse. C'est là qu'il situe les intrigues de ses romans. Lune de glace est le premier d'entre eux, dans lequel on fait la connaissance du jeune inspecteur finlandais Kimmo Joentaa, qui vient de perdre son épouse d'une maladie incurable. Inconsolable, il reprend le travail, tout ses sens en alerte. Kimmo se fie beaucoup à son intuition. A Turku, trois personnes sont étouffées dans leur sommeil. Aucun lien apparent ne semble relier les trois victimes. L'enquête prend son temps, l'écrivain ne précipite rien. Tout est suggéré par petites touches. Ce n'est pas mal mais je suis restée un peu sur ma faim. Mais cela ne m'empêchera pas de lire un autre roman de l'écrivain rien que pour retrouver Kimmo Joentaa, un personnage intéressant.

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Voici maintenant Les enfants de cendres de Kristina Ohlsson (Editions J'ai lu, 440 pages). Lilian, une petite fille de 5 ou 6 ans, disparaît dans un train qui fait la liaison Stockholm-Göteborg. Sa maman était descendue sur le quai pendant un arrêt inopiné. Quelque temps plus tard, on retrouve Lilian morte à plusieurs dizaine de kilomètres du lieu de l'enlèvement. Sur son front est tracé le mot "indésirable". Quelques jours après, un bébé va subir le même sort après avoir été enlevé dans une maison. Une brigade de trois personnes enquête. Elle est composée d'Alex Recht, qui exerce son métier depuis 25 ans, de Peter Rydh, un jeune père qui a des problèmes de couple, et de Fredrika Bergman, une jeune femme nouvellement arrivée à la brigade, qui a du mal à se faire accepter (je vous laisse découvrir la vie de chacun de ces personnages). Sans dévoiler davantage de l'intrigue, je vous dirais que l'assassin veut punir les mères. Un "thriller" bien mené et il semble que Katrina Bergman soit un personnage récurrent que l'on retrouve dans d'autres romans de K. Ohlsson (pas encore traduits).

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En un mot, ce roman Le briseur d'âmes de Sebastian Fitzek (Edtion de l'Archipel, 260 pages) ne m'a pas plu du tout. J'ai eu l'impression de prendre l'histoire en cours de route, qu'il me manquait des pages. D'ailleurs, la pagination n'est pas la même selon que l'on nous fait lire un dossier médical ou non. C'est une histoire tordue. Dans une clinique près de Berlin, un tueur sévit en commençant par laisser ses victimes anéanties. Tout m'a paru tiré par les cheveux. J'ai eu l'impression de perdre mon temps. C'est le premier et le dernier roman de Fitzek que je lirai.

2 décembre 2012

L'embellie - Audur Ava Olafsdottir / Le dévouement du suspect X - Keijo Higashino

Voici deux romans qui n'ont rien en commun. Le premier faisait partie des romans que j'avais emportés pendant mes grandes vacances. L'autre est un emprunt à la bibliothèque loisirs dont je m'occupe et qui m'a beaucoup plu.

 

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Autant j'avais été emballée par Rosa Candida, autant L'embellie d'Audur Ava Olafsdottir (Edition Zulma, 400 pages) m'a un peu déçue. Il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. La narratrice est correctrice de tout document écrit (livres, articles, lettres, etc) et traductrice de l'Islandais en onze langues. Son mari vient de la quitter pour une autre (enceinte de ses oeuvres). Grâce à un gros gain de loterie, elle entame un périple en compagnie d'un petit garçon d'environ cinq ans, Tumi, le fils d'une amie (enceinte). Tumi, souffrant d'une déficience auditive et somnambule, est un garçon intelligent et attachant. Ce "road novel" est agréable à lire mais l'ensemble reste superficiel. Il n'y a  pas vraiment d'histoire, ni de rebondissements marquants. Et je n'ai pas  bien compris l'ajout des recettes à la fin de l'ouvrage (40 pages). Pas indispensable.

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Le Dévouement du suspect X (Editions Actes noirs Actes Sud, 310 pages) est le deuxième roman que je lis de Keijo Higashino (après La maison où je suis mort autrefois). Je vous le recommande vivement car l'intrigue criminelle assez originale est bien menée. A Tokyo, Ishigami, un professeur de mathématiques remarquablement intelligent doublé d'un chercheur très doué, se retrouve impliqué dans le meurtre de l'ex-mari de sa voisine (dont il est tombé amoureux). L'inspecteur chargé de l'enquête consulte Yukagawa, un ancien collègue d'université d'Ishigami. Ces deux hommes s'étaient passionnés par cette question mathématique (qui joue un rôle capital dans la résolution de l'intrigue): "Est-il plus difficile de chercher la solution d'un problème que de vérifier sa solution?" Le résumé de la 4ème de couv' révèle beaucoup de l'histoire sauf le "twist" ("coup de théâtre", NDSR) final que je n'avais pas deviné. Vraiment très bon roman. Lire l'avis de A_girl_from_eart.

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