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Le blog de Dasola
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27 juin 2010

A 5 heures de Paris - Leonid Prudovsky

Yigal, un Israélien, la quarantaine, chauffeur de taxi divorcé à Tel Aviv, tombe amoureux de Lena, immigré de fraîche date de Russie, le professeur de musique de son fils (qui d'ailleurs n'émet pas un son pendant les cours de chorale). Lena est mariée avec Grisha, un urologue qui vient de recevoir son autorisation pour émigrer au Canada afin d'exercer. Très vite, Lena ressent quelque chose pour Yigal, cet homme qui a peur de prendre l'avion et est indécis face à sa vie professionnelle. Lena ne sait pas comment agir entre son mari qui l'aime profondément et Yigal. C'est une histoire déchirante mais qui ne tombe pas dans le mélo, et qui peut faire penser à du théâtre de Tchékov (le réalisateur est d'origine russe). Le film qui est découpé en trois parties: "Yigal", "Lena" et "Yigal & Lena", comporte des scènes de comédie assez savoureuses comme celles où un passager est pris en charge par Yigal par deux fois. La première fois, arrivé à destination, le passager lui fait croire qu'il va aller chercher l'argent de la course. Il laisse en plan Yigal qui continue à faire tourner le compteur. La deuxième fois, Yigal a une réaction inattendue qui laisse le passager perplexe. Je pourrais ajouter que l'on entend beaucoup de chansons de Joe Dassin et une d'Alain Barrière qui résume très bien l'histoire de Yigal et Lena: Elle était si jolie. Elle est très plaisante à écouter. Je vous conseille vraiment ce film léger et grave à la fois.

25 juin 2010

Les petits ruisseaux (le film et la BD) - Pascal Rabaté

Coup sur coup, je viens d'aller voir le film sorti le 23 juin 2010 et de lire la BD (parue aux éditions Futuropolis en 2006) que mon ami m'a trouvée d'occasion avant même de savoir que j'allais voir le film le même jour. Les petits ruisseaux (les deux) dégagent des beaux moments de tendresse et de bonheur. C'est drôle et léger. Dans la région d'Angers, Emile, un septuagénaire, mène une vie monotone depuis son veuvage. Il pêche le gardon et l'ablette avec son ami Edmond. Ils se retrouvent souvent au bar "Le penalty" où ils ont lié connaissance avec des consommateurs du coin. C'est là qu'Emile entend dire qu'on a vu Edmond avec une dame. Il ne peut s'empêcher lors de leur séance de pêche suivante d'en parler à son ami, et apprend que ce dernier fait des rencontres de dames de son âge en lisant des petites annonces. Edmond, qui vit avec son chat, peint aussi des portraits de femmes nues assez osés (d'après des photos de magazines): Emile n'en revient pas et ressent une certaine gêne. Ensuite, un concours de circonstances aboutit à ce que la vie d'Emile prend un nouveau départ. Il ressent du désir. Il revit après sa rencontre avec deux femmes d'âge mûr et une bande de jeunes "hippies". Je n'en dirai pas plus sur l'histoire. Le film reste très (trop?) fidèle à la BD qui est d'une lecture agréable. Certains critiques font ce reproche à Pascal Rabaté. Personnellement, je trouve que le film comme la BD ne tombent jamais dans la vulgarité malgré quelques scènes un peu lestes. Rabaté traite de la vie sexuelle des "seniors" avec délicatesse. Dans le film, les acteurs sont tous formidables, Daniel Prévost en tête. Bulle Ogier et Hélène Vincent font plaisir à voir dans la plénitude de leur âge. Elles sont belles tout simplement. Sinon, je vous laisse découvrir le moyen de locomotion dont se sert Emile pour se déplacer: une adorable voiture rouge toute étroite et en hauteur qui doit friser les 50 km/heure à pleine vitesse. C'est un film et une BD que je vous recommande vivement. Pour la BD, il faut bien lire les sous-sous-titres sur la couverture: sex, drug, and rock'n roll... mais suivis en tout petit de "on fera ce qu'on pourra; surtout contre le cholestérol; je suis meilleur en musette" (à côté d'une musette de pêche, bien sûr).

21 juin 2010

Mourir comme un homme - Joao Pedro Rodriguez

Mardi 15 juin 2010, je suis allée voir Mourir comme un homme, un film portugais de Joao Pedro Rodriguez. C'est son troisième long-métrage. A l'issue de la projection, les 20 spectateurs de la salle (le Nouveau Latina à Paris) ont eu le plaisir de converser avec le réalisateur, qui se débrouille fort bien en français. Mourir comme un homme peut se résumer ainsi: "Il a vécu comme une femme et il est mort comme un homme". L'histoire se passe à Lisbonne à la fin des années 80. Tonia, un transsexuel, est à l'apogée de sa carrière comme vétéran de spectacles de travestis des nuits lisboètes car la concurrence est rude. Tonia transforme son apparence en portant robe, chaussures, perruque et seins siliconés mais elle n'a pas changé de sexe. Ses convictions religieuses sont un frein. Pendant son adolescence, elle a même eu lors d'un rapport hétérosexuel, un garçon (qui la rejette violemment). Maintenant Tonia vit une relation houleuse avec un jeune amant, Rosario, drogué et souvent violent. Le film mêle plusieurs genres: film de guerre dans la première longue séquence (qui selon moi désarçonne des spectateurs dont je fais partie), histoire d'amour, mélodrame et film musical (les acteurs chantent des chansons a capella). En revanche, on ne voit aucune prestation de Tonia lors de ses spectacles de travestis, tout se passe hors champ. Le film semble atemporel. Je n'ai pas eu l'impression qu'il a été tourné en 2009. Je ne pense pas qu'on puisse le comparer à un autre, il sort vraiment de l'ordinaire. C'est sans doute le sujet qui le veut. Le travail sur la photo est magnifique et certaines séquences dont la dernière, qui se passe dans un cimetière, sont marquantes.  C'est une histoire douloureuse et triste mais pas larmoyante. Les acteurs (non professionnels) sont vraiment bien. Le réalisateur nous a précisé qu'il s'était inspiré de témoignages de travestis, de transsexuels, médecins et gens du spectacle. Mourir comme un homme qui dure 2H15 est projeté dans deux ou trois salles à Paris. Est-ce que j'ai apprécié? Je ne peux pas dire que j'ai été totalement conquise par ce film pas facile mais ce n'est pas mal et je ne regrette pas de l'avoir vu, bien au contraire.

15 juin 2010

La tête en friche - Jean Becker

Après trois semaines d'abstinence cinématographique non volontaire, je viens de voir, le même soir, Les secrets de Raja Amari (que je chroniquerai prochainement), et La tête en friche de Jean Becker avec la délicieuse Gisèle Casadesus, "95 ans, 40 kg, fripée comme un coquelicot mais avec plein de mots dans la tête" comme le dit si joliment Germain Chazes (Gérard Depardieu, qui n'a plus la tête de Mammuth). C'est une jolie histoire qui se termine bien. Les dialogues sont de Jean-Loup Dabadie. Germain vit dans une caravane au fond d'un jardin. Il plante et récolte des légumes qu'il vend sur les marchés. Il est affligé d'une mère indigne qui l'appelle "ça". Germain a des copains de bistrot, et une amie qui partage son lit de temps en temps (la trop rare Sophie Guillemin). A part ça, il rencontre un jour dans un square une vieille dame, Margueritte (avec deux "t") [Gisèle Casadesus], qui a travaillé à l'OMS. Elle lit beaucoup, ne se laisse pas abattre, c'est la joie de vivre incarnée. A son contact, Germain va s'ouvrir à la lecture. C'est peut-être un cinéma "vieillot, qui sent la naphtaline" comme l'a dit un des critiques de l'émission radio Le Masque et la Plume, mais cela ne m'a pas dérangée. L'histoire parle de lecture et de lecteurs, de la vieillesse, des yeux qui se meurent, des relations mère/enfant. On se sent heureux quand on sort de la salle. Le film dure 1H20: c'est court. On ne voit pas le temps passer. Je voudrais ajouter que pour mes deux films de cette soirée, les spectateurs étaient rares: 5 personnes pour le premier et environ 10 pour le second. Le "Mondial" est en train de faire des ravages.

11 juin 2010

Policier, adjectif - Corneliu Porumboiu

Et voici encore un film à ne pas manquer s'il passe par chez vous. Il s'agit de Policier, adjectif d'un réalisateur roumain qui a déjà été l'auteur de 2h38, à l'est de Bucarest en 2006 (que je n'ai pas vu). Pendant près de 2 heures, cette fiction qui s'apparente presque à un documentaire suit un jeune policier, Cristi, dans son quotidien avec ses collègues, un jeune indic, ses demandes pour faire avancer son enquête, ses filatures et ses attentes. On lit ses rapports écrits (circonstanciés) en temps réel; on le suit chez lui, pendant une soirée avec sa jeune femme qui est institutrice. C'est l'occasion d'assister à l'une des deux longues scènes marquantes du film, pendant laquelle l'épouse de Cristi, Anca, écoute une chanteuse qui chante à tue-tête, sur un site internet, une chanson répétitive un peu mièvre. Elle en fait, par la suite, une explication de texte à son mari. La mission qui occupe tout le temps de Cristi est de surveiller un jeune qui offre du haschisch à deux autres camarades de lycée. Ce délit est puni par la loi en Roumanie. Cristi trouve que les agissements du jeune homme sont relativement anodins et qu'il ne mérite pas d'aller en prison. Ce n'est pas l'avis de son chef hiérarchique qui veut organiser un "flagrant délit". La caméra ne perd jamais de vue Cristi qui est de tous les plans sauf la dernière grande séquence qui est la deuxième longue scène notable dans laquelle son chef, le commandant de police, lui explique le sens des mots "loi", "conscience" et policier" à l'aide d'un dictionnaire de lexicologie roumaine. C'est un film tour à tour silencieux, bavard ou bruyant. J'ai été passionnée de bout en bout par cette histoire où il ne se passe pas grand-chose mais où je n'ai pas vu le temps passer.

Quelques remarques pour terminer: je me rends compte que je vais de plus en plus volontiers voir ce genre de films de qualité qui font réfléchir ou qui m'apprennent quelque chose, où l'on n'a pas l'impression de perdre son temps, où il n'y a pas de violence gratuite ou de vulgarité. Ce cinéma permet de faire connaissance avec d'autres cultures. Il n'a guère d'écho dans la presse, sort souvent en catimini à Paris, je ne sais pas trop quel en est le taux de sortie en province... Moi qui appréciais beaucoup le cinéma américain, je suis perplexe voire inquiète sur les sorties des semaines à venir dans les salles: peut-être est-ce moi qui me lasse, mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup de sorties intéressantes prévues avant un certain temps? Qu'en pensez-vous? Les tout derniers films américains que j'ai vus (et que je déconseille - je ne les ai pas [encore] commentés) sont L'élite de Brooklyn d'Antoine Fuqua (il y en a marre de tout ce sang qui gicle: j'ai failli partir avant la fin même si les comédiens ne sont pourtant pas en cause), et Crazy night de Shawn Levy (nul, pas drôle, consternant de bêtise).

5 juin 2010

Imogène Mc Carthery - Alexandre Charlot et Franck Magnier

Imogène Mc Carthery dégage un charme désuet en racontant une histoire farfelue. C'est le genre de film qui ne casse pas trois pattes à un canard mais que je trouve distrayant. Du fait que Catherine Frot interprète le rôle principal, cela m'a évidemment fait penser aux deux films de Pascal Thomas, adaptations de romans d'Agatha Christie. Imogène Mc Carthery, le film, est inspiré de Ne vous fâchez pas, Imogène de Charles Exbrayat qui a écrit 7 romans avec Imogène comme héroïne. Comme son nom l'indique, Imogène descend d'une vieille famille écossaise, les Mc Leod. Elle aime, l'Ecosse, le whisky, et joue de la cornemuse. Elle se sent exilée à Londres où elle travaille à l'Amirauté comme secrétaire. Elle fait tourner son chef en bourrique. S'attendant à être congédiée par le grand patron, Sir Woolich (irrésistible Michel Aumont avec son bilboquet), elle est très surprise de se voir confier une mission d'importance... J'aime ce genre de film qui permet de voir des acteurs que j'apprécie beaucoup: en plus des deux acteurs cités, quel plaisir de voir Michel Duchaussoy ainsi que Danielle Lebrun dans le rôle de Miss Elroy, gouvernante d'Imogène. Seul Lambert Wilson n'est pas tout à fait aussi convaincant. Ce film a permis la réédition de romans d'Exbrayat avec Imogène en poche; mon ami en a déjà lu trois (mais il préfère des éditions du Masque, d'occasion).

25 mai 2010

Robin Hood - Ridley Scott

Avant d'assister à la projection, je ne savais pas ce que j'allais voir: je pensais que le film était une énième version de l'histoire que tout le monde connaît par les long-métrages déjà réalisés. Et bien pas du tout, Robin Hood de Ridley Scott se termine "là où la légende commence". C'est un film sombre où il y a peu de scènes de combats rapprochés héroïques, mais plutôt des combats de groupes réalistes. La séquence du débarquement des troupes françaises sur le sol anglais rappelle étrangement celle des Américains en 1944 sur les côtes françaises. Même les bateaux ont un air de ressemblance. Robin Longstride (qui prend le nom de Loxley - joué par un Russell Crowe assez monolithique) est un bon archer, on ne découvre son habileté extraordinaire qu'à la toute fin. Marian Loxley (la divine Cate Blanchett) est une femme de tête qui travaille comme un homme: telle Pénélope, elle attend son mari parti depuis 10 ans à la guerre. Le roi Richard Coeur de Lion meurt devant Châlus dès le début du film. Le shérif de Nottingham semble falot alors que le roi Jean est vraiment fourbe et intelligent. Mélangeant de manière assez hasardeuse la chronologie du règne de Jean Sans Terre, le film fait une allusion à la Grande Charte de juin 1215 que les barons ont arrachée au roi pour affirmer le droit à la liberté individuelle (charte que bien sûr le roi dénoncera très vite). Les Français entraînés par un félon au trône d'Angleterre, Godfrey (dans la réalité, également prénom d'un frère de Jean et de Richard, mais mort avant ce dernier), sortent bien malmenés. C'est un film sur un homme qui prend l'identité d'un autre (et par la même occasion, sa femme), un peu comme Martin Guerre (qui n'aspirait, lui qu'à la paix). Mais l'ensemble manque d'émotion, c'est l'action qui prime. Quant au cheval blanc dessiné à flanc de colline qui apparaît dans un plan, mon ami a fait une recherche sur wikipédia. On a peut-être une réponse même si le cheval est plus stylisé. C'est à vous de voir.

Ceci est le dernier billet de mai pour cause de pause vacancière jusqu'au 3 juin inclus. Dès le 5, je suis de retour. Je vous dis à bientôt.

23 mai 2010

Dan et Aaron - Igaal Niddam

Pour continuer dans les films de qualité à voir ces temps-ci (et avant qu'il ne soit trop tard), je vous conseille Dan et Aaron, film produit par la Suisse mais réalisé par un Israélien, et dont l'histoire se passe en Israël. Deux frères (Dan et Aaron) refont connaissance après 25 ans de silence. L'un, Aaron, rabbin, docteur en droit et en philosophie, arrive de New York où il s'occupe d'une Yeshiva à Brooklyn. Il arrive à Jérusalem en tant qu'avocat pour défendre une cause. L'autre, Daniel, vit et travaille depuis plus de vingt ans dans un kibboutz au sud d'Israël: il est berger. Il est marié et a deux enfants. Tout les oppose et les anciennes rancoeurs reviennent à la surface. Leur relation restera houleuse jusqu'au bout. L'histoire est la confrontation entre les ultra-orthodoxes qui ne vivent que pour la lecture et l'étude de la Torah (ils ne travaillent pas et sont subventionnés à vie par l'Etat) et les laïcs qui font leur devoir de citoyen en effectuant leur service militaire (obligatoire en Israël). Pendant le procès pour lequel Aaron représente la Défense (un directeur de Yeshivah ne communique pas aux autorités les noms de ses étudiants - afin que ces derniers ne fassent pas leur service), on apprend en effet qu'en Israël la séparation de la religion et de l'Etat n'est pas établie (et n'est pas forcément à l'ordre du jour). On parle d'Etat juif. D'autres questions aussi passionnantes sont abordées. On sent que le réalisateur a voulu montrer et aborder avec conviction ce qui menace Israël de l'intérieur. C'est un débat épineux. L'acteur qui joue Aaron, Baruch Brener (très convaincant), est rabbin dans la vie. A la lecture du dossier de presse, le réalisateur précise qu'il a beaucoup hésité avant d'accepter de jouer le rôle. Sinon tous les autres acteurs sont aussi des inconnus pour le public français. Mention spéciale aux deux femmes qui interprètent, l'une la femme de Daniel (Sharon Malki-Schemech) et l'autre madame le procureur face à Aaron (Orna Fitoussi): elles sont magnifiques toutes les deux. Ce film est vraiment à voir; et il mériterait même une deuxième vision à cause des problèmes soulevés.

19 mai 2010

Femmes du Caire - Yousry Nasrallah

Encore un film que je vous conseille d'aller voir - malgré quelques longueurs et quoique pas passionnant au même degré en permanence (mon attention s'est parfois relâchée pendant les 2H15 du film). D'ailleurs, j'ai eu un peu peur dès la première séquence. Femmes du Caire de Yousry Nasrallah a été écrit par le scénariste de l'adaptation de L'immeuble Yacoubian, Wahid Hamed. Hebba, journaliste à succès, anime à la télé un talk-show politique assez anti-gouvernemental qui met en danger la promotion qu'attend son mari, Karim (journaliste lui aussi), avec lequel elle forme un couple idéal: beau, riche et célèbre. Karim met la pression sur Hebba qui se détourne alors de la politique pour interroger des femmes ordinaires aux destins pas toujours ordinaires. La première a été internée dans une clinique psychiatrique suite à un mariage raté qui l'a menée jusque-là; une ancienne détenue qui vit avec celle qui fut sa gardienne raconte la genèse du crime qui l'a conduite en prison; une manifestante solitaire dit l'injustice monstrueuse que lui fit un homme. A la fin, Hebba (avec un oeil au beurre noir) va devenir à son tour une de ces femmes qui témoignent devant une caméra, victime de la violence faite aux femmes, prisonnière des traditions où l'argent et le sexe sont rois comme partout dans le monde. Les hommes que l'on nous montre sont aussi victimes d'une certaine façon, ils sont des objets de désir comme par exemple dans l'épisode avec l'ancienne détenue. Saïd, un jeune homme employé dans une épicerie familiale, séduit tour à tour les trois filles du propriétaire décédé (un drame s'ensuit). Comme ffred, je trouve le troisième épisode (avec la dentiste devenue manifestante) le plus réussi. Elle tombe amoureuse d'un homme bien de sa personne. Il se joue d'elle avec goujaterie. Grâce à du chantage, il la dépouille d'une partie de son argent. Quant à Hebba, elle est semblable à Shéhérazade et à ses contes. D'ailleurs, le titre original du film est Ehky ya Scheherazade (Shéhérazade, raconte-moi une histoire). J'ai été marquée par une scène où Hebba se trouve dans le métro (un wagon réservée aux femmes). Elle est la seule à ne pas porter le foulard traditionnel (voire plus). Au bout d'un moment, sous la pression des regards des autres femmes, elle sort un foulard de sa poche et le met sur sa tête. Tout est dit. Je témoigne qu'au Caire (en 2003), les femmes étaient toutes voilées. Concernant le film, j'ai trouvé les acteurs tous très bien. Le réalisateur a été l'assistant de Youssef Chahine.

15 mai 2010

Dans ses yeux - Juan José Campanella

Je vous conseille de voir Dans ses yeux, le film argentin d'un réalisateur venu de la télévision, qui a reçu l'Oscar du meilleur film étranger cette année. Cette récompense est largement méritée (et pourtant la concurrence était rude avec Le Ruban blanc et Un prophète). Je ne savais pas du tout ce que j'allais voir et j'ai été "cueillie" par l'histoire qui se déroule sur deux périodes: 1975, et 25 ans après. Benjamin Esposito (le talentueux Ricardo Darin) vient de prendre sa retraite d'employé enquêteur au palais de justice de Buenos Aires. Pour s'occuper, il décide d'écrire un livre sur un fait divers (pas vraiment résolu) qui l'avait beaucoup marqué, lui et sa supérieure hiérarchique, Irène Menendez Hastings (sublime Soledad Villamil). Cela s'était passé en 1975. Une institutrice de 23 ans, jeune mariée, fut trouvée violée et tuée chez elle. Son mari, inconsolable, n'avais cependant pas souhaité la mort du meurtrier (un proche, amoureux éconduit) qui fut emprisonné puis relâché avant de s'évanouir dans la nature car en 1975, en pleine période de dictature, des gens pouvaient disparaître sans laisser de traces. C'est Benjamin qui avait permis l'arrestation. Il avait été aidé dans sa tâche par son collègue Sandoval, alcoolique mais efficace. Ce personnage donne une touche tragi-comique au film. Le passé et le présent n'arrêtent de se confondre avec beaucoup d'habileté, car le film est aussi une histoire d'amour entre Benjamin et Irène qui ne s'est jamais concrétisée. Cette dernière n'est pas issue du même milieu social que Benjamin. Il y a une scène sur un quai de gare digne des meilleurs mélos des années 50. Je ne vous dirai rien de la fin inattendue, mais courez voir ce film qui ne peut que vous bouleverser. Il dure 2H10, je n'ai pas vu le temps passer. Voir les critiques élogieuses de Pascale et Rob. Et celle, nettement plus négative (il en faut) de ffred.

9 mai 2010

La comtesse - Julie Delpy

Ce film est une évocation de la vie de la comtesse Elisabeth Bathory (1560-1614), dame de la noblesse hongroise qui vécut donc de la fin du 16ème au début du 17ème siècle. J'ai trouvé la démarche de la réalisatrice Julie Delpy plutôt réussie même si le film est trop concentré sur le personnage de la comtesse et pas assez sur les autres. Le jeune amant de la comtesse (de 19 ans plus jeune qu'elle), Istvan Thurzo, et son père, ainsi que l'âme damnée d'Elisabeth, Dominic Visakna, et la servante amoureuse de sa maîtresse, Anna Darvulia, manquent malheureusement de substance. En revanche, l'ensemble est de bonne tenue avec un décor gothique et une atmosphère pesante. Le propos montre qu'à toutes les époques, il n'est pas bon d'être une femme ET puissante grâce à l'argent. Veuve de bonne heure, la comtesse (mère de 3 enfants) a géré seule la fortune de son mari. Même le roi de Pologne était son débiteur. Toutes cette partie n'est que survolée car Julie Delpy s'est concentrée sur les forfaits commis par la comtesse depuis son enfance. Par exemple, il y a une scène terrible d'un oiseau qu'Elisabeth (âgée d'une dizaine d'années) enterre vivant dans un pot. Elle se rend compte que les êtres vivants sont mortels. Les années passant, elle ne supporte pas de vieillir. Par un coup du hasard, elle découvre que le sang de jeunes vierges lui fait du bien à la peau (surtout de son visage). A partir de ce moment-là, des dizaines de jeunes filles de la région pas loin des Carpathes subissent les pires sévices que l'on voit ou que l'on devine (je dirais aux âmes sensibles de s'abstenir). Du fait de son rang, elle n'a pas été inquiétée pendant plusieurs années jusqu'à ce que l'on ait considéré qu'elle devenait gênante. Ce n'est pas une fresque historique mais le portrait d'une femme qui a assouvi ses bas instincts en toute impunité. Julie Delpy lui donne quand même un peu d'humanité vers la fin quand elle est condamnée à être emmurée. Les crimes (l'estimation est de 300) de la comtesse m'ont fait penser à ceux de Gilles de Rais, perpétrés 180 ans plus tôt même si les raisons n'étaient pas les mêmes.

5 mai 2010

Quelques films français vus depuis peu (2ème partie)

Comme je l'avais annoncé dans mon billet du 17/04/10, voici quatre autres films français vus à peu de temps d'intervalle. Je voulais les voir pour différentes raisons, dont celle d'en parler sur mon blog. Je ne regrette pas trop mon temps mais je ne les conseille pas forcément. C'est à vous de voir.

Les gardiens de l'ordre de Nicolas Boukhrief est un film violent où les méchants sont vraiment méchants et où les flics (en l'occurrence deux) font tout pour se disculper et retrouver leur boulot après avoir été accusés d'une bavure dans laquelle le fils drogué d'un député est impliqué. L'intérêt du film, c'est Cécile de France qui est très bien comme souvent. Pour le reste... J'avais détesté Le convoyeur du même réalisateur.

Les invités de mon père d'Anne Le Ny avec Fabrice Luchini et Karin Viard qui jouent un frère (avocat d'affaires) et une soeur (médecin) est un film assez "poil à gratter". Personnellement, j'ai trouvé ce film à la limite du déplaisant et certaines situations m'ont dérangée (le vieux père libidineux amoureux transi qui prend du Viagra). Michel Aumont interprète ce père qui fait peine à voir. J'attendais autre chose du film de la réalisatrice de Ceux qui restent. Surtout que le sujet, le mariage blanc entre un vieux médecin aux idées libérales de gauche et une sans-papier moldave plutôt sexy qui a une fille, aurait pu donner un film plus caustique sans tomber dans l'extrême. Le fait que le père déshérite ses enfants m'est resté un peu en travers de la gorge. La fin complètement ratée tombe à plat. Tout se termine dans le conformisme mou. Fabrice Luchini et Karin Viard sont touchants. J'attends néanmoins le prochain Annie Le Ny. 

L'immortel de Richard Berry d'après un roman de Franz-Olivier Giesbert vaut pour la prestation de Jean Reno égal à lui-même. Il interprète un gangster qui privilégie sa vie de famille. Face à lui, le "méchant" de service est joué par Kad Merad pas très à l'aise dans ce rôle (c'est le défaut du film car comme disait le grand Alfred [Hitchcock], pour qu'un film de ce genre soit réussi, il faut que le méchant le soit). Comme pour Les gardiens de l'ordre, c'est un film violent avec de nombreux échanges de coups de feu et pas mal de morts. Qui a cherché sans succès (au début du film) à tuer l'Immortel? Alors qu'il s'est retiré des affaires, à qui fait-il de l'ombre dans la région de Marseille? C'est d'ailleurs l'une des qualités du film, Marseille et la mer: vraiment très belles toutes les deux. En plus de réaliser le film, Richard Berry s'est fait plaisir en interprétant un personnage dont je n'ai pas bien saisi l'intérêt dans l'histoire et l'on retrouve Jean-Pierre Darroussin jouant un rôle très ambigu. Tout cela manque un peu d'humour.

Tête de turc de Pascal Elbé se passe dans une banlieue difficile (?). Une voiture de médecin à l'arrêt avec son conducteur dedans, Simon (joué par Patrick Elbé), est caillassée et brûlée avec un cocktail molotov. Simon, grièvement blessé, n'a pas pu se rendre au chevet d'une patiente qui est morte faute de soins. Le jeune Bora (d'origine turque) qui a fabriqué le cocktail est celui-là même qui sauve le médecin en le sortant de la voiture avant qu'il ne soit trop tard mais il ne se dénonce pas. Atom, le policier et frère de Simon, enquête afin de démasquer le coupable. Le film part d'un bon sentiment où il n'y a pas vraiment de méchants mais seulement des jeunes un peu paumés et désoeuvrés. Bora a du remord face à son geste. Les personnages féminins ne sont pas en reste. Je retiens la mère protectrice de Bora, Sibel, interprétée par la magnifique Ronit Elkabetz. C'est un film qui vaut la peine d'être vu pour le message qu'il veut faire passer. Le petit bémol concernant l'histoire, c'est le veuf (le mari de la patiente décédée) joué par Simon Abkarian: le comportement de ce personnage n'est pas très crédible (selon moi).

3 mai 2010

Mammuth - Gustave de Kervern et Benoît Delepine

Après Louise-Michel, voici Mammuth du duo Gustave de Kervern et Benoît Delepine. Je ne savais pas trop ce que j'allais voir mais les critiques étaient plutôt bonnes, et beaucoup de blogs en disent du bien. Mammuth, surnom donné à Serge Pilardos (Gérard Depardieu, tel un ogre obèse, avec des cheveux longs - très longs!) vient d'être mis à la retraite après avoir travaillé quelques années dans une usine d'abattage de porcs. Dès le discours (mal) lu par le chef de Mammuth en présence de ses futurs ex-collègues mangeant leur chips bruyamment, le ton de comédie douce-amère est donné. En plus du discours, Mammuth reçoit un cadeau magnifique: un puzzle de 2000 morceaux! Qu'à cela ne tienne, afin de pouvoir toucher sa retraite complète, Mammuth qui a beaucoup travaillé au "noir" doit essayer de récupérer des feuilles de paye (des "papelards" comme il dit) auprès de ses anciens employeurs. La femme de Mammuth, Catherine (Yolande Moreau, toujours irrésistible), le pousse dans cette direction car son salaire d'hôtesse de caisse ne suffit pas à subvenir aux besoins du ménage. Et voilà Mammuth enfourchant sa vieille moto sur les routes de la Charente. La quête des "papelards" n'est qu'un prétexte qui permet à Mammuth de rencontrer des gens de peu, parfois très bizarres pour ne pas dire farfelus (Benoît Poelvoorde avec son détecteur de métaux sur la plage est inénarrable). Et aux trois-quarts du film, il n'est même plus question de "papelards" du tout. En revanche, pendant tout le film, le fantôme d'un amour perdu (Isabelle Adjani) lui parle par-dessus l'épaule. J'ai trouvé ce film pas mal mais sans plus. Tout le début est vraiment bien. Et puis au fur et à mesure des rencontres, les réalisateurs perdent le fil de l'histoire. Le personnage de Yolande Moreau devient très secondaire, au profit de celui de Miss Ming (la nièce de Pilardos) joué par Miss Ming (sic!) dont je vous laisse découvrir l'occupation. On sent que Depardieu a aimé joué Mammuth. Je conseille néanmoins ce film même si j'ai préféré Louise-Michel.

29 avril 2010

8 fois debout - Xabi Molia

8 fois debout de Xabi Molia est un film à part. Je n'avais rien lu sur l'histoire, et quand j'ai vu le générique du début, j'ai cru à une comédie. D'après ce qu'en dit Alex, ce fut d'abord un court-métrage (avec la même actrice principale). Je me suis décidée à le voir après qu'une de mes radios préférées en ait parlé en bien. Je ne le regrette pas. Je voudrais par la même occasion faire un aparté sur le nombre pléthorique de films qui sortent à Paris chaque semaine, et le fait que l'on hésite (faute de temps et parfois de moyens) à voir des films tels que celui-ci, surtout programmés la même semaine que Green Zone (et c'est bien dommage). Une des raisons d'aller voir 8 fois debout (une partie d'un proverbe japonais "7 fois à terre, 8 fois debout"), c'est l'interprétation sensationnelle et tout en nuances de Julie Gayet (elle porte le film), qui joue le rôle d'Elsa, la trentaine, mal dans sa peau, marginale, divorcée, et mère d'un garçon de 11 ans qu'elle peut voir un week-end sur deux. Chômeuse à la recherche d'emploi et SDF du jour au lendemain, n'ayant plus que sa voiture, elle se réfugie de temps en temps dans la forêt voisine pour se ressourcer. Dès le début de l'histoire, elle rencontre un voisin de palier en la personne de Mathieu (Bruno Podalydès, très bien) aussi "paumé" qu'elle. Elsa reçoit le soutien d'un cousin bien gentil (on n'en dira pas autant de l'ex-mari qui a plus pitié d'elle qu'autre chose). J'ai apprécié que le film ne tombe jamais dans le misérabilisme, il est égayé par des moments drôles comme les scènes d'entretiens d'embauche. On voudrait aider Elsa mais il n'y a qu'elle qui peut s'en sortir. Elle va peut-être y arriver, le film s'achève sur une note d'espoir. J'ai vu le film dans une salle pleine de spectateurs très réceptifs. Je me dépêche de le conseiller avant qu'il ne soit retiré de l'affiche.

25 avril 2010

Green Zone - Paul Greengrass

Si vous aimez les (très bons) films d'action et de divertissement qui s'adressent à un large public, je vous conseille vivement Green Zone du réalisateur Paul Greengrass, un film haletant de bout en bout. Vous en prenez plein les yeux (et les oreilles). L'histoire se passe en Irak en 2003, 4 semaines après le début des hostilités. Un contingent de soldats est chargé de trouver les caches d'ADM (Armes de Destruction Massive) qui ont été une des raisons pour lesquelles l'Amérique a déclaré la guerre à l'Irak. L'adjudant-chef Miller (Matt Damon) se rend compte que les planques supposées sont vides. On les mène en bateau et des soldats sont tués inutilement. Qui a donné de fausses informations? L'adjudant devine vite que cela vient de la CIA. Un certain "Magellan" est l'informateur. Qui est Magellan? Le début du film donne le ton: tout va vite, l'image est tremblée de par la réalisation caméra à l'épaule. Il y a aussi le grain de l'image, un peu gênant pour moi. Mais après cela va mieux, à moins que mon oeil se soit habitué. Paul Greengrass ne prend pas parti entre les bons et les méchants: personne n'est innocent. Mais un pays entier a été plongé dans le chaos pour des raisons politiques, stratégiques ou autre. Il y a un plan très parlant où l'on voit George Bush à la télé, content de lui, d'avoir commencé cette guerre. Edifiant. Après Vol 93 (à propos du 4ème avion, qui s'est "crashé" dans la campagne grâce au courage de certains passagers le 11/09/01*) et la trilogie "Jason Bourne" (les trois avec aussi Matt Damon), sans parler de sa période anglaise avec Bloody Sunday (2002), Paul Greengrass confirme son talent de grand réalisateur. Sinon, le film est adapté d'une enquête menée par Rajiv Chandrasekaran pendant 1 an et demi en Irak : il en a tiré un ouvrage récemment publié en poche aux éditions Point seuil.

* et non sur une des tours jumelles (merci à Ultimatom pour son rectificatif ci-dessous)

21 avril 2010

White material - Claire Denis

White material de Claire Denis se passe dans un pays d'Afrique indéfini où une guerre civile dont on ne sait rien a débuté (des gens sont massacrés). Marie Vial (Isabelle Huppert) y dirige une plantation de café familiale depuis quelques années. Cette activité fait vivre les habitants des environs. Le fils de Marie, Manuel (Nicolas Duvauchelle), âgé d'une vingtaine d'années, n'apparaît que tardivement dans l'histoire. Dès le début des troubles, l'ex-mari de Marie, Christophe Lambert (convaincant) veut qu'elle quitte cette plantation (au moment ou le café est prêt d'être récolté). Il a comme allié pour l'en persuader Henri Vial (Michel Subor), père de Marie et propriétaire de la plantation. Entretemps, Manuel, que l'on découvre enfin, devient "fou" suite à un traumatisme. J'ai vu ce film car j'apprécie l'oeuvre de Claire Denis (Beau travail, Trouble Every Day et dernièrement 35 Rhums). White material n'est pas un film facile d'accès. On est déstabilisé du fait que l'on ne comprend pas qui est qui et quelles sont les motivations des personnages, surtout celui du boxeur (officier rebelle et boxeur blessé à mort - on ne sait pas ce qui lui est arrivé -, joué par Isaac de Bankolé). Aucune clé ne nous est donnée. Je ne me suis pas ennuyée mais je n'ai pas été passionnée non plus, sauf par la dernière séquence qui est d'une violence inouïe: là, je me suis réveillée de ma torpeur. Rien que pour cette fin, White material est un film à voir. Claire Denis est co-scénariste du film avec Marie N'Daye. Isabelle Huppert joue (toujours très bien) une femme déterminée par un unique but: récolter son café coûte que coûte. C'est la seule qui veut rester. Elle ne comprend pas ce qui se passe (pas plus que les spectateurs, dirais-je). La musique est des Tindersticks, et une fois n'est pas coutume, ce n'est pas Agathe Godard qui est la chef opérateur comme pour les autres films de Claire Denis mais Yves Cape. 

17 avril 2010

Quelques films français vus depuis peu (1ère partie)

Voici un billet sur trois films français dont un m'a vraiment plu. Les trois histoires sont des scénarios directement écrits pour le cinéma par chacun des réalisateurs. Je ne connaissais aucun des trois (dont deux au moins viennent de la télé).

Je commence par Sans laisser de trace de Grégoire Vigneron, avec Benoît Magimel et François-Xavier Demaison. Que dire de ce film à part que l'idée de scénario n'est pas mal trouvée? Un homme, Etienne Chambon (Benoît Magimel), qui est en passe d'avoir une grosse promotion dans une entreprise, a un remord de conscience: 15 ans auparavant, il a volé une formule chimique miracle à un homme qui, depuis, vit dans le dénuement et l'aigreur. Il se rend chez cet homme, François Michelet (André Wilms), en compagnie d'un ami (Patrick Chambon) qui a repris récemment contact avec lui.
Le cauchemar commence pour Etienne quand Michelet meurt "accidentellement". Chambon, qui est responsable de l'acte fatal, fait du chantage à Etienne qui devient paranoïaque. Etienne, marié et gendre du directeur de l'entreprise où il travaille, avait tout pour être heureux. La fin en happy-end est assez invraisemblable. Ne connaissant pas le réalisateur, j'y suis allée pour Benoît Magimel qui l'on voit moins souvent sur nos écrans. Julie Gayet joue sa femme. Ils sont tous les deux très bien dans leur rôle. Malheureusement, comme son titre l'indique, le film ne laisse pas de traces.

Blanc comme neige de Christian Blanc, avec François Cluzet, Olivier Gourmet et Jonathan Zaccaï, m'a assez déplu pour diverses raisons. J'ai trouvé le scénario tiré par les cheveux; François Cluzet pas convaincant et très crispant; les "méchants" finlandais un peu monolithiques, et enfin la fin du film très ratée avec un tour de "passe-passe" assez improbable. Sur la Côte d'Azur, Maxime (François Cluzet), concessionnaire de voitures de luxe a un associé, Simon (Bouli Lanners) impliqué dans un trafic de voitures avec des Finlandais. Ces voitures ont des vices de forme qui rendent les Finlandais vindicatifs. Voulant récupérer leur argent, ils tuent Simon, et voici Maxime menacé. Ce dernier, aidé par ses deux frères, Grégoire (Olivier Gourmet) et Abel (Jonathan Zaccaï), essaie de s'en sortir sans l'aide de la police. Louise Bourgoin qui joue la femme de Cluzet n'a pas un rôle très intéressant. Les péripéties se succèdent et à la fin, il y a un faux dénouement en Finlande dans un beau paysage enneigé mais l'ensemble n'est vraiment pas convaincant et inutilement violent.

Je garde le meilleur pour la fin, car voici une comédie qui m'a bien distraite, L'arnacoeur de Pascal Chaumeil (et pourtant la BA ne m'avait pas "accrochée"). Le récit et les péripéties sont complétement invraisemblables et loufoques, mais voir Romain Duris et Vanessa Paradis danser sur une musique du film "Dirty Dancing" vaut le détour. Certaines situations se répètent mais ce n'est pas bien grave. Alex (Roman Duris) est un briseur de couples professionnel. Il considère qu'il existe trois catégories de femmes: celles qui sont heureuses; celles qui sont malheureuses mais qui l'assument; et celles enfin qui sont malheureuses mais qui ne s'en rendent pas compte. Heureusement que, dans ce dernier cas, des membres de leur famille veillent, car ce sont eux qui engagent Alex pour ouvrir les yeux de ces femmes. Alex est aidé dans cette tâche par sa soeur (Julie Ferrier) et son beau-frère "très beauf" (François Damiens), tous les deux bien sympathiques. Ils déploient des trésors d'imagination pour arriver à leurs fins mais en s'endettant beaucoup. C'est pourquoi, pour se renflouer, ils ne peuvent refuser l'offre d'un père qui, pour une raison obscure (tout au moins au début), ne veut pas que sa fille Juliette (Vanessa Paradis), oenologue, amoureuse et heureuse, se marie très prochainement. Ce film est un joli conte de fées. Il rencontre d'ailleurs de très bons échos sur les blogs et un très bon succès public. C'est mérité.

Un autre billet sur quatre autres films français suivra très prochainement.

13 avril 2010

La révélation - Hans Christian Schmid

Le début de La révélation de Hans Christian Schmid nous montre un homme marié et père de famille attentionné, "monsieur-tout-le-monde", qui se rend compte qu'il est poursuivi en voiture. Et il est en effet enlevé. Nous sommes dans un pays de l'Est. On le retrouve trois ans plus tard, en attente de jugement devant le tribunal pénal international de La Haye pour l'ex-Yougoslavie. On nous apprend qu'il s'agit d'un criminel de guerre serbe. La procureur, Hannah (formidable Kerry Fox), croit qu'elle va arriver, grâce à un témoin, à faire condamner cet homme responsable de déportations et de massacres de masse et de viols collectifs. Malheureusement, le témoin, convaincu de faux-témoignage, se pend. Mira (magnifique Anamaria Marinca), la soeur de ce dernier, réfugiée en Allemagne, mariée et mère d'un jeune garçon, se décide, après beaucoup d'hésitations et devant la détermination d'Hannah, à témoigner à son tour sur les violences qu'elle a subies elle-même avec d'autres femmes. C'est sans compter la raison d'Etat et les tractations pour que le bourreau (en passe d'être élu président de son pays) s'en sorte. Hannah et Mira sont les victimes de ce jeu diplomatique et politique où la compromission fait loi. On nous parle aussi de l'amnésie à l'égard des criminels de guerre. Le film est porté par deux personnages féminins exceptionnels: d'un côté Hannah, la procureur pas très heureuse dans sa vie personnelle mais qui se rattrape dans son métier, et de l'autre Mira, fragile et butée au début et qui va jusqu'au bout de son témoignage. Je recommande ce film (même si ce n'est pas un chef-d'oeuvre). La rédaction de mon billet montre bien que je l'ai un peu ressenti comme un brin impersonnel. C'est à la toute fin que j'ai été touchée. Voir aussi les critiques de Céline et de Rob.

9 avril 2010

Films vus et non commentés depuis le 27/01/10 (fin)

Encore un billet sur trois films: le film des studios Disney, avec une animation classique sans être en 3D qui m'a plu mais sans plus. Et deux "petits" films sortis dans une ou deux salles à Paris qui font découvrir un autre cinéma pour notre plaisir même s'ils sont imparfaits.

La princesse et la grenouille de John Musker et Ron Clement, dessin animé des studios Disney, se passe en Louisiane à la Nouvelle Orléans et dans les bayous. L'époque est indéfinie. Pour une fois, Tiana, celle qui deviendra princesse, a la peau noire et rêve d'ouvrir un bar/restaurant jazz. Le prince Naveen, transformé en grenouille par un sorcier vaudou, est très imbu de lui-même et n'inspire pas beaucoup la sympathie. Tout se termine bien grâce à l'aide d'une amie d'enfance de Tiana, une blondinette assez "tête à claques". J'ai beaucoup aimé Louis, un crocodile fan de jazz, qui sait montrer les dents quand il faut.

La plus grande partie d'Ilusiones opticas de Cristian Gimenez présente une galerie marchande située dans une ville Chilienne indéterminée. C'est une "ville dans la ville" dirigée par une société. Cette dernière est en train de préparer des plans de licenciements. Même les cadres sont mis sur la touche. On leur donne l'occasion de se reconvertir. La première scène du film est symbolique: elle se passe entre un homme jeune qui a des problèmes de vue et un vieux monsieur: ils voient le mauvais temps arriver de loin. D'autres personnages nous sont présentées tour à tour, dont une femme kleptomane qui est repérée par un des vigiles (qui tombe amoureux d'elle), une femme aveugle albinos, une enfin qui grâce à sa prime de licenciement peut se refaire faire les seins: vraiment des personnages très décalés. Cela aboutit à un ovni cinématographique qui a beaucoup de charme.

Nord de Rune Denstad Langlo est une comédie norvégienne même si ce n'est hilarant. Le film qui dure 1H10 raconte l'odyssée de Jomar, ancien sauteur à ski, dépressif chronique et gardien d'un téléphérique pas très fréquenté. Il apprend qu'il est père d'un enfant. La mère et l'enfant vivent dans le nord de la Norvège, presque au Pôle nord. La maison jouxtant le téléphérique où logeait Jomar brûle par accident et le voilà qui se met en route avec une moto neige. A partir de là, il fait des rencontres surprenantes et aboutissant à des situations cocasses: par exemple, celle où il rencontre un homme vivant sous une tente avec un pied attaché à une luge; ou comment il apprend à se saoûler sans boire une goutte d'alcool. L'histoire est un peu décousue et d'ailleurs, en y repensant, je ne me rappelle même plus comment cela se termine vraiment. Mais je ne suis pas prête d'oublier Jomar, ce géant blond débonnaire qui ne s'étonne de rien. Le film n'est malheureusement pas resté à l'affiche.

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5 avril 2010

Téhéran - Nader T. Homayoun

Téhéran qui sort le 14 avril prochain est le premier long-métrage du réalisateur franco-iranien Nader T. Homayoun. Je l'ai vu en avant-première il y a quelque temps. On nous a dit le lendemain de la projection qu'il y avait un embargo pour que les critiques ne paraissent pas avant le 15 mars: j'ai eu d'autant moins de mal à m'y tenir que j'étais "en pause" à cette date! L'accroche du film dit: "un polar à l'iranienne, c'est une petite révolution!". Pourquoi pas? Je ne m'attendais pas en tout cas à un film si noir. Il s'agit en effet d'un portrait de Téhéran et de ses contrastes, une mégapole où n'importe quel moyen est bon pour obtenir un peu d'argent. Ici, en l'occurrence, dans les rues de Téhéran, un homme tient un bébé dans les bras et débite à longueur de temps que sa femme est partie et qu'il a besoin d'argent pour s'occuper de son enfant. Les gens (surtout les femmes) sont plus ou moins généreux. Mais on découvre vite qu'Ebrahim (le personnage central) n'est pas le père du bébé, une des nombreuses victimes d'un odieux trafic. Ebrahim a quitté sa province en laissant sa fiancée, Zahra, pour aller à Téhéran afin de gagner sa vie (Zahra le rejoint par la suite). C'est une histoire sur l'entraide entre trois hommes pour récupérer le bébé disparu (allez voir le film pour comprendre), sur la prostitution qui sévit en particulier dans les squares où des jeunes femmes (aux yeux de velours) portent le foulard et draguent des hommes peu expérimentés sur la chose. Le réalisateur montre un peu l'écart entre les riches vivant dans de belles demeures et les autres qui vivent dans des rues étroites et sombres aux maisons délabrées. J'ai appris que les autorités islamiques, par l'intermédiaire de l'imam dont on dépend, peuvent prêter de l'argent en cas d'absolue nécessité, mais il faut savoir demander. C'est le premier film du réalisateur iranien né en France (Le film est produit en grande partie par la France). Il a filmé en caméra numérique, procédé qui n'avait pas besoin d'autorisation particulière. La plupart des gens filmés ne sont que des figurants. La caméra numérique permet de filmer vite et souvent clandestinement. Les décors sont succincts. J'ai été sensible à la construction de l'histoire qui est bien écrite, et la fin inattendue est terrible alors que l'on croit à un éventuel happy-end. Malgré des maladresses dues à un certain manque de moyens, je vous conseille de le voir. Après les Chats persans, je suis contente de cette émergence d'un cinéma iranien.

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