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Le blog de Dasola
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litterature anglophone
25 janvier 2010

Le déjeuner du Coroner / La dent du Bouddha - Colin Cotterill

Si vous avez envie de lire des romans policiers dont le contexte sort de l'ordinaire, je vous recommande ces deux romans de Colin Cotterill que j'avais repérés chez Claude Le Nocher (voir son billet). Les titres ainsi que les couvertures des deux ouvrages parus au Livre de Poche m'avaient donné envie de découvrir de quoi il retournait. Les deux histoires se passent à 6 mois d'intervalle, l'une en octobre 1976 et l'autre en mars 1977. Nous sommes dans la République démocratique populaire du Laos. Siri Paiboun, 72 ans (qui a fait ses études de médecine à Paris dans les années 30) se trouve nommé (à son corps défendant) médecin légiste de la capitale du Laos, Vientiane, sur les rives du Mekong. Il est le seul coroner de tout le pays. Siri est un nabot habité par les esprits qui le visitent en songe depuis peu. Il a deux adjoints très efficaces, une infirmière un peu forte, Dtui, et Geung, atteint de trisomie 21. Siri essaie de rester assez neutre face aux autorités en place dont il ne partage pas toutes les idées. Quelques autres personnages apparaissent dans les deux romans: Civilai, un ami proche de Siri, et un lieutenant de police, Phosy. Dans ces deux romans, Colin Cotterill (né à Londres en 1952) nous fait partager les us et coutumes d'un petit pays qui été un protectorat français à la fin du 19ème siècle, il y évoque aussi la pénibilité d'être un Laotien en 1976 sous un régime communiste et les conséquences sur la vie des gens qui sont pauvres, n'ont pas grand-chose à manger et peu de moyens. C'est la pénurie partout. Par exemple, les cadavre sont gardés dans un seul grand congélateur, les analyses post-mortem sont réduites au minimum faute de produits suffisants. Ils se heurtent également à une carence de pellicules photos pour photographier les cadavres. Tous les Laotiens sont très surveillés mais cela n'empêche pas quelques téméraires de faire la traversée du Mékong à la nage pour rejoindre la Thaïlande située de l'autre côté du fleuve. Dans les deux romans, tout ce qui a trait à la religion ou à la spiritualité, à Bouddha, aux shamans hmongs, aux esprits de la forêt et même à ceux des morts ont une grande importance. Pour en revenir aux intrigues, dans Le déjeuner du Coroner, Siri se retrouve à autopsier le corps d'une épouse d'un ponte du parti: meurtre ou suicide? Il enquête aussi sur trois cadavres flottant sur un lac. Dans La Dent du Bouddha, où le temps est à la canicule (répété comme un mantra tout au long du roman), nous avons des meurtres des femmes affreusement mutilées et vidées de leur sang par un animal qui semble être un ours mais qui n'en est pas un. C'est là que l'on apprend que Siri a 33 dents comme Bouddha. Je n'en dirai pas plus sur les deux romans que je vous conseille de lire dans l'ordre, d'autant plus que j'ai une grosse préférence pour le deuxième roman, La Dent du Bouddha (si vous avez bien suivi).

21 janvier 2010

L'arbre à bouteilles - Joe R. Lansdale

Afin de ne pas lasser mes lectrices(teurs) avec seulement des billets "cinéma", en voici un sur un roman policier paru en poche (Folio policier) de John R. Lansdale. Ce dernier auteur semble être une des références de Ken Bruen (ils sont contemporains, nés tous les deux en 1951) qui le mentionne en tête de chapitre dans Le Dramaturge. Dans L'arbre à bouteilles, nous faisons connaissance de Hap Collins (un blanc hétéro) et Leonard Pine (un noir homo) qui vivent au Texas de nos jours dans un comté où les blancs sont minoritaires. Les deux compères sont vite attachants. Quand le roman commence, l'auteur nous donne très peu d'information sur leur vie: comment ils la gagnent, comment ils se sont connus, etc. On sait juste que Hap récolte quelques cents en faisant du piquage de boutures de fleurs dans un champ, qu'il a été marié, et que Leonard a une patte "folle" pour avoir sauvé la vie à Hap sans qu'on sache dans quelles circonstances. Suite au décès d'un oncle appelé Chester, Leonard se retrouve l'héritier de 100 000 dollars, de bons de réduction pour de la nourriture (pizza essentiellement), et surtout d'une vieille bicoque devant laquelle se trouve un grand poteau planté de clous auxquels sont accrochées des bouteilles en verre ou des canettes de bière et de soda bien abîmées. Hap appelle cela "l'arbre à bouteilles". Au cours de travaux effectués dans la maison avec son copain Hap, Leonard met au jour un squelette d'enfant assassiné enterré sous le plancher (d'autres seront découverts par la suite). De là, ils mèneront une enquête en parallèle avec la police du coin, ce qui n'empêchera pas Hap de vivre une courte liaison avec l'avocate (une très jolie femme noire) d'oncle Chester. Je ne dis rien de plus de l'histoire à part le fait que le mobile des crimes est sordide. Pour ma part, je ne manquerai pas de lire d'autres romans où l'on retrouve nos deux héros: Le mambo des deux ours, Bad Chili et Tape-cul. En attendant, j'ai prévu de lire un autre roman de Lansdale où ils n'apparaissent pas: Les marécages (avant la mienne, voir la chronique d'eeguab).

15 janvier 2010

Delirium tremens / Toxic Blues - Ken Bruen

Après avoir lu Le dramaturge (mon billet du 05/12/09), j'avais décidé de reprendre la série policière de Ken Bruen dans l'ordre. Je viens de terminer les deux premiers romans (parus en folio policier) où apparaît Jack Taylor, ancien policier de la garda Siochana (la police irlandaise), d'où il été viré. Il est maintenant détective privé (profession mal vue en Irlande) et déjà en proie aux démons de l'alcool. Delirium Tremens et Toxic blues se passent à Galway en Irlande (avec un aller-retour à Londres). En plus de Jack Taylor, des personnages récurrents nous sont décrits (on les retrouve dans ces deux romans, et même dans les autres) dont un tenancier de pub où Jack a son bureau, ou une vieille dame gérante d'un hôtel dans lequel Jack s'installe. Dans Delirium Tremens, une femme, Ann Henderson, demande à Jack de faire la lumière sur le "suicide" de sa fille Sarah. Elle est en effet convaincue que sa fille a été tuée. Comme Jack n'est pas insensible à son charme, il s'ensuit un début de relation intime entre Jack et Ann qui se termine vite. Mais cela n'empêche pas Jack d'arriver au détour d'un chapitre à savoir par qui et pourquoi Sarah a été tuée. A la fin du roman, il part s'installer à Londres. Toxic Blues se passe quelques mois après: pour diverses raisons, Jack est revenu de Londres (il est maintenant "accro" à la cocaïne). Un grand costaud lui demande d'enquêter sur le meurtre de quatre "Tinkers" (littéralement "rétameurs"). Ce terme péjoratif désignent des "gens du voyage" qui n'ont aucun lien avec les gitans, les roms ou les tsiganes. A l'origine, il s'agit de colporteurs qui ont été rejoints par des petits paysans et des métayers chassés de leur terre à l'époque d'Oliver Cromwell ou expulsés par les grands propriétaires terriens anglais ou écossais au moment de la grande famine de 1845. Depuis, aucun gouvernement n'a réussi à les sédentariser. Les quatre victimes ont eu le crâne défoncé à coups de marteau. En plus de cette enquête, un protecteur des oiseaux lui demande de découvrir qui coupe la tête aux cygnes de Galway. Il y a quelques fils conducteurs dans les romans (que je conseille donc de lire dans l'ordre): d'abord la veste "tout temps" d'agent de la circulation, nommée l'article 8234, que Jack ne se résout pas à rendre et qui lui sert de temps en temps lors d'une enquête, le fait que Jack soit un grand lecteur (ce qui me le rend éminemment sympathique), et qu'il n'arrive pas à avoir de vie sociale stable. J'ai hâte de lire les deux derniers parus avec Jack Taylor comme personnage principal: La main du diable et Chemin de croix. Je suis contente que K(numberk) apprécie autant que moi ces romans qui se lisent très vite.

5 décembre 2009

Le dramaturge - Ken Bruen

Le Dramaturge (Folio policier) de Ken Bruen (né en 1951 à Galway) permet de retrouver le détective Jack Taylor pour la 4ème fois. En ce qui me concerne c'est le deuxième que je lis après Le martyre des Magdalènes que j'avais apprécié (et dont Dominique a fait un billet). Ici, Le Dramaturge est une référence à John Millington Synge, le grand prosateur, poète et dramaturge irlandais (1871-1909). Ken Bruen situe ses histoires à Galway en Irlande, et Jack Taylor, que l'on a connu alcoolique et drogué depuis les trois premières enquêtes (voir Toxic Blues et Delirium tremens [chroniqués le 15/01/2010]), ne boit plus et ne prend plus de substances illicites. Il arrive même à entretenir une liaison (éphémère) avec une femme. Dans cette histoire, un dealer de drogue purgeant une peine de prison, et connu de Jack, lui demande d'enquêter sur la mort de sa soeur qu'on a retrouvée la nuque brisée après une chute dans un escalier. On a retrouvé un ouvrage de Synge sous son cadavre. Une deuxième jeune femme subit le même sort. L'enquête menée par Jack Taylor n'est que secondaire (comme dans le Martyre des Magdalènes), on a la solution à la toute fin au détour d'une page. C'est surtout un roman sur un personnage, Jack Taylor, auquel on s'attache avec ses défauts et ses qualités, et le petit monde qui gravite autour de lui. C'est aussi, de la part de Ken Bruen, une déclaration d'amour à l'Irlande et au peuple irlandais. Il est aussi, me semble-t-il, un grand lecteur de polars, car les courts chapitres composant le roman sont entrecoupés d'extraits d'auteurs comme Henning Mankell, Robert Crais, James Lee Burke ou John Lansdale. Le Dramaturge se lit vite et bien. J'attends avec impatience la parution en poche des deux romans suivants: La main droite du diable et le tout récent Chemins de croix (parus aux Editions Gallimard Noir). Je vous conseille vivement de découvrir cet écrivain si ce n'est déjà fait.

27 novembre 2009

Le touriste - Olen Steinhauer

C'est le deuxième roman que je lis d'Olen Steinhauer (après 36, boulevard Yalta). Le Touriste (Editions Liana Levi) a pour titre le surnom que l'on donne à certains agents secrets de la CIA lors de missions qu'ils font de par le monde. Ils n'ont pas d'attache. Milo Weaver était un de ceux-là jusqu'au 11 septembre 2001 où, après s'être fait tirer dessus à Venise, il est devenu un "touriste" de bureau. En 2007, Milo vit aux Etats-Unis, à Brooklyn, il est marié et père de famille. Pourtant, il reprend du service car sa vie est menacée: un tueur à gages qu'il poursuivait et qui vient de décéder d'un virus mortel a pu lui révéler qu'il y avait des machinations insoupçonnées au sein de l'Agence. Au long de ce thriller composé de courts chapitres, on suit avec intérêt l'enquête de Milo de Paris à Venise, passant par Genève et Francfort et aux Etats-Unis. Je ne suis pas sûre d'avoir compris toutes les motivations des "méchants" que l'on trouve au sein de l'Agence mais je ne regrette pas ma lecture. Ce roman de 520 pages est distrayant (et les scènes d'interrogatoires musclés ne sont pas insoutenables). Il se lit et s'oublie vite. En revanche, je vois bien une adaptation télévisée en trois ou quatre épisodes.

23 octobre 2009

Seul le silence - R. J. Ellory

Moi aussi, j'ai d'abord cru à une faute de frappe, mais il ne s'agit effectivement pas de James Ellroy. En attendant que sorte Vendetta en poche, je viens de terminer Seul le silence, roman de presque 600 pages (Livre de Poche) de R. J. Ellory (qui a dédié son oeuvre à Truman Capote) où le narrateur Joseph est aussi le (triste) héros de l'histoire. Tout commence en 1939 et se termine en 2005. Entretemps, Joseph aura été le témoin direct ou indirect de 32 meurtres atroces de petites filles toutes âgées de 8 à 12 ans sur une période de plus de 30 ans. En 1939, en Georgie, Etat sudiste et conservateur, les étrangers sont vus d'un mauvais oeil. Une famille allemande, les Krüger, paiera un lourd tribut dans cette histoire. Joseph, 12 ans, est orphelin de père depuis longtemps. Il est très attachée à sa mère, celle-ci finit dans une institution psychiatrique. Joseph est doué pour l'écriture et encouragé par sa mère d'abord, puis par son institutrice et par quelques autres; il deviendra un écrivain reconnu. Ce long roman est rythmé (si je puis dire) par les meurtres des petites filles. On veut savoir qui est le meurtrier et pourquoi il fait cela, et pourtant toute cette histoire reste en arrière-plan. L'auteur montre les failles du système pour mener une enquête criminelle quand plusieurs circonscriptions sont concernées. Il n'y a pas de cohésion. Seul un shérif, ami de Joseph, mène l'enquête. Quant à moi, l'accumulation de malheurs sur la tête du héros narrateur me paraît un peu beaucoup à mon goût: deux femmes (enceintes de lui) qui meurent jeunes et tragiquement, 14 ans d'incarcération pour un crime qu'il n'a pas commis. Joseph semble supporter cet état de faits sans trop broncher. Il ne se révolte pas et pourtant il aurait des raisons. Surtout, ne commencez pas par lire les deux dernières pages (comme le fait souvent mon ami) car il n'y aurait plus de suspense. C'est un roman que je conseille même si je n'ai pas été complétement enthousiaste.

15 octobre 2009

La lamentation du prépuce - Shalom Auslander

J'ai beaucoup appris (enfin je pense) et je me suis bien amusée à la lecture de ce roman (paru en poche aux éditions 10/18) très drôle et caustique, plutôt iconoclaste voire blasphématoire, où le narrateur (qui porte le même nom que l'auteur) a du mal à suivre les préceptes de la stricte orthodoxie juive dont il est issu. Orli, la femme du narrateur, doit bientôt accoucher. Shalom (qui signifie paix en hébreu) se demande s'il va faire pratiquer, selon la tradition, la circoncision du prépuce du bébé à naître. Il voudrait que son fils ne soit pas comme lui: élevé dans la religion. L'histoire alterne entre Shalom depuis son entrée à l'école primaire et Shalom futur papa. On lui a enseigné ce qui se fait ou non ou non pendant Shabbat (il y a 39 activités prohibées ce jour-là) et les autres jours de la semaine. La religion est au centre de son éducation. L'alimentation qui est essentielle à la vie bénéficie de 6 bénédictions de base. Sinon, l'enfance de Shalom est marquée par ses relations houleuses avec ses parents (son père surtout, menuisier de talent mais homme un peu violent). La mère de Shalom, soeur de rabbin, voudrait que son fils le devienne. Shalom ne répond pas vraiment à cette attente. Il n'arrête pas de faire des entorses à la religion. Il devient pick-pocket, fume des joints, se voue au plaisir solitaire grâce à des revues licencieuses (qui sont cachées sous le lit de son père) (les termes du roman sont plus crus). Mais éprouvant du remord, il les brûle par la suite. Pourtant à 18 ans, il se retrouve à Jérusalem pendant deux ans (il y a un passage savoureux avec le Mur des Lamentations). A 20 ans, il est encore puceau. La religion n'a rien arrangé. Par la suite, il devient "free-lance" dans la pub après avoir été croque-mort. Tout le roman est une suite de plaintes contre le "Tout-Puissant" qu'il craint et défie en même temps. D'ailleurs, il a peur d'être puni et que sa femme et de son fils meurent (jusqu'au moment de l'accouchement). Petite anecdote humoristique, il donne comme prénom à son fils: Pax (paix en latin). Pour résumer le roman, ce n'est pas facile d'être Juif orthodoxe à Monsey dans l'Etat de New-York et même ailleurs. Je recommande ce roman bien écrit au style alerte et distrayant.

5 octobre 2009

Netherland - Joseph O'Neill

Netherland qui vient de paraître aux éditions de l'Olivier a eu un grand retentissement aux Etats-Unis, (où il a reçu de nombreux prix) lors de sa parution. Le président Barack Obama l'a aimé et l'a dit. Ceci étant, Netherland de Joseph O’Neill (Irlandais né à Cork mais vivant à New York) est un roman dense de moins de 300 pages qui se lit plutôt lentement. C’est assez difficile d'en parler car il y a plusieurs histoires, des retours en arrière. Le narrateur, Hans, est d'origine hollandaise. Marié avec une avocate anglaise, Rachel, il a un petit garçon, Jack. Quand le roman commence, en 2002 (il se termine en 2005), Hans vit à New York séparé de sa femme (repartie en Angleterre avec leur fils, suite aux événements de 11 septembre). Perturbé par cette situation, il a pris pension dans un hôtel. Analyste financier doué, Hans travaille dans une banque. Pendant ses moments de liberté, il se remet à jouer au cricket, sport qu’il a découvert durant sa jeunesse aux Pays-Bas. Né au Royaume-Uni, le cricket, à la différence du base-ball et du football (américain), est peu connu en Amérique. Les quelques passionnés qui y jouent sont issus d’anciennes colonies britanniques ou autres. C’est à l’occasion d’un match de cricket qu’Hans fait la connaissance de Chuck Ramkissoon, noir de Trinidad qui veut lancer le cricket à New-York pour qu’il devienne un sport populaire. Le livre parle de New-York et de quelques-uns de ses habitants (très bien, cela m’a donné envie d’y retourner), d’un couple en crise et aussi de cricket (mais ce n’est pas le sujet central), quoi qu’en disent les critiques et la 4ème de couverture qui présente ce beau roman, que je vous conseille.

PS: Suite au commentaire de cuné ci-dessous, "WASP" veut dire "White Anglo-Saxon Protestant" (c'est-à-dire, en traduction littérale, un anglo-saxon blanc protestant).

1 octobre 2009

Firmin - Sam Savage

Firmin (Autobiographie d'un grignoteur de livres) de Sam Savage (Actes Sud, 200 pages) a eu les honneurs, en mai dernier, de panneaux publicitaires dans le métro parisien (je ne sais pas pourquoi ce roman plus qu'un autre). Je dois dire que c'est une des raisons qui m'a incitée à l'acheter. J'avoue que je m'attendais à autre chose peut-être de plus amusant. La vie de Firmin est aussi déprimante que le quartier en déliquescence où il vit. Il se trouve être le 13ème à la douzaine d'une portée de rats nés vers le 9 novembre 1960 à Boston. C'est un rat pas comme les autres qui se découvre être un passionné de lecture. Après avoir commencé par les grignoter, il se met à lire des livres sur des sujets divers et variés. Firmin a un cerveau hors norme qui lui permet de lire très très vite: des milliers de pages en quelques heures. De plus, Firmin vit au-dessus d'une librairie dont le propriétaire est un dénommé Norman. Mais son goût pour la lecture ne l'empêche pas de se rendre dans un vieux cinéma pas loin de la librairie pour voir des "mignonnes" (comme il dit) ou Ginger Rogers. Sa condition de rat n'est pas facile. Même Norman qu'il croyait être son ami tente de l'empoisonner. Firmin trouve un autre humain, Jerry (un marginal), qui le protège. Mais la transformation du quartier où vit Firmin remet tout en question. Et puis la vie d'un rat est brève sans parler d'une mort violente prématurée. Le texte est agrémenté de quelques illustrations d'un dessinateur, Fernando Krahn, où Firmin est toujours présent avec ses gros yeux et son museau fin. J'ai ressenti un sentiment de tristesse jusqu'au bout même si Firmin a eu accès à la culture, aux mots (il semble que cela lui ait suffi). Je donnerai comme conseil d'attendre que le roman paraisse en poche ou de l'emprunter dans une bibliothèque.

11 septembre 2009

Le guide de l'incendiaire des maisons d'écrivains en Nouvelle-Angleterre - Brock Clarke

Le guide de l'incendiaire des maisons d'écrivains en Nouvelle-Angleterre de Brock Clarke (Editions Albin Michel) est un des romans étrangers de la rentrée littéraire. Je l'ai d'abord acheté pour le titre qui m'a intriguée (je n'avais jamais entendu parler de l'auteur): il se lit bien. Sam Pulsifer est le narrateur. Quand il commence à nous raconter son histoire, il est en train de purger une longue peine de prison. C'est la deuxième fois. La première a duré 10 ans: à l'âge de 18 ans, il a été reconnu coupable d'avoir provoqué pendant une nuit un incendie qui a détruit la maison de la poétesse américaine Emily Dickinson (1). Plus grave, deux personnes sont mortes dans l'incendie: une des guides qui faisait visiter la maison et son mari. Petite précision, il faut que je vous dise que presque tous les événements du roman se passent dans l'état du Massachussetts au nord-est des Etats-Unis, plus particulièrement à Amherst (ville natale d'Emily Dickinson qui vécut recluse toute sa vie dans la maison familiale). Sam prend la vie avec philosophie malgré ce qui lui arrive. Il ne sent pas coupable: il avait par mégarde jeté un mégot mal éteint qui a embrasé la maison historique. Le roman de 400 pages nous fait découvrir toutes les mésaventures de Sam. Ayant purgé sa première peine, et sortant de prison, il est rejeté par ses parents (professeur de lettres pour l'une, éditeur pour l'autre). Le père de Sam a reçu et gardé, pendant la détention de son fils, des centaines de lettres émanant de personnes qui adressaient des demandes (voire offraient de l'argent) pour que d'autres maisons d'écrivains célèbres soient brûlées (comme celle de Mark Twain). Par la suite, Sam apprendra des faits qu'il ne soupçonnait pas concernant ses parents. Notre héros se marie sans rien révéler de son passé à sa femme (mal lui en prend). Le passé le rattrape en la personne du fils des victimes de l'incendie. Sam se retrouve seul, et, quand le roman se termine, il est en prison pour avoir, cette fois-ci sciemment, brûlé une maison. Laquelle? Vous le saurez si vous lisez ce roman foisonnant. Attendez peut-être sa parution en poche (il coûte 22 euros).

(1) Que les lectrices (teurs) soient rassuré(e)s, la maison d'Emily Dickinson (1830-1886) n'a pas été détruite et elle se visite (voir le site internet américain).

3 septembre 2009

De l'eau pour les éléphants - Sara Gruen

J'ai lu d'une traite en une journée les 460 pages de De l'eau pour les éléphants. Je me suis plongée dans la vie d'un cirque aux Etats-Unis, dans les années 30. La grande dépression de 1929 fait encore les ravages économiques que l'on sait. Jacob Jankowski, 23 ans, fils de vétérinaire et qui allait passer son ultime examen pour devenir lui-même vétérinaire, apprend la mort tragique de ses parents dans un accident de la route. N'ayant plus rien, il s'embarque sur un convoi ferroviaire qui transporte un cirque ambulant, celui des frères Benzini, et se fait engager comme homme à tout faire. Pendant toute ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de me rappeler le film de Cecil B. de Mille Sous le plus grand chapiteau du monde (1952), avec des histoires un peu similaires. Mais, dans le roman, les anecdotes sont plus tristes et sordides (les employés n'étaient pas payés ou alors on les faisaient mourir en les faisant tomber du train quand ils étaient malades). Nous faisons connaissance avec des phénomènes de foire comme la femme obèse ou le nain ainsi que les machinistes qui tiennent le coup grâce au whisky. Jacob tombe amoureux de la belle écuyère Marlène (mariée à August, un homme violent, responsable des animaux et directeur équestre). Il y a aussi Rosie, l'éléphante, qui ne comprend que la langue polonaise (elle joue un rôle central dans le dénouement donnant une certaine morale à l'histoire). Tout ce petit monde est dirigé par le directeur Oncle Al, personnage peu recommandable. Sara Gruen s'est appuyée sur de nombreux documents de cette période pour raconter cette fiction; elle évoque, en particulier, les alcools frelatés (nous somme en pleine prohibition) vendus clandestinement qui provoquaient des paralysies ou faisaient mourir des gens comme certains protagonistes de l'histoire. Des photos d'époque (la plupart de la collection du cirque Barnum) insérés en tête ou en fin de chapitres aèrent l'ensemble. Publié aux éditions Le Livre de poche, c'est le genre de roman que je ne lâche plus une fois que je l'ai commencé.

25 juillet 2009

L'amour en kilt - Alexander McCall Smith

Suite de 44, Scotland Street et de Edimbourg Express (cf. mon billet du 27/07/2008), ce 3ème opus L'amour en kilt (titre un peu "cucul" pour Love over Scotland, "De l'amour au-dessus de l'Ecosse" - le titre fait penser à un de ceux de la collection Harlequin, n'est-ce pas?) nous permet de retrouver, avec des incursions hors d'Edimbourg, la plupart des héros récurrents des deux précédents livres: Bertie, 6 ans, qui se retrouve à jouer du saxo ténor dans un orchestre pour adolescents à Paris (France), et Domenica à Malacca (Malaisie) qui fait une étude sur les pirates (qui attaquent les bateaux en mer). Pour se faire comprendre, elle parle en "Pidgin". A Edimbourg, Irène, la maman de Bertie, bien qu'enceinte, continue malgré tout à être insupportable et surprotectrice envers son fils: elle pense, parle, agit pour lui. Elle continue la mise en oeuvre "du projet Bertie" (pauvre Bertie!). Cyril, le chien à la dent en or, se fait voler presque sous les yeux de son maître Angus Lordie, lequel voit arriver d'un mauvais oeil Antonia, qui emménage dans l'appartement de Domenica pendant son absence. Toujours à la même adresse, Pat éprouve un tendre sentiment pour un dénommé Wolf qui suit le même cursus universitaire qu'elle. Matthew, qui tient une galerie (et est l'employeur de Pat), se retrouve riche et tombe amoureux de cette dernière. Enfin, Big Lou, la tenancière du bar où Matthew va régulièrement, connaît des déboires sentimentaux à cause d'un certain Eddie (qui, en plus, la dépouille de son argent). Le roman fait 400 pages (Editions 10-18) et on en redemande (d'ailleurs, je sais que la série continue). C'est une bonne lecture distrayante pour l'été.

1 juillet 2009

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

Comme Anne Gavalda le dit sur le bandeau du roman, Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates écrit en 2007 par deux Américaines, Mary Ann Shaffer (ancienne bibliothécaire décédée en février 2008), et sa nièce, Annie Barrows, est un roman épistolaire délicieux. Je l'ai lu en un week-end (entre deux tranches de L'Icône: cela a remonté le niveau de qualité de mes lectures). L'histoire se passe entre janvier et septembre 1946 à Londres et à Guernesey. La deuxième guerre mondiale vient à peine de s'achever mais les séquelles sont présentes avec l'utilisation des tickets de rationnement et les traces de bombardements encore visibles. D'ailleurs l'héroïne du roman, Juliet Ashton, 32 ans et encore célibataire, a eu son appartement soufflé par une bombe avec tous ses livres à l'intérieur. Elle est en train de connaître une certaine célébrité grâce à des chroniques écrites pendant la guerre et qui viennent d'être réunies pour être publiées dans un recueil. Parce qu'un certain Mr Dawsey Adams lui écrit de Guernesey (il possède un livre qui avait appartenu à Juliet et qu'elle avait vendu), nous faisons ainsi connaissance de quelques habitants de Guernesey ayant fait partie durant la guerre des "amateurs de littérature et de tourte d'épluchures de patates de Guernesey". Ces amateurs se sont trouvés à appartenir à ce groupe grâce à un cochon rôti qui a échappé à la vigilance des allemands. Tour à tour, les membres de ce groupe écrivent et/ou répondent à Juliet sur ce qui s'est passé sur cette île entre 1941 et 1945. Tous ces personnages sont haut en couleur et ont des caractères bien trempés, surtout les femmes, dont une qui a été à l'origine de ce cercle mais de laquelle personne n'a plus aucune nouvelle. Juliet, elle, se trouve devant un dilemme cornélien concernant son avenir: rester à Londres parce qu'un homme riche dont elle vient juste de faire connaissance veut l'épouser à tout prix; ou alors, partir et peut-être s'installer à Guernesey. Par ce roman, j'ai appris que les habitants des îles Anglo-normandes ont souffert comme tout le monde, pendant cette époque, des privations et de l'occupation allemande. Ces îles furent des avant-postes de l'armée allemande. Et après avoir terminé ce roman, j'ai eu envie d'aller faire un tour à Guernesey pour voir si les habitants sont aussi attachants que ceux du roman. Le fait que l'histoire soit écrite par lettres lui donne une grande dynamique. L'histoire aurait été différente si elle s'était passée de nos jours avec le téléphone portable et les SMS. Je ne suis pas sûre que cette histoire m'aurait autant plu. Sur les blogs, je n'ai lu que des bonnes critiques de ce roman, c'est justifié.

21 juin 2009

L'icône - Gary Van Haas

A ceux qui vont me lire, j'annonce tout de suite que cela m'a beaucoup coûté d'écrire ce billet. J'étais très contente de participer pour la deuxième fois à l'opération Masse critique Babelio. Après ma première tentative pas très concluante (j'avais moyennement aimé L'amie du diable), j'espérais faire une meilleure pioche: j'ai choisi un thriller à tendance religieuse. Que nenni! En un mot, je considère ce roman (est-ce que je peux dire que L'Icône est un roman?) comme une ineptie totale. C'est un des plus mauvais livres que j'aie lu de ma vie. Je ne sauve rien, ni l'histoire avec un héros faussaire à ses heures et criblé de dettes, ni l'écriture très relâchée pour ne pas dire vulgaire; et je serais grecque, j'intenterai un procès à l'auteur qui est raciste dans ses propos envers ce peuple. L'essentiel de l'histoire se passe entre Mikonos et Delos. Aucun cliché sur les homosexuels, la vie dissolue, les trafics d'antiquités ne nous est épargné. Et l'icône n'a qu'un rôle très accessoire dans l'intrigue. Si vous lisez les 10 dernières pages de ce roman, vous saurez que le Christ n'est pas mort sur la croix mais vous n'en saurez pas plus. Et de toute façon, cela n'a aucune importance. J'espère que les éditions First qui ont publié le roman vont améliorer leur politique éditoriale car ils n'ont rien à y gagner. Pour finir, selon la 4ème de couverture, un film adapté de ce roman est annoncé avec Pierce Brosnan et Catherine Zeta-Jones, je crains le pire.

9 juin 2009

Challenge Chick Litt For Men

Ceci n'est pas un billet de Dasola (mais bien de Ta d loi du cine). Il a pour objet le Challenge Chick Litt For Men proposé par Calepin. Le 12 janvier 2009, je (donc) m'étais inscrit en m'engageant sur trois titres de la collection "Audace" publiés par les éditions Harlequin (1). Vu qu'on avait jusqu'au 31 décembre, je suis encore dans les délais! Désolé de contrarier un peu la définition usuelle: la couverture de la collection n’est pas rose mais mauve. Et chez Harlequin, il semble y avoir un code pour les histoires à l’eau de rose: plus la couleur de la couverture fonce, plus la température monte…
Pour entrer de plain-pied dans la critique: je pense que la traduction, au moins au niveau des titres - ineptes! -, contribue sans doute à stéréotyper le produit (2). Voici les trois livres en question (respectivement N°93, 94 et 95 dans la collection):
- L'Ivresse de l'interdit de Karen Anders (Manhandling dans le texte - pourquoi pas "Prise en main masculine"?)
- Jusqu'au bout du désir de Suzanne Forster (Unfinished Business - pourquoi pas "Affaire inachevée"?)
- Intime proposition d'Isabel Sharpe (Thrill me - pourquoi pas "Fais-moi frémir"?).
Jouons un peu au Martien basique: quand j’ai commencé mes lectures (je ne vous parle pas des couv' accrocheuses!), je croyais plus ou moins monter à l’assaut sabre au clair pour triompher de titres aussi stéréotypes qu’un bon vieux SAS (j’avoue, j’en ai lu quelques-uns quand j’étais ado) où le nombre et le déroulement de scènes chaudes sont codifiées et même standardisées d’un épisode à l’autre de la saga, comme autant de repères pour les attentes des lecteurs – masculins. "Audace" est beaucoup plus diverse, et je dirais même parfois subtile.
Plantons nos trios de personnages: dans le 93, Laurel est une jeune femme d'affaires (au début) qui va virer créatrice artistique (ses premières amours refoulées) à la fin. Mélissa, dans le 94, a bidonné un best-seller, en fantasmant sur un mari de rêve - avec lequel elle n'a passé, en fait, qu'une seule nuit, mise au défi par ses copines après un resto trop arrosé. Enfin, dans le 95, May, jeune provinciale plus ou moins naïve, débarque à New-York après avoir accepté une passade d'une semaine dans un palace avec un chaud lapin, sur un coup de tête (elle venait de se faire rompre). Passons aux Roméos - j'allais écrire "Jules" -, par ordre décroissant, cette fois. 95: Brandon, écrivain au succès stagnant, cherche l'inspiration de son côté dans ledit palace - son éditrice lui a ordonné de cibler un lectorat plus féminin. Et, évidemment, à la fin, le rupteur débarque. 94: l'attachée de presse de Mélissa lui ramène son bel Antonio de mari sur un plateau (de télé). Evidemment, ce n'était pas le simple chevalier serveur qui l'avait happée au resto. Et il ne sera plus question de divorce. Dans le 93, Mac assure: certes, il a trompé Laurel sur sa qualité (hard, il ment - honni soit qui mal y pense - d'accord, je sors), mais ils se seront bisoutés pages 31, 47, 96, 121, 126 et 198, tout en couchant - c'est torride - pp. 62, 109, 138 avec remise de couvert pp. 144, 158, 175 et 180 (j'espère ne pas en avoir oublié, j'ai relu en diagonale). La crise survient p. 195, et se dénoue p. 209 (fin du livre p. 213). Ce genre de scènes est moins fréquent dans le 94 - seulement quand l'un ou l'autre a bu? Dans le 95, ils ne couchent carrément pas (ce qui s'appelle coucher, dans un lit et tout nus) ...avant la page 190 (sur 214). Tout est dans l'approche et la transformation.
Je crois avoir dit le principal? On peut d'autant moins parler de titres impérissables, que Wikipedia m'a appris que les invendus étaient rapidement pilonnés (info ne figurant pas sur le site officiel). Enfin, il n'y a pas trop de coquilles, pour le prix (une par volume, au maximum?). Voilà, mon incursion dans la littérature de poulette s'achève, ouf. Maintenant, quand je lis les collègues qui se sont contentés de Bridget Jones, je ricane (désolé Yohan).

(1) La communication d'Harlequin emploie bien le terme "Chick Litt" sur leur page de présentation... mais pour une autre collection?

(2) Mesdemoiselles coeurs tendres qui rêveriez de rédiger, pas de regrets: à la question «Puis-je écrire un roman pour Harlequin?», la réponse sur leur site est: «Harlequin France ne travaille pas en direct avec les auteurs. En effet, toutes les sources éditoriales de nos publications proviennent de notre maison-mère canadienne. Nos auteurs sont anglophones et nous ne publions, en France, que des romans traduits de l'anglais. Nous ne publions donc pas d'auteurs français, mais nous vous adressons nos souhaits de réussite dans vos candidatures auprès d'autres maisons d'édition».

PS du 10/10/2012: j'avais vu passer récemment une information comme quoi Harlequin lançait un concours d'écriture francophone... Après vérification, il s'agit d'un concours appelé "Nouveaux talents Harlequin", en partenariat avec "WeLoveWorld", jusqu'au 30/11/2012. Douze auteurs francophones sélectionnés gagneront une publication numérique au sein d'une nouvelle collection Harlequin. Le "grand gagnant" verra son texte édité en version papier.
Pour en savoir plus, cliquez ici.

11 mai 2009

Dans la peau / La chambre écarlate - Nicci French

Pour celles (ceux) qui ne le savent pas, sous le pseudonyme de Nicci French se cache un couple d'écrivains anglais, Nicci Gerrard et son mari Sean French, journalistes de profession. Ils écrivent à quatre mains depuis plus de dix ans. Je viens de lire deux de leurs romans policiers: Dans la peau et La chambre écarlate. Comme cela m'a bien plu, je vais en commencer un troisième, Aide-moi... Les points communs des deux premiers sont évidents. Les histoires se passent à Londres et ce sont des femmes qui sont les narratrices. Dans les deux intrigues, les policiers n'ont qu'un rôle vraiment secondaires et ne paraissent pas très compétents. Les conclusions ne sont pas forcément très gaies avec des héroïnes fortes mais seules.

Pour Dans la peau, nous avons trois femmes dont les récits se succèdent: elles ne se connaissent pas mais un lien les relie: un tueur leur écrit qu'il va les tuer. Les deux premières ont une fin tragique, quant à la troisième...

Dans La chambre écarlate, l'héroïne est une jeune psychiatre qui arrive à résoudre une affaire tragique où les deux victimes sont aussi des femmes: une jeune SDF et une mère de famille, dont on apprend à la fin quel lien elles pouvaient avoir.

Petite anecdote en passant: j'avais acheté les deux romans en poche. Le premier, je l'ai lu tranquillement chez moi. Quant au deuxième, il faisait partie de ceux que j'avais emportés pendant mes vacances basques. Et je ne sais pas pourquoi, dans un moment de distraction (je l'avais lu aux trois-quarts), je crois l'avoir oublié sur un banc. Comme je voulais absolument le terminer, je l'ai trouvé à ma biblothèque d'entreprise. J'étais contente de ne pas être obligée de le racheter. Une mésaventure de ce type m'était déjà arrivée il y a quelques années et j'avais racheté le livre (mais je ne me souviens plus du titre). Sinon, le fait d'abandonner un livre terminé sur un banc, pourquoi pas? L'idée n'est pas mauvaise si cela peut faire plaisir à quelqu'un... (cf. ici, ou bien ).

1 avril 2009

Histoire d'un mariage - Andrew Sean Greer

L'histoire d'un mariage d'Andrew Sean Greer (Editions de l'Olivier) se passe principalement en 1953, à San Francisco. La narratrice qui parle/écrit pendant tout le roman s'appelle Pearlie. Elle est née dans le Kentucky. C'est là qu'elle a vu pour la première fois celui qui deviendra son mari: Holland Cook, beau jeune homme ténébreux à la peau foncée et aux yeux couleur miel. En 1953, ils sont mariés depuis 4 ans et ont un petit garçon de 3 ans atteint de polyomélithe. Le roman se compose de quatre parties. La première est en tout point remarquable, les trois parties suivantes ne sont peut-être pas à la hauteur, mais, quelques péripéties aidant, ce roman se lit avec intérêt et plaisir. Pearlie évoque le McCarthysme, l'affaire des Rosenberg et la Guerre de Corée. Sans parler d'un détail d'importance mais que je ne peux pas dévoiler (lire la dernière phrase de la première partie). Pearlie nous fait connaître Buzz (Charles) Drumer (personnage essentiel de l'histoire). Son mari Holland reste très en arrière-plan, Pearlie le ménage sans raison précise (apparemment). Il y a aussi Lyle le chien de la famille qui n'aboit pas. Tout le roman se déroule dans un coin appelé Sunset à San Francisco, habité par des blancs. Pearlie est très nostalgique quand elle évoque cette période où elle a été heureuse malgré ce qu'elle est et ce qu'elle vit. C'est un roman sur les non-dits, la délation (et ses conséquences), l'homosexualité interraciale dans l'Amérique puritaine de ces années-là. Je ne connaissais pas cet auteur mais il vaut la peine d'être découvert. Il a un style fluide très agréable. Voir les avis d'Amanda, de Cuné et de Clarabel.

19 mars 2009

Enfant 44 - Tom Rob Smith

Quand j'ai lu le titre du livre, Enfant 44 (publié aux éditions Belfond), et vu l'illustration de la couverture, j'ai pensé que c'était un récit romancé sur un jeune garçon dans un goulag ou dans un camp de prisonniers quelque part dans un pays de l'Est. Et bien pas tout à fait. Une sorte de prologue se passe en janvier 1933, dans un village en Ukraine. Il fait froid et les gens sont affamés. Ils mâchent les écorces des arbres pour combattre la sensation de faim. Tout les animaux domestiques ont été mangés sauf un: un chat efflanqué que sa maîtresse laisse partir (elle veut elle-même mourir). Le chat va être pourchassé par un jeune garçon Pavel, qui a 10 ans, et son jeune frère Andreï, âgé, lui, de 8 ans (et qui adore son grand frère). Pavel capture le chat mais est lui-même poursuivi par un homme. Pavel disparaît laissant Andrei en pleurs. Leur mère le croit mort, peut-être a-t-il été mangé, les gens ont tellement faim? Sans transition, on se retrouve 20 ans plus tard, juste avant la mort de Staline. Leo, membre du MGB (KGB?), est chargé de clore une enquête sur la mort d'un petit garçon, fils d'un membre du MGB. On fait tout pour étouffer l'affaire, il est mort "accidentellement" avec de la terre dans la bouche et entièrement déshabillé. Car, bien entendu, le crime n'existe pas sous le régime de Staline: il n'y aucune délinquance, ce n'est pas concevable. Et pourtant, le petit garçon retrouvé est la 44ème petite victime d'un tueur unique qui éventre ses victimes pour leur prendre l'estomac. Il opère dans voisinage de la voie ferrée. Leo apprend que, pour les crimes précédents, des personnes considérées comme déviantes (homosexuels, simples d'esprit) sont arrêtées et exécutées sans sommation; on arrive toujours à trouver des boucs émissaires. C'est là qu'il prend concience que quelque chose ne tourne pas rond dans le système. Le roman fait une description assez terrifiante de la vie du peuple soviétique sous Staline où la délation est de rigueur et autant récompensée. Même entre mari et femme, il n'y a pas de solidarité. Le couple que Léo forme avec Raïssa en est la preuve. Pendant l'enquête, la haine que lui témoigne un collègue, Vassili (homme dangereux et sans pitié), font de Léo et de sa femme des hors-la-loi. La première qualité de ce premier roman d'un écrivain de 30 ans est qu'il se lit vite (398 pages), et d'autre part l'originalité réside dans le contexte historique. En revanche, j'ai trouvé certaines invraisemblances, par exemple dans le fait que, en quelques phrases, Pavel arrive à trouver des alliés qui l'aident à démasquer le meurtrier. A la page 268, on comprend toute l'histoire des crimes et comment un simple chat peut changer deux vies. Ridley Scott a paraît-il acheté les droits pour adapter Enfant 44 au cinéma [cf. chronique du 21/04/2015 pour le film de Daniel Espinosa].

25 février 2009

Les fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire - Vikas Swarup

Ce très long titre pas très vendeur, c'est celui, dans l'édition française, du roman dont a été tiré le film qui vient de triompher aux Oscars, dimanche soir dernier (22 février 2009), Slumdog Millionnaire de Danny Boyle. J'avais déjà lu la moitié du roman (paru en poche, aux éditions 10/18, et dont le titre original est Q and A [Questions/Réponses]) quand je suis allée voir le film. Je constate une fois de plus que le livre est très différent du film, dans le ton et même la forme. Le livre est très structuré (voire classique) et on est assez loin de l'esprit "bollywoodien" du film qui part un peu dans tous les sens (et où l'on ne sait pas trop qui est qui). Ram Mohammad Thomas (Jamal dans le film) vient d'être arrêté pour tricherie car il a répondu à toutes les questions du jeu "Qui veut gagner des millions? QVGM". Les 12 chapitres du roman font référence aux 12 questions + une dernière que Ram (dont la profession est serveur) parviendra à résoudre grâce à la chance et parce qu'il s'est trouvé confronté à des situations où justement il est capable de répondre à: "où peut-on trouver l'inscription INRI; l'inventeur du revolver; quelle est la plus petite planète du système solaire; que veut dire persona non grata"; etc. D'ailleurs, les questions dans le livre qui closent chaque chapitre sont différentes de celles du film. L'Inde telle que l'on peut se l'imaginer n'est qu'effleurée, l'auteur ne s'appesantit pas sur la misère mais il en parle: la pédophilie, les enfants que l'on mutile pour qu'ils deviennent des mendiants, l'homosexualité, la violence envers les femmes, la rage qui fait des victimes, les rixes entre musulmans et hindous, etc. Et il y a beaucoup de personnages passionnants. On comprend à la toute fin pourquoi Ram a voulu participer au jeu, l'argent n'est pas le motif principal. Seules deux ou trois situations du roman sont reprises dans le film, et encore partiellement. Pour un premier roman, quelle maîtrise! En tout cas, si vous voyez le film, lisez le roman, c'est un ordre (et le bon - je plaisante). Si vous lisez le roman (d'abord, et même que -), vous pouvez voir le film en sachant que c'est une adaptation sympathique, vite oubliée mais qui semble plaire.

19 février 2009

L'étrange histoire de Benjamin Button - Francis Scott Fitzgerald

Tout d'abord, j'avoue que j'ignorais que le film qui vient de sortir était tiré d'une nouvelle et a fortiori que l'auteur en était Francis Scott Fitzgerald (Gatsby le Magnifique et Tendre est la nuit). L'étrange histoire... vient d'être publié en Presse Pocket (1,50 €), la nouvelle fait 40 pages, soit 1/2 heure de lecture. Benjamin naît vieillard et s'évapore (si je puis dire) en étant redevenu nourrisson. Entretemps, il passe sa vie à rajeunir. Quand il naît, le médecin accoucheur voit cet événement comme un scandale. Cela va nuire à sa réputation. Les parents sont effondrés mais ils "font avec". Benjamin va à l'école puis à l'université. Au début, il a une canne puis, au fur et à mesure, il s'en passe. Ses cheveux blancs foncent. Il devient de plus en plus  fringant. Il paraît n'avoir que 50 ans, alors même qu'il est né depuis 25 ou 30 ans. C'est au cours d'un bal qu'il fait la connaissance de celle qui devient sa femme, Hildegarde. Elle dit aimer les hommes mûrs. Mais le temps passe, elle vieillit, lui rajeunit. Ils ont un fils ensemble. Benjamin se désintéresse de sa femme dont le caractère s'aigrit. Il se retrouve en concurrence avec son fils qui semble ne pas avoir beaucoup d'affection pour son père étrange. D'homme, Benjamin devient enfant puis bébé, puis plus rien. Le récit est assez clinique. L'écrivain n'a pas une grande compassion pour son héros qui n'est pas très sympathique. Ce n'est pas du tout romantique, c'est même assez froid. Je n'ai pas encore vu le film. Les scénaristes semblent avoir gardé la trame, mais je pense qu'ils ont ajouté des personnages et des situations qui ne sont pas dans la nouvelle (et notamment développé l'histoire d'amour). Vu le succès, il va encore se donner un moment. J'en ferai sans doute un billet en temps utile. [film chroniqué le 23/02/2009]

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