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Le blog de Dasola
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23 novembre 2009

In the loop - Armando Iannucci

Ce film britannique, In the loop (traduction littérale: dans la boucle, dans le cercle) d’un réalisateur italo-écossais, Armando Iannucci, a été tourné comme un reportage. Il faut s'accrocher pour ne pas perdre le fil des dialogues. Cela va à toute allure (en France, je pense que le film n’a pas été doublé en VF). Bien que cela soit plus difficile à suivre, ce choix de la VOSTF est préférable pour écouter les accents et les jeux de mots intraduisibles. Les sous-titres font ce qu’ils peuvent. Les comédiens s’en donnent à cœur joie dans cette satire sur-vitaminée sur le monde diplomatique. A Downing Street, Malcolm Tucker, l’effroyable (c’est un euphémisme) chef de la com du Premier Ministre est capable de faire et défaire un ministre. En l’occurrence, il s’agit de l’ambitieux (mais petit par la taille) Simon Foster, le secrétaire d'état du développement mondial (sic), qui vient de fait une bourde verbale. En effet, pendant que les Américains et les Anglais sont en pleine tractations avant une possible invasion guerrière au Moyen-Orient, Simon Foster déclare devant des journalistes que la guerre serait "imprévisible". Il aurait employé d'autres vocables comme "prévisible", "évitable" ou "inévitable", cela aurait été la même chose. Cette gaffe met en émoi les deux camps car aucune décision n’était encore prise. L’histoire se passe alternativement à Londres et à Washington DC en passant par New York (aux Nations-Unies). Les dialogues vachards et aussi un peu sexistes fusent. Si les femmes en prennent pour leur grade, les généraux quatre ou cinq étoiles aussi. Je ne peux pas tout raconter si ce n'est que le malheureux secrétaire d'état sera viré (il n'aura même pas le temps de démissionner) non pour sa gaffe mais pour un mur mitoyen qui s'écroule. C'est du grand art. Voilà le genre de cinéma que les Français ne savent pas ou n'osent pas faire et c'est bien dommage. Je le conseille vivement. Voir le billet d'Alex.

21 novembre 2009

A l'origine - Xavier Giannoli

Dès les premières images, j’ai été frappée par la grisaille, la tristesse de l’hiver, saison où semble se passer A l'origine (qui fut sélectionné pour le festival de Cannes 2009). On se sent oppressé. L'histoire se déroule dans un décor du style "no man’s land" entre un chantier d'autoroute à l’abandon, un motel et une petite ville sinistrée où le chômage fait des ravages. Juste avant, on vient de voir un homme dont on ne sait rien, Philippe Miller, passer son temps à escroquer des grands magasins d’outillages d’un département ou d’une région. Il va d’un endroit à l’autre avec méthode en pointant sur une carte. Se faisant passer pour un chef de chantier travaillant pour une grande entreprise, il se fait confier du gros matériel qu’il ne rend pas mais qu’il revend à son comparse joué par Gérard Depardieu à l’allure d’ogre. A un moment donné, il se retrouve donc au milieu de nulle part, attiré par un panneau annonçant un chantier d’autoroute. De fil en aiguille, les gens de la petite ville voisine croient qu’il est un contremaître venu faire des repérages, il ne les contredit pas. Avec aplomb et détermination, il décide de reprendre le chantier et les habitants le suivent. Ils n’attendaient que cela. De là se greffe une relation intime entre Philippe Miller (François Cluzet) et la maire de la ville qui est veuve (Emmanuelle Devos). J'ai aimé ce film même si j'ai trouvé quelques longueurs, dont l'histoire d'amour (qui m'a paru assez improbable bien que cela amorce un changement dans l'attitude de Philippe Miller et sa volonté de ne pas abandonner ces gens). L'apparition en truand minable de Depardieu n'était pas non plus très utile. En revanche, le reste est remarquablement montré avec ces petites gens qui reçoivent Philippe comme le Messie. On sent bien qu’ils sont broyés et démunis face à des forces multinationales qui les dépassent. Et tout à coup, ils y croient: le miracle s’accomplit. Deux kilomètres d’autoroute ont bien été construits sur du vent. Le tout a été d'y croire. Philippe est un escroc mais il a donné quelque chose d'important à tous ces gens: l’espoir et une raison de continuer. François Cluzet a un jeu intériorisé et a peu de dialogues, ce qui rend son personnage opaque (on ne sait pas ce qu’il pense). Emmanuelle Devos est lumineuse et les autres comédiens peu ou pas connus sont bien dans leur rôle. C’est le deuxième film de Xavier Giannoli que je vois après Si j'étais chanteur. C’est un réalisateur qui compte dans le cinéma français.

17 novembre 2009

The Red Riding Trilogy (1974, 1980, 1983)

Ces trois films, sortis cette semaine, sont adaptés de trois romans faisant partie de la quadrilogie de David Peace, écrivain anglais du Yorkshire né en 1967: 1974, 1977, 1980 et 1983, parus en poche aux éditions Rivages Noir. Le roman 1977 n'a pas été adapté (peut-être pour des raisons budgétaires). Chaque film dure entre 1h30 et 1h40 et il est recommandé de les voir dans l'ordre. Des personnages récurrents se retrouvent dans les trois films (parfois lors de flash-back) ainsi que les intrigues proprement dites qui sont plus ou moins imbriquées entre elles. On est plongé dans la corruption, les meurtres en série, la désespérance d'une ville sinistre, la pédophilie. C'est noir et violent mais qu'est-ce que c'est bien! Pour les amateurs de films noirs comme moi, on en redemande. Le titre de la trilogie, pour les anglicistes et pour les autres, fait référence au Petit Chaperon Rouge (Red Riding Hood). En effet, il est fait référence à un loup qui mange les enfants (de manière métaphorique) et à une petite fille avec une cape et des bottes rouges.

Dans le premier film de la trilogie, 1974, réalisé par Julian Jarold, l'histoire se passe dans le West Yorkshire, en Angleterre. Un jeune journaliste, Eddy Dunford, enquête sur trois petites filles disparues entre 1972 et 1974. Le corps de l'une est retrouvée. La jeune victime a subi les derniers outrages et des ailes de cygnes ont été cousues dans son dos. En parallèle, nous faisons connaissance avec les flics locaux, tous corruptibles, pourris, assassins, tortionnaires, qui touchent des pots-de-vins d'un homme d'affaires de la région, Peter Dawson. Ce dernier veut construire un centre commercial au mépris des lois (quitte à brûler un campement de gitans pour récupérer un terrain). Peter Dawson a une belle maison en forme de cygne. Un pasteur qui officie dans le secteur console les âmes en peine. Evidemment, ces intrigues sont liées.

Dans le deuxième, 1980, réalisé par James Marsh, c'est un flic venu de l'extérieur, Peter Hunter, qui mène l'enquête sur l'assassinat de prostituées par l'éventreur du Yorkshire. Peter Hunter est en butte à l'hostilité de ses collègues, dont la plupart sont les mêmes que dans la première partie. Ils ne veulent toujours pas qu'on se mêle de leurs affaires. Parmi les crimes, l'une des victimes ne semble pas avoir été tuée par le même tueur. D'ailleurs, on apprend qu'elle n'était pas une prostituée mais un témoin gênant pour une des affaires qui s'est passée en 1974. Peter Hunter comme Eddy Dunford ont une fin de vie pour le moins brutale.

Dans le troisième, 1983, réalisé par Anand Tucker, le triste héros du film est un avocat un peu largué, John Piggott, alcoolique, enfant du pays. Cet opus qui termine la trilogie reprend des éléments des deux précédents dont la disparition des trois petites filles. En effet, une 4ème disparaît alors que le coupable présumé arrêté à la fin de 1974 est en prison.

J'ai trouvé une belle unité entre ces trois films (réalisés en 2009 par trois réalisateurs différents que je ne connais pas).
Le troisième est peut-être celui qui m'a le moins convaincue, mais l'ensemble est homogène avec des acteurs anglais remarquables comme souvent (Peter Mullan, David Morrissay, Warren Clarke, Andrew Garfield, Paddy Considine, Mark Addy). Je ne saurais trop vous conseiller d'aller voir ces films sortis dans une seule salle à Paris. Ils se donnent en alternance et les spectateurs les voient à la suite (comme moi). On sort un peu groggy. Depuis, je me suis commandé les quatre romans que je lirai dès que possible. Sinon
Rob Gordon dit beaucoup de bien de la trilogie ici, encore ici et , ainsi que Vierasouto.

15 novembre 2009

Films vus et non commentés depuis le 21/10/09

Voici un billet qui en suit d'autres sur trois films vus mais pas trop appréciés (c'est un euphémisme) sauf le premier, et sur lesquels je n'ai pas envie de m'attarder.

La Nana de Sébastian Silva est un film chilien qui a reçu de bonnes critiques et a été multiprimé au festival de Sundance. Je suis allée le voir car le sujet m'intéressait. Les patrons de Raquel, bonne à tout faire depuis 20 ans dans la même famille, lui fêtent son anniversaire. Raquel est une femme d'une quarantaine d'année, tout d'une pièce, qui a du caractère (certains diraient qu'elle a mauvais caractère). Raquel est fatiguée et tombe souvent dans les pommes. Elle est toute seule pour s'occuper d'une grande maisonnée, c'est pourquoi sa patronne décide de lui adjoindre une aide. Mal lui en prend. Raquel a peur qu'on la remplace et réagit (mal). Deux aides rendent leur tablier après des tours pendables que leur fait subir Raquel. En revanche, la troisième, Lucy, saura l'apprivoiser, car Lucy est la joie de vivre personnifiée. Le film est sympathique même si la réalisation est un peu maladroite, avec quelques scènes répétées et le tout manquant un peu d'invention.

Le concert de Radu Mihaileanu est un film fourre-tout poussif avec un scénario invraisemblable qui donne des situations abracadabrantes. Comme, par exemple, des musiciens qui n'ont pas joué (ou presque) pendant 30 ans et qui sont capables de rejouer une longue partition sans répétition. Autre exemple, des Russes qui, en deux jours, retrouvent du travail à Paris comme si de rien n'était. Sans compter que j'ai été gênée par les acteurs russes qui sont doublés en français avec un accent improbable ce qui ajoute au ridicule de l'ensemble Je ne sauve que le dernier quart d'heure avec le concerto pour violon opus 35 de Tchaikovski. Tout le reste est à oublier. Je n'avais pas du tout aimé Va, vis et deviens du même réalisateur. Si je m'en étais rappelée, je ne serais peut-être pas allée voir Le Concert qui rencontre un grand succès public (il paraît que des spectateurs sortent leur mouchoir et/ou applaudissent à la fin). Personnellement, je le déconseille.

Quant à The box de Richard Kelly, cette "boîte" m'a parue bien vide. L'histoire se passe en 1976 en Virginie, pas loin de bureaux de la NASA et du siège du FBI. On peut ajouter la CIA et la NSA. Par un jour d'hiver, Arlington Steward, un homme affreusement défiguré, sonne à la porte de la maison d'un jeune couple, Norma et Arthur Lewis (Cameron Diaz et James Marsden); ce dernier travaille à la NASA. Ils ont un petit garçon. La veille, une boîte creuse avec un gros bouton avait été déposée sur leur seuil. Pour résumer, Arlington leur propose un million contre une vie. Il suffit d'appuyer sur le bouton. Bien entendu, le bouton est poussé, ils ont le million de dollars, il y a bien une mort violente et le cauchemar commence pour le couple. The Box est surtout une histoire où la culpabilité, la suggestion, le conditionnement, l'hypnose et peut-être la vengeance sont les clés essentielles. [Petit indice en passant: pourquoi s'en prendre à des employés de la NASA?]. Il y a des effets spéciaux un peu risibles et qui n'ajoutent rien. Les comédiens ne sont pas en cause mais ils sont prisonniers d'un scénario alambiqué et pas crédible. J'aime bien être manipulée au cinéma mais pas dans ce cas-là. Je pense que j'essaierai de lire la nouvelle de Richard Matheson dont est tiré le film.

11 novembre 2009

Sin nombre - Cary Fukunaga

Sin nombre (les "sans-noms") sont les centaines de candidats à l'immigration (clandestine) venant d'Amérique centrale et du Mexique et voulant partir aux Etats-Unis. Ils essaient de fuir la misère pour un monde meilleur (?). Sayra et Willly (alias Casper) se rencontrent sur le toit d'un wagon d'un long train. C'est une des techniques que les futurs émigrants utilisent pour voyager (souvent au péril de leur vie). L'introduction un peu longue montre comment Sayra quitte le Honduras avec son père et son frère pendant que Willy (alias Casper), qui fait partie d'un gang dangereux, La Mara, est mis à l'épreuve. Avec le chef du gang, Lil Mago, tatoué de la tête au pied, qui l'accompagne, ils rançonnent les voyageurs en partance. Peu de temps avant, Lil Mago, en voulant violenter la petite amie de Willy, l'a tuée par accident. En effet, les membres de ces gangs sont des hommes jeunes voire des adolescents, et sont violents. Le nombre de leurs tatouages est proportionnel aux actes violents qu'ils commettent (le meurtre en fait partie). Ils vivent selon leurs propres lois qui se résument à supprimer tous ceux qui leur cherchent des ennuis. On voit comment ils peuvent faire disparaître les corps de ceux qu'ils ont tués sans sommation. Ils règnent par la terreur. Je ne vous dirai pas comment Willy et Sayra arrivent à se cotoyer et à faire un brin de chemin ensemble. La fin est en demi-teinte: tragique pour l'un et avec l'espoir d'une nouvelle vie pour l'autre. J'ai été touchée par le destin de ces deux personnages. Ce film réalisé par un réalisateur inconnu du grand public a reçu plusieurs prix dans des festivals internationaux. Il s'est inspiré de faits réels pour nous raconter cette histoire. Cela fait un bon complément au documentaire qui est encore projeté (tout au moins à Paris): La vida loca (sorti le 30 septembre dernier) du réalisateur Christian Poveda qui s'est fait malheureusement tuer par balles par le gang salvadorien des "Maras". Son film est dans mes films à voir. En tout cas, Sin nombre mérite toute votre attention.

7 novembre 2009

Le ruban blanc - Michael Haneke

Le ruban blanc (Das Weisse Band en VO) est la Palme d'Or méritée (1) du dernier festival de Cannes. Le film de Michael Haneke est un chef-d'oeuvre visuel (le noir et blanc est une splendeur) et scénaristique, et l'interprétation est de tout premier ordre (adultes et enfants). L'histoire se passe de 1913 à l'été 1914 dans une petite communauté villageoise protestante en Prusse qui travaille essentiellement pour un baron (et sa femme) propriétaires des terres cultivables alentour. La communauté est composée de paysans mais aussi de personnalités emblématiques comme le pasteur rigoriste, le médecin (et la sage-femme), le régisseur et l'instituteur (le narrateur du film). Le pasteur comme le régisseur et les paysans sont des pères de familles nombreuses. D'ailleurs, on remarque vite ces ribambelles d'enfants ou d'adolescents tous plus blonds les uns que les autres qui se déplacent en groupe (les filles d'un côté et les garçons de l'autre). Grâce à la voix "off" vieillie de l'instituteur, on est tout de suite dans le vif du sujet: le village est en émoi à cause d'actes malveillants perpétrés contre le médecin, la femme d'un paysan victime d'un accident mortel, le petit garçon (attardé mental) de la sage-femme, le fils du baron et un nourrisson (sauvé in-extremis). Pendant ce temps, le pasteur fait régner une sorte de terreur feutrée dans sa maison. Deux de ses six enfants (un garçon et une fille) ont fait des bêtises. Ils sont obligés de porter un brassard blanc pour redevenir purs (et ils reçoivent dix coups de cravache en guise de punition). Cette vie se déroule au rythme des saisons et des moissons. L'instituteur tombe amoureux d'une jeune fille; le médecin (guéri) qui est revenu de l'hôpital se montre odieux envers la sage-femme et se permet des privautés sur sa fille; un oiseau en cage fait les frais de la colère d'une enfant; un paysan se pend; une grange brûle. C'est à ce moment-là que la guerre de 14 est déclarée. Rien n'est résolu, les crimes restent impunis (et pourtant, comme l'instituteur, on devine ce qui s'est passé). L'histoire se situe en Allemagne mais cela pourrait se passer ailleurs. Le réalisateur montre surtout les dégâts que peut faire une éducation faite de punitions et de violence mentale sur de jeune esprits et tout cela au nom de Dieu et de la recherche de la pureté. Je répète que c'est à mon avis un grand film qu'il faut voir.

(1) Les nombreux commentaires évoquant cette Palme d'Or (et notamment celui de MichCiné qui rappelle la polémique) me font souvenir que j'avais moi-même été dubitative sur ses conditions d'attribution méritée ou non dans mon billet du 26/05/09. Hé bien, maintenant que j'ai vu le film, mon opinion est faite: "chef-d'oeuvre". Dont acte.

3 novembre 2009

Capitalism, a love story - Michael Moore

Après Sicko (cf. mon billet du 16/09/07), notre trublion préféré, Michael Moore, s'attaque au capitalisme en général et à ses conséquences sur les finances américaines et sur les vies des petites gens en particulier. Le titre Capitalism, a love story est assez ironique puisque Michael Moore n'aime pas le capitalisme et il le dit. C'est un film qui m'a plu de par ses différentes démonstrations. Par exemple, celle qui démont[r]e comment quelques individus, financiers, membres de sociétés de courtage, assureurs et surtout banquiers, ont ruiné des millions de gens aux USA. Il a bien expliqué comment l'Amérique a été insouciante dans les années 50: elle dominait tout sans concurrence, et ensuite, elle s'est retrouvée face à la concurrence internationale (il prend l'exemple de l'industrie automobile avec l'Allemagne et le Japon). Il a bien analysé les rouages du hold-up financier de Wall Street sur l'économie. Et il parle bien entendu de la collusion entre financiers et hommes politiques. La mainmise financière sur l'économie a commencé sous Reagan. Parallèlement, je suis sensible à sa manière généreuse de s'attacher aux petites gens: ceux qui se retrouvent à la rue avec un viatique de 1000 dollars. J'ai bien aimé au début la comparaison entre la chute de l'Empire romain et la chute de l'Empire américain, et aussi celle où Wall Street est un casino dans lequel quelques personnes misent sur l'argent mondial. C'est effrayant. Comme Michael Moore, je ne sais toujours pas ce qu'est un dérivé de crédit. Pour mettre une légère touche d'optimisme, il évoque une société qui est gérée par son personnel (comme une coopérative). Je ne sais pas si ce film sera un succès aux Etats-Unis. C'est là qu'il devrait avoir un impact pour que les choses changent. D'après ce que j'ai lu, Goldman Sachs continue de faire des profits vertigineux. En revanche, je pense que le film marchera en France, il le mérite, c'est vraiment bien et on apprend des choses. D'ailleurs, il faudra que j'y retourne car le film est très dense (il dure 2H00) et il y a une grande masse d'informations que je n'ai pas forcément assimilées en une fois. Sinon j'ai eu la chance de voir le film en avant-première, mardi 20 octobre 2009. Le film sort le 25 novembre prochain: allez-y! C'est mieux qu'une fiction et on sort hébété. Voici deux extraits du film: le premier et le second.

31 octobre 2009

Le démon des femmes - Robert Aldrich

J'ai enfin revu un film longtemps invisible qui m'avait marquée il y a plus de 25 ans (il date de 1968). C'était au temps du cinéma de minuit sur France 3. The legend of Lylah Clare (titre original et plus parlant que "Le démon des femmes") est un des trois films qu'Aldrich a consacré à l'univers impitoyable du cinéma en général et d'Hollywood en particulier (Les autres sont The big Knife et What happened to Baby Jane?). Lylah Clare, grande star d'Hollywood, est morte il y a plus de 20 ans sous les yeux de son mari et réalisateur Lewis Zarkan. Ce dernier, qui vit retiré, rêve de faire un film sur elle. Un impresario trouve un sosie de Lylah en la personne d'Elsa Brickman (qui est rebaptisée Elsa Campbell), jeune actrice pleine de fraîcheur, d'espoirs et d'illusions (Kim Novak, magnifique, tient les deux rôles: des flash-back ponctuent l'histoire). Le tournage va pouvoir se faire. Elsa, amoureuse de Zarkan, ira jusqu'au bout de l'expérience... Bien sûr, le spectateur saura, au fur et à mesure, comment est morte Lylah Clare. Ce n'est pas un film confortable, il prend à rebrousse-poil, il est dense et étouffant. Il y a pas mal de personnages tous plus monstrueux les uns que les autres, avec la femme à la jambe artificielle rapporteuse de ragots, l'impresario mourant, le producteur avide (Ernest Borgnine), le réalisateur égocentrique et l'actrice lesbienne disparue. Aux Etats-Unis, lors de sa sortie, le film fut un échec critique et donc commercial cuisant. Il faut dire que la fin, par exemple, atteint un niveau de cynisme rarement vu: une pub télé pour pâté pour chien "barkwell" (aboie bien) qui vient juste après l'annonce d'un décès. Je vous conseille de voir ce film pour les comédiens, pour la re-création de l'univers hollywoodien d'antan (comme on peut éventuellement l'imaginer), et pour le scénario riche. Je ne regrette pas de l'avoir revu. Comme Victime, il est projeté dans une seule salle. Dans le même ordre d'idées, il y a en ce moment à Paris une rétrospective Robert Aldrich à la cinémathèque française. J'espère que cela annonce de prochaines (re)sorties en DVD.

29 octobre 2009

Away we go - Sam Mendes

Vu dans le cadre d'une avant-première (je remercie Jérôme de Cinefeed et Cinefriends), je n'ai pas aimé (du tout!) ce film, Away we go (sortie le 4 novembre 2009), qui m'a paru sinistre à tout point de vue. Je l'ai même trouvé déplaisant par certains côtés, surtout le jeu des acteurs que j'ai trouvé outré voire insupportable (même si c'est leur rôle qui le veut); c'est flagrant pour Maggie Gyllenhaal et Alison Janney. Je ne sauverais du film que la jeune femme (Maya Rudolph, actrice pas très connue), qui irradie. Elle est belle et touchante, c'est un vrai bonheur. Pour le reste, cette vision d'adultes tous plus immatures, têtes à claques, les uns que les autres, m'a profondément énervée. Je plains les enfants qui sont avec eux. Verona et Burt, un jeune couple déjà installé ensemble (ils ont respectivement 34 et 33 ans), attendent un bébé. C'est au cours d'un dîner que les parents (un peu azimutés) de Burt annoncent qu'ils s'en vont deux ans à Anvers, en Belgique. De là, Vérona et Burt, avant de décider où s'installer pour élever le futur bébé (une fille), se rendent chez les uns ou les autres, qui sont soit des connaissances soit des membres de la famille (formant une belle brochette de fêlés ou de "disjonctés"). Ils vont de Miami à Phoenix, en passant par Madison et Montréal, pour se retrouver à la fin au bord du Mississippi. Je pense que je n'ai plus l'âge (à moins que je sois vieux-jeu) pour apprécier ce genre de film à l'humour qui me laisse de marbre (ce qui n'était pas le cas de d'une grande partie de la salle qui riait bien). Le public était jeune: 20 à 35 ans peut-être. Après Les noces rebelles qui fut une déception, Sam Mendes continue un parcours qui me laisse perplexe. J'avais tant aimé American Beauty et Jarhead... Que dire? Je ne sais pas.

26 octobre 2009

Invitations à une avant-première du film Rapt - Lucas Belvaux

Bonjour à tous et toutes, j'ai le plaisir d'inviter quelques fidèles de mon blog à une avant-première de Rapt (cf. mon billet du 11/10/2009) de Lucas Belvaux (sortie le 18/11/09) en présence d'Yvan Attal, le vendredi 6 novembre 2009 à 20 heures, Club de l'Etoile, 14, rue Troyon, 75008.
Si cela vous intéresse, merci de me contacter par mail ou avec un commentaire et je vous communiquerai l'adresse où vous inscrire (il y a 10 invitations et c'est 1 ou 2 par personne).

25 octobre 2009

Katalin Varga - Peter Strickland

Katalin Varga de Peter Strickland est un film d'atmosphère, de sons, d'images de forêts profondes menaçantes ou de plaines accueillantes. C'est une histoire de vengeance (sur la fin) qui se dénoue abruptement de façon assez logique. Ce film, joué en langue hongroise, se passe en Roumanie, et plus précisément en Transylvanie, pays de Dracula où l'on trouve encore la charrette tirée par un cheval pour se déplacer. Suite à une indiscrétion sur son passé, Katalin Varga, très belle jeune femme, est contrainte de partir: son mari la chasse avec son fils, Orban. Ils s'en vont sur les routes car Katalin Varga cherche quelqu'un. Elle a été violée, il y a douze ans. De ce viol est né Orban. Sa vengeance va être terrible mais elle paiera le prix fort car elle retrouve ses deux violeurs et la femme de l'un deux qui ignorait tout. Mais au bout du compte, on ressent un certain apaisement. Quand on sort de la projection, on est sonné. La fin ne s'oublie pas, notamment une scène sur une barque pendant laquelle Katalin raconte tout sur son viol. Les comédiens sont tous remarquables, en particulier l'actrice principale dont c'est le premier film: Hilda Péter. Il serait dommage que ce film reste un succès confidentiel. S'il se donne par chez vous, allez le voir. Rob dit beaucoup de bien du film.

21 octobre 2009

Films vus et non commentés depuis le 03/10/09

Pour continuer ma série, voici 4 films qui n'ont aucun rapport entre eux mais qui sont à voir si les histoires vous inspirent.

Mères et filles de Julie Lopes-Curval. J'y suis allée pour les actrices (surtout Marina Hands et Marie-José Croze). Je trouve Catherine Deneuve assez antipathique (c'est son rôle qui le veut). Les scènes où le passé et le présent se mêlent sont bien faites. Louise, Martine et Audrey sont respectivement la grand-mère, la mère et la fille. Louise a disparu, il y a 50 ans. Les deux autres n'arrêtent pas de se chamailler pendant tout le film. Revenue du Canada pour passer des vacances auprès de ses parents, Audrey (jeune trentenaire) est enceinte (elle ne veut pas garder le bébé). Sa mère, Martine, médecin, vit pour son travail. Tout se passe du côté du bassin d'Arcachon. Il y a 50 ans, Louise était malheureuse. Elle faisait partie de ces femmes qui devaient demander la permission à leur mari pour travailler et/ou avoir un compte en banque. Audrey devine ce qui est arrivé à sa grand-mère après quelques retournements de situation. Le scénario n'est pas mal écrit mais cela manque de quelque chose. Et surtout, j'aurais aimé qu'il y ait plus de scènes avec Louise (LE personnage intéressant de l'histoire et puis Marie-José Croze est tellement jolie, les toilettes des années 50 lui vont bien).

Les joies de la famille d'Ella Lemhagen, ou comment un couple d'homosexuels suédois mariés, Goran et Sven, se retrouve après une demande d'adoption devant un garçon de 15 ans (pré-délinquant) et non de 1,5 ans (erreur de frappe malheureuse). L'histoire se passe dans une petite ville proprette en Suède où tous les voisins se connaissent et où l'hétérosexualité est de mise. L'arrivée de Patrick provoque une crise dans le couple. Goran veut garder Patrick, l'autre s'en va (temporairement?). C'est un film sans prétention plein de fraîcheur et les comédiens sont épatants.

La proposition d'Anne Fletcher, avec Sandra Bullock. Cette dernière est éditrice dans une grande maison d'édition à New-York. Etant Canadienne, elle doit être reconduite à la frontière car elle n'a pas régularisé son permis de travail. Qu'à cela ne tienne, elle propose le mariage à son assistant / souffre-douleur. L'employé de l'immigration n'est pas dupe. Pour apprendre à se connaître, nos deux tourtereaux, Margaret et Andrew, partent en Alaska chez les parents d'Andrew qu'ils doivent aussi convaincre de leur intimité. Il s'ensuit quelques situations parfois drôles mais j'ai trouvé cette comédie un peu molle et elle ne restera pas dans les annales. En revanche, j'aimerais bien passer quelques jours dans la maison des parents. Si vous allez voir le film, vous verrez.

Je garde pour la fin...
... District 9 de Neil Blomkamp: le film dont on parle, qui est un succès public et que je suis donc allée voir. Pour être honnête, je reconnais que c'est bien fait, on y croit: ce faux reportage avec interviews en direct d'humains et d'Aliens (appelés "crevettes") parqués comme des bêtes dans des bidonvilles de Johannesburg (Afrique du Sud) qui sont "rackettés" par des gangs qui leur fournissent de la pâté pour chats (un délice pour les extra-terrestres). Wikus, membre d'une multinationale en armement, est chargé par celle-ci de faire évacuer les Aliens pour les déporter dans un autre endroit. Wikus est l'incarnation de la condescendance envers ces êtres par ailleurs intelligents et qu'on humilie. Contaminé par inadvertance par un liquide extraterrestre, le cauchemar commence pour Wikus qui mute très vite. De chasseur, il devient chassé. On en veut à ses organes. La tension et le suspense sont tenus jusqu'au bout. En devenant Alien, Wikus s'humanise. C'est le genre de film où il ne faut pas rater le début. Cela va à tout allure. L'image n'est pas très belle. Et ce que l'on contemple à l'écran n'est pas toujours ragoûtant. Ceci mis à part, on peut le voir.

19 octobre 2009

Victime - Basil Dearden

Victime est un film rare, il n'a pas été beaucoup projeté depuis 1961, date de sa sortie. L'histoire, filmée dans un beau noir et blanc, se passe Angleterre (plus précisément à Londres) où l'homosexualité (considérée comme un crime) était punie de prison. Sa dépénalisation date de 1967 dans ce pays (en 1982 en France). Le film démarre sur les chapeaux de roue. On voit un jeune homme, Barrett, qui cherche à contacter un grand avocat, Melville Farr (Dirk Bogarde), qui fut son amant. Ce dernier croit que Barrett le harcèle pour une raison quelconque. En réalité, c'est Barrett lui-même qui est victime d'un chantage à cause d'une photo, et il veut prévenir Farr. Le jeune homme se suicide après avoir été arrêté (il avait volé son entreprise pour payer le maître-chanteur). Tout cela paraît compliqué (c’est le premier quart d’heure du film), mais l’histoire se met en place par la suite. Plusieurs hommes sont aux abois: homosexuels, ils ont reçu des lettres anonymes (les mêmes que celle de Barrett) leur demandant de payer de fortes sommes. Assez vite, on sait qui est l’un des «méchants», mais la personne responsable ne sera démasquée qu’à la toute fin (personnellement, je m’en doutais un peu). Entre-temps, il y aura eu une autre mort et une fausse piste. Dirk Bogarde joue donc le rôle de l'avocat qui s’implique dans l’enquête avec la police. Il met sa réputation et donc son avenir en jeu (risquant la radiation du barreau et la prison) puisque il n'avait pas révélé son homosexualité. Seule sa femme, Laura, avait accepté cette situation. Basil Dearden a réalisé un très bon film policier haletant avec en toile de fond un fait sociologique où des hommes étaient traités, il y a encore 40 ans, comme des criminels parce qu’ils préféraient les hommes aux femmes. Il paraît que ce film, à sa sortie, aurait fait bouger les choses et provoqué un débat. Victime n’est sorti (en octobre 2009) que dans une salle à Paris. Je ne sais pas ce qu’il en est des projections en province. Avec ce billet, je voudrais remercier les éditions de films Carlotta qui nous permettent de voir des films rares et de qualité (ce fut le cas cet été pour Signore et Signori et Divorce à l'Italienne de Pietro Germi). 

13 octobre 2009

Mary et Max - Adam Elliot

Ce film d'animation australien en pâte à modeler, Mary et Max, est mon coup de coeur de ce quatrième trimestre 2009. Mary Daisy Dinkle, une brunette de 8 ans, portant des lunettes, pas jolie avec sa tache de vin sur le front mais intelligente, vit en Australie aux paysages marron. Mary vit entre une mère qui boit du sherry (beaucoup) et un père dont le passe-temps est d'empailler des animaux victimes d'accidents et dont le gagne-pain (depuis des années) est de relier la marque au sachet sur une chaîne de montage de fabrication de thé (Earl grey). Mary se sent seule. Sa vie change quand elle écrit à Max Jerry Horowitz dont elle a trouvé l'adresse par hasard sur un bottin. Max Jerry Horowitz, âgé de 44 ans, obèse et atteint du syndrome d'Asperger (un genre d'autisme), vit seul à New-York, dessinée comme une ville toute grise foncée tirant sur le noir, oppressante, où même la statue de la Liberté fait la tête. L'histoire se passe sur vingt ans pendant lesquelles la relation épistolaire de Mary Daisy (qui écrit un livre sur le syndrome de Max) et de Max Jerry (dont l'état mental s'aggrave) connaît des hauts et des bas et même une interruption. Le récit alterne entre l'Australie et New York dans un parfait équilibre pendant lequel un narrateur omniprésent donne de l'élan à l'ensemble. Il faut voir le film en VO avec les voix de Toni Colette (Daisy adulte), de Philip Seymour Hoffmann (Max Jerry) et du narrateur (Barry Humphries). Ce film dégage une grande tristesse (surtout la fin), de la déprime mais aussi de l'espoir, c'est la vie. L'humour n'est pas absent de cette histoire où les personnages sont tous laids physiquement (même un bébé) mais si attachants (ils ont tous des "tronches" improbables). Ils sont plus humains que nature. L'animation est une réussite (qui n'a rien à voir avec celle de Wallace et Gromit) renforcée par de beaux moments musicaux. Je conseille Mary et Max toutes affaires cessantes aux adultes qui liront ce billet (ce n'est pas du tout un film pour enfants). Vous n'oublierez pas de sitôt les personnages de Mary et Max et ceux qui les entourent. Beaucoup de blogueurs en parlent, notamment: Céline/Diane_Selwyn, Ffred, FredMJg, Rob, Tinalakiller, Alain, Leunamme et Rom_J.

11 octobre 2009

Rapt - Lucas Belvaux

Décidément, je n'arrête plus de voir des films en avant-première. Grâce à Jérôme de Cinefeed et Cinefriends (que je remercie), j'ai eu la chance de voir, le 30 septembre dernier, Rapt de Lucas Belvaux qui sort le 18 novembre prochain dans toutes les bonnes salles. Quand j'ai accepté, je ne savais pas quel était le sujet. Dès que j'ai su qu'il y avait une histoire de doigt coupé, je me suis dit que cela me rappelait quelque chose. En effet, Lucas Belvaux s'est librement inspiré de l'affaire du Baron Empain (qui s'est passée en 1978). Dans le film, le personnage s'appelle Stanislas (1) Graff. Il s'agit d'un homme d'affaires aisé (avec une grande fortune personnelle), dont on voit, pendant les premières minutes de Rapt, la vie quotidienne en accéléré. Marié, père de deux filles et patron d'un grand groupe industriel, passant d'un rendez-vous à l'autre, il mène en parallèle une existence où se mêlent le jeu (poker) et quelques maîtresses. Il joue gros et perd beaucoup. Un matin, Stanislas Graff est enlevé. Une rançon de 50 millions d'euros est demandée. Pour montrer qu'ils ne plaisantent pas, les ravisseurs lui coupent le majeur de la main gauche. Le film alterne les scènes de détention et l'"extérieur" où la famille de Sébastien (sa femme en particulier) ainsi que les collaborateurs du groupe essaient de trouver la rançon. Petit à petit, la situation évolue et pas forcément en faveur de l'otage humilié, enchaîné avec des ravisseurs encagoulés. Je ne raconterai pas la fin, assez proche de la réalité et qui est passionnante (on pourrait même en faire une suite). Les acteurs, Yvan Attal et Anne Consigny en tête, sont bien dans leur rôle. C'est un film qui m'a beaucoup plu grâce à un scénario très bien écrit, une réalisation nerveuse et sans temps mort. Les dialogues ont été considérés comme un peu littéraires au goût d'au moins un spectateur (qui a trouvé que cela faisait "théâtre" et que seul Yvan Attal semblait naturel; il a trouvé le jeu des autres acteurs un peu trop retenu). Quant à moi, j'ai apprécié d'entendre des dialogues intelligibles (même les ravisseurs parlent "bien"). Cette projection s'est déroulée dans une salle avec des fauteuils moelleux, nous étions une vingtaine de spectateurs, des blogueurs qu'avait invités Jérôme. A la fin de la projection, Lucas Belvaux en personne s'est prêté gentiment au jeu des questions/réponses. Je lui ai tout de suite demandé s'il s'était inspiré de l'affaire du Baron Empain, il m'a répondu oui. Je lui ai demandé après: pourquoi cette affaire? et pourquoi maintenant? Il a répondu que c'était une affaire qui l'intéressait depuis longtemps et qu'il avait lu le livre du baron Empain, dont il avait vu une interview à la télé il y a quelques années. L'histoire est transposée de nos jours. Parmi les autres réponses, Lucas Belvaux nous a expliqué qu'il avait rencontré des "vrais" inspecteurs de police qui travaillent en groupe de 6 ou 7 et dont la tâche principale est d'écrire. Il nous a exposé comment il avait choisi les acteurs, etc. A priori, le baron Empain avait vu le film le même jour (on ne sait pas ce qu'il en a pensé). Lucas Belvaux est un homme passionné qui reste simple. Je lui souhaite du succès pour son film qui le mérite. Merci encore à Jérôme (pour m'avoir invitée de nouveau après Looking for Eric) et à son assistant Florian.

(1) et non Sébastien comme je l'avais écrit. Merci à Rom_J qui m'a fait rectifier le 08/11/2009 cette erreur par son commentaire ci-dessous.

9 octobre 2009

Mademoiselle Chambon - Stéphane Brizé

J'ai été invitée le 6 octobre 2009, avec mon ami "ta d loi du cine", à une avant-première en petit comité pour voir ce film qui sort le mercredi 14 octobre 2009 (je remercie l'attachée de presse). Il y avait une vingtaine de femmes dans la salle, contre seulement 5 hommes (sans doute tous venus "pour accompagner"?). Pour résumer, j'ai aimé, mon ami moins. Il trouve que le film n'est pas nerveux du tout, que si le film avait été un court-métrage de 20 minutes, cela aurait été suffisant (il dure 1H40), que s'il revoyait le film, il le ferait en accéléré sur 10 minutes (avec une télécommande) en s'arrêtant sur quelques scènes. Il m'a redit que le cinéaste aurait pu tourner un film plus dense, moins intériorisé voire statique. En revanche, il admet que les acteurs sont très bien. La collègue de l'attachée de presse nous a souhaité une bonne projection. Elle a demandé à celles qui tenaient un blog (sic!) d'en parler si on avait apprécié le film ou de ne rien dire dans le cas contraire (ceci dit sur le ton de la plaisanterie). Avant le film proprement dit, on nous a projeté la bande annonce (avec une chanson de Barbara que je ne connaissais pas et qui est la chanson du générique de fin du film) qui reflète bien ce qu'est Mademoiselle Chambon, film peu bavard, presque contemplatif, qui donne la part belle aux acteurs. Jean (Vincent Lindon, une fois de plus très crédible) est maçon, il forme, avec Anne-Marie (Aure Atika) sa femme et Jérémy leur fils, une famille sans histoire. Jean s'occupe beaucoup de son père qui va fêter ses 80 ans. Il se trouve que Jean va rencontrer l'institutrice de Jérémy, Véronique Chambon (Sandrine Kiberlain). Quand il la voit pour la première fois, elle est appuyée sur un bureau d'élève de trois quart profil dans sa classe. Elle attend. Il la regarde et on comprend que sa vie et ses sentiments sont chamboulés. Pendant tout le film, ces deux êtres ne vont pas arrêter de se regarder sans rien dire (ou presque), d'ébaucher des gestes tendres, de se rencontrer pour des raisons plus ou moins futiles, de se séparer, de se revoir et de se quitter à nouveau. Mlle Chambon joue du violon, on entend en particulier une belle mélodie d'Elgar. L'histoire prend son temps avec des petits riens et c'est ce qui m'a plu (le couple Lindon/Kiberlain fonctionne bien), mais il faut adhérer au parti pris du réalisateur qui semble ne pas avoir fait l'unanimité parmi les spectateurs (mâles). Dans le press book, Stéphane Brizé parle de la relation qu'il a construite depuis 12 ans avec ses producteurs, TS Production. J'ai vu que ceux-ci ont aussi entre autre produit deux films récents que j'ai bien aimés et chroniqués (Séraphine et Le fils de l'épicier) ainsi que Violence des échanges en milieu tempéré (2003) qu'avait aussi apprécié ta d loi du cine.

7 octobre 2009

Fish Tank - Andrea Arnold

Fish Tank veut dire littéralement "bocal à poisson". En effet, on ressent assez vite une impression de tourner en rond dans cette banlieue du grand Est de Londres. Les personnages vivent comme dans un bocal dont on peut difficilement sortir. Dès que le film commence, on suit Mia, jeune adolescente de 15 ans, "vilain" petit canard (l'actrice est ravissante) dans la cité "dortoir" (sinistrée) se trouvant dans l'Essex. Parlant comme un charretier, elle marche vite en arpentant les rues où des HLM affreux alternent avec des terrains vagues. En échec scolaire, elle ne se gêne pas pour insulter des filles de son âge (elle les trouve nulles en "break dance", elle-même s'entraîne dans son coin); mais dans le même temps, elle essaie de libérer une jument de ses chaînes. Mia ne fait que de courtes apparitions chez elle où vivent sa petite soeur, Tyler, qui parle aussi crûment qu'elle, et leur mère, Joanne (elle non plus n'a pas un langage châtié), encore jeune et qui vient de trouver un petit ami, Connor. Mia ne reste pas insensible au charme de ce dernier qui l'encourage à travailler sa "break dance". Il lui apporte une certaine sérénité. Ce qui pouvait arriver se passe et Connor disparaît de leur vie. J'ai craint à un moment donné que Fish Tank ne sombre dans le mélo avec une petite fille qui tombe à l'eau, mais non. Mia a la rage au coeur car elle se sent trahie par Connor, mais elle réagit, sa vie va peut-être changer, elle va sortir de son bocal. Je recommande vraiment ce film qui est l'occasion de découvrir Katie Jarvis, une belle révélation présente à l'écran de la première à la dernière image. Connor (Michael Fassbender assez charismatique) est très ambigu. Il abuse d'une certaine situation, il a en définitive un comportement minable. En revanche, on s'attache à Joanne et Tyler vers la fin. Et il y a une très belle scène où la mère et les deux filles dansent ensemble. Alex en parle ainsi que Rob.

3 octobre 2009

Films vus et non commentés depuis le 01/09/09

Voici à nouveau (cf. série précédente ici) quatre films chroniqués dont trois français dont on a beaucoup parlé et que vous pouvez vous dispenser (à mon avis) de voir.

Bienvenue à cadavres les bains de Wolgang Murnberger est un film à voir pour l'humour autrichien (si, si). C'est adapté d'un roman policier, l'histoire se passe (contrairement à ce que dit le titre) dans les montagnes autrichiennes dans une auberge. C'est sanglant, un peu "gore", et pourtant le criminel qui est un aubergiste ne le fait pas par plaisir mais plutôt pour se défendre et/ou pour éviter qu'on l'embête. Il déteste les maîtres-chanteurs. Pour se débarrasser de ses victimes, je vous laisse le plaisir de voir comment il fait (le film n'étant malheureusement plus à l'affiche, il faudra attendre le DVD). En même temps, cet aubergiste fait de bonnes actions en recueillant un transexuel et une prostituée en détresse. Et puis, il n'est pas gâté avec son fils qui voudrait bien prendre sa place à l'auberge (même s'il ignore les actes criminels de son père). J'avais lu que cela ressemblait au thème de "L'auberge rouge": je ne suis pas d'accord. C'est un film qui ne peut pas plaire à tout le monde mais j'ai passé un bon moment. Rien que le titre est savoureux.

A part ça, je voudrais évoquer trois films français vus coup sur coup qui m'ont beaucoup déçue.

Rien de personnel de Mathias Gokalp ou les malheurs de certains cadres dans une entreprise. Lors d'une soirée cocktail avec pince-fesses et petits fours, des cadres sont mis à l'épreuve (sans le savoir) en passant des genres de tests notés avec un coach. L'entreprise va être rachetée et donc des licenciements de certains cadres sont programmés dont celui du personnage joué par Mélanie Doutey. Ce sont les meilleurs qui resteront. Les acteurs font ce qu'ils peuvent: les incontournables Jean-Pierre Darroussin et Bruno Podalydès (les réalisateurs ne peuvent plus se passer d'eux) jouent un coach pour le premier et un responsable syndical du CE pour le deuxième. Zabou Breitman en DRH se demande bien ce qu'elle fait là. D'ailleurs, à un moment donné, son personnage enferme le PDG dans les toilettes (elle règle un compte personnel). Peu de temps avant, ce même PDG chantait du Eugène Chabrier pour adoucir l'atmosphère. Il y a une idée de scénario mais pas plus. La seule petite originalité est que l'on voit la même scène répétée plusieurs fois dans des mises en situation différentes avec les mêmes protagonistes dont, tous comptes faits, on finit par comprendre certaines réactions. Le film se termine en queue de poisson.

L'armée du crime de Robert Guédiguian a été une vraie déception. Vu le sujet qui a été peu traité au cinéma, je m'attendais à mieux. Les acteurs (surtout la jeune génération) ne sont pas en cause. Le film raconte l'histoire de Missak Manouchian et de tout un groupe de Juifs étrangers et de communistes qui ont commis des sabotages et des attentats contre l'occupant nazi à Paris pendant la seconde guerre mondiale. Il y a bien entendu une courte évocation de la rafle du Vel d'Hiv en juillet 1942 pendant laquelle un flic joué par Jean-Pierre Darroussin (encore lui) montre un certain zèle à traquer les Juifs: il est ignoble. La police française n'est pas décrite sous son meilleur jour. On nous montre comment on arrivait à faire parler les gens. A part ça, la mise en scène est trop sage. Il manque les tenants et les aboutissants. J'ai assisté à une suite de scènes sans véritable lien. Je m'attendais à être émue, bouleversée. Je suis restée en dehors. On est loin du chef d'oeuvre de Jean-Pierre Melville, l'Armée des Ombres (1969). Pour avoir un avis très différent, lire le billet de Edisdead.

L'affaire Farewell de Christian Carion fut ma troisième déception. Ffred l'avait bien dit! L'histoire est pourtant passionnante (j'en ai lu des comptes-rendus récemment). Elle est une des raisons de la chute du bloc soviétique. J'ai quand même appris pourquoi les Français avaient baptisé l'affaire "Farewell" (pour tromper les Américains). Guillaume Canet a un rôle effacé (il était mieux dans Espions). J'ai noté pour l'anecdote que Philippe Magnan qui joue le rôle de François Mitterrand est d'une ressemblance frappante avec son modèle. David Soul (Hutch de Starsky et Hutch) joue le conseiller de Ronald Reagan (Fred Ward). Je trouve que ce qui nous est narré n'est pas très clair. Et j'ai tout juste compati au sort réservé à Grigoriev (Emir Kusturica), le "traitre". C'est d'ailleurs lui qui est la seule raison de voir ce film très lisse. En y repensant, j'aurais dû me méfier en sachant qui était le réalisateur (celui du catastrophique Joyeux Noël).

Voilà donc mes avis, à vous de juger.

29 septembre 2009

A propos d'Elly - Asghar Farhadi

Ce très beau film iranien, A propos d'Elly (qui a été récompensé à juste titre d'un Ours d'argent du meilleur réalisateur au dernier festival de Berlin), est à voir s'il est encore projeté par chez vous. Je pense que vous ne le regretterez pas. L'histoire se passe en Iran de nos jours. Elly, jeune institutrice célibataire, est invitée par Sedipeh, la mère d'une de ses élèves, lors d'un week-end prolongé au bord de la mer Caspienne. Sedipeh souhaite faire rencontrer Elly à Ahmad, un ami, fraîchement divorcé d'une Allemande. C’est ainsi que trois couples, deux enfants, Elly et Ahmad se retrouvent dans une grande maison. Du sentiment d’insouciance au début, nous passons tout à coup à une atmosphère tendue quand Elly disparaît subitement. Est-elle morte ou vivante ? Au moment de sa disparition, elle aidait une des enfants du groupe à tenir un cerf-volant. Tout le monde s'interroge. Qu'est-elle devenue? Petit à petit, on apprend que personne ne connaissait Elly. Seule Sedipeh sait quelque chose mais elle se tait. C’est là que l’on se rend compte que nous sommes en Iran, pays pétri de traditions (même si les personnages décrits paraissent décontractés et d’un milieu aisé) où les femmes non mariées ne sont pas censées voyager seule, où une femme ne peut pas se trouver seule avec des hommes autour d’elle. D’ailleurs, au début, quand le groupe arrive dans la grande maison, il fait croire aux logeurs qu’Elly et Ahmad viennent de se marier. A aucun moment, il n’est fait mention de religion. Mais les femmes se baignent habillés ou alors gardent des foulards pour couvrir les cheveux. Dans une scène, pour la faire parler, un mari lève la main sur sa femme (il n’en revient pas lui-même de son geste). Ce film est presque un huis-clos sans être statique (bien au contraire) avec une unité de lieu, de temps et d’action. Filmé caméra à l’épaule, ce qui donne de la fluidité à l’ensemble, A propos d'Elly fait la part belle aux acteurs qui sont tous très bien. Leunamme et Alex en parlent aussi.

23 septembre 2009

Le temps qu'il reste - Elia Suleiman

Grand oublié du palmarès de Cannes cette année, Le temps qu'il reste du réalisateur palestinien Elia Suleiman (film dont j'ai lu de bonnes critiques chez Yohan et Dr Orlof) est à voir pour tous les moments de poésie auxquels nous assistons ainsi que la mise en scène: Elia Suleiman sait placer sa caméra et a le sens du cadre. Il y a peu de dialogues mais tout est compréhensible et intelligible. Le film retrace la vie des parents d'E.S. (son nom dans le film) et de quelques personnages hauts en couleur dont un homme qui veut à tout prix se suicider. Elia Suleiman s'est inspiré de carnets qu'a laissés son père. Tout se passe à Nazareth de 1948 à nos jours, avec quelques années mises en exergue où l'on assiste à la cohabitation plus ou moins tendue entre Palestiniens et Israéliens. Je retiens quelques scènes, dont l'homme au téléphone portable en ligne de mire d'un char, des jeunes qui malgré l'appel au couvre-feu continuent de danser dans un appartement très éclairé (et rien ne se passe), celle d'une institutrice qui détourne l'attention de jeunes écoliers quand deux acteurs s'embrassent lors d'une scène dans une projection de cinéma. Il n'y pas d'histoire mais plutôt des instants de vie. Après Intervention divine (2002) qui ne m'avait pas convaincue, je ne peux que vous recommander Le temps qu'il reste.

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