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Le blog de Dasola

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21 juillet 2010

Série Z - J. M. Erre

Ce roman paru aux éditions Buchet Chastel représente un hommage savoureux au cinéma de série Z du titre. J'ai été attirée par la couverture rouge et après avoir feuilleté les premières pages qui m'ont paru prometteuse chez mon libraire. Le roman se décompose en chapitres dont les en-têtes sont de vrais titres de films de série Z (certains mémorables: Ne prends pas les poulets pour des pigeons ou Y a un os dans la moulinette ou encore Le jour se lève et les conneries commencent), ayant tous ont un lien avec l'histoire que l'auteur, J. M. Erre, nous raconte. Félix Zac vit avec Sophie (dite Soso), écologiste convaincue, prof de sciences naturelles dans un collège classé ZEP. Félix et Soso ont un chat appelé Krasucki (qui surnomme Félix "le distributeur de croquettes") et une petite fille Zoé, 12 mois, plutôt remuante et prête à toutes les bêtises. Pour résumer la situation de Félix: "il vit aux crochets de Sophie". Félix tient un blog sous le pseudo de Docteur Z qui parle de cinéma. Il vient de terminer un scénario qui raconte une histoire se déroulant dans une maison de retraite où des meurtres ont lieu. Quand Félix pense avoir trouvé un producteur potentiel en la personne d'un boucher en gros, Boudini, qui fournit, entre autre, une maison de retraite pour de vieux comédiens, la fiction rejoint la réalité car des morts suspectes surviennent dans ladite maison. C'est l'occasion de faire connaissance d'un certain docteur Schlokoff, médecin mais aussi taxidermiste, de triplés adultes qui font des filatures, de centenaires encore verts grâce au V**gr*, de l'inspecteur Galachu (et ses carnets), de la mère et de la soeur de Félix. Je suis loin d'avoir raconté les moult péripéties de ce roman au style enlevé, aux situations parfois lestes mais dont l'ensemble est très, très amusant. Lisez le billet de Keisha qui n'a pas boudé son plaisir. Je n'avais rien lu de J. M. Erre, je pense que je lirai ses deux précédents romans parus en poche.

17 juillet 2010

Petits meurtres à l'anglaise - Jonathan Lynn

Petits meurtres à l'Anglaise (Wild Target en VO), "remake" d'un film français que je n'ai malheureusement pas vu, Cible émouvante de Pierre Salvadori (1993, avec Jean Rochefort, Marie Trintignant et Guillaume Depardieu), donne l'occasion au génial (je pèse mes mots) Bill Nighy de camper Victor Meynard, un tueur à gages très attachant qui de temps en temps parle le français. Très pince-sans-rire, c'est le meilleur dans sa partie. Jamais arrêté, il réussit avec brio ses contrats, même s'il y a parfois quelques dommages collatéraux. Victor a une mère, pensionnaire dans une maison de retraite depuis peu. Cela ne l'empêche pas de rester dangereuse: elle manie les armes avec dextérité. Même les aiguilles à tricoter sont mortelles, un pauvre perroquet trop bavard en fera les frais. La nouvelle mission de Victor est de supprimer une jeune femme, Rose, qui a arnaqué un individu (irrésistible Rupert Everett) encore plus voleur qu'elle. L'objet du délit est un faux Rembrandt. Rose a beaucoup d'aplomb mais par moments, elle s'apparente à "miss catastrophe", au grand dam de Victor qui n'arrive pas à ses fins. De fil en aiguille, Victor ne se résout pas à tuer Rose, mais se retrouve plutôt à la protéger contre d'autres tueurs. Cela permet à un jeune homme, Tony (Rupert Grint), de se joindre au couple. Le film est vraiment drôle, preuve en est que la salle n'a pas arrêté de s'esclaffer pendant toute la projection. Tout est dans le "non-sense" et l'humour anglais. Il y a quelques cadavres par-ci par-là, un chat blanc devenu rose suite à une folle soirée, des méchants pour de rire. Emily Blunt qui interprète Rose est vraiment ravissante avec ses beaux yeux, et Rupert Grint tout droit sorti d'Harry Potter joue son premier rôle de Moldu avec conviction. C'est un des films à voir cet été.

13 juillet 2010

Le chuchoteur - Donato Carrisi

J'ai acheté Le chuchoteur (publié aux éditions Calmann-Lévy) pour la bibliothèque loisirs dont je m'occupe. Je l'ai vu en tête des ventes chez mon libraire, je me suis dit qu'il avait l'air bien. Et bien m'en a pris, je l'ai lu en un week-end. Une fois que l'on est plongé dedans, on ne le lâche plus jusqu'à la fin des 435 pages absolument haletantes. Je veux préciser tout de suite que l'auteur ne donne aucune indication de temps ni de lieu, à part que cela se passe entre un 5 février et le mois d'octobre suivant, et dans un endroit indéfini où il fait froid en hiver quelque part en Europe ou ailleurs. Pour brouiller les pistes encore plus, l'auteur a donné aux personnages des noms de différentes origines: Boris, Goran, Roche, Mila (pour Marie Elena), Rosa, Stern, Krepp: tous sont des policiers ou travaillent pour la police, sauf une religieuse d'origine grecque, Nicla Papaklidis, qui les aide à un moment donné avec ses dons de voyance avérés. Le sous-titre du roman est "Dieu se tait, le diable murmure". L'histoire débute par la macabre découverte de six bras gauches coupés nets, enterrés dans un champ. Ils appartiennent à six petites filles âgées de 7 ans à 13 ans dont on nous donne les prénoms, comme Caroline, Debbie, Anneke, Sabine. Les corps martyrisés (mais non violentés) des fillettes sont découverts (sauf un) au fur et à mesure que l'histoire avance dans des endroits tels qu'un pavillon, un sous-sol, un coffre de voiture, un jardin d'une grande demeure. Ce ne sont pas des lieux choisis au hasard. Les corps sont arrangés dans des positions plus ou moins naturelles. Un d'entre eux est retrouvé dans une flaque de larmes (si, si). C'est une histoire très complexe, sans temps mort, où les personnages principaux menant l'enquête ont eux-mêmes des secrets inavouables ou un passé qu'ils ne dévoilent pas, où un homme chuchote (le titre original italien est "Il suggeritore"): celui qui incite, qui fait surgir les instincts les plus bas d'êtres humains influençables et faibles. C'est lui qui tire les ficelles et donne des indices pour que la police trouve les corps des petites victimes. Le passé et le présent se confondent dans cette histoire qui remonte loin dans le temps. Stop, je ne dirai rien de plus. C'est le premier roman de cet auteur: un coup de maître. C'est un coup de coeur pour Calypso.

9 juillet 2010

Shrek 4, il était une fin - Mike Mitchell (avant-première en IMAX 3D)

Mon ami m'a suggéré trois angles différents pour ce billet. J'annonce le plan, je parlerai d'abord de la logistique, avant de continuer sur le film, et de finir sur l'IMAX 3D.

J'ai été invitée le 29/06/10 à assister à une avant-première de ce dessin animé en IMAX 3D. N'ayant pas vu les précédents, mais ayant un a priori contre, je n'y serais pas allée toute seule. En revanche, mon ami s'étant déclaré intéressé, je nous ai donc inscrits. Si j'avais su... j'y aurais été en velib' ou en voiture (si nous avions été motorisés), car la projection avait lieu aux cinémas Gaumont Pathé Quai d'Ivry [sur Seine], soit (pour nous) largement de l'autre côté du périph'. J'aurais dû me méfier au vu de l'invitation aux indications approximatives: déjà, il était marqué comme code postal 92400 et non 94200, et il n'y avait pas le moindre plan (mais seulement indiqué les stations "Pierre Curie" à Ivry [ligne 7 du métro] ou "Ivry" [ligne C du RER]). Pour éviter de payer un supplément avec le RER, nous avons pris le métro, mais sans regarder plus précisément les localisations. A l'arrivée, le "quai Boyer" (adresse du cinéma) ne figurait même pas sur le plan présent dans la station de métro. Nous avons dû demander "La Seine, c'est par où?" à des indigènes: il en est résulté une demi-heure de marche au milieu de nulle part ou presque! Heureusement que nous étions partis en avance. En nous dépêchant un peu, nous sommes arrivés avec seulement 5 minutes de retard, et loin d'être les derniers. Selon la toute nouvelle directrice du complexe qui a fait de 10 minutes en 10 minutes les annonces au micro, les embouteillages empêchaient certaines personnes d'arriver dans les temps (nous avons donc vu quelques bandes-annonces en IMAX 3D pour patienter). Finalement, ça a commencé.

Shrek alors...

Le film était projeté en V.F. Je l'ai trouvé mieux que ce à quoi je m'attendais. D'après ce que j'ai lu depuis, il y a beaucoup de références à des personnages de contes. Par exemple, le "méchant" du film dont le nom français est "Tracassin" s'appelle en VO "Rumpelstiltskin" (c'est le nom d'un personnage qui a donné son titre à un conte des frères Grimm). D'ailleurs, la trame de ce conte est en filigrane dans Shrek. Pour en venir à Shrek, l'ogre vert, il n'est pas à proprement parler "sexy". Marié à Fiona, jolie jeune femme devenue "verte" elle aussi suite à un sortilège, ils sont les heureux parents de trois marmots, ogres en puissance. Et justement, quand l'histoire commence, Shrek se lasse d'être un gentil ogre. Il voudrait à nouveau faire peur à ceux qu'il rencontre. Son voeu est exaucé grâce à un stratagème de Tracassin qui en profite pour instaurer un pouvoir absolu en réduisant tous les ogres en esclavage. On retrouve ensuite les héros récurrents, à ce que j'en sais, l'âne, personnage pas très courageux uni à une charmante dame dragon rose, et le chat "potté" qui s'est bien enrobé. Fiona devient une amazone prête à combattre le mal. Quant à Tracassin, méchant et mégalomane (il m'a fait penser au Dr Loveless dans Les mystères de l'Ouest - pour ceux qui connaissent), il est entouré de sorcières tout droit sorties de chez Harry Potter. Pour ceux qui ont aimé les précédents "Schrek", ce n'est pas le meilleur, il serait temps que cela s'arrête. Je n'ai pas un avis si négatif.

Pour la vision 3D, on nous a distribué de belles lunettes (beaucoup plus "classe" que celles avec lesquelles j'avais vu Le crime était presque parfait d'Alfred Hitchcock, il y a plus de 20 ans, la technique a quand même énormément évolué), accompagnée de lingettes antibactériennes (c'est vrai que mon ami avait lu quelque part que ces lunettes risquaient de devenir des nids à saletés). J'ai trouvé que la vision en relief faisait diminuer de taille l'écran lui-même. L'impression est étrange mais pas désagréable. Je trouve que cette technique est une avancée technologique pour ce genre de films. J'espère renouveler l'expérience. En revanche, je ne suis pas convaincue de la valeur ajoutée de ce procédé pour des films avec des personnages réels. J'espère que le 3D ne va pas devenir systématique. Dès la fin de la projection, nous avons fait le chemin inverse pour rejoindre le métro: une demi-heure de marche mais sans l'inquiétude d'être en retard.

A part ça, je viens de voir sur mon programme ciné de cette semaine que le cinéma Gaumont Pathé Ivry allait retransmettre, en 3D, la finale de la coupe du monde de foot Espagne-Pays-Bas. On n'arrête plus le progrès!

6 juillet 2010

Swap in follies New York - billet exceptionnel

 P1000922Je n'ai pas pu attendre plus longtemps, vous l'attendiez tous, ca y est, il est arrivé, il est là... mon colis reçu de ma "swappeuse", j'ai nommé... Lilibook. Le paquet avait été dûment réceptionné par mon gardien d'immeuble, puisque j'avais pris un week-end prolongé.
Je voudrais dire que c'était la première fois que je participais à un "swap". Je trouve l'initiative de recevoir des cadeaux d'une personne que l'on n'a jamais vue
plus que sympathique. J'en suis émue. Je découvre en même temps que vous le GROS colis qui recèle tout plein de choses: à manger, à lire, à visionner, utiles ou décoratives.

Les cadeaux emballés: P1000924

Les cadeaux déballés: P1000925


Lilibook a vraiment fait preuve de beaucoup de goût. Je la remercie encore.
   
Voici donc ce qu'elle m'a envoyé:
Arsenic et vieilles dentelles de Frank Capra avec Cary Grant
30 ans et des poussières de Jay Mc Iverney
Du café qui m'a l'air plus que sympathique.
Des cookies bien tentants.
Deux jolis verres représentant des endroits emblématiques de New-York
1 magnet à mettre sur mon frigo.
1 marque-page.
Sans oublier un gentil mot sur une carte.

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Je n'ai jamais vu le film et je n'ai pas lu non plus le roman d'un auteur que je vais découvrir. Je vais bien entendu goûter les cookies tout en sirotant le café.

Je voudrais féliciter Manu et Amanda (pour rappel, cette dernière était ma "swappée"), nos deux gentilles organisatrices de ce swap qui m'a plu, moi qui aime davantage offrir que recevoir.

Et merci encore à Lilibook.

5 juillet 2010

Romans lus et non commentés (été 2010)

Et oui, pendant cette période estivale, je fais la même démarche que pour des billets cinéma, je vais chroniquer dans des billets communs deux ou trois romans lus mais qui ne m'ont pas forcément convaincue.

D'abord, Le goût des pépins de pommes de Katharina Hagena que j'ai lus suite à de nombreuses critiques élogieuses sur des blogs (il y a déjà quelque temps). Publié aux Editions Anne Carrière, ce roman a été écrit par une auteure que je ne connaissais pas. C'est l'histoire de trois générations de femmes en Allemagne du Nord, d'avant les années 1940 jusqu'à nos jours. Je me suis un peu perdue dans les méandres du passé et du présent. Pendant 60 ans, des bonheurs et des drames jalonnent la vie de Bertha, la grand-mère, ainsi que d'Inga, Harriet et Christa, ses filles. Tout ceci est narré par petites touches sous la plume d'Iris, la petite-fille de Bertha, qui hérite de la maison familiale suite justement au décès de Bertha. En revanche, la mort frappe aussi des jeunes femmes de la famille: une tante et une cousine d'Iris. La maladie d'Alzheimer n'est pas absente. Les hommes sont peu présents et/ou pas forcément sympathiques. Je n'ai pas été touchée par ces personnages. Je trouve le roman un peu sage, conventionnel, et je le regrette.

Concernant Julius Winsome de Gerard Donovan (Editions du Seuil et en poche Points Seuil), je n'ai pas eu non plus le coup de foudre. Comme Aifelle, je suis restée à l'extérieur. Julius vit comme un ermite entouré de livres dans un chalet au fond d'un bois en compagnie de son chien, Hobbes, qui est abattu dès le début du roman. Par un chasseur? A partir de cet événement dramatique, Julius, si je peux employer une expression familière, "pète un câble". Il se met à abattre tout homme qui lui semble suspect sans même vérifier si la victime est coupable ou non. Je n'ai pas compris pourquoi Julius (qui est le narrateur du roman) agit comme cela même si je comprends son chagrin. Il n'explique rien. Les péripéties de l'histoire m'ont semblé répétitives et le roman se termine en point d'interrogation.

Pour ces deux romans, c'est à vous de juger.

PS: Suite à la remarque de Keisha ci-dessous, je propose ces deux romans en livres voyageurs si cela vous intéresse.

1 juillet 2010

Films vus et non commentés depuis le 09/04/2010

Avant d'entamer mon rythme saisonnier d'un billet tous les 4 jours comme l'année dernière, je voudrais évoquer quelques films que j'ai vus plus ou moins récemment, dont je n'ai pas parlé et qui me tiennent vraiment à coeur.

Les secrets est un beau film même s'il est dur et austère (l'image froide accentue cette impression). Il évoque trois femmes qui "squattent" une belle demeure à l'abandon et délabrée. Nous sommes en Afrique du Nord, en Tunisie ou en Algérie à la campagne. Raja Amari, la réalisatrice, ne dévoile rien sur ces femmes qui vivent cloîtrées dans la partie où logeaient les domestiques (je ne fais qu'imaginer). On apprend qu'il s'agit d'une mère et de ses deux filles, Aïcha (la plus jeune, âgée d'à peine 20 ans) et Radia. La mère et Radia surveillent Aïcha qui semble presque prisonnière, surtout quand les deux s'absentent comme par exemple lorsque Radia vend ses ouvrages de couture dans la ville voisine. Elles empêchent Aïcha de s'épanouir. Elles la protègent surtout des hommes. Une intruse devenue leur prisonnière va faire tout basculer. La fin inattendue est terrible. Le film est sorti en salle à Paris le 19 mai dernier. Je suis allée le voir parce qu'une collègue m'en avait dit du bien. Je n'ai pas regretté. La jeune Hafsia Herzi (vue dans La graine et le mulet où elle jouait Rym) qui interprète Aïcha est très bien.

L'illusionniste de Sylvain Chomet sur une histoire originale de Jacques Tati. Le film vaut surtout (à mon avis) pour la technique, et visuellement c'est une splendeur: un vrai travail d'art. Quant à l'histoire, j'ai été un peu décontenancée par les pérégrinations de ce magicien qui quitte Paris pour partir en Ecosse dans les Highlands, puis s'installe un temps à Edimbourg avant de partir pour ailleurs? En Ecosse, il va faire la connaissance d'une jeune fille. La nature de leurs rapports reste vague. Les rares paroles prononcées sont plus des borborygmes qu'autre chose. La dernière phrase du film (des mots écrits sur un papier) est: Les magiciens n'existent pas. Mon ami qui a vu le film avec moi a trouvé l'histoire poignante. Personnellement, je n'ai pas été touchée par ce film un peu froid. Pour les admirateurs de Tati, je pense qu'ils trouveront leur bonheur; pour les autres (dont je fais malheureusement partie): bof. Lire la critique élogieuse de Thomas Grascoeur.

La bocca del lupo de Pietro Marcello est un documentaire étonnant d'1H15 qui suit un homme, Vincenzo Motta, dans les rues pouilleuses de Gênes, ville natale de Christophe Colomb. Le film alterne des documents du temps jadis, à l'époque où Gênes prospérait, et des images des ruelles de Gênes d'aujourd'hui où l'on croise des travestis et des prostituées. Vincenzo (dont le visage m'a fait penser à celui de Gian Maria Volonte) a purgé une peine de 27 ans de prison. Il est maintenant libre et vit avec Mary Monaco, une transsexuelle qu'il a connue et protégée en prison. Leur amour dure depuis 20 ans. Le moment fort du film consiste dans la confession de Mary avec Vincenzo assis à côté d'elle. C'est beau et émouvant. Du grand cinéma.

Puzzle de la réalisatrice Natalia Smirnoff m'a beaucoup fait penser à Joueuse avec Sandrine Bonnaire. Maria del Carmen, qui fête ses 50 ans, est mère de famille (de deux grands garçons). Elle a un mari qui l'aime profondément. Maria se découvre une passion pour les puzzles (Rompecabezas en espagnol) qu'elle arrive à reconstituer très vite d'une manière personnelle en ne commençant pas par les bords. Cela se passe en Argentine. Voir l'article d'Alex qui donne des raisons à la genèse du film que j'ignorais complètement. L'actrice qui interprète Maria n'est pas très belle mais son visage rayonne de l'intérieur. Pour moi, c'est l'histoire d'une femme qui veut s'émanciper après s'être occupée de son mari et de ses enfants. Elle gagne un tournoi avec un partenaire. Est-ce qu'elle saura aller plus loin? La fin est très ouverte. Personnellement, j'ai voulu voir ce "Puzzle" car cette activité ludique a beaucoup occupé de mon temps pendant ma jeunesse. Je compte bien m'y remettre.

29 juin 2010

Sur les livres un peu voyageurs

Grâce à Astrid, Nanne, Manu et même Georges Flipo, je suis entrée dans le tourbillon des livres voyageurs qui tisse des liens sur la blogosphère. Pour être précise, je veux évoquer deux cas de figures. Les livres que j'ai prêtés car ils m'avaient été demandés avec beaucoup de gentillesse lors d'échange de commentaires ou de mails. J'ai fait mes envois avec beaucoup de plaisir. C'est sympa d'échanger et de faire partager des livres que l'on a aimés. L'autre cas est que j'ai demandé (comme pour Manu) un roman en particulier, qu'après lecture faite, j'ai envoyé chez une autre personne. Pour en revenir à Astrid et Nanne, non seulement elles m'ont retourné les romans, mais en plus elles m'ont gâtée: l'une, des macarons (DELICIEUX), l'autre, une (GROSSE) plaquette de chocolat (pas encore goûtée d'ailleurs) sans parler de l'ajout d'un livre ou de marque-pages, et je n'oublie pas le gentil petit mot d'accompagnement. C'est vraiment plaisant de recevoir ou d'envoyer des livres. Je suis contente que cette initiative existe.

27 juin 2010

A 5 heures de Paris - Leonid Prudovsky

Yigal, un Israélien, la quarantaine, chauffeur de taxi divorcé à Tel Aviv, tombe amoureux de Lena, immigré de fraîche date de Russie, le professeur de musique de son fils (qui d'ailleurs n'émet pas un son pendant les cours de chorale). Lena est mariée avec Grisha, un urologue qui vient de recevoir son autorisation pour émigrer au Canada afin d'exercer. Très vite, Lena ressent quelque chose pour Yigal, cet homme qui a peur de prendre l'avion et est indécis face à sa vie professionnelle. Lena ne sait pas comment agir entre son mari qui l'aime profondément et Yigal. C'est une histoire déchirante mais qui ne tombe pas dans le mélo, et qui peut faire penser à du théâtre de Tchékov (le réalisateur est d'origine russe). Le film qui est découpé en trois parties: "Yigal", "Lena" et "Yigal & Lena", comporte des scènes de comédie assez savoureuses comme celles où un passager est pris en charge par Yigal par deux fois. La première fois, arrivé à destination, le passager lui fait croire qu'il va aller chercher l'argent de la course. Il laisse en plan Yigal qui continue à faire tourner le compteur. La deuxième fois, Yigal a une réaction inattendue qui laisse le passager perplexe. Je pourrais ajouter que l'on entend beaucoup de chansons de Joe Dassin et une d'Alain Barrière qui résume très bien l'histoire de Yigal et Lena: Elle était si jolie. Elle est très plaisante à écouter. Je vous conseille vraiment ce film léger et grave à la fois.

25 juin 2010

Les petits ruisseaux (le film et la BD) - Pascal Rabaté

Coup sur coup, je viens d'aller voir le film sorti le 23 juin 2010 et de lire la BD (parue aux éditions Futuropolis en 2006) que mon ami m'a trouvée d'occasion avant même de savoir que j'allais voir le film le même jour. Les petits ruisseaux (les deux) dégagent des beaux moments de tendresse et de bonheur. C'est drôle et léger. Dans la région d'Angers, Emile, un septuagénaire, mène une vie monotone depuis son veuvage. Il pêche le gardon et l'ablette avec son ami Edmond. Ils se retrouvent souvent au bar "Le penalty" où ils ont lié connaissance avec des consommateurs du coin. C'est là qu'Emile entend dire qu'on a vu Edmond avec une dame. Il ne peut s'empêcher lors de leur séance de pêche suivante d'en parler à son ami, et apprend que ce dernier fait des rencontres de dames de son âge en lisant des petites annonces. Edmond, qui vit avec son chat, peint aussi des portraits de femmes nues assez osés (d'après des photos de magazines): Emile n'en revient pas et ressent une certaine gêne. Ensuite, un concours de circonstances aboutit à ce que la vie d'Emile prend un nouveau départ. Il ressent du désir. Il revit après sa rencontre avec deux femmes d'âge mûr et une bande de jeunes "hippies". Je n'en dirai pas plus sur l'histoire. Le film reste très (trop?) fidèle à la BD qui est d'une lecture agréable. Certains critiques font ce reproche à Pascal Rabaté. Personnellement, je trouve que le film comme la BD ne tombent jamais dans la vulgarité malgré quelques scènes un peu lestes. Rabaté traite de la vie sexuelle des "seniors" avec délicatesse. Dans le film, les acteurs sont tous formidables, Daniel Prévost en tête. Bulle Ogier et Hélène Vincent font plaisir à voir dans la plénitude de leur âge. Elles sont belles tout simplement. Sinon, je vous laisse découvrir le moyen de locomotion dont se sert Emile pour se déplacer: une adorable voiture rouge toute étroite et en hauteur qui doit friser les 50 km/heure à pleine vitesse. C'est un film et une BD que je vous recommande vivement. Pour la BD, il faut bien lire les sous-sous-titres sur la couverture: sex, drug, and rock'n roll... mais suivis en tout petit de "on fera ce qu'on pourra; surtout contre le cholestérol; je suis meilleur en musette" (à côté d'une musette de pêche, bien sûr).

23 juin 2010

La terre des mensonges / La ferme des Neshov / L'héritage impossible - Anne B. Ragde

N'ayant pourtant rien lu à leur sujet, j'ai eu la curiosité d'acheter d'occasion les deux premiers tomes de cette trilogie: La terre des mensonges et La ferme des Neshov (Editions Balland). Bien m'en a pris. Les deux romans parus en courant 2009 et début 2010 se lisent d'une traite. Je viens d'acheter (neuf) et de commencer le 3ème tome qui vient juste d'être édité: L'héritage impossible. Ces romans doivent se lire dans l'ordre impérativement. Dans le premier volume, nous faisons tour à tour connaissance des principaux protagonistes de l'histoire dont les trois frères Neshov, et de la fille de l'un deux, Torunn. L'histoire se passe essentiellement en Norvège, dans la région de Trondheim. Tor, 56 ans, jamais marié, éleveur de cochons, vit dans une ferme avec son père (un vieux mutique) et sa mère. Cette dernière a une attaque cérébrale et meurt. Margido, 52 ans, est croque-mort, il n'a pas remis les pieds à la ferme depuis 7 ans (on apprend pourquoi à la fin du 1er tome). Quant à Erlend, 40 ans, il a quitté la ferme depuis 20 ans. Homosexuel, il vit à Copenhague avec un dénommé Krumme. Erlend exerce le métier d'étalagiste avec talent. Le couple vit très à l'aise. Avec le décès de la mère, les liens distendus se resserrent mais des difficultés de tous ordres apparaissent que l'on découvre en lisant La ferme des Neshov. A la fin de ce tome, une situation tragique est laissée en suspens de façon abrupte. Pour être honnête, je dirais que ce n'est pas de la grande littérature, certains passages m'ont paru mièvres. J'ai trouvé des clichés, des facilités dans la caractérisation des personnages mais l'ensemble fait passer un bon moment de lecture (idéale pour les vacances qui approchent). Je conseille donc ces romans d'une auteure dont je n'avais jamais entendu parler. Cette trilogie, "best-seller" en Norvège, a été adaptée pour la télévision norvégienne et a connu un grand succès.

21 juin 2010

Mourir comme un homme - Joao Pedro Rodriguez

Mardi 15 juin 2010, je suis allée voir Mourir comme un homme, un film portugais de Joao Pedro Rodriguez. C'est son troisième long-métrage. A l'issue de la projection, les 20 spectateurs de la salle (le Nouveau Latina à Paris) ont eu le plaisir de converser avec le réalisateur, qui se débrouille fort bien en français. Mourir comme un homme peut se résumer ainsi: "Il a vécu comme une femme et il est mort comme un homme". L'histoire se passe à Lisbonne à la fin des années 80. Tonia, un transsexuel, est à l'apogée de sa carrière comme vétéran de spectacles de travestis des nuits lisboètes car la concurrence est rude. Tonia transforme son apparence en portant robe, chaussures, perruque et seins siliconés mais elle n'a pas changé de sexe. Ses convictions religieuses sont un frein. Pendant son adolescence, elle a même eu lors d'un rapport hétérosexuel, un garçon (qui la rejette violemment). Maintenant Tonia vit une relation houleuse avec un jeune amant, Rosario, drogué et souvent violent. Le film mêle plusieurs genres: film de guerre dans la première longue séquence (qui selon moi désarçonne des spectateurs dont je fais partie), histoire d'amour, mélodrame et film musical (les acteurs chantent des chansons a capella). En revanche, on ne voit aucune prestation de Tonia lors de ses spectacles de travestis, tout se passe hors champ. Le film semble atemporel. Je n'ai pas eu l'impression qu'il a été tourné en 2009. Je ne pense pas qu'on puisse le comparer à un autre, il sort vraiment de l'ordinaire. C'est sans doute le sujet qui le veut. Le travail sur la photo est magnifique et certaines séquences dont la dernière, qui se passe dans un cimetière, sont marquantes.  C'est une histoire douloureuse et triste mais pas larmoyante. Les acteurs (non professionnels) sont vraiment bien. Le réalisateur nous a précisé qu'il s'était inspiré de témoignages de travestis, de transsexuels, médecins et gens du spectacle. Mourir comme un homme qui dure 2H15 est projeté dans deux ou trois salles à Paris. Est-ce que j'ai apprécié? Je ne peux pas dire que j'ai été totalement conquise par ce film pas facile mais ce n'est pas mal et je ne regrette pas de l'avoir vu, bien au contraire.

19 juin 2010

Mes préférences

Il y a quelque temps, j'ai vu chez une ou deux blogueuses ce "tag" qui m'a plu et est assez révélateur de certains goûts personnels. Je me lance.

10 livres pour m'attirer

La Montagne magique de Thomas Mann
Le tournant de Klaus Mann
Berlin Alexander Platz d'Alfred Döblin
Le père Goriot d'Honoré de Balzac
La faim de Knut Hamsun
Les âmes mortes de Nicolas Gogol
A l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust
Les Thibault de Roger Martin du Gard
La volupté de l'honneur de Luigi Pirandello
Créanciers d'August Strindberg

9 séries de livres pour m'envoûter

Je ne lis pas spécialement de séries sauf tout récemment:
Millenium de Stieg Larsson
Le poids des secrets de Aki Shimazaki
La trilogie sur la famille Neshov d'Anne Birkefeldt Ragde (j'en ai déjà lu 2 sur 3)

8 films pour me comprendre

Nos meilleures années de Marco Tullio Giordana
La leçon de piano de Jane Campion
Il était une fois en Amérique de Sergio Leone
Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino
Les yeux sans visage de Georges Franju
Mirage de la vie de Douglas Sirk
Lawrence d'Arabie de David Lean
Les damnés de Luchino Visconti

7 séries pour me connaître

Epitafios
Chapeau Melon et bottes de cuir (avec Emma Peel)
Fringe
Inspecteur Frost
Dr House
Dexter
True Blood


6 acteurs/actrices pour m'émerveiller

Al Pacino
Louis Jouvet
Robert de Niro (jeune)
Joan Crawford
Robert Mitchum
Paul Newman


5 chansons pour chanter

L'été indien de Joe Dassin
Le sud de Nino Ferrer
Ne me quitte pas de Jacques Brel
Félicie aussi chanté par Fernandel
Les feuilles mortes de Jacques Prévert chantées par Yves Montand


4 Pays pour rêver

L'italie
La France
L'Argentine
La Bolivie


3 villes pour visiter


Rome
New York
Paris


2 manga pour parler

Pas d'idée, je ne connais pas.


1 réalisateur pour m'attendrir

Billy Wilder


Voilà, ce n'est pas trop compliqué et assez ludique.
A qui le tour?

17 juin 2010

Splash - Sheila Kohler

Après avoir vu le premier film de Jordan Scott, Cracks, j'ai eu envie de lire le livre dont la réalisatrice s'est inspirée. C'est mon ami qui me l'a offert pour mon anniversaire (merci à lui). Il s'agit de Splash (titre français) de Sheila Kohler publié aux éditions Gallimard dans la collection "Haute enfance". Le titre original est bien Cracks. Je ne sais pas s'il s'agit d'un roman/récit autobiographique ou non. Toujours est-il qu'une des filles de l'histoire faisant partie de l'équipe de natation porte le même nom que l'écrivain. Pourtant, la narratrice (qui n'est pas Sheila Kohler) est une des treize (mais laquelle?). Dans le livre, l'histoire se passe en Afrique du Sud, dans les années 60 dans un collège de jeunes filles (toutes âgées de 13 à 15 ans) issues de la classe moyenne. Elles sont treize élèves autour de Mlle G., leur professeur de natation. Parmi les treize, se trouve Fiamma, une jeune italienne arrivée en cours d'année. Fiamma est belle, Fiamma est une excellente nageuse mais Fiamma souffre d'asthme. Mlle G. tombe instantanément sous son charme au grand dam des 12 autres. Je dois dire que l'adaptation cinématographique est plutôt réussie, la réalisatrice a gardé la trame de l'histoire jusqu'au dénouement final et fatal qui est différent du film et que j'ai trouvé plus cruel et tragique. Le film et le livre valent vraiment la peine d'être vu pour l'un et lu pour l'autre. 

15 juin 2010

La tête en friche - Jean Becker

Après trois semaines d'abstinence cinématographique non volontaire, je viens de voir, le même soir, Les secrets de Raja Amari (que je chroniquerai prochainement), et La tête en friche de Jean Becker avec la délicieuse Gisèle Casadesus, "95 ans, 40 kg, fripée comme un coquelicot mais avec plein de mots dans la tête" comme le dit si joliment Germain Chazes (Gérard Depardieu, qui n'a plus la tête de Mammuth). C'est une jolie histoire qui se termine bien. Les dialogues sont de Jean-Loup Dabadie. Germain vit dans une caravane au fond d'un jardin. Il plante et récolte des légumes qu'il vend sur les marchés. Il est affligé d'une mère indigne qui l'appelle "ça". Germain a des copains de bistrot, et une amie qui partage son lit de temps en temps (la trop rare Sophie Guillemin). A part ça, il rencontre un jour dans un square une vieille dame, Margueritte (avec deux "t") [Gisèle Casadesus], qui a travaillé à l'OMS. Elle lit beaucoup, ne se laisse pas abattre, c'est la joie de vivre incarnée. A son contact, Germain va s'ouvrir à la lecture. C'est peut-être un cinéma "vieillot, qui sent la naphtaline" comme l'a dit un des critiques de l'émission radio Le Masque et la Plume, mais cela ne m'a pas dérangée. L'histoire parle de lecture et de lecteurs, de la vieillesse, des yeux qui se meurent, des relations mère/enfant. On se sent heureux quand on sort de la salle. Le film dure 1H20: c'est court. On ne voit pas le temps passer. Je voudrais ajouter que pour mes deux films de cette soirée, les spectateurs étaient rares: 5 personnes pour le premier et environ 10 pour le second. Le "Mondial" est en train de faire des ravages.

13 juin 2010

L'ombre des montagnes - Marie Frering

Dans le cadre de l'opération "Masse critique", j'avais choisi L'ombre des montagnes (Quidam Editeur) d'une femme écrivain, Marie Frering, née à Strasbourg en 1960 et qui a vécu entre 1994 et 1997 à Sarajevo en pleine guerre des Balkans (selon le communiqué de presse). L'ombre des montagnes son deuxième roman. Quidam Editeur est une jeune maison d'édition spécialisée dans les textes contemporains.

Que dire sinon que le texte est beau mais pas forcément facile au premier abord. Je viens d'ailleurs de relire pour la 3ème fois (à voix haute avec un ton neutre) les 100 pages pour bien m'en imprégner. Il est difficile de parler de ce texte (que je ne qualifie pas de roman), qui est plutôt une suite de courts instants ou descriptions de Sarajevo et de ses habitants pendant la guerre, où il fallait vivre ou survivre malgré les privations, le dénuement, le manque de tout et la peur en permanence d'être mis en joue par les snipers planqués dans les montagnes entourant la ville. Il n'y a pas une histoire mais des histoires. Les gens essaient d'avoir une vie normale. Etant des européens consciencieux, ils mettent leur montre à l'heure d'été (ou d'hiver): "Merveille d'agir sur un mécanisme lorsque la vie est devenue survie mécanique" (p. 23). Tout le texte est au temps présent, car comme il est indiqué dans la note d'intention sur ce livre: "Pendant la guerre, c'est un présent qui dure, amputé d'avenir et éloigné de son passé". J'ai fait une recherche sur Wikipedia à propos de "quérulents" (mot que je ne connaissais pas du tout) et que Marie Frering emploie plusieurs fois pour désigner ceux que l'on ne voit pas, les snipers ou d'autres.

"Quérulent se dit d’un individu qui consacre la plus grande partie de son activité à essayer d’obtenir réparation des préjudices qu’il prétend avoir subis. (...) Ces individus, souvent extravagants et irrationnels, par leur insistance, sombrent rapidement dans un harcèlement qui peut atteindre les accusations criminelles".

A nouveau, je remercie Guillaume Teisseire et Babelio qui permettent de faire découvrir des auteurs pas très connus du grand public. Je peux à présent faire de L'Ombre des montagnes un livre voyageur pour les personnes intéressées.

11 juin 2010

Policier, adjectif - Corneliu Porumboiu

Et voici encore un film à ne pas manquer s'il passe par chez vous. Il s'agit de Policier, adjectif d'un réalisateur roumain qui a déjà été l'auteur de 2h38, à l'est de Bucarest en 2006 (que je n'ai pas vu). Pendant près de 2 heures, cette fiction qui s'apparente presque à un documentaire suit un jeune policier, Cristi, dans son quotidien avec ses collègues, un jeune indic, ses demandes pour faire avancer son enquête, ses filatures et ses attentes. On lit ses rapports écrits (circonstanciés) en temps réel; on le suit chez lui, pendant une soirée avec sa jeune femme qui est institutrice. C'est l'occasion d'assister à l'une des deux longues scènes marquantes du film, pendant laquelle l'épouse de Cristi, Anca, écoute une chanteuse qui chante à tue-tête, sur un site internet, une chanson répétitive un peu mièvre. Elle en fait, par la suite, une explication de texte à son mari. La mission qui occupe tout le temps de Cristi est de surveiller un jeune qui offre du haschisch à deux autres camarades de lycée. Ce délit est puni par la loi en Roumanie. Cristi trouve que les agissements du jeune homme sont relativement anodins et qu'il ne mérite pas d'aller en prison. Ce n'est pas l'avis de son chef hiérarchique qui veut organiser un "flagrant délit". La caméra ne perd jamais de vue Cristi qui est de tous les plans sauf la dernière grande séquence qui est la deuxième longue scène notable dans laquelle son chef, le commandant de police, lui explique le sens des mots "loi", "conscience" et policier" à l'aide d'un dictionnaire de lexicologie roumaine. C'est un film tour à tour silencieux, bavard ou bruyant. J'ai été passionnée de bout en bout par cette histoire où il ne se passe pas grand-chose mais où je n'ai pas vu le temps passer.

Quelques remarques pour terminer: je me rends compte que je vais de plus en plus volontiers voir ce genre de films de qualité qui font réfléchir ou qui m'apprennent quelque chose, où l'on n'a pas l'impression de perdre son temps, où il n'y a pas de violence gratuite ou de vulgarité. Ce cinéma permet de faire connaissance avec d'autres cultures. Il n'a guère d'écho dans la presse, sort souvent en catimini à Paris, je ne sais pas trop quel en est le taux de sortie en province... Moi qui appréciais beaucoup le cinéma américain, je suis perplexe voire inquiète sur les sorties des semaines à venir dans les salles: peut-être est-ce moi qui me lasse, mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup de sorties intéressantes prévues avant un certain temps? Qu'en pensez-vous? Les tout derniers films américains que j'ai vus (et que je déconseille - je ne les ai pas [encore] commentés) sont L'élite de Brooklyn d'Antoine Fuqua (il y en a marre de tout ce sang qui gicle: j'ai failli partir avant la fin même si les comédiens ne sont pourtant pas en cause), et Crazy night de Shawn Levy (nul, pas drôle, consternant de bêtise).

9 juin 2010

Le cerveau de Kennedy - Henning Mankell

Je voudrais redire qu'Henning Mankell n'est pas uniquement le créateur du commissaire Wallander, il écrit aussi des romans comme Profondeurs et Le cerveau de Kennedy. Ce dernier roman (paru aux éditions Point Seuil) m'a rappelé, pour le thème, La constance du jardinier de John Le Carré. Louise Cantor, archéologue, revient en Suède après quelques mois de fouilles en Grèce. Elle trouve Henrik, son fils unique de 25 ans, mort dans l'appartement de ce dernier: meurtre? mort naturelle? suicide? Louise n'a de cesse de savoir ce qui s'est passé. Elle va faire le tour de la Terre pour le découvrir, sur les traces de son fils: de Barcelone vers l'Australie puis le Mozambique (pays où vit Mankell la plupart du temps). Elle renoue un temps avec son ex-mari, Aron, qui disparaît à son tour. Elle découvre des pans entiers de la vie d'Henrik qui menait une enquête lui aussi: il collectait des articles sur des chantages exercés sur des malades du sida au Mozambique, lui-même en était atteint. Henrik avait peur. Louise Cantor se retrouve traquée. On la suit. Pourquoi? Il y a de terribles secrets qu'il ne faut pas qu'elle découvre. J'ai été touchée par l'attitude de cette femme face à la perte de son fils. Elle ne désespère jamais. La quête de ce qui s'est passé est le seul but qu'elle poursuit. Réellement passionnant et haletant, ce roman se lit d'une traite. Le cerveau de Kennedy se réfère au fait qu'après la mort du Président son cerveau ait disparu, je vous laisse découvrir la suite.

7 juin 2010

Voyage à New York

Comme mes fidèles lecteurs l'avaient lu, je suis partie et revenue d'un séjour de 7 jours dans ma ville de prédilection après Paris: New York. Cela faisait la 16ème fois que j'y allais (après une interruption de presque 5 ans). Ma première incursion dans la "grosse pomme" remonte à 1988. Cette année (2010), j'ai profité pleinement de mon séjour. J'ai eu la chance d'avoir un temps et une température (presque) idéaux. Que dire de New York et plus précisément de Manhattan qui est une île? C'est une ville vivante qui ne dort jamais (preuve en est Times Square illuminé toute la nuit). J'arrive toujours à découvrir des endroits que je ne connais pas. J'ai été aidée pour ce faire par un petit guide Gallimard (Cartoville New York): clair, concis et fiable. J'apprécie les grands trottoirs pour marcher. New York se visite le mieux à pied. Je ne suis pas retournée dans les musées déjà visités comme le MoMa (Museum of Modern Art) ou le Met (Metropolitan Museum of Art). Mais j'ai découvert le musée de Brooklyn qui possède une belle collection d'objets africains et d'antiquités égyptiennes. Attenant à ce lieu, vous pouvez aller au jardin botanique très beau en cette saison: je conseille le jardin Shakespeare et la roseraie. Dans Manhattan même, je ne suis pas retournée à Soho, Tribeca et Greenwich village mais j'ai flâné dans le quartier chinois (Canal Street) et Little Italy (Mulberry Street). Je reviens systématiquement sur Union Square (Broadway et 14ème rue). J'ai pris à nouveau beaucoup de photos d'immeubles caractéristiques et dans la 61ème rue est, j'ai visité une maison construite en 1799 (année de la mort de G. Washington) qui est devenue musée en 1988: Mount Vernon Hotel (Un musée de 9 pièces au mobilier du XIXème siècle dans une ancienne auberge qui est l'une des plus belles demeures new-yorkaises encore intacte). J'en ai profité pour admirer le pont de Queensboro (l'un des célèbres ponts P1000890 (avec ceux de Brooklyn et Manhattan) qui relient Manhattan au continent). Je ne me lasse pas de voir le "Flatiron" P1000811, immeuble en forme de fer à repasser qui fait l'angle de Broadway et de la 5ème avenue. Et l'Empire State Buiding n'en finit pas de dominer le "midtown" de Manhattan. Concernant "Ground Zero", un chantier a repris: c'est impraticable. On ne voit rien. Depuis 9 ans, la station de métro"Cortland" qui desservait les Tours est "temporairement" fermé au public. La salle des marchés dans Wall Street n'est plus accessible au grand public. Tout est barricadé avec contrôle sévère. P1000854 Pour les néophytes, le métro de New York est rapide et on se repère facilement pour les directions quand on sait que "uptown" veut dire que les rames vont vers le Nord de l'île ou le quartier du Queens et que "downtown" signifie que les rames se dirigent vers le sud de l'île de Manhattan et Brooklyn. J'ai même fait un long parcours jusqu'à Coney Island au sud de Brooklyn: la plage à New York où l'on trouve la célèbre roue "Wonder Wheel" qui vient de fêter ses 90 ans, rendue célèbre grâce au film The Warriors (Les guerriers de la nuit) de Walter Hill. P1000901 Le quartier est en pleine rénovation, mais pour le moment, il donne une impression d'abandon: dommage!

Je voudrais ajouter que New York est une ville chère. J'ai vraiment trouvé une augmentation significative de chaque chose. Le prix d'entrée des musées oscille entre 10 et 20 dollars. On ne peut pas vraiment manger à moins de 10 dollars pour un simple sandwich, une salade et une boisson, et il faut systématiquement ajouter à la facture la "taxe" de la ville qui se monte à plus de 8%. Cet inconvénient mis à part, New York vaut vraiment la peine d'être visitée, sans oublier qu'il faut assister au moins une fois à un spectacle de Broadway comme ce fut mon cas: j'ai eu le plaisir de voir Christopher Walken dans une pièce de théâtre, A behanding in Spokane. Très bien. Je compte bien revenir à New York une dix-septième fois. Voici, pour finir, le Carnegie Hall, grande salle de spectacle s'il en est. P1000884


5 juin 2010

Imogène Mc Carthery - Alexandre Charlot et Franck Magnier

Imogène Mc Carthery dégage un charme désuet en racontant une histoire farfelue. C'est le genre de film qui ne casse pas trois pattes à un canard mais que je trouve distrayant. Du fait que Catherine Frot interprète le rôle principal, cela m'a évidemment fait penser aux deux films de Pascal Thomas, adaptations de romans d'Agatha Christie. Imogène Mc Carthery, le film, est inspiré de Ne vous fâchez pas, Imogène de Charles Exbrayat qui a écrit 7 romans avec Imogène comme héroïne. Comme son nom l'indique, Imogène descend d'une vieille famille écossaise, les Mc Leod. Elle aime, l'Ecosse, le whisky, et joue de la cornemuse. Elle se sent exilée à Londres où elle travaille à l'Amirauté comme secrétaire. Elle fait tourner son chef en bourrique. S'attendant à être congédiée par le grand patron, Sir Woolich (irrésistible Michel Aumont avec son bilboquet), elle est très surprise de se voir confier une mission d'importance... J'aime ce genre de film qui permet de voir des acteurs que j'apprécie beaucoup: en plus des deux acteurs cités, quel plaisir de voir Michel Duchaussoy ainsi que Danielle Lebrun dans le rôle de Miss Elroy, gouvernante d'Imogène. Seul Lambert Wilson n'est pas tout à fait aussi convaincant. Ce film a permis la réédition de romans d'Exbrayat avec Imogène en poche; mon ami en a déjà lu trois (mais il préfère des éditions du Masque, d'occasion).

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