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Le blog de Dasola

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25 octobre 2010

Théâtres parisiens associés

Décidément, je n'arrête plus... d'aller au théâtre. Cette fois-ci, il s'agit d'une invitation que j'ai reçue (en compagnie d'autres blogueurs/euses) de la part d'Ulike, dont le but est de promouvoir l'Association "Théâtres parisiens associés", qui regroupe les 50 théâtres privés de Paris. Voici d'ailleurs le site. Je le fais d'autant plus volontiers que j'adore aller au théâtre (une fois de plus, c'est grâce à ma maman, qui m'y emmenait quand j'ai été en âge de l'apprécier - merci à elle). Voir Bernard Blier, Jean-Pierre Marielle, Samy Frey, Delphine Seyrig, Laurent Terzieff, Philippe Léotard, Jean Carmet, Roman Polanski, François Périer, Bruno Crémer, Michèle Morgan, Edwige Feuillère, Jacqueline Maillan, Bernard Giraudeau, Claude Rich, Fanny Ardant, Niels Arestrup sur scène furent des moments inoubliables. Cette association qui est une très belle initiative permet de voir les spectacles à des prix préférentiels (les -50% sur les "premières" - en général les 5 ou 7 premières représentations, les "places jeunes" à 10 euros, les Chèques fidélité, ...). Je sais que diriger un théâtre privé est difficile, onéreux, les places de 1ères catégories sont chères (et même les autres). Tout le monde n'a pas les moyens d'aller au théâtre. Une fois de plus, j'ai constaté que les spectateurs faisaient partie d'une tranche d'âge définie (plus de 50 ans) et appartenaient à une catégorie sociale supérieure. Les sièges sont souvent étroits avec peu de place pour les jambes, sans parler de la visibilité assez aléatoire. Attirer des spectateurs dans ces conditions n'est pas une chose aisée, mais la magie de voir et entendre des acteurs de renom peut pallier ces désagréments. Encore faut-il que la pièce soit à la hauteur....

Voici une petite vidéo sur le spectacle que j'ai vu, Désolé pour la moquette... J'ai du mal à en parler. Je m'attendais au pire après avoir entendu les critiques assassines du Masque et la Plume. Je serais plus mesurée. Les acteurs sont très bons avec une mention spéciale à Myriam Boyer. Quant au texte, c'est du Bertrand Blier (qui met aussi en scène). Cela peut ne pas plaire à tout le monde. En revanche, j'étais très très bien placée au 1er rang de l'orchestre. Concernant le théâtre Antoine situé boulevard de Strasbourg dans le 10ème arrondissement, le lieu est beau et "habité". Le bar-fumoir où j'ai déambulé avant la représentation (il se situe au niveau de la corbeille) est tapissé d'affiches des pièces qui ont donné ses lettres de noblesse à ce théâtre. Il y a aussi une plaque commémorative toute récente qui mentionne que Jean-Louis Barrault, qui a débuté dans ce théâtre, aurait eu 100 ans cette année.

23 octobre 2010

The Housemaid - Im Sang-soo

Sorti le 15 septembre 2010, The Housemaid est un film coréen de Im Sang-soo, qui a réalisé aussi Le vieux jardin (2006) [mon billet du 29/04/2007], The President's Last Bang (2005) et Une femme coréenne (2003). Dès la première séquence, le ton est donné: un soir, une jeune femme se jette d'un immeuble et s'écrase dans une rue fréquentée. Dans la séquence suivante, Euny, une jeune femme, est engagée comme aide-gouvernante chez un couple très riche. Elle est chargée de s'occuper de leur petite fille car la maman (très jeune) attends des jumeaux. Le mari, peut-être un homme d'affaires, joue très bien du piano. C'est un homme sensuel qui aime les plaisirs de la chair. Euny reçoit aussi des ordres de la gouvernante en place, femme torturée qui observe tout ce qui se passe autour d'elle. On ne sait pas ce qu'elle veut, ce qu'elle pense. C'est le personnage le plus intéressant de l'histoire (elle saura néanmoins partir à temps). Mais c'est à cause de ses indiscrétions que le sort d'Euny est scellé. En effet, Euny devenue très vite la maîtresse du mari, tombe enceinte. Le film distille une angoisse sourde tout du long. On devine que l'histoire va mal se terminer. La fin brutale m'a paru outrée par rapport au reste du film qui n'était que violence feutrée. Exceptée la petite fille qui avait de l'affection pour Euny, les maîtresse de la maison, mère et grand-mère de la petite fille ont un comportement abject; quant au mari, je l'ai trouvé particulièrement antipathique. Pour résumer, j'ai aimé, sauf les 5 dernières minutes, ce film d'une grande cruauté. The Housemaid est une réinterprétation d'un film coréen de Kim Ki-young de 1960, Hanyo.

21 octobre 2010

Les 39 marches de John Buchan et Alfred Hitchcock - Mise en scène Eric Métayer

Je vous conseille absolument d'aller voir, d'ici la fin de l'année à Paris, ce spectacle (repris en raison de son succès) ébouriffant, étonnant et tonitruant, joué par quatre acteurs épatants qui s'en donnent à coeur joie pendant 1H40 non-stop, en changeant de voix, de costumes, de sexe, avec brio et à une vitesse vertigineuse. La pièce Les 39 marches est célèbre grâce à Alfred Hitchcock qui l'a adaptée au cinéma en 1935 d'après un roman de John Buchan. L'adaptation théâtrale qui est présentée a été écrite par Gérald Sibleyras et mise en scène par Eric Métayer, l'un des quatre comédiens sur scène, au talent protéiforme. L'histoire commence dans une salle de spectacle à Londres où Richard Hannay rencontre une belle jeune femme, Annabelle Smith, qui sera assassinée peu de temps après dans son appartement (il l'avait invitée chez lui). Accusé du meurtre, il s'ensuit une folle course poursuite avec des policiers qui le traquent jusqu'en Ecosse. Peu avant sa mort, Annabelle avait confié à Hannay qu'un terrible complot fomenté par la société secrète "Les 39 marches" risquait de mettre le Royaume-Uni en péril. Après moult péripéties, l'histoire se termine à Londres dans la même salle de spectacle qu'au début, dans un joyeux "happy end". J'y ai vu un hommage aux films muets et burlesques de Mac Sennet. Les quatre acteurs, trois hommes et une femme, interprètent et miment plus d'une centaine de personnages humains ou non comme des policiers, des aubergistes, un chat, un buisson, une rivière, un lampadaire, des portes, des fenêtres, un train et un méchant à l'auriculaire coupé. J'en oublie. Tout au long du spectacle, on entend de la musique et des bruitages qui renforcent le rythme accéléré du spectacle. A la fin, les spectateurs sont (presque) aussi épuisés que les acteurs. Et l'on rit beaucoup. Voir le billet très enthousiaste d'Amanda. Voici également le site du théâtre La Bruyère qui offre très souvent une programmation de qualité. J'y vais souvent.

19 octobre 2010

The Social Network - David Fincher

Ayant entendu et lu de (très) bonnes critiques sur ce film, je suis allée voir The Social Network qui narre la genèse du réseau social Facebook (d'abord appelé TheFacebook, "trombinoscope" en français) créé par deux étudiants d'Harvard, Mark Zuckerberg et Eduardo Saverin, en 2003-2004. Le film commence très vite par une scène de rupture entre Mark et sa petite amie, Erica, dans un des bars de l'université. Cela ressemble plus à un dialogue de sourds. Mark, dépité, crée un programme avec son ami Eduardo où on doit voter pour la fille d'Harvard la plus canon. Il se venge d'Erica en l'humiliant via ce forum qui deviendra par la suite Facebook. L'histoire alterne entre l'extension de ce réseau social et les démêlés juridiques entre différents partenaires. En effet, Mark Zuckerberg est accusé d'avoir volé l'idée du réseau social à deux frères jumeaux, étudiants aussi à Harvard et rameurs émérites, et Eduardo Saverin se retourne contre Mark quand il se retrouve dépossédé des parts de Facebook qui devient très rapidement une entreprise florissante grâce à des actionnaires associés et des sponsors. Ce que je trouve remarquable de la part du réalisateur, David Fincher, et du scénariste, Aaron Sorkin, c'est d'avoir rendu passionnante une histoire où le héros n'est qu'un "pauvre type" asocial (ironie de l'histoire), incapable de se faire des amis, plus à l'aise derrière un écran que dans la vie réelle, et qu'on a envie de gifler pendant tout le film. On ne sait rien de lui ni de sa famille. C'est un jeune homme seul. Je n'envie pas sa vie même s'il est devenu le plus jeune milliardaire d'Amérique. Le film nous trace un portrait peu flatteur des universités américaines en général et d'Harvard en particulier, où sont formées les élites américaines. Pauvre Amérique! Sinon, je n'ai pas vu passer les deux heures que dure le film. La salle était très attentive. Je reconnais que c'est un grand film américain, comme je n'en avais pas vu depuis longtemps.

17 octobre 2010

Sherlock Holmes et le mystère du Haut-Koenigsbourg - Jacques Fortier

Et voici un billet sur Sherlock Holmes et le mystère du Haut-Koenigsbourg, le deuxième livre que j'ai reçu dans le cadre de la dernière opération de Masse Critique Babelio. Pourquoi deux, me direz-vous? Et bien lors d'une édition précédente de cette opération, je n'ai jamais reçu l'ouvrage qui m'était attribué, pas encore paru (paraît-il?). Toujours est-il que ce roman policier (de 180 pages chez le Verger Editeur, 9,50 euros), d'un journaliste des Dernières Nouvelles d'Alsace à Strasbourg, a été écrit en hommage à Sir Conan Doyle (1859-1930) pour le 150ème anniversaire de sa naissance. C'est un roman élégant, bien écrit dont l'histoire se passe en 1909 en Alsace et plus précisément au château du Haut-Koenigsbourg dont la restauration vient d'être achevée grâce à l'argent du Kaiser Guillaume II. N'oublions pas que l'Alsace et la Lorraine sont annexées au IIème Reich allemand depuis 1870 et la défaite de Sedan. Sherlock Holmes flanqué de son fidèle Watson sont envoyés sur place car les gouvernements anglais et français (dans les débuts de l'Entente cordiale) craignent que la restauration du château ne soit qu'une couverture pour dissimuler de noirs desseins, peut-être même une arme secrète. Durant leur enquête pleine de rebondissements, Sherlock et Watson apprennent que trois ouvriers du chantier de restauration sont morts de manière peu naturelle quelques mois auparavant. Ils ont découvert quelque chose qu'ils n'auraient pas dû voir. Ils croisent le chemin de personnages historiques tels que Guillaume II (dont on rappelle que Holmes l'avait tiré d'une situation embarrassante, vingt ans auparavant) ou Bodo Ebhardt (l'homme qui tel Viollet-Leduc a supervisé la restauration du château du Haut Konigsbourg entre 1901 et 1908), et des personnages de fiction comme des envoyés du Vatican et la belle et mystérieuse Xénia Honegger, historienne à Berlin. Sans rien dévoiler de l'intrigue, je dirais que l'arme secrète n'est pas une invention diabolique mais elle renvoie au début de la chrétienté et à la passion du Christ. J'ai passé un très agréable moment à lire ce pastiche holmesien. Je vous le recommande.

15 octobre 2010

Elle s'appelait Sarah - Gilles Paquet-Brenner

J'ai vu ce très beau film mardi 12 octobre, la veille de sa sortie, en avant-première. A l'issue de la projection, le réalisateur, la romancière et la jeune fille qui interprète Sarah jeune ont répondu à des questions. Je n'ai rien à en dire de spécial, si ce n'est que beaucoup de spectateurs avaient lu le roman.

Le film est une adaptation du roman qui porte le même titre, Elle s'appelait Sarah, de Tatiana de Rosnay. Je ne l'ai pas lu mais j'en ai entendu et lu du bien (et parfois du moins bien) autour de moi et sur les blogs. Sarah vit avec son petit frère Michel et ses parents, juifs polonais, dans un appartement dans le quartier du Marais à Paris Nous sommes le 16 juillet 1942. Sarah et ses parents sont arrêtés. Michel, caché dans un placard fermé à clé (grâce à la présence d'esprit de Sarah), échappe à la rafle qui mènera les parents directement à la chambre à gaz à Auschwitz. En 2009, Julia Armond, une journaliste américaine installée en France depuis plus de 20 ans, fait une enquête sur la rafle du Vel d'hiv. Par un concours de circonstances liées à sa belle-famille, elle découvre l'existence de Sarah et cherche à savoir ce qu'elle est devenue elle ainsi que son frère. Le film alterne les deux époques habilement. L'histoire, très émouvante, ne sombre pas dans le larmoyant et les effets faciles. Les acteurs y sont pour beaucoup, Kristin Scott Thomas en tête. La jeune Mélusine Mayance qui joue Sarah est une révélation. C'est une film de facture classique et modeste. Je ne comparerai pas ce film avec celui de Roselyne Bosch La rafle (que je n'ai pas vu). J'espère que le public sera au rendez-vous car le film évoque une page très sombre de notre histoire où la police française n'a pas eu le beau rôle. Seul un gendarme montre de la compassion pour Sarah et une camarade (je vous laisse découvrir ce qu'il fait).
Pendant le débat, Tatiana de Rosnay nous a dit qu'elle n'avait jamais entendu parler du camp de Beaune-La Rolande dans le Loiret (jusqu'à ce qu'elle fasse des recherches pour son roman). J'ai été assez étonnée car ce camp d'internement est presque aussi tristement célèbre que celui de Drancy et de Pithiviers. C'est là qu'ont été emmenés les Juifs pris dans la rafle du Vel d'Hiv avant leur transfert pour Auschwitz en 1942.

13 octobre 2010

Facebook: mes amis, mes amours... des emmerdes! - La vérité sur les réseaux sociaux - Olivier Levard & Delphine Soulas

Le titre de cet ouvrage (publié aux éditions Michalon et reçu dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio) m'a semblé tiré de la chanson de Charles Aznavour: Mes emmerdes. Il paraît qu'une série télé française récemment diffusée porte aussi un titre approchant.

Etre ou ne pas être
F***b**k (ou T***tter ou M*sp*ce), là est ma question.

J'ai choisi ce livre car ce phénomène des réseaux sociaux m'est étranger. Je ne sais même pas ce que l'on peut y mettre et y raconter (tout, semble-t-il). Personnellement, mon blog me prend suffisamment de temps pour ne pas m'être inscrite sur F***b**k et autre T***tter et M**pace ou un site français Copainsd'avant (pour les plus connus). Ce n'est que cette année, à la suite d'une séance de sensibilisation au sein de mon entreprise assez édifiante sur ce sujet que j'ai pris conscience de ce qu'étaient les réseaux sociaux, et des risques et des dangers qu'ils pouvaient engendrer. Cet ouvrage va tout à fait dans ce sens. Pour résumer: F***b***k: Attention danger! Je trouve que là résident les limites de cet essai qui n'est qu'une charge contre les réseaux sociaux. Le seul point positif évoqué rapidement à propos des réseaux sociaux, c'est qu'ils peuvent servir de contre-pouvoir face à certains gouvernements dictatoriaux quand les portables sont coupés (voir l'exemple tout récent de l'épouse du dernier Prix Nobel de la paix qui communique grâce à T***tter).

Or donc, suite à la lecture de cet essai, je n'ai pas forcément tout compris au fonctionnement des réseaux sociaux, mais il semblerait que ce sont des plates-formes idéales pour dévoiler sa vie privée (sa religion, ses orientations sexuelles, son statut amoureux, ses opinions politiques
) et où les photos sont bienvenues. L'inscription se fait avec son vrai nom. Toutes ces infos sont stockées et partagées auprès d'"amis": des vrais que vous connaissez, et d'autres que vous n'avez jamais rencontré de votre vie. Car l''un des buts principaux d'un réseau social, c'est de collectionner "les amis" et de leur faire partager vos avis, vos envies, vos photos, votre vie. La mise en garde principale de cet essai est que les amis ne sont pas tous bien intentionnés et qu'avec de simples recoupements, des paroles ou des actes que vous n'aviez pas l'intention de révéler, sont dévoilés à tout le monde et peuvent se retourner contre vous, comme un futur employeur (après une recherche avec votre nom) qui découvre des photos où vous ne vous présentez pas sous votre meilleur jour.

En passant (ça ne figure pas dans le livre), je vous recommande de lire les conseils d'utilisation de F***b**k traduits directement de l'anglais. Il ne faut pas oublier que F***b**k est une création américaine, et en Amérique, il n'y a pas de protection de la vie privée comme en France (avec la CNIL). Les Américains sont très attachés au premier amendement de leur Constitution sur la liberté d'expression. En France, Edvige n'a pas survécu 3 mois car les Français rechignent à donner des informations personnelles alors que des millions de gens n'hésitent plus à exposer leur vie sur Internet (En France, 19 millions de personnes se connectent par mois). Les auteurs mettent l'accent sur le fait que les enfants sont des cibles vulnérables pour les délinquants sexuels ou autres.

L'inscription sur F***b***k est gratuite mais la plate-forme sert d'espace publicitaire pour des sponsors et et très récemment, les actionnaires sont apparus.
F***b**k doit devenir rentable en se servant de ses utilisateurs: elle se concentre d'un côté sur la publicité ciblée et de l'autre sur la recommandation sociale par vos amis. Voilà l'intérêt de F***b**k qui s'adresse directement à ceux qui sont concernés par les produits qu'ils doivent écouler: vendre des couches aux jeunes mamans, des rencontres et des soirées aux célibataires. Parlez du baptême de bébé à votre meilleure amie et F***b**k vous envoie une pub pour des dragées, etc. F***b**k et les autres réseaux sociaux sont devenus des "Big Brothers" en provoquant des forums de discussion sur les marques.

J'ai noté dans ce livre que pour se désinscrire de F***b**k, c'est très difficile; quant à effacer des donnés, cela relève de  mission
pratiquement impossible car les données sont stockées quelque part et le restent, et elles réapparaissent un jour ou l'autre.

En ce qui me concerne, mon blog suffit à mon bonheur. Les réseaux sociaux, pourquoi pas? Mais avec modération et circonspection.
En tout cas, je remercie encore Babelio pour cet ouvrage (200 pages et 16 euros). Esmeraldae en parle aussi.

11 octobre 2010

Cinéma 3D - Billet de (très) mauvaise humeur

Je me réjouissais d'aller voir le dessin animé Moi, moche et méchant qui vient de sortir cette semaine. Je n'avais pas fait attention que le film était projeté en 3D dans TOUTES les salles (à Paris). Les films en 3D, pourquoi pas? Mais les films en 2D, c'est très bien aussi et cela évite surtout de porter des lunettes pendant la projection. J'avais presque récupéré mon billet (avec ma carte d'abonnement) quand ON m'a demandé de payer 1 euro de plus pour les lunettes (le tarif est de 2 [deux] euros quand on ne possède aucune carte). Je ne suis pas entrée voir le film (et je le regrette). Je comprends que les lunettes ont un prix (et on ne fait que les louer). Mais cela devrait être compris dans le prix de base du billet. Et je pense que l'on devrait avoir le choix de voir le film en 2D ou en 3D. Surtout que la bande-annonce que j'ai vue était en 2D. J'espère que toutes les futures projections des dessins animés ne seront pas systématiquement en 3D, je risque de ne plus y aller.

9 octobre 2010

Rosa candida - Audur Ava Olafsdottir

Rosa Candida de la romancière Audur Ava Olafsdottir (Edition Zulma) est un de ces romans de la rentrée que je vous recommande plus que chaudement. Je qualifierais l'histoire d'attendrissante sans être mièvre. C'est un livre lumineux comme l'écrit justement Cathulu. Il y est question de cultiver des roses à l'ombre d'un monastère dans un pays non défini. Le héros/narrateur est un jeune Islandais rouquin de 22 ans, Arnljotur (Lobbi). Bien que très doué pour des études qu'il aurait pu continuer, il décide de quitter l'Islande pour s'occuper d'une roseraie. Ce qui l'amène à prendre l'avion avec peu de bagages mais beaucoup de boutures de roses dont celle appelée "rosa candida". Il laisse derrière lui son vieux père de 77 ans et son frère Joseph qui est autiste. La maman est morte dans un accident de voiture peu de temps auparavant. Dans une de ses poches, Arnljotur garde précieusement le portrait de sa petite fille, Flora Sol, âgée alors de 6 mois et demi, qui vit chez la maman, Anna, étudiante en génétique. Flora Sol fut conçue lors d'une relation éphémère d'une demi-nuit dans une serre. Deux mois après son installation près des moines dont l'un est cinéphile (il regarde un classique en cassette tous les soirs), Arnljotur va recueillir dans son logement Anna et Flora Sol, maintenant âgée de 9 mois. Je vous laisse découvrir la fin. C'est un roman apaisant et apaisé qui fait du bien.

Tulisquoi et Kathel en disent aussi beaucoup de bien.

7 octobre 2010

Joseph et la fille - Xavier de Choudens / Un poison violent - Katell Quillévéré / Crime d'amour - Alain Corneau

Comme annoncé à la fin de mon billet du 19/09/10, voici un billet concernant trois films français très différents. Je les ai vus, il y a plus d'un mois, je n'avais pas encore eu le temps de les chroniquer. Voici qui est fait.

Le premier film, Joseph et la fille, est raté malgré une intrigue originale. J'y avais été pour Jacques Dutronc que l'on voit trop rarement sur nos écrans. Il joue le rôle d'un cambrioleur tout juste sorti de prison qui prépare son dernier "gros coup", dont l'idée vient d'un co-détenu (décédé). C'est la fille de ce dernier, Julie (Hafsia Herzi), qui va devenir sa complice. Ils sont poursuivis par des malfrats qui aimeraient bien être dans le coup, en l'occurrence s'emparer de la recette d'un casino. Tout le film en clair-obscur baigne dans une lumière bleutée et le son est très travaillé (et pour cause - vous verrez...). Le film aurait pu être beaucoup mieux avec des personnages plus fouillés.

Le deuxième, Poison violent, le premier film d'une jeune réalisatrice, a reçu de très bonnes critiques (et le prix Jean Vigo 2010), et semble avoir trouvé son public. Il s'agit du portrait d'une adolescente confrontée en même temps à la séparation de ses parents, à ses premiers flirt et baiser, et au décès de son grand-père (qui lui demande quelque chose de très intime peu de temps avant), le tout baigné dans une atmosphère où la religion et l'église sont omniprésentes. C'est un film qui personnellement m'a laissée perplexe, il "ne me parle pas". Je le regrette d'autant plus que la jeune actrice (Clara Augarde), très bien, donne la réplique à Lio qui joue sa mère et à Michel Galabru qui interprète un grand-père attendrissant mais coquin. 

Quant au troisième, Crime d'amour du regretté Alain Corneau, je l'ai trouvé bancal (un des deux personnages principaux disparaît trop vite). Il s'agit d'un scénario original et cela se sent dans la deuxième partie du film où le spectateur voit une mécanique bien huilée dans laquelle le réalisateur nous entraîne. De temps en temps, on nous donne des indices pour que l'on ne perde pas le fil et on croit deviner ce qui se passe avant les enquêteurs, car il s'agit d'une histoire policière avec une meurtrière, Isabelle, et sa victime, Christine, morte poignardée. De son vivant, Christine fut un bourreau pour Isabelle, jeune femme maniaque de l'ordre et de la propreté. Christine était la supérieure hiérarchique d'Isabelle dans une grande multinationale. Elle l'a manipulée. Leur relation très ambiguë ne pouvait que mal se terminer. Je retiens de ce film la très belle musique. En revanche, l'un des problèmes de Crime d'amour réside dans l'interprétation mécanique de Ludivine Sagnier qui n'a pas de charisme. Elle joue un rôle qui demanderait plus de personnalité. En ce qui concerne Kristin Scott Thomas, elle est odieuse à souhait.

6 octobre 2010

Quatre bandes dessinées pédagogiques sur la Chine

Les quatre grandes inventions; Quatre savants de l'antiquité; Les quatre médecins; L'architecture de la Chine ancienne.
Texte: Zhu Keng. Illustrations: Hong Tao, Feng Congying. Les livres du dauphin, Beijing, 2005. Distributeur: Société chinoise du commerce international du livre.

Il s'agit d'une série de 4 BD, que Dasola a achetée au musée de Shanghaï en sachant que je suis un "BDphage". Les quatre albums, de format carré (26,5 cm de côté) comportent 46 planches de BD chacun. Ils présentent, à l'intention d'un (jeune) public sans doute étranger (il existait aussi une version anglaise?), des domaines scientifiques et quelques grands noms qui leur sont liés. Je vais en faire une critique d'un point de vue occidental. Il me semble que, pour les Chinois, l'Antiquité n'a pas la même acception qu'en Europe: où s'arrête-t-elle, en Chine, par exemple? Il est vrai que l'histoire de ce pays est longue. Si l'on trouve dans les livres des dates dans le calendrier chrétien (de 401 av. J.-C à 1593 ap. J.-C; notamment, pour les dates de naissance et de décès de personnages historiques et/ou célèbres cités dans tel ou tel des 4 titres), les "repères chronologiques" sont souvent fournis par l'indication "sous la dynastie des Han" (ou celle des Ming, etc.): le repère est certainement pour les Chinois aussi parlant que, pour nous en France, parler de Clovis, de Saint-Louis, de Louis XIV ou de Louis XVIII (comment ça, ça ne vous dit rien?). Cette collection est bien "sino-centrée". Les BD mettent en évidence l'importance qu'ont eue la Chine et les Chinois dans des domaines comme l'approximation du nombre Pi, l'acupuncture, l'invention du papier. La première planche du 1er livre, pour l'invention de l'écriture, cite rapidement l'Egypte, Sumer, l'Inde et les Européens, et c'est fini. Notre "grand voyageur" Marco Polo n'est pas cité, ni non plus la sortie de Chine des inventions présentés, entre autre la poudre à canon, la xylographie, l'imprimerie... Le commerce avec l'étranger est cité seulement "en passant" (à propos de l'utilisation de la boussole). Il n'est pas précisé quand la médecine occidentale est venue "concurrencer" la médecine chinoise (19e s.?). L'architecture chinoise est réduite aux pagodes, aux ponts et aux "grandes murailles". Sur le plan graphique, les dessins sont jolis, plus stylisés que réalistes, avec notamment de gentils garçonnets facilement identifiables? Le public visé semble plutôt les 10-12 ans. Enfin, si les livres que j'ai entre les mains comportent l'indication "première édition 2005", la première édition en français d'au moins deux des livres semble remonter à 1996, comme l'indiquent les résultats d'une simple recherche via Google sur le nom d'un des dessinateurs (Feng Conguing). Au final, une gentille lecture, qui fait découvrir de manière rapide bien des faits et noms que nous ne connaissons pas en Europe, sans effets de propagande.

PS: vous l'aurez deviné, dasola est de retour en France. Je vais donc très prochainement lui rendre les clés et m'éclipser... en attendant de créer, peut-être un de ces jours, mon blog à moi!
(s) Ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

PS2: à Paris, on peut même trouver ces titres chez la librairie You Feng. Mais je ne garantis pas que ce soit la même édition!

4 octobre 2010

SOS Cocotte

Cette fois, c'est la fin, je [ta d loi du cine] racle mes fonds de tiroirs pour finir de "squatter" le blog de Dasola jusqu'à son retour...
Voici en guise d'oeuvre littéraire (désolé Dasola - je sais bien que ce n'est pas non plus le genre de la maison...) une (més)aventure datant d'octobre 2006. Ces échanges de mails commencent par un petit "Help" à mes "friends".

Salut Les Gens
Est-ce que vous connaîtriez un "truc" QUI FONCTIONNE pour décoincer le couvercle d'une cocotte-minute? En fait, je ne l'ai pas utilisée durant plusieurs années, et elle est restée fermée (mea culpa!), donc je pense que le joint en caoutchouc a dû morfler...?
Et, tout seul, c'est pas facile de tirer sur les machins dans deux sens opposés!
Donc voilà, j'attends vos solutions miraculeuses pour pouvoir faire cuire mes légumes d'AMAP!
Merci, à+

Réponse de Copain 1:
Mais es-tu sûr de vouloir vraiment lâcher ce qui mijote dans la cocotte depuis trois ans ?
Peut-être que [Copain 2] pourrait te conseiller sur les services de santé publique à avertir avant d'entreprendre une telle manoeuvre.

Réponse de Copain 3:
Peut-être faut-il plonger la cocotte dans de l'eau bouillante un peu savonneuse.
Puis, en se protégeant les mains à l'aide d'un torchon, tenter de décoincer le couvercle en tournant vigoureusement la poignée du couvercle.
Sinon il faut faire brûler un cierge, réciter quelques prières ou bien danser autour de la cocotte (car les menaces ça ne marche pas).
Sinon au micro-onde (avec un peu d'eau) ou à l'eau bouillante (encore !), les légumes ça cuit aussi. Comment faisait-on avant les cocottes ?

Réponse (pragmatique) de Copain 2:
Salut,
Si le joint du couvercle de la cocotte colle au récipient, c'est que le joint a dû fondre : le joint est foutu.
Foutu pour foutu, tu peux le travailler au tournevis (un qui ne risque rien) pour le glisser entre le couvercle et le rebord de la cocotte, et décoller progressivement le joint.
A un moment, tu pourras faire un bras de levier avec le tournevis et séparer les deux pièces.
Après, tu prends la mesure du couvercle et tu vas chez Darty (surfe d'abord sur internet pendant que tu y es) ou chez le constructeur de la cocotte pour trouver un joint.
N'oublie pas auparavant de te renseigner pour savoir comment on peut remettre le machin en place; ils peuvent peut-être te faire ça sur place.
Après ça, il va te falloir retirer les morceaux de joint collés sur le rebord, il faut tout enlever.
D'ici là, je pense que tes légumes de l'AMAP auront pourri et même germé...
Si tu veux manger, il faut peut-être recourir à la casserole, couverte de son couvercle, bien entendu. La cuisson dure plus longtemps que pour la cocotte mais c'est jouable.
Sinon, effectivement, y a le "krohonde" qui n'est pas mal.

Réplique de Copain 1:
Avant la cocotte minute, on attendait un peu plus longtemps pour le cuisson, c'est tout.
[Ta d loi du cine], laisse tomber la cocotte ! (Qui sait, ça peut décoincer quelque chose....).

Copain 4 (lapidaire):
Tu n'as qu'à écrire à Seb.

(48 heures plus tard)
Resalut Les Gens.
Merci à [Copain 4], [Copain 2] et [Copain 3] qui m'ont répondu en privé.
1/ J'ai bien noté les quelques conseils, notamment celui de laisser tomber (la cocotte! avec l'idée que ça la décoincera (la cocotte!)).
Ou de passer sous l'eau bouillante (sans s'ébouillanter).
J'ai pas bien compris pourquoi je devais écrire à Bastien: il a fait un article sur les cocottes?
Ou c'est une blague que j'ai pas comprise?
Quant aux légumes au micro-onde: ??
Moi, j'utilise mon micro pour faire chauffer de l'eau, ou réchauffer des aliments déjà cuits (conserves par exemple au hasard), PAS pour cuire des éléments crus...
2/ Gore: est-ce qu'il y en a qui seraient intéressés, un de ces jours/soir, pour aller voir "Une vérité qui dérange", sur le réchauffement climatique, de cet ex-futur Président? (...)
Merci,
A+ Les Gens

Précision utile de Copain 4:
Bonjour [Ta d loi du cine],
je te parlais de Seb, le fabricant de cocottes-minute et non de Seb(astien) [Copain 5].
a+

Copain 1 (répondant à l'invitation ciné):
Pour un instant, j'ai cru comprendre que le gore était dans la cocotte, maintenant ouverte... (...).

Intervention technique de Copine 1:
Je me permets de donner mon avis pour dire que les légumes à la cocotte c'est pas top comme cuisson, parce que trop rapide ! (ça tue les vitamines)
il vaut mieux utiliser un cuit-vapeur (genre couscoussier...), je te déconseille aussi le micro-onde pour la même raison...

Copine 2 (le mot de la fin!):
Coucou à tous,
De mieux en mieux. C'était déjà à mourir de rire mais alors là... J'adore, même si je passe pour une folle. Hier au bureau en lisant le 1er mail cocotte de [Ta d loi du cine] je commence à rire un peu, puis je me suis mise à rire fort et à en pleurer. Fou rire, je ne pouvais même pas lire à mes collègues les messages qui me faisaient rire tellement je riais et là ça continue. Non je n'y crois pas SEB et Seb. Merci les gars, ça fait du bien de rire comme ça.

Le problème a donc fini par se résoudre, et depuis, entre moi, ma cocotte et mes légumes d'AMAP (fûssent-ils patisson), tout va bien, merci...

2 octobre 2010

Debout! - Grégory Perrin

Reprise d'une "note de lecture" que je [ta d loi du cine, squatter] avais rédigée en mai 2007 sur une autobiographie qui venait de paraître.
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Grégory Perrin, Debout ! Mon combat pour la vie, éditions Danger Public (imprimé en avril 2007, en librairie le 10/05/2007).

Grégory Perrin est né le 22 novembre 1972. Sa vie a basculé le 3 juin 1990 (il n’avait pas 18 ans), lors d’un accident de moto (sans intervention de tiers) qui l’a laissé tétraplégique. Aujourd’hui (mai 2007, presque 18 ans plus tard), il est candidat aux Législatives sous les couleurs du Mouvement Démocrate de François Bayrou. Cette dernière information ne figure pas dans le livre-témoignage qu’il vient de publier, mais sur son blog, http://www.gregoryperrin.com [en maintenance au 02/10/2010], où une interview publiée dans le Journal du dimanche le 28/05/2007 cite Philippe Moreau [fondateur des éditions Danger public] comme «ami et Directeur de campagne» (http://www.rtl2007.fr/actualite/0/il-veut-etre-elu-dans-fauteuil-7114.html) [lien qui ne fonctionne plus au 02/10/2010].

Ce livre, Grégory Perrin, que l’on peut, à mon avis, qualifier de «battant», revendique (p. 21) l’avoir écrit «pour aider ceux qui [le] suivraient» (d’autres tétraplégiques, qui se retrouveraient, comme lui, dans les voies balisées d’une prise en charge déresponsabilisante dont il n’a eu de cesse de vouloir sortir). J’ai trouvé pertinente son analyse (p. 162) du cas de Philippe Streiff (ancien champion de F1, qui a voulu se redonner la possibilité de conduire une voiture - sa motivation personnelle). Grégory, lui, a voulu «gagner de l’argent» (mon jugement est un peu abrupt, je le reconnais). Sa personnalité d’origine n’est pas forcément attachante, même s’il est aujourd’hui capable de prendre du recul sur son propre regard sur les personnes handicapées «avant de faire partie du lot» (p. 63).

Au départ, j’avoue avoir dû me forcer à lire la description détaillée de son accident et de ses suites immédiates (pp.24-36). Elle est à déconseiller aux âmes sensibles. Pour comprendre ce qu’est l’escarre si redoutée, j’ai consulté http://www.escarre.fr. Comme il l’expose abruptement (p.16), «une personne tétraplégique, c’est quelqu’un dont les quatre membres, les deux bras et les deux jambes, sont paralysées». Et la simple idée de passer en quelques instants d’un état «normal» à celui-ci est difficile à supporter. Il rend d’ailleurs hommage à un «vieux sage», qu’il a rencontré une seule fois, déterminante: le déclic pour comprendre que «ton corps est mort, oui, mais pas ta tête» (p.86).

J’avais en tête moi-même, au vu de la 4ème de couverture, le cas de Patrick Segal (L’Homme qui marchait dans sa tête), qui a été «délégué interministériel»; mais, vérification faite, il était «seulement» paraplégique. Ou le personnage de Dalton Trumbo, Johnny [s’en va-t-en guerre]. Mais celui-ci gît dans un lit, pratiquement coupé du monde extérieur. Entre les deux, et en luttant à chaque étape, Grégory a passé son Bac (ce qui n’était pas évident au départ), effectué des études supérieurs jusqu’au DESS (Bac+5 professionnalisant), et travaille comme cadre supérieur dans la finance (trader en bourse). Un beau parcours, qui lui a demandé une énergie exceptionnelle et l’accompagnement fidèle de son réseau familial (son père décédé en octobre 1992, sa mère, son frère – également accidenté peu de temps après lui, mais vite rétabli –, ses oncle et tante…).

Le point sur lequel il insiste le plus est la complexité des relations avec les professionnels de santé: qu’il s’agisse de la période de convalescence/rééducation, ou des soins «de tous les jours» dont il a besoin à vie. Cela apparaît comme un combat permanent pour adapter le système à son cas, et éviter de devenir un assisté (que l’on lève à 10 h, et que l’on couche à 19 ou 20 h, et qui passe ses journées à s’hébéter devant un poste de télévision) – ce qu’il donne comme un cas trop fréquent? (p.287). Lui, pour avoir les mêmes horaires qu’un salarié valide (contestation, au passage, du concept de «mi-temps thérapeutique», p. 257), c’est-à-dire les horaires d’une vie (sociale) qui «commence à 7 h et se termine à 23 h» (soit 18 heures/jour en fauteuil roulant), doit mobiliser un infirmier, un chauffeur… tôt le matin et tard le soir.

Les effets pervers du système des cabinets d’infirmiers libéraux (système de points par rapport à la Sécurité Sociale; sectorisation; horaires inadaptés à ses propres besoins) sont bien exposés (p.202). Mais je n’ai pas l’impression qu’il aille dans le sens d’une analyse «politique», «syndicale» ou «altruiste» de la chose: dans le public (en hôpital), ou dans le privé sous statut salarié (en clinique), le salaire est garanti, et les contraintes horaires font donc partie du «jeu». Les professions libérales, elles, sont libres de s’organiser à leur convenance par rapport à leurs propres besoins de niveau de vie… Pourquoi s’imposeraient-elles des conditions de travail fastidieuses (de nuit) si elles peuvent gagner leur vie plus agréablement? C’est aussi cela, le libéralisme…

S’il est élu, Grégory sera-t-il un militant «pro-handicapés», se battant spécifiquement sur cette cause, ou bien un député qui voudra être, le plus possible, confondu avec les valides (et s’intéresser à tous les sujets sans exclusive)? Les quelques lignes au dos de son tract de campagne semblent un peu floues. J’ai personnellement le souvenir d’avoir entendu, à au moins deux reprises (dans deux réunions différentes) une même élue de Paris citer une anecdote. Il y a des années, un handicapé moteur lui avait demandé «pourquoi ne suis-je pas un citoyen?», avant de lui expliquer qu’il ne pouvait «physiquement» pas voter, faute d’accessibilité des bureaux de vote (elle embrayait ensuite sur les immenses progrès accomplis à Paris à ce sujet). Mais je serai bien incapable de dire, faute d’avoir retenu son nom, s’il s’agit de Pénélope Komitès (citée p.269) ou d’une autre élue.

En conclusion, ce livre n’est pas plus «tendre» que son auteur, que l’on peut qualifier de «dur» - au sens laudatif. Les temps d’humour sont rares. L’on peut sourire du «gag» des malheureux Américains obèses en fauteuils roulants, croisés à DisneyWorld, et «seulement» harassés par la chaleur de la Floride (p. 193). Pour le reste, l’auteur, du haut de sa forte personnalité, et très fier de s’en être sorti, et de s’assumer, seul, dit plutôt «faites comme moi!». Il ne me semble pas prêt à militer, dans un cadre collectif, pour développer l’assistanat de ceux qui n’auraient pas la capacité de se prendre en charge seuls. Je le trouve donc plus «libéral» qu’homme «de gauche» ou «solidaire». Ce qui, pour un trader, est relativement normal, tous comptes faits.

PS du 02/10/2010: en effectuant des recherches pour voir si des blogs avaient parlé du livre de Grégory Perrin, j'ai trouvé une bien triste nouvelle ici (1). J'espère que mon billet contribuera à ce que le courageux "combat pour la vie" de Grégory Perrin ne soit pas oublié.

(1) Merci à son auteur de m'avoir signalé le changement de lien pour cet article (passage de t*p*pad à n*m*r*blog).

30 septembre 2010

Pythagore, je t'adore - Patrick Cauvin

Encore un billet de Ta d loi du cine, squatter...

C'est le récent décès de cet "écrivain populaire" (comme l'a qualifié il y a quelques jours un libraire auquel je venais d'acheter d'occasion quelques-uns de ses livres) qui m'a fait découvrir ce titre (Pythagore, je t'adore) de Patrick Cauvin. Il s'agit de la suite (parue en 1999) de E=MC2 mon amour (paru en 1977) (1) que j'avais acheté et lu il y a une vingtaine d'années (je marque les dates d'acquisition dans tous mes livres: c'est pratique!). Les jeunes héros et héroïne ont 4 ans de plus (ce qui les a amenés à 15). Ils s'étaient perdus de vue après l'interruption de leur correspondance (dépression de Daniel suite au décès de sa mère; "oubli" pour Laureen après deux courriers restés sans réponse). Et puis, leurs souvenirs remontent à la surface chacun de son côté, accompagnés du manque de l'autre. Cette fois, ils peuvent bénéficier de davantage d'autonomie dans leurs quêtes respectives. Et finalement, c'est à l'aéroport que leurs chemins arrivent à se croiser. A partir de là, ça pastiche fort gentiment Sulitzer (dont la grande époque était déjà derrière lui, sauf erreur de ma part); mais ça reste jeune (vert et tendre). Leur vieux complice Julius ne reparaît pas: il est peut-être mort entretemps? Deux ou trois personnages secondaires le remplacent. Et tout est bien qui finit mieux.

Je vais vous déflorer le passage le plus croustillant du roman (foi de garçon!).

"- Il faut qu'on étudie à fond tous les paramètres, dit Michon [le père de Daniel].
Re-silence.
- Autre question, dit Kay [la mère de Laureen], ça n'est pas lié directement à votre affaire, mais en tant que mère, si tant est que j'en sois une, je me permets de vous la poser: vous en êtes où tous les deux l'un par rapport à l'autre?
Théramène [Inspecteur de l'Education Nationale] baissa pudiquement les yeux.
Richard King [père de Laureen] eut l'air vaguement gêné, tandis que l'ancien chauffeur de taxi [Michon père] se boxait la cuisse.
- C'est vrai ça, vous ne nous avez pas dit où vous en étiez...
Laureen écarta une mèche de sa tempe.
- Ce qu'on peut vous dire, dit-elle, c'est qu'on n'a plus onze ans.
- Merci du renseignement, dit Michon, ça veut dire quoi?
- Ca veut dire qu'on en a quinze, papa...
- Et alors?
Théramène eut un long soupir, une brise matinale sur des blés frais coupés. Il avait fini la veille Les Amants de septembre, la suite de Deux pour la vie.
- Cela signifie que de nos jours l'âge des lys et des passions muettes a cédé la place à celui des roses et des fusions plénières.
Tous les yeux convergèrent vers lui.
- Vous pouvez traduire? demanda Richard.
- Il y en a marre, dit Laureen. Si vous voulez savoir si on couche ensemble, c'est simple: c'est oui.
Richard King émit un râle prolongé de paquebot demandant l'entrée du port.
- Vous vous attendiez à quoi? demanda Semperech [associé de nos deux petits génies]. Et en plus, ce sont des surdoués, vous voulez tout de même pas qu'ils aient du retard précisément là où les autres prennent de l'avance!"

Autres titres que je possède: Monsieur papa (acheté et lu en 1996; relu en 2022 et chroniqué le 21/08/2022); Nous allions vers les beaux jours, L'amour aveugle et Povchéri (tous trois dans ma PAL depuis le 02/09/2010).

(1) Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, voici la citation de la 4ème de couverture de E=MC2 mon amour (en Poche): "Lui un peu voyou, elle un peu bêcheuse, ces deux bambins qui totalisent moins de vingt-trois printemps vont se rencontrer, se flairer, se reconnaître et vivre dans l'incompréhension générale ce qu'il est légitime d'appeler un grand amour.
J'aime dans le roman de Patrick Cauvin - outre toutes les qualités de fraîcheur, de légèreté, d'invention qu'il faut pour faire l'enfant sans faire la bête - j'aime ce qu'il dit sans avoir l'air d'y toucher et qui va beaucoup plus loin que son joli récit." François Nourissier

28 septembre 2010

La salade de riz à la Ta d loi du cine (recette)

Chez Dasola, habituellement, il n'y a pas plus de cuisine que de "scrap". Mais puisque c'est moi [Ta d loi du cine] qui squatte, autant me mettre aussi aux fourneaux.

Salade de riz, donc (et plus si affinités)

Faites cuire du riz (basmati de préférence).
[Pour savoir comment faire cuire du riz: cherchez donc la recette sur le web, et glissez-la dans vos favoris].

Pendant que le riz cuit, occupez-vous des garnitures:

Haricots verts de votre AMAP (1) (entre mi-juin et juillet), à faire cuire.
Interlude : comment faire cuire des haricots verts ? Comme des pâtes ! Faire d’abord bouillir l’eau salée, puis y plonger les haricots verts frais. Si vous êtes puriste, vous en avez d’abord coupé la queue et ôté le fil.
Bon allez, j’avoue: pour le riz, c’est la même chose, sauf qu’on peut le mettre dans l’eau froide.

Ouvrez les boites de:

- maquereau au vin blanc
- thon au naturel (ou à l'huile) (ou, éventuellement, 1 ou 2 boites de "saladette" au thon).
- maïs (sans OGM !)
- pois chiches.
- (si votre AMAP ne vous en a pas fourni) haricots verts (coupés, éventuellement)(ou haricots beurre)(PAS haricots blancs!)

Présentez chacun de ces accompagnements dans un plat, ou un bol, ou une assiette (creuse) séparé.

Si votre AMAP ne vous en a pas fourni (en juillet-août), allez acheter:

- 1 kg de tomates
- 2 concombres
(proportion variable selon saison et budget).

Au retour, éteignez le feu sous le riz.
Lavez un certain nombre de tomates.
Mettez le riz dans un chinois à refroidir sous un jet d'eau froide.

Faites peler par le 1er invité qui arrive le 1er concombre.

Faites découper par la 2ème invitée qui... les tomates lavées.

(pendant ce temps-là, cherchez pour le 1er le pèle-légumes, et pour la 2ème le tranche-tomate).

Ouvrez le bocal d'olives noires.
Ouvrez le sachez d'olives vertes dénoyautées (pour les olives noires dénoyautées, c’est un peu plus dur à trouver ; mais c’est pas impossible…).
Ouvrez le sachet d'olives vertes (avec noyaux) au piment.
Mettez les olives dans 3 plats séparés.

Les câpres peuvent rester dans leur verre.
Les cornichons doivent être découpés en tranches (les oignons blancs peuvent rester entiers).

Vinaigrette: huile + vinaigre (dans un bol), et sel et poivre.
Une vinaigrette à la moutarde est possible. Dans un bol séparé, et si vous avez pensé à acheter de la moutarde.

Une cuillère par plat, bol ou assiette creuse.
Chacun vient se remplir sa propre assiette en plastique et repart avec sa cuillère ou fourchette itou.
Servez froid.
Ca tombe bien, le riz a fini par refroidir (vous aviez pensé à fermer le robinet d'eau froide?).

S'il n'y a plus d'accompagnement, rouvrez une boite correspondante.
S'il n'y a plus de légume frais, lavez, pelez, tranchez (ou déléguez).
(Vous pouvez aussi envoyer un invité faire les courses fraîches – n’oubliez pas la note de frais!)
S'il n'y a plus de riz, faites-en recuire.
Au fait, un bon truc: il faut réellement saler l'eau du riz. Mais sans abus.

Bon appétit !

PS: et à la fin de la soirée (ou au premier métro?), on peut toujours essayer de gémir: "...heuuuu... il serait bien que la vaisselle se fasse..."

(1) AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. Cf. http://www.amap-idf.org

26 septembre 2010

Le divorce - Gaël

Reprise d'une "note de lecture" que je [ta d loi du cine, squatter] avais rédigée en février 2007 sur une bande dessinée.
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Gaël, Le divorce, éditions Danger Public (imprimé en décembre 2006, en librairie le 18 janvier 2007).

Cette bande dessinée, au format peu courant (la collection Les NRV, 19 x 19 cm), aborde une question «de société» sous un angle original. Un coup d’œil sur un concurrent, en coup de vent (un peu plus à l’ouest), ne repère pas de «Divorce» parmi, pourtant, plusieurs dizaines de «Guide du …». Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
Gaël (dont on peut trouver la photo sur internet) ne ressemble pas à son personnage. Même si cette BD sent à plein nez l’expérience vécue (divorcé lui-même, il aurait dessiné en connaissance de cause ?), on peut se demander pourquoi notre héros s’est infligé le tarin de Smiley Bone (dans la série de BD Bone de Jeff Smith): un symbole phallique ? La phrase «le connard qui a inventé le terme "Divorce à l’amiable" devait être petit, borgne, laid, frustré, aigri et célibataire...» «...et chauve...» (p. 25) méritait d’être mise en exergue (elle prend tout son sel en contemplant le caillou du héros). Trêve de plaisanterie, attaquons l’album lui-même (paradoxalement sous-titré «journal d’une haine conjugale»).

Sans vouloir faire du Groensteen, un œil expert en bande dessinée pourra dire: dessin efficace et agréable, grammaire BD bien maîtrisée. Les personnages sont expressifs, et c’est bien là le principal dans cet album où tout tourne autour des protagonistes (décors minimalistes). Relevons un parti pris intéressant: pour chaque «sketch» (gag?), un seul cadrage se répète du début à la fin: personnages en pied, ou en plan américain, ou en gros plan – sauf, quelques rares fois, le dessin «de chute» (exemple flagrant: p. 18). Cette contrainte donne une unité à chaque histoire. En même temps, cela entraîne peut-être une certaine monotonie à l’œil. Pourquoi ne pas avoir davantage varié, afin de «dynamiser» la lecture?

Lecture, justement. Il s’agit d’une BD «bavarde». L’auteur écrit bien, mais écrit peut-être un peu trop, sans penser à un temps fort par case. La parole «file» (surtout dans les cas de monologues). Peut-être l’album aurait-il gagné si chaque case avait été construite avec un vrai contenu, et non seulement comme une préparation à la chute finale qui n’est parfois pas aussi savoureuse qu’on l’attendrait. On peut se demander quel inconscient a fait que le «dernier mot» féminin se trouve souvent le plus fort ? Veut-elle le «rendre marteau» (p. 46) ?

«Les aventures de mon papa» par Nina 4 ans est bien trouvé, mais pas exploité à fond (le procédé n’a-t-il pas déjà été utilisé par Greg dans Achille Talon dans les années 1970 ? Mais peu importe). De même, la reproduction d’articles avec gag en marge est une idée intéressante, mais le résultat est un peu décevant avec des gags en une image qui tombent un peu à plat – alors que ces pages «de journal» auraient pu, sinon être disséminées au fil de l’album, du moins être éloignées de «papa», pour rompre une certaine monotonie de lecture.

Il s’agit d’une bonne BD, mais qui pourrait être améliorée (ou plutôt pour les titres à venir - «Le divorce 2»? La dernière planche semble l’emmener vers une nouvelle aventure…): en travaillant les rythmes de lecture (composition des cases et de la page, écriture des dialogues plus musclée et ramassée, meilleure composition globale, à l’intérieur de l’album, avec alternance des «sketches» (dessins d’enfant, journaux etc. – à multiplier et espacer).

Pour finir, une question de pure forme: qui a maquetté cette BD ? L’éditeur (via la maquettiste créditée au générique), ou l’auteur (de A à Z, y compris la couleur de fond «papier kraft froissé»)? Pour le savoir, direction le blog mentionné sur le communiqué de presse: ce petit (dé)tour démontre que l’auteur peut se dépatouiller tout seul, dans les grandes lignes. Je pense bien entendu au billet http://www.appartelier.com/blog2ga/index.php?post=7 visible ce 27 février 2007 au soir.
A suivre donc…

PS du 26/09/2010: j'ai trouvé quelques informations supplémentaires sur http://www.bedetheque.com/auteur-2155-BD-Gael.html (les dernières BD de Gaël parues semblent être les 40 commandements... des ados; ... du divorce). Un article du blog Phylacterium parle longuement de son (= à Gaël) activité de blogueur, .

24 septembre 2010

Avatar - James Cameron

C'est la sortie d'une "spécial[e] édition" qui m'amène à remettre au jour cet Avatar. Je [ta d loi du cine, squatter] l'avais vu, seul et en 2D, fin janvier 2010. J'ai encore présents les arguments que Dasola m'a donnés pour ne PAS le voir. Ouvrez les guillemets: La bande-annonce avec les bonhommes bleus ne m'a pas fait envie. Et puis tout le monde allait s'y précipiter, on en entendait parler partout et on lisait plein d'articles dessus: j'ai donné la priorité à des films qui se font forcément plus "rares", dont on parle moins. La 3D, avec ces lunettes qu'il faut supporter tout au long, j'ai peur d'avoir mal aux yeux. Avatar, il passera encore bien dans quelques salles pour quelque temps à Paris, si jamais je change d'avis. C'est quand même un comble: avec tous les films que j'ai vus depuis le début de l'année, on n'en a aucun en commun! Fermez les guillemets.

Avatar est un film dans lequel, si je me souviens bien, j'avais détecté, à l'époque une douzaine, sinon d'influences, du moins de "déjà-vu" (ou déjà lu). Et c'est bien après que j'ai découvert (sur Wikipedia ou sur la blogoboule) qu'elles s'avéraient aussi évidentes pour d'autres spectateurs. Attention, dans ce qui suit, il y a sujet à spoiler quelque peu.

Ca commence avec 2001, Odyssée de l'espace et Alien: un vaisseau dans l'immensité sidérale avec des passagers endormis. Mais les technologies symboliques ont spectaculairement évolué en quelques décennies (apparence du vaisseau, cocons cryogéniques). Le transcendental transparaît, le personnage principal n'était pas destiné à connaître le destin qui va être le sien (c'était donc son frère), il est juste génétiquement compatible avec un "corps" (son avatar) développé comme d'autres à grand coût de millions de dollars (ou équivalents), alors même que le sien propre est désormais paraplégique (l'opération pour lui rendre ses jambes, possible, est a priori trop onéreuse pour ses moyens). Il va se glisser avec un enthousiasme débordant dans cette autre existence. Comme Fernandel dans François 1er, la meilleure part de son existence se passe donc durant son sommeil. On est sur une autre planète (exo-planète, comme on dit aujourd'hui). Ici, finalement, les "aliens", ce sont les "gentils". J'ai retrouvé l'histoire (les premiers tomes seulement - notamment Nao) de la bande dessinée Aquablue (de Cailleteau et Vatine). Tout y est, à part que ça se passe davantage dans les airs ou la jungle que dans l'eau; mais c'est toujours une histoire de "matière première" et de consortium minier; on y retrouve (je ne pense pas dévoiler de secrets concernant l'intrigue!) des indigènes bleus, qui ont "adopté" et éduqué un humain, dont la fille du chef est amoureuse.

Pour en revenir à nos avatars, ceux-ci sont chargés de "civiliser" les indigènes de la planète, pour les convaincre des bienfaits de l'exploitation de leurs ressources naturelles par les terriens, quitte à violer quelques tabous. Accepté dans un clan après une petite danse avec les loups locaux, le vaillant petit soldat bleu pourra-t-il redresser la barre? Entre plénipotentière et espion (à l'insu de son plein gré), la marge est étroite. Je fais l'impasse sur les bisbilles internes à la petite colonie humaine. La vie en communion avec leur nature des indigènes permet d'admirer des paysages bien supérieurs à notre malheureuse Baie d'Along terrienne (inscrite au patrimoine mondial, tout de même). Je suppose que, en 3D, les falaises vertigineuses et enfeuillées, couronnées par la balade à dos de dragon volant (digne de ceux dessinés par Segrelles dans la BD Le mercenaire), sont plus qu'impressionnantes. Quand la situation entre les deux communautés finit de s'envenimer, un grand exploit permet à notre héros de faire reconnaître sa valeur et de se voir bombarder chef de guerre. Tout culmine bien entendu lors de la grande bagarre finale (aboutissement du film) - à voir, si vous aimez ce qu'on appelle, avec Dasola, des "films de garçons". Le dernier samourai de cette planète va pouvoir vaincre, mais seulement quand la cavalerie arrive sous forme quadrupède (voire davantage?): comme dans Nao là encore, ici aussi, la "divinité"locale intervient dans le combat! Quand on vous dit, enfin, que c'est un film ésotérique... Le retournement final voit l'affrontement de Alien le retour se rééditer, entre une machine semblable à celle utilisée par Sigourney dans ce film, et une créature extraterrestre.

Maintenant, bien sûr, on attend la suite: les humains reviennent (et ils sont plus nombreux et plus méchants?); à moins que Predator™...?

22 septembre 2010

Tomber la chemise - Pascal Cabero

Reprise d'une "note de lecture" que je [ta d loi du cine, squatter] avais rédigée en février 2007 sur "les années Zebda" (groupe musical) racontées par un des membres.
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Pascal Cabero, Tomber la chemise, éditions Danger Public (imprimé en décembre 2006, en vente depuis le 11/01/2007).

D’où parle ce livre ?

Après lecture, on ressent comme un sentiment de manque. Ce livre se définit un peu en «creux» (sans que ce jugement – personnel – soit péjoratif). L’auteur lui-même se trouve-t-il aujourd’hui dans l’état d’esprit de goûter la plénitude de ses souvenirs ?

Essayons donc de voir ce que ce bouquin n’est pas – ne dit pas. On n’y trouve pas vraiment une «chronologie» complète du groupe Zebda (combien de «le surlendemain» ou de «cette même année»…), plutôt une ambiance. Il s’agit de la vision subjective – revendiquée comme telle – d’un de ses sept «composants». Pascal Cabero raconte, à sa manière, comment il a suscité, puis a vécu, et fait vivre, Zebda.
Cette page est-elle tournée, pour lui ? Peut-être lui reste-t-il un deuil à faire ? En tout cas, il n’a pas mis dans ses pages sa biographie complète d’avant, pendant et après Zebda (il est bien vivant – n’a pas été volontaire pour «assurer la promo» à la manière de Lennon, Morrison, Cobain etc – cf. liste p. 132 !). Il donne peu d’informations personnelles (sa vie de famille?); lorsque mention en est faite au fil d’une page, c’est toujours en rapport avec Zebda. Et quand des informations arrivent enfin sur son enfance, c’est à 30 pages de la fin du livre. Sa «tranche de vie» dans le groupe bénéficie pourtant de quelques éclairages – mais il s’agit plutôt d’éclairs qui déchirent un voile de mystères, l’individu Pascal Cabero restant fondu dans le groupe pour lequel il a tant travaillé. «En verlan, arabe se dit beur. En arabe, beurre se dit zebda. On avait un nom, il ne restait plus qu’à se le faire» (p. 33).

On ne devient Zebda qu’en mouillant sa chemise

J’ai apprécié dans ce livre que ne soit pas vendu, au lecteur, du rêve à la Star’Ac. Le monde du Show-business est étalé sans fard («…il y a show, mais il y a aussi business», p. 98). Il ne dissimule pas que, cette musique, à la base, il fallait en vivre (à 7, 9, 11, 13 personnes…). Ils ont créé leur petite entreprise musicale (avec une structure juridique «association loi 1901» au départ). On sent un crescendo : jouer dans des bars devant 50 auditeurs, puis remplir des salles de 100, puis 1000, puis 5000, puis 18 000 places. «Vendre notre spectacle entre 8 et 15 000 F» (p. 123). Mais il raconte quand même davantage qu’il n’explique (anecdotes sur les galères). Le lien entre les concerts et la vente des disques est explicité (p. 126). Qui penserait, en écoutant leurs disques (du 1er, en 1992, à l’apogée avec celui de 1998), aux problèmes de logistique ? En sillonnant la France (et au-delà), le groupe semble avoir tué sous lui au moins deux véhicules (estafette Renault, Iveco rouge). Peut-être, en 2007, apparaîtront-ils comme des «privilégiés», ayant pu bénéficier de l’ancien statut des intermittents du spectacle? On aimerait une prise de position publique de Pascal Cabero à ce sujet – une cause pour laquelle se battre?

Que sont les autres devenus?

On attendrait, aussi, des «nouvelles» des autres musiciens. La séparation est-elle encore trop douloureuse? De fortes personnalités ont coexisté, il fallait sans doute ne pas manquer de repartie au sein de la caravane (les «Voltaire» et les «Rousseau», p. 163). Serait-il, aujourd’hui, possible qu’émerge un groupe similaire, refusant, par exemple, volontairement de passer sur TF1 (p.176 – au fait, ont-ils tenu jusqu’au bout?)? On apprécie en tout cas le rappel qu’ils ont commencé eux-mêmes par assurer des «premières parties» (Les Garçons Bouchers en 1989; la Mano Negra en 1991; … Johnny Hallyday en 1993 aux Francofolies), avant que, en 1998, d’autres fassent leurs propres «1ères parties».
Dans quelques décennies, aurons-nous droit aux «inédits» de Zebda (les quelques K7 citées p. 52)? Y a-t-il un «tarif collector» pour leur premier 45 tours (p.39) ?

Pascal Cabero

Pour qui veut suivre la piste tracée dès le revers de la couv’, on tombe sur son blog. Magie d’internet: il doit réellement être à quelques clics de souris, mais semble susciter peu de commentaires ? Personne ne s’y rappelle encore, avec «nostalgie», avoir dansé, entre 20 et 30 ans, en bande, chemise(s) au vent? Un passant y déplore l’absence d’extraits du livre. Des mots, peut-être plus sincères que ceux figurant sur le «matériel promotionnel» du livre lui-même, l’y annoncent. Et Pascal Cabero, aujourd’hui, semble se chercher dans l’écriture. Au fait, avait-il lui-même envoyé son manuscrit aux Editions Danger Public, ou bien s’agit-il d’un éditeur qui a fait son travail: susciter une œuvre ?

PS du 22/09/2010: malgré une recherche poussée (gougueulisation sur "tomber la chemise cabero": 142 réponses...), je n'ai trouvé aucun blog qui ait chroniqué ce livre (qui a l'air toujours disponible sur http://www.dangerpublic.fr). Le dernier billet sur le blog http://pascal.cabero.over-blog.com date du 6 juin 2009. Il semble que Zebda ait des velléités de revenir en musique depuis 2008-2009, peut-être (?) sans Pascal Cabero.

20 septembre 2010

Silex and the city / Réduction du temps de trouvaille - Jul

Attention, ceci est un billet de "Ta d loi du cine" (les précédents sont ici et ). Vous ne pensiez tout de même pas rester sans nouveautés sur ce blog pendant les semaines d'absence de la maîtresse des lieux?

Dasola a ramené les 2 tomes de cette bande dessinée récente (2009 et 2010) de sa dernière virée à la Fn*c. Je ne sais pas si notre récente balade en Périgord y a été pour quelque chose? C'est en tout cas un autre humour que Pourquoi j'ai mangé mon père (de Roy Lewis), que j'ai pour ma part relu avec délectation mais qui lui est tombé des mains au bout de quelques pages quand j'ai essayé de lui mettre entre. Pour en revenir à la BD de Jul, je pense que la série est bien partie pour continuer sur sa lancée (il y a matière!). "Nous sommes en 40 000 avant J.-C... Toute la planète semble obéir aux lois de la sélection naturelle. Toute? Non: une vallée résiste encore et toujours à l'évolution" (c'est marrant, ça me rappelle quelque chose...). Le ton est donné dès le commencement: anachronisme, gags, clins d'yeux, le tout solidement charpenté d'un arc narratif: les aventures de la famille Dotcom. Le rapprochement avec Pourquoi... que j'ai cité plus haut n'est pas si lointain que cela. "Toute l'actualité contemporaine défile en peaux de bêtes, pour une parodie au vitriol de notre société", comme le revendique la 4ème de couverture. Je ne sais pas si Jul a aussi signé ce texte? En deux mots, un couple de profs préhistoriques (y a bon bobo?) est affligé d'une ravissante ado (dolto-sapiens et fashion victime) qui va s'éprendre du beau Rahan de La Pétaudière. Le fils, alter-contestataire, va se réfugier après la n-ième raclée paternelle chez grand-papa, qui lui vaticine Mai -68000... (durant 4 pages en noir et blanc!). Le père, qui s'est lancé dans la politique pour sauver le monde (forcément), se prend la raclée du siècle: 99% des voix se sont perdues sur Chasse-pêche-nature et tradition: on arrête donc le progrès (les humains ne sont pas mûrs pour la démocratie). J'ai trouvé que le deuxième album, Réduction du temps de trouvaille, avait davantage un rythme de gags sur une ou deux pages (avec la chute dans la dernière case en bas à droite), même si c'est en principe une histoire "suivie". Le texte aligne les bons mots (souvent téléphonés) et les dessins présentent des icones emblématiques (la dame de Brassempouy, le petit prince, le stade de France). Certaines allusions sont très - trop? - contemporaines: influence du dessin de presse? Je ne sais pas si ces oeuvres traverseront les décennies. En 2020, est-ce que "Désir d'avenir" évoquera encore quelque chose? Il faudra faire des rééditions avec notes de bas de page! En bref, une oeuvre qui provoque des sourires entendus sans surtout se prendre au sérieux. Le comique de situation ubuesque, la coexistence lémuriens / singes / homo erectus / néanderthal / cro-magnon, ça ne casse pas 3 pattes à un homo (erectus, habilis ou sapiens)!

Quelques blogs qui en parlent (liste non exhaustive!): Marie, Canel, Solenn, Guy, Le Merydien, SeL.

19 septembre 2010

Quelques polars lus pendant les vacances et à la rentrée (littéraire)

Voici un billet complémentaire sur des lectures que j'ai faites courant août et dont je n'avais pas encore parlé.

Le cercueil de pierre de Kjell Eriksson (Babel Noir) n'est pas du tout l'histoire que je pensais. Il m'a rappelé l'intrigue du Cerveau de Kennedy ou La Constance du jardinier. Je ne suis d'ailleurs pas sûre d'avoir tout compris avec une intrigue qui a des ramifications jusqu'en République dominicaine où des humains servent de cobayes pour tester des médicaments. J'ai oublié de dire que tout commence en Suède, dans la région d'Uppala, avec une femme et sa petite fille renversées par une voiture et tuées sur le coup. La voiture appartient au mari. J'ai aussi appris ce qu'est un cercueil de pierre qui a deux significations dans le roman. A part ça, je crois que je n'en lirai pas d'autre de cet auteur suédois.

Les marécages de Joe R. Lansdale (Folio policier) consiste en une histoire racontée par un petit garçon, Harry dans les années 1933-34. Son père tient un salon de coiffure et il est "constable", une sorte de shérif qui maintient l'ordre. Cette famille, comme tous les autres, n'est pas riche: ils vivent encore de la terre qu'ils cultivent. La crise de 1929 se ressent encore dans l'East Texas. Le KKK (Ku Klux Klan) sévit plus que jamais. Il n'est pas bon d'être noir dans cette région. Et ce n'est pas un cadavre d'une femme noire retrouvée ligotée avec des barbelés qui émeut la population (surtout que c'était une prostituée). D'autres suivent et ils changent de couleur... J'ai noté que Joe R. Lansdale s'est arrangé pour que tout le récit soit narré du point de vue du gamin qui se retrouve de ce fait dans des situations et des positions assez périlleuses pour décrire par exemple une autopsie. Ce parti pris ne m'a pas dérangée mais donne au roman un air de "devoir appliqué", d'exercice de style. De cet auteur, j'ai déjà chroniqué l'arbre à bouteilles. Pour une critique encore plus mitigée, lire le billet de eeguab.

Le démon dans ma peau de Jim Thompson (Folio Policier): Michael Winterbottom vient d'en réaliser une adaptation cinématographique que je n'ai pas vue. Publié en 1966, le roman est écrit à la première personne par Lou Ford, shérif adjoint de Central City, qui tire beaucoup de jouissance à tabasser les femmes et même à les tuer ou à les laisser pour mortes (ce qui le perdra). On comprend sa haine des femmes au détour d'un chapitre: Lou a été abusé sexuellement par une femme quand il était petit (la bonne de la famille). Je ne sais pas si c'est la traduction mais l'histoire ne m'a pas passionnée.

Maintenant, comme je pars demain en Chine en voyage organisé pour deux semaines avec le CE de mon entreprise, sans pouvoir être du tout connectée pendant ce temps, je laisse les clés du blog entre les mains de mon statisticien (Ta d loi du cine), il m'a promis des surprises... Espérons qu'il ne fera pas de bêtises!

Allons, en attendant, un petit dernier "pour la route": je vous rajoute une critique d'un roman dont je viens juste de terminer la lecture.

Un employé modèle de Paul Cleave (Editions Sonatine) était récommandée par mon libraire. Je l'ai lu en deux jours avec intérêt mais au fur et à mesure que l'histoire se déroule, cet intérêt s'est quelque peu émoussé. En Nouvelle-Zélande, à Christchurch, Joe Middleton, un serial killer (un de plus), sévit: il a tué 7 femmes (dans d'atroces conditions) après les avoir violées. Il est au fait des enquêtes en cours car il est homme de ménage au commissariat de la ville. On le prend pour un demeuré. Une huitième victime morte avec le même mode opératoire est mise à son triste actif. Joe Middleton ne l'entend ainsi et il décide de découvrir qui veut lui faire porter le chapeau pour un crime qu'il n'a pas commis (non mais!). Joe n'a pas d'ami excepté deux poissons rouges, Cornichon et J*h*vah (qui connaîtront un sort tragique), mais a une mère, acariâtre, possessive au-delà de toute expression, c'en est une caricature. Il ne vit pas avec elle mais il va dîner chez elle presque tous les jours. Il rêve qu'elle disparaisse et même temps il ne supporte pas cette idée. Cela n'empêche pas Joe de mettre de la mort-aux-rats dans le café de sa mère ou de graisser le bas du rideau de douche pour qu'elle tombe. Pendant son enquête et sa quête de nouvelles victimes, Joe tombe sur un "os", un adversaire plus fort que lui, en la personne de Mélissa, dont je vous laisse découvrir les talents (si je puis dire). C'est justement ce personnage de Melissa qui alourdit le récit. Ceci mis à part, le premier roman de ce Néo-zélandais vaut la peine d'être lu.

A mon retour, un billet sur trois films français, que j'ai vus il y a déjà un petit moment, est prévu [chroniqué le 07/10/2010].

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