Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog de Dasola

Le blog de Dasola
Archives
Derniers commentaires
Challenges terminés

Pour les challenges de l'année en cours, 
voir colonne de droite

5 juin 2010

Imogène Mc Carthery - Alexandre Charlot et Franck Magnier

Imogène Mc Carthery dégage un charme désuet en racontant une histoire farfelue. C'est le genre de film qui ne casse pas trois pattes à un canard mais que je trouve distrayant. Du fait que Catherine Frot interprète le rôle principal, cela m'a évidemment fait penser aux deux films de Pascal Thomas, adaptations de romans d'Agatha Christie. Imogène Mc Carthery, le film, est inspiré de Ne vous fâchez pas, Imogène de Charles Exbrayat qui a écrit 7 romans avec Imogène comme héroïne. Comme son nom l'indique, Imogène descend d'une vieille famille écossaise, les Mc Leod. Elle aime, l'Ecosse, le whisky, et joue de la cornemuse. Elle se sent exilée à Londres où elle travaille à l'Amirauté comme secrétaire. Elle fait tourner son chef en bourrique. S'attendant à être congédiée par le grand patron, Sir Woolich (irrésistible Michel Aumont avec son bilboquet), elle est très surprise de se voir confier une mission d'importance... J'aime ce genre de film qui permet de voir des acteurs que j'apprécie beaucoup: en plus des deux acteurs cités, quel plaisir de voir Michel Duchaussoy ainsi que Danielle Lebrun dans le rôle de Miss Elroy, gouvernante d'Imogène. Seul Lambert Wilson n'est pas tout à fait aussi convaincant. Ce film a permis la réédition de romans d'Exbrayat avec Imogène en poche; mon ami en a déjà lu trois (mais il préfère des éditions du Masque, d'occasion).

25 mai 2010

Robin Hood - Ridley Scott

Avant d'assister à la projection, je ne savais pas ce que j'allais voir: je pensais que le film était une énième version de l'histoire que tout le monde connaît par les long-métrages déjà réalisés. Et bien pas du tout, Robin Hood de Ridley Scott se termine "là où la légende commence". C'est un film sombre où il y a peu de scènes de combats rapprochés héroïques, mais plutôt des combats de groupes réalistes. La séquence du débarquement des troupes françaises sur le sol anglais rappelle étrangement celle des Américains en 1944 sur les côtes françaises. Même les bateaux ont un air de ressemblance. Robin Longstride (qui prend le nom de Loxley - joué par un Russell Crowe assez monolithique) est un bon archer, on ne découvre son habileté extraordinaire qu'à la toute fin. Marian Loxley (la divine Cate Blanchett) est une femme de tête qui travaille comme un homme: telle Pénélope, elle attend son mari parti depuis 10 ans à la guerre. Le roi Richard Coeur de Lion meurt devant Châlus dès le début du film. Le shérif de Nottingham semble falot alors que le roi Jean est vraiment fourbe et intelligent. Mélangeant de manière assez hasardeuse la chronologie du règne de Jean Sans Terre, le film fait une allusion à la Grande Charte de juin 1215 que les barons ont arrachée au roi pour affirmer le droit à la liberté individuelle (charte que bien sûr le roi dénoncera très vite). Les Français entraînés par un félon au trône d'Angleterre, Godfrey (dans la réalité, également prénom d'un frère de Jean et de Richard, mais mort avant ce dernier), sortent bien malmenés. C'est un film sur un homme qui prend l'identité d'un autre (et par la même occasion, sa femme), un peu comme Martin Guerre (qui n'aspirait, lui qu'à la paix). Mais l'ensemble manque d'émotion, c'est l'action qui prime. Quant au cheval blanc dessiné à flanc de colline qui apparaît dans un plan, mon ami a fait une recherche sur wikipédia. On a peut-être une réponse même si le cheval est plus stylisé. C'est à vous de voir.

Ceci est le dernier billet de mai pour cause de pause vacancière jusqu'au 3 juin inclus. Dès le 5, je suis de retour. Je vous dis à bientôt.

23 mai 2010

Dan et Aaron - Igaal Niddam

Pour continuer dans les films de qualité à voir ces temps-ci (et avant qu'il ne soit trop tard), je vous conseille Dan et Aaron, film produit par la Suisse mais réalisé par un Israélien, et dont l'histoire se passe en Israël. Deux frères (Dan et Aaron) refont connaissance après 25 ans de silence. L'un, Aaron, rabbin, docteur en droit et en philosophie, arrive de New York où il s'occupe d'une Yeshiva à Brooklyn. Il arrive à Jérusalem en tant qu'avocat pour défendre une cause. L'autre, Daniel, vit et travaille depuis plus de vingt ans dans un kibboutz au sud d'Israël: il est berger. Il est marié et a deux enfants. Tout les oppose et les anciennes rancoeurs reviennent à la surface. Leur relation restera houleuse jusqu'au bout. L'histoire est la confrontation entre les ultra-orthodoxes qui ne vivent que pour la lecture et l'étude de la Torah (ils ne travaillent pas et sont subventionnés à vie par l'Etat) et les laïcs qui font leur devoir de citoyen en effectuant leur service militaire (obligatoire en Israël). Pendant le procès pour lequel Aaron représente la Défense (un directeur de Yeshivah ne communique pas aux autorités les noms de ses étudiants - afin que ces derniers ne fassent pas leur service), on apprend en effet qu'en Israël la séparation de la religion et de l'Etat n'est pas établie (et n'est pas forcément à l'ordre du jour). On parle d'Etat juif. D'autres questions aussi passionnantes sont abordées. On sent que le réalisateur a voulu montrer et aborder avec conviction ce qui menace Israël de l'intérieur. C'est un débat épineux. L'acteur qui joue Aaron, Baruch Brener (très convaincant), est rabbin dans la vie. A la lecture du dossier de presse, le réalisateur précise qu'il a beaucoup hésité avant d'accepter de jouer le rôle. Sinon tous les autres acteurs sont aussi des inconnus pour le public français. Mention spéciale aux deux femmes qui interprètent, l'une la femme de Daniel (Sharon Malki-Schemech) et l'autre madame le procureur face à Aaron (Orna Fitoussi): elles sont magnifiques toutes les deux. Ce film est vraiment à voir; et il mériterait même une deuxième vision à cause des problèmes soulevés.

21 mai 2010

Le poids des secrets - Aki Shimazaki

Quand j'ai découvert sur le blog d'Aifelle le premier volume de la pentalogie Le poids des secrets de Aki Shimazaki, une femme d'origine japonaise mais écrivant en français (elle vit à Montréal depuis plusieurs années), j'ai tout de suite eu envie d'acheter l'intégrale des cinq romans. Comme vous pouvez le voir sur d'autres blogs qui en ont parlé, les couvertures sont belles et traduisent les titres japonais des romans. Tsubaki (Camélia), Hamaguri (Palourde japonaise), Tsubame (Hirondelle), Wasurenagusa (myosotis [Ne m'oubliez pas]), Hotaru (Lucioles). Je les ai lus à la suite et ma grande frustration a été qu'à la fin du 5ème tome, on se dit qu'il manque beaucoup de pans de l'histoire concernant certains des personnages (surtout les contemporains). L'auteure aurait pu écrire 2 ou 3 romans de plus. Peut-être le fera-t-elle un jour? Au bout des cinq volumes, on quitte à regret Yukio et sa demi-soeur Yukiko (ils ont ignoré longtemps leur lien de parenté), et tous les autres que je vous laisse découvrir ainsi que les liens qui les unissent. J'ai appris plein de faits sur l'histoire du Japon du 20ème siècle, dont le tremblement de terre de Tokyo en 1923 et l'"assimilation" forcée de Coréen(ne)s devenu(e)s Japonais pour échapper à la mort. Aki Shimazaki évoque aussi la bombe atomique sur Nagasaki en 1945. Chaque titre de roman a un rapport direct avec les histoires qui nous sont contées. Des secrets souvent douloureux nous sont révélés, d'où le titre générique: Le poids des secrets. Chaque volume varie entre 115 et 130 pages. Les chapitres sont courts. L'auteure passe facilement du passé à nos jours. Un vrai bonheur de lecture. Un coffret réunissant les cinq romans est paru récemment.

19 mai 2010

Femmes du Caire - Yousry Nasrallah

Encore un film que je vous conseille d'aller voir - malgré quelques longueurs et quoique pas passionnant au même degré en permanence (mon attention s'est parfois relâchée pendant les 2H15 du film). D'ailleurs, j'ai eu un peu peur dès la première séquence. Femmes du Caire de Yousry Nasrallah a été écrit par le scénariste de l'adaptation de L'immeuble Yacoubian, Wahid Hamed. Hebba, journaliste à succès, anime à la télé un talk-show politique assez anti-gouvernemental qui met en danger la promotion qu'attend son mari, Karim (journaliste lui aussi), avec lequel elle forme un couple idéal: beau, riche et célèbre. Karim met la pression sur Hebba qui se détourne alors de la politique pour interroger des femmes ordinaires aux destins pas toujours ordinaires. La première a été internée dans une clinique psychiatrique suite à un mariage raté qui l'a menée jusque-là; une ancienne détenue qui vit avec celle qui fut sa gardienne raconte la genèse du crime qui l'a conduite en prison; une manifestante solitaire dit l'injustice monstrueuse que lui fit un homme. A la fin, Hebba (avec un oeil au beurre noir) va devenir à son tour une de ces femmes qui témoignent devant une caméra, victime de la violence faite aux femmes, prisonnière des traditions où l'argent et le sexe sont rois comme partout dans le monde. Les hommes que l'on nous montre sont aussi victimes d'une certaine façon, ils sont des objets de désir comme par exemple dans l'épisode avec l'ancienne détenue. Saïd, un jeune homme employé dans une épicerie familiale, séduit tour à tour les trois filles du propriétaire décédé (un drame s'ensuit). Comme ffred, je trouve le troisième épisode (avec la dentiste devenue manifestante) le plus réussi. Elle tombe amoureuse d'un homme bien de sa personne. Il se joue d'elle avec goujaterie. Grâce à du chantage, il la dépouille d'une partie de son argent. Quant à Hebba, elle est semblable à Shéhérazade et à ses contes. D'ailleurs, le titre original du film est Ehky ya Scheherazade (Shéhérazade, raconte-moi une histoire). J'ai été marquée par une scène où Hebba se trouve dans le métro (un wagon réservée aux femmes). Elle est la seule à ne pas porter le foulard traditionnel (voire plus). Au bout d'un moment, sous la pression des regards des autres femmes, elle sort un foulard de sa poche et le met sur sa tête. Tout est dit. Je témoigne qu'au Caire (en 2003), les femmes étaient toutes voilées. Concernant le film, j'ai trouvé les acteurs tous très bien. Le réalisateur a été l'assistant de Youssef Chahine.

17 mai 2010

Dérive sanglante / Casco Bay / Dark Tiger - William G. Tapply

N'ayant lu que de bonnes critiques sur les blogs (Aifelle, Kathel et Amanda entre autres), je me suis décidée (avec du retard) à acheter trois romans policiers de William Tapply, que j'ai lus d'une traite avec grand plaisir. Ils ont été publiés aux éditions Gallmeister. Le personnage central est Stonewall Jackson Calhoun, âgé d'une trentaine d'années, un homme sans passé qui a été frappé par la foudre quelques années auparavant. Devenu sourd d'une oreille et marqué par une cicatrice dans le dos en forme d'éclair, Stonewall a tout oublié suite à ce choc. Il a passé plusieurs mois dans un hôpital. Maintenant, Stonewall s'est retiré dans l'Etat du Maine (à la pointe nord est des USA) couvert de lacs très poissonneux entourés de bois. Il vit dans une cabane en compagnie de son chien Ralph, un épagneul breton. En plus de la pension d'invalidité qu'il reçoit, il travaille dans la boutique de Kate Balaban (dont il est tombé amoureux au premier regard). Plus tard, il s'associera avec elle, il s'agit d'une boutique d'articles de pêche pas très florissante. Les mouches ou tous autres appâts sont leur fonds de commerce. Ils organisent aussi des sorties sur un bateau de pêche pour des clients occasionnels. A la lecture des trois romans, on apprend des choses sur Stonewall mais on reste dans le vague. Stonewall a une mémoire photographique, aime la musique classique, connaît des techniques de combat et sait qu'il peut piloter un avion. En revanche, il ne sait pas s'il a été marié, s'il a des enfants, etc. Un homme que Stonewall a surnommé l'Homme au costume vient régulièrement le visiter pour lui demander, un peu menaçant, s'il a des souvenirs. Stonewall pressent qu'il vaut mieux qu'il ne se souvienne de rien.
Venons-en aux romans proprement dits.

Dans Dérive sanglante (Bitch creek en VO), Stoney (diminutif de Stonewall) enquête (avec l'accord du shérif du coin) sur la mort de Lyle qui était un ami étudiant (qui l'avait aidé à la construction de la cabane et lui avait apporté un jour Ralf, âgé de 8 semaines). Lyle prenait le relais de Stoney et Kate lors des sorties "pêche à la mouche". D'ailleurs au détour des pages des trois romans, l'auteur nous apprend quelques trucs sur la pêche. On sent le plaisir d'attraper un poisson, saumon ou truite, qui est ensuite remis dans l'eau. C'est lors d'une sortie dans la région avec un client que Lyle est retrouvé noyé dans une grande mare peu profonde. Il a aussi une balle dans le corps. Le client a disparu. L'enquête va faire ressurgir un passé tragique remontant à la fin de la seconde guerre mondiale.

Dans Casco Bay (The Gray ghost en VO), Stoney, devenu shérif adjoint bénévole, enquête sur la mort d'un homme qu'il avait emmené à la pêche peu de jours auparavant. Cette sortie avait été abrégée suite à une découverte macabre (un cadavre mutilé et carbonisé) sur une île de Casco Bay (d'autres cadavres vont être découverts). L'histoire se passe deux ans après Dérive sanglante. Entretemps, les relations entre Kate et Calhoun sont devenues houleuses même s'ils continuent de se voir. Kate aime Calhoun mais elle est mariée par ailleurs à Walter. Ce dernier gravement malade accepte la liaison adultère de sa femme qui a du mal à vivre cette situation. Sans dévoiler trop de l'histoire, je peux dire que les cadavres carbonisés n'étaient pas des hommes recommandables. "The Gray ghost" a deux significations dans le roman: c'est le nom d'une mouche qui sert d'appât pour la pêche et c'est aussi le surnom donné aux bonnes soeurs avec des robes grises qui vivaient sur l'île (où l'on a trouvé le premier cadavre) des dizaines d'années auparavant.

Quant à Dark Tiger (le titre original est le même, c'est aussi le nom d'une mouche-appât), l'histoire se passe peu de temps après Casco Bay. L'Homme au costume vient voir Stoney pour lui proposer une mission que ce dernier ne peut pas refuser sous peine de mesures de rétorsion que je vous laisse découvrir. Calhoun est obligé de partir au moins un mois (Katie à qui il ne peut rien dire le prend mal) dans le nord de l'état dans un lodge afin de savoir pourquoi et comment est mort un membre d'une agence gouvernementale mystérieuse. A priori, Stoney a peut-être appartenu à cette agence. Nous plongeons dans un mystère en rapport avec un attentat terroriste chimique. 

Ces trois romans sont vraiment bien et donnent envie d'aller pêcher dans le Maine ou ailleurs. Stonewall Jackson Calhoun est un personnage très attachant avec son chien Ralph qui lui sauve la mise de temps en temps. A la fin de Dark Tiger, on s'attend à ce que Stonewall vive d'autres enquêtes. Malheureusement, cela ne sera pas le cas (William G. Tapply est décédé le 28 juillet 2009).

15 mai 2010

Dans ses yeux - Juan José Campanella

Je vous conseille de voir Dans ses yeux, le film argentin d'un réalisateur venu de la télévision, qui a reçu l'Oscar du meilleur film étranger cette année. Cette récompense est largement méritée (et pourtant la concurrence était rude avec Le Ruban blanc et Un prophète). Je ne savais pas du tout ce que j'allais voir et j'ai été "cueillie" par l'histoire qui se déroule sur deux périodes: 1975, et 25 ans après. Benjamin Esposito (le talentueux Ricardo Darin) vient de prendre sa retraite d'employé enquêteur au palais de justice de Buenos Aires. Pour s'occuper, il décide d'écrire un livre sur un fait divers (pas vraiment résolu) qui l'avait beaucoup marqué, lui et sa supérieure hiérarchique, Irène Menendez Hastings (sublime Soledad Villamil). Cela s'était passé en 1975. Une institutrice de 23 ans, jeune mariée, fut trouvée violée et tuée chez elle. Son mari, inconsolable, n'avais cependant pas souhaité la mort du meurtrier (un proche, amoureux éconduit) qui fut emprisonné puis relâché avant de s'évanouir dans la nature car en 1975, en pleine période de dictature, des gens pouvaient disparaître sans laisser de traces. C'est Benjamin qui avait permis l'arrestation. Il avait été aidé dans sa tâche par son collègue Sandoval, alcoolique mais efficace. Ce personnage donne une touche tragi-comique au film. Le passé et le présent n'arrêtent de se confondre avec beaucoup d'habileté, car le film est aussi une histoire d'amour entre Benjamin et Irène qui ne s'est jamais concrétisée. Cette dernière n'est pas issue du même milieu social que Benjamin. Il y a une scène sur un quai de gare digne des meilleurs mélos des années 50. Je ne vous dirai rien de la fin inattendue, mais courez voir ce film qui ne peut que vous bouleverser. Il dure 2H10, je n'ai pas vu le temps passer. Voir les critiques élogieuses de Pascale et Rob. Et celle, nettement plus négative (il en faut) de ffred.

13 mai 2010

Sur la trace du Méridien de Paris - Hommage à Arago

Avec mon ami, nous avons passé dernièrement deux dimanches après-midi à arpenter Paris d'une manière originale, c'est-à-dire en suivant une "oeuvre d'art" dans le champ de l'Art Street, conçue par l'artiste néerlandais Jan Dibberts dans le cadre du bicentenaire de la naissance d'Arago (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Hommage_a_Arago). En fait, je ne connaissais pas du tout cette "ligne imaginaire", mais on nous a offert récemment en cadeau d'anniversaire un livre, Le Méridien de Paris (Une randonnée à travers l'Histoire), de Philip Freriks, traduit par Kim Andringa (éditions EDP Sciences / Observatoire de Paris). Sur les 17 kilomètres entre la Cité internationale au Sud et le Nord de Montmartre, on a pu nous voir marcher en regardant par terre, tout fiers de photographier chaque médaillon (en bronze) découvert (avec son numéro que nous griffonnions à côté), ou tout déçus face à un trou (plus de médaillon!), ou, pire, à un trottoir asphalté à neuf et "désaragoïsé". Il y a 16 ans, le projet prévoyait 135 médaillons. Certains semblent ne jamais avoir été posés? L'idée a été en tout cas copiée par la "Méridienne verte" en 2000, dont certains bornes sont proches de nos "Arago". Le livre donne quelques détails historiques ou anecdotiques sur le voisinage du méridien, ou indique quelques maisons ou monuments remarquables. François Arago avait sa statue pas loin de l'Observatoire de Paris, il ne reste plus que le socle. La statue a été fondue au cours de la deuxième guerre mondiale et n'a pas été remplacée.

P1000718   

Voici la façade du socle avec simplement le nom et les dates de François Arago

  P1000726 Et voici le derrière du socle où l'on aperçoit l'un des médaillons encastré au milieu.

Malgré quelques approximations qui ont fait enrager mon ami, je recommande de se munir du livre et de partir pour la balade qui s'apparente à un jeu de piste. Si l'on prévoit de faire tout le trajet en une seule fois, peut-être vaut-il mieux partir du Nord: en sens inverse, la montée est rude sur la fin. Quand le Guide indiquait que le médaillon avait déjà disparu à sa dernière édition (2007), je ne me déplaçais même plus vers la droite ou la gauche pour un simple trou ou son absence. Mais, j'ai compté, on a fait une soixantaine de photos!

P1000760      P1000743      P1000715       P1000746

Ceux qu'on a ratés, c'était parce qu'il aurait fallu visiter le Louvre (et l'on n'était pas un dimanche gratuit), ou qu'ils devaient être sous un étal de marché ou les pieds de consommateurs à une terrasse de café. Il y en a un au pied du Moulin de la Galette à Montmartre que l'on ne peut pas voir car fermé au public. Dernière anecdote, à Montmartre, cette voiture garée sur le trottoir en "stationnement interdit" pile sur le (dernier) médaillon à observer (encore heureux, à 20 centimètres près, si le pneu avait été dessus, nous ne l'aurions même pas repéré...).

P1000778

Et c'est aussi à Montmartre, rue Lepic, que nous avons fait une halte dans une boutique qui vend des vins et spiritueux (on a pris un jus de fruit!). La boutique s'appelle "La cave de Gaston Leroux" et elle est tenue par la propre petite-fille de l'écrivain qui était toute contente de nous en parler.
Nous avons fait une agréable promenade, pas trop fatigante et ludique. Je vous la recommande avant que d'autres médaillons disparaissent.

11 mai 2010

Invisible - Paul Auster

Je peux résumer Invisible en disant qu'il est composé de 4 parties: Printemps, Eté, Automne, et un épilogue, 40 ans plus tard, de nos jours. Cet épilogue remet en cause certains faits décrits précédemment. Les trois premières parties de l'histoire se passent en 1967 quand Adam Walker, âgé de 20 ans, étudiant à l'université, rencontre lors d'une soirée Rudoph Born, professeur invité à l'Université de Columbia à New York. Ce dernier est accompagné d'une certaine Margot. Rudolph Born lui fait une proposition intéressante que je vous laisse découvrir. En revanche, quelques jours, plus tard, Rudolph Born tue un jeune noir qui semblait le menacer et Adam est témoin de la scène. Choqué, il remet tout en question. C'est là qu'on apprend que ce qui vient de nous être raconté est le premier chapitre d'un livre qu'Adam essaie d'écrire. Il fait un blocage. "Il s'est étouffé, rendu invisible..." en ayant écrit à la première personne. C'est ce qu'il explique à un ancien camarade de fac, Jim (Paul Auster lui-même?) qui lui donne une piste sur comment pallier cette situation de blocage (voir la page 88 du livre - très intéressante - où le Je devient Tu et après Il). Et on constate en effet que la suite du texte est écrite successivement à la deuxième et troisième personne du singulier ce qui donne un point de vue narratif qui change. A partir de là, le récit continue à la deuxième personne du singulier et concerne plus directement Adam et ses relations incestueuses avec sa soeur aînée Gwyn en 1967. Auster décrit des situations explicites et assumées. Il n'y a aucun remord dans cette relation entre deux adultes consentants. Mais je comprends que cela puisse gêner les lecteurs. Paul Auster ne nous avait pas habitués à cela. Ceci mis à part. j'ai beaucoup aimé Invisible qui se lit vite et qui donne quelques clés sur la création littéraire. Je ne regrette pas cet achat parmi d'autres lors de ma virée au dernier Salon du Livre à Paris puisque Paul Auster me l'a dédicacé signé comme à quelques dizaines d'autres personnes. En revanche, mes romans préférés d'Auster restent sa trilogie New-Yorkaise: Cité de verre, Revenants et La chambre dérobée.

9 mai 2010

La comtesse - Julie Delpy

Ce film est une évocation de la vie de la comtesse Elisabeth Bathory (1560-1614), dame de la noblesse hongroise qui vécut donc de la fin du 16ème au début du 17ème siècle. J'ai trouvé la démarche de la réalisatrice Julie Delpy plutôt réussie même si le film est trop concentré sur le personnage de la comtesse et pas assez sur les autres. Le jeune amant de la comtesse (de 19 ans plus jeune qu'elle), Istvan Thurzo, et son père, ainsi que l'âme damnée d'Elisabeth, Dominic Visakna, et la servante amoureuse de sa maîtresse, Anna Darvulia, manquent malheureusement de substance. En revanche, l'ensemble est de bonne tenue avec un décor gothique et une atmosphère pesante. Le propos montre qu'à toutes les époques, il n'est pas bon d'être une femme ET puissante grâce à l'argent. Veuve de bonne heure, la comtesse (mère de 3 enfants) a géré seule la fortune de son mari. Même le roi de Pologne était son débiteur. Toutes cette partie n'est que survolée car Julie Delpy s'est concentrée sur les forfaits commis par la comtesse depuis son enfance. Par exemple, il y a une scène terrible d'un oiseau qu'Elisabeth (âgée d'une dizaine d'années) enterre vivant dans un pot. Elle se rend compte que les êtres vivants sont mortels. Les années passant, elle ne supporte pas de vieillir. Par un coup du hasard, elle découvre que le sang de jeunes vierges lui fait du bien à la peau (surtout de son visage). A partir de ce moment-là, des dizaines de jeunes filles de la région pas loin des Carpathes subissent les pires sévices que l'on voit ou que l'on devine (je dirais aux âmes sensibles de s'abstenir). Du fait de son rang, elle n'a pas été inquiétée pendant plusieurs années jusqu'à ce que l'on ait considéré qu'elle devenait gênante. Ce n'est pas une fresque historique mais le portrait d'une femme qui a assouvi ses bas instincts en toute impunité. Julie Delpy lui donne quand même un peu d'humanité vers la fin quand elle est condamnée à être emmurée. Les crimes (l'estimation est de 300) de la comtesse m'ont fait penser à ceux de Gilles de Rais, perpétrés 180 ans plus tôt même si les raisons n'étaient pas les mêmes.

7 mai 2010

Les visages - Jesse Kellerman

Ce roman est resté sur ma PAL un grand moment et puis je me suis décidée. Considéré comme un "thriller", Les Visages de Jesse* Kellerman (Editions Sonatine) est aussi une saga familiale. L'histoire se passe de 1847 (avec Salomon Mueller, venu d'Allemagne, qui commence comme simple colporteur aux Etats-Unis) jusqu'à nos jours. Salomon fonde une dynastie dont on suit le cheminement avec intérêt. Le récit alterne le passé (les interludes où l'on voit l'ascension fulgurante de la famille Muller (le "e" a disparu) dans les affaires immobilière, et le présent, où Ethan Muller, propriétaire d'une galerie d'art et un des derniers descendants de Salomon, découvre des dessins extraordinaires (l'oeuvre d'un génie) faits par un homme appelé Victor Cracke. Ce dernier semble s'être évaporé récemment après avoir vécu dans un appartement miteux. Rendus publics, les dessins attirent l'attention d'un flic à la retraite sur le point de mourir. Il apprend à Ethan que certains dessins représentent des visages d'enfants victimes d'un "serial-killer", il y a plus de plus de 30 ans. Ethan Muller mène l'enquête. Il découvrira peut-être où et qui est Victor Crake et renouera avec son propre père, David, avec qui il est en froid depuis des années. De notre côté, on va découvrir peu à peu le lien qui relie la famille Muller (dont un des personnages essentiels est une certaine Bertha), Victor et les dessins d'enfants. Stop. Je m'arrête. Je n'en dirai pas plus. J'ai trouvé le roman très bien construit et l'histoire originale. J'ai lu en un week-end les 470 pages et je vous les recommande. Voir les billets d'Amanda, d'Ys, et de Cécile. Toutes les trois ont beaucoup aimé.

* et non Jonathan (le père de Jesse) comme je l'avais écrit et comme me l'a fait judicieusement remarqué K (voir son commentaire ci-dessous).

5 mai 2010

Quelques films français vus depuis peu (2ème partie)

Comme je l'avais annoncé dans mon billet du 17/04/10, voici quatre autres films français vus à peu de temps d'intervalle. Je voulais les voir pour différentes raisons, dont celle d'en parler sur mon blog. Je ne regrette pas trop mon temps mais je ne les conseille pas forcément. C'est à vous de voir.

Les gardiens de l'ordre de Nicolas Boukhrief est un film violent où les méchants sont vraiment méchants et où les flics (en l'occurrence deux) font tout pour se disculper et retrouver leur boulot après avoir été accusés d'une bavure dans laquelle le fils drogué d'un député est impliqué. L'intérêt du film, c'est Cécile de France qui est très bien comme souvent. Pour le reste... J'avais détesté Le convoyeur du même réalisateur.

Les invités de mon père d'Anne Le Ny avec Fabrice Luchini et Karin Viard qui jouent un frère (avocat d'affaires) et une soeur (médecin) est un film assez "poil à gratter". Personnellement, j'ai trouvé ce film à la limite du déplaisant et certaines situations m'ont dérangée (le vieux père libidineux amoureux transi qui prend du Viagra). Michel Aumont interprète ce père qui fait peine à voir. J'attendais autre chose du film de la réalisatrice de Ceux qui restent. Surtout que le sujet, le mariage blanc entre un vieux médecin aux idées libérales de gauche et une sans-papier moldave plutôt sexy qui a une fille, aurait pu donner un film plus caustique sans tomber dans l'extrême. Le fait que le père déshérite ses enfants m'est resté un peu en travers de la gorge. La fin complètement ratée tombe à plat. Tout se termine dans le conformisme mou. Fabrice Luchini et Karin Viard sont touchants. J'attends néanmoins le prochain Annie Le Ny. 

L'immortel de Richard Berry d'après un roman de Franz-Olivier Giesbert vaut pour la prestation de Jean Reno égal à lui-même. Il interprète un gangster qui privilégie sa vie de famille. Face à lui, le "méchant" de service est joué par Kad Merad pas très à l'aise dans ce rôle (c'est le défaut du film car comme disait le grand Alfred [Hitchcock], pour qu'un film de ce genre soit réussi, il faut que le méchant le soit). Comme pour Les gardiens de l'ordre, c'est un film violent avec de nombreux échanges de coups de feu et pas mal de morts. Qui a cherché sans succès (au début du film) à tuer l'Immortel? Alors qu'il s'est retiré des affaires, à qui fait-il de l'ombre dans la région de Marseille? C'est d'ailleurs l'une des qualités du film, Marseille et la mer: vraiment très belles toutes les deux. En plus de réaliser le film, Richard Berry s'est fait plaisir en interprétant un personnage dont je n'ai pas bien saisi l'intérêt dans l'histoire et l'on retrouve Jean-Pierre Darroussin jouant un rôle très ambigu. Tout cela manque un peu d'humour.

Tête de turc de Pascal Elbé se passe dans une banlieue difficile (?). Une voiture de médecin à l'arrêt avec son conducteur dedans, Simon (joué par Patrick Elbé), est caillassée et brûlée avec un cocktail molotov. Simon, grièvement blessé, n'a pas pu se rendre au chevet d'une patiente qui est morte faute de soins. Le jeune Bora (d'origine turque) qui a fabriqué le cocktail est celui-là même qui sauve le médecin en le sortant de la voiture avant qu'il ne soit trop tard mais il ne se dénonce pas. Atom, le policier et frère de Simon, enquête afin de démasquer le coupable. Le film part d'un bon sentiment où il n'y a pas vraiment de méchants mais seulement des jeunes un peu paumés et désoeuvrés. Bora a du remord face à son geste. Les personnages féminins ne sont pas en reste. Je retiens la mère protectrice de Bora, Sibel, interprétée par la magnifique Ronit Elkabetz. C'est un film qui vaut la peine d'être vu pour le message qu'il veut faire passer. Le petit bémol concernant l'histoire, c'est le veuf (le mari de la patiente décédée) joué par Simon Abkarian: le comportement de ce personnage n'est pas très crédible (selon moi).

3 mai 2010

Mammuth - Gustave de Kervern et Benoît Delepine

Après Louise-Michel, voici Mammuth du duo Gustave de Kervern et Benoît Delepine. Je ne savais pas trop ce que j'allais voir mais les critiques étaient plutôt bonnes, et beaucoup de blogs en disent du bien. Mammuth, surnom donné à Serge Pilardos (Gérard Depardieu, tel un ogre obèse, avec des cheveux longs - très longs!) vient d'être mis à la retraite après avoir travaillé quelques années dans une usine d'abattage de porcs. Dès le discours (mal) lu par le chef de Mammuth en présence de ses futurs ex-collègues mangeant leur chips bruyamment, le ton de comédie douce-amère est donné. En plus du discours, Mammuth reçoit un cadeau magnifique: un puzzle de 2000 morceaux! Qu'à cela ne tienne, afin de pouvoir toucher sa retraite complète, Mammuth qui a beaucoup travaillé au "noir" doit essayer de récupérer des feuilles de paye (des "papelards" comme il dit) auprès de ses anciens employeurs. La femme de Mammuth, Catherine (Yolande Moreau, toujours irrésistible), le pousse dans cette direction car son salaire d'hôtesse de caisse ne suffit pas à subvenir aux besoins du ménage. Et voilà Mammuth enfourchant sa vieille moto sur les routes de la Charente. La quête des "papelards" n'est qu'un prétexte qui permet à Mammuth de rencontrer des gens de peu, parfois très bizarres pour ne pas dire farfelus (Benoît Poelvoorde avec son détecteur de métaux sur la plage est inénarrable). Et aux trois-quarts du film, il n'est même plus question de "papelards" du tout. En revanche, pendant tout le film, le fantôme d'un amour perdu (Isabelle Adjani) lui parle par-dessus l'épaule. J'ai trouvé ce film pas mal mais sans plus. Tout le début est vraiment bien. Et puis au fur et à mesure des rencontres, les réalisateurs perdent le fil de l'histoire. Le personnage de Yolande Moreau devient très secondaire, au profit de celui de Miss Ming (la nièce de Pilardos) joué par Miss Ming (sic!) dont je vous laisse découvrir l'occupation. On sent que Depardieu a aimé joué Mammuth. Je conseille néanmoins ce film même si j'ai préféré Louise-Michel.

1 mai 2010

Blog en relâche...

... pour cause de Fête du travail (car c'est du boulot de tenir un blog!).

Rendez-vous le 3 mai pour un nouveau billet.

En revanche, vous pouvez toujours commenter les billets de mon blog et surtout ceux qui n'ont jamais reçu de com' de votre part.

Merci à vous tous, les blogueuses et les blogueurs, pour votre gentillesse et votre constance dans les commentaires. Cela me fait rudement plaisir.

29 avril 2010

8 fois debout - Xabi Molia

8 fois debout de Xabi Molia est un film à part. Je n'avais rien lu sur l'histoire, et quand j'ai vu le générique du début, j'ai cru à une comédie. D'après ce qu'en dit Alex, ce fut d'abord un court-métrage (avec la même actrice principale). Je me suis décidée à le voir après qu'une de mes radios préférées en ait parlé en bien. Je ne le regrette pas. Je voudrais par la même occasion faire un aparté sur le nombre pléthorique de films qui sortent à Paris chaque semaine, et le fait que l'on hésite (faute de temps et parfois de moyens) à voir des films tels que celui-ci, surtout programmés la même semaine que Green Zone (et c'est bien dommage). Une des raisons d'aller voir 8 fois debout (une partie d'un proverbe japonais "7 fois à terre, 8 fois debout"), c'est l'interprétation sensationnelle et tout en nuances de Julie Gayet (elle porte le film), qui joue le rôle d'Elsa, la trentaine, mal dans sa peau, marginale, divorcée, et mère d'un garçon de 11 ans qu'elle peut voir un week-end sur deux. Chômeuse à la recherche d'emploi et SDF du jour au lendemain, n'ayant plus que sa voiture, elle se réfugie de temps en temps dans la forêt voisine pour se ressourcer. Dès le début de l'histoire, elle rencontre un voisin de palier en la personne de Mathieu (Bruno Podalydès, très bien) aussi "paumé" qu'elle. Elsa reçoit le soutien d'un cousin bien gentil (on n'en dira pas autant de l'ex-mari qui a plus pitié d'elle qu'autre chose). J'ai apprécié que le film ne tombe jamais dans le misérabilisme, il est égayé par des moments drôles comme les scènes d'entretiens d'embauche. On voudrait aider Elsa mais il n'y a qu'elle qui peut s'en sortir. Elle va peut-être y arriver, le film s'achève sur une note d'espoir. J'ai vu le film dans une salle pleine de spectateurs très réceptifs. Je me dépêche de le conseiller avant qu'il ne soit retiré de l'affiche.

27 avril 2010

Contrebande - Enrique Serpa

Le roman Contrebande du journaliste et écrivain cubain Enrique Serpa (1900-1968), publié en 1938 et réédité aux éditions Zulma (310 pages), a été une belle découverte pour moi (c'était un roman recommandé par ma librairie). Je l'ai lu d'une traite. Comme son titre l'indique, l'histoire parle de contrebande (de bouteilles de rhum) dans les années 20 entre Cuba et les Etats-Unis au moment où fut promulguée la loi sur la prohibition. A cette époque, la population cubaine vit dans le dénuement complet (les choses ne se sont guère améliorées par la suite). La Havane, en particulier, est gangrénée par la prostitution et le jeu (les Américains sévissent déjà dans ce secteur comme propriétaires des maisons de jeux). L'un des seuls moyens de subsistance de l'île, la pêche (au mérou, principalement), se trouve en pleine crise face à la pêche industrielle qui pointe son nez. Les pêcheurs cubains n'arrivent plus à écouler le résultat de leur pêche qui pourrit vite avant d'avoir trouvé preneur. Outre le mérou, la daurade et la perche (et les moyens de les attraper), j'ai d'ailleurs appris quelques noms de poissons comme le rousseau, le pagre ou le sarde à queue jaune. Le narrateur du roman que les marins surnomment l'Amiral (et qui a mené jusque-là une vie dissolue entre alcool et femmes de mauvaise vie) est propriétaire de trois bateaux. Au bord de la faillite, il accepte de faire de la contrebande entre les Etats-Unis et Cuba sous la pression insistante de Requin, le capitaine de bord d'un de ses bateaux, "La Buena Ventura". Grâce à un récit à la première personne (au passé simple), on a l'impression de lire un journal de bord qui nous fait côtoyer au jour le jour et au plus près la vie rude et miséreuse de ces pêcheurs devenus contrebandiers. Un grand admirateur d'Enrique Serpa fut Ernest Hemingway, à qui on le compara: c'est mérité.

25 avril 2010

Green Zone - Paul Greengrass

Si vous aimez les (très bons) films d'action et de divertissement qui s'adressent à un large public, je vous conseille vivement Green Zone du réalisateur Paul Greengrass, un film haletant de bout en bout. Vous en prenez plein les yeux (et les oreilles). L'histoire se passe en Irak en 2003, 4 semaines après le début des hostilités. Un contingent de soldats est chargé de trouver les caches d'ADM (Armes de Destruction Massive) qui ont été une des raisons pour lesquelles l'Amérique a déclaré la guerre à l'Irak. L'adjudant-chef Miller (Matt Damon) se rend compte que les planques supposées sont vides. On les mène en bateau et des soldats sont tués inutilement. Qui a donné de fausses informations? L'adjudant devine vite que cela vient de la CIA. Un certain "Magellan" est l'informateur. Qui est Magellan? Le début du film donne le ton: tout va vite, l'image est tremblée de par la réalisation caméra à l'épaule. Il y a aussi le grain de l'image, un peu gênant pour moi. Mais après cela va mieux, à moins que mon oeil se soit habitué. Paul Greengrass ne prend pas parti entre les bons et les méchants: personne n'est innocent. Mais un pays entier a été plongé dans le chaos pour des raisons politiques, stratégiques ou autre. Il y a un plan très parlant où l'on voit George Bush à la télé, content de lui, d'avoir commencé cette guerre. Edifiant. Après Vol 93 (à propos du 4ème avion, qui s'est "crashé" dans la campagne grâce au courage de certains passagers le 11/09/01*) et la trilogie "Jason Bourne" (les trois avec aussi Matt Damon), sans parler de sa période anglaise avec Bloody Sunday (2002), Paul Greengrass confirme son talent de grand réalisateur. Sinon, le film est adapté d'une enquête menée par Rajiv Chandrasekaran pendant 1 an et demi en Irak : il en a tiré un ouvrage récemment publié en poche aux éditions Point seuil.

* et non sur une des tours jumelles (merci à Ultimatom pour son rectificatif ci-dessous)

23 avril 2010

Le Mystère de la maison Aranda - Jeronimo Tristante

Le Mystère de la maison Aranda (édition 10/18, collection Grands détectives) de Jeromino Tristante (qu'une blogueuse a mentionné sur son blog quand il est paru récemment en édition de poche: le titre m'a "accrochée") nous plonge dans le Madrid de 1877. Un jeune sous-inspecteur de police, Victor Ros, ancien mauvais garçon né en Estramadure, enquête, d'une part sur des crimes de prostituées poignardées sur lesquelles on retrouve trente réaux (comme les deniers du traître Judas), et d'autre part sur le pourquoi du comportement de deux jeunes femmes, toutes les deux jeunes mariées vivant dans une grande maison bourgeoise (la maison Aranda), qui, à 10 ans d'intervalle, ont essayé de tuer leur mari et sont restées prostrées depuis. Victor Ros est un digne contemporain de Sherlock Holmes, il fait des déductions avec logique, intelligence et psychologie. C'est un jeune homme brillant mais qui reste humain avec ses doutes.  J'ai dévoré ce roman qui fait 400 pages. J'attends avec impatience la parution en poche de la suite des enquêtes de Victor Ros avec Le Mystère de la veuve noire publié comme le précédent aux éditions Phébus.
Madrid nous change du Londres victorien de la même époque mais j'ai trouvé des similitudes avec la série "Charlotte et Thomas Pitt" d'Ann Perry. En particulier, la distinction des classes, le fait que les policiers ne sont pas très bien vus dans les milieux bourgeois quand ils veulent mener des enquêtes, et l'épilogue de ce roman, sont très proches de la première enquête de Thomas Pitt dans l'Etrangleur de Cater Street (aux mêmes éditions 10/18). Jeronimo Tristante connaît bien ses classiques de la littérature policière. Il est né en 1969 et professeur de biologie et de géologie, je considère que c'est un auteur à suivre.

21 avril 2010

White material - Claire Denis

White material de Claire Denis se passe dans un pays d'Afrique indéfini où une guerre civile dont on ne sait rien a débuté (des gens sont massacrés). Marie Vial (Isabelle Huppert) y dirige une plantation de café familiale depuis quelques années. Cette activité fait vivre les habitants des environs. Le fils de Marie, Manuel (Nicolas Duvauchelle), âgé d'une vingtaine d'années, n'apparaît que tardivement dans l'histoire. Dès le début des troubles, l'ex-mari de Marie, Christophe Lambert (convaincant) veut qu'elle quitte cette plantation (au moment ou le café est prêt d'être récolté). Il a comme allié pour l'en persuader Henri Vial (Michel Subor), père de Marie et propriétaire de la plantation. Entretemps, Manuel, que l'on découvre enfin, devient "fou" suite à un traumatisme. J'ai vu ce film car j'apprécie l'oeuvre de Claire Denis (Beau travail, Trouble Every Day et dernièrement 35 Rhums). White material n'est pas un film facile d'accès. On est déstabilisé du fait que l'on ne comprend pas qui est qui et quelles sont les motivations des personnages, surtout celui du boxeur (officier rebelle et boxeur blessé à mort - on ne sait pas ce qui lui est arrivé -, joué par Isaac de Bankolé). Aucune clé ne nous est donnée. Je ne me suis pas ennuyée mais je n'ai pas été passionnée non plus, sauf par la dernière séquence qui est d'une violence inouïe: là, je me suis réveillée de ma torpeur. Rien que pour cette fin, White material est un film à voir. Claire Denis est co-scénariste du film avec Marie N'Daye. Isabelle Huppert joue (toujours très bien) une femme déterminée par un unique but: récolter son café coûte que coûte. C'est la seule qui veut rester. Elle ne comprend pas ce qui se passe (pas plus que les spectateurs, dirais-je). La musique est des Tindersticks, et une fois n'est pas coutume, ce n'est pas Agathe Godard qui est la chef opérateur comme pour les autres films de Claire Denis mais Yves Cape. 

19 avril 2010

Cinq matins de trop - Kenneth Cook

Après deux recueils de nouvelles hilarantes et qui m'ont beaucoup plu (lire mon billet), j'ai voulu aller plus loin dans ma découverte de cet écrivain australien. Cinq matins de trop (Wake in fright pour le titre original) de Kenneth Cook (Editions Autrement) est, semble-t-il, son roman qui le rendit célèbre en 1961 (il y a eu une adaptation cinéma sous le titre Outback en 1971). En Australie, John Grant, un jeune instituteur qui peine à exercer son métier avec 27 cancres sur 28 dans une petite bourgade d'une zone semi-désertique, se réjouit de passer ses 6 semaines de grandes vacances (scolaires) en décembre / janvier à Sydney à plus de 2000 km de là. Son voyage tourne au cauchemar dès qu'il atteint la première ville importante (Bundanyabba) d'où il doit prendre l'avion: dès le premier soir, il perd, à un jeu d'argent, son salaire et le montant de ses congés payés. A partir de là, voulant malgré tout aller à Sydney, il fait des rencontres: est hébergé, nourri, se retrouve dans le lit d'une fille, est pris en l'auto-stop et surtout est entraîné à boire et à boire encore, de la bière et d'autres boissons alcoolisées. L'organisme de John Grant a du mal à tenir l'alcool mais il ne peut faire autrement sinon il est en butte à l'hostilité et à un manque d'aide évident de la part des autochtones. Car comme il est dit à la 4ème de couverture tiré du roman: "...tu peux coucher avec leurs femmes, spolier leurs filles, vivre à leurs crochets, les escroquer, ...ils n'y prêtent guère d'attention. Mais refuse de boire un coup avec eux et tu passes immédiatement dans le camp des ennemis mortels...". Je ne vous raconterai pas la fin qui m'a surprise mais il n'ira jamais au-delà de Bundanyabba. Et en tout cas, les mésaventures de John Grant lui ont servi de leçon. Même si ce n'est pas aussi humoristique que les nouvelles (c'est le sujet qui le veut), on retrouve la verve et le style de Kenneth Cook nouvelliste. Un très bon conseil de lecture.

Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (216 commentaires, du 17/01/07 au 30/04/24)].
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
83 abonnés
Liens (en cours de mise à jour)

** INDEX AUTEURS (LITTÉRATURE), FILMS & REALISATEURS (CINÉMA) **

*** CHALLENGES DE L'ANNEE EN COURS ***


** LE SITE DU STATISTICIEN **


*** LIENS ***
(BLOGUEURS COMMENTANT SOUVENT LE MIEN)

  • = Dix blogueuses et blogueurs ayant fait au moins 500 commentaires chez dasola se présentent =
  • On crée un lien lorsqu'un blogueur a commenté au moins cinq billets en venant à (au moins) deux dates différentes sur ce blog. 
  • Une adresse de mail (xxx@yyy.fr ou com...) [non publiée!] est exigée par Canalblog pour enregistrer votre commentaire. 
  • Vous ne voyez pas tout de suite apparaître votre commentaire, car je dois d'abord le valider (cela peut prendre quelques heures)
CINÉMA (22 blogs en activité)

DIVERS - CULTURE (57 blogs en activité)

LIVRES (70 blogs en activité)

QUELQUE TRISTESSE

QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2711 billets (au 06/05/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 220 commentaires (au 05/05/24 [+ 4 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1276 personnes, dont 107 (re)venues en 2024
  • 408 blogueurs [dont 157 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1211 (au 28/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
Pages