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Le blog de Dasola

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28 septembre 2010

La salade de riz à la Ta d loi du cine (recette)

Chez Dasola, habituellement, il n'y a pas plus de cuisine que de "scrap". Mais puisque c'est moi [Ta d loi du cine] qui squatte, autant me mettre aussi aux fourneaux.

Salade de riz, donc (et plus si affinités)

Faites cuire du riz (basmati de préférence).
[Pour savoir comment faire cuire du riz: cherchez donc la recette sur le web, et glissez-la dans vos favoris].

Pendant que le riz cuit, occupez-vous des garnitures:

Haricots verts de votre AMAP (1) (entre mi-juin et juillet), à faire cuire.
Interlude : comment faire cuire des haricots verts ? Comme des pâtes ! Faire d’abord bouillir l’eau salée, puis y plonger les haricots verts frais. Si vous êtes puriste, vous en avez d’abord coupé la queue et ôté le fil.
Bon allez, j’avoue: pour le riz, c’est la même chose, sauf qu’on peut le mettre dans l’eau froide.

Ouvrez les boites de:

- maquereau au vin blanc
- thon au naturel (ou à l'huile) (ou, éventuellement, 1 ou 2 boites de "saladette" au thon).
- maïs (sans OGM !)
- pois chiches.
- (si votre AMAP ne vous en a pas fourni) haricots verts (coupés, éventuellement)(ou haricots beurre)(PAS haricots blancs!)

Présentez chacun de ces accompagnements dans un plat, ou un bol, ou une assiette (creuse) séparé.

Si votre AMAP ne vous en a pas fourni (en juillet-août), allez acheter:

- 1 kg de tomates
- 2 concombres
(proportion variable selon saison et budget).

Au retour, éteignez le feu sous le riz.
Lavez un certain nombre de tomates.
Mettez le riz dans un chinois à refroidir sous un jet d'eau froide.

Faites peler par le 1er invité qui arrive le 1er concombre.

Faites découper par la 2ème invitée qui... les tomates lavées.

(pendant ce temps-là, cherchez pour le 1er le pèle-légumes, et pour la 2ème le tranche-tomate).

Ouvrez le bocal d'olives noires.
Ouvrez le sachez d'olives vertes dénoyautées (pour les olives noires dénoyautées, c’est un peu plus dur à trouver ; mais c’est pas impossible…).
Ouvrez le sachet d'olives vertes (avec noyaux) au piment.
Mettez les olives dans 3 plats séparés.

Les câpres peuvent rester dans leur verre.
Les cornichons doivent être découpés en tranches (les oignons blancs peuvent rester entiers).

Vinaigrette: huile + vinaigre (dans un bol), et sel et poivre.
Une vinaigrette à la moutarde est possible. Dans un bol séparé, et si vous avez pensé à acheter de la moutarde.

Une cuillère par plat, bol ou assiette creuse.
Chacun vient se remplir sa propre assiette en plastique et repart avec sa cuillère ou fourchette itou.
Servez froid.
Ca tombe bien, le riz a fini par refroidir (vous aviez pensé à fermer le robinet d'eau froide?).

S'il n'y a plus d'accompagnement, rouvrez une boite correspondante.
S'il n'y a plus de légume frais, lavez, pelez, tranchez (ou déléguez).
(Vous pouvez aussi envoyer un invité faire les courses fraîches – n’oubliez pas la note de frais!)
S'il n'y a plus de riz, faites-en recuire.
Au fait, un bon truc: il faut réellement saler l'eau du riz. Mais sans abus.

Bon appétit !

PS: et à la fin de la soirée (ou au premier métro?), on peut toujours essayer de gémir: "...heuuuu... il serait bien que la vaisselle se fasse..."

(1) AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. Cf. http://www.amap-idf.org

26 septembre 2010

Le divorce - Gaël

Reprise d'une "note de lecture" que je [ta d loi du cine, squatter] avais rédigée en février 2007 sur une bande dessinée.
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Gaël, Le divorce, éditions Danger Public (imprimé en décembre 2006, en librairie le 18 janvier 2007).

Cette bande dessinée, au format peu courant (la collection Les NRV, 19 x 19 cm), aborde une question «de société» sous un angle original. Un coup d’œil sur un concurrent, en coup de vent (un peu plus à l’ouest), ne repère pas de «Divorce» parmi, pourtant, plusieurs dizaines de «Guide du …». Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
Gaël (dont on peut trouver la photo sur internet) ne ressemble pas à son personnage. Même si cette BD sent à plein nez l’expérience vécue (divorcé lui-même, il aurait dessiné en connaissance de cause ?), on peut se demander pourquoi notre héros s’est infligé le tarin de Smiley Bone (dans la série de BD Bone de Jeff Smith): un symbole phallique ? La phrase «le connard qui a inventé le terme "Divorce à l’amiable" devait être petit, borgne, laid, frustré, aigri et célibataire...» «...et chauve...» (p. 25) méritait d’être mise en exergue (elle prend tout son sel en contemplant le caillou du héros). Trêve de plaisanterie, attaquons l’album lui-même (paradoxalement sous-titré «journal d’une haine conjugale»).

Sans vouloir faire du Groensteen, un œil expert en bande dessinée pourra dire: dessin efficace et agréable, grammaire BD bien maîtrisée. Les personnages sont expressifs, et c’est bien là le principal dans cet album où tout tourne autour des protagonistes (décors minimalistes). Relevons un parti pris intéressant: pour chaque «sketch» (gag?), un seul cadrage se répète du début à la fin: personnages en pied, ou en plan américain, ou en gros plan – sauf, quelques rares fois, le dessin «de chute» (exemple flagrant: p. 18). Cette contrainte donne une unité à chaque histoire. En même temps, cela entraîne peut-être une certaine monotonie à l’œil. Pourquoi ne pas avoir davantage varié, afin de «dynamiser» la lecture?

Lecture, justement. Il s’agit d’une BD «bavarde». L’auteur écrit bien, mais écrit peut-être un peu trop, sans penser à un temps fort par case. La parole «file» (surtout dans les cas de monologues). Peut-être l’album aurait-il gagné si chaque case avait été construite avec un vrai contenu, et non seulement comme une préparation à la chute finale qui n’est parfois pas aussi savoureuse qu’on l’attendrait. On peut se demander quel inconscient a fait que le «dernier mot» féminin se trouve souvent le plus fort ? Veut-elle le «rendre marteau» (p. 46) ?

«Les aventures de mon papa» par Nina 4 ans est bien trouvé, mais pas exploité à fond (le procédé n’a-t-il pas déjà été utilisé par Greg dans Achille Talon dans les années 1970 ? Mais peu importe). De même, la reproduction d’articles avec gag en marge est une idée intéressante, mais le résultat est un peu décevant avec des gags en une image qui tombent un peu à plat – alors que ces pages «de journal» auraient pu, sinon être disséminées au fil de l’album, du moins être éloignées de «papa», pour rompre une certaine monotonie de lecture.

Il s’agit d’une bonne BD, mais qui pourrait être améliorée (ou plutôt pour les titres à venir - «Le divorce 2»? La dernière planche semble l’emmener vers une nouvelle aventure…): en travaillant les rythmes de lecture (composition des cases et de la page, écriture des dialogues plus musclée et ramassée, meilleure composition globale, à l’intérieur de l’album, avec alternance des «sketches» (dessins d’enfant, journaux etc. – à multiplier et espacer).

Pour finir, une question de pure forme: qui a maquetté cette BD ? L’éditeur (via la maquettiste créditée au générique), ou l’auteur (de A à Z, y compris la couleur de fond «papier kraft froissé»)? Pour le savoir, direction le blog mentionné sur le communiqué de presse: ce petit (dé)tour démontre que l’auteur peut se dépatouiller tout seul, dans les grandes lignes. Je pense bien entendu au billet http://www.appartelier.com/blog2ga/index.php?post=7 visible ce 27 février 2007 au soir.
A suivre donc…

PS du 26/09/2010: j'ai trouvé quelques informations supplémentaires sur http://www.bedetheque.com/auteur-2155-BD-Gael.html (les dernières BD de Gaël parues semblent être les 40 commandements... des ados; ... du divorce). Un article du blog Phylacterium parle longuement de son (= à Gaël) activité de blogueur, .

24 septembre 2010

Avatar - James Cameron

C'est la sortie d'une "spécial[e] édition" qui m'amène à remettre au jour cet Avatar. Je [ta d loi du cine, squatter] l'avais vu, seul et en 2D, fin janvier 2010. J'ai encore présents les arguments que Dasola m'a donnés pour ne PAS le voir. Ouvrez les guillemets: La bande-annonce avec les bonhommes bleus ne m'a pas fait envie. Et puis tout le monde allait s'y précipiter, on en entendait parler partout et on lisait plein d'articles dessus: j'ai donné la priorité à des films qui se font forcément plus "rares", dont on parle moins. La 3D, avec ces lunettes qu'il faut supporter tout au long, j'ai peur d'avoir mal aux yeux. Avatar, il passera encore bien dans quelques salles pour quelque temps à Paris, si jamais je change d'avis. C'est quand même un comble: avec tous les films que j'ai vus depuis le début de l'année, on n'en a aucun en commun! Fermez les guillemets.

Avatar est un film dans lequel, si je me souviens bien, j'avais détecté, à l'époque une douzaine, sinon d'influences, du moins de "déjà-vu" (ou déjà lu). Et c'est bien après que j'ai découvert (sur Wikipedia ou sur la blogoboule) qu'elles s'avéraient aussi évidentes pour d'autres spectateurs. Attention, dans ce qui suit, il y a sujet à spoiler quelque peu.

Ca commence avec 2001, Odyssée de l'espace et Alien: un vaisseau dans l'immensité sidérale avec des passagers endormis. Mais les technologies symboliques ont spectaculairement évolué en quelques décennies (apparence du vaisseau, cocons cryogéniques). Le transcendental transparaît, le personnage principal n'était pas destiné à connaître le destin qui va être le sien (c'était donc son frère), il est juste génétiquement compatible avec un "corps" (son avatar) développé comme d'autres à grand coût de millions de dollars (ou équivalents), alors même que le sien propre est désormais paraplégique (l'opération pour lui rendre ses jambes, possible, est a priori trop onéreuse pour ses moyens). Il va se glisser avec un enthousiasme débordant dans cette autre existence. Comme Fernandel dans François 1er, la meilleure part de son existence se passe donc durant son sommeil. On est sur une autre planète (exo-planète, comme on dit aujourd'hui). Ici, finalement, les "aliens", ce sont les "gentils". J'ai retrouvé l'histoire (les premiers tomes seulement - notamment Nao) de la bande dessinée Aquablue (de Cailleteau et Vatine). Tout y est, à part que ça se passe davantage dans les airs ou la jungle que dans l'eau; mais c'est toujours une histoire de "matière première" et de consortium minier; on y retrouve (je ne pense pas dévoiler de secrets concernant l'intrigue!) des indigènes bleus, qui ont "adopté" et éduqué un humain, dont la fille du chef est amoureuse.

Pour en revenir à nos avatars, ceux-ci sont chargés de "civiliser" les indigènes de la planète, pour les convaincre des bienfaits de l'exploitation de leurs ressources naturelles par les terriens, quitte à violer quelques tabous. Accepté dans un clan après une petite danse avec les loups locaux, le vaillant petit soldat bleu pourra-t-il redresser la barre? Entre plénipotentière et espion (à l'insu de son plein gré), la marge est étroite. Je fais l'impasse sur les bisbilles internes à la petite colonie humaine. La vie en communion avec leur nature des indigènes permet d'admirer des paysages bien supérieurs à notre malheureuse Baie d'Along terrienne (inscrite au patrimoine mondial, tout de même). Je suppose que, en 3D, les falaises vertigineuses et enfeuillées, couronnées par la balade à dos de dragon volant (digne de ceux dessinés par Segrelles dans la BD Le mercenaire), sont plus qu'impressionnantes. Quand la situation entre les deux communautés finit de s'envenimer, un grand exploit permet à notre héros de faire reconnaître sa valeur et de se voir bombarder chef de guerre. Tout culmine bien entendu lors de la grande bagarre finale (aboutissement du film) - à voir, si vous aimez ce qu'on appelle, avec Dasola, des "films de garçons". Le dernier samourai de cette planète va pouvoir vaincre, mais seulement quand la cavalerie arrive sous forme quadrupède (voire davantage?): comme dans Nao là encore, ici aussi, la "divinité"locale intervient dans le combat! Quand on vous dit, enfin, que c'est un film ésotérique... Le retournement final voit l'affrontement de Alien le retour se rééditer, entre une machine semblable à celle utilisée par Sigourney dans ce film, et une créature extraterrestre.

Maintenant, bien sûr, on attend la suite: les humains reviennent (et ils sont plus nombreux et plus méchants?); à moins que Predator™...?

22 septembre 2010

Tomber la chemise - Pascal Cabero

Reprise d'une "note de lecture" que je [ta d loi du cine, squatter] avais rédigée en février 2007 sur "les années Zebda" (groupe musical) racontées par un des membres.
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Pascal Cabero, Tomber la chemise, éditions Danger Public (imprimé en décembre 2006, en vente depuis le 11/01/2007).

D’où parle ce livre ?

Après lecture, on ressent comme un sentiment de manque. Ce livre se définit un peu en «creux» (sans que ce jugement – personnel – soit péjoratif). L’auteur lui-même se trouve-t-il aujourd’hui dans l’état d’esprit de goûter la plénitude de ses souvenirs ?

Essayons donc de voir ce que ce bouquin n’est pas – ne dit pas. On n’y trouve pas vraiment une «chronologie» complète du groupe Zebda (combien de «le surlendemain» ou de «cette même année»…), plutôt une ambiance. Il s’agit de la vision subjective – revendiquée comme telle – d’un de ses sept «composants». Pascal Cabero raconte, à sa manière, comment il a suscité, puis a vécu, et fait vivre, Zebda.
Cette page est-elle tournée, pour lui ? Peut-être lui reste-t-il un deuil à faire ? En tout cas, il n’a pas mis dans ses pages sa biographie complète d’avant, pendant et après Zebda (il est bien vivant – n’a pas été volontaire pour «assurer la promo» à la manière de Lennon, Morrison, Cobain etc – cf. liste p. 132 !). Il donne peu d’informations personnelles (sa vie de famille?); lorsque mention en est faite au fil d’une page, c’est toujours en rapport avec Zebda. Et quand des informations arrivent enfin sur son enfance, c’est à 30 pages de la fin du livre. Sa «tranche de vie» dans le groupe bénéficie pourtant de quelques éclairages – mais il s’agit plutôt d’éclairs qui déchirent un voile de mystères, l’individu Pascal Cabero restant fondu dans le groupe pour lequel il a tant travaillé. «En verlan, arabe se dit beur. En arabe, beurre se dit zebda. On avait un nom, il ne restait plus qu’à se le faire» (p. 33).

On ne devient Zebda qu’en mouillant sa chemise

J’ai apprécié dans ce livre que ne soit pas vendu, au lecteur, du rêve à la Star’Ac. Le monde du Show-business est étalé sans fard («…il y a show, mais il y a aussi business», p. 98). Il ne dissimule pas que, cette musique, à la base, il fallait en vivre (à 7, 9, 11, 13 personnes…). Ils ont créé leur petite entreprise musicale (avec une structure juridique «association loi 1901» au départ). On sent un crescendo : jouer dans des bars devant 50 auditeurs, puis remplir des salles de 100, puis 1000, puis 5000, puis 18 000 places. «Vendre notre spectacle entre 8 et 15 000 F» (p. 123). Mais il raconte quand même davantage qu’il n’explique (anecdotes sur les galères). Le lien entre les concerts et la vente des disques est explicité (p. 126). Qui penserait, en écoutant leurs disques (du 1er, en 1992, à l’apogée avec celui de 1998), aux problèmes de logistique ? En sillonnant la France (et au-delà), le groupe semble avoir tué sous lui au moins deux véhicules (estafette Renault, Iveco rouge). Peut-être, en 2007, apparaîtront-ils comme des «privilégiés», ayant pu bénéficier de l’ancien statut des intermittents du spectacle? On aimerait une prise de position publique de Pascal Cabero à ce sujet – une cause pour laquelle se battre?

Que sont les autres devenus?

On attendrait, aussi, des «nouvelles» des autres musiciens. La séparation est-elle encore trop douloureuse? De fortes personnalités ont coexisté, il fallait sans doute ne pas manquer de repartie au sein de la caravane (les «Voltaire» et les «Rousseau», p. 163). Serait-il, aujourd’hui, possible qu’émerge un groupe similaire, refusant, par exemple, volontairement de passer sur TF1 (p.176 – au fait, ont-ils tenu jusqu’au bout?)? On apprécie en tout cas le rappel qu’ils ont commencé eux-mêmes par assurer des «premières parties» (Les Garçons Bouchers en 1989; la Mano Negra en 1991; … Johnny Hallyday en 1993 aux Francofolies), avant que, en 1998, d’autres fassent leurs propres «1ères parties».
Dans quelques décennies, aurons-nous droit aux «inédits» de Zebda (les quelques K7 citées p. 52)? Y a-t-il un «tarif collector» pour leur premier 45 tours (p.39) ?

Pascal Cabero

Pour qui veut suivre la piste tracée dès le revers de la couv’, on tombe sur son blog. Magie d’internet: il doit réellement être à quelques clics de souris, mais semble susciter peu de commentaires ? Personne ne s’y rappelle encore, avec «nostalgie», avoir dansé, entre 20 et 30 ans, en bande, chemise(s) au vent? Un passant y déplore l’absence d’extraits du livre. Des mots, peut-être plus sincères que ceux figurant sur le «matériel promotionnel» du livre lui-même, l’y annoncent. Et Pascal Cabero, aujourd’hui, semble se chercher dans l’écriture. Au fait, avait-il lui-même envoyé son manuscrit aux Editions Danger Public, ou bien s’agit-il d’un éditeur qui a fait son travail: susciter une œuvre ?

PS du 22/09/2010: malgré une recherche poussée (gougueulisation sur "tomber la chemise cabero": 142 réponses...), je n'ai trouvé aucun blog qui ait chroniqué ce livre (qui a l'air toujours disponible sur http://www.dangerpublic.fr). Le dernier billet sur le blog http://pascal.cabero.over-blog.com date du 6 juin 2009. Il semble que Zebda ait des velléités de revenir en musique depuis 2008-2009, peut-être (?) sans Pascal Cabero.

20 septembre 2010

Silex and the city / Réduction du temps de trouvaille - Jul

Attention, ceci est un billet de "Ta d loi du cine" (les précédents sont ici et ). Vous ne pensiez tout de même pas rester sans nouveautés sur ce blog pendant les semaines d'absence de la maîtresse des lieux?

Dasola a ramené les 2 tomes de cette bande dessinée récente (2009 et 2010) de sa dernière virée à la Fn*c. Je ne sais pas si notre récente balade en Périgord y a été pour quelque chose? C'est en tout cas un autre humour que Pourquoi j'ai mangé mon père (de Roy Lewis), que j'ai pour ma part relu avec délectation mais qui lui est tombé des mains au bout de quelques pages quand j'ai essayé de lui mettre entre. Pour en revenir à la BD de Jul, je pense que la série est bien partie pour continuer sur sa lancée (il y a matière!). "Nous sommes en 40 000 avant J.-C... Toute la planète semble obéir aux lois de la sélection naturelle. Toute? Non: une vallée résiste encore et toujours à l'évolution" (c'est marrant, ça me rappelle quelque chose...). Le ton est donné dès le commencement: anachronisme, gags, clins d'yeux, le tout solidement charpenté d'un arc narratif: les aventures de la famille Dotcom. Le rapprochement avec Pourquoi... que j'ai cité plus haut n'est pas si lointain que cela. "Toute l'actualité contemporaine défile en peaux de bêtes, pour une parodie au vitriol de notre société", comme le revendique la 4ème de couverture. Je ne sais pas si Jul a aussi signé ce texte? En deux mots, un couple de profs préhistoriques (y a bon bobo?) est affligé d'une ravissante ado (dolto-sapiens et fashion victime) qui va s'éprendre du beau Rahan de La Pétaudière. Le fils, alter-contestataire, va se réfugier après la n-ième raclée paternelle chez grand-papa, qui lui vaticine Mai -68000... (durant 4 pages en noir et blanc!). Le père, qui s'est lancé dans la politique pour sauver le monde (forcément), se prend la raclée du siècle: 99% des voix se sont perdues sur Chasse-pêche-nature et tradition: on arrête donc le progrès (les humains ne sont pas mûrs pour la démocratie). J'ai trouvé que le deuxième album, Réduction du temps de trouvaille, avait davantage un rythme de gags sur une ou deux pages (avec la chute dans la dernière case en bas à droite), même si c'est en principe une histoire "suivie". Le texte aligne les bons mots (souvent téléphonés) et les dessins présentent des icones emblématiques (la dame de Brassempouy, le petit prince, le stade de France). Certaines allusions sont très - trop? - contemporaines: influence du dessin de presse? Je ne sais pas si ces oeuvres traverseront les décennies. En 2020, est-ce que "Désir d'avenir" évoquera encore quelque chose? Il faudra faire des rééditions avec notes de bas de page! En bref, une oeuvre qui provoque des sourires entendus sans surtout se prendre au sérieux. Le comique de situation ubuesque, la coexistence lémuriens / singes / homo erectus / néanderthal / cro-magnon, ça ne casse pas 3 pattes à un homo (erectus, habilis ou sapiens)!

Quelques blogs qui en parlent (liste non exhaustive!): Marie, Canel, Solenn, Guy, Le Merydien, SeL.

19 septembre 2010

Quelques polars lus pendant les vacances et à la rentrée (littéraire)

Voici un billet complémentaire sur des lectures que j'ai faites courant août et dont je n'avais pas encore parlé.

Le cercueil de pierre de Kjell Eriksson (Babel Noir) n'est pas du tout l'histoire que je pensais. Il m'a rappelé l'intrigue du Cerveau de Kennedy ou La Constance du jardinier. Je ne suis d'ailleurs pas sûre d'avoir tout compris avec une intrigue qui a des ramifications jusqu'en République dominicaine où des humains servent de cobayes pour tester des médicaments. J'ai oublié de dire que tout commence en Suède, dans la région d'Uppala, avec une femme et sa petite fille renversées par une voiture et tuées sur le coup. La voiture appartient au mari. J'ai aussi appris ce qu'est un cercueil de pierre qui a deux significations dans le roman. A part ça, je crois que je n'en lirai pas d'autre de cet auteur suédois.

Les marécages de Joe R. Lansdale (Folio policier) consiste en une histoire racontée par un petit garçon, Harry dans les années 1933-34. Son père tient un salon de coiffure et il est "constable", une sorte de shérif qui maintient l'ordre. Cette famille, comme tous les autres, n'est pas riche: ils vivent encore de la terre qu'ils cultivent. La crise de 1929 se ressent encore dans l'East Texas. Le KKK (Ku Klux Klan) sévit plus que jamais. Il n'est pas bon d'être noir dans cette région. Et ce n'est pas un cadavre d'une femme noire retrouvée ligotée avec des barbelés qui émeut la population (surtout que c'était une prostituée). D'autres suivent et ils changent de couleur... J'ai noté que Joe R. Lansdale s'est arrangé pour que tout le récit soit narré du point de vue du gamin qui se retrouve de ce fait dans des situations et des positions assez périlleuses pour décrire par exemple une autopsie. Ce parti pris ne m'a pas dérangée mais donne au roman un air de "devoir appliqué", d'exercice de style. De cet auteur, j'ai déjà chroniqué l'arbre à bouteilles. Pour une critique encore plus mitigée, lire le billet de eeguab.

Le démon dans ma peau de Jim Thompson (Folio Policier): Michael Winterbottom vient d'en réaliser une adaptation cinématographique que je n'ai pas vue. Publié en 1966, le roman est écrit à la première personne par Lou Ford, shérif adjoint de Central City, qui tire beaucoup de jouissance à tabasser les femmes et même à les tuer ou à les laisser pour mortes (ce qui le perdra). On comprend sa haine des femmes au détour d'un chapitre: Lou a été abusé sexuellement par une femme quand il était petit (la bonne de la famille). Je ne sais pas si c'est la traduction mais l'histoire ne m'a pas passionnée.

Maintenant, comme je pars demain en Chine en voyage organisé pour deux semaines avec le CE de mon entreprise, sans pouvoir être du tout connectée pendant ce temps, je laisse les clés du blog entre les mains de mon statisticien (Ta d loi du cine), il m'a promis des surprises... Espérons qu'il ne fera pas de bêtises!

Allons, en attendant, un petit dernier "pour la route": je vous rajoute une critique d'un roman dont je viens juste de terminer la lecture.

Un employé modèle de Paul Cleave (Editions Sonatine) était récommandée par mon libraire. Je l'ai lu en deux jours avec intérêt mais au fur et à mesure que l'histoire se déroule, cet intérêt s'est quelque peu émoussé. En Nouvelle-Zélande, à Christchurch, Joe Middleton, un serial killer (un de plus), sévit: il a tué 7 femmes (dans d'atroces conditions) après les avoir violées. Il est au fait des enquêtes en cours car il est homme de ménage au commissariat de la ville. On le prend pour un demeuré. Une huitième victime morte avec le même mode opératoire est mise à son triste actif. Joe Middleton ne l'entend ainsi et il décide de découvrir qui veut lui faire porter le chapeau pour un crime qu'il n'a pas commis (non mais!). Joe n'a pas d'ami excepté deux poissons rouges, Cornichon et J*h*vah (qui connaîtront un sort tragique), mais a une mère, acariâtre, possessive au-delà de toute expression, c'en est une caricature. Il ne vit pas avec elle mais il va dîner chez elle presque tous les jours. Il rêve qu'elle disparaisse et même temps il ne supporte pas cette idée. Cela n'empêche pas Joe de mettre de la mort-aux-rats dans le café de sa mère ou de graisser le bas du rideau de douche pour qu'elle tombe. Pendant son enquête et sa quête de nouvelles victimes, Joe tombe sur un "os", un adversaire plus fort que lui, en la personne de Mélissa, dont je vous laisse découvrir les talents (si je puis dire). C'est justement ce personnage de Melissa qui alourdit le récit. Ceci mis à part, le premier roman de ce Néo-zélandais vaut la peine d'être lu.

A mon retour, un billet sur trois films français, que j'ai vus il y a déjà un petit moment, est prévu [chroniqué le 07/10/2010].

17 septembre 2010

The Town - Ben Affleck

J'avais vu en avant-première ce film (sorti avant-hier, mercredi 15 septembre 2010) en me disant que j'allais passer un bon moment: et bien ce fut le cas. Ben Affleck est bien remonté dans mon estime (je n'avais pas été convaincue par Gone Baby Gone). The Town (la ville), c'est celle de Boston ou plus précisément Charlestown, un des quartiers de la ville (à la triste réputation d'être la ville qui subit le plus d'attaques de banques aux Etats-Unis). Quatre malfrats masqués d'une cagoule avec un dessin de tête de mort y dévalisent une banque. Tout se fait (presque) sans violence. Parmi les employés de la banque se trouve une jeune femme (la directrice), Claire Keesey (Rebecca Hall), qui ouvre le coffre sous la contrainte. Elle seule peut reconnaître l'un des braqueurs, James Caughlin (Jeremy Renner), au tatouage qu'il a dans le cou. D'autres cambriolages ont lieu. La bande est bien préparée et organisée sous la férule d'un fleuriste, un truand dangereux (Peter Postlethwaite). Cependant, l'un des quatre, Doug (Ben Affleck), n'oublie pas Claire dont il est tombé amoureux. Je ne vous dirai rien de plus. J'ai suivi cette histoire avec beaucoup de plaisir. C'est un film qui alterne l'action et des scènes plus reposantes. Il faut noter la présence du séduisant Joe Hamm (le personnage principal de Mad Men) en inspecteur du FBI. Ce film d'honnête facture devrait rencontrer un certain succès. A voir.

15 septembre 2010

Purge - Sofi Oksanen

Purge de Sofi Oksanen (Editions Stock), traduit du finnois, vient d'obtenir le prix du roman Fn*c. J'avais repéré cet ouvrage chez Aifelle (souvent de bon conseil). Il fait partie des romans à lire de cette rentrée littéraire d'automne, preuve en est les critiques élogieuses le concernant. Quant à moi, je viens de passer presque deux semaines en compagnie de Aliide Tamm épouse Truu, une Estonienne sexagénaire qui vit seule, suite au décès de son mari Martin, dans la vieille ferme familiale en Estonie Occidentale. Sa fille Talvi vit au loin, en Finlande. L'histoire commence en 1992. La république d'Estonie vient d'être rétablie mais les restrictions alimentaires perdurent ainsi que la suspicion dans les rapports entre les gens. Un matin, dans la cour de son habitation, Aliide trouve un "ballot" en guenilles. Il s'agit d'une jeune femme, Zara, sa petite-nièce, dont elle ignorait l'existence. Zara ne fait que fuir, d'abord Vladivostock où elle est née, puis Berlin avec des proxénètes à ses trousses. De fil en aiguille et grâce à des allers-retours dans le temps, Sofi Oksanen nous retrace 70 ans d'histoire de l'Estonie, un territoire balte qui a été sous le joug des soviétiques, puis des nazis puis encore des soviétiques avant de redevenir une république indépendante en 1992. Il y eu beaucoup de déportation des populations baltes vers la Sibérie pendant ces périodes. Purge est aussi un roman sur un drame passionnel et de la jalousie: deux soeurs, Ingel et Aliide, ont aimé le même homme, Hans Pekk. Il en épousera une, Ingel, sans même remarquer les sentiments de la deuxième. Par la suite, Aliide mènera une vie de mensonges auprès de Martin, membre du parti communiste. Purge nous décrit enfin la violence faites aux femmes en temps de guerre ou de paix. L'histoire se termine tout de même avec une note d'espoir. J'ai apprécié la structure travaillée du récit mais c'est parfois dur de se repérer dans ce va-et-vient chronologique. Sans parler de la 5ème partie qui donne peut-être un éclairage nouveau sur cette histoire à partir de rapports de la police ou des services secrets. C'est un roman dense qui mériterait une deuxième lecture de certains passages. J'avoue que je n'ai pas tout compris de la situation politique de l'Estonie. En revanche, la chronologie succincte de l'histoire de l'Estonie à la fin du roman est bienvenue. Je conseille ce roman même si c'est n'est pas un coup de foudre.

13 septembre 2010

Dernière minute - Claude Chabrol est mort

La série noire continue, le cinéma français n'est pas à la fête. Je viens d'apprendre avec tristesse la disparition survenue ce dimanche 12 septembre 2010 de Claude Chabrol, un des derniers réalisateurs français de la Nouvelle Vague (il ne reste pratiquement plus que Jean-Luc Godard). J'en connais une qui doit être bouleversée: Isabelle Huppert qui a interprété, grâce à Chabrol, ses meilleurs rôles (Violette Nozière (1978), Une affaire de femmes (1988), Madame Bovary (1991), La cérémonie (1995) ou Merci pour le chocolat (2000) et c'est presque tout). Chabrol a réalisé de grands films comme Que la bête meure (1969) et Le boucher (1970) avec le génial Jean Yanne, La femme infidèle (1969) et Betty (1992) avec Stéphane Audran qui fut son épouse pendant plusieurs années. Les fantômes du Chapelier (1982) avait permis une rencontre intéressante entre Michel Serrault et Charles Aznavour. Il avait tourné pour la télévision, très récemment, une adaptation d'une nouvelle de Maupassant et deux épisodes de Fantomas en 1980 (avec Helmut Berger). J'aimais beaucoup ses peintures au vitriol, teintées d'humour caustique, d'une certaine bourgeoisie (surtout provinciale). Comme il était aussi le scénariste de ses films, il excellait dans l'écriture d'histoires à l'atmosphère trouble où il donnait la part belle aux acteurs. Par exemple, dans Poulet au vinaigre (1985) et Inspecteur Lavardin (1986), Jean Poiret s'en donne à coeur joie dans son rôle d'inspecteur cynique. Masques (1987) avec Philippe Noiret, Le cri du hibou (1987) avec Christophe Malavoy et La fille coupée en deux (2007) complètent la liste des films que j'ai vus (en salle ou à la télévision) et appréciés. En revanche, j'ai été moins convaincue par ses oeuvres de ces dix dernières années comme Bellamy (2009), La demoiselle d'honneur (2004), La fleur du mal (2003): les intrigues m'avaient peu passionnée voire ennuyée, je n'avais pas éprouvé la même jubilation à voir ces films. Toujours est-il que c'est un réalisateur de plus qui va nous manquer.

11 septembre 2010

Des hommes et des dieux - Xavier Beauvois

Avant de reparler littérature, je voulais faire un billet sur un film sorti de cette semaine et qui été un événement au dernier festival de Cannes où il a reçu le Grand Prix, le prix du jury oecuménique et le prix de l'éducation nationale. Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois n'est pas du tout un film austère ni ennuyeux, bien au contraire. J'étais émue en sortant de la salle. L'histoire se passe dans les années 1990 en Algérie, plus précisément dans un monastère des montagnes de l'Atlas. Là, vivent 8 moines (et à la fin, un 9ème se joint à eux), en harmonie avec les villageois musulmans du hameau voisin. Ils subsistent grâce à leur récolte du jardin, aux revenus de la vente du miel, et ils rendent service. Ils sont aimés et respectés. Frère Luc, par exemple, qui est médecin, soigne les femmes et les enfants. Pendant des séquences plus ou moins longues, Xavier Beauvois nous fait ressentir le quotidien de ces moines dont la vie est réglée en fonction de la prière, du chant, du recueillement, du silence, de la lecture et des repas pris en commun. Il y a relativement peu de dialogues si ce n'est quand les moines se réunissent pour évoquer le danger qui les menace, en la personne d'un groupe islamiste qui sème la terreur dans la région: des Européens sont massacrés. Faut-il partir ou rester? Certains ont des doutes. Ils ne veulent pas être des victimes expiatoires. C'est un très beau film avec des acteurs habités (plus ou moins connus comme Michael Lonsdale, Lambert Wilson, Philippe Laudenbach, Olivier Rabourdin, Olivier Perrier). Je ne sais pas s'il faut être croyant ou non pour aimer ce film. Il ne délivre aucun message. Je pense qu'il peut parler à beaucoup de gens car il s'agit de l'histoire d'hommes simples vivant dans l'amour de Dieu, pris dans la tourmente d'une situation politique et religieuse compliquée. Avant l'enlèvement de sept d'entre eux et leur fin que l'on sait tragique, des notes d'humour émaillent l'histoire comme celle où, un jour, Frère Luc (Michael Lonsdale), n'ayant pas compris un prêche du "prieur" Frère Christian (Lambert Wilson), se fait rabrouer par Frère Christophe (Olivier Rabourdin) qui lui dit "Va te faire f....". La réplique est assez étonnante. Je conseille vivement Des hommes et des dieux qui devrait être en tête des nominations aux prochains Césars. Après Selon Matthieu et Le petit lieutenant, Xavier Beauvois est vraiment un réalisateur passionnant.

9 septembre 2010

Le bruit des glaçons - Bertrand Blier

Ca y est, je me suis décidée mardi 7 septembre, jour de grève, à aller voir deux films en soirée. On n'était vraiment pas nombreux dans les salles: des Parisiens égarés qui ne voulaient pas rentrer chez eux. Je vous passerai le premier, Krach, totalement oubliable, en me focalisant sur Le bruit des glaçons (sorti la semaine dernière) de Bertrand Blier dont les dernières oeuvres (en particulier le catastrophique Les acteurs sorti en 2000) m'avaient fait éprouver un sentiment de rejet vis-à-vis de ce réalisateur. Après avoir lu la très très bonne critique de ffred et a contrario, la détestation d'Ed envers ce film, j'ai voulu me rendre compte par moi-même. Je dirais que je suis un peu moins enthousiaste que ffred, mais quand même, Le bruit des glaçons m'a bien réconciliée avec Bertrand Blier. Son film a été "vendu" comme la rencontre de Charles et son cancer. J'ajouterais que c'est aussi la rencontre de Louisa et de son cancer à elle. Pour une fois, je ne qualifierais pas Bertrand Blier de misogyne car il donne deux beaux rôles à des femmes: Anne Alvaro et Myriam Boyer. Cette dernière, fagotée comme l'as de pique, est assez irrésistible en cancer de Louisa (Anne Alvaro). Jean Dujardin m'a agréablement surprise, à la différence d'Albert Dupontel qui commence à s'auto-parodier, il faut qu'il se méfie. On le croirait directement sorti de son dernier film, Le Vilain, qu'il a réalisé: il en fait des tonnes. Pour résumer l'histoire: un matin, un homme frappe chez Charles, il se présente comme son cancer. Depuis que sa femme l'a quitté, Charles n'arrête pas de boire de l'alcool, surtout du vin qu'il maintient au frais avec des glaçons. Une cohabitation se fait entre Charles et son cancer. Louisa est une sorte de gouvernante de la demeure. A elle aussi, son cancer se manifeste. J'ai trouvé que la maison en pleine campagne qui sert de décor (on entend les cigales) donne envie de s'y installer, avec une pièce entièrement tapissée de livres (mon rêve). La fin de l'histoire semble heureuse mais ce n'est peut-être qu'une rémission pour les deux protagonistes. Toujours est-il que j'ai passé un bon moment, contrairement à deux spectatrices qui sont parties très bruyamment avant la fin.

7 septembre 2010

Suite(s) impériale(s) - Bret Easton Ellis

Après quelques hésitations, je me suis laissée tenter par la lecture de quelques romans de la rentrée littéraire.

Je commence par Suite(s) Impériale(s), le roman de Bret Easton Ellis, qui écrit relativement peu. Son précédent roman Lunar Park date de 2005. Dans Suite(s) impériale(s) (paru aux Editions Robert Laffont), Bret Easton Ellis nous fait retrouver certains personnages de Moins que zéro, 25 ans après. Clay, le narrateur qui est écrivain/scénariste, financièrement aisé, vit en alternance entre New York et Los Angeles. En l'occurrence, une grande partie de l'histoire se passe à Los Angeles, dans l'appartement 1508 d'une résidence. Je dirai tout de suite que le roman se lit assez vite: le texte de 217 pages est découpé en paragraphes plus ou moins longs avec une grosse police de caractère. En revanche, je trouve difficile de parler de l'histoire qui est ramassée mais superficielle avec des personnages assez creux, tout comme l'existence qu'ils mènent dans leur monde de faux-semblant, de violence (meurtres et "snuff movies") où la jalousie est le sentiment dominant (plusieurs personnages dont Clay se disputent la même fille, Rain Turner, actrice en herbe et prostituée à l'occasion). La drogue et l'alcool rythment aussi leur vie et le sexe n'est pas en reste. Ils roulent en BMW. J'ai noté l'importance des SMS que les personnages s'envoient continuellement. Clay évolue dans un monde qui ne m'attire pas du tout. Cet être désabusé n'est pas vraiment plus sympathique que les personnages qu'il cotoie. La dernière phrase est terrible: "... je n'ai jamais aimé personne et j'ai peur des gens." J'ai cru jusqu'au bout que ce texte était un scénario qu'il écrivait, "une histoire dans l'histoire". Il semble que je me sois trompée. A vous de juger.

5 septembre 2010

Poetry - Lee Changdong

Le film Poetry a reçu le prix du scénario au dernier Festival de Cannes en mai 2010. C'était mérité, à mon avis. En Corée du Sud, de nos jours, Mija, âgée de 66 ans, s'occupe seule de son petit-fils, Wook, un collègien. Ce dernier n'est pas particulièrement respectueux envers sa grand-mère et on apprend assez vite un terrible fait divers le concernant, lui et cinq de ses camarades. Mija est une femme très bien de sa personne qui soigne son apparence mais commence à perdre à la mémoire. Elle travaille comme aide ménagère 3 fois par semaine, chez un vieil homme hémiplégique à qui elle fait même la toilette. Un jour, une affiche dans la rue amène Mija à vouloir écrire de la poésie. Elle s'inscrit à un cours. J'ai retenu une phrase du maître de poésie disant que "pour écrire un poème, il suffit de vouloir vraiment le faire". Une pomme, des abricots tombés d'un abricotier, le chant des oiseaux, un chapeau qui s'envole: tout est matière à poésie. Mais la vie de Mija n'est pas poétique, entre ses problèmes de mémoire et les gros soucis que lui cause son petit-fils. Le film présente le portrait magnifique d'une femme au crépuscule de sa vie. L'actrice Yun Junghee est une star en Corée. J'ai aimé ce film pour l'atmosphère, pour la musique, pour ce qu'il raconte. La première séquence est marquante: de jeunes enfants jouent au bord d'une rivière; tout à coup, l'un d'entre eux voit s'approcher, flottant sur l'eau, le cadavre d'une jeune fille en position ventrale. Je conclurai en disant que selon moi, les séances "poésie" qui ponctuent le film le rallongent inutilement.

3 septembre 2010

Quelle époque! - Anthony Trollope

Ca y est, je viens d'arriver au bout des 807 pages de ce roman qui vient d'être traduit pour la première fois en français. Qui est Anthony Trollope, me demanderez-vous? C'était un romancier victorien, moins connu en France que Charles Dickens ou William Thackeray. Né en 1815 et mort en 1882, fils d'un avocat raté, il fut inspecteur des postes et romancier (il a plus de 50 romans à son actif). Il a écrit des "pavés", dont les chroniques de Barchester qui se passent dans la campagne anglaise. Dans Quelle époque! (Editions Fayard), titre français très ironique et plutôt bien trouvé pour traduire "The Way we live now", Trollope situe son roman à Londres, aux environs de 1873. Le livre nous raconte l'ascension (jusqu'à son élection à la Chambre des Communes) et la chute d'Augustus Melmotte, un homme d'affaires pas très honnête (on va l'apprendre vite), à l'origine très incertaine. Il est peut-être Français. Homme violent, vulgaire et laid, il en est à son deuxième mariage, sa seconde épouse est une femme a priori de confession juive venue de Bohême. Il est aussi le père de Marie, née d'un premier lit. Autour de Melmotte gravitent des personnages issus de la classe aisée, mais en l'occurrence plus désargentés les uns que les autres et qui ne valent pas mieux que Melmotte. Mais leur supériorité vient de ce qu'ils sont nobles et anglais. Bien que Melmotte leur prête de l'argent, ils ont du mal à le tolérer. Parmi ces personnages dont Trollope nous brosse des portraits assez caustiques et sans concession, nous trouvons des jeunes lords ou baronnets désoeuvrés qui tuent leur ennui dans les cartes et l'alcool dans un club appelé "La fosse-aux-ours". Le plus détestable d'entre eux est sans conteste Felix Carbury. Trollope ne l'épargne pas. Il a tous les défauts: joueur, buveur, menteur, criblé de dettes, paresseux et surtout couvé par sa mère, Lady Mathilda Carbury, une veuve, qui s'est mis en tête de devenir écrivain pour arrondir ses fins de mois. Cette dernière a une nette préférence pour son fils par rapport à sa fille Hetta (Henrietta) qu'elle aimerait voir épouser un cousin, Roger Carbury, homme intègre. Nous faisons aussi connaissance de la famille Longestaffe, dont le fils Dolly provoquera en quelque sorte la chute d'Augustus Melmotte. Il y a aussi Miles Grendall (qui touche un salaire du Grand homme - alias Melmotte) et son père Lord Alfred, complètement ruiné et très redevable des largesses de Melmotte. Les personnages féminins jouent des rôles importants sous la plume de Trollope. En plus de Lady Mathilda Carbury, de sa fille Hetta et de Marie (Melmotte), Georgiana Longestaffe, Mrs Winifred Hurtle (une Américaine) et Ruby Ruggles essaient de mener leur vie sentimentale comme elles l'entendent, ce qui n'est pas une mince affaire: les femmes n'avaient pas beaucoup de droits et faisaient souvent des mariages de convenance. Quelle époque! montre le talent de chroniqueur de Trollope. Je ne peux que vous conseiller de vous y plonger pour éprouver le même plaisir que j'ai eu.

1 septembre 2010

Ce que je veux le plus - Silvio Soldini / L'heure du crime - Giuseppe Capotondi

Voici un billet sur deux films italiens très différents dans leur genre mais qui racontent tous les deux une histoire d'amour entre un homme et une femme. Ils sont sortis en août 2010.

L'heure du crime (La Ora doppia) peut se voir comme un polar où Sonia, une femme de ménage (très très jolie) fait la connaissance lors d'un "speed dating" de Guido, un ancien policier devenu gardien d'une belle maison. Sonia paraît vulnérable. Guido tombe amoureux d'elle. Mais rien n'est simple car cette rencontre est peut-être préméditée par l'un des deux. Au cours du film, la demeure que garde Guido est cambriolée au moment où ce dernier et Sonia sont sur place. C'est à partir de là que l'histoire commence à se dérouler entre rêve et réalité, les vivants croisent ceux que l'on croit morts et l'heure double (la ora doppia) joue un rôle. Je n'avais pas deviné la fin surprenante. Les acteurs sont vraiment bien avec une mention spéciale à l'actrice principale d'origine russe, qui irradie. A la différence de ffred, j'ai tout de même préféré le deuxième film italien que je chronique maintenant:

Ce que je veux de plus (Cosa voglio di piu). A Milan, Anna travaille dans un cabinet comptable. Elle vit une relation calme avec Alessio, "gros nounours" rassurant qui est un bricoleur hors pair. Elle espère un enfant de lui. Lors d'une soirée, Anna rencontre Dominico qui fait une livraison. Marié et père de deux enfants, il a des fins de mois difficiles en exerçant des petits boulots à droite à gauche. Anna et Dominico vont vivre une relation purement charnelle, précaire et chaotique, où le manque s'immisce dans leur relation: le manque d'argent, de temps, de lieux où se rencontrer. Leurs vies respectives sont chamboulées. Une liaison adultère n'est pas facile à mener. Le film qui m'a beaucoup touchée vaut pour l'actrice principale, Alba Rohrwacher, dont on remarque d'abord les yeux cernés de khôl. C'est une actrice à suivre qui vient de tourner dans l'adaptation de La solitude des nombres premiers (roman que j'ai chroniqué le 07/04/2009). Je vous recommande vivement ce film (Ce que je veux de plus).

31 août 2010

Alain Corneau 1943-2010

Décidément l'été 2010 aura été une période noire pour le monde du spectacle. Après Laurent Terzieff, Bernard Giraudeau et Bruno Crémer, c'est maintenant au tour d'Alain Corneau de tirer sa révérence. C'était un homme qui avait la passion du cinéma (et de la musique) et qui savait la faire partager. Personnellement, je trouve que son meilleur film reste (bien entendu) Série Noire d'après Jim Thompson en 1979 avec Patrick Dewaere, Marie Trintignant et Bernard Blier: très grand film noir. Sinon, les autres films qui à mon avis valent la peine sont Nocturne indien avec Jean-Hugues Anglade (1989, d'après Antonio Tabucchi), Stupeur et tremblement (2003) avec Sylvie Testud (très fidèle au roman d'Amélie Nothomb). Sans oublier non plus, dans une moindre mesure, Tous les matins du monde d'après Pascal Quignard (avec les Depardieu père et fils et Jean-Pierre Marielle) et la viole de gambe de Jorgi Savall. Je n'oublie pas Police Python 357, Le choix des armes, Fort Saganne et La menace. Il est dommage que sa carrière se soit terminée avec deux films, l'un vraiment décevant, Le deuxième souffle, sorti en 2007, et le très récent Crime d'amour, pour lequel je m'attendais à mieux [chroniqué le 07/10/2010].

PS: en hommage à Alain Corneau, le film Série Noire sera diffusé ce soir, mardi 31 août 2010, à 22H40, sur France 3.

29 août 2010

Histoire et Préhistoire en Périgord

Je ne vous avais rien dit de mes vacances de début août 2010. En voici un petit aperçu. J'annonce tout de suite qu'il n'y a qu'une photo pour illustrer ce billet. En effet, j'ai visité des lieux où les photos sont interdites comme pour les grottes (ce qui peut se comprendre) et dans les gisements à ciel ouvert (question de droit d'image).

Avant de faire une courte échappée en Aquitaine, mon ami et moi nous sommes arrêtés dans le Périgord, célèbre pour son foie gras et son patrimoine préhistorique.

D'abord un arrêt à Périgueux (que nous ne connaissions pas et qui vaut le détour) nous a permis d'admirer ses vieilles maisons et au moins un musée: Vésunna, site musée gallo-romain où est présentée, à couvert in situ, une domus Gallo-Romaine ayant connu deux niveaux d'occupation (vers le milieu du 1er, puis vers le milieu du 2ème siècle de notre ère), qui a été mis au (1) jour. Ce beau lieu bien aménagé qui date de 2004 a été conçu par Jean Nouvel.

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Ensuite, nous nous sommes dirigés vers les Eyzies à une quarantaine de km au sud-est de Périgueux. Nous avions trouvé un hôtel bien sympa sur les rives de la Vézère, qui est la rivière sur les bords de laquelle se trouvent, pour l'instant, les endroits les plus marquants (et encore accessibles au public) concernant la préhistoire. Et maintenant, sans faire de la publicité particulière, je dois dire que le guide vert d'un fabricant de pneumatiques bien connu nous a rendu un fier service.

En effet, nous n'avions rien réservé concernant les visites. C'était de l'improvisation. Dans un encart du guide, il était mentionné que, si l'on n'avait pas réservé, on pouvait arriver avant 9H30 à la billetterie de la grotte de Font de Gaume afin de s'insérer dans la queue des visiteurs du jour. Bien nous en a pris. On a eu la chance d'acheter nos précieux billets pour les grottes de Font de Gaume et des Combarelles. Et c'est là aussi que nous avons pu acheter d'avance, pour le lendemain, les tickets pour deux visites-conférences aux sites du Moustier et de La Ferrassie.

Nous avons commencé par les Combarelles (13000 ans BP (2)) où sont gravés environ 200 profils d'animaux, essentiellement des mammouths, des chevaux et des bisons, les trois animaux que l'on retrouve dans la plupart des grottes ornées. On peut y admirer aussi un profil de lionne (plus exceptionnel). La visite se fait en petit comité: pas plus de 8 personnes, ce qui donne 49 personnes par jour. A la sortie, sur le "livre d'or" à disposition des visiteurs, parmi les messages de gens mécontents de n'avoir pu rentrer dans les grottes en arrivant à l'improviste (contrairement à certains qui avaient parfois réservé un an à l'avance et payé 1,50 euro de frais de réservation), j'ai relevé celui qui trouvait, je cite, que l'"on pren[ait] les touristes pour des pigeons", il rajoutait qu'il attendais un courrier de réponse du Ministère!". C'est surtout la petite note écrite en exergue par un autre visiteur qui m'a amusée: "Et ta soeur?".

L'après-midi du même jour, nous avons pu admirer l'intérieur de la grotte de Font de Gaume qui est la dernière grotte à dessins polychromes ouverte au public (14000 BP). Le nombre de visiteurs est limité à 180 par jour. La grotte est une merveille. Combarelles et Font de Gaume sont distantes de 3 km.

Le lendemain, un jeudi, c'est Néanderthal. En effet, les deux sites à gisement stratigraphiques (s'étendant sur des dizaines de milliers d'années - des centaines de siècles!), Le Moustier et la Ferrassie, sont deux endroits où ont été trouvés des squelettes de néanderthaliens.
Nous avons eu la même conférencière qui est capable de captiver son auditoire en nous emmenant sur le terrain, en nous parlant pendant plus de 2 heures chaque fois, avec seulement ces stratigraphies, quelques documents, et quelques éclats de pierre ou moulages de crânes. Même moi qui n'y connait pas grand-chose, je pense avoir beaucoup appris. Il est à remarquer que la préhistoire est un domaine tabou dans certains pays que je ne nommerai pas ici. Je ne m'étendrai pas sur le sujet.

Depuis les dernières découverte de l'ADN et autre, les préhistoriens ont fait des découvertes intéressantes sur les premiers hommes. Il y eu quelques avancées spectaculaires, même si beaucoup de choses nous demeurent inconnues sur la préhistoire. C'est pourquoi la conférencière et les guides des grottes n'ont pas arrêté de nous répéter que quand ils nous disent des choses, c'est qu'elles ont été vérifiées. Pour le reste, chacun est libre d'interpréter (exemple, les dessins et gravures des grottes: sanctuaire? sacré? chamanisme? rite initiatique? On ne le saura jamais).

Nous avons terminé notre journée en allant visiter le musée de la préhistoire des Eyzies, très intéressant aussi (il a été rénové au XXIe siècle). Bien entendu, la célèbre statue (datant de 1930) de l'homme de Néanderthal qui trône à proximité ne correspond plus du tout à l'idée qu'on s'en fait aujourd'hui. Mais chut! "Néanderthal" est peut-être toujours parmi nous aujourd'hui.

Je voudrais terminer en disant que l'on a eu très beau temps pendant notre virée dans le Sud Ouest et aussi que mon ami qui lit beaucoup et est un passionné d'archéologie s'est ruiné en revues et livres que l'on a trouvés sur place.

(1) et non "à" jour comme on l'entend et le lit souvent par erreur. On découvre un site, on ne l'actualise pas.

(2) Pour la préhistoire, on parle en "BP" (Before Present), "avant le présent"... sachant que, par convention (anglo-saxonne?), la "date de référence" de ce présent est (déjà!) à 2 générations de nous: 1950 "de notre ère" (après J.-C.). 14 000 BP, ça donnerait donc 12050 avant J.-C. Mais "environ", puisque, en préhistoire, il est difficile d'avoir une datation même au siècle près. Ouf! Vous suivez?

27 août 2010

Tribulations d'un précaire - Iain Levison / Départs anticipés - Christopher Buckley [Livres lus en vacances (2ème partie)]

Comme promis, je continue mes chroniques des lectures de ma pause estivale. Suite à mon billet du 17/08/2010, voici deux autres livres très différents.

Tribulations d'un précaire de Iain Levison (éditions Liana Levi) n'est pas un roman, mais un récit. Je pense qu'il donne un avant-goût, dans un autre style, au livre de Florence Aubenas, Quai de Ouistreham, que je n'ai pas encore lu. Il nous raconte ses différentes expériences de travail, souvent pénibles et peu rémunératrices. Une licence de lettres en poche (qui lui a coûté 42000 $!), il va devenir homme à tout faire sur un plateau de cinéma, serveur dans une réception, employé dans une poissonnerie de supermarché (suivi d'un licenciement sec), chauffeur de poids lourd/déménageur, et surtout pêcheur en Alaska. Ce n'est pas toujours drôle mais le ton est suffisamment caustique pour que j'aie lu ce récit avec intérêt. Voici un aperçu du ton du récit avec le premier paragraphe: "C'est dimanche matin et j'épluche les offres d'emploi. J'y trouve deux catégories de boulots. Ceux pour lesquels je ne suis pas qualifié et ceux dont je ne veux pas. J'étudie les deux." Depuis, Iain Levison est devenu écrivain. Cf. mon billet du 17/02/2008 sur Un petit boulot.
 
Départs anticipés (Point seuil) de Christopher Buckley est un roman satirique (le premier que je lis de cet auteur). Au vu de la 4ème de couverture, je ne m'attendais pas du tout à l'histoire que j'ai lue au début. En effet, il nous y est annoncé (en résumé) l'histoire (de pure fiction) des retraités (les baby boomers) américains qui vivent aux crochets de la jeune génération grâce à la retraite par répartition à notre époque de crise économique. Le roman n'est pas tout fait cela. C'est surtout l'histoire de Cassandra (Cass) Cohane (qui a changé son nom de famille en Devine), conseillère en communication car elle n'a pas faire ses études à Yale (à cause de son papa), blogueuse forcenée. C'est elle qui déclare la guerre à ces "baby boomers" en ayant l'idée du "transitionnement volontaire" soit pour parler plus clairement "le suicide assisté" quand on atteint l'âge de 70 ans. Le roman brosse les portraits de personnages hauts en couleur comme Cassie (je vous laisse découvrir tout ce qui lui arrive, par exemple son passage miné dans l'armée), et d'autres qui gravitent autour d'elle, plus ou moins proche du pouvoir: Gideon Payne, évangéliste puceau et peut-être matricide; Monsignor Massimo Montefeltro (sorte de d'Ambassadeur en second du Vatican);  Randolph K. Jepperson, congressiste puis sénateur du glorieux état du Massachussetts, futur candidat à la présidence des Etats-Unis
et amant de Cassandra; Bucky Temple, conseiller politique du président des Etats-Unis en place; Terry Tucker, patron et plus tard associé de Cassie. Tout ce petit monde arrive à être attachant malgré leurs défauts (qui sont nombreux). Bien entendu il y a ceux qui sont "pour" et ceux qui sont "contre" concernant le projet du transitionnement. Au cours de ma lecture, j'ai cru que j'allais abandonner vers la page 160, je n'accrochais pas. Je me demandais où Christopher Buckley voulait m'emmener; et puis les presque 300 dernières pages se lisent d'une traite. La seule chose que je vous dirai pour conclure est que ce fameux "transitionnement" n'est pas adopté... mais il reste à l'étude.

25 août 2010

800ème billet

Mon huit centième billet tombe en cette fin de période estivale où, dans la blogosphère, le rythme de billets et celui des commentaires sont loin de tourner à la vitesse maximum. Je vais malgré tout publier un billet "statistiques" essentiellement axé sur mes commentaires reçus - histoire de continuer à épater certains de mes lecteurs ou lectrices par un "billet-bilan" comme à chaque centaine.

En divisant le nombre de mes commentaires [6563] par le nombre de personnes m'en ayant laissé [619], je m'aperçois que la moyenne de commentaires par personne dépasse les 10. Mais on fait vraiment dire n'importe quoi aux statistiques (n'en déplaise au statisticien)... En fait, mon recordman ne m'a pas encore fait 200 commentaires (cela ne saurait tarder, il en est à 198 - coucou, Ffred!). Et à l'inverse (à l'autre bout de ma courbe - de Gauss??), j'ai eu 287 commentaires de personnes qui ne sont pas revenues (dont 87 sans blog). Pour les 200 blogueurs à un seul commentaire (ceux que j'appellerais les "fragiles"), il y en a plus de 90 avec lesquels l'échange n'est pas ou plus possible, soit parce que leur blog ne parle pas du tout ni de films ni de littérature (mais de photos, cuisine, couture, art en général, politique...) [une quinzaine], soit parce qu'il sont passés en pause ou bien ont déjà disparu de la Toile [plus de 50 - on est vraiment dans l'éphémère], soit parce qu'ils réclament l'inscription à "leur" forum pour pouvoir échanger, quand il ne s'agit pas de "pollueurs" qui souhaitent surtout augmenter la fréquentation de leur site professionnel (je ne les supprime pas toujours - mais j'attends souvent quelque temps avant de "valider" leurs commentaires - en général succincts et rarement très intéressants).

En ce qui concerne les 72 blogueurs qui sont venus seulement 2 fois déjà me commenter, au moins 23 ne sont plus non plus "dans le coup" (je m'en aperçois quand, de temps en temps, je pense à repasser chez eux - mais je ne suis pas encore repassée chez tous récemment), et 5 sont des "sans blogs" (en général, leurs 2 visites se sont suivies très rapidement). Citons rapidement et pour information le nombre de personnes à 3 commentaires (68, dont un seul non-blogueur), et à 4 commentaires (32). Ces chiffres peuvent évoluer tous les jours! Par rapport au total, moins du tiers (188 sur 619) des personnes venues voir mon blog ont fait à peu près les 8/10e (5279 sur 6563) de mes commentaires. Ca ne colle pas tout à fait avec la règle "commerciale" des 20/80 (80% du "chiffre d'affaire" généré par 20% des "clients"), mais que faut-il en penser? Bien entendu, divers biais rentrent en compte, si l'on se replace dans le contexte "humain" des blogs: la notion de "flux" et de "stock". Je calcule mes statistiques depuis le début de mon blog; certains blogueurs venus durant ces 3 ans et quelque, et qui étaient très actifs à l'époque, ont pu quitter la blogosphère; certains de ceux qui ne m'avaient laissé qu'un commentaire ont pu y être plus qu'éphémères. Je compte aussi comme une "personne" les commentateurs "sans blog". L'un d'eux est rentré dernièrement dans la catégorie "commentateurs fidèles sans blog" créée spécialement pour lui (mon statisticien préféré est hors-concours!).

Et de mon côté? En 2010, à ce jour, j'ai visité pour la 1ère fois 250 blogs (mi-cinéma, mi-littérature), et j'en ai revisité (parfois pour la 5ème ou 6ème fois!) pas loin de 400 (qui, eux, ne m'ont ou m'avaient toujours pas fait de commentaire). Sans parler, bien entendu, de tous les com' échangés ou rendus avec ceux qui étaient déjà venus chez moi.

Je vois assez fréquemment des blogs vivant "en circuit fermé" avec une petite liste de blogeurs/euses qui sont toujours les mêmes. Je ne fonctionne pas ainsi: pour mes billets ayant plus de 10 commentaires, je pense qu'il serait extrêmement difficile de trouver la même liste de commentateurs sur deux billets différents... Tiens, il faudrait vérifier (c'est bizarre, je vois mon statisticien qui vire au verdâtre...).

Bon, je termine par une pirouette: ce billet étant déjà suffisamment long, je ne rentrerai donc pas dans le détail (par catégorie, par nombre de commentaires, par tag...) de mes 100 derniers billets. Qu'il vous suffise de les lire! C'est d'autant plus facile que canalblog a rajouté tout récemment en option un outil de recherche que je trouve bien pratique: merci! (en haut de ma colonne de gauche).

PS: je suis désolée pour mes lecteurs les plus anciens, mais mon statisticien insiste pour que je soumette, une fois de plus, la liste de mes quelque six derniers billets de 2007 qui n'ont pas encore été commentés. Par ordre chronologique, ça donne:
L'affaire de la rue de Lourcine - Eugène Labiche - mise en scène Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff (Théâtre -
18/03/2007) (1)
L'Ami de la famille - Paolo Sorrentino
(Cinéma - 12/05/2007)
Les temps difficiles
- Edouard Bourdet
(Théâtre -
04/06/2007)
A la vitesse de la lumière
- Javier Cercas
(Livres - 19/07/2007) (1)
Le roi des Juifs - Nick Tosches (Livres - 04/12/2007) (1)
Lumière silencieuse - Carlos Reygadas (Cinéma - 14/12/2007)

(1) Commentaire suscité par le présent billet durant le mois (et un peu plus) où il est resté en page d'accueil de mon blog.

23 août 2010

Cleveland contre Wall Street - Jean Christophe Bron

Si, comme moi, vous n'avez toujours pas compris ce que sont les subprimes, la titrisation et autres termes barbares qui ont causé tant de dégâts financiers non négligeables aux Etats-Unis (et ce n'est pas fini), je vous conseille ce documentaire-fiction absolument remarquable fait par un Suisse. C'est un authentique film à suspense. On assiste à un procès avec un vrai juge, de vrais avocats, 8 vrais jurés et des protagonistes qui ont été acteurs et/ou témoins de ce qui s'est passé et se passe encore à Cleveland (Ohio, USA), et plus précisément dans un ghetto du ghetto nommé Slavic Village à l'est de Cleveland. 20 000 familles soit 100 000 personnes ont été expulsées de leurs maisons. Celles-ci ont été laissées à l'abandon, vendues aux enchères et sont souvent devenues des "squats". Ces expulsions ont commencé avant même la crise financière mondiale que l'on connaît. Cleveland est une ville sinistrée qui a voulu intenter un procès à 21 banques de Wall Street pour leur demander réparation. Les avocats des banquiers ont réussi à faire arrêter la procédure. Le réalisateur, Jean Stéphane Bron, a donc reconstitué un procès qui aurait dû avoir lieu. On est frappé par la personnalité de chacun des protagonistes: l'avocat de la défense, l'avocat "du diable" (Wall Street) au visage patelin; et surtout par les témoins comme l'ancien policier, les larmes aux yeux quand il raconte qu'il a dû expulser une vieille dame de 86 ans, ou comme un père de famille, ouvrier qualifié, qui, après avoir témoigné, regarde impuissant la vente aux enchères de sa maison; ou bien encore le jeune noir dealer de drogue à ses heures qui est devenu démarcheur pour vendre des subprimes. Plus il en vendait, plus il était payé "au noir", jusqu'à 7000 dollars. On assiste au procès jusqu'aux délibérations et au verdict qui se défend (si, si). C'est surtout la faillite d'un système (la vie à crédit) qui est montrée du doigt. Je vous laisse découvrir les exemples qui sont donnés. La plupart des victimes sont des personnes faibles ou vulnérables: les noirs, les personnes âgées et les gens pas très fortunés (c'est un euphémisme). La grande force de ce documentaire-fiction Wall Street contre Cleveland réside dans l'absence de manichéisme (à la différence des films d'un autre documontreur, Michael Moore pour ne pas le nommer). A ce jour, des familles continuent à être expulsées. Allez voir ce film riche d'enseignements et de questionnements... Non, courez-y plutôt!

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