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Le blog de Dasola
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litterature francophone
15 janvier 2012

Flétrissure - Nele Neuhaus / Dernière caresse - Catherine Guillebaud

Voici deux romans que j'ai lus coup sur coup avec plaisir.

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Flétrissure de Nele Neuhaus (Actes sud actes noirs, 358 pages) est une sombre histoire pleine de meurtres et de fureur. En 2007, six personnes dont trois personnes très âgées sont assassinées en l'espace d'une semaine dans la région de Francfort en Allemagne. Le premier lien entre certains de ces meurtres est le nombre 16145 tracé avec du sang sur un mur. Les Kaltensee, grande famille richissime de la région, se trouvent impliqués. L'enquête menée tambour battant par le commissaire Oliver von Bodenstein et sa collègue Pia Kirchhoff nous fait remonter le temps jusqu'à la seconde guerre mondiale et en particulier à une date, le 16 janvier 1945, où 5 personnes furent exécutées. Les protagonistes sont nombreux. Le dénouement de l'histoire se situe en Pologne, dans l'ancienne Prusse orientale. Les nombreux rebondissements nous tiennent en haleine jusqu'au bout, mais le défaut que je trouve à ce roman, c'est qu'il comporte un peu trop de péripéties à mon goût, surtout vers la fin. C'est le premier roman traduit en français de cette auteure née en 1967, elle en a écrit d'autres.

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Dernière caresse de Catherine Guillebaud (Folio, 125 pages) nous présente Mastic des Feux mignons, setter anglais de 14 ans qui nous narre sa vie de chien avec "Elle", sa maîtresse qu'il a tendrement aimée dans une belle demeure entourée d'un parc. On est touché par ce chien qui sait que sa vie arrive à sa fin. D'ailleurs, Opium, le chat (du même âge que lui) sent que quelque chose ne va plus. Mastic est un chien bien élevé, tolérant envers les autres animaux même les chats qu'il trouve abrutis. Il a vécu avec deux compagnes dont Elsa, une setter comme lui. Il eut quelques ennuis avec les brebis du voisin mais tout rentra dans l'ordre. La fin est bien entendu bien triste mais pas larmoyante du tout. Catherine Guillebaud a su rendre son récit très léger et souvent drôle. Un petit roman que je vous recommande.

PS: mon ami me fait remarquer que c'est le 3ème livre, sur mon blog, où le narrateur est un chien!

4 janvier 2012

Romans lus et non commentés depuis le 02/11/11

Voici trois romans que j'ai lus pendant les fêtes de fin d'année:

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D'abord, Une humeur de chien de Rebecca Hunt (Editions Denoël, 300 pages). C'est son premier roman qui nous fait revivre 7 jours dans la vie de Sir Winston Churchill, qui dicte en juillet 1964 (6 mois avant sa disparition à 90 ans en janvier 1965) à une jeune femme appelée Esther Hammerhans son discours d'adieu au Parlement. Le lien qui les relie se nomme Mr Chartwell (du nom de la demeure où vivait Winston Churchill), un grand chien noir qui se tient debout comme un homme et dont le métier est de déprimer les gens en général et Winston Churchill et Esther en particulier. Il ne faut pas oublier que Winston Churchill souffrit de dépression toute sa vie, il l'appelait "ce chien noir sur mon épaule" (black dog). C'est un roman léger sur un sujet un peu grave. Mr Chartwell bave, n'est pas un chien aimable. Il n'est content que quand il arrive à rendre moroses les gens par sa seule présence. J'ai trouvé le sujet abordé assez original. Rebecca Hunt est une jeune femme écrivain à suivre.

Maintenant deux romans policiers, l'un italien et l'autre français.

 

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L'hiver du commissaire Ricciardi de Maurizio de Giovanni (Rivages/Noir) se lit d'une traite. L'histoire se passe en 1931, à Naples, le Duce est au pouvoir. Le 25 mars de cette année-là, un ténor de très grand talent, Arnaldo Vezzi, est retrouvé assassiné dans sa loge juste avant d'entrer en scène. On le trouve la gorge tranchée par un fragment de miroir. Le jeune commissaire Luigi Alfredo Ricciardi, célibataire, maigre, le teint mat et de beaux yeux verts, issu d'une famille aisée (il pourrait vivre de ses rentes), est chargé de l'enquête. Il est aidé en cela par son adjoint Maione, marié, la cinquantaine, et par un prêtre, Don Pierino Fava, passionné d'opéra. C'est un roman plaisant que je vous conseille car on tombe sour le charme du commissaire qui est secrètement amoureux de sa voisine d'en face.

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L'hermine était pourpre de Pierre Borromée (Editions Fayard) vient de recevoir le Prix du Quai des Orfèvres 2012. Juliette Robin, la femme d'un avocat, est retrouvée sauvagement assassinée chez elle dans une petite ville de province de l'Est de la France où il ne se passe, en général, pas grand-chose de marquant. Le commissaire Baudry, passionné de vélo et natif du Sud-Ouest, enquête. Toute l'histoire se déroule dans le milieu des avocats, des bâtonniers, des juges et des procureurs. J'avoue que je n'avais pas trouvé le coupable, ne sachant pas le mobile. Le suspense est tenu jusqu'au bout. Une lecture agréable à effectuer dans le train (comme je l'ai fait).

29 novembre 2011

Jayne Mansfield 1967 - Simon Liberati

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Ayant entendu une bonne critique sur ce roman qui vient de recevoir le prix Fémina 2011, j'ai saisi l'occasion de lire Jayne Mansfield 1967 de Simon Liberati (Editions Grasset, 190 pages). Le résumé du livre se trouve dans le titre. Simon Liberati commence en effet son récit par la description détaillée d'une collision mortelle: une Buick qui s'encastra dans un semi-remorque de 18 roues sur une route qui reliait Biloxi, dans l'état du Mississippi, à la Nouvelle-Orléans. L'accident, qui eut lieu dans la nuit du 29 juin 1967, tua 3 adultes et blessa 3 enfants qui se trouvaient à l'arrière de la voiture, sans oublier 2 chihuahuas. Parmi les victimes, Jayne Mansfield, 34 ans, et son amant du moment, Sam Brody. Les trois enfants étaient ceux de Jayne Mansfield, qui fut plus connue pour sa poitrine opulente, son QI de plus de 160, son amour pour les enfants (elle en a eu 5) et les chihuahuas qui se nichaient au creux de ses seins, que pour son talent d'actrice. Elle aurait pu être une seconde Marilyn Monroe, mais elle fut réduite à tourner des navets et à faire du strip-tease à Las Vegas. Au détour d'une phrase, on apprend quelques bribes de la vie provoquante et scandaleuse de cette femme qui fut très photographiée dans les années 50. Simon Liberati l'évoque en pointillé en parlant de ses addictions à la drogue, peut-être au satanisme, à son sens des affaires. Ce n'est pas un biographe, mais il donne suffisamment de précisions pour se faire une idée sur cette femme qui n'est pas morte décapitée comme beaucoup de gens le croient (moi la première), mais c'est tout comme. Un roman bien écrit que je vous conseille.

21 septembre 2011

Du domaine des murmures - Carole Martinez

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Pour le moment, j'ai décidé de ne pas trop me laisser tenter par la rentrée littéraire, ayant plusieurs PALs à écluser. Néanmoins, j'ai lu Du domaine des murmures de Carole Martinez (suite au billet d'Aifelle). Après Le coeur cousu qui m'avait beaucoup plu, j'ai été plutôt conquise par Du domaine des murmures (Editions Gallimard, 200 pages). J'ai été en particulier sous le charme de l'écriture de Carole Martinez et de son récit à la première personne du singulier. Quand l'histoire commence, l'héroïne, Esclarmonde, est morte. C'est donc un fantôme qui nous parle. En 1187, cette jeune femme de 15 ans, fille d'un riche seigneur du domaine des Murmures, a décidé de vivre emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château avant de même dire oui le jour de ses noces. Elle devient une sorte de sainte, de prophétesse que les gens alentour consultent. On lui prête des dons extraordinaires. Cette histoire peut se lire comme un conte sur la violence que les hommes exercent sur les femmes. Je ne sais pas s'il faut être croyant(e) ou non pour l'apprécier. En tout cas, choisir ce sujet et cette époque n'est pas banal. A vous de juger. Voir aussi les billets de Kathel, de Clara et de Lou.

PS du 08/11/2011: Je viens d'apprendre que Du Domaine des Murmures de Carole Martinez venait de recevoir le Prix Goncourt des Lycéens 2011 (la jeune génération a du goût).

22 août 2011

L'armée furieuse - Fred Vargas

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Je viens de terminer L'armée furieuse de Fred Vargas (Editons Viviane Hamy, 400 pages). C'était mon premier roman de cette écrivain. Je l'ai trouvé pas mal du tout et pourtant je prends le train en route, si je puis dire, puisque le commissaire béarnais Jean-Baptiste Adamsberg et ses collègues, Danglaird, Veyrenc et le lieutenant Violette Retancourt, n'en sont pas à leur première enquête. Je lirai certainement les autres romans où ils interviennent un de ces jours. Dans L'armée furieuse, on apprend qu'Adamsberg s'est retrouvé père depuis peu de temps d'Armel/Zerk, un garçon de 28 ans dont il ignorait l'existence. Sinon, l'essentiel de l'histoire se passe à Ordebec, dans le Cavaldos, où une armée de morts, commandée par le Seigneur Hellequin depuis 1091, apparaît à certaines personnes sur des sentiers. Elle annonce des morts violentes dans les jours qui suivent. Et en effet c'est ce qu'il va se passer. Adamsberg est un commissaire atypique qui m'a plu. Il travaille vraiment en équipe et de façon peu orthodoxe et parfois à la limite de la légalité. Un bon roman bien écrit pour cette fin de l'été avant la rentrée littéraire.

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Je change tout à fait de sujet pour la fin de mon billet du jour. Il vous reste une semaine jusqu'au 28 août (il y a eu une prolongation d'un mois en raison du succès de l'exposition) pour aller admirer les robes de Mme Grès au musée Bourdelle à Paris dans le 15ème arrondissement (merci à Aifelle pour ce conseil). Je ne connaissais pas ce lieu où Antoine Bourdelle a vécu et travaillé pendant plus de 40 ans. Les drapés de Mme Grès (1903-1993) sont très bien mis en valeur dans différents endroits du musée au mileu des sculptures.

1 août 2011

Robe de marié / Travail soigné - Pierre Lemaitre

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Comme d'autres blogueuses (eurs) avant moi, je me suis lancée dans les romans de Pierre Lemaitre. Je viens d'en lire deux coup sur coup (lectures idéales pour les vacances). Les deux romans parus en Livre de poche sont haletants de bout en bout.

Robe de marié (sans "e" à la fin) est l'histoire de Franz et Sophie, ou Sophie et Franz qui se rencontrent. Sophie se croit folle. Depuis 2 ans, elle vit un enfer. Elle perd tout: son emploi, son mari, son identité. On pense même qu'elle a tué plusieurs personnes. Franz est la cause de tout. Qui est Sophie? Qui est Franz? Vous le saurez et connaîtrez le pourquoi du comment en vous plongeant dans ce polar très bien ficelé. Je recommande.

J'ai poursuivi ma découverte de Pierre Lemaître avec Travail soigné où l'on fait la connaissance du Commandant Camille Verhoeven, 1m45, et le crâne chauve. Il est amené à enquêter avec son équipe sur des crimes atroces commis sur des femmes en proche banlieue de Paris. De fil en aiguille, il s'avère que le tueur, être pervers s'il en est, reconstitue des crimes de romans policiers comme Le dahlia noir de James Ellroy, American Psycho de Bret Easton Ellis ou Le crime d'Orcival d'Emile Gaboriau. Dans cette intrigue menée de main de maître, vous êtes happé par l'histoire. Cet écrivain est diabolique. Il faut noter que les romans ne se terminent pas en "happy end", bien au contraire.

5 juillet 2011

L'oeil du singe - Hugo Buan

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Grâce à Alex-mot-à-mots que je remercie, j'ai lu ce roman d'un écrivain français dont je n'avais jamais entendu parler, Hugo Buan, publié chez un "petit" éditeur, Pascal Galodé. Il s'agit a priori de la 4ème enquête du commissaire Lucien Workan, homme aux méthodes peu orthodoxes. L'histoire se passe à Rennes et dans ses environs. Maximilien Lachamp, paléoanthropologue de renom, est le découvreur d'une mandibule de l'"homo octavius". Il se trouve aussi impliqué dans une histoire de cadavres enterrés et déterrés. Une des armes des crimes sort de l'ordinaire: un fémur de mammouth adolescent. Le rythme endiablé de la narration est un des atouts de ce roman, qui ne m'a sans doute pas fait autant rire qu'Alex-mot-à-mots, mais je reconnais que j'ai passé un bon moment de lecture dans ce milieu peu connu mais passionnant de la paléontologie. Une petite femelle bonobo fait aussi une apparition en annexe de l'intrigue. Je pense lire un jour les trois premières enquêtes de ce commissaire Workan au langage pas toujours châtié, que l'on retrouve dans Cezembre noire, Hortensia blues et La nuit du tricheur.

11 juin 2011

Le pays oublié du temps - Xavier-Marie Bonnot

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Enfin une toile de fond originale pour ce roman policier publié aux Editions Actes sud noir.

Je me suis donc plongé dans Le pays oublié du temps de Xavier-Marie Bonnot grâce aux conseils éclairés de Dominique et Dominique (je les remercie toutes les deux). Lu en 3 jours, ce roman donne envie de mieux connaître les peuples d'Océanie (aux coutumes que l'on peut trouver violentes voire barbares) et de faire une visite au musée des Arts premiers à Paris. A Marseille, l'inspecteur Michel de Palma (passionné d'opéra), à peu de temps de sa retraite, enquête sur l'assassinat d'un vieil homme de 96 ans (scientifique de renom et explorateur), Fernand Delorme (tué chez lui, son crâne transpercé par une flèche en bambou, un livre de Sigmund Freud face au cadavre, Totem et tabou). A quelques jours d'intervalle, à Paris, deux hommes (dont un antiquaire) sont assassinés de la même façon. Il semble qu'ils aient entendu un son étrange avant d'être tués. Plus tard, le crâne de Delorme va être subtilisé dans sa tombe, ce ne sera pas le seul. Le roman nous fait remonter dans le temps, 70 ans auparavant, en 1936, avec la rencontre entre les papous et les hommes blancs. On sait malheureusement qui prendra le dessus (avec la christianisation). L'auteur fait référence à deux ethnographes, Claude Levi-Strauss et Margaret Mead. Cette histoire nous parle des réducteurs de têtes, des crânes de d'ancêtres, des crânes surmodelés, certains se négociant une fortune. J'ai trouvé l'intrigue passionnante et je vous recommande chaudement la lecture de ce roman d'un auteur dont je n'avais rien lu et qui mérite le détour.

PS: Pendant ce week-end de Pentecôte, vous devez aller voir Une séparation d'Asghar Farhadi, film iranien récompensé à juste titre de l'Ours d'or au dernier festival de Berlin: un immense film (billet à venir) [chroniqué le 17/06/2011].

16 mars 2011

La commissaire n'a point l'esprit club - Georges Flipo

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Je n'ai pas résisté quand je l'ai vu chez mon libraire, j'ai acheté et lu le dernier Georges Flipo, La commissaire n'a point l'esprit club (Editions de la Table ronde, 280 pages). Comme j'avais eu une impression mitigée suite à la lecture de La commissaire n'aime pas les vers, j'espérais que la nouvelle enquête de Viviane Lancier me plairait peut-être plus. Hé bien, désolée, mais non. J'ai été très déçue par ce roman (encore plus que l'autre). Il partait avec un handicap de taille: je l'ai lu juste après le Leonardo Padura (le contraste fut rude, je n'aurais pas dû). Viviane Lancier (toujours aussi peu sympathique, selon moi) est envoyée dans un club de vacances à Rhodes où le chef du village club, surnommé "Le King", a été retrouvé pendu en haut d'un mât dans un amphithéâtre. Elle a comme adjoint, non pas son cher Augustin Monot, mais un jeune inspecteur, Willy Cruyff. Je ne vous parlerai pas des personnages aux surnoms génériques ou particuliers tels que "Hétoilas", "Chéris", "Cocos", "Piqûre", "Picole", "Vent-Debout", "Clown", j'en passe et des meilleurs. Je n'ai pas bien compris comment Viviane et Willy arrivaient à démasquer le ou les coupables car je n'ai pas trouvé l'enquête clairement menée et décrite. Sinon, moi non plus, je n'ai pas l'esprit club.

S'il vous plaît, Georges, laissez Viviane à ses amours hypothétiques, à son (mauvais) caractère et à ses régimes amaigrissants et réécrivez des nouvelles, genre dans lequel vous êtes tellement doué (lire ici et ). Voilà, c'est dit.

PS: tous les goûts sont dans la nature: je dois ajouter que mon ami, qui l'avait lu avant moi, avait ri à plusieurs reprises lors des 30 premières pages...

8 février 2011

Livres lus et non commentés

Publiant mes billets avec une cadence un peu plus ralentie, j'en profite pour évoquer plusieurs livres en même temps.

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Voici donc (de gauche à droite...) un billet sur quatre romans très différents qui m'ont plu chacun à sa manière.

L'assassin habite au 21 de Stanislas André Steeman (Livre de poche), un classique de la littérature policière, a été adapté au cinéma par H. Georges Clouzot en 1942. J'ai lu ce roman avec grand plaisir même si je connaissais la fin. A Londres, un assassin se cache au 21 Russel Square, où se trouve la pension Victoria qui accueille quelques individus plus ou moins recommandables et excentriques. Qui est celui (se faisant appeler Smith) qui commet ces crimes violents (7 en tout)? Il semble se jouer de la police. Par la même occasion, l'auteur nous interpelle, nous lecteurs, en donnant quelques clés pour découvrir le coupable. Je recommande ce roman de 180 pages écrit entre août 1938 et mars 1939.

Va chercher (Une enquête de Chet et Bernie) de Spencer Quinn (c'est le pseudo d'un écrivain célèbre de romans policiers qui vit à Cape Cod avec son chien Audrey) se présente comme un roman distrayant narré par un chien, Chet, qui a comme fidèle compagnon Bernie Little (détective privé, séparé de sa femme et père d'un petit garçon qui vit avec la maman). Chet n'aime pas les chats mais il adore se mettre à gauche du conducteur dans une voiture. Il a un bon odorat, mais oublie tout au fur et à mesure. Pour résumer l'histoire, Madison, une jeune fille, a disparu, sa mère demande à Bernie (spécialisé dans les personnes disparues) de la retrouver. Bien entendu, Chet (qui été recalé aux épreuves de sélection de chien policier) va aider Bernie et risquer sa vie à plusieurs reprises. On tremble quand il est près d'être euthanasié dans un chenil. Un deuxième tome de leurs aventures va bientôt paraître (le 16 février prochain), d'abord chez Calmann Levy (Va chercher est paru en Livre de poche).

A coups redoublés de Kenneth Cook (Editions Autrement) est un court (109 pages) roman très noir à la mécanique implacable. On sait dès le début qu'il y a eu un meurtre et le meurtrier est en train d'être jugé. Le récit est d'ailleurs ponctué par de courts extraits du procès où le juge, l'avocat et le procureur prennent la parole tour à tour. Quelle est la victime, quel est le meurtrier? Le suspense dure jusqu'aux toutes dernières pages. Je dévoilerais qu'un des responsables de ce qui arrive est un chat appelé Mol appartenant à un couple gérant d'un hôtel-bar discothèque en Australie (pas très reluisant, l'hôtel). Les principaux protagonistes de l'histoire comme Peter Verdon (travaillant dans un abattoir) ou Mick (le gérant) sont antipathiques, violents et surtout très bêtes (l'alcool bas de gamme fait des ravages). Tout ne pouvait que mal finir mais comment?

Féroces de Robert Goolrick (Editions Anne Carrière). Ce titre français "Féroces" convient bien à ce roman autobiographique à l'écriture dense (254 pages), narré à la première personne. C'est le roman d'une enfance fracassée. Il n'y a aucune respiration dans cette histoire, le lecteur est comme asphyxié. L'histoire des Goolrick, remplie d'amour et de désamour en même temps, c'est le portrait d'une famille "middle-class" américaine dans les années 50 (un père, une mère et trois enfants) où seules les apparences comptent. On ne parle pas à l'extérieur des secrets inavouables (qui sont pourtant nombreux). L'auteur ne nous épargne que peu de détails sur sa vie et celles des siens (inceste, dépression, auto-mutilation, folie, alcoolisme, maladie). Ce roman peut ne pas plaire à tout le monde. J'ai moi-même trouvé au moins un ou deux chapitres insoutenables. Mais l'écriture sauve tout.

27 janvier 2011

Le dernier mort de Mitterrand - Raphaëlle Bacqué

J'ai choisi ce livre, Le dernier mort de Mitterrand (Editions Livre de poche), dans le cadre de l'opération Masse critique / Babelio. Je l'ai trouvé documenté, synthétique et passionnant. La journaliste du Monde, Raphaëlle Bacqué, a retracé en 180 pages le portrait et l'itinéraire d'un homme, François de Grossouvre, qui s'est suicidé le 7 avril 1994 dans son bureau de l'Elysée. Il fut l'ami intime de F. Mitterrand et le parrain de Mazarine Pingeot. La rencontre entre Mitterrand et Grossouvre eut lieu en 1959, par l'entremise de Françoise Giroud et de Pierre Mendès France. Les témoins de cette rencontre ont dit que ce fut le coup de foudre entre les deux hommes. De Grossouvre, grand bourgeois de la région lyonnaise, né en 1918 et orphelin de père de bonne heure, fut élevé chez les Jésuites. Diplômé en médecine, il a rallié la Résistance en 1943. Cet homme passionné par les armes à feu et cavalier émérite était un grand séducteur (comme Mitterrand). Il se maria avec une riche héritière qui lui donna 6 enfants. A Paris, il mena parallèlement une liaison clandestine avec une certaine Nicole pendant 13 ans. De Grossouvre fait partie de ceux qui ont beaucoup aidé Mitterrand à accéder à la Présidence en finançant en partie le parti socialiste. Mitterrand et de Grossouvre avaient en commun une haine du communisme. Ce livre nous fait entrevoir les luttes de pouvoir, les rapports où se mêlent la jalousie et l'admiration. Mitterrand était comme un monarque qui ne renvoyait pas les gens mais attendait que partent d'eux-même ceux qui étaient tombés en disgrâce. De Grossouvre, peu apprécié dans l'entourage de Mitterrand, s'est retrouvé dans ce cas. Ce livre est un très bon pense-bête pour nous remémorer les années Mitterrand et celles d'avant. J'ai appris beaucoup de choses. Je tiens à remercier à nouveau Babelio pour cet ouvrage.

17 décembre 2010

Deux mille kilomètres avec une balle dans le coeur - David Agrech

J'ai reçu ce roman  par l'intermédiaire de BoB [Blog-O-Book]. C'est mon ami qui m'a inscrite pour le recevoir. Deux mille kilomètres avec une balle dans le coeur (quel titre tout en longueur!), le premier roman de l'auteur, est paru directement en poche aux Editions du Masque. Je dis tout de suite que j'ai apprécié l'histoire mais que je n'ai pas vu le rapport avec le titre. Selon moi, il y a deux parties dans ce roman. A Paris, Daniel Ferrey, qui attend un bus pour rentrer chez lui, se fait tirer dessus sans raison apparente. C'est un homme sans histoire qui gagne sa vie en jouant aux courses de chevaux. Juste avant de s'effondrer sur le bitume, Daniel regarde la jeune femme sur l'affiche de l'abribus. Comme dans un rêve, il croit la voir descendre de ladite affiche et lui parler. Sauvé in extremis, Daniel arrive à rencontrer pour de vrai Anja, une jeune mannequin avec laquelle il aura une relation qui se terminera assez vite. Fin de la première partie. Revenu sur le lieu où il fut blessé et grâce à une vieille dame, il va rencontrer celle qui lui a vraiment parlé au moment où on lui tira dessus. Il s'agit de Clara, une jeune russe dont je vous laisse découvrir l'histoire. Cette deuxième grande partie est de loin la plus intéressante. Roman un peu bancal mais prometteur. L'auteur, David Agrech, est né en 1978 à Villefranche de Rouergue.

9 décembre 2010

Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet - Antoine Bello

Dans ma bibliothèque municipale d'arrondissement à Paris, les nouveautés sont prêtées une semaine. Sur un présentoir, j'ai vu le nouveau roman d'Antoine Bello, Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet (Edition Gallimard), chroniqué par Cuné (entre autres). Je me suis dit: "allons-y, je le prends". Je l'ai lu en une journée avec beaucoup de plaisir. Seule la conclusion m'a laissée un peu sur ma faim. Ce roman est un bel hommage à l'oeuvre d'Agatha Christie (dont Le meurtre de Roger Ackroyd, Un couteau sur nuque, ABC contre Poirot, etc.). Le narrateur, un ancien policier, Achille Dunot, souffre d'une amnésie antérograde suite à un accident (il a reçu des livres de bibliothèque sur la tête!). Comme sa mémoire ne forme plus de nouveaux souvenirs, il se réveille chaque matin en ayant tout oublié des événements de la veille. Marié à Monique, Achille a par ailleurs un chien fidèle appelé Hastings. Achille se sert d'un cahier pour tout noter de l'enquête qu'on lui a demandé de mener. Claude Brunet (neurologue, spécialiste en sciences cognitives et nobelisable en puissance) se retrouve suspecté d'avoir peut-être fait disparaître sa femme, Emilie Brunet née Froy (une femme très riche grâce à ses parents), ainsi que Stéphane Roget, l'amant d'Emilie, instructeur de yoga. Et pourtant, c'est Claude Brunet qui a prévenu la police au sujet de la disparition des deux amants et offre une forte récompense pour les retrouver. En revanche, si Emile décède, son mari hérite. Achille, qui est un grand connaisseur de l'oeuvre et de la vie d'Agatha Christie, cherche à trouver la solution à travers les différentes enquêtes d'Hercule Poirot et avec les autres héros d'AC. Il est aussi question de deux films d'Alfred Hitchcock, L'Inconnu du nord-express et La Corde. Des liens littéraires et personnels se tissent entre Achille et Claude sur l'oeuvre d'Agatha par l'intermédiaire de leur journal qu'ils s'échangent: l'un faisant lire son journal à l'autre et vice-versa. Achille ne peut s'empêcher de dissimuler certaines pensées dans des détectandes scripturaux (voir à la fin du roman d'où vient ce mot "détectande"). On peut considérer Achille et Claude comme deux faces d'une même personne (Antoine Bello lui-même?). Je dirais que ce roman est un brillant exercice de style qui donne furieusement envie de (re)lire l'oeuvre d'Agatha Christie.

15 novembre 2010

Les dessous de table - Nicole Versailles

Grâce à Aifelle que je remercie, je me suis procurée directement en Belgique le recueil de 18 nouvelles écrites par Nicole Versailles (alias Coumarine pour la blogosphère). Ce sont 18 nouvelles à la belle écriture fluide, 18 nouvelles qui racontent des moments de vie de personnages jeunes ou vieux, autour de la table qui sert à manger et à écrire en général. Ces courtes nouvelles (moins de 10 pages chacune) se passent pendant les repas de famille ou en solitaire, à la cuisine, au restaurant ou dans un monastère. Des non-dits, des secrets ou des annonces sont révélés - ou pas. Les repas peuvent être des moments où l'on attend. J'ai beaucoup aimé trois nouvelles parmi Les dessous de table:

Une bonne soupe en sachet: un vieux monsieur prend son repas dans la cuisine. Il mange de la soupe en sachet. Sa femme est morte. On apprend pourquoi et comment.

Une seule rose: dans un appartement, une femme attend un homme. Elle prépare la table et mitonne comme tous les jours de bons petits plats. Pour une fois, il est en retard. Que se passe-t-il?

3, rue de l'Escadron: une femme et son mari Pierre n'ont plus de nouvelles de leur fille Céline qui est partie sur un coup de tête en traitant ses parents de tous les noms. Cette dernière a griffonné sur un ticket chiffonné son adresse où la joindre en cas d'absolue nécessité. Sa mère (qui est la narratrice) lui écrit régulièrement en se servant de la table de la cuisine sans obtenir de réponse. La fin est terrible.

Ce recueil que vous pouvez commander chez l'éditeur Memory Press vaut vraiment la peine. J'aime beaucoup le style et l'écriture. Merci Coumarine pour ce bon moment de lecture.

5 novembre 2010

Harold - Louis-Stéphane Ulysse

J'ai acheté, parmi d'autres, ce livre pour la bibliothèque dont je m'occupe, et j'en ai profité pour le lire. J'avais vu quelques critiques positives. J'ai été d'abord attirée par la couverture de ce roman, Harold (Edition Le serpent à plumes), qui représente Tippi Heddren et un corbeau dans ses bras. Tippi Hedren, pour ceux qui ne le savent pas, fut l'inoubliable actrice des Oiseaux (1963) et de Marnie (1964) d'Alfred Hitchcock. Quant à Harold, c'est le prénom d'un corbeau venu aux Etats-Unis avec son maître, Lazlo, en provenance de Hongrie en 1957. Sur place, et après quelques péripéties dont je ne dirai rien, Harold se retrouve chez un éleveur d'oiseaux, Chase, et c'est comme cela qu'il finit par arriver sur le tournage des Oiseaux. Harold permet à Louis-Stéphane Ulysse, que je ne connaissais pas (c'est pourtant son 8ème roman), d'évoquer le Hollywood du début des années 60, et en particulier le tournage du film Les oiseaux, pendant lequel "Hitch" éprouve des sentiments ambigus pour Tippi peu enthousiaste. Il veut en faire sa muse, mais on sent qu'elle le craint. Tippi (objet de désir) fascine tout le monde sur le plateau, en particulier Harold et Chase. D'autres personnages apparaissent, tels Lew Wasserman (patron des studios Universal à l'époque), Peter Lorre, Sean Connery, les redoutables frères Gianelli, Mickey Cohen, et bien d'autres. Car en arrière-plan, Louis-Stéphane Ulysse décrit les liens qui unissaient Hollywood et le monde de la pègre. Il fait aussi un aparté sur Abraham Zapruder, celui qui a filmé l'assassinat de Kennedy en 1963, et la fameuse image 313 manquante. Il est même fait mention d'un "snuff-movie" dont la doublure lumière de Tippi Hedren dans les Oiseaux, Eva Beaumont, fut la tragique héroïne. Et Harold, me direz-vous? Que devient-il après le tournage? Il reste dans l'ombre de Tippi. Il devient son ange-gardien, mais attention, Harold est jaloux et il peut être dangereux. Harold, roman foisonnant, se lit d'une traite grâce à ses chapitres courts. Il m'a donné envie de revoir le film Les oiseaux. Il est à noter qu'après Marnie, Tippi Hedren n'a plus jamais tourné de films marquants, et qu'Alfred Hitchcock (mort en 1980) ne tourna plus que 4 films, et il ne fut plus tout à fait le même.

PS: Pour celles et ceux qui passent par Paris, dans les prochains jours, je viens d'apprendre que Louis-Stéphane Ulysse dédicacera son roman à la Librairie Ciné reflet, le mardi 9 novembre 2010 à partir de 18h30.

1 novembre 2010

Des éclairs - Jean Echenoz

Après Courir qui narrait la vie d'Emile Zatopek (cf. mon billet du 07/11/2008), voici Des éclairs (Editions de Minuit), une fiction sur la destinée d'un certain Gregor (alias l'ingénieur Nikola Tesla [1856-1943]), hongrois d'origine, né entre 23H et 01H du matin. Il ne saura jamais précisément l'heure et surtout le jour de sa naissance, veille ou lendemain. Tout cela à cause d'un orage violent puis d'un vent de force majeure qui a fait s'éteindre les bougies. Il est né dans l'obscurité. C'est lui qui sera à l'origine de l'invention de l'électricité, du radar, de la radio, du courant alternatif et j'en passe. Gregor fut un être antipathique mais génial. C'était un surdoué qui a appris 6 langues en 5 minutes, une sorte de "Géo-trouvetout". Son problème fut qu'il était nul en affaires et qu'il n'a pas su déposer ses brevets d'invention à temps. D'autres se sont servi de son génie et lui ont tout volé. Emigré aux Etats-Unis, il a pu mener des expériences grâce à des mécènes comme Westinghouse, Edison et Pierpont. Il a mené grand train mais cela n'a pas duré. Il a vécu dans des chambres d'hôtels luxueux, il est mort dans la misère. C'était un misanthrope qui, tel Howard Hugues, avait peur des microbes et du contact avec les autres. Il portait des gants. Ses relations avec les femmes étaient inexistantes. Sa seule passion furent les pigeons qu'il a soignés toute sa vie, réparant les ailes et les pattes cassées. C'est d'ailleurs au milieu de ceux-ci qu'on le retrouva mort, un jour. Comme pour Courir, j'ai adoré le style d'Echenoz. C'est une merveille d'écriture. Le livre fait 170 pages et vaut 14,50 euros. Je le conseille.

17 octobre 2010

Sherlock Holmes et le mystère du Haut-Koenigsbourg - Jacques Fortier

Et voici un billet sur Sherlock Holmes et le mystère du Haut-Koenigsbourg, le deuxième livre que j'ai reçu dans le cadre de la dernière opération de Masse Critique Babelio. Pourquoi deux, me direz-vous? Et bien lors d'une édition précédente de cette opération, je n'ai jamais reçu l'ouvrage qui m'était attribué, pas encore paru (paraît-il?). Toujours est-il que ce roman policier (de 180 pages chez le Verger Editeur, 9,50 euros), d'un journaliste des Dernières Nouvelles d'Alsace à Strasbourg, a été écrit en hommage à Sir Conan Doyle (1859-1930) pour le 150ème anniversaire de sa naissance. C'est un roman élégant, bien écrit dont l'histoire se passe en 1909 en Alsace et plus précisément au château du Haut-Koenigsbourg dont la restauration vient d'être achevée grâce à l'argent du Kaiser Guillaume II. N'oublions pas que l'Alsace et la Lorraine sont annexées au IIème Reich allemand depuis 1870 et la défaite de Sedan. Sherlock Holmes flanqué de son fidèle Watson sont envoyés sur place car les gouvernements anglais et français (dans les débuts de l'Entente cordiale) craignent que la restauration du château ne soit qu'une couverture pour dissimuler de noirs desseins, peut-être même une arme secrète. Durant leur enquête pleine de rebondissements, Sherlock et Watson apprennent que trois ouvriers du chantier de restauration sont morts de manière peu naturelle quelques mois auparavant. Ils ont découvert quelque chose qu'ils n'auraient pas dû voir. Ils croisent le chemin de personnages historiques tels que Guillaume II (dont on rappelle que Holmes l'avait tiré d'une situation embarrassante, vingt ans auparavant) ou Bodo Ebhardt (l'homme qui tel Viollet-Leduc a supervisé la restauration du château du Haut Konigsbourg entre 1901 et 1908), et des personnages de fiction comme des envoyés du Vatican et la belle et mystérieuse Xénia Honegger, historienne à Berlin. Sans rien dévoiler de l'intrigue, je dirais que l'arme secrète n'est pas une invention diabolique mais elle renvoie au début de la chrétienté et à la passion du Christ. J'ai passé un très agréable moment à lire ce pastiche holmesien. Je vous le recommande.

13 octobre 2010

Facebook: mes amis, mes amours... des emmerdes! - La vérité sur les réseaux sociaux - Olivier Levard & Delphine Soulas

Le titre de cet ouvrage (publié aux éditions Michalon et reçu dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio) m'a semblé tiré de la chanson de Charles Aznavour: Mes emmerdes. Il paraît qu'une série télé française récemment diffusée porte aussi un titre approchant.

Etre ou ne pas être
F***b**k (ou T***tter ou M*sp*ce), là est ma question.

J'ai choisi ce livre car ce phénomène des réseaux sociaux m'est étranger. Je ne sais même pas ce que l'on peut y mettre et y raconter (tout, semble-t-il). Personnellement, mon blog me prend suffisamment de temps pour ne pas m'être inscrite sur F***b**k et autre T***tter et M**pace ou un site français Copainsd'avant (pour les plus connus). Ce n'est que cette année, à la suite d'une séance de sensibilisation au sein de mon entreprise assez édifiante sur ce sujet que j'ai pris conscience de ce qu'étaient les réseaux sociaux, et des risques et des dangers qu'ils pouvaient engendrer. Cet ouvrage va tout à fait dans ce sens. Pour résumer: F***b***k: Attention danger! Je trouve que là résident les limites de cet essai qui n'est qu'une charge contre les réseaux sociaux. Le seul point positif évoqué rapidement à propos des réseaux sociaux, c'est qu'ils peuvent servir de contre-pouvoir face à certains gouvernements dictatoriaux quand les portables sont coupés (voir l'exemple tout récent de l'épouse du dernier Prix Nobel de la paix qui communique grâce à T***tter).

Or donc, suite à la lecture de cet essai, je n'ai pas forcément tout compris au fonctionnement des réseaux sociaux, mais il semblerait que ce sont des plates-formes idéales pour dévoiler sa vie privée (sa religion, ses orientations sexuelles, son statut amoureux, ses opinions politiques
) et où les photos sont bienvenues. L'inscription se fait avec son vrai nom. Toutes ces infos sont stockées et partagées auprès d'"amis": des vrais que vous connaissez, et d'autres que vous n'avez jamais rencontré de votre vie. Car l''un des buts principaux d'un réseau social, c'est de collectionner "les amis" et de leur faire partager vos avis, vos envies, vos photos, votre vie. La mise en garde principale de cet essai est que les amis ne sont pas tous bien intentionnés et qu'avec de simples recoupements, des paroles ou des actes que vous n'aviez pas l'intention de révéler, sont dévoilés à tout le monde et peuvent se retourner contre vous, comme un futur employeur (après une recherche avec votre nom) qui découvre des photos où vous ne vous présentez pas sous votre meilleur jour.

En passant (ça ne figure pas dans le livre), je vous recommande de lire les conseils d'utilisation de F***b**k traduits directement de l'anglais. Il ne faut pas oublier que F***b**k est une création américaine, et en Amérique, il n'y a pas de protection de la vie privée comme en France (avec la CNIL). Les Américains sont très attachés au premier amendement de leur Constitution sur la liberté d'expression. En France, Edvige n'a pas survécu 3 mois car les Français rechignent à donner des informations personnelles alors que des millions de gens n'hésitent plus à exposer leur vie sur Internet (En France, 19 millions de personnes se connectent par mois). Les auteurs mettent l'accent sur le fait que les enfants sont des cibles vulnérables pour les délinquants sexuels ou autres.

L'inscription sur F***b***k est gratuite mais la plate-forme sert d'espace publicitaire pour des sponsors et et très récemment, les actionnaires sont apparus.
F***b**k doit devenir rentable en se servant de ses utilisateurs: elle se concentre d'un côté sur la publicité ciblée et de l'autre sur la recommandation sociale par vos amis. Voilà l'intérêt de F***b**k qui s'adresse directement à ceux qui sont concernés par les produits qu'ils doivent écouler: vendre des couches aux jeunes mamans, des rencontres et des soirées aux célibataires. Parlez du baptême de bébé à votre meilleure amie et F***b**k vous envoie une pub pour des dragées, etc. F***b**k et les autres réseaux sociaux sont devenus des "Big Brothers" en provoquant des forums de discussion sur les marques.

J'ai noté dans ce livre que pour se désinscrire de F***b**k, c'est très difficile; quant à effacer des donnés, cela relève de  mission
pratiquement impossible car les données sont stockées quelque part et le restent, et elles réapparaissent un jour ou l'autre.

En ce qui me concerne, mon blog suffit à mon bonheur. Les réseaux sociaux, pourquoi pas? Mais avec modération et circonspection.
En tout cas, je remercie encore Babelio pour cet ouvrage (200 pages et 16 euros). Esmeraldae en parle aussi.

2 octobre 2010

Debout! - Grégory Perrin

Reprise d'une "note de lecture" que je [ta d loi du cine, squatter] avais rédigée en mai 2007 sur une autobiographie qui venait de paraître.
*****************

Grégory Perrin, Debout ! Mon combat pour la vie, éditions Danger Public (imprimé en avril 2007, en librairie le 10/05/2007).

Grégory Perrin est né le 22 novembre 1972. Sa vie a basculé le 3 juin 1990 (il n’avait pas 18 ans), lors d’un accident de moto (sans intervention de tiers) qui l’a laissé tétraplégique. Aujourd’hui (mai 2007, presque 18 ans plus tard), il est candidat aux Législatives sous les couleurs du Mouvement Démocrate de François Bayrou. Cette dernière information ne figure pas dans le livre-témoignage qu’il vient de publier, mais sur son blog, http://www.gregoryperrin.com [en maintenance au 02/10/2010], où une interview publiée dans le Journal du dimanche le 28/05/2007 cite Philippe Moreau [fondateur des éditions Danger public] comme «ami et Directeur de campagne» (http://www.rtl2007.fr/actualite/0/il-veut-etre-elu-dans-fauteuil-7114.html) [lien qui ne fonctionne plus au 02/10/2010].

Ce livre, Grégory Perrin, que l’on peut, à mon avis, qualifier de «battant», revendique (p. 21) l’avoir écrit «pour aider ceux qui [le] suivraient» (d’autres tétraplégiques, qui se retrouveraient, comme lui, dans les voies balisées d’une prise en charge déresponsabilisante dont il n’a eu de cesse de vouloir sortir). J’ai trouvé pertinente son analyse (p. 162) du cas de Philippe Streiff (ancien champion de F1, qui a voulu se redonner la possibilité de conduire une voiture - sa motivation personnelle). Grégory, lui, a voulu «gagner de l’argent» (mon jugement est un peu abrupt, je le reconnais). Sa personnalité d’origine n’est pas forcément attachante, même s’il est aujourd’hui capable de prendre du recul sur son propre regard sur les personnes handicapées «avant de faire partie du lot» (p. 63).

Au départ, j’avoue avoir dû me forcer à lire la description détaillée de son accident et de ses suites immédiates (pp.24-36). Elle est à déconseiller aux âmes sensibles. Pour comprendre ce qu’est l’escarre si redoutée, j’ai consulté http://www.escarre.fr. Comme il l’expose abruptement (p.16), «une personne tétraplégique, c’est quelqu’un dont les quatre membres, les deux bras et les deux jambes, sont paralysées». Et la simple idée de passer en quelques instants d’un état «normal» à celui-ci est difficile à supporter. Il rend d’ailleurs hommage à un «vieux sage», qu’il a rencontré une seule fois, déterminante: le déclic pour comprendre que «ton corps est mort, oui, mais pas ta tête» (p.86).

J’avais en tête moi-même, au vu de la 4ème de couverture, le cas de Patrick Segal (L’Homme qui marchait dans sa tête), qui a été «délégué interministériel»; mais, vérification faite, il était «seulement» paraplégique. Ou le personnage de Dalton Trumbo, Johnny [s’en va-t-en guerre]. Mais celui-ci gît dans un lit, pratiquement coupé du monde extérieur. Entre les deux, et en luttant à chaque étape, Grégory a passé son Bac (ce qui n’était pas évident au départ), effectué des études supérieurs jusqu’au DESS (Bac+5 professionnalisant), et travaille comme cadre supérieur dans la finance (trader en bourse). Un beau parcours, qui lui a demandé une énergie exceptionnelle et l’accompagnement fidèle de son réseau familial (son père décédé en octobre 1992, sa mère, son frère – également accidenté peu de temps après lui, mais vite rétabli –, ses oncle et tante…).

Le point sur lequel il insiste le plus est la complexité des relations avec les professionnels de santé: qu’il s’agisse de la période de convalescence/rééducation, ou des soins «de tous les jours» dont il a besoin à vie. Cela apparaît comme un combat permanent pour adapter le système à son cas, et éviter de devenir un assisté (que l’on lève à 10 h, et que l’on couche à 19 ou 20 h, et qui passe ses journées à s’hébéter devant un poste de télévision) – ce qu’il donne comme un cas trop fréquent? (p.287). Lui, pour avoir les mêmes horaires qu’un salarié valide (contestation, au passage, du concept de «mi-temps thérapeutique», p. 257), c’est-à-dire les horaires d’une vie (sociale) qui «commence à 7 h et se termine à 23 h» (soit 18 heures/jour en fauteuil roulant), doit mobiliser un infirmier, un chauffeur… tôt le matin et tard le soir.

Les effets pervers du système des cabinets d’infirmiers libéraux (système de points par rapport à la Sécurité Sociale; sectorisation; horaires inadaptés à ses propres besoins) sont bien exposés (p.202). Mais je n’ai pas l’impression qu’il aille dans le sens d’une analyse «politique», «syndicale» ou «altruiste» de la chose: dans le public (en hôpital), ou dans le privé sous statut salarié (en clinique), le salaire est garanti, et les contraintes horaires font donc partie du «jeu». Les professions libérales, elles, sont libres de s’organiser à leur convenance par rapport à leurs propres besoins de niveau de vie… Pourquoi s’imposeraient-elles des conditions de travail fastidieuses (de nuit) si elles peuvent gagner leur vie plus agréablement? C’est aussi cela, le libéralisme…

S’il est élu, Grégory sera-t-il un militant «pro-handicapés», se battant spécifiquement sur cette cause, ou bien un député qui voudra être, le plus possible, confondu avec les valides (et s’intéresser à tous les sujets sans exclusive)? Les quelques lignes au dos de son tract de campagne semblent un peu floues. J’ai personnellement le souvenir d’avoir entendu, à au moins deux reprises (dans deux réunions différentes) une même élue de Paris citer une anecdote. Il y a des années, un handicapé moteur lui avait demandé «pourquoi ne suis-je pas un citoyen?», avant de lui expliquer qu’il ne pouvait «physiquement» pas voter, faute d’accessibilité des bureaux de vote (elle embrayait ensuite sur les immenses progrès accomplis à Paris à ce sujet). Mais je serai bien incapable de dire, faute d’avoir retenu son nom, s’il s’agit de Pénélope Komitès (citée p.269) ou d’une autre élue.

En conclusion, ce livre n’est pas plus «tendre» que son auteur, que l’on peut qualifier de «dur» - au sens laudatif. Les temps d’humour sont rares. L’on peut sourire du «gag» des malheureux Américains obèses en fauteuils roulants, croisés à DisneyWorld, et «seulement» harassés par la chaleur de la Floride (p. 193). Pour le reste, l’auteur, du haut de sa forte personnalité, et très fier de s’en être sorti, et de s’assumer, seul, dit plutôt «faites comme moi!». Il ne me semble pas prêt à militer, dans un cadre collectif, pour développer l’assistanat de ceux qui n’auraient pas la capacité de se prendre en charge seuls. Je le trouve donc plus «libéral» qu’homme «de gauche» ou «solidaire». Ce qui, pour un trader, est relativement normal, tous comptes faits.

PS du 02/10/2010: en effectuant des recherches pour voir si des blogs avaient parlé du livre de Grégory Perrin, j'ai trouvé une bien triste nouvelle ici (1). J'espère que mon billet contribuera à ce que le courageux "combat pour la vie" de Grégory Perrin ne soit pas oublié.

(1) Merci à son auteur de m'avoir signalé le changement de lien pour cet article (passage de t*p*pad à n*m*r*blog).

30 septembre 2010

Pythagore, je t'adore - Patrick Cauvin

Encore un billet de Ta d loi du cine, squatter...

C'est le récent décès de cet "écrivain populaire" (comme l'a qualifié il y a quelques jours un libraire auquel je venais d'acheter d'occasion quelques-uns de ses livres) qui m'a fait découvrir ce titre (Pythagore, je t'adore) de Patrick Cauvin. Il s'agit de la suite (parue en 1999) de E=MC2 mon amour (paru en 1977) (1) que j'avais acheté et lu il y a une vingtaine d'années (je marque les dates d'acquisition dans tous mes livres: c'est pratique!). Les jeunes héros et héroïne ont 4 ans de plus (ce qui les a amenés à 15). Ils s'étaient perdus de vue après l'interruption de leur correspondance (dépression de Daniel suite au décès de sa mère; "oubli" pour Laureen après deux courriers restés sans réponse). Et puis, leurs souvenirs remontent à la surface chacun de son côté, accompagnés du manque de l'autre. Cette fois, ils peuvent bénéficier de davantage d'autonomie dans leurs quêtes respectives. Et finalement, c'est à l'aéroport que leurs chemins arrivent à se croiser. A partir de là, ça pastiche fort gentiment Sulitzer (dont la grande époque était déjà derrière lui, sauf erreur de ma part); mais ça reste jeune (vert et tendre). Leur vieux complice Julius ne reparaît pas: il est peut-être mort entretemps? Deux ou trois personnages secondaires le remplacent. Et tout est bien qui finit mieux.

Je vais vous déflorer le passage le plus croustillant du roman (foi de garçon!).

"- Il faut qu'on étudie à fond tous les paramètres, dit Michon [le père de Daniel].
Re-silence.
- Autre question, dit Kay [la mère de Laureen], ça n'est pas lié directement à votre affaire, mais en tant que mère, si tant est que j'en sois une, je me permets de vous la poser: vous en êtes où tous les deux l'un par rapport à l'autre?
Théramène [Inspecteur de l'Education Nationale] baissa pudiquement les yeux.
Richard King [père de Laureen] eut l'air vaguement gêné, tandis que l'ancien chauffeur de taxi [Michon père] se boxait la cuisse.
- C'est vrai ça, vous ne nous avez pas dit où vous en étiez...
Laureen écarta une mèche de sa tempe.
- Ce qu'on peut vous dire, dit-elle, c'est qu'on n'a plus onze ans.
- Merci du renseignement, dit Michon, ça veut dire quoi?
- Ca veut dire qu'on en a quinze, papa...
- Et alors?
Théramène eut un long soupir, une brise matinale sur des blés frais coupés. Il avait fini la veille Les Amants de septembre, la suite de Deux pour la vie.
- Cela signifie que de nos jours l'âge des lys et des passions muettes a cédé la place à celui des roses et des fusions plénières.
Tous les yeux convergèrent vers lui.
- Vous pouvez traduire? demanda Richard.
- Il y en a marre, dit Laureen. Si vous voulez savoir si on couche ensemble, c'est simple: c'est oui.
Richard King émit un râle prolongé de paquebot demandant l'entrée du port.
- Vous vous attendiez à quoi? demanda Semperech [associé de nos deux petits génies]. Et en plus, ce sont des surdoués, vous voulez tout de même pas qu'ils aient du retard précisément là où les autres prennent de l'avance!"

Autres titres que je possède: Monsieur papa (acheté et lu en 1996; relu en 2022 et chroniqué le 21/08/2022); Nous allions vers les beaux jours, L'amour aveugle et Povchéri (tous trois dans ma PAL depuis le 02/09/2010).

(1) Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, voici la citation de la 4ème de couverture de E=MC2 mon amour (en Poche): "Lui un peu voyou, elle un peu bêcheuse, ces deux bambins qui totalisent moins de vingt-trois printemps vont se rencontrer, se flairer, se reconnaître et vivre dans l'incompréhension générale ce qu'il est légitime d'appeler un grand amour.
J'aime dans le roman de Patrick Cauvin - outre toutes les qualités de fraîcheur, de légèreté, d'invention qu'il faut pour faire l'enfant sans faire la bête - j'aime ce qu'il dit sans avoir l'air d'y toucher et qui va beaucoup plus loin que son joli récit." François Nourissier

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