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Le blog de Dasola

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19 janvier 2009

Les Implacables - Raoul Walsh

Vu dans le cadre d'un cycle western à l'Action Christine, The Tall Men (en VO) est un film de 1955 que je ne connaissais pas. Petite anecdote en passant, Clark Gable, qui partage l'affiche avec Robert Ryan et Jane Russell, ne me semblait pas grand. Il m'a paru même être très petit. Je ne sais pas si la position de la caméra en est la cause, mais ce détail m'a frappée. Je reprends. Peu après la fin de la guerre de Sécession, dans le Montana, deux frères texans, un peu voleurs, Ben (Clark Gable) et Clint (Cameron Mitchell), acceptent la proposition d'un homme (Robert Ryan), à qui ils ont dérobé beaucoup de pièces d'or, de l'aider à convoyer un très important troupeau de bétail (avec chevaux et chariots) du Texas vers le Montana. La première partie du film voit les trois hommes chevaucher vers le Texas. Sur leur route, ils croisent le chemin de Nella (Jane Russell) en la sauvant d'une attaque des Indiens. Elle rêve d'une vie tranquille dans le sud. Ben et Nella tombent amoureux l'un de l'autre mais n'osent se l'avouer. Nella décide d'accompagner les trois cavaliers. Durant la seconde partie du film, nous assistons au convoyage proprement dit. Des Mexicains qui sont tout dévoués à Ben sont aussi du voyage. Le film fait la part belle aux paysages grandioses, à la vie rude des hommes. Un film distrayant et agréable à voir. Je remarque une fois de plus que le public qui vient aux projections paraît être constitué de connaisseurs. Il y a des femmes (comme moi), la moyenne d'âge est la quarantaine. C'est bien, les westerns sur grand écran!

17 janvier 2009

Un blog sur l'adaptation de livres au cinéma

Une fois n'est pas coutume, je voudrais placer sous le feu de mes projecteurs, à l'intention de mes "innombrables" lecteurs (cf. mon billet du 01/12/2008), un blog assez spécialisé mais intéressant, celui d'Adaptator. Créé il y a plus de 2 ans, il semble avoir assez peu de commentateurs. Il a écrit, notamment, à propos de Macadam Cow-boy, de Dune, de La ballade de Narayama (billets les plus récents). Ses billets sont parfois espacés, mais assez fouillés et intéressants (plusieurs portent parfois sur la même oeuvre). Je pense qu'il mériterait d'être davantage fréquenté et cité. Pour la publicité, c'est donc désormais chose faite! Après, comme tout le monde le sait, pour avoir des commentaires, il faut "rendre" ceux qu'on vous fait... Et ça marche! (on y croit).

15 janvier 2009

Pour elle - Fred Cavayé

Encore un film que j'avais vu en 2008. Lisa (Diane Kruger) est "elle", Julien (Vincent Lindon) est "lui" et il y Oscar, leur fils, un adorable bambin blond d'à peine un an. Julien est professeur de français, Lisa travaille dans une société. Un matin, leur vie bascule dans la tragédie, "elle" est accusée d'avoir assassiné sa chef dans le parking de l'entreprise. Un court insert dans le premier quart du film montre qu'elle est innocente. Malgré tout, elle est condamnée à 20 ans de prison. Il faut donc accepter le postulat que le scénariste/réalisateur Fred Cavayé, dans cette première oeuvre, fait abstraction du rôle de l'ADN dans les enquêtes d'aujourd'hui. Lisa est diabétique (élément important de l'histoire). Julien s'improvise "gangster" (et ce n'est pas "inné") pour faire évader sa femme. On suit les péripéties et toutes les phases qui permettent à Julien d'arriver à ses fins. Le film dure 1h32 sans une minute de trop. J'ai été "scotchée" à mon siège. Julien planifie tout jusqu'au moindre détail en écrivant et faisant des schémas sur les murs de l'appartement qu'il occupe. Le suspense est haletant jusqu'au bout. A la fin, un des flics demande qui est Julien, un autre lui répond, c'est "monsieur tout le monde", qui va peut-être arriver à passer au travers des mailles du filet d'Interpol. Vincent Lindon et Diane Kruger forment un couple formidable. On a peur pour eux. On espère qu'ils y arriveront. La réalisation est maîtrisée, Pour elle est un grand premier film pour un réalisateur à suivre.

13 janvier 2009

Duel en enfer - Bob Garcia

Premier livre lu parce que je suis identifiée en tant que blogueuse. Après les attachées de presse qui m'invitent à des avant-premières de films, les attachées de presse qui me proposent l'envoi de livres! Evidemment, la règle du jeu est d'en faire un billet. Je précise que je me considère comme tout à fait libre de dire ce que je pense réellement du livre, après l'avoir lu (lecture à laquelle je ne me serai sans doute pas astreinte autrement). Et si cela doit risquer d'entraîner l'arrêt de ce genre de proposition, tant pis... En ce qui concerne ce livre, Duel en enfer, il est paru aux Editions du Rocher. La bande rouge sur la couverture annonce: "Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur". Bien que ce roman se lise vite parce que le sujet est passionnant, il faut noter que l'ensemble manque de distinction dans le style imagé et souvent cru et dans certaines situations où les personnages se trouvent confrontés au sordide et au graveleux. On est loin du côté implicite et "bien élevé" des romans de Conan Doyle écrits à la fin du 19ème siècle. Tout est explicite. Bob Garcia en rajoute peut-être pour faire "moderne", cela fait "trash" comme on dit aujourd'hui. La limite de ce genre d'exercice, c'est de faire intervenir un personnage de fiction dans un fait divers réel. On n'est pas loin du pastiche. Au début de l'histoire, Holmes est mort depuis un moment et Watson a créé une fondation. Il se laisse convaincre, moyennant finance, de confier une partie de son journal inédit dans lequel est narrée l'enquête qu'ils (Holmes et Watson) ont menée d'août à novembre 1888 pour trouver qui était Jack l'Eventreur. Ce "journal" fait la part belle à la libido et aux cauchemars du pauvre docteur. Toujours est-il que quand je suis arrivée à la fin du roman qui nous délivre une thèse sur l'éventreur moyennement satisfaisante (en ce qui me concerne), je me suis dit que j'allais me replonger dans les aventures de Sherlock Holmes, ce dernier ayant été créé sous la plume de Conan Doyle en 1887 (un an avant l'affaire "Jack l'Eventreur"), mais aussi relire des ouvrages sur les thèses concernant Jack l'éventreur, et également regarder à nouveau les aventures de Sherlock Holmes filmées pour la télé avec l'acteur Jeremy Brett (dans le rôle du détective), à qui Bob Garcia dédie son ouvrage. J'ai en tout cas découvert après une petite recherche suite à la lecture de ce roman qu'il y avait eu un film (que je n'ai pas vu), Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur, de James Hill (1965); et qu'allait sortir au mois de mars 2009 avec ce même titre un jeu vidéo (je n'y joue pas).

11 janvier 2009

Aide-toi, le ciel t'aidera - François Dupeyron

Avec beaucoup de retard par rapport au 28/11/08, date à laquelle je l'ai vue en 2008, je chronique cette comédie douce-amère car elle sort des sentiers battus. Elle a surtout beaucoup de grâce et l'ensemble dégage une bonne humeur communicative. Et pourtant... Dans la banlieue parisienne, Sonia, une femme africaine avec un mari et quelques enfants, s'accroche à un "mantra" qu'elle se répète de temps en temps: "on va trouver une solution". Car elle en a des problèmes, Sonia. Le jour du mariage de sa fille, son mari, qui vient de perdre l'argent pour payer la noce, meurt subitement. Il n'y a qu'elle qui s'en aperçoit. On est en période de pleine canicule (peut-être en 2003). Sonia vit en HLM et s'occupe de certaines personnes âgées dont un monsieur (Claude Rich) qui est son voisin de palier. Il lui propose de garder le cadavre du mari, le temps de la noce, puis de voir quelle solution trouver car il ne faut pas qu'elle perde les allocations chômage du mari. Cette aide proposée est providentielle mais non dénuée d'arrière-pensée... Un autre problème est que le fils aîné de Sonia trafique (deale). Mon ami, à ce sujet, a été frappé par une scène où l'on est à l'intérieur de l'appartement. Quelqu'un frappe fort, c'est la police. La famille (la fille la plus jeune, avec son bébé dans les bras) ne s'y attend pas. Contrairement à ce que les téléspectateurs voient dans les magazines télévisés, cette fois, la caméra est du côté du petit trafiquant qui va être arrêté devant les siens, et on voit entrer "de l'intérieur" les policiers, au lieu de les suivre en train d'intervenir. Après l'arrestation de son fils, Sonia arrive encore à le sortir de là. J'ai retenu de ce film les couleurs chaudes de la photo, la beauté de l'actrice principale (Félicité Wouassi) et la musique entraînante. Claude Rich en "vieillard indigne" est très bien. Après La Chambre des officiers et Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Dupeyron continue une carrière atypique dans le cinéma français.

9 janvier 2009

2ème anniversaire

Le 9 janvier 2007 (je me rappelle, ce jour-là, j'étais chez moi, malade), mon 1er billet remerciait mon ami pour avoir poussé à la création de ce blog. Aujourd'hui, il accepte que je dévoile qu'il parcourt les blogs sous le pseudonyme de "ta d loi du cine" (non, ne me demandez pas ce que cela veut dire!). Mais je ne pourrai pas le créditer rétrospectivement des billets qu'il a inspirés, voire même fortement pré-rédigés (il y en a une bonne vingtaine) sur celui-ci. Et toutes les statistiques (y compris dans la suite du présent billet, ou comme celles de mon 500ème billet du 1er décembre 2008), c'est lui!

Ceci dit, à ma grande surprise et satisfaction, je célèbre les 2 ans de ce blog en faisant mon entrée dans le "top 100 cinéma" de Wikio (entrée directe à la 13ème place). Ils ont l'air drôlement efficaces, Wikio (je ne vais pas polémiquer, hein!). Puis-je vraiment en espérer quelques commentaires supplémentaires?

Mais avant cela, comment j'en suis arrivé à ce niveau (un blog qui s'est fait sa petite place) en 2 ans? La régularité. Chaque jour un peu. Un peu de rédaction (mon ami ne s'inquiète plus, de toutes manières, quand je n'ai plus de billet d'avance: il sait que je peux très bien en rédiger 3 en l'espace de quelques heures, avant de partir en WE prolongé par exemple!). Un peu de commentaires (rendre ceux faits au fur et à mesure; voir ce qu'il y a de neuf chez mes blogs en liens; retourner voir ceux qui m'ont fait moins de 5 commentaires; et en "prospecter" de nouveaux... Pfff!).

Parmi les presque 100 blogs que j'ai mis en lien (colonne de droite), quelques-uns se démarquent parce que leur blog perdure avec une belle constance et qu'ils m'ont fait le plus grand nombre de commentaires: Karamzin et ses jugements affirmés; Jade qui partage ses passions tant en cinéma qu'en littérature; Dominique et son caractère bien trempé; Florinette, incontournable dans la blogosphère des lectrices passionnées; Nio, dont il faut lire et relire les longs commentaires; Eeguab, très divers dans sa culture souvent italianisante (musique, littérature, cinéma); Ffred, qui a une boulimie de cinéma (il a vu 100 films de plus que moi en 2008), et même si je ne partage pas tous ses coups de coeur, j'ai toujours plaisir à recevoir ses commentaires et à lui en donner moi-même, son blog est une de mes références; Eelsoliver, "stakhanoviste" de la rédaction de billets qui est maintenant bien aidé; Jérôme, spécialiste du Box-Office, mieux que l'hebdo Le Film français; Wilyrah, fidèle au poste même s'il se fait plus rare dans ses billets et dans ses commentaires; Shin, qui vient de célébrer son 1er anniversaire et qui nous fait profiter de sa "pin-up" du mois (et de ses statistiques [note du statisticien]); Vlad, et ses "coucou" à chaque début de billet; Benoît, qui fait sa culture cinématographique grâce aux DVD; Edisdead et Diane_Selwyn, blogueurs ciné incontournables; Rosa, la cyber mamie lyonnaise; Gérard Rocher qui a été un des tous premiers (avec ffred) à me mettre un commentaire; je n'oublie pas Nina et Angelica, Toinette80 et Armelle la Normande qui a écrit une étude sur Proust (Proust et le miroir des eaux), ni mes "fidèles" très récents, notamment Aifelle et Keisha.

Quelques chiffres sur les plate-formes de blogs de mes commentateurs (316 à ce jour):
Plus de 70 viennent d'over-blog. Plus de 60 de canalblog. Plus de 30 d'allociné. Plus de 26 de blogspot. Plus de 9 de hautetfort. 6 ont un site perso sur free. 5 autres plate-formes fournissent 2 blogueurs. 11 n'en fournissent qu'un. Les sans-blog sont plus de 50. Les chiffres ne peuvent être plus précis parce que, au total, certains blogueurs ont eu parfois, durant ces 2 ans, 2 voire 3 blogs, successivement ou même simultanément (le record pour Vierasouto?).

Enfin, voici les chiffres de mes catégories de billets en 2 ans (avec quelques mots quand j'avais quelque chose à dire), sur un total de 520:
Cinéma = 249 billets. A noter que j'ai été 128 fois au cinéma en 2008. Vérification faite, j'ai déjà cité [chiffre 2008] 121 films (dont 67 avec un billet par film, et 54 dans 19 billets groupés
- en excluant mes 9 films vus en DVD [quel boulot! Note du statisticien]).
Livres = 95 billets. J'en ai lu davantage, mais des fois, je n'arrive pas à chroniquer...
Acteurs/Actrices = 18 billets. Réalisateurs = 11 billets. Dans ces deux catégories, les personnes sujets de mes billets s'en tirent hélas rarement vivant, puisqu'il s'agit souvent (mais pas toujours!) d'hommages post-mortem à l'occasion de leur décès.
Théâtre = 14 billets. J'ai plaisir à aller au théâtre et à rédiger sur ce que je vois. Mais cette catégorie a très peu de succès, il est clair que cela n'engendre presque aucun commentaire. Il est vrai aussi que je n'ai pas d'échanges avec des blogs spécialisés. A part les critiques professionnels, qui peut se permettre d'aller plusieurs fois par semaine au théâtre? Ce n'est pas pour autant que je vais me priver d'écrire dessus.
Télévision = 11 billets. Je n'en ai rédigé aucun en 2008. Je n'ai presque plus le temps de regarder la TV, j'achète mes séries en coffrets DVD.
Divers - culture = 47 billets. Humeur = 73 billets. Ces deux dernières catégories peuvent avoir des contenus extrêmement variés. Le présent billet, par exemple, fait partie de la dernière citée (et ce sera ma chute).

7 janvier 2009

Le meilleur et le pire de 2008 (mon cinéma)

En ce début d'année 2009, je récapitule (de mémoire!) ce que je retiens avant tout de l'année cinéphilique 2008 (la mise en ligne de son "Top 10" est un point de passage obligé des blogs "cinéma", semble-t-il). Je vais procéder un peu différemment car j'ai trouvé que c'est surtout la prestation des acteurs (actrices), qui ont eu la part belle en 2008 grâce à des rôles que j'ai trouvés marquants, étonnants, émouvants, inquiétants, qui est à retenir. Quelques-un(e)s étaient souvent peu ou pas connus à ce jour, j'espère que cela va changer. Ils (elles) le méritent. Je commence donc par une liste où des acteurs sont inscrits sans ordre de préférence mais plutôt comme ils me sont venus à l'esprit à un instant donné.

Yolande Moreau dans Séraphine et Louise-Michel
Bouli Lanners dans Eldorado et Louise-Michel
Vincent Cassel qui interprète avec brio Mesrine dans le diptyque de Richet (L'instinct de mort, et L'ennemi public n°1 [chronique groupée le 31/01/2009])
Daniel Day Lewis dans There will be blood
Javier Bardem dans No country for old men (son rôle m'a paru moins intéressant dans Vicki Christina Barcelona)
Richard Jenkins dans The visitor
Hiam Abbas dans Les Citronniers et The visitor
Catherine Frot dans L'empreinte de l'ange (chronique groupée le 31/01/2009) et Le crime est notre affaire (
et dans La dilettante revu en DVD)
Heath Ledger qui est LA raison d'aller voir The Dark Knight
Martina Gusman dans Leonera
Arta Dobroshi dans Le Silence de Lorna
Tous les jeunes d'Entre les murs
Vincent Lindon et Diane Kruger dans Pour elle (chroniqué le 15/01/2009)

Monica Bleibtreu et Hannah Herzsprung dans Vier Minuten (Quatre minutes)
Kirston Wareing dans It's a free world
Les 5 actrices dont Marcia Gay Harden et Toni Colette dans The Dead girl
J'ajouterai Bombon le chien et son maître (Juan Villegas) dans Bombon El Perro que j'ai revu avec un grand plaisir en DVD.

Voici maintenant ma liste de mes dix films préférés:

There will be blood de Paul Thomas Anderson: en ce qui me concerne, une révélation. La photo, la réalisation, le scénario. Rien à redire, le grand film de l'année 2008.
My father, my Lord de David Volach (le 1er film de ce réalisateur qui a aussi écrit le scénario): très grand film.
The visitor de Thomas Mc Carthy: après The Station Agent, une nouvelle réussite.
Les citronniers d'Eran Riklis, ou comment des citronniers peuvent provoquer des remous politiques.
Entre les murs de Laurent Cantet: Palme d'or cannoise amplement méritée (et non une Palmette comme je l'ai entendu dire méchamment à la radio).
Hunger de Steve McQueen: une épreuve (de mauvais goût pour certains) transcendée par un beau travail sur la photo. Le chef op' mérite l'Oscar.
No country for old men de Joel et Ethan Coen: dans la lignée de Blood simple, Miller's Crossing ou Barton Fink, un film noir et violent mais non dénué d'humour.
Louise-Michel de Benoît Delepine et Gustave Kervern: film dérangeant et déjanté, à l'humour noir, mais qui vaut la peine d'être vu.
Leonera de Pablo Trapero: beau portrait de femme.
L'instinct de mort (Mesrine 1ère partie) de Jean-François Richet, où Vincent Cassel crève l'écran et Richet démontre qu'il n'a rien à envier aux Américains.

Parmi ce que j'ai le moins aimé pour ne pas dire détesté mais je ne dirai rien de plus:

Bienvenue chez les ch'tis
Mamma Mia
Enfin veuve!
Le prix de la loyauté
Luther
(chronique groupée le 31/01/2009)

Pour conclure, l'année 2008 ne fut pas un grand cru mais dans l'ensemble, le bilan est très honorable. Je souhaite que 2009 soit au moins aussi bonne.

5 janvier 2009

L'étage de Dieu - Georges Flipo

Suite à mes vaines recherches pour acheter dans une librairie L'Etage de Dieu aux éditions Jordan (2006), l'auteur m'a gentiment proposé de me l'envoyer. J'ai reçu l'ouvrage accompagnée d'une jolie dédicace. Merci Georges. J'avais décidé de le lire au vu du titre, et du sous-titre "Douze nouvelles à la gloire de la libre entreprise". J'ai vraiment beaucoup aimé le recueil dans son ensemble. Les nouvelles varient entre 7 et 15 pages. L'étage de Dieu est le titre de la première nouvelle. L'étage en question est le dernier d'un immeuble tout entier occupé par une société. Au septième se trouve le bureau du président, Achille Theodos (incarnation de Dieu), et plus loin se situe LA salle fermée à double tour où se dissimule peut-être un lourd secret. Tanguy, un jeune loup qui a gravi tous les échelons et les étages dans la hiérarchie, veut connaître le secret derrière la porte de LA salle: mal lui en prendra de le faire. Avec cette nouvelle, j'en retiens trois autres assez jubilatoires dont deux dans lesquelles les femmes sont les personnages déterminants. La première des trois s'appelle Dans la chaleur de la doc. Ce titre a une connotation un peu licencieuse pas du tout usurpée. Sophie, la responsable de la documentation, déploie des trésors d'imagination littéraire pour empêcher que son service ne disparaisse pour raison budgétaire. Pour Ad nutum (d'un signe de tête), Stéphanie Bouchard, directrice de marketing d'une compagnie (d'assurances?) rachetée par les Américains, deviendra calife à la place du calife, grâce à une lettre qu'elle envoie à un marionnettiste (avec 2 "n"). La troisième nouvelle, Le passage du Sphinx, met en scène Tzoum, diminutif de Hampartzoum (Ascension en arménien) Ter-Hovhannisian qui vient d'être admis à la Division des Produits Laitiers (avec des majuscules svp) de la société Compalim. Il n'est "que" diplômé d'une école de commerce de province alors que ses "gentils" collègues sortent de grandes écoles parisiennes. Tzoum a de bonnes idées mais il est en butte à la condescendance des autres. Le sphinx du titre est le patron omnipotent de la Compalim. C'est une exposition du peintre Vuillard qui permettra de "booster" la carrière de Tzoum, je ne vous dirai pas comment. Les huit autres nouvelles sont aussi réussies avec presque toujours des personnages principaux moins chanceux. La vie de l'entreprise n'est pas une sinécure. Pas de pitié pour les faibles! J'imagine très bien des films tirés de ces histoires. Le style des nouvelles est une fois de plus enlevé, pas un mot de trop. Georges Flipo va à l'essentiel. C'est un véritable plaisir de lecture. Le recueil a reçu un prix littéraire "A la découverte d'un écrivain du Nord-Pas-de-Calais". D'ailleurs l'avant-dernière nouvelle, Van Dupont, se passe à Lille. Messieurs les éditeurs, refaites paraître cet ouvrage! Il le mérite.

3 janvier 2009

Trois courts-métrages d'Harold Lloyd

Si vous passez par Paris, que vous soyez petits ou grands, allez voir trois courts-métrages d'Harold Lloyd qui sont projetés dans une belle salle Art et Essais, le "Grand Action" dans le 5ème arrondissement. Les 3 films, Get out and Get under (1920), The Eastern Westerner (1920) et Never Weaken (1921) narrent des aventures délirantes bourrées de gags visuels dans lesquelles the Boy (le garçon) (Harold Lloyd) est le héros récurrent. Il y a aussi the Girl (la fille) (Mildred Davis). Chaque aventure dure environ une vingtaine de minutes. Dans Get out and Get under, the Boy, acteur amateur, doit rejoindre un théâtre le plus vite possible (car il est en retard). Il doit jouer le rôle principal. Pour ce faire, il prend une voiture (genre torpédo d'époque) légèrement récalcitrante. Dans the Eastern Westerner, il est envoyé dans l'ouest du far west: the Boy est en costume de ville. Il sauve une jeune fille des griffes d'un homme, croise des "méchants" portant cagoules genre KKK, mais triomphe de toutes les embûches qu'on lui tend. Dans Never Weaken, à New-York ou une autre grande ville qui lui ressemble, the Boy veut se suicider croyant que sa belle est prête à convoler avec un autre. Il occupe un bureau dans un étage élevé d'un building, et on assiste pendant tout le film à ses tentatives ratées qui l'entraînent à des acrobaties vertigineuses. Je ne connaissais pas du tout, et cela a vraiment été une belle découverte. La salle était réceptive à ce qu'elle voyait à l'écran, les adultes comme les enfants. Harold Lloyd a un physique de "jeune premier" avec des lunettes, est plutôt bien habillé, et durant toutes ses (més)aventures, il ne perd rien de son assurance. Il n'est jamais une victime, il ne se laisse pas "démonter" comme on dit. Il se tire avec brio de toutes les situations. Harold Lloyd a créé un personnage très différent de Chaplin, de Buster Keaton ou de Laurel et Hardy.

1 janvier 2009

Séraphine, l'exposition et son catalogue

Suite à ma découverte de cette artiste via le film éponyme (mon billet du 01/10/08), j'ai voulu aller voir l'exposition au Musée Maillol, à Paris, qui a débuté le 1er octobre 2008 (elle devait se terminer le 05/01/09, je viens d'apprendre qu'elle est prolongée jusqu'au 30/03/09). Le musée en lui-même est un très beau bâtiment. Les tableaux de Séraphine sont exposés au 2ème étage dans une grande salle. Près d'une vingtaine d'oeuvres y sont rassemblées. J'ai été frappée par les couleurs des tableaux. C'est presque éblouissant! Séraphine signait ses toiles "S. Louis" qui était son vrai nom. Les tableaux, pour la plupart de grande dimension, sont bien mis en valeur par des éclairages qui accentuent les couleurs vives (à une exception près pour une lampe qui se reflétait dans un tableau, obligeant à regarder l'oeuvre de côté). En revanche, quelle ne fut pas ma déception en achetant le catalogue dans la librairie attenante au musée. Il coûte 19 euros, il est imprimé en Italie et est publié par les éditions Gallimard. Après un texte de 3 ou 4 pages de présentation et un texte de Wilhelm Uhde (le "découvreur" de Séraphine), les oeuvres présentées sont toutes reproduites. Je les ai à peine reconnues. Les couleurs sont plus ternes les unes que les autres. C'est assez lamentable quand on pense à ce qui se fait aujourd'hui en qualité de photo numérique ou argentique. Preuve en est, deux charmantes visiteuses ont demandé la permission de photographier les oeuvres. C'était possible, sans flash, avec un simple appareil numérique. J'ai pu admirer à nouveau les oeuvres de Séraphine aux couleurs flamboyantes même si l'écran était petit. L'oeuvre de Séraphine de Senlis aurait mérité mieux que ce catalogue catastrophique. Je rajouterai une bonne nouvelle pour ceux qui ont vu le film: si vous venez à l'exposition avec votre ticket de cinéma (comme je l'ai fait), vous bénéficierez d'une réduction de 2 euros sur le prix de l'entrée: 6 euros au lieu de 8.

PS [avril 2009]: l'exposition est encore prolongée jusqu'au 18 mai 2009.

31 décembre 2008

Mes meilleurs voeux pour 2009...

... à tou(te)s les blogueur(euse)s avec qui j'ai tissé des liens de fidélité même virtuels. Vous êtes trop nombreux (euses) pour tous vous citer, vous vous reconnaîtrez. C'est pour moi un grand enrichissement ces échanges depuis (presque) deux ans. Grâce à vous tous, j'ai découvert des lectures, des films (mes deux passions) et tellement d'autres choses. Merci encore à tous (virtuellement). A l'année prochaine, c'est-à-dire demain.

30 décembre 2008

L'huître - Didier Caron

Encore une pièce de boulevard où l'on peut passer un très bon moment. Mais elle se termine le 4 janvier 2009. Grâce à des places vendues par le CE de mon ami, j'ai pu voir Jacques Balutin en chair et en os jouer à 2 mètres de moi (nous étions dans l'un des premiers rangs de l'orchestre, au théâtre Daunou), avec 1 autre acteur et 2 actrices (dont Axelle Abadie) (les 4 combinaisons hétérosexuelles possibles étant toutes exploitées). Sachant que Jacques Balutin aime bien le vélo (dans la vraie vie), j'ai commencé à sourire dès son entrée en scène, il avait la tenue ad hoc de cycliste. Et on n'a plus arrêté (de rire). Marié depuis 35 ans avec la même femme, il se met à croire qu'elle le trompe suite à un quiproquo téléphonique. Il n'y a aucun changement de décor pendant le spectacle (qui se passe alternativement dans deux appartements) puisqu'il y a une délimitation au milieu de la scène qui sépare bien l'un ou l'autre appartement. L'histoire est irracontable mais tout est bien qui finit bien. En revanche, mon ami tient à ce que j'énonce une ou deux répliques, exemples évidents de mauvaise foi masculine du mari (Jacques Balutin) face aux récriminations de sa fidèle épouse (Axelle Abadie). Cela donne à peu près: "on ne sort plus, on ne fait plus rien! Tiens, dis-moi à quand remonte notre dernière séance au cinéma?" "Attends, je m'en souviens très bien, c'était..." "La grande Vadrouille! Et notre dernier concert?" "Oh, c'est pas bien vieux..." "Jacques Brel, ses adieux, à l'Olympia, en 1966!" "C'est pas de ma faute s'il est mort!".

PS : [02/01/09] apparemment, la pièce joue les prolongations jusqu'au 19 janvier 2009. Une chance de plus pour mes lecteurs...

29 décembre 2008

Hunger - Steve McQueen

Pour Hunger de Steve McQueen (plasticien de formation, et qui n'a rien à voir avec l'acteur de Bullitt), j'ai été tout d'abord sensible à la beauté plastique du film. L'histoire se passe en 1981 dans la prison de Maze en Irlande du Nord. Des hommes sont emprisonnés car accusés de comploter contre le gouvernement britannique alors dirigé par Margaret Thatcher (la Dame de fer). D'ailleurs, on entend la voix de cette dernière marteler qu'il n'y a pas de violence politique mais de la violence criminelle. Bobby Sands (puisque c'est de lui dont il s'agit), et quelques autres condamnés pour crimes de droit commun, se considèrent comme des prisonniers politiques: ils ne veulent pas porter la tenue pénitentiaire réglementaire. Leur révolte pour qu'on reconnaissent leur statut consiste à faire "grève" de la propreté. Ils ne se lavent pas, laissent de côté la nourriture envahie par les asticots et badigeonnent les murs de leur cellule d'excréments. Le film est divisé en deux parties (selon moi): après le début dont j'ai parlé plus haut, le dialogue entre Bobby Sands et le prêtre, suivi par la grève de la faim proprement dite (qui entraînera plusieurs prisonniers, dont Bobby Sands, dans la mort, au bout de 66 jours), forment un tout. C'est un film très fort. Le chef op' a fait un travail sensationnel et les quelques plans fixes sont des leçons de cinéma. La presque absence de dialogues tout au long du film ne m'a pas du tout gênée, bien au contraire, car c'est compensé par une photo et des plans qui se suffisent à eux-mêmes. Le premier plan du film montre un homme (gardien de prison) qui se trempe les poings dans l'eau. Il a mal. Dans le courant du film, on saura pourquoi. Personnellement, je n'ai jamais trouvé le film insoutenable mais il faut être prévenu qu'il y a des scènes qui dérangent. Les spectateurs qui assistaient à la même séance que moi ont eu quelques réactions mais personne n'est parti avant la fin. Le film a reçu entre autre la Caméra d'Or à Cannes en 2008.

27 décembre 2008

Tango Pasión - Ultimo Tango

Je n'ai pas pu résister à aller voir ce spectacle que j'adore (cf. mon billet du 27/11/2008). Je croyais qu'il s'agissait d'une simple reprise des spectacles précédents (le dernier à Paris a eu lieu en 2003), et bien pas du tout. Dans la très belle salle du Théâtre des Champs Elysées, avenue Montaigne, depuis le 19 décembre 2008 jusqu'au 8 janvier 2009, se déroule Tango Pasión, Ultimo tango, qui est un spectacle entièrement renouvelé par rapport à ceux auxquels j'avais assisté. J'ai été très sensible à l'homogénéité des six couples de danseurs, plus un jeune homme ainsi qu'un chanteur et une chanteuse. Ils sont accompagnés musicalement par l'orchestre Stazomayor dirigé par Luis Stazo (au bandonéon). Cet orchestre est une des nouveautés du "show". José Libertella (décédé en 2004) qui jouait aussi du bandoneon à la tête de son Sexteto mayor était le directeur musical des précédents spectacles.
Pour ceux qui peuvent, qui aiment et/ou qui passent par Paris, je vous recommande ce beau spectacle avec des costumes très seyants tant pour les femmes que pour les hommes. Malgré quelques problèmes de micro provoquant des parasites, le spectacle bien rodé est un plaisir des yeux et des oreilles. Vous pourrez entendre de l'Astor Piazzola (Adios Nonino) mais aussi des tangos plus traditionnels. Personnellement, je ne m'en lasse pas. L'un des clous du spectacle fut le couple qui a dansé sur "la Yumba" d'Osvaldo Pugliese.

25 décembre 2008

La bonne longueur des films en salle?

Il y a quelques années, une personne qui m'accompagnait de temps en temps au cinéma m'avait fait une remarque que je n'ai pas oubliée. Depuis, plus je vois de films, plus je me remémore cette question: pourquoi les films ne durent-ils pas tous 90 minutes environ? Bien sûr, on conçoit tout à fait des exceptions pour des films-fleuves comme Autant en emporte le vent, Lawrence d'Arabie, La mélodie du bonheur, Docteur Jivago, Ben-hur, etc., coupés par un entracte (et les spectateurs étant prévenus). Mais pourquoi de plus en plus de cinéastes ne sont-ils plus capables de raconter une histoire pendant ce laps de temps (1 h 30) qui semble idéal? Nous, les adultes, on est comme les enfants, passée une certaine durée, notre attention diminue parfois (indépendamment de la qualité du film), et c'est là que l'on commence à trouver des défauts au film: des longueurs, des plans qui n'ajoutent rien, etc. Or il me semble que les films de ces trente dernières années ont eu la fâcheuse (?) tendance d'allonger en durée. Oui mais, me retorquerez-vous, des films relativement courts (1h20) peuvent paraître durer une éternité, et pour d'autres (de plus de deux heures), on est triste quand cela s'arrête. Quels sont les enjeux derrière (pub etc.)? Je pourrais faire une comparaison avec les séries télé (américaines en particulier) qui sont formatées pour durer environ 52 minutes, ni plus ni moins. Je serais intéressée de savoir ce que les blogueurs (euses) en pensent.

23 décembre 2008

Films vus et non commentés depuis le 09/11/2008

Avec ma lassitude de fin d'année, je m'aperçois que pour certains films vus récemment, en fait, je n'ai aucune envie d'en dire beaucoup. Mais je me force, pour ce blog, toujours dans la continuité de mon billet du 09/11/2008...

Le prix de la loyauté de Gavin McLeod, film hyper violent où un "méchant" flic (Colin Farrell) affronte un"gentil" flic (Edward Norton) qui reprend du service. La loyauté est mise en question par le fait qu'ils sont beaux-frères et que le "patriarche" (Jon Voigt) voudrait que l'affaire dans laquelle Colin Farrell est impliqué ne s'ébruite pas. Je le conseille seulement pour Edward Norton, une fois de plus excellent, qui donne de l'humanité à l'ensemble. Sinon, on peut attendre le DVD (éventuellement).

Burn after reading des frères Coen n'est pas leur meilleur film, c'est vite vu, vite oublié (sauf la séquence du fauteuil à bascule au godemiché qui n'est pas du meilleur goût). Dommage que Brad Pitt qui joue un crétin se fasse tuer si vite, il est très bien. Les autres comédiens s'amusent bien (plus que moi). Je ne suis pas sûre (une fois de plus) d'avoir tout compris car comme le film ne m'a malheureusement pas passionnée, de temps en temps, j'ai eu l'esprit ailleurs.

Les grandes personnes d'une jeune réalisatrice que je ne connais pas (Anne Novion) oscille entre comédie (au début) et "presque" tragédie (vers la fin). Jean-Pierre Darroussin (Albert dans le film) est touchant en "père poule". Tous les ans, il fait visiter un pays d'Europe à sa fille qu'il élève seul (la maman est partie depuis longtemps). Cette année-là, il a choisi la Suède, ou plus exactement le bord de mer du côté de Göteborg. En effet, il est à la recherche d'un trésor viking. Sa fille, Jeanne (Anaïs Demoustiers), qui a 16 ou 17 ans, est une jeune fille sage qui a parfois un problème de compréhension quand on lui parle. La jeune Anaïs Demoutiers m'a fait penser à Salomé Stévenin. Elle a la même graine de talent. Le coin de Suède où cela se passe donne envie d'y aller. C'est un film léger (dans le fond et la forme) mais dont la fin, en suspens, m'a laissé un sentiment d'inachevé.

4 nuits avec Anna de Jerzy Skolimowski. Ce film n'est pas facile à résumer (aucune explication n'y est donnée): en Pologne, un incinérateur de cadavres assiste au viol d'une fille... (et ce n'est que le début!). Je l'ai vu dans une salle où des femmes à ma gauche et à ma droite n'ont pas arrêté de ricaner. Cela m'a beaucoup gênée. Moi-même, j'ai été perturbée par l'a-chronologie du film qui ne laisse pas indifférent, mais je m'attendais à autre chose du réalisateur de Travail au noir et du Bateau-phare, deux chefs-d'oeuvre à découvrir ou à redécouvrir (j'espère qu'il y aura une sortie en DVD). Ce film est gris, on se croirait dans une ambiance "années '50" alors qu'il est censé se passer au XXIe siècle. J'ai trouvé ce film déstabilisant.

21 décembre 2008

Louise-Michel - Gustave Kervern et Benoît Delepine

J'ai eu le plaisir de voir ce film en avant-première le jeudi 18 décembre à Paris. Yolande Moreau (encore elle) qui joue l'un des rôles principaux, Gustave de Kervern, Benoît Delepine (les deux réalisateurs), ainsi que les deux producteurs, sont venus présenter ce film qui sort vraiment de l'ordinaire. Je n'ai pas vu les deux films précédents de Delepine et de Kervern (Aaltra et Davida), ce fut donc une découverte. Quand j'ai lu le titre, je m'attendais à une biographie romancée de Louise Michel, une des héroïnes de la Commune de Paris en 1870. Et bien pas vraiment, si ce n'est qu'il y a un insert de sa photo et une des ses phrases dans le pré-générique de fin. Je voudrais dire que c'est un film humain et assez tendre (et pourtant il y a des morts). On sent de l'empathie pour les personnages de la part des réalisateurs / scénaristes. Le film (complètement déjanté) est un condensé des effets de la mondialisation (et de la délocalisation sauvage) et de ses conséquences dans notre société et sur quelques individus. Louise (Yolande Moreau), qui s'appelle en réalité Jean-Pierre, pas raffinée, un peu analphabète, et qui a fait de la prison pour meurtre, travaille dans une usine de confection de tissus en Picardie. Une nuit, le patron vide l'usine des machines de travail servant à la confection, et laisse une usine vide et abandonnée ainsi que quelques chômeuses. Ces dernières (dont Louise) vont chacune recevoir une misère comme compensation financière, mais, l'union faisant la force, elles réunissent leur indemnités pour louer les services d'un tueur qui devra "buter" le patron voyou (c'est une idée de Louise qui se charge de trouver l'oiseau rare). Elle le trouvera en la personne de Michel (Bouli Lanners), qui s'appelle en réalité Cathy. Et ce que je vous raconte n'est que le début du film. On assiste à des scènes proprement surréalistes, tragi-comiques, qui m'ont fait sourire (des spectateurs riaient franchement), comme celles où le tueur pas vraiment "tueur" convainc une cancéreuse en stade terminal ou un handicapé pas plus vaillant de tuer le patron (malheureusement l'échec est total) ou celle des parents de Michel qui ont une alarme dans leur appartement qui se déclenche dès qu'une mouche vole. Mais Louise et Michel ne se laissent pas abattre et mènent l'enquête qui les mènera de Picardie vers la Belgique pour finir à Jersey (paradis fiscal). Le patron n'est pas celui qu'on croit, ce n'est pas même pas une personne. Tout cela pour vous dire d'aller voir le film qui plaira ou non, mais qui ne laisse pas indifférent. Matthieu Kassovitz (co-producteur du film) joue un petit rôle, ainsi que Benoît Pooelvoorde en ingénieur azimuté et Albert Dupontel (qui apparaît dans une mini séquence après le générique de fin). J'ajouterai qu'il ne faut pas louper le court-métrage qui précède le film et donne une bonne idée du ton général de ce qui suit.

19 décembre 2008

Leonera - Pablo Trapero

Pablo Trapero a réalisé avec Leonera (et non Leonora comme je l'avais mal lu au départ) un film prenant, qui est tenu jusqu'au bout grâce à un scénario bien écrit. Même si je n'ai pas été émue (et pourtant l'histoire s'y prête), j'ai ressenti de l'empathie pour Julia Zapate emprisonnée à tort ou à raison. Tout le film (sauf la séquence du début et les dernières scènes à la fin) se passe dans une section d'un pénitencier en Argentine, où sont enfermées des femmes enceintes ou avec de jeunes enfants. Au début du film, Julia Zapate, couverte de sang, est incarcérée car, étudiante un peu paumée, elle est accusée du meurtre de son amant et d'avoir blessé le petit ami de celui-ci. Elle est enceinte mais elle ne sait pas de combien de mois. Après l'accouchement, une commission lui déclare qu'elle pourra garder et élever son petit garçon Tomas dans l'enceinte de la prison pendant 4 ans. Dans une partie du bâtiment transformée en jardin d'enfants, nursery, garderie, les femmes vont d'une cellule à l'autre, les enfants aussi. Des liens intimes se créent. Julia Zapate se transforme peu à peu en mère qui ne vit (ou survit?) plus que pour son fils. Elle s'affirme surtout contre sa propre mère. Il y a de la distance entre nous et les personnages, même si ce n'est pas voulu (à moins que...); cela ne m'a pas dérangé, au contraire. Julia, quand elle enrage (comme les lions), on la soutient, j'ai senti que rien ne l'arrêterait pour récupérer son fils. Ce n'est pas un film larmoyant. Les prisonnières ne pleurent pas sur leur sort, elles survivent, elles se battent. Après avoir vu le film, je me suis rendue compte que le début dans la vie de ces enfants (dont Tomas) n'est fait que de barreaux aux fenêtres, de cris, de pleurs, de promiscuité, de béton. Ils sont en cage comme des bêtes, le titre Leonera veut dire "cage aux lions", ces enfants sont autant punis que les mères alors qu'ils ne sont coupables de rien. A un moment, il y a un plan muet mais avec des bruits métalliques, où l'on voit les femmes avec des poussettes derrière des grillages qui vont de leur cellule à la garderie. Quand Tomas est confié à sa grand-mère, il semble oublier sa maman: il ne veut même plus l'embrasser lors de ses visites en prison. Je ne raconterai pas la fin (un espoir d'une vie nouvelle pour Julia très déterminée et Tomas?). Martina Gusman qui interprète Julia est aussi la productrice du film, c'est une révélation. D'aucuns disent qu'elle aurait mérité le prix d'interprétation féminine à Cannes. C'est un film que je recommande.

17 décembre 2008

Voyage dans le passé - Stefan Zweig

Cette nouvelle (qui était inédite en français) vient d'être éditée en édition bilingue (Editions Grasset, 11 euros). Le texte traduit en français (90 pages) est précédé d'une introduction du traducteur et suivi du texte original en allemand (70 pages). Le voyage dans le passé a été écrit vers 1929 et publié dans un recueil collectif. Un homme et une femme se retrouvent dans un train (où ils se sont donné rendez-vous). Ils ne se sont pas vus depuis 9 ans ("4000 jours et 4000 nuits"? - "neun Jahre, viertausend Tage, viertausend Nächte"), mais se reconnaissent immédiatement. Une guerre mondiale (1914-1918) les a séparés. Neuf ans plus tôt, elle (Zweig ne donne ne donne ni nom ni prénom aux deux protagonistes) était mariée à un conseiller, directeur d'une usine à Francfort; lui (issu d'un milieu pauvre et modeste) arrive à s'en sortir grâce à sa persévérance et de brillantes études en chimie. Il devient le secrétaire particulier (sorte de bras droit) du conseiller. Il est reçu et même logé par le couple. C'est pendant cette période de quelques mois qu'elle et lui se côtoient, s'apprécient et tombent amoureux l'un de l'autre. Quelques mois plus tard, lui ne peut pas refuser une proposition intéressante pour sa carrière, il est envoyé pour deux ans dans une usine d'outre-mer au Mexique pour superviser des recherches. La séparation est douloureuse mais deux ans peuvent passer vite. Hélas, la guerre mondiale est déclarée, il ne peut pas revenir en Europe. De fil en aiguille, le souvenir, le visage, la voix de la femme aimée s'estompent. Il fait sa vie, se marie et devient père de famille. Revenu en Europe, il veut quand même la revoir. Mais ces neuf ans ont tout changé. Cette nouvelle trace un très beau portrait de femme amoureuse au comportement admirable même si c'est l'homme dont on suit le parcours pendant ces neuf ans. Le récit est sobre, sans fioriture, et se résume dans les deux vers de Paul Verlaine que Stefan Zweig a repris de mémoire dans les dernières pages: "dans le parc solitaire et glacé, deux spectres cherchent le passé". Dans le texte original du recueil "Colloque sentimental", les deux spectres "ont évoqué le passé". Comme j'ai un minimum de notions d'allemand, j'ai un peu parcouru le texte, c'est beau à lire, et intéressant de comparer la VO avec la VF. Et puis c'est émouvant de découvrir un texte inédit d'un grand écrivain.

15 décembre 2008

Musée haut, musée bas - Jean-Michel Ribes

Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes m'a laissée perplexe et un peu en colère. J'espère que les comédiens dont Michel Blanc (et sa moumoute de travers) et Muriel Robin (à la recherche des Kandinski) ont été payés cher pour jouer dans ce film (dixit une de mes collègues). On croise, dans ce musée, Daniel Prévost qui cherche où est garée sa voiture, Pierre Arditi qui ne supporte plus sa femme (Isabelle Carré), Fabrice Luchini en gardien de musée (section mammouth), Gérard Jugnot (et sa famille) visitant le musée au pas de course, Valérie Lemercier qui considère que l'art moderne commence au Néanderthal pour arriver jusqu'à nos jours. Seul André Dussolier en ministre de la culture à veste rose inaugurant une exposition de photos (sur des sexes d'homme) tire son épingle du jeu. Cette oeuvre (qui est à l'origine une pièce de théâtre dudit Ribes) n'est pas de l'art, mais du grand n'importe quoi qui finit en Apocalypse à peine joyeuse où la nature, face à l'Art, reprend ses droits. On voit des gens déambuler ou courir dans un grand musée (mélange de Grand Palais, de Musée d'Art Moderne, peut-être de Louvre avec un zeste de quelques autres) à Paris. Je n'ai pas compris si Ribes se moque des visiteurs, des oeuvres dans les musées, ou des deux. Je pense que Jean-Michel Ribes a une cote d'amour auprès de la profession, on sent le côté "les amis des copains" qui participent au projet, c'est un peu gênant. Et tout cela pour accoucher d'une oeuvre qui, elle, n'est pas de l'art. Je ne suis pas étonnée si le film ne marche pas ou peu.

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